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Lexique des termes bibliques

Ce lexique fournit une explication de termes bibliques recouvrant des vérités fondamentales de la Parole de Dieu.

Blasphème

Le mot blasphème est un terme de la langue grecque : blasphemia. Il signifie littéralement une blessure faite à la réputation de quelqu'un, tandis qu'on parle mal de lui. On le rencontre fréquemment dans la parole de Dieu, qu'il s'agisse de l'injure faite à Dieu ou aux choses qui lui appartiennent.
C'est à propos d'une querelle qui éclata au désert entre un homme égyptien et un homme israélite que nous lisons la première mention d'un blasphème dans l'Ecriture. L'Egyptien blasphéma le Nom, est-il écrit, et le maudit. Il fut lapidé selon ce que Dieu avait dit à Moïse : « Celui qui blasphémera le nom de l'Eternel sera certainement mis à mort » (Lév. 24 : 16).
Quand le roi David eut commis le forfait atterrant que l'on connaît, Nathan fut envoyé par Dieu vers lui. Le prophète dut lui dire entre autres paroles cinglantes : « Par cette chose tu as donné occasion aux ennemis de l'Eternel de blasphémer » (2 Sam. 12 : 14). Et aujourd'hui, par un manquement quelconque, un croyant ne peut-il pas être la cause de quelque blasphème à l'adresse du Seigneur ?
Lorsque le roi Ezéchias eut entendu les outrages et les cris des serviteurs du roi d'Assyrie, le prophète Esaïe l'encouragea et lui fit dire par ses serviteurs : « Ne crains pas à cause des paroles que tu as entendues, par lesquelles les serviteurs du roi d'Assyrie m'ont blasphémé » (2 Rois 19 : 6). l'Eternel allait intervenir et le ferait tomber par l'épée.
Plus tard Dieu, voyant son peuple opprimé par le même roi d'Assyrie, dira par la bouche du même prophète : « Mon nom est continuellement blasphémé tout le jour » (Es. 52 : 5). Il y aurait d'une part les hurlements d'un peuple littéralement écrasé et d'autre part les blasphèmes adressés à Dieu sans cesse par ses ennemis.
Mais il est un autre prophète qui devra dénoncer l'attitude blasphématoire du peuple d'Israël lui-même. Ils blasphémaient le saint et grand nom du Seigneur, l'Eternel. Dans l'espace de quatre versets il est dit pas moins de cinq fois qu'ils profanèrent le saint nom de leur Dieu (Ezéch. 36 : 20-23). Mais aussi le jour viendrait où un coeur nouveau et un esprit nouveau leur seraient donnés.
Il est très souvent parlé du blasphème dans le Nouveau Testament, qu'il s'agisse d'un blasphème contre Dieu ou d'un blasphème contre des individus. Il faut préciser cependant que le terme blasphémia est traduit en divers passages par un autre mot : calomnie, blâme, injure, outrage.
Calomnie : « nous sommes calomnieusement accusés » (ou : blasphémés), dit l'apôtre (Rom. 3 : 8).
Blâme : « pourquoi suis-je blâmé (ou : blasphémé) pour une chose dont moi je rends grâces ? » (1 Cor. 10 : 30).
Injure : que toute amertume, est-il écrit, et toute injure (ou : blasphème) soient ôtées du milieu de vous (Eph. 5 : 31). Et en Colossiens 3 : 8 : renoncez, vous aussi, à toutes ces choses : ... injures (ou : blasphèmes), paroles honteuses venant de votre bouche. En 1 Tim. 6 : 4 nous sommes exhortés à éviter les disputes de mots d'où naissent les paroles injurieuses (ou : blasphèmes). En Tite 3 : 2 le serviteur de Dieu devait rappeler aux fidèles de n'injurier (ou blasphémer) personne.
      Outrage : je connais « l'outrage (ou blasphème) de ceux qui se disent être Juifs, » dit le Seigneur aux fidèles de Smyrne (Apoc. 2 : 9 et la note).
Il est à relever que les cinq auteurs des épîtres font mention du blasphème ou du fait de blasphémer.
L'apôtre Paul rappelle non seulement qu'il fut un blasphémateur (1 Tim. 1 : 13), mais qu'il contraignait les saints de blasphémer (Actes 26 : 11).
L'apôtre Jacques parle des riches qui « blasphèment le beau nom » invoqué sur les fidèles (2 : 7) et l'apôtre Pierre annonce dans sa deuxième épître que la voie de la vérité sera blasphémée (2 : 2).
L'apôtre Jean relate le fait que les Juifs voulaient lapider Jésus, parce que, étant homme, il disait être Dieu, ce qu'ils estimaient être un blasphème (Jean 10 : 33).
L'apôtre Jude enfin nous apprend qu'un archange, lors de la contestation touchant le corps de Moïse, « n'osa pas proférer de jugement injurieux » (ou : blasphème) contre le diable (v. 9).
Il est à souhaiter que nous prenions garde à de tels enseignements, veillant sur nos paroles, « afin que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée » (Tite 2 : 5). Cette exhortation, qui est adressée aux femmes croyantes, nous concerne tous.
Chacun sait qu'on a osé dire du Seigneur Jésus, Seigneur de gloire, qu'il prononçait des blasphèmes. Au début de son ministère, alors qu'il assure un paralytique du pardon de ses péchés, les scribes disant : « Cet homme blasphème ». Et à la fin, tandis que Jésus annonce devant le sanhédrin la venue du Fils de l'homme en gloire, le souverain sacrificateur déchire ses vêtements en disant : « il a blasphémé » (Matt. 9 : 3 ; 26 : 65). Plus tard les serviteurs de Dieu seront à leur tour accusés de blasphémer. Tel un Étienne, dont les Juifs diront : « Nous l'avons ouï proférant des paroles blasphématoires contre Moïse et contre Dieu » (Actes 6 : 11).
Le coeur des hommes ne change pas. Le psalmiste déclare : « Il n'y a point de changement en eux, et ils ne craignent pas Dieu ». Et le prophète de dire : « Le coeur est... incurable ; qui le connaît ? Moi, l'Eternel, je sonde le coeur » (Ps. 55 : 19 ; Jér. 17 : 9, 10). A la fin des temps ils blasphèmeront comme par le passé, même sous les coups de la colère de Dieu. Tandis que les anges de la puissance du Seigneur Jésus exerceront la vengeance contre ceux qui ne connaissent pas Dieu, les hommes tenteront encore de s'insurger contre lui. Le livre de l'Apocalypse parle de sept anges qui verseront sur la terre les coupes du courroux de Dieu. Trois fois, dans le même chapitre, il est dit : « Ils blasphémèrent le Dieu du ciel », « les hommes blasphémèrent Dieu » (16 : 9, 11, 21).
Rappelons enfin que le Seigneur Jésus a parlé d'un blasphème particulier : le blasphème contre l'Esprit Saint. Qu'est-ce donc que ce blasphème ? Jésus avait guéri un démoniaque aveugle et muet, de sorte que celui-ci parlait et voyait (Matt. 12 : 22). Les pharisiens ne pouvaient nier le miracle mais, plutôt que de le reconnaître, ils l'attribuaient au chef des démons. Assimiler la puissance du Saint Esprit à la puissance du diable était un péché d'une extrême gravité pour lequel il n'y aurait pas de pardon : « Quiconque aura parlé contre l'Esprit Saint, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle, ni dans celui qui est à venir » (Matt. 12 : 32). Ce siècle était le siècle de la loi, le siècle où se trouvaient les Juifs du temps d'alors, et le siècle à venir, celui où le Seigneur établirait son règne en gloire, c'est-à-dire le millénium. Entre ces deux siècles est le siècle actuel, le présent siècle mauvais, d'où aussi est retiré quiconque croit. Il ne semble donc pas qu'un tel péché, sans espoir de pardon, puisse être commis en ce siècle intermédiaire, qui est celui où Dieu fait grâce (S.P.).

Pierre Rossel