Réconciliation

Depuis que le péché, par la transgression d'Adam, est entré dans le monde, l'homme s'est éloigné de son Créateur. Il est devenu un ennemi de Dieu, étranger et ennemi quant à son entendement dans les mauvaises oeuvres (Col. 1 : 21). C'est dire que, s'il veut retrouver le chemin de la bénédiction, il doit être réconcilié avec Dieu.
1.Or, qu'est-ce que la réconciliation ? - C'est le rétablissement de relations avec Dieu que l'homme, coupable, a rompues ; c'est l'établissement d'une bienheureuse et paisible relation avec Dieu (H.R.).
2. Par quel moyen la réconciliation peut-elle avoir lieu ? - Il n'y en a qu'un : l'oeuvre de la croix que le Seigneur Jésus a accomplie « dans le corps de sa chair, par la mort » (Col. 1 : 22). Il est aussi écrit : « Étant ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils » (Rom. 5 : 10) et Dieu « nous a réconciliés avec lui-même par Christ » (2 Cor. 5 : 18).
Il est à noter qu'il n'est jamais dit que Dieu se réconcilie avec l'homme. Dieu ne s'est pas éloigné de l'homme, il n'est jamais devenu son ennemi. Nul besoin n'est donc pour Dieu de se réconcilier avec l'homme. C'est l'homme qui est réconcilié avec Dieu, dès qu'il a placé sa confiance en Jésus et son sacrifice.
3. A qui s'applique la réconciliation ? - Elle est double, s'appliquant à des personnes et à des choses. Les personnes : ceux qui croient sont réconciliés avec Dieu présentement. Les choses : la création, qui est souillée à cause du péché – les cieux et la terre de maintenant – ne connaît pas encore cette réconciliation. Elle la connaîtra bientôt, dans le millénium d'abord, puis dans l'état éternel, d'où le mal sera absolument banni (Col. 1 : 20, 21).
Cette double réconciliation était déjà représentée sous l'ancienne alliance. Au grand jour des propitiations les personnes, c'est-à-dire les sacrificateurs et le peuple, étaient placés sous l'aspersion du sang. Il en était de même des choses, du tabernacle et des objets (Lév. 16 : 33). La propitiation est en effet le fondement de la réconciliation de l'homme pécheur et, quand le temps en sera venu, de celle de l'univers (M.E. 1867/407).
4. Quel est le but de la réconciliation ? - « Afin... qu'il les réconciliât tous les deux, est-il écrit, en un seul corps à Dieu par la croix » (Eph. 2 : 16). Les croyants issus du peuple juif et les croyants d'entre les nations forment désormais un seul corps, le corps de Christ. Et par quel moyen ? - Par un seul moyen, la croix. Les uns et les autres sont réconciliés à Dieu par la croix, de sorte que maintenant ils ont un libre accès auprès du Père (Eph. 2 : 18).
5. Quel est le service de la réconciliation ? - Il est la proclamation de la réconciliation, dont on a dit que c'était la bénédiction la plus élevée de l'Evangile (H.R.). « Dieu qui nous a réconciliés avec lui-même par Christ... nous a donné le service de la réconciliation » (2 Cor. 5 : 18). Un tel service a été accompli tout d'abord par le Seigneur Jésus, lorsqu'il est venu au milieu des hommes : « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même » (v. 19). Il s'est ensuite réalisé par les apôtres : « Dieu... mettant en nous la parole de la réconciliation » (v. 19). Ils suppliaient pour Christ : « soyez réconciliés avec Dieu ! » (v. 20), et cette supplication se fait entendre aujourd'hui encore.
En un temps fort lointain, Job avait déjà entendu pour lui-même cet appel : « réconcilie-toi avec Lui, je te prie, et sois en paix : ainsi le bonheur t'arrivera » (Job 22 : 21). Réconciliation, paix et bonheur, ce sont là les bénédictions que l'Evangile révélerait un jour en plénitude.
6. Quel est le fondement de la réconciliation ? C'est l'oeuvre de la croix où Dieu a fait péché pour nous, Celui qui n'avait pas connu le péché (2 Cor. 5 : 21). Il fallait que Christ, sainte Victime, prît la place de l'homme pécheur sous le jugement de Dieu, pour que nous fussions à jamais réconciliés avec lui.

Pierre Rossel