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Lexique des termes bibliques

Ce lexique fournit une explication de termes bibliques recouvrant des vérités fondamentales de la Parole de Dieu.

Cène du Seigneur

Le chrétien ne connaît pas sept sacrements comme on l'enseigne dans le monde christianisé. La parole de Dieu parle de deux sacrements, c'est-à-dire de deux signes sacrés que le Seigneur Jésus a institués : la cène et le baptême.
Le terme cène ne se trouve qu'une fois dans les Écritures. Nous lisons en effet en 1 Corinthiens 11 : 20 : « Quand donc vous vous réunissez ensemble, ce n'est pas manger la cène dominicale », la cène du Maître ou du Seigneur. C'est un mot latin, cena, qui désigne comme le mot du texte grec, deipnon, un repas, le repas du soir. Les évangiles selon Matthieu et Marc précisent en effet que c'est au temps du soir que le Seigneur s'est mis à table avec les douze.
Il est trois sujets que nous avons à considérer en rapport avec la Cène : l'institution, la célébration et la doctrine de la Cène.

1. L'institution de la Cène
Selon le désir instant de notre Seigneur la Pâque, la dernière des sept pâques dont parle la parole de Dieu, avait été célébrée. Elle parlait au cours des âges d'une oeuvre qui devait s'accomplir, tandis que la cène parle d'une oeuvre accomplie (S.P.). Ses éléments, le pain et la coupe, signifient le corps et le sang du Seigneur. Or le corps séparé du sang, c'est la mort. Lorsque nous participons à la cène, nous nous souvenons de la mort de Jésus. C'est là le privilège, le devoir aussi, pour tout croyant d'annoncer un tel sacrifice jusqu'à ce qu'Il vienne.
A propos de la coupe il est dit dans l'évangile selon Matthieu : « Ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, qui est versé pour plusieurs en rémission de péchés » (26 : 28). Pour plusieurs, c'est-à-dire pour beaucoup, pour quiconque viendrait se placer sous l'efficace du sang versé en vue du pardon de ses péchés. Dans l'évangile selon Luc, qui met en évidence l'exquise sensibilité du coeur humain du Sauveur, Jésus s'adresse plus directement à ses disciples : « Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi... cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est versé pour vous » (22 : 19, 20).
La Cène est donc un mémorial, le souvenir de Jésus lui-même, notre Seigneur, de sa mort, du pardon de nos nombreux péchés.

2. La célébration de la Cène

L'Esprit de Dieu fait mention au livre des Actes d'une réunion en Troade en vue de la fraction du pain : « Le premier jour de la semaine, est-il écrit, lorsque nous étions assemblés pour rompre le pain » (20 : 7). L'apôtre Paul séjournait dans cette région. Il importe de souligner que ce n'est pas à cause de sa présence qu'on s'est réuni. On avait l'habitude, la sainte habitude, de se réunir le premier jour de la semaine. C'est le jour du Seigneur, le jour où il est ressuscité. C'est donc le jour parfaitement indiqué pour rappeler sa mort.
La Troade est une région située au nord-ouest de l'Asie Mineure. C'est là qu'on quitte l'Asie pour se rendre en Europe, en Macédoine plus exactement. C'est de là que l'Evangile s'est répandu en notre continent. C'est en Troade qu'a été édifiée la ville d'Istanbul. Les ruines de la ville de Troas portent, aujourd'hui encore, le nom de Eski-Stambul, c'est-à-dire Ancienne-Constantinople.
On avait coutume de célébrer la cène, en ces premières heures de l'ère chrétienne, le premier jour de la semaine. Si la parole de Dieu parle souvent du sabbat, le dernier jour de la semaine, le septième, elle ne parle par contre que rarement du premier jour, du dimanche. Il est cependant mentionné une fois au moins dans chacune des quatre parties constituantes du Nouveau Testament :
      dans les Evangiles : « le soir donc étant venu, ce jour-là, le premier de la semaine... Jésus vint, et se tint au milieu d'eux » (Jean 20 : 19) ;
      dans les Actes : « le premier jour de la semaine, lorsque nous étions assemblés pour rompre le pain » (20 : 7) ;
      dans les épîtres : « que chaque premier jour de la semaine chacun de vous mette à part chez lui, accumulant selon qu'il aura prospéré » (1 Cor. 16 : 2) ;
      dans l'Apocalypse : « je fus en Esprit, dans la journée dominicale » (ou seigneuriale), la journée du Maître (1 : 10).
Pourquoi donc respecterons-nous un tel jour ? Parce qu'il est le jour du Seigneur, le jour où l'on célèbre la cène, où l'on rappelle qu'il est mort, mais aussi qu'il est ressuscité.

3. La doctrine de la Cène
Un tel enseignement a été confié à l'apôtre Paul. Il est développé dans les chapitres 10 et 11 de la première épître aux Corinthiens. Au chapitre 10 la Cène désigne une communion réalisée, au chapitre 11 elle est un souvenir.
Dans ces deux chapitres l'Esprit de Dieu s'adresse à notre intelligence, à notre coeur, à notre conscience :
      à notre intelligence, une intelligence que le croyant possède et qui nous permet de comprendre qu'en participant à la cène nous avons communion à l'oeuvre du Seigneur Jésus, c'est-à-dire que tout croyant participe aux bénédictions découlant d'une telle oeuvre (10 : 16) ;
      à notre coeur, nos affections étant éveillées à la pensée que le Seigneur, par amour, est mort pour nous (11 : 24) ;
      à notre conscience, tandis que nous sommes exhortés à nous éprouver nous-mêmes, afin que nous ne mangions pas le pain et que nous ne buvions pas à la coupe indignement (11 : 27-29).
Au chapitre 10, pour parler de la communion, l'apôtre se sert de l'image d'une table. La table est le lieu où l'on invite des personnes à manger, avec lesquelles nous partageons les mêmes pensées, les mêmes sentiments. Ainsi, à la Table du Seigneur, nous réalisons la communion que nous avons avec le Seigneur dans sa mort et les uns avec les autres. A ce propos l'apôtre fait mention de la coupe d'abord, du pain ensuite (10 : 16). La raison en est simple. Pour avoir communion avec le Seigneur et pour être un membre de son corps, il faut que nos péchés aient été effacés par son sang (S.P.).
Puis, à partir du corps de notre Seigneur mort sur la croix, nous en venons à la vérité de son corps spirituel, lequel est composé de tous ceux qui sont nés de nouveau, qui sont donc devenus des membres d'un tel corps. Dans la fraction du pain il n'y a pas seulement la pensée d'un mémorial. Il y a aussi un témoignage qui est rendu à l'unité du corps de Christ, selon qu'il est écrit : « Nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous à un seul et même pain » (10 : 17). C'est là la vérité de la communion les uns avec les autres que nous proclamons à la Table du Seigneur et qu'il importe de réaliser pratiquement. Comment en effet pouvons-nous participer à la cène, si notre communion est interrompue par des pensées amères vis-à-vis d'un frère ou d'une soeur ?
Il est à noter que l'apôtre parle toujours du Seigneur, et non pas du Sauveur, quand il traite du sujet de la cène. C'est la cène du Seigneur (ou dominicale), le corps et le sang du Seigneur, la coupe du Seigneur, la Table du Seigneur. Le Seigneur est Celui qui a toute autorité sur ses rachetés. Lui devant obéissance et soumission, ils ne célébreront la cène que selon les enseignements précis de la parole de Dieu.
Il est enfin une expression que nous devons souligner en rapport avec la coupe du Seigneur. Elle est « la nouvelle alliance en mon sang », dit l'apôtre en rappelant les paroles du Seigneur Jésus. Une nouvelle alliance en effet sera conclue en un jour à venir « pour la maison d'Israël et pour la maison de Juda », dit l'épître aux Hébreux sur la base d'une prophétie de Jérémie (8 : 8). Non pas avec l'Eglise, car il n'y a jamais eu d'ancienne alliance conclue avec elle. Mais alors, ce qu'il faut savoir, c'est que les bénédictions qui se rattachent à la nouvelle alliance sont déjà maintenant la part de l'Eglise. En Hébreux 8 elles sont mentionnées au nombre de quatre :
      1- Une oeuvre faite dans le coeur : j'écrirai mes lois « sur leurs coeurs » (v. 10).
      2- Une relation directe avec Dieu : « je leur serai pour Dieu, et ils me seront pour peuple » (v.10).
3. Une connaissance personnelle de Dieu : « ils me connaîtront tous, depuis le plus petit jusqu'au plus grand » (v. 11).
4. Le pardon de Dieu : je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités » (v. 12).
Il est clair qu'un chrétien n'a pas à attendre les jours du millénium pour connaître de telles bénédictions. Elles sont à lui dès maintenant en vertu de l'oeuvre de Christ à la croix, laquelle est reçue par la foi. Par effusion de son sang notre Seigneur a posé le fondement assuré de la nouvelle alliance qui plus tard sera conclue avec Israël. Nous comprenons ainsi que la coupe, à laquelle nous buvons lors du repas de la cène, soit appelée « la nouvelle alliance en mon sang » (H.R.).

Pierre Rossel