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AIMÉS DU SEIGNEUR


Marie aux pieds de Jésus
Jean sur la poitrine de Jésus
Demeurer dans l’amour de Christ
 

            Le Seigneur Jésus, dans son amour parfait, aime également tous ses rachetés. Mais ceux-ci réalisent-ils qu’ils sont personnellement les objets de son amour ? Nous aimons le Seigneur et notre amour pour Lui provient du sien, qui en est la source. « Nous, nous aimons parce que Lui nous a aimés le premier » (1 Jean 4 : 19). Nous ne pouvons aimer de l’amour qui est de Dieu que si nous avons conscience de l’amour dont nous avons été et sommes aimés de Dieu et du Seigneur Jésus. Cet amour s’est manifesté d’une manière suprême à la croix. C’est là que Dieu « met en évidence (démontre) son amour à lui envers nous en ceci : lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (Rom. 5 : 8) ; c’est là que « par ceci nous avons connu l’amour : c’est que lui (Jésus) a laissé sa vie pour nous » (1 Jean 3 : 16).
            Nous apprenons et expérimentons, au fur et à mesure que nous avançons dans la vie chrétienne, que notre amour pour le Seigneur est imparfait et inconstant. Cela peut nous attrister parce que nous sommes conscients qu’Il est digne de tout notre amour. Nous réalisons que nous ne pouvons pas nous appuyer sur le fait que nous L’aimons, et cela doit nous garder dans l’humilité. Mais nous constatons en même temps que son amour pour nous est fidèle et invariable, et cela réjouit notre cœur. Si nous ne pouvons pas nous fier à notre amour pour Lui, nous pouvons en revanche nous reposer en paix, confiance et assurance sur Celui qui nous aime.
            Quel état bienheureux pour le croyant, lorsqu’il a appris ce qu’il est pour Christ ! Devant lui, il n’y a alors plus que « le Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi » (Gal. 2 : 20). Il peut désormais répondre mieux à Son amour pour la joie de Son cœur. Aimer le Seigneur produit le désir de toujours mieux Le connaître ; croître dans la connaissance de sa Personne et de son amour remplit toujours davantage le cœur de Lui.
            La Parole de Dieu nous présente des exemples de croyants attachés de tout leur cœur au Seigneur Jésus, parce qu’ils ont ressenti d’une manière toute particulière, en sa présence, l’amour dont Il les aimait. Nous pensons à Marie de Béthanie et au disciple Jean. Nous voyons qu’ils ont éprouvé quel était l’amour du Seigneur pour eux, et les progrès dans cette connaissance formaient dans leur cœur le désir de demeurer près de Lui, dans son amour et sa communion.


Marie aux pieds de Jésus

             Les évangiles de Luc et de Jean placent devant nous trois occasions dans lesquelles le Seigneur Jésus se trouve à Béthanie. Il aimait à s’y rendre parce qu’Il y avait là une maison où Il était reçu par des personnes qu’Il aimait (Jean 11 : 5) et qui l’aimaient. Dans ces trois récits, nous trouvons Marie occupant une place bénie auprès du Seigneur Jésus. Là, elle va apprendre à connaître l’amour du Christ, puis à se rejeter sur cet amour ; elle sera alors conduite à répondre à cet amour pour la joie de Son cœur.

                        Apprendre de Lui (Luc 10 : 38-42)

            Lors de cette visite du Seigneur dans la maison de ses amis nous ne voyons que les deux sœurs, Lazare n’apparaît pas. Marthe s’occupe activement de son service, désirant ainsi être agréable à son hôte divin. Marie s’assied aux pieds du Seigneur et n’est occupée que de Lui. Jésus, à l’occasion de la remarque teintée de reproche que Lui adresse Marthe, va remettre toute chose à sa juste place : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu te tourmentes de beaucoup de choses ; mais il n’est besoin que d’une seule, et Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera pas ôtée » (Luc 10 : 40-42).
            L’inquiétude, c’est une crainte qui pèse sur notre cœur et en trouble la paix. Le tourment est une souffrance inutile, une angoisse que nous nous créons nous-mêmes. Être en souci, nous tourmenter, c’est en fait être occupé de nous et de nos circonstances. La « bonne part », c’est de tout confier au Seigneur Jésus, de nous oublier nous-même, d’avoir ainsi notre cœur et nos pensées occupés de Lui. C’est ce qu’a choisi Marie qui a reçu dans son cœur les paroles du Seigneur Jésus, qui sont vérité et vie éternelle. Elles ont certainement été pour elle allégresse et joie pour son cœur (voir Jér. 15 : 16). C’est dans la paix de sa présence, restant à ses pieds pour écouter sa parole, que nous découvrirons et apprendrons toujours mieux combien Il nous aime.

                        Éprouver son amour (Jean 11 : 1-44)

            Le deuil est entré dans la maison de Béthanie. Ne doutons pas que le Seigneur Jésus, dans les soins attentifs et affectueux qu’Il prodigue aux siens, visite particulièrement la maison de ceux qu’Il aime (v. 5) et qui sont dans l’affliction (Béthanie signifie maison de l’affligé). Le Seigneur Jésus entend le cri des affligés et ne les oublie pas (Ps. 9 : 10 ; 10 : 12). Il leur apporte Lui-même ses divines sympathies et consolations.
            Combien le Seigneur était attendu par les deux sœurs ! Marthe recherche auprès de Jésus le soulagement qu’Il pouvait lui apporter ; Marie désire sa Personne, source de toute consolation. Aux pieds de Jésus, elle s’était nourrie des paroles qui venaient de son cœur plein d’amour. Aussi, lorsque Marthe va rapidement au-devant du Seigneur - et elle reçoit de sa part la merveilleuse parole du verset 25 - Marie reste assise dans la maison et attend qu’Il l’appelle. Mais alors « elle se lève en hâte et vînt à lui » et quand elle le vit, « se jeta à ses pieds » (v. 29, 32). N’est-ce pas la meilleure place où répandre ses larmes et sa peine ? Sa Personne et son amour sont le seul refuge de Marie qui traverse « la vallée de l’ombre de la mort » ; là, son cœur dit : « Tu es avec moi » (Ps. 23 : 4). Marie n’a que peu de paroles à prononcer, par lesquelles elle Lui remet toute sa peine ; elle goûte, aux pieds de Jésus, l’amour qui remplit le vide de son cœur et soulage sa blessure. Le Seigneur ne dit rien à Marie. Il connaît ses circonstances et sa profonde douleur, il voit ses pleurs. Mais, par sa seule présence, Il lui fait ressentir le soutien et la consolation de Son amour, et c’est tout ce dont elle a besoin.

                        Répondre à son amour (Jean 12 : 1-8)

            Lors du souper que l’on fait au Seigneur à Béthanie six jours avant la Pâque, tout est en ordre autour de Jésus, l’hôte honoré ; Marthe, Lazare, Marie, sont chacun là où ils doivent être. Mais ce qu’accomplit Marie à cette occasion est à la gloire du Seigneur et résulte de la part bénie qu’elle a prise auparavant pour écouter sa parole et pour y être consolée. A ses pieds, elle a d’abord appris quelque chose de l’amour de Jésus ; elle l’a ensuite éprouvé dans la souffrance. C’est ce qui a préparé son amour à répondre à cet amour connu en Lui rendant, au moment opportun, le culte intelligent d’un cœur qui L’aime en retour.


Jean sur la poitrine de Jésus

            « La nuit où il fut livré » (1 Cor. 11 : 23), le Seigneur a assemblé ses disciples autour de Lui dans la chambre haute. Pendant ces quelques heures passées dans son intimité, ils ont le privilège d’entendre ses dernières paroles avant la croix. Nous les voyons alors réagir aux propos du Seigneur et le questionner à plusieurs reprises (Jean 13 : 6-9, 14 : 5, 7, 22 ; 16 : 19, 29-30). Jean lui-même intervient et, pour la première fois, se désigne comme « le disciple que Jésus aimait » (13 : 23).
            Jean - comme Pierre et les autres disciples - aimait le Seigneur. Mais il avait appris, durant les années passées avec Lui, à Le suivre, à L’écouter, à Le contempler (1 Jean 1 : 1-3) ; il avait compris qu’il était l’objet d’une affection infiniment plus grande que la sienne : l’amour de Christ. Il va alors maintenant mentionner dans son évangile les circonstances qui lui ont fait éprouver d’une manière toute particulière cet amour de Jésus pour lui.
            Quand le croyant peut-il réaliser d’une manière plus vive l’amour de Christ pour lui, et s’attribuer avec reconnaissance et sans prétention ce beau titre de « disciple que Jésus aime » ? Eh bien ! comme Jean dans les cinq occasions où il se nomme ainsi, c’est lorsque :

                        Il demeure dans Sa communion, préparé à cela par Lui-même (le lavage des pieds) pour écouter les paroles d’encouragement et de consolation qu’Il laisse aux siens pour le temps de son absence (Lire Jean 13 : 21-26).

            Le Seigneur Jésus vient de faire aux disciples une terrible annonce : « En vérité, en vérité, je vous le dis : l’un d’entre vous me livrera ». Cette parole touche profondément leur conscience et leur cœur ; ils savent qu’ils sont capables de commettre un tel acte. Perplexes et attristés, ils se dévisagent les uns les autres, mais ne peuvent trouver ainsi la réponse à la question qui les exerce tous profondément : « Serait-ce moi ? » (Marc 14  : 20). Jean était celui qui était le plus proche du Seigneur, il était penché sur le cœur de Celui qui l’aimait. Pierre, voyant la place que Jean occupe, se tourne vers lui afin qu’il pose à Jésus la question qui les tourmentait. Le Seigneur répond aussitôt à son disciple.
            Si nous sommes dans sa communion, conscients des limites de notre amour mais de l’infini du sien, nous pourrons Lui présenter toutes nos préoccupations, l’interroger et recevoir de Lui les réponses qui calmeront nos cœurs et y feront descendre sa paix. Plus nous nous tiendrons habituellement près du Seigneur Jésus, plus Il nous communiquera ses pensées.

                        Il vient à la croix du Seigneur Jésus Christ et contemple le Seigneur souffrant et mourant pour lui (Lire Jean 19 : 25-27).

            Quelques femmes sont venues près de la croix de Jésus, mais aucun des disciples n’est nommé parmi ceux qui étaient là. Dans son évangile, Jean ne se compte même pas parmi les présents (19 : 25). Cependant, lorsque Jésus, du haut de la croix, pose son regard sur Marie et sur lui et s’adresse à chacun d’eux, Jean révèle qu’il est là, lui « le disciple que Jésus aimait ». L’amour du Christ l’a amené là où se trouve Celui qui l’aime, au lieu même de la honte, de la souffrance, et de la mort.
            Avant d’entrer dans les trois heures terribles de l’expiation, le Seigneur Jésus s’occupe de ses bien-aimés. Par les paroles qu’Il prononce alors, Il manifeste une dernière fois ses profondes affections humaines. Elles répondent aux besoins du cœur souffrant de ceux qu’Il aime. Il donne un fils à Marie et la confie à Jean. Il donne à sa mère soutien et consolation, et à son disciple un service à l’égard de celle-ci. Plus encore que le lien naturel, Il crée un lien spirituel entre eux. A l’amour de son Seigneur, l’amour de Jean répond aussitôt, discernant ce que le Seigneur attend de lui : « Et dès cette heure-là, le disciple la prit chez lui » (v. 27).
            Si je pense à la grandeur de l’amour du Christ qui a souffert et est mort sur la croix pour moi, cela produira en moi le désir de répondre sans délai à son commandement d’amour, sans regarder aux conséquences éventuelles - il y pourvoira - et avec la joie de le faire pour Lui et en son nom (Col. 3 : 17).

                        Par la foi, il le voit ressuscité, vainqueur de la mort et du monde (Lire Jean 20 : 1-10).

            Au matin de la résurrection, ce sont encore les femmes qui se trouvent au tombeau de Jésus. Jean nous dit que c’est Marie de Magdala qui a annoncé que Jésus n’était plus dans le tombeau, à Pierre et à « l’autre disciple que Jésus aimait » (20 : 2). Jean précise qu’il a couru avec Pierre jusqu’au tombeau (20 : 3), où il arrive le premier. Lorsqu’il entre dans le tombeau, il voit qu’il est vide et… il croit. La pensée de l’amour de Jésus à son égard l’a soutenu dans sa course, les signes de l’absence de Jésus dans le tombeau ont suffi alors à son cœur pour croire que la mort n’a pas pu Le retenir.
            Qu’au sentiment de l’amour du Seigneur pour nous, qui L’a conduit jusqu’à la croix, s’ajoute la foi qui croit en Lui et à sa résurrection d’entre les morts ! L’amour de notre Seigneur vivant à toujours remplira notre cœur de joie.

                        Jésus vient à lui et se manifeste dans ces circonstances afin de ramener ses affections vers Sa personne (Lire Jean 21 : 1-14).

            Jean seul nous rapporte cet épisode. Comme autrefois (voir Luc 5 : 4-11), la pêche est infructueuse. Mais, au matin, Jésus est là, sur le rivage, et tout change à nouveau du fait de sa présence. Par sa question qui les sonde : « Enfants, avez-vous quelque chose à manger ? », le Seigneur leur fait constater l’inutilité de leurs efforts en dehors de Lui – « séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15 : 4-5). Lorsque les pêcheurs obéissent à la parole du Seigneur, le miracle semblable à celui qui avait autrefois rempli de crainte Jean, le fils de Zébédée (Luc 5 : 9-10) éclaire « les yeux de son cœur » (voir Éph. 1 : 18). Il reconnaît le Seigneur ! La connaissance du cœur de Jésus fait comprendre à Jean qu’il se trouve devant Celui dont l’amour pour les siens n’a pas changé, ce même Jésus, sur le cœur duquel il avait pu laisser reposer sa tête quelques jours auparavant. Alors, de l’abondance d’un cœur rempli de Christ, « le disciple que Jésus aimait » s’écrie à l’adresse de Pierre : « C’est le Seigneur ! », affirmant ainsi ce que l’amour du Seigneur pour lui a confirmé à ses affections.
            Pris dans nos activités quotidiennes, préoccupés et en souci de tant de choses, il peut nous arriver d’oublier le Seigneur Jésus. Mais son amour fidèle viendra à propos réveiller notre attachement à sa Personne, faire fructifier notre travail vain sans Lui, et nous ramener près de Lui.

                        L’amour de Jésus pour lui attire son cœur après Lui (Lire Jean 21 : 19b-23).

            Pleinement restauré par le Seigneur, Pierre reçoit un service de sa part et un appel à marcher après Lui : « Suis-moi » (Jean 21 : 19, 23). C’est un appel personnel que Jésus adresse à chacun de ceux qu’Il a préparés à son service. L’Esprit, qui conduit la plume de Jean, mentionne alors que « le disciple que Jésus aimait - celui qui, durant le souper, s’était penché sur sa poitrine et avait dit : Seigneur, quel est celui qui te livrera ? » - marche déjà à la suite de son Maître, sans que Jésus ait eu à le lui demander. Cet événement marquant nous est rappelé ici, alors que Jean prend pour la dernière fois le titre de « disciple que Jésus aimait ». Cela ne nous enseigne-t-il pas que ce qui nous attache au Seigneur et nous entraîne à sa suite, c’est la connaissance de la faiblesse de notre cœur et de la grandeur du sien ? De là provient l’engagement de tout disciple de Jésus à le servir en le suivant (Jean 12 : 26). Pour servir d’une manière efficace et qui plaise à Dieu, nous devons marcher après le parfait Serviteur en maintenant nos regards sur Lui et son parfait exemple. C’est Lui que nous servons et nous ne pouvons pas servir sans Lui.
            L’intimité et la communion qui sont la part du disciple que Jésus aimait le dispensent d’un appel formel à le suivre. Il avait toujours été près de Jésus, son âme était profondément attachée à Lui pour le suivre (voir Ps. 63 : 8) et il veut tout simplement et naturellement être là où se trouve Celui qui l’aime et l’entraîne après Lui par les liens de cet amour.


Demeurer dans l’amour de Christ

            Quoique nous ne puissions connaître aujourd’hui qu’en partie (voir 1 Cor. 13 : 12), la croissance spirituelle dans la connaissance de la personne de notre Seigneur Jésus Christ nous amène à apprendre toujours mieux ce qu’est son amour pour nous. Nous progressons ainsi dans la réalisation de ce qu’Il attend de ceux qu’Il aime, lorsqu’Il nous demande : « Demeurez dans mon amour » (Jean 15 : 9-10). Que notre amour sache mieux répondre au sien qui nous aime toujours !


Ph. F – avril 2021