bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

LE PREMIER LIVRE DES ROIS (12-16)


CHAPITRE 12 : Le royaume divisé ; Roboam et Jéroboam
            Roboam devient roi – sa dureté envers Israël (v. 1-15)
            Le gouvernement de Dieu (v. 16-24)
            Principes du règne de Jéroboam (v. 25-33)
CHAPITRE 13 : L’homme de Dieu de Juda. Roboam devient roi
            L’homme de Dieu de Juda et Jéroboam (v. 1-10)
            L’homme de Dieu et le vieux prophète (v. 11-32)
            Obstination de Jéroboam (v. 33-34)
CHAPITRE 14 : Fin du règne de Jéroboam. Règne de Roboam
            Maladie et mort du fils de Jéroboam (v. 1-18)
            Fin du règne de Jéroboam (v. 19-20)
            Règne de Roboam (v. 21-31)
CHAPITRE 15 : Les successeurs de Jéroboam et de Roboam
            Abijam, roi de Juda (v. 1-8)
            Règne d’Asa (v. 9-24)
            Règne de Nadab. Commencement du règne de Baësha (v. 25-34)
CHAPITRE 16 : De Baësha à Achab
            Jugement de Baësha (v. 1-7)
            Jugement d’Éla (v. 8-14)
            Zimri et Omri (v. 15-28)
            Commencement du règne d’Achab (v. 23-34)
            Conclusion de la deuxième partie du premier livre des Rois

 

LE ROYAUME DIVISE ET L’INFIDÉLITÉ D’ISRAËL : 1 ROIS 12 à 16

            Malgré les avertissements de l’Éternel, « le roi Salomon aima beaucoup de femmes étrangères » (11 : 1). Au temps de sa vieillesse, elles l’entraînèrent à servir leurs idoles, de sorte que Salomon ne garda pas l’alliance ni les statuts de l’Éternel.
            À cause de cela, l’Éternel arracha le royaume de la main du fils de Salomon, ne lui laissant qu’une tribu, à cause de David son serviteur, et de Jérusalem qu’Il avait choisie.
            Après Salomon, deux royaumes vont donc se partager le pays : le royaume de Juda, avec Jérusalem pour capitale ; celui d’Israël dont Samarie devient la capitale sous Omri.
            Les livres des Rois retracent essentiellement l’histoire des rois d’Israël ; les rois de Juda n’y sont mentionnés que pour faire apparaître les relations entre les deux royaumes. Indiquons que l’histoire de la maison de David est envisagée du point de vue de la grâce dans les livres des Chroniques, tandis que l’histoire des rois d’Israël dans le livre des Rois, expose la ruine de la royauté confiée à la responsabilité de l’homme.
            Dans les chapitres 12 à 16 du livre des Rois, nous trouvons d’abord le récit du règne de Jéroboam. Le premier roi des dix tribus y établit le culte idolâtre par lequel il fait pécher Israël.
            Son règne est ainsi le début d’une succession de rois impies et idolâtres : Nadab, Baësha, Éla, Zimri, Omri (fondateur de Samarie), l’imitèrent dans la corruption, la violence et les meurtres, jusqu’à Achab, qui épousa Jézabel, et fit plus que tous les rois d’Israël qui avaient été avant lui, pour provoquer la colère de l’Éternel, le Dieu d’Israël.
            La troisième partie du livre est un magnifique témoignage à la grâce de Dieu, qui va susciter un prophète, Élie, pour inviter son peuple à revenir à Lui.


                        CHAPITRE 12 : Le royaume divisé ; Roboam et Jéroboam

            « Parce que tu n’as pas gardé mon alliance et mes statuts, que je t’ai commandés, je t’arracherai certainement le royaume… Toutefois… je donnerai une tribu à ton fils, à cause de David mon serviteur, et à cause de Jérusalem, que j’ai choisie » (11 : 11-13).
            Dans ce chapitre, la parole de l’Éternel s’accomplit. Fidèle à la promesse qu’Il avait faite à David, Dieu laisse une tribu à Roboam, son petit-fils : « J’ai une fois juré par ma sainteté, si jamais je mens à David ! Sa semence sera à toujours, et son trône comme le soleil devant moi » (Ps. 89 : 35-36).
            Ainsi, les promesses de Dieu s’accompliront. En un jour proche maintenant, « un roi régnera en justice » (Es. 32 : 1). Le gouvernement sera sur l’épaule de Christ, racine et postérité de David (Es. 9 : 6-7 ; Apoc. 22 : 16), quand Il s’assiéra sur le trône de l’Éternel (1 Chr. 29 : 23) et établira sur la terre son règne millénaire de justice et de paix.

                                    Roboam devient roi – sa dureté envers Israël (v. 1-15)

            Dès l’avènement du nouveau roi, la congrégation d’Israël, conduite par Jéroboam, vient solliciter l’allégement du dur service que Salomon avait imposé à son peuple à la fin de son règne.
            Roboam se réserve trois jours pour répondre. Il les emploie à consulter deux groupes de personnes ; mais ce n’est là que l’apparence de la sagesse. N’aurait-il pas dû plutôt, se souvenant du début glorieux du règne de son père, demander à l’Éternel du discernement, afin de comprendre le juste jugement (3 : 7-14) ? Nous avons, aujourd’hui, cette même ressource, car, si nous manquons de sagesse, demandons-la à Dieu « qui donne à tous libéralement sans faire de reproches » (Jac. 1 : 5). En cherchant conseil auprès de deux sources différentes, Roboam se bornait à choisir entre deux avis, selon son propre discernement. Certes, « chez les vieillards est la sagesse, et dans beaucoup de jours l’intelligence » (Job 12 : 12 ) ; leur conseil était celui de l’expérience - « les hommes faits (arrivés à maturité)…, par la pratique, ont les sens exercés à discerner le bien et le mal » (Héb. 5 : 14).
            Mais Roboam se sentait sans doute plus proche des jeunes gens qui avaient grandi avec lui, ce qui ne pouvait leur avoir donné la sagesse, car on ne l’acquiert qu’auprès de Dieu.
            Flatté dans son orgueil, Roboam répond au peuple avec dureté. Certes, le choix de Roboam montre son caractère et engage sa responsabilité dans la déchirure du royaume. Mais l’Éternel fait tout travailler à l’aboutissement de ce qu’Il avait dit à Salomon (11 : 12-13) et à Jéroboam (11 : 35).

                                    Le gouvernement de Dieu (v. 16-24)

            Indignées par la réponse brutale de Roboam, dix des tribus d’Israël abandonnent la maison de David, se rebellent contre elle, et établissent Jéroboam roi sur tout Israël.
            Roboam pense alors rétablir par la guerre, sa domination sur Israël. Mais un homme de Dieu, Shemahia, vient dissuader le roi de Juda d’entreprendre cette guerre. Il donne à cela deux raisons :
                  - les fils d’Israël sont toujours « leurs frères » ;
                  - c’est de par l’Éternel que la chose a eu lieu.
            En cherchant à conserver, puis à récupérer son autorité sur les rebelles, Roboam se trompait puisque l’Éternel avait décidé de lui arracher une partie du royaume. Sous le gouvernement de Dieu en discipline, le seul moyen d’en retirer le bien qu’Il se propose, c’est de lui être soumis et de le laisser faire en nous son travail jusqu’à ce qu’Il donne l’issue.
            Cette fois, Roboam et les siens écoutèrent la parole de l’Éternel, évitant ainsi beaucoup de souffrances et de désordre. Écouter la parole de Dieu est toujours la source de la bénédiction ; sa promesse demeure, fidèle : « Écoutez, et votre âme vivra » (Es. 55 : 3).
            La parole de l’Éternel adressée à Salomon, puis à Jéroboam par Akhija avait donné dix tribus à Jéroboam et une seule au fils de Salomon et « il n’y eut que la tribu de Juda seule qui suivît la maison de David » (v. 20). Cependant, au verset suivant, Roboam rassemble « toute la maison de Juda et la tribu de Benjamin » et l’Éternel approuve le ralliement de Benjamin à Juda en déclarant par Shemahia : « Parle… à toute la maison de Juda et de Benjamin, et au reste du peuple » (v. 23), associant ainsi ces deux tribus qui ont formé ensemble le royaume de Juda.

                                    Principes du règne de Jéroboam (v. 25-33)

            Jéroboam commence par bâtir une ville (Sichem), et ensuite Penuel. Il manifeste ainsi son indépendance à l’égard de l’Éternel, comme autrefois Nimrod - dont le nom signifie « rebelle » - bâtit Babel (Gen. 11 : 8-9). Ayant ainsi montré qu’il n’attendait rien de l’Éternel, mais qu’il méprisait ses promesses (11 : 37-38), Jéroboam établit un culte idolâtre, dans le but de s’attacher Israël, en le détournant de la maison de l’Éternel à Jérusalem. Ce culte est entièrement imaginé par Jéroboam, avec de lointaines références au culte de l’Éternel. Il fait deux veaux d’or - souvenir sans doute des idoles qu’il n’avait pu manquer de voir en Égypte - et les présente à Israël, non pas comme son dieu, mais comme ses dieux, violant ainsi les deux premiers commandements de l’alliance (Ex. 20 : 1-6). Cela est si grave aux yeux de Dieu que l’histoire des rois idolâtres d’Israël est scandée par le rappel du péché de Jéroboam, par lequel il avait fait pécher Israël (15 : 30 ; 2 Rois 3 : 3 ; 14 : 24 ; 17 : 22 ; 23 : 15).
            Un péché en entraîne un autre. Aux deux veaux d’or dressés à Dan et à Béthel aux deux extrémités du pays, Jéroboam ajoute aussi des sacrificateurs qui n’étaient pas des fils de Lévi, au mépris de l’ordonnance divine (Deut. 10 : 8-9 ; 33 : 8-10), ainsi que des fêtes au jour qu’il avait imaginé dans son cœur. Nous avons dans ce récit une figure de ce qui s’est passé dans la chrétienté. Par son œuvre à la croix, le Seigneur Jésus a fait « rois et sacrificateurs » tous ceux qu’il a « achetés pour Dieu par son sang, de toute tribu, et langue, et peuple, et nation » (Apoc. 1 : 5-6 ; 5 : 9-10). L’homme, pourtant, s’est arrogé le droit de nommer, d’investir des sacrificateurs, en dehors de l’autorité de Christ et de sa Parole.
            Pour conclure, nous rappelons que Jéroboam avait institué ce culte, de peur que le peuple ne retourne à Jérusalem et à Roboam, car, dit-il : « Ils me tueront » (v. 27). Ne pouvons-nous répondre, à ces raisonnements, par une parole du Seigneur Jésus : « Quiconque voudra sauver sa vie la perdra ; mais quiconque perdra sa vie à cause de moi la trouvera » (Matt. 16 : 25).


                        CHAPITRE 13 : L’homme de Dieu de Juda. Roboam devient roi

            La « parole de l’Éternel » est le thème principal de ce chapitre. Cette expression s’y rencontre dix fois. L’homme de Dieu de Juda, messager de cette parole, nous apporte aussi un enseignement important, par ses relations :
                  - avec le monde sous son caractère d’opposition à Dieu, où il passe en étranger, sans s’y arrêter et sans rien en accepter,
                  - avec le monde religieux, représenté par le vieux prophète, avec lequel il refuse de s’associer.
            Nous apprenons alors que, sous ce dernier aspect, le monde, avec les apparences de la piété, est plus dangereux pour le fidèle que dans son opposition ouverte à Dieu.

                                    L’homme de Dieu de Juda et Jéroboam (v. 1-10)

            Jéroboam avait refusé d’écouter l’Éternel (11 : 33 ; 12 : 16, 27). La parole de l’Éternel lui est adressée une fois de plus, par un « homme de Dieu » venu de Juda. La conduite de ce messager est à l’opposé de celle du roi : il obéit à la parole de l’Éternel et parle de sa part ; il agit avec la puissance et la miséricorde divines ; il est séparé du mal.
            À la puissance de l’ennemi va donc s’opposer « la parole de l’Éternel », vivante et opérante (Héb. 4 : 12-13). Par la parole de Dieu, le Seigneur Jésus a vaincu Satan au désert (Matt. 4 : 1-11). Par elle, l’homme de Dieu aujourd’hui peut accomplir toute bonne œuvre (2 Tim. 3 : 16-17). Dans notre chapitre, la parole de l’Éternel juge l’autel de Béthel et ce qu’il représente, c’est-à-dire l’hommage rendu aux démons par l’homme rebelle (1 Cor. 10 : 19-20). Les autels dressés par ceux qui, par la foi, s’approchaient du « seul vrai Dieu » (Jean 17 : 3 ; Héb. 11 : 6) préfiguraient la mort de Christ ; c’est pourquoi Dieu agréait les sacrifices qui y étaient offerts. L’autel idolâtre de Jéroboam était donc, pour Dieu, une abominable contrefaçon. Aussi est-ce « contre l’autel » que s’élève le cri de l’homme de Dieu, « par la parole de l’Éternel ».
            La destruction de cet autel et le jugement de ses sacrificateurs par Josias, roi de Juda, sont annoncés plus de trois siècles à l’avance : « Les méchants seront retranchés du pays » (Prov. 2 : 22 ; 2 Rois 23 : 15-18).
            Jéroboam pense arrêter le jugement de Dieu en faisant saisir son prophète. En un même moment, la main du roi est rendue impuissante, l’autel se fend, ses cendres se répandent : l’Éternel a parlé. Même alors, la miséricorde de Dieu répond à la prière de son serviteur et Jéroboam est guéri. Seulement, le roi ne manifeste aucun repentir, comme Saül (1 Sam. 15 : 30). Comment répond-il à la grâce de Dieu ? Jéroboam ne revint pas de sa mauvaise voie (v. 33). Il ne voulut pas écouter la parole de l’Éternel, ni Lui obéir.
            Maintenant encore, la grâce de Dieu s’adresse à tout homme rebelle : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs » (Héb. 3 : 7, 15).

                                    L’homme de Dieu et le vieux prophète (v. 11-32)

                                                Message du vieux prophète (v. 11-19)

            L’invitation du roi n’avait pu détourner l’homme de Dieu de la parole de l’Éternel. Il n’accepte ni son pain, ni son eau, témoignant ainsi qu’il n’avait aucune communion avec l’iniquité de Jéroboam et de son royaume. Car « quelle relation y a-t-il entre la justice et l’iniquité » ? (2 Cor. 6 : 14-16).
            Mais il y avait un « vieux prophète, qui habitait Béthel ». Pourquoi l’Éternel ne l’avait-il pas envoyé vers Jéroboam? Précisément parce qu’il demeurait dans ce lieu souillé par le veau et l’autel idolâtre. Cela le disqualifiait aux yeux de Dieu, même si son âge le rendait respectable. Il aurait dû savoir que sa présence cautionnait ce qui se passait à Béthel. N’ayant pas séparé « ce qui est précieux de ce qui est vil », il ne pouvait pas être « la bouche de l’Éternel » (Jér. 15 : 19). Se retirer de l’iniquité est le devoir de quiconque prononce le nom du Seigneur (2 Tim. 2 : 19).
            Le vieux prophète s’efforça d’attirer l’homme de Dieu chez lui, pour « manger le pain », espérant montrer autour de lui qu’il partageait quand même les révélations de Dieu. « Je suis prophète comme toi », dit-il (v. 18). Oui, sans doute, mais il n’avait pas été fidèle ; il ment pour attirer l’homme de Dieu chez lui. Qu’il est étrange que ce dernier, jusque-là fidèle, ait pu croire que la parole de l’Éternel avait changé ! Le ciel et la terre passeront, mais non ses paroles (Matt. 24 : 35).
            Trompé par le vieux prophète, l’homme de Dieu revient en arrière jusqu’à Béthel, où il mange et boit, désobéissant à l’Éternel.

                                                Mort de l’homme de Dieu (v. 20-32)

            Par sa désobéissance à la parole de l’Éternel, l’homme de Dieu participe à la fausse position du vieux prophète.
            C’est à ce dernier que vient maintenant « la parole de l’Éternel ». Il crie à l’homme de Dieu (comme celui-ci avait crié contre l’autel), pour lui annoncer le jugement de l’Éternel, conséquence de sa désobéissance.
            Les circonstances de la mort de l’homme de Dieu sont dirigées par l’Éternel : il l’a livré au lion qui l’a déchiré et l’a tué « selon la parole de l’Éternel ». Mais, chose extraordinaire, « le lion n’avait pas mangé le cadavre, ni déchiré l’âne » (v. 28). L’âne se tient avec le lion, à côté du prophète mort. Les lois de la nature cèdent devant la volonté de Dieu, car « toutes choses Le servent » (Ps. 119 : 91).
            Par sa douleur, le vieux prophète montre qu’il a jugé sa conduite ; en plaçant l’homme de Dieu dans son propre sépulcre, il s’associe à lui et peut confirmer ce qu’il avait crié par la parole de l’Éternel, et même en étendre la portée (v. 32).

                                    Obstination de Jéroboam (v. 33-34)

            Après cela… Ce qui avait touché la conscience et le cœur du vieux prophète laisse Jéroboam indifférent. Pire encore, il aggrave sa mauvaise voie. Il a rejeté la parole de l’Éternel ; il va maintenant connaître ses jugements.


                        CHAPITRE 14 : Fin du règne de Jéroboam. Règne de Roboam

            Aux yeux de Dieu, l’histoire de Jéroboam s’achève sur le rappel de son obstination à mal faire (13 : 33-34). Son règne est résumé dans la dernière partie du chapitre tandis que la mort de son fils sera le signe avant-coureur de la destruction de sa maison.

                                    Maladie et mort du fils de Jéroboam (v. 1-18)

                                                Le stratagème de Jéroboam (v. 1-4)

            Jéroboam était idolâtre ; mais lorsque son fils Abija est malade, il se souvient d’Akhija, le prophète qui lui avait annoncé qu’il régnerait sur Israël. Craignant des reproches mérités de la part d’Akhija, il pense pouvoir le tromper en lui envoyant sa femme sous un déguisement.
            Le prophète demeurait à Silo, lieu du royaume d’Israël auquel se rattachait encore le souvenir de la demeure du nom de l’Éternel au commencement (Jér. 7 : 12). Le stratagème de Jéroboam semblait devoir réussir : « Akhija ne pouvait voir » (v. 4). Mais l’Éternel lui donna de reconnaître la femme de Jéroboam, malgré ses feintes, avant même qu’elle ne soit entrée dans sa maison ! Car Dieu « dissipe les projets des hommes rusés… il prend les sages dans leur ruse » (Job 5 : 12-13).

                                                Réponse de l’Éternel par Akhija (v. 5-16)

            Quelle confusion pour la femme de Jéroboam, de se voir démasquée avant d’avoir pu dire un mot ! Elle se tient alors, muette, devant le prophète, et entend « des choses dures » (v. 6). C’est elle qui va devoir rappeler à son mari ce que Dieu avait fait pour lui, et ce qu’Il lui avait donné ; et comment il avait répondu à sa bonté par la désobéissance, par de mauvaises actions et par l’idolâtrie. « Tu m’as jeté derrière ton dos » (v. 9) : tel est le résumé des actes de Jéroboam.
            Tous ces péchés vont amener sur Jéroboam et sa maison un terrible jugement. « Ceux qui me méprisent seront en petite estime » (1 Sam. 2 : 30), dit l’Éternel. Ainsi, Il allait ôter la maison de Jéroboam « comme on ôte le fumier » (v. 10).
            Dieu interrompt un moment l’énoncé de ces châtiments pour répondre à la femme de Jéroboam au sujet de son fils. « L’enfant mourra » (v. 12). Ce qui est un jugement pour le roi et sa femme, est une grâce pour leur fils en qui « a été trouvé quelque chose d’agréable à l’Éternel » (v. 13), car il est retiré avant que le mal n’arrive. Il entre dans la paix (Es. 57 : 1-2), avant que ne viennent les malheurs annoncés par le prophète sur la maison de Jéroboam : il ne s’y trouve plus rien qui puisse en retarder la destruction. N’y a-t-il pas là une figure de ce qui arrivera à la chrétienté apostate et au monde, lorsque les croyants auront été enlevés pour être avec le Seigneur ? (1 Thes. 4 : 17).
            Akhija s’interrompt un instant : « Mais quoi ?… déjà maintenant ! » (v. 14). Car c’est une chose effrayante que de voir, si proche, le jugement qui vient.

                                    Fin du règne de Jéroboam (v. 19-20)

            La prophétie d’Akhija s’accomplit ; Abija meurt, pleuré par tout Israël.
            La fin de l’histoire de Jéroboam est brièvement mentionnée ; elle est détaillée dans les chroniques des rois d’Israël, livre qui n’est pas dicté par l’Esprit de Dieu et est ainsi voué à l’oubli.

                                    Règne de Roboam (v. 21-31)

            Ce ne peut être qu’à dessein que l’histoire de ce roi est encadrée par cette mention : « Le nom de sa mère était Naama, une Ammonite » (v. 21, 31). Les mariages infidèles de Salomon avec beaucoup de femmes étrangères l’avaient détourné de l’Éternel : « Il bâtit un haut lieu… pour Moloc, l’abomination des fils d’Ammon » (11 : 7). Ainsi, l’influence de Naama sur son fils n’avait pu être que mauvaise. Dans la Parole, la prostituée représente symboliquement un état moral corrompu (Ezé. 23). Symboliquement aussi, la mère transmet son caractère à ses enfants (comp. Apoc. 17 : 5)
            Chose remarquable, il n’est pas dit ici qu’il fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel. Cela nous est dit de Juda : la responsabilité de Roboam est ainsi soulignée par l’égarement de son peuple.
            Cet égarement est caractérisé d’abord par l’idolâtrie, mais il s’accompagne d’un dérèglement moral qui conduit à toutes les « abominations des nations » (v. 24). C’est ce que l’apôtre Paul montre en Romains 1 : 21-29.
            L’intervention de Shishak, roi d’Égypte, est permise par l’Éternel comme discipline envers Roboam. Le livre des Chroniques nous révèle que « les chefs d’Israël et le roi s’humilièrent » et qu’alors « la colère de l’Éternel se détourna de Roboam » (2 Chr. 12 : 6, 12).
            Les boucliers d’or, emblèmes de la gloire et de la protection de Dieu, emportés par Shishak, sont remplacés par des boucliers d’airain. Désormais, Juda est protégé dans la mesure où il juge ses voies devant Dieu - l’airain étant une figure du jugement.
            Les immenses richesses de Salomon avaient fait place à la pauvreté, et les boucliers d’airain rappelaient au roi, quand il entrait dans sa maison, qu’il était sous la discipline de l’Éternel.
            « Mais il fit le mal ; car il n’appliqua pas son cœur à rechercher l’Éternel » (2 Chr. 12 : 14). C’est pourquoi le récit de son règne s’achève, comme il a commencé, par ce rappel : « Et le nom de sa mère était Naama, une Ammonite ».


                        CHAPITRE 15 : Les successeurs de Jéroboam et de Roboam

                                    Abijam, roi de Juda (v. 1-8)

            Nous ne soulignerons que quelques détails caractéristiques de ce règne de trois ans.
                  - Sa mère, Maaca, est appelée ici « fille d’Abishalom » (ou Absalom). En rattachant Abijam à Absalom par sa mère, l’Esprit Saint veut rappeler sa parenté avec Talmaï, roi de Gueshur, grand-père d’Absalom chez qui il se réfugia après le meurtre d’Amnon (2 Sam. 3 : 3 ; 13 : 37). Cette ascendance et ce séjour chez les Cananéens (Jos. 13 : 2-3), ne pouvaient qu’avoir eu une mauvaise influence sur Absalom et sur ses enfants.
            Le nom de la mère des rois de Juda est presque toujours indiqué. Seuls font exception Joram et Achaz, rois impies nés de pères pieux : Josaphat et Jotham.
            Trois mères des rois de Juda ont certainement eu une mauvaise influence : Naama, ammonite ; Maaca, fille d’Absalom et idolâtre ; Athalie, « conseillère à mal faire » (2 Chr. 22 : 3) : leurs fils Roboam, Abijam et Achazia ont été infidèles.
            Rien n’est dit du caractère des autres, mais l’appréciation divine sur la conduite d’un roi, au moins à son début, suit toujours immédiatement le nom de sa mère. Cela tend à indiquer une influence marquée du caractère de la mère sur ses enfants. C’est un grand encouragement pour les mères chrétiennes - et les pères aussi - à élever leurs enfants dans la crainte du Seigneur et sous l’enseignement de sa Parole.
            Cependant, la responsabilité de chacun demeure, comme aussi la souveraineté de la grâce de Dieu. On voit des enfants de pères et mères pieux se détourner de la vérité, alors que d’autres, dont le père et la mère sont incrédules, se tournent vers Christ pour être sauvés. Persévérons dans la prière pour tous.

                  - Cela nous aide à comprendre pourquoi Abijam marcha dans tous les péchés de son père, Roboam. N’avait-il pas l’exemple du roi selon le cœur de Dieu, « David, son père », son aïeul ?

                  - Pourtant Dieu agit, malgré ce mauvais règne, « à cause de David » qui, par son obéissance (malgré une triste défaillance), avait honoré l’Éternel, pour « lui donner une lampe à Jérusalem ».
            Dieu voyait au-delà du fils d’Isaï « le plus élevé des rois de la terre » (Ps. 89 : 27), Christ, son Oint, dont David n’avait été que l’imparfaite figure (comp. Matt. 1 : 1). Et la lignée de David devait être conservée jusqu’au Messie.

                  - Enfin, il y eut guerre entre Abijam et Jéroboam. La misère de ce règne fait ressortir d’autant plus vivement la grâce de Dieu envers Jérusalem, à cause de David.

                                    Règne d’Asa (v. 9-24)

                                                Caractères de son règne (v. 9-16)

            Le nom de sa mère (en fait, sa grand-mère) était Maaca, fille d’Abishalom. Mais Asa était un homme pieux. Il est, avec Ézéchias et Josias, l’un des trois rois de Juda dont il est dit : « Il fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, comme David, son père » (2 Rois 18 : 1-3 ; 22 : 1-2). Cela montre la puissance de la grâce de Dieu, car tous les trois avaient des pères impies. À cause de David, l’Éternel avait donné à Abijam une lampe à Jérusalem, en établissant son fils après lui. Et, parce qu’Asa fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, Jérusalem fut comme une lampe, en contraste avec les ténèbres morales des royaumes idolâtres qui l’entouraient.
            Le livre des Rois nous rapporte deux grands faits de l’histoire d’Asa, dont nous pouvons faire l’application morale aux enfants de Dieu, aujourd’hui :
                  – En premier lieu, il s’attacha à purifier le pays de la corruption morale et religieuse, introduite par ses prédécesseurs. Pour le chrétien, cela correspond à la sanctification intérieure, à la séparation du mal moral (1 Cor. 5 : 7-13) et doctrinal (Gal. 5 : 9 ; 2 Tim. 2 : 19).
                  – Ensuite, la guerre ne cessa pas contre Baësha, roi d’Israël. Si le chrétien veut obéir à la Parole de Dieu, il rencontre l’hostilité du monde, civil ou religieux, qui ne peut le comprendre (1 Pier. 4 : 4), et il ne peut pas s’associer à lui.

                                                Attaque de Baësha (v. 17-22)

            Il est surprenant et affligeant qu’Asa ait oublié comment l’Éternel l’avait délivré de Zérakh l’Éthiopien (2 Chr. 14 : 11-12). C’était la victoire de la foi. Contre Baësha, il acheta l’aide de la Syrie, au prix de tout l’argent et l’or des trésors de la maison de l’Éternel et de la maison du roi.
            Une alliance avec le monde fait perdre au fidèle le sentiment qu’il n’est plus à lui-même, car il a été racheté par le sang de Christ (l’argent représente la rédemption) et lui fait oublier l’excellence de la connaissance du Christ Jésus, dont l’or représente les gloires.
            Ainsi Asa put dire à Ben-Hadad : « Il y a alliance entre moi et toi, entre mon père et ton père » (v. 19), s’associant à l’ennemi de son peuple et aux péchés de son père.
            Nous pouvons penser que cette défaillance qu’il ne voulut pas reconnaître fut la cause de la maladie des pieds qui l’atteignit dans sa vieillesse (2 Chr. 16 : 10, 12). Dieu disciplinait ainsi son serviteur. Il fut enterré… dans la ville de David, « son père ». Dieu unit encore le nom d’Asa à celui de David, pour clore son histoire par le témoignage de la grâce.

                                    Règne de Nadab. Commencement du règne de Baësha (v. 25-34)

            Le règne de Nadab, fils de Jéroboam, se situe avant l’attaque de Baësha contre Juda, sous le règne d’Asa (v. 17). Nadab suivit l’exemple de son père dans le péché. Baësha apparaît alors pour accomplir la parole de l’Éternel, annoncée par Akhija à la femme de Jéroboam. Après avoir tué Nadab, et pris la royauté à sa place, il détruisit la maison de Jéroboam. Ayant renié l’Éternel, les rois d’Israël haïssent Juda qui, en général, lui reste fidèle. C’est la raison de la guerre fratricide, mentionnée trois fois (v. 6, 16, 32). Ennemis de Dieu, les rois d’Israël sont les ennemis de ceux qui le servent. Baësha régna (v. 33-34), fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel et persista dans l’idolâtrie, dans laquelle Jéroboam avait entraîné Israël.


                        CHAPITRE 16 : De Baësha à Achab

            Nous avons dans ce chapitre l’histoire de cinq rois d’Israël. On n’y trouve que violence, meurtres, idolâtrie. Peut-il en être autrement quand l’Éternel a été abandonné et oublié ?

                                    Jugement de Baësha (v. 1-7)

            Avant d’intervenir contre la maison de Baësha, l’Éternel l’avertit par le prophète Jéhu, fils de Hanani, comme il l’avait fait pour Jéroboam par le moyen d’Akhija. Jéhu rappelle à Baësha la bonté de l’Éternel et lui annonce le jugement qui va l’atteindre à cause de ses péchés.
            Tel est l’évangile aujourd’hui : Dieu offre le salut par la foi au Seigneur Jésus, à quiconque croit. « Mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean 3 : 36).
            Il est remarquable que l’intervention de Jéhu soit mentionnée à deux reprises, dans l’histoire du règne de Baësha (v. 1, 7) et soit rappelée encore lorsque Zimri détruisit toute sa maison (v. 12-13).
            Le jugement est pour Dieu « son œuvre étrange, son travail inaccoutumé » (Es. 28 : 21). Il ne l’accomplit qu’après avoir averti et appelé à la repentance.

                                    Jugement d’Éla (v. 8-14)

            Le fils de Baësha, Éla, lui succède pour régner deux ans. Il n’est pas dit qu’il marcha comme son père ; nous pouvons le penser, car il était en train de boire et de s’enivrer lorsqu’il fut assassiné par son serviteur Zimri. En vérité, « ce n’est point aux rois de boire du vin, ni aux grands de dire : Où sont les boissons fortes ? » (Prov. 31 : 4). Zimri ne régna que sept jours à Thirtsa et il détruisit toute la maison de Baësha, instrument éphémère de l’Éternel pour accomplir sa parole.

                                    Zimri et Omri (v. 15-28)

            Israël est maintenant dans une complète confusion. Ce peuple malheureux a oublié « le Berger d’Israël », et ne pense pas à Lui adresser la prière d’Asaph : « Devant Éphraïm, et Benjamin, et Manassé, réveille ta puissance, et viens nous sauver ! Ô Dieu ! ramène-nous ; et fais luire ta face, et nous serons sauvés » (Ps. 80 : 1-3).
            Tout Israël établit Omri, roi sur Israël, sans rechercher la pensée de l’Éternel. Après le suicide de Zimri, le peuple est divisé jusqu’à ce qu’Omri règne enfin.
            De tous les actes d’Omri, nous pouvons retenir qu’il bâtit Samarie, qui sera désormais la capitale du royaume d’Israël. Mais ce n’est pas à sa gloire, car Samarie sera dorénavant le centre de l’idolâtrie en Israël (v. 32). Les idoles et les péchés de Samarie sont stigmatisés par de nombreux prophètes (Es. 10 : 11 ; Amos 8 : 14). Rivale de Jérusalem, elle sera pourtant dépassée dans le mal par celle-ci, « la ville que l’Éternel a choisie d’entre toutes les tribus d’Israël pour y mettre son nom » (14 : 21 ; Ezé. 16 : 51). Quand l’homme corrompt ce qui porte le nom de Dieu, c’est la pire des corruptions.
            À la mort d’Omri, son fils Achab lui succède.

                                    Commencement du règne d’Achab (v. 29-34)

            Était-il possible de faire, plus que les autres rois d’Israël, ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel ? Eh bien, Achab ajouta à tout le reste d’épouser Jézabel, fille d’Ethbaal, roi des Sidoniens. Mais ce ne fut pas à sa gloire, car « il fit ce qui est mauvais aux yeux de l'Éternel, plus que tous ceux qui avaient été avant lui » (v. 30). Plus on s’éloigne de Dieu, plus le mal s’aggrave. Il adopta le culte de Baal et lui fit un autel et une maison à Samarie ; il surpassa ainsi tous ses prédécesseurs dans l’idolâtrie.
            En ce temps d’apostasie et de révolte ouverte contre Dieu, Hiel (dont le nom signifie : Dieu est vivant), originaire de Béthel (la maison de Dieu), bâtit Jéricho, au mépris de la parole de l’Éternel, prononcée par Josué, après la destruction de cette ville (Jos. 6 : 26). « On ne se moque pas de Dieu ; car ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Gal. 6 : 7). Cette désobéissance insolente entraîne la mort de deux de ses fils. Le nom de Hiel et celui de sa ville, étaient pourtant des témoignages à la grandeur et à la grâce de Dieu.
            Maintenant, Israël a rejeté toutes ses bénédictions pour sombrer dans la déchéance morale, triste image de la chrétienté (l’ensemble de ceux qui se disent « chrétiens », qu’ils aient la vie divine ou non) qui, dans ses derniers jours, retourne à toute la corruption du paganisme (Rom. 1 : 21-32 ; 2 Tim. 3 : 1-9).

                                    Conclusion de la deuxième partie du premier livre des Rois

            L’Éternel, ainsi méprisé et oublié, n’oubliait pas les siens. N’est-il pas encourageant d’apprendre qu’Il connaissait les fidèles, dispersés au milieu d’un peuple indifférent et incrédule ?
            Nous verrons plus loin que, sous le règne d’Achab, 7 000 hommes n’avaient pas fléchi le genou devant Baal (1 Rois 19 : 18).
            Dans ce temps de ruine morale, où il n’y a pas de sacrificateurs pour garder la connaissance (Mal. 2 : 7), et où les rois sont les premiers pour faire le mal, Dieu, qui est miséricordieux, lent à la colère et grand en bonté (Ex. 34 : 6 ; Nom. 14 : 18 ; Néh. 9 : 17 ; Ps. 86 : 15 ; 145 : 8 ; Joël 2 : 13 ; Jon. 4 : 2), envoie ses prophètes pour faire connaître sa pensée.
            À partir de la division du royaume, jusqu’à Achab, nous avons rencontré Akhija, l’homme de Dieu de Juda, Jéhu (fils de Hanani), envoyés vers les rois d’Israël. Sous le règne d’Achab, Dieu suscitera Élie, et Michée, fils de Jimla. Et jusqu’à la fin du royaume d’Israël, Dieu enverra encore ses prophètes ; mais les rois et le peuple n’ont pas écouté, et Shalmanézer déporta les peuples en Assyrie.
            Dans le royaume de Juda aussi, Dieu suscite des prophètes jusqu’au retour de la captivité à Babylone. Enfin, après un long silence de plus de quatre siècles, Jean le Baptiseur apparaît, pour annoncer la venue du Messie.
            Avec Jean, prennent fin la Loi et les Prophètes (Luc 16 : 16). Le temps de la grâce va commencer.


D'après « Sondez les Ecritures » (vol. 13)

A suivre