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LE PREMIER LIVRE DES ROIS (9-11)


CHAPITRE 9 : La responsabilité du roi ; détails sur son gouvernement
            Nouvelle apparition divine (v. 1-9)
            Évolution des relations avec Hiram, roi de Tyr (v. 10-14)
            Les nations employées aux travaux de Salomon (v. 15-24)
            Les sacrifices offerts par Salomon (v. 25)
            Les richesses des nations apportées à Salomon (v. 26-28)
CHAPITRE 10 : La reine de Sheba ; richesse et grandeur de Salomon
            Les énigmes de la reine de Sheba (v. 1-3)
            L’admiration de la reine de Sheba (v. 4-9)
            La reine de Sheba donne et reçoit (v. 10-13)
            La richesse de Salomon (v. 14-22)
            La grandeur de Salomon (v. 23)             
CHAPITRE 11 : Le déclin de Salomon
            Le déclin, ses causes et ses conséquences (v. 1-13)
            Les adversaires de Salomon (v. 14-25)
            Jéroboam, fils de Nebath (v. 26-40)
            Conclusion (v. 41-43)

 

LE RÈGNE DE SALOMON : 1 ROIS 1 à 11 (fin)

                        CHAPITRE 9 : La responsabilité du roi ; détails sur son gouvernement

                                    Nouvelle apparition divine (v. 1-9)

            L’Éternel avait envoyé sa gloire avant même que Salomon n’ait présenté sa prière (8 :10-11). Il approuvait ainsi la construction de cette maison et la fidélité de Salomon dans sa jeunesse et son âge mûr. Maintenant, en écho à l’apparition de Gabaon donnée au temps où Salomon était un « jeune garçon », l’Éternel apparaît de nouveau au roi, alors qu’il a achevé tous les édifices royaux à Jérusalem. Salomon avait « pris plaisir » (v. 1) à leur construction, ayant conscience que ses entreprises étaient accompagnées de la faveur de Dieu et contribuaient de la sorte, non seulement à la gloire de son royaume, mais à celle de Dieu.
            Lors de cette nouvelle apparition, Dieu confirme à Salomon l’exaucement de sa double prière, concernant le temple (8 : 29 ; 9 : 3) et concernant sa succession sur le trône (8 : 25 ; 9 : 5). Ce double exaucement scelle le début d’une ère particulière dans les relations de Dieu avec l’humanité : le Dieu des cieux avait un trône sur la terre (le temple) et son gouvernement universel se faisait par un fils de David, son oint (2 Sam. 22 : 51). Cette ère, inaugurée par le règne de paix de Salomon, aurait pu se prolonger « à toujours » (v. 3, 5). De fait, dans l’avenir prophétique, le règne terrestre de Christ, descendant ultime de la maison de David, n’aura pas de fin (Luc 1 : 33). Il ne « sera pas détruit » (Dan. 7 : 14), mais quand les mille ans (Apoc. 20 : 4) seront accomplis, Christ remettra le royaume à Dieu le Père (1 Cor. 15 : 24). Ainsi s’accomplira la promesse assurée de Dieu à David (2 Sam. 7). Historiquement, cette ère a pris fin quand Nebucadnetsar a renversé le trône de Juda (2 Rois 24 : 11-17) et brûlé la maison de l’Éternel (2 Rois 25 : 9) ; c’est le « temps des nations », pendant lequel Jérusalem est abaissée et Babylone, pour commencer, élevée au-dessus des autres nations.
            La promesse renouvelée auprès de Salomon était assortie d’une condition sur la conduite du roi (v. 4-5) ; David lui-même avait bien saisi la responsabilité qui reposait sur son fils (1 Chr. 28 : 9). Cette promesse était aussi accompagnée d’un avertissement lié à la conduite du peuple (v. 6-9). Or, malgré plusieurs réveils, la tribu de Juda (reste laissé à la maison de David pour représenter la nation tout entière) a persévéré dans l’idolâtrie. Dieu a dû exercer les jugements annoncés et rejeter sa maison et son peuple. Dans la suite du livre des Rois, on verra comment le comportement des rois a généralement fortement influencé, en bien ou en mal, celui du peuple. D’un autre côté, les réveils qu’Ézéchias et surtout Josias ont engagés, ont été peu profonds parmi le peuple (2 Chr. 34 : 33 ; Jér. 3 : 10). Mais pour Dieu, le sort d’Israël dépendait étroitement de la conduite de son roi. Le livre des Psaumes présente également expressément les deux pensées de la certitude des promesses de Dieu et de la responsabilité de l’homme (Ps. 89 : 28-37).
            Sur un seul homme, Dieu a pu laisser son regard reposer sur la terre avec un plaisir constant : son habitation alors n’était pas dans un édifice matériel mais en Christ qui habita (« dressa tabernacle ») au milieu de nous (Jean 1 : 14). Il reconnaissait en lui son Fils bien-aimé, au début de sa carrière (Matt. 3 : 17), comme plus tard sur « la sainte montagne » (Matt. 17 : 5 ; 2 Pier. 1 : 18) ; « en lui toute la plénitude s’est plu à habiter » (Col. 1 : 19).

                                    Évolution des relations avec Hiram, roi de Tyr (v. 10-14)

            Le roi Hiram « avait toujours aimé David » (5 : 1) et avait reconnu avec une certaine révérence la sagesse de son fils Salomon (5 : 7). Il s’était volontiers rendu à la requête du grand roi en le fournissant en matériaux pour la construction du temple et en lui envoyant l’ouvrier Hiram. Il avait été dédommagé pour cela d’année en année, tant que dura le chantier (5 : 11). Il y avait alliance entre Salomon et lui (5 : 12) et par là l’influence de Salomon s’étendait au-delà de son propre état. Ces relations convenaient à la grandeur de l’entreprise de Salomon, la construction d’une maison pour « l’Éternel, le Dieu d’Israël, qui a fait les cieux et la terre » (2 Chr. 2 : 12) et préfiguraient le concours qu’apporteront à Israël certaines nations lors du règne de Christ.
            Maintenant les relations entre les deux rois changent de ton : Hiram appelle Salomon « mon frère » (v. 13) et les deux hommes se font mutuellement des cadeaux : 20 villes (v. 11) ; 120 talents d’or (v. 14). À première vue, quelle différence entre les échanges du chapitre 5 et ceux du chapitre 9 ? La Parole nous montre de diverses manières que Dieu désapprouve le don que Salomon fait ici.
            Tout d’abord, tout Israélite pieux était attaché à la portion du pays qu’il avait reçue en héritage pour en jouir (21 : 3 ; Nom. 27 : 1-11) ; le pays dans son ensemble avait été en principe ôté aux nations qui l’occupaient, pour que Dieu puisse y installer son peuple (Ps. 44 : 2), qui était là comme l’hôte de Dieu, car le pays était à lui (Lév. 25 : 23). En donnant à un étranger une portion du pays, même petite ou de valeur apparemment secondaire, Salomon oublie les droits de Dieu, sa responsabilité de roi sur tout Israël, et l’affection qu’il aurait dû entretenir pour les dons de Dieu.
            De plus, Salomon s’attire le mépris d’un homme du monde (v. 13), qui ne peut apprécier la beauté du « pays lointain » (Es. 33 : 17). N’espérons pas faire partager les joies spirituelles aux incrédules : les concessions, avec les hommes du monde sont sans profit pour les deux parties. Nous apprendrons peut-être par là « le chemin des nations » (Jér. 10 : 2), mais eux ne pourront pas goûter le sel de la Parole, si celui-ci a perdu sa saveur par manque de séparation (Matt. 5 : 13). Bien entendu, soyons toujours prêts en revanche à apporter la parole de la grâce, assaisonnée de sel (Col. 4 : 5-6). Nous voyons ici la prudence qui est nécessaire pour l’explication de la Parole. Un personnage biblique peut être une figure morale ou prophétique dans un épisode, tandis que, un peu plus tard, dans des relations semblables, le Saint Esprit se sert de lui pour enseigner une tout autre leçon.

                                    Les nations employées aux travaux de Salomon (v. 15-24)

            Salomon a réalisé d’immenses travaux dans « tout le pays de sa domination », pour son administration et sa sécurité. Des villes stratégiques sont rebâties et fortifiées. En offrant à sa fille, femme de Salomon, la ville de Guézer prise aux Cananéens, le Pharaon reconnaît les droits de Salomon. Les Cananéens qui subsistent dans le pays ne sont pas mis à mort, mais ils sont assujettis comme esclaves pour les travaux, en contraste avec les Israélites qui servent librement. L’union de Salomon avec la fille du Pharaon (elle n’était pas une fille de concubine, mais la fille de la reine, ayant droit au trône) établissait les droits de Salomon sur le trône d’Égypte. Mais sa domination sur les nations qui avaient autrefois opprimé Israël n’était pas une oppression ; c’était une alliance de paix et de bénédiction, image des relations de ces nations avec Christ pendant son règne. Seulement cette relation n’aura pas le même caractère d’intimité que celle avec Israël rétabli (Es. 19 : 23-25 ; Zach. 14 : 18-21).

                                    Les sacrifices offerts par Salomon (v. 25)

            Salomon offrait des sacrifices aux trois grandes fêtes de l’année (Deut. 16 : 16) sur l’autel d’airain décrit en 2 Chroniques 4 : 1 et mentionné seulement ici dans le livre des Rois. Il fait aussi brûler de l’encens sur l’autel d’or, ce qui confirme sa fonction sacerdotale déjà mentionnée. En effet cela ne lui est pas reproché comme cela le sera plus tard à Ozias (Azaria) (2 Chr. 26 : 16-18).

                                    Les richesses des nations apportées à Salomon (v. 26-28)

            Les serviteurs d’Hiram ont participé aux constructions entreprises par Salomon. Ils sont ici associés aux serviteurs de Salomon pour aller chercher de l’or d’Ophir, image des richesses des nations qui doivent affluer à Jérusalem (Ps. 45 : 9 ; Es. 60 : 5). (L’emplacement d’Ophir n’est pas connu, mais Etsion-Guéber est un port sur la mer Rouge qui permettait d’atteindre, le sud de l’Arabie, l’Afrique et les Indes).


                        CHAPITRE 10 : La reine de Sheba ; richesse et grandeur de Salomon

                                    Les énigmes de la reine de Sheba (v. 1-3)

            « Oui, il y a pour l’argent un endroit d’où on le tire… l’homme… explore jusqu’à l’extrémité de tout… Son œil voit tout ce qui est précieux… Mais la sagesse, d’où vient-elle ? et où est le lieu de l’intelligence ?... La crainte du Seigneur, c’est là la sagesse » (Job 28 : 1, 3, 20, 28). Job décrit ainsi les efforts de l’homme pour découvrir les secrets de l’univers, par son industrie, sa science, sa philosophie. Mais rien de cela ne lui a permis de trouver la sagesse, car elle n’est qu’en Dieu et ne se discerne que par son Esprit (1 Cor. 2 : 11).
            La renommée de Salomon était en relation avec le nom de l’Éternel : c’était le secret de sa sagesse, une sagesse telle que la reine de Sheba, dans son lointain pays, en avait entendu parler. C’est ainsi que l’Évangile a annoncé Jésus. En venant des bouts de la terre pour entendre la sagesse de Salomon (Matt. 12 : 42), cette reine du midi est une figure de ceux qui, par la foi, viennent à Christ, « la sagesse de Dieu » (1 Cor. 1 : 24 ; Prov. 8).
            La reine de Sheba trouve alors la réponse à tout ce qu’elle avait sur le cœur, car Dieu avait donné à Salomon un cœur large comme le sable qui est sur le bord de la mer. Celui qui parla sur les arbres, depuis le cèdre jusqu’à l’hysope et sur tous les êtres vivants (v. 9-34), pouvait bien répondre à la reine.
            Aujourd’hui nous avons en Christ « plus que Salomon » (Matt. 12 : 42), car celui qui l’a trouvé a trouvé la vie et a acquis faveur de la part de l’Éternel (Prov. 8 : 35).

                                    L’admiration de la reine de Sheba (v. 4-9)

            La reine de Sheba avait entendu parler de la sagesse de Salomon ; maintenant elle en voit les effets dans la maison qu’il avait bâtie, dans ce qu’on y trouve, et dans ceux qui sont attachés à son service. La table de Salomon présente des mets choisis : le roi s’en nourrit et les partage avec ses hôtes. La tenue de ses serviteurs reflète sa richesse et sa gloire, tandis que ses officiers accomplissent leur service dans l’ordre établi par le roi. Leurs vêtements sont en accord avec la gloire du souverain.
            Enfin, la reine admire la rampe par laquelle Salomon montait dans la maison de l’Éternel. Là se manifeste, en effet, ce qu’il y a de plus élevé dans la gloire du roi : son entrée dans la présence de Dieu.
            Toutes ces choses sont des figures des gloires de Christ, que nous admirons déjà par la foi, assis sur le trône de son Père (Apoc. 3 : 21). Les croyants participent aux mets de sa table : « Notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ » (1 Jean 1 : 3). La tenue des rachetés de Christ doit donc les distinguer, au milieu d’une génération pervertie (Phil. 2 : 15), aussi bien que dans la maison de Dieu caractérisée par l’ordre - chacun étant placé par Christ pour son service (1 Cor. 12 : 18) - et par la dignité que les vêtements représentent.
            Lorsque la foi sera changée en vue et que les rachetés seront alors faits semblables à Christ, ce qu’ils verront dépassera infiniment ce qu’ils auront entendu à son sujet, durant leur vie sur la terre.
            La reine de Sheba, émerveillée de ce qu’elle a vu, réalise le bonheur de ceux qui servent dans la présence de Salomon et elle bénit l’Éternel. Aujourd’hui les croyants, qui sont aussi des serviteurs, goûtent la communion avec le Père et avec son Fils ; ils s’écrient : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ ! » (2 Cor. 1 : 3 ; Eph. 1 : 3 ; 1 Pier. 1 : 3).

                                    La reine de Sheba donne et reçoit (v. 10-13)

            La reine de Sheba avait apporté à Salomon des présents correspondant à sa gloire royale - en comptant 45 kg pour un talent, la reine avait apporté 5400 kg d’or ! - et à sa gloire morale. Mille ans plus tard environ, des mages vinrent de loin, apportant aussi de l’or et des aromates au roi des Juifs qui vivait ignoré à Bethléem (Matt. 2 : 1-2 ; 11). Ils avaient discerné en Lui, à la fois le Roi des rois, digne de tout honneur et de toute gloire, ce dont l’or est la figure, et le Sauveur qui allait s’offrir lui-même à Dieu, en parfum de bonne odeur – ce qui correspond à l’encens et à la myrrhe. Certes Salomon est une figure de Christ dans sa glorieuse royauté ; la reine de Sheba honorait le roi de gloire. Mais le Nouveau Testament nous révèle un autre aspect de la grandeur de Christ, celui qu’évoquent les aromates, c’est-à-dire ses souffrances et sa mort. Dans son langage poétique, l’Apocalypse nous le montre au milieu du trône, dans sa parfaite dignité, et en même temps « comme immolé » (Apoc. 4 : 5-6).
            Enfin, la reine de Sheba reçoit des dons. Si précieux qu’aient été les présents qu’elle avait offerts à Salomon, elle avait compris que rien ne pouvait l’honorer davantage que de lui exprimer ses besoins. Nous ne pouvons aimer Jésus que si nous Le connaissons comme Celui qui nous aime, et qui met à notre disposition ses richesses insondables.
            Ce qu’apportait Hiram est mentionné entre parenthèses, pour montrer que toutes les richesses du monde étaient à la disposition de Salomon.

                                    La richesse de Salomon (v. 14-22)

            Au début de son règne, Salomon s’était assis sur le trône de David, comme il l’avait ordonné (1 : 35). Nous avons là une figure de la place qu’occupe Christ, jusqu’à ce que Dieu ait mis ses ennemis pour le marchepied de ses pieds (Ps. 110 : 1). Maintenant, les immenses richesses de Salomon et la prospérité d’Israël sont mentionnées en relation avec son trône d’ivoire et d’or, symbole de son autorité et de sa grandeur (v. 30). Le trône de gloire de Christ trouve sa représentation symbolique dans celui de Salomon : il est haut et élevé (les degrés). La puissance du roi y est figurée par les lions (Prov. 30 : 30). L’or qui recouvre exactement l’ivoire symbolise la parfaite justice de Christ, associée à la profondeur de ses affections et de sa grâce (Cant. 5 : 14). La grâce règne par la justice.
            Selon ses promesses (3 : 3), Dieu donne aussi de grandes richesses à Salomon. Avec l’or qui lui arrivait, Salomon fit 200 grands boucliers et 300 petits. Ils symbolisent sa reconnaissance pour la protection que l’Éternel, à cause de son amour pour Israël (10 : 9), lui accordait dans les grandes et les petites choses. Ainsi l’Éternel donnait la paix à son peuple (4 : 25).

                                    La grandeur de Salomon (v. 23)

            Le chapitre s’achève par la description de la grandeur de Salomon. À partir du chapitre 4, Dieu laisse entrevoir en figure ce que sera la splendeur du royaume à venir, sous le règne de Christ, dont la domination ne passera pas (Dan. 2 : 44 ; 7 : 27).
            Salomon fut ainsi plus grand que tous les rois de la terre : Dieu l’avait fait prospérer merveilleusement. Ainsi sont exaltées la grandeur et la bonté du Dieu qui veut bénir, avant que soit constatée l’incapacité de l’homme à répondre à ses bienfaits.


                        CHAPITRE 11 : Le déclin de Salomon

                                    Le déclin, ses causes et ses conséquences (v. 1-13)

            Nous venons de voir comment l’Éternel avait donné à Salomon une gloire exceptionnelle. Une nouvelle période de l’histoire de ce grand roi est introduite par un « mais ». « Mais le roi Salomon aima beaucoup de femmes étrangères »… Ces quelques mots résument et expliquent sa chute car ils montrent que Salomon avait désobéi aux commandements de l’Éternel en prenant beaucoup de femmes (Deut. 17 : 17) et en s’attachant par amour à des femmes venant de nations idolâtres (Deut. 7 : 3-4).
            Cependant, la fille du Pharaon occupe une place à part parmi ces étrangères. Elle représente en effet l’accomplissement à venir des propos de Dieu : associer les nations à la bénédiction d’Israël, selon la prophétie d’Ésaïe (Es. 19 : 21-25). Il n’en était pas de même des autres femmes auxquelles il s’était attaché. Il ne les amena pas à aimer l’Éternel, mais au contraire elles l’entraînèrent rapidement à servir leurs idoles. « Personne ne peut servir deux maîtres » (Matt. 6 : 24), dit le Seigneur Jésus ; on ne peut associer le culte du vrai Dieu et celui des idoles (2 Cor. 6 : 14-17).
            Il s’agit donc là d’un principe constant des voies de Dieu envers ceux qui viennent à Lui. Ainsi l’Éternel eut de la colère contre Salomon, à qui Il s’était révélé à deux reprises à ce sujet (9 : 6, 8). La perte du royaume allait être un châtiment douloureux pour Salomon : à trois reprises l’Éternel lui dit : « Je te l’arracherai… ». La raison est que le roi n’avait pas gardé l’alliance de l’Éternel.
            Mais même alors la fidélité de l’Éternel demeure… envers David ! N’avait-il pas dit, en effet : « Si jamais je mens à David! » (Ps. 89 : 35-36). Dieu a toujours devant lui la gloire de Christ et son règne à venir (1 Cor. 15 : 25). L’Éternel n’a pas rejeté Salomon, comme il avait rejeté Saül (1 Sam. 16 : 1) ; mais Il exerce envers lui son gouvernement, tout en en limitant les effets « à cause de David ».
            De même aussi lorsque Dieu discipline et « fouette » ceux qui, par la foi, sont devenus ses enfants (Héb. 12 : 6), Il a toujours devant Lui Christ et ses perfections, de sorte qu’Il agit comme un Père sage, pour le profit de ceux qu’Il aime.

                                    Les adversaires de Salomon (v. 14-25)

            La paix et la prospérité avaient caractérisé le royaume d’Israël, jusqu’au jour où l’infidélité de Salomon s’est manifestée. L’Éternel lui suscite maintenant des adversaires qui vont troubler la tranquillité du peuple et de son roi. La sage autorité qui marquait le début du règne fait place à un joug pesant et à un dur service (12 : 4). Le cœur des fils d’Israël est ainsi préparé à la division du royaume annoncée à Salomon.
            Le premier adversaire est Hadad, un Édomite, c’est-à-dire un descendant d’Ésaü, ennemi traditionnel d’Israël. La haine d’Ésaü pour Jacob se poursuit dans ses descendants. Hadad avait été très bien accueilli par le Pharaon qui en fit son beau-frère et le combla d’honneurs. Néanmoins, le désir de faire du mal à Israël fut assez fort pour lui faire quitter la cour du Pharaon.
            Cette même haine pour le peuple de Dieu dirigea aussi Rezon qui finit par régner sur la Syrie et persista dans son hostilité envers Salomon, toute sa vie.

                                    Jéroboam, fils de Nebath (v. 26-40)

            Les deux premiers ennemis étaient des étrangers ; le troisième est un Éphratien ou Éphraïmite, Israélite par conséquent, et « homme fort et vaillant » (v. 28). Salomon lui avait confié la grande responsabilité de fermer la brèche de la ville de David. Mais quand Salomon vit en Jéroboam le futur roi des dix tribus d’Israël, il chercha à faire mourir cet homme qu’il considérait comme un usurpateur.
            C’était oublier que Jéroboam avait été choisi par l’Éternel, le Dieu d’Israël, selon l’acte symbolique du prophète Akhija ; et rien, ni personne ne peut s’opposer à l’accomplissement de ce que Dieu a dit (Nom. 23 : 19). En donnant à Jéroboam les dix tribus constituant le royaume séparé d’Israël, l’Éternel lui rappelle ses desseins à l’égard de David son serviteur, et sa volonté de maintenir pour lui-même une lampe à Jérusalem, c’est-à-dire le témoignage de sa présence dans cette ville. Quelles que soient les défaillances de son peuple, Dieu poursuit souverainement ses plans, pour glorifier Christ, en accomplissant ses promesses envers lui et envers son peuple.
            Jérusalem est la ville de David (v. 43), le lieu choisi par l’Éternel pour y placer son nom. La montagne de Sion que l’Éternel aima et où il bâtit son sanctuaire, est associée à David son serviteur (Ps. 78 : 68-71), en vue de la bénédiction d’Israël sous le règne de Christ.
            Jéroboam devait ainsi comprendre que, si l’Éternel châtiait Salomon, Juda et Jérusalem restaient sa possession.
            De plus, en même temps qu’Il lui donne un royaume, l’Éternel promet à Jéroboam de lui bâtir une maison stable. Toutefois, l’accomplissement de cette promesse ne peut avoir lieu que si Jéroboam fait ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, en gardant ses statuts et ses commandements.
            Jéroboam s’enfuit alors en Égypte où il attend la mort de Salomon, pour venir recevoir le royaume d’Israël, selon la promesse fidèle de l’Éternel.

                                    Conclusion (v. 41-43)

            Le règne de Salomon est ici brièvement résumé. Tout ce qu’il fit est consigné dans « le livre des actes de Salomon ». Ce livre, écrit par les chroniqueurs du roi, ne nous a pas été conservé ; Dieu seul pouvait écrire l’histoire de Salomon pour l’instruction et le profit de ses enfants. C’est pourquoi le livre des Rois nous montre la faillite de l’homme dans sa responsabilité envers Dieu, tandis que le livre des Chroniques ne traite que de ce que la grâce de Dieu a opéré dans et par Salomon.
            « Or toutes ces choses… ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints » (1 Cor. 10 : 11).


D'après « Sondez les Ecritures » (vol. 13)
 

A suivre