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LE PREMIER LIVRE DES ROIS (17-19)
 

CHAPITRE 17 : Le prophète puissant
            Élie au torrent du Kerith (v. 1-6)
            Élie à Sarepta (v. 7-16)
            La vie de résurrection (v. 17-24)
CHAPITRE 18 : Le prophète puissant (suite)    
            Abdias (v. 1-16)
            Achab (v. 17-20)
            Les prophètes de Baal (v. 21-29)
            L’autel de l’Éternel (v. 30-40)
            Une abondance de pluie (v. 41-46)
CHAPITRE 19 : Élie tombe et se relève ; appel d’Élisée
            Fuite d’Élie (v. 1-9)
            Élie en Horeb (v. 10-18)
            Appel d’Élisée (v. 19-21)
 

LE MINISTÈRE D’ÉLIE : 1 ROIS 17 à 19

            Le ministère d’Élie le Tishbite est le sujet de la troisième partie du premier livre des Rois.
            À la fin du chapitre précédent, l’idolâtrie d’Israël sous le règne d’Achab est à son comble. La parole de l’Éternel est ouvertement méprisée par Hiel le Béthélite. L’Éternel envoie alors à ce peuple égaré l’un des plus grands prophètes de l’histoire d’Israël, Élie, dont le nom signifie : Mon Dieu est l’Éternel. Il est « d’entre les habitants de Galaad », c’est-à-dire du côté du Jourdain où deux tribus et demie s’étaient établies, refusant d’entrer dans le pays de Canaan (Nom. 32 : 1-5).
            Dieu voulait sans doute rappeler à Israël qu’il était un peuple infidèle, mais que Lui, dans sa souveraine grâce, demeurait fidèle à ses promesses (2 Tim. 2 : 13).
            Le ministère d’Élie (Mal. 4 : 5-6 ; Luc 1 : 17) devait préparer le peuple à la venue du Messie. Nous allons voir qu’Israël a très vite oublié le message d’Élie. Le prophète Malachie annonce qu’Élie doit venir avant le jour du jugement (Mal. 4 : 5). Jean le Baptiseur aurait été « Élie qui doit venir » s’il avait été écouté, et le Seigneur Jésus serait entré dans son règne (Matt. 11 : 14 ; Marc 9 : 11-13), mais Lui aussi a été rejeté.
            En Apocalypse 11 apparaissent deux témoins du Seigneur, qui présenteront les caractères de Moïse et d’Élie (v. 4-6).
            Ainsi sans doute, un homme représentera alors Élie dans la puissance du Saint Esprit, et Israël retrouvera la bénédiction, dans l’obéissance à la pensée de Dieu, telle qu’elle est exprimée par l’ange à Zacharie (Luc 1 : 17).
            L’un des enseignements du livre des Rois est donc de nous montrer que Dieu a toujours en vue de préparer son peuple terrestre à recevoir son Fils, le Seigneur Jésus, afin qu’Il règne sur la terre selon les promesses (Ps. 2 : 6, 8-9 ; 1 Cor. 15 : 25).


                        CHAPITRE 17 : Le prophète puissant

                                    Élie au torrent du Kerith (v. 1-6)

            Dans le récit du livre des Rois, Élie apparaît soudainement devant Achab, lui annonçant, de la part de l’Éternel, une période de sécheresse. Cependant, le Nouveau Testament révèle que le prophète n’avait délivré son message qu’après d’instantes prières (Jac. 5 : 17). Dieu avait préparé, dans le secret, son grand serviteur, et sans doute n’était-ce pas légèrement qu’Élie Lui avait demandé qu’il ne pleuve pas. Élie désirait ardemment qu’Israël revienne de cœur vers l’Éternel (18 : 37). Il fallait qu’il entre profondément dans les pensées de Dieu envers son peuple pour demander avec intelligence, pas seulement ce résultat, mais le moyen que Dieu voulait employer pour l’atteindre.
            La puissance d’Élie réside en ce qu’il se tenait devant l’Éternel. Sa parole était alors celle de Dieu. Sa force est dans sa dépendance : Élie est un homme de prière (17 : 20-21 ; 18 : 36-37, 42 ; 2 Rois 1 : 10, 12)). Il est obéissant, aussi bien pour parler à Achab que pour se cacher au torrent du Kerith, où l’Éternel a commandé aux corbeaux de le nourrir. Dieu commande au ciel de retenir sa pluie, à des oiseaux d’apporter du pain et de la chair à son serviteur. « Toutes choses sont sous ses pieds », nous montrant que « son nom est magnifique par toute la terre » (Ps. 8 : 6-9 ; 119 : 89-91).

                                    Élie à Sarepta (v. 7-16)

            Élie s’était caché au torrent du Kerith « selon la parole de l’Éternel ». Lorsque le torrent sécha, la parole de l’Éternel vint à lui. C’était sa seule ressource, car comment aurait-il su ce qu’il devait faire ?
            Le Seigneur Jésus nous dit : « Ne soyez donc pas en souci, en disant : Que mangerons-nous ? ou que boirons-nous ?… » car, ajoute-t-Il « votre Père céleste sait que vous avez besoin de tout cela, mais cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice » (Matt. 6 : 31-33) ; cela signifie : se soumettre à son autorité et garder sa Parole.
            Or, qu’était à ce moment la volonté de Dieu ? La Parole nous en donne deux aspects :
                    – qu’une femme veuve nourrisse le prophète (v. 9) ;
                    – que le prophète, cette femme et sa maison soient préservés de la famine (v. 14).

            Mais Israël était si loin de Dieu qu’Élie doit aller à Sarepta, qui appartient à Sidon. C’était le pays de Jézabel (16 : 31), celle-là même qui poussait Achab à faire le mal (21 : 25). Nous apprenons ainsi l’étendue de la grâce de Dieu qui cherche à répondre aux besoins, sans se limiter à Israël. Le Seigneur la souligne (Luc 4 : 25-26) alors que les siens le rejettent. Une étrangère, veuve, dans une misère telle qu’elle n’a plus de nourriture que pour un jour et pense ensuite devoir mourir avec son fils : telle est la détresse à laquelle la grâce de Dieu va porter remède.
            Cette Sidonienne, sans droit de cité en Israël, étrangère « aux alliances de la promesse… » préfigure ceux que l’apôtre Paul appelle « les nations dans la chair », aujourd’hui approchées par le sang de Christ pour avoir accès auprès du Père par un seul Esprit (Eph. 2 : 11-13, 18).
            Arrivé à Sarepta, Élie voit cette femme veuve qui ramasse du bois ; il lui crie – de loin sans doute – de lui apporter à boire, lui montrant ainsi que, malgré sa pauvreté, elle peut faire quelque chose pour un prophète de l’Éternel. N’est-ce pas ainsi, mais de près, et avec une parfaite douceur, que Jésus, lassé du chemin, s’est adressé à la Samaritaine de Sichar (Jean 4 : 7-8) ?
            La femme écoute la demande du prophète et y répond. Élie lui demande de plus un morceau de pain. Il s’agit cette fois d’amener cette femme à reconnaître sa détresse : elle n’a « pas un morceau de pain cuit, rien qu’une poignée de farine dans un pot, et un peu d’huile dans une cruche » (v. 12). C’est alors qu’Élie lui dit : « Fais-moi premièrement de cela – de sa pénurie (voir Luc 21 : 4) - un petit gâteau » (v. 13). Mais en même temps, il lui apporte la délivrance, pour elle et pour son fils.
            Tel est l’ordre voulu de Dieu. Donner à Christ notre cœur, ce que le plus déshérité des hommes possède encore, est le premier pas à faire pour avoir la vie et trouver le repos de l’âme (Matt. 11 : 28). Et Dieu n’est jamais le débiteur de personne, car Il est Celui qui donne libéralement (Jac. 1 : 5).
            Désormais, pendant le temps de la famine, la nourriture est assurée pour la veuve et son fils. Quelle récompense reçoit ainsi la foi de cette femme et la libéralité avec laquelle elle a d’abord donné au prophète tout ce qu’elle avait pour vivre (comme la veuve de Luc 21) !
            La nourriture spirituelle du racheté, c’est Christ, présenté dans la puissance du Saint Esprit, dont la farine et l’huile sont respectivement les figures.

                                    La vie de résurrection (v. 17-24)

            La Sidonienne avait appris ce que sont les réponses de la grâce de Dieu, alors qu’elle allait mourir.
            La mort de son fils lui enseigne ce qu’est le salaire du péché (Rom. 6 : 23), et son impuissance pour être délivrée d’une telle dette. Elle fait donc appel à « un autre », à l’homme de Dieu, figure de Christ, auprès de qui elle reconnaît d’abord son état de péché devant Dieu (v. 18). Confesser nos péchés est la condition nécessaire pour que puisse intervenir le don de grâce de Dieu, qui est la vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur (Rom. 6 : 23).
            Les détails de cette scène présentent en figure notre condition et l’œuvre de Christ, qui s’est identifié à nous : Élie s’étendit sur l’enfant trois fois, image des trois jours que Christ a passés dans la mort, dans l’obéissance à la volonté de son Père (Jean 10 : 17-18).
            Par la résurrection de son fils, cette mère veuve acquiert une connaissance nouvelle d’Élie : un homme de Dieu, qui prononce la parole de la vérité (v. 24). Cette figure nous fait entrevoir ce que nous avons maintenant saisi par la foi : Christ, « démontré Fils de Dieu, en puissance, selon l’Esprit de sainteté, par la résurrection des morts » (Rom. 1 : 4), donne à quiconque croit en Lui, une vie nouvelle, une vie de résurrection.


                        CHAPITRE 18 : Le prophète puissant (suite)

            Élie s’était caché à la parole de l’Éternel ; à la parole de l’Éternel, au temps convenable, il va se montrer à Achab. L’obéissance du prophète est un modèle pour nous et un des motifs de son autorité morale.
 
                                    Abdias
(v. 1-16)

            La famine, cependant, était grande à Samarie. Achab envoie son intendant, Abdias, à la recherche de sources et d’herbages, non pas pour alléger la misère du peuple de Dieu dont il est responsable, mais pour conserver la vie à ses chevaux !
            Bien que préposé sur la maison d’Achab, « Abdias craignait beaucoup l’Éternel » (v. 3). Sa situation auprès du roi lui avait permis de cacher et de nourrir 100 prophètes de l’Éternel. Mais il avait dû agir à l’insu du roi dont la femme exterminait les prophètes de l’Éternel. Il servait Achab ouvertement, et l’Éternel en se cachant. Lequel de ses maîtres aimait-il et servait-il réellement (Matt. 6 : 24) ?
            Lorsqu’Élie le rencontra, Abdias cherchait de l’eau et de l’herbe pour les chevaux d’Achab. S’il appelle Élie : « Mon seigneur », ce dernier lui rappelle qu’il est, en réalité, le serviteur d’Achab.
            Peut-être dira-t-on qu’en obéissant au roi responsable devant Dieu d’exercer l’autorité dans son pays (Rom. 13 : 1-2), Abdias agissait fidèlement. Mais il y a une différence entre se soumettre aux autorités ordonnées de Dieu et se mettre à leur service : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Act. 5 : 29).
            Élie reconnaissait en Achab le roi établi sur Israël, mais il n’était pas son serviteur. C’est pourquoi il ne cherche pas à justifier sa conduite, alors qu’Abdias s’étend longuement sur ce qu’il a fait. Le nom de l’Éternel apparaît cinq fois dans son discours, mais Élie reste très réservé à son égard, et sa réponse souligne le contraste entre sa position et celle d’Abdias.
            Ce dernier déclare qu’il a craint l’Éternel dès sa jeunesse. C’était vrai, il en avait donné la preuve (v. 13), et surtout, le témoignage en est rendu par la Parole (v. 3). Mais il redoutait le caprice meurtrier d’Achab (v. 14). Élie, lui, peut dire avec confiance : « L’Éternel, le Dieu d’Israël, devant qui je me tiens… » (17 : 1). À ce titre, il n’a aucune frayeur en présence d’Achab. « Qui es-tu, que tu craignes un homme qui mourra... Mais moi, je suis l’Éternel, ton Dieu, qui soulève la mer, et ses flots mugissent » (Es. 51 : 12, 15).
            Se tenir devant l’Éternel résumait toutes les activités du prophète et son attitude morale. Il n’avait pas à énumérer devant Abdias ce qu’il avait fait ; il savait que Dieu n’oublie rien de ce qui est fait pour Lui. Élie respecte Abdias et ne lui fait pas de reproches, mais ne peut avoir avec lui de réelle communion, car Abdias était un homme aux principes mélangés.

                                    Achab (v. 17-20)

            Achab va à la rencontre d’Élie, avec une accusation toute prête : « Est-ce bien toi, – celui qui trouble Israël ? » (v. 17). En rejetant sur le serviteur de l’Éternel les conséquences de son infidélité et de son idolâtrie, Achab méprisait le Dieu d’Israël.
            Il n’en est pas autrement aujourd’hui. Oubliant que Dieu est le conservateur de tous les hommes (1 Tim. 4 : 10), ceux-ci ne se soucient pas de Lui et, tout en refusant de croire en Lui, sont disposés à Le rendre responsable de leurs misères.
            D’une façon générale, la pensée d’avoir affaire avec Dieu trouble « le monde » - avec le sens que lui donne l’apôtre Jean (1 Jean 2 : 15-17 ; 3 : 13 ; 5 : 4-5, 19) : un système organisé par l’homme sous la conduite du diable, et s’opposant à Dieu. Satan en est le chef (Jean 14 : 30).
            Mais Élie était étranger au monde d’Achab. Le chrétien aujourd’hui n’est pas « du monde », parce que Christ n’est pas « du monde » (Jean 17 : 6, 11, 14-16). Tout en ayant à traverser ce monde, il appartient au croyant d’y vivre comme un étranger (1 Jean 2 : 15-17).
            Élie commence par réfuter l’accusation d’Achab, et lui montre la source du mal qui atteint Israël : c’est que lui-même et sa famille ont « abandonné les commandements de l’Éternel » pour « marcher après les Baals » (v. 18).
            Ensuite, avec l’autorité que lui confère sa propre obéissance à la parole de Dieu, Élie charge Achab de réunir à la montagne du Carmel les 850 prophètes des idoles. Peut-être certains sont-ils surpris de voir qu’Achab obéit à Élie ? Mais ce dernier était là sur l’ordre de l’Éternel, pour donner de la pluie sur la face de la terre. Le cœur d’Achab est, pour Dieu, comme « des ruisseaux d’eau » (Prov. 21 : 1). C’est le secret de la conduite d’Achab à ce moment-là. L’heure était venue de poser à tout le peuple cette question fondamentale : « Combien de temps hésiterez-vous entre les deux côtés ? Si l’Éternel est Dieu, suivez-le ; et si c’est Baal, suivez-le ! » (v. 21).
            C’est aussi le choix placé devant tout homme aujourd’hui : Croire au Seigneur Jésus pour avoir la vie éternelle, ou Lui désobéir et s’exposer à la colère de Dieu (Jean 3 : 16, 36).

                                    Les prophètes de Baal (v. 21-29)

            Élie est en apparence seul en face des 450 prophètes de Baal. Il n’est plus fait mention des « 400 prophètes des ashères, qui mangent à la table de Jézabel » (v. 19). Il est possible qu’ils aient été retenus par Jézabel, mais Élie n’en parle plus ensuite.
            Mais Dieu est avec Élie, de sorte que le peuple accepte l’épreuve qu’il propose (v. 24). Élie offre aux prophètes de Baal de présenter, les premiers, leur sacrifice. Alors, du matin jusqu’à midi, ces malheureux invoquent leur idole, comme si un morceau de bois, de pierre ou de métal pouvait entendre ! Le prophète Ésaïe stigmatisera aussi ceux qui taillent le bois ou le fer : « Qu’ils s’assemblent tous, qu’ils se tiennent là ! Qu’ils aient peur, qu’ils aient honte ensemble ! (Es. 44 : 11).
            Alors, Élie se moque d’eux et le peuple aurait pu se souvenir des paroles de Salomon : « Parce que j’ai crié et que vous avez refusé d’écouter… moi aussi je rirai lors de votre calamité, je me moquerai quand viendra votre frayeur » (Prov. 1 : 24-27).
            Ni les cris des prophètes de Baal, ni leurs incisions, ni le sang qui coule sur eux ne peuvent – et pour cause – obtenir que le feu consume leur offrande de néant. « Que dis-je donc ? - que ce qui est sacrifié à une idole est quelque chose ? ou qu’une idole est quelque chose ? - Non, mais ce que les nations sacrifient, elles les sacrifient à des démons, et non pas à Dieu » (1 Cor. 10 : 19-20). Et ici, le sacrifice ne peut même pas être consumé, car « le dieu qui répondra par le feu, lui, sera Dieu » (v. 24).
            Tous les avantages semblaient être du côté de Baal : ses nombreux sacrificateurs étaient les premiers à offrir, ils avaient choisi l’un des taureaux, ils avaient eu beaucoup de temps… En vain : il n’y eut personne qui fit attention à leurs bruits inutiles.

                                    L’autel de l’Éternel (v. 30-40)

            Élie, qui représente l’Éternel, commence par inviter le peuple à s’approcher de lui : tous ont leur place dans la proximité de Dieu. Élie « répara l’autel de l’Éternel, qui avait été renversé » (v. 30). Il ne s’agit pas d’un nouvel autel, ni de n’importe quel autel : c’est l’autel de l’Éternel, renversé par l’incrédulité du peuple.
            Cet autel présente trois caractères :
                    – 1. Il est d’abord l’autel de l’Éternel, témoin de sa fidélité immuable, c’est pourquoi il n’est pas « rebâti » – car ce que Dieu bâtit demeure à toujours – mais « réparé ». Nous trouvons cette même pensée avec le temple, ou maison de l’Éternel : Esdras relève « sur son emplacement » (Esd. 2 : 68) la maison qui, aux yeux de Dieu, est toujours la même ; sa « dernière gloire », encore à venir, « sera plus grande que la première » (Agg. 2 : 8).
                    – 2. Ensuite, Élie prend 12 pierres, qui représentent chacune des tribus des fils de Jacob. Aux yeux des hommes, Israël était dispersé mais le prophète voit, au-delà de la faiblesse humaine, l’unité du peuple de Dieu et la montre. Élie agit selon la parole de l’Éternel adressée à Jacob à Peniel, et confirmée à son retour à Béthel (Gen. 32 : 28 ; 35 : 9-11), car « les dons de grâce et l’appel de Dieu sont irrévocables » (Rom. 11 : 29).
                    – 3. Enfin, cet autel est fait de pierres – certainement non taillées, car Élie est un serviteur obéissant (Ex. 20 : 25) – différentes les unes des autres, mais assemblées selon la pensée de Dieu pour manifester l’unité de son peuple. Un fossé entoure l’autel, exprimant la séparation du culte de l’Éternel vis-à-vis du système idolâtre du monde (Nom. 23 : 9 ; 2 Cor. 6 : 14-16).

            Élie dispose le bois et le taureau et ordonne qu’à trois reprises de l’eau soit versée en abondance sur l’holocauste et le bois. Cela semblait être une folie, puisque le sacrifice devait être consumé par le feu, mais cela contribue à mettre en évidence la puissance de Dieu. Nous pouvons alors voir en cela une figure de la Parole de Dieu, une image de « la folie de la prédication », dont le sujet est « Christ crucifié… Christ la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu » (1 Cor. 1 : 21-24).
            Enfin, Élie s’approche et parle à l’Éternel. Quel contraste entre la fervente, mais paisible, invocation d’Élie, et l’agitation, les cris et les dégradantes manifestations des prêtres de Baal ! Ainsi le chrétien est également invité à « exposer ses requêtes à Dieu par la prière et la supplication, avec des actions de grâces » (Phil. 4 : 6).
            Ayant relevé « l’autel de l’Éternel », dans la confiance en sa fidélité envers Israël, Élie s’adresse au Dieu des promesses, en Lui demandant qu’Il se glorifie devant son peuple et le ramène à Lui. L’Éternel exauce son fidèle serviteur en consumant l’holocauste par son feu. Mais encore, les pierres et même la poussière sont brûlées !
            L’holocauste était la victime présentée à Dieu pour son peuple, c’est la figure de Christ sur la croix. Le sacrifice est consumé, et les pierres, figure du peuple, le sont aussi. N’est-ce pas une image du fait que « notre vieil homme a été crucifié avec Christ, afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne soyons plus asservis au péché » (Rom. 6 : 6) ?
            Les prières d’Élie sont alors exaucées. Le peuple reconnaît que l’Éternel est Dieu et tombe sur sa face pour l’adorer. Enfin, il n’est pas possible que les serviteurs et le culte de Baal cohabitent avec le seul vrai Dieu. Élie fait descendre les prophètes de Baal au torrent de Kison et les égorge là. Une fois encore, le torrent des anciens temps emporte les ennemis d’Israël (Jug. 5 : 21). Ce n’est qu’en revenant aux sentiers anciens, à la bonne voie, que le peuple de Dieu peut trouver le repos de son âme (Jér. 6 : 16).

                                    Une abondance de pluie (v. 41-46)

            Le mal est jugé ; le cœur du peuple est revenu à l’Éternel (v. 39). Élie sait que la pluie, image des bénédictions divines, va arriver en abondance.
            Mais que faut-il encore pour cela ? L’épître de Jacques nous apprend qu’Élie avait supplié qu’il n’y ait pas de pluie, et qu’il pria encore pour qu’elle soit donnée (Jac. 5 : 17-18).
            C’est ce que nous le voyons faire : serviteur fidèle, il se courbe jusqu’à terre à sept reprises. Le petit nuage, comme la main d’un homme, est une réponse suffisante pour lui. Ce que la foi peut « saisir » dans sa main, n’est qu’une toute petite partie de l’abondance de la grâce de Dieu qui dépasse de loin ce que nous attendons de Lui.
            Achab a-t-il été touché par cette grâce ? Nous ne le pensons pas, car Élie lui dit : « Monte, mange et bois » (v. 41). Ce ne sont pas là les bénédictions du royaume de Dieu (Rom. 14 : 17) et surtout la suite de l’histoire d’Achab montre qu’il ne sut pas en faire son profit.
            Le service d’Élie envers Israël s’achève ici. Rappelons quels en étaient les principaux caractères :
                    – Il avait fidèlement transmis la parole de l’Éternel à Achab (17 : 1 ; 18 : 18, 41).
                    – Serviteur obéissant, il se cache, puis se montre à Achab et à Israël, à la parole de l’Éternel (17 : 2-3 ; 18 : 1, 21).
                    – Dans son exil à Sarepta, il révèle à une femme veuve et sans espérance dans le monde (17 : 12 ; Eph. 2 : 12), la vérité de la parole de Dieu et sa puissance en résurrection.
                    – Devant la puissance de Satan (le culte de Baal), il revendique l’unité d’Israël, selon les promesses et la parole de l’Éternel.

            Le secret d’une conduite à la gloire de Dieu et de Christ, est de garder sa parole et de ne pas renier son nom (Apoc. 3 : 8).


                        CHAPITRE 19 : Élie tombe et se relève ; appel d’Élisée

                                    Fuite d’Élie (v. 1-9)

            Jézabel était énergique pour entraîner Israël à servir les idoles. Elle représente le principe actif de corruption et d’idolâtrie dans l’Église, dont l’effet est de conduire les serviteurs de Christ à s’associer au mal (Apoc. 2 : 19-21).
            Jézabel agit : elle envoie, elle parle. Élie, habitué pourtant à entendre la parole de l’Éternel, prend peur à la parole de cette femme impie. Nous venons de voir que le secret d’un service fidèle réside dans la confiance et l’obéissance à la parole de Dieu. La Parole nous enseigne aussi que, dans nos combats, nous devons d’abord revêtir l’armure complète de Dieu pour résister au mauvais jour, et après avoir tout surmonté, tenir ferme (Eph. 6 : 13).
            « Élie était un homme ayant les mêmes penchants que nous » (Jac. 5 : 17). Sa défaillance d’un moment doit servir d’avertissement, car tout enfant de Dieu est engagé dans un combat qui ne prendra fin qu’au ciel.
            Achab a fait « ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, plus que tous ceux qui avaient été avant lui » (16 : 30). Il a ajouté à son péché d’épouser Jézabel, une étrangère active dans l’idolâtrie. Sous son influence, il a multiplié son péché en servant Baal (16 : 31-32). Ce qu’Élie a fait n’a pas touché sa conscience. Il raconte à Jézabel les détails de la scène sans l’ombre de la crainte de Dieu et ne produit chez elle qu’un violent désir de vengeance.
            Élie trouve d’abord refuge sous un genêt ! De cet abri précaire, il demande la mort pour son âme et ajoute : « Car je ne suis pas meilleur que mes pères » (v. 4). Peut-être, avait-il pensé qu’il était un prophète puissant lorsque le feu du ciel descendait sur l’autel du mont Carmel et maintenant il n’était qu’un fugitif devant une femme !
            Cette expression traduit plus de déception que d’humilité. Mais Dieu avait une tout autre pensée à l’égard de son serviteur découragé, et, bien loin de le prendre au mot, Il va le préparer pour l’enlever au ciel, sans passer par la mort ! Tout d’abord, Il place devant lui un gâteau cuit sur des pierres chaudes, et une cruche d’eau. L’offrande de gâteau est une image de Christ dans son parfait service sur la terre à la gloire de Dieu (Lév. 2). L’eau est une image de la Parole qui sanctifie, car elle est la vérité (Jean 17 : 17) : elle nous montre ce que nous sommes devant Dieu et nous apporte les réponses de sa grâce.
            Par deux fois, l’ange réveille Élie et l’invite à manger et à boire ce qui est préparé pour lui : telle est la sollicitude du bon Berger dont David a dit : « Il restaure mon âme ; il me conduit dans des sentiers de justice, à cause de son nom » (Ps. 23 : 3). Fortifié par les aliments donnés par Dieu, Élie va pouvoir s’engager dans un tel chemin, où il va apprendre qu’il a lui-même, comme le peuple, besoin de la grâce de Dieu.
            Après 40 jours de marche dans le grand désert où Dieu avait éprouvé Israël (Deut. 8 : 2) pendant 40 ans, Élie arrive à la montagne de Horeb, où la Loi avait été donnée au peuple. Élie va se tenir devant l’Éternel sur la même montagne que Moïse autrefois. Peut-être est-il entré dans la caverne même où l’Éternel avait caché Moïse (Ex. 33 : 22). Plus tard, avec Moïse, il se trouvera dans la compagnie du Seigneur Jésus, sur « la sainte montagne », pour parler de sa mort qu’Il allait accomplir à Jérusalem (Luc 9 : 30 ; 2 Pier. 1 : 17-18).

                                    Élie en Horeb (v. 10-18)

            Élie entend à nouveau la parole de l’Éternel, non plus pour l’envoyer à son service, mais pour sonder son cœur. « Que fais-tu ici, Élie ? ». Élie expose en quelques mots sa propre fidélité, la déchéance d’Israël et son isolement : « Je suis resté, moi seul » (v. 10). La réponse divine est immédiate : « Sors, et tiens-toi sur la montagne devant l’Éternel » (v. 11). C’est là, à découvert, qu’il doit apprendre. N’a-t-il pas dit : « L’Éternel devant qui je me tiens » (17 : 1) ?
            Le vent, le tremblement de terre, le feu, sont à la disposition de Dieu pour juger les hommes ; mais ils ne révèlent pas ce qu’Il est. Ils sont si terrifiants qu’Élie reste dans la caverne. « Si tu prends garde aux iniquités, Seigneur, qui subsistera ? Mais il y a pardon auprès de toi, afin que tu sois craint » (Ps. 130 : 3-4).
            Lorsqu’il entend la douce voix de la grâce, Élie comprend que Dieu est là. Il sort, car le Seigneur pardonne. Il couvre son visage dans une sainte crainte, car l’homme ne peut voir Dieu et vivre (Ex. 33 : 20).
            À nouveau la question lui est posée : « Que fais-tu ici, Élie ? » (v. 14) et il y répond comme la première fois.
            L’Éternel ne fait pas de reproches à son serviteur : Il le renvoie « par son chemin » (v. 15). C’est lui dire : Examine dans ton cœur ce qui t’a conduit jusqu’ici et retrouve le chemin de l’humble obéissance à ma parole. - N’en a-t-il pas été de même pour Simon Pierre, lorsque le Seigneur Jésus, tout en sondant son cœur, lui confie ses agneaux et ses brebis (Jean 21 : 15-17) ? Mais le Seigneur dit aussi à Pierre : « Et toi, quand tu seras revenu, fortifie tes frères » (Luc 22 : 32). Élie apprend qu’il a des frères, les 7 000 qui n’ont pas fléchi le genou devant Baal (v. 18).
            Élie reçoit ensuite la mission d’oindre les trois instruments du gouvernement de Dieu sur Israël : Hazaël, Jéhu et Élisée (v. 15-16).
            Au sujet de la réponse d’Élie, nous avons le commentaire de l’Esprit de Dieu par le moyen de Paul : c’était « faire requête à Dieu contre Israël ». Ce qu’Élie déclare est vrai et appelle effectivement le châtiment sur Israël. « Mais que lui révèle la réponse divine ? Je me suis réservé 7 000 hommes, ceux qui n’ont pas fléchi le genou devant Baal » (Rom. 11 : 2-4). Cette dernière partie de la réponse de l’Éternel est une flèche pour la conscience d’Élie. Il pensait être seul et l’Éternel en discernait 7000. Quelle leçon d’humilité qui s’adresse aussi à chacun de nous !

                                    Appel d’Élisée (v. 19-21)

            Plutôt que d’aller oindre Hazaël et Jéhu, et ensuite Élisée, Élie commence par accomplir ce service auprès de son successeur. Peut-être pourrait-on dire qu’il n’obéissait pas strictement à la parole de l’Éternel. Mais en réalité, Élie agissait selon l’esprit et non selon la lettre de cette parole. Avec une remarquable intelligence spirituelle et une humilité sans ostentation, il montre qu’il avait profité de la leçon et qu’au lieu de dire « moi seul », il estimait Élisée supérieur à lui-même (Phil. 2 : 3).
            Il accepte d’être mis de côté et il oint Élisée pour qu’il soit prophète à sa place, selon la parole de l’Éternel (v. 16). Cette attitude de soumission à la discipline de l’Éternel est la preuve de son relèvement. Il ne prononce pas une parole, mais confie son service – dont son manteau est une figure – au fils de Shaphath. « Que t’ai-je fait ? » répond-il à Élisée (v. 20), c’est-à-dire : « Je ne suis que l’instrument que l’Éternel a désigné pour t’engager dans son service ».
            Élisée semble avoir aussitôt compris la portée des paroles d’Élie, car « il se leva et s’en alla après Élie » (v. 21), en qui il voyait le grand prophète de l’Éternel. « Et il le servait », prenant d’emblée la place de serviteur. Dans une incomparable perfection, le Christ Jésus, Fils de l’homme, « n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour un grand nombre » (Marc 10 : 45). Il est le parfait modèle.
            Mais qu’il est réconfortant et instructif d’en voir quelques traits dans ces hommes de foi. L’attitude d’Élisée envers Élie fait penser à celle de Josué à l’égard de Moïse, et à celle de Timothée à l’égard de Paul (Ex. 33 : 11 ; Phil. 2 : 22).
            Élisée devait être prophète « à la place » d’Élie et son ministère devait avoir un autre caractère. Mais bien loin de se mettre en avant, Élisée veut servir Élie et apprendre en sa compagnie (2 Rois 2 : 2) aussi longtemps que Dieu le leur accorderait.


D'après « Sondez les Écritures » (vol. 13)

 

À suivre