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LA PRESENCE ET L'ACTIVITE DU SAINT ESPRIT (1)


Avant-propos
DANS L'EVANGILE DE JEAN
            Une œuvre préliminaire : la nouvelle naissance
            La puissance de la vie nouvelle

            Annonce de la venue du Consolateur
            L’Esprit enseignera toutes choses

            Le témoignage de l’Esprit et celui des disciples
            L’élévation du Seigneur dans la gloire et la descente du Saint Esprit sur la terre
            L’effet de la présence de l’Esprit pour le monde

            L’Esprit de vérité conduira les croyants dans toute la vérité
            Le souffle de Christ ressuscité

 

Avant-propos

            Notre but n’est pas de considérer de façon complète le sujet du Saint Esprit, mais de mettre en évidence ce qui concerne sa présence et son activité dans le croyant et dans l’assemblée.
            La présence du Saint Esprit sur la terre est l’un des traits caractéristiques de la période actuelle, celle de l’Eglise. Il est venu le jour de la Pentecôte, ainsi que cela est rapporté en Actes 2, et Il restera jusqu’au jour où le Seigneur viendra enlever son Eglise pour être avec Lui dans la gloire. L’Esprit de Dieu a opéré sur la terre auparavant, comme nous le voyons dans l’Ancien Testament. Il y agira encore après l’enlèvement des croyants, ainsi que plusieurs prophéties nous l’annoncent. Mais sa présence actuelle ici-bas dans les croyants et dans l’assemblée, et son activité en notre faveur, sont uniques et constituent pour nous une bénédiction incomparable.

            Nous considérerons successivement ce que nous en révèlent l’évangile de Jean, les Actes, puis les cinq premières épîtres de Paul.
            Dans les évangiles, il ne peut être question que de l’annonce de quelque chose de futur. Dans les Actes, nous avons le récit de la descente du Saint Esprit sur les croyants et de son activité dans les premiers temps de l’Eglise. Dans les épîtres de Paul, surtout dans les cinq premières, nous trouvons l’enseignement doctrinal correspondant à ce que vivent les croyants dans les Actes.

            Les trois premiers évangiles ne nous disent que très peu de chose concernant le grand sujet qui est devant nous. Ils nous laissent en général dans un cadre juif, et les événements prophétiques qui y sont annoncés ont le peuple terrestre de Dieu pour centre.
            Avant la naissance de Jésus – et celle de Jean Baptiste, son écurseur – nous voyons quelques-uns de ceux qui attendaient le Messie être soudain remplis du Saint Esprit et agir sous sa direction. Il en est ainsi d’Elisabeth (Luc 1 : 41), de Zacharie (1 : 67), de Siméon (1 : 25-27). Ces actions momentanées de l’Esprit de Dieu sont similaires à celles que nous trouvons dans l’Ancien Testament.
            Jean le Baptiseur, alors qu’il prêche le baptême de la repentance, annonce que Celui qui vient après lui, et qui est plus grand que lui, « baptisera de l’Esprit Saint et de feu » (Matt. 3 : 11 ; voir Luc 3 : 16). Dans un sens très général, cette déclaration peut faire allusion au baptême de l’Esprit le jour de la Pentecôte, mais le contexte de ces versets montre que le baptême de feu annoncé ne se réfère pas aux « langues de feu » (Act. 2), mais aux jugements qui viendront sur la terre dans un temps futur. Et ainsi, le baptême de l’Esprit lié à ce baptême de feu se réfère directement à l’effusion de l’Esprit promise à Israël (Ezé. 36 : 24-27 ; 39 : 29).

            Avant d’aborder notre sujet, jetons encore un regard sur ce que les évangiles nous révèlent concernant l’Esprit Saint en relation avec le Seigneur Jésus. Mentionnons trois points essentiels :
                    - Il y a d’abord le merveilleux mystère de l’incarnation : Jésus conçu du Saint Esprit dans le sein d’une vierge (Matt. 1 : 18, 20 ; Luc 1 : 35). C’est ainsi que « Dieu a été manifesté en chair » (1 Tim. 3 : 16).
                    - Lorsque le Seigneur commence son ministère public, Il vient au Jourdain afin d’être Lui-même baptisé par Jean. Il le fait pour encourager ceux qui se soumettaient au baptême de la repentance. Mais Dieu prend soin de distinguer de tous les autres Celui qui n’a aucune faute à confesser. Les cieux se fendent, l’Esprit descend sur Lui sous la forme d’une colombe, et la voix du Père se fait entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Matt. 3 : 17). C’est la première fois que les trois Personnes de la déité sont très clairement révélées. Il y a un lien entre cette scène et le don du Saint Esprit. Celui qui avait envoyé Jean le Baptiseur – Dieu lui-même – Lui avait dit : « Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer sur lui, c’est celui-là qui baptise de l’Esprit Saint » (Jean 1 : 33).
                    - Dans son ministère, le Seigneur Jésus est conduit par l’Esprit (Matt. 4 : 1 ; Marc 1 : 12 ; Luc 4 : 1) ; Il est « plein de l’Esprit » et agit « dans la puissance de l’Esprit » (Luc 4 : 1, 14). Les miracles qu’Il accomplit sont par la puissance de l’Esprit, de sorte que ceux qui les attribuent au diable pèchent contre le Saint Esprit (Matt ; 12 : 28-32 ; Marc 3 : 29 ; Luc 12 : 10).

 

DANS L'EVANGILE DE JEAN

                        Une œuvre préliminaire : la nouvelle naissance

            Dans ses entretiens avec ses disciples, juste avant sa mort, le Seigneur annonce avec beaucoup de détails la venue du Consolateur, l’Esprit Saint, et l’immense bénédiction qui en résultera pour eux (ch. 14-16). Cependant, dès le début de cet évangile, nous apprenons quelle est l’œuvre essentielle que l’Esprit doit opérer dans une âme avant de pouvoir y habiter. A tous ceux qui ont reçu Jésus, qui ont cru en Lui, « il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu » (1 : 12). Cette merveilleuse relation avec Dieu découle d’une nouvelle naissance, opérée par le Saint Esprit. C’est ce que le Seigneur Jésus explique à Nicodème, au chapitre 3. « Si quelqu’un n’est pas né d’eau et de l’Esprit, il ne peut pas entrer dans le royaume de Dieu » (v. 5). L’eau est ici une figure de la Parole de Dieu (voir 1 Pier. 1 : 23). Celui qui est né de nouveau est « né de l’Esprit » (v. 6, 8). Il a reçu une nouvelle nature, d’origine divine. Le Seigneur dit : « Ce qui est né de la chair est chair ; et ce qui est né de l’Esprit est esprit » (v. 6). Posséder cette nouvelle nature est le privilège de base de tous ceux qui ont cru au Seigneur Jésus, qui L’ont reçu pour leur Sauveur. C’est par l’opération de l’Esprit dans leur cœur qu’ils sont devenus des enfants de Dieu.


                        La puissance de la vie nouvelle

            Dans l’une de ses prédications, le Seigneur appelle tous ceux qui ont « soif » à venir à Lui et à boire (7 : 37). C’est évidemment un langage imagé, comme dans l’entretien particulier avec la Samaritaine (4 : 14). Il s’agit de la soif de l’âme, de ses besoins profonds. Le Seigneur proclame : « Celui qui croit en moi… des fleuves d’eau vive couleront de son ventre » (7 : 38). Et l’auteur de l’évangile explique : « Or il disait cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en lui » (v. 39). L’Esprit allait être donné aux croyants après la mort et la résurrection du Seigneur. Cela ne pouvait avoir lieu avant que Jésus soit « glorifié », mais le Seigneur annonce déjà l’effet de cette présence de l’Esprit, en faveur du croyant lui-même et débordant sur ceux qui l’entourent – des fleuves d’eau vive.

 

                        Annonce de la venue du Consolateur

            Depuis le chapitre 13 jusqu’au chapitre 17, le Seigneur est seul avec ses disciples. Dans ses entretiens avec eux, Il leur parle à plusieurs reprises du Saint Esprit qui va venir après son départ.
            Il en parle d’abord comme du « Consolateur », celui qui Le remplacera auprès d’eux et qui prendra soin d’eux : « Je ferai la demande au Père, et il vous donnera un autre Consolateur, pour être avec vous éternellement, l’Esprit de vérité » (14 : 16-17). En contraste avec le monde qui ne peut ni Le recevoir ni Le voir ni Le connaître, les disciples Le connaissent déjà. C’est le résultat de leur connaissance de Jésus. Et l’Esprit sera non seulement « avec » eux, mais « en » eux (v. 17). Nous retrouverons ailleurs plusieurs autres expressions qui décrivent la même vérité, en particulier : l’Esprit habitera dans les croyants, et leur corps sera son temple.
            Le Seigneur, qui avait gardé ses disciples durant les années de son ministère, allait les quitter. Mais Il leur dit : « Je ne vous laisserai pas orphelins ; je viens à vous » (v. 18). Il allait venir à eux dans la personne du Saint Esprit.
            Ceux qui sont nés de nouveau possèdent la vie de Christ. Leur vie découle de celle de Christ comme la vie des sarments découle de celle du cep (15 : 1-5). C’est ce que le Seigneur exprime ici en disant : « parce que moi je vis, vous aussi vous vivrez » (14 : 19). Mais comment comprendre des choses si profondes et si élevées ? Le Seigneur dit : « En ce jour-là, vous connaîtrez que moi je suis en mon Père, et vous en moi et moi en vous » (v. 20). L’unité du Fils avec le Père, l’union merveilleuse de Christ avec les siens – exprimée par les simples mots « vous en moi » et « moi en vous » - sont des choses que l’intelligence naturelle de l’homme ne peut saisir. Il faut l’action de l’Esprit dans le croyant pour en comprendre quelque chose. Et par son action répétée en nous, notre compréhension de la vérité peut progresser.


                        L’Esprit enseignera toutes choses

            Une seconde fois dans le chapitre 14, le Seigneur revient sur les bienfaits qui résulteront pour les disciples de la présence du Saint Esprit en eux. « Le Consolateur, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (v. 26). Les disciples s’étaient montrés bien des fois incapables de comprendre ce que le Seigneur leur disait. Mais une nouvelle capacité allait leur être communiquée par l’Esprit qui serait bientôt en eux. L’Esprit leur enseignerait « toutes choses », tout ce que Jésus n’avait pu leur dire parce qu’ils n’étaient pas en état de le comprendre. De plus, Il leur rappellerait ce que Jésus leur avait dit et qu’ils n’avaient pas saisi.


                        Le témoignage de l’Esprit et celui des disciples

            A la fin du chapitre 15, le Seigneur annonce quel sera l’effet de la présence de l’Esprit quant au témoignage qui sera bientôt rendu : « Quand sera venu le Consolateur que je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité, qui procède du Père, celui-là rendra témoignage de moi » (v. 26).
            Le Seigneur avait dit précédemment : « Je ferai la demande au Père, et il vous donnera un autre Consolateur » (14 : 16 ; voir v. 26). Ici, envisageant son œuvre entièrement achevée et sa position dans la gloire, Il dit : « Je vous enverrai ». Lui-même enverra l’Esprit Saint aux siens. Il l’enverra en vue d’un témoignage qui doit être rendu dans le monde.
            Son témoignage à Lui est terminé. Il est « venu » et Il a « parlé » aux hommes (v. 22). Or Il doit dire avec tristesse : « Ils ont à la fois vu et haï aussi bien moi que mon Père » (v. 24). Cependant la grâce de Dieu va encore leur fournir un témoignage supplémentaire, celui de « l’Esprit de vérité ».
            Ce témoignage sera rendu conjointement à celui des apôtres. « Et vous aussi, vous rendrez témoignage, parce que depuis le commencement vous êtes avec moi » (v. 27). Ils ont été les témoins oculaires de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus comme aussi de son élévation dans la gloire. Par l’action du Saint Esprit, ils pourront rendre le puissant témoignage que nous rapporte le début du livre des Actes, avec ses résultats merveilleux.
 

                        L’élévation du Seigneur dans la gloire et la descente du Saint Esprit sur la terre

            Ces deux événements sont intimement liés l’un à l’autre. Le Seigneur dit : « Si je ne m’en vais pas, le Consolateur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai » (16 : 7). Le Saint Esprit, par sa présence sur la terre, est le témoin de la présence de Jésus, homme glorifié, dans le ciel. Au chapitre 7, il est écrit : « l’Esprit n’était pas encore venu, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié » (v. 39).
            Les disciples de Jésus étaient liés à leur Maître sur la terre. Maintenant nous sommes unis à Christ glorifié dans le ciel. La différence est immense. Les chrétiens appartiennent au ciel. C’est là qu’est leur Sauveur, Celui qui est leur vie ; c’est là que sont tous leurs vrais biens et leur espérance. Ils sont « les célestes » (1 Cor. 15 : 48). En envisageant le changement qui allait intervenir pour eux, et tout le bénéfice qu’ils recevraient par la venue du Saint Esprit, le Seigneur leur dit : « Il vous est avantageux que moi je m’en aille » (16 : 7).


                        L’effet de la présence de l’Esprit pour le monde

            C’est ce dont parle le Seigneur dans les versets suivants. L’Esprit « confondra le monde au sujet du péché, de la justice et du jugement… » (v. 8-11). L’Esprit, par sa présence ici-bas, sera la démonstration du péché du monde, de la justice de Dieu qui a répondu à l’iniquité du monde en exaltant le seul juste, son Fils, à sa droite, et du jugement inexorable qui va s’abattre sur le monde.
            Pour le monde, il n’y a pas une lueur d’espoir. Il est déjà jugé, comme son chef, le diable. Des âmes individuellement peuvent être amenées au Sauveur grâce à l’activité de l’Esprit, mais le Seigneur n’en parle pas ici.
 

                        L’Esprit de vérité conduira les croyants dans toute la vérité

            Jusqu’à ce moment, les disciples n’étaient pas capables de comprendre tout ce que le Seigneur avait à leur communiquer. Il leur dit : « J’ai encore beaucoup à vous dire ; mais vous ne pouvez pas le supporter maintenant » (16 : 12). Il fallait le Saint Esprit pour les saisir. De plus, la révélation chrétienne complète ne pouvait pas avoir lieu avant que soient accomplis les trois grands faits de la mort de Christ, de sa résurrection et de son élévation dans la gloire. Les conséquences de ces grands faits ne pouvaient être exposées aux croyants avant qu’ils soient accomplis. Quand l’Esprit serait là, tout serait révélé. « Quand celui-là, l’Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la vérité » (v. 13).
            Dans sa vie et son ministère, le Seigneur avait eu le but constant de glorifier le Père. Le Saint Esprit, présent avec les disciples et agissant en eux, aurait la fonction de glorifier Jésus. « Celui-là me glorifiera ; car il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera » (v. 14). C’est grâce à son action en nous que nous pouvons croître dans la connaissance du Christ – ce qui est l’essentiel de la croissance du chrétien.
            Dans ce que dit le Seigneur, on peut distinguer deux aspects de l’action de l’Esprit pour enseigner et conduire dans toute la vérité : il y a d’une part les communications de l’Esprit aux écrivains inspirés du Nouveau Testament, et d’autre part l’action de l’Esprit dans les croyants individuellement pour les rendre capables de saisir la vérité. Dans les expressions « il vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (14 : 26), « il vous conduira dans toute la vérité », et « il vous annoncera ce qui va arriver » (16 : 13), on peut voir des allusions aux évangiles, aux épîtres et à l’Apocalypse, respectivement. Mais la portée des paroles du Seigneur dépasse de beaucoup l’annonce de nouvelles communications à des écrivains inspirés. Il y a cette action de l’Esprit dans le cœur du croyant pour lui faire comprendre ce que l’intelligence humaine livrée à elle-même est incapable de saisir.


                        Le souffle de Christ ressuscité

            Le soir du jour de la résurrection, Jésus s’est présenté à ses disciples réunis. Il leur a dit : « Paix à vous ! » (20 : 19, 21) et Il leur a montré ses mains et son côté (v. 20). Joie immense pour eux ! Et Il les a chargés d’une mission qui allait être la continuation de son ministère sur la terre : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (v. 21b). Ensuite il souffla en eux et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint » (v. 22-23).
            Cette action symbolique ne doit évidemment pas être confondue avec la venue du Saint Esprit sur la terre cinquante jours plus tard. Elle est à mettre en parallèle avec ce qui avait eu lieu le jour de la création de l’homme. Après l’avoir formé de la poussière du sol, Dieu avait soufflé dans ses narines une respiration de vie, et c’est ainsi que l’homme était devenu une âme vivante (Gen. 2 : 7). Ici le second homme, Celui qui est les prémices de la résurrection des morts, souffle en eux et les fait participer de sa vie de résurrection. Leur vie découle de la sienne – ainsi qu’Il l’avait dit : « parce que moi je vis, vous aussi vous vivrez » (14 : 19).

 

J-A Monard
              

A suivre