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BREVES NOTES SUR L’EVANGILE DE MATTHIEU (13)
 
 
            L'évangile selon Matthieu donne les premiers enseignements sur ce que Dieu établit ou établira après l'interruption des relations avec Israël :
                      -  le royaume des cieux (chap. 13), qui existe actuellement ;
                      - l'Eglise (chap. 16 : 18), actuelle aussi ;
                      - la venue du Seigneur en gloire pour régner, après l'enlèvement de l'Eglise et les jugements (chap 17 : 1-8).
 
 
CHAPITRE 13 :
 
            Le Seigneur sort de la maison et s'assied près de la mer (v. 1). En figure, il laisse Israël, sa « maison » (Jér. 12 : 7) et se tourne vers les nations qui, dans leur état d’agitation et de confusion, sont représentées par la mer (voir Es. 17 : 12).
            Ce chapitre rapporte sept paraboles qui sont des similitudes du royaume, à l'exception de la première. Jusqu'au verset 35, le Seigneur s'adresse aux foules en même temps qu'à ses disciples. A partir du verset 36, Il s'adresse aux disciples seuls, « dans la maison ».
            A partir de la deuxième parabole, sont présentés « les mystères du royaume des cieux » (v. 11), c'est-à-dire des faits cachés auparavant et révélés maintenant. Elles sont prononcées devant deux catégories de personnes : les unes, celles qui ont rejeté le Seigneur, ne peuvent pas les saisir par le cœur, ni se convertir ! (v. 12-15). Aux autres, aux croyants, « il est donné de connaître les mystères... » (v. 11).
            La première parabole introduit toutes les autres ; elles ne peuvent être comprises que par ceux en qui la Parole (les grains semés) produit du fruit. Or il n'y a pas de fruit parmi le peuple et ses chefs dans les chapitres précédents. Cette première parabole s'applique pleinement à nous, chrétiens. Le Seigneur l'explique lui-même (v. 18-23). Que notre intelligence et notre cœur soit ouverts pour comprendre les Ecritures que le Seigneur lui-même nous « ouvre » (voir Luc 24 : 32).
           
 
1 -  La parabole du semeur : v. 1-23
 
            Les quatre terrains sur lesquels tombe la semence représentent la manière dont un homme incroyant peut se comporter face à la Parole de Dieu, mais ce peut être aussi, hélas, l'attitude du chrétien à un moment donné de sa vie.
 
                      1. 1 La « bonne semence » (v. 3)
           
            La Parole de Dieu qui s’adresse à tous les hommes est une semence qui possède en elle-même sa propre puissance : elle est « vivante », « incorruptible », et elle seule peut « régénérer » une âme (1 Pier. 1 : 23). Il n'y a qu'une seule espèce de semence, appelée par Jacques « la Parole implantée, qui a la puissance de sauver vos âmes » (Jac. 1 : 21). Il faut la recevoir dans son cœur pour entrer par la nouvelle naissance dans le royaume de Dieu (Jean 3 : 5). Mais, malheureusement, tous sont loin de recevoir la Parole de la même manière.
 
 
                      1. 2 La semence tombée le long du chemin (v. 4, 19)
 
            Le sol battu du chemin, durci à force d'être piétiné par tout le monde, est l’image d’un cœur endurci, où la Parole n’a pas d’entrée ; elle ne peut pas germer sur un tel sol où le monde passe et repasse. Le Méchant, c'est-à-dire le diable - l'ennemi de tout homme (Ps. 10 : 1-10) - « vient et ravit ce qui est semé » (v. 19). 
            Satan peut aussi profiter d'un endurcissement temporaire du cœur d’un croyant pour ravir la semence, avec les conséquences qui en découlent. Le diable est très actif : « Satan vient aussitôt … »(Marc 4 : 15). Soyons donc vigilants, les desseins de l'adversaire nous sont clairement révélés (2 Cor. 4 : 3-4).
 
 
                      1. 3 La semence tombée sur les endroits rocailleux (v. 5-6, 20-21)
 
            Ces « endroits rocailleux » sont des esprits superficiels. Leur conscience n'a pas été touchée profondément par la conviction du péché. La Parole est reçue « avec joie », mais la conscience n'est pas véritablement touchée ; le travail est peu profond. Ainsi l'émotion passagère ressentie en entendant l'évangile n'est que « l'apparence » de la foi. On manque de résistance et au moment de l’épreuve, on se retire (Luc 8 : 13). La maison était bâtie « sur le sable » (7 : 24-27). Il est nécessaire d'avoir des racines profondes pour résister à l'épreuve et porter du fruit (Jér. 17 : 8).
            La conviction de péché peut être un travail de conscience douloureux, mais ensuite, le cœur connaîtra la paix et la lecture de la Parole sera source de joie et de repos (Jér. 15 : 16 ; Ps. 119 : 162).
 
 
                      1. 4 La semence tombée dans les épines (v. 7, 22)
 
            Ici, le grain a pris racine, la tige monte, mais il n’y aura pas de fruit : la Parole de Dieu semble avoir été reçue, un certain effet a été produit, mais les soucis et la tromperie des richesses ont pris place dans le cœur et ont eu le dessus. La foi est morte, elle est sans fruit (Jac. 2 : 17), étouffée comme ces grains levés au milieu des épines.
            Si on se confie dans « l'incertitude des richesses «  (1 Tim. 6 : 17), on sera trompé par elles : ce sont des « vanités mensongères » (Jon. 2 : 9), des « convoitises trompeuses » (Eph. 4 : 22). On peut aussi se laisser submerger par les soucis. Dans l'un et l'autre cas, il n'y a pas de fruit pour Dieu.
 
            Il est à noter que la nature des épreuves est la même pour les quatre terrains : oiseaux, soleil... Nous y sommes tous soumis. La différence du résultat viendra de la manière dont nous recevons en profondeur ou non la Parole de Dieu.
 
 
                      1. 5 La semence tombée sur la bonne terre (v. 8, 23)
 
            La semence est aussi tombée dans la « bonne terre », c’est-à-dire dans un cœur préparé, où l’esprit de Dieu a travaillé : la Parole de Dieu pénètre et la grâce de Dieu opère le salut de l’âme. C’est ainsi que l'épi pourra mûrir en sa saison et que du fruit sera produit pour Dieu. Diverses capacités sont signalées : « l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente ». Ce qui importe, quelle que soit la quantité, c’est que ce fruit, manifestation de la vie divine dans le croyant, soit porté à la gloire de Dieu pour l’éternité.
            Comme le dit Paul aux Philippiens, que nous puissions être « remplis du fruit de la justice, qui est par Jésus Christ, à la gloire et à la louange de Dieu » (1 : 11).
 
 
2 -  Les trois premières paraboles du royaume des cieux : v. 34-43
 
           
            Il est question du « royaume des cieux » ou « royaume de Dieu » dans les premières et dernières paroles du Seigneur quand il était sur la terre (Matt. 4 : 17 ; Act. 1 : 3). Plus vaste que l'Eglise, il est formé de l'ensemble de la profession chrétienne comprenant ceux qui ont la vie de Dieu et forment l'Assemblée, et ceux qui portent le nom de chrétiens, mais n’ont pas la vie divine. Les expressions « royaume des cieux » et « royaume de Dieu » sont très voisines : le royaume des cieux met l'accent sur le fait que le Roi, rejeté par son peuple, se trouve présentement dans les cieux.
            Les trois premières paraboles qui font suite à celle du semeur, prononcées en public, indiquent la forme extérieure que prendra le royaume ; les trois dernières, présentées aux disciples dans la maison, nous montrent le côté intérieur, celui de Dieu, c'est-à-dire le prix qu'a le royaume pour Lui.
            Au verset 36, le Seigneur s'adresse aux disciples seuls, dans la maison, c'est-à-dire dans l'intimité, pour leur expliquer la parabole de l’ivraie. Il nous fait aussi la grâce de nous communiquer ses pensées sur le royaume des cieux et aussi sans doute sur ce que l'Eglise représente pour son cœur. N'oublions pas que le royaume des cieux est un ensemble qui dépasse le cadre de l'Église ; le Seigneur ne parlera ouvertement de l'Assemblée pour la première fois qu'au chapitre 16 !
 
 
                      2. 1 La parabole du froment et de l’ivraie (v. 24-30, 36-43)
 
            Dieu a semé la Parole de Dieu dans les cœurs (v. 3-23). Elle a produit la vie et ces fils du royaume deviennent cette bonne semence dans le champ de ce monde. Mais en même temps, le diable, l'ennemi du Seigneur qui a semé de la bonne semence (v. 24), sème « l'ivraie » (v. 25). Cette plante, qui ressemble au froment, et dont la consommation provoque une ivresse qui trouble les pensées, représente les fils du méchant, étrangers à la vie de Dieu, sans fruit pour Lui.
            Pendant longtemps, l'ivraie se développe secrètement. Il est difficile de reconnaître la bonne plante de la mauvaise. Et le Seigneur fait ressortir que si le diable a fait ce mauvais travail, une responsabilité incombe aussi à ceux qui dormaient. Le sommeil spirituel nous expose à toutes sortes de mauvaises influences. C’est pourquoi nous sommes continuellement exhortés à la vigilance (Marc 13 : 37; 1 Cor. 16 : 13 ; 1 Thes. 5 : 6 ; 1 Pier. 4 : 7 ; 5 : 8, par exemple).
            L’ensemble de la chrétienté ressemble à ce mélange de froment (croyants appelés « esclaves du maître de maison » - v. 27) et d'ivraie (professants sans la vie de Dieu, sans fruit). La figure du « champ » englobe, mais dépasse la sphère de la chrétienté : « c'est le monde » (v. 37).
            Le Seigneur interviendra plus tard, par le moyen de ses anges, en jugement, lors de la « moisson » (Apoc. 14 v. 15, 16). Le Seigneur supporte cet état de choses jusqu'à ce jour-là. Il montrera alors, par le sort final des uns et des autres, ce qu'il en était réellement de chacun d'eux. Il ôtera du royaume de Dieu les fils du méchant pour les juger (v. 30, 41-42).
            Mais cela n'enlève rien à la responsabilité de l'Eglise de se séparer du mal, car l'Assemblée est cette sphère où, déjà, les droits du Seigneur sont reconnus ou devraient l’être, sans compromis.
 
 
                      2. 2 La parabole du grain de moutarde (v. 31-32)
 
            Cette parabole présente deux aspects du royaume des cieux : une croissance excessive par rapport à ce qui est normal et l'abri d'éléments étrangers symbolisés par les oiseaux.
            L'arbre, dans la Parole, représente parfois un grand système humain, organisé, étendant son influence politique dans le monde entier (voir Ezé. 31 : 3 ; Dan. 4 : 10). Les oiseaux sont souvent des agents de l'Ennemi, symbolisant les puissances de méchanceté (v. 19 ; Jér. 5 : 27; Apoc. 18 : 2). En Marc 4 : 31-32, l'expression « sous son ombre » indique qu'ils sont sous la protection du grand arbre.
            Cette parabole typifie l'évolution du christianisme dans ce monde. Au commencement, les disciples étaient en petit nombre ; puis le christianisme s'est étendu, a formé un système organisé et même politisé, dans lequel beaucoup de personnes étrangères à la vie de Dieu ont trouvé abri et protection.
           
 
                      2. 3 La parabole du levain dans la farine (v. 33)
 
            Cette parabole du levain insiste sur l'aspect intérieur que prend le royaume des cieux. Dans l’Ecriture, le levain est toujours le symbole du mal, du péché. Il ne devait pas y avoir de levain dans les sacrifices offerts à Dieu. De même, après la Pâque, il ne fallait pas laisser de levain dans les maisons des Israélites pendant 7 jours (Ex. 13 : 7). Cette fête des pains sans levain représente pour nous toute notre vie qui doit être exempte de péché.
            Le Seigneur met en garde ses disciples contre différentes formes de levain :              - celui des pharisiens (Luc 12 : 1 ; Matt. 16 : 12) : hypocrisie, forme religieuse ;
                        - joint à celui des sadducéens (Matt. 16 : 12) : l'orgueil intellectuel
                        - ou à celui d'Hérode (Marc 8 : 15) : l'esprit de ce monde sous toutes ses formes, subtiles ou grossières.
            Toutes ces choses peuvent pénétrer dans la vie d'un croyant : formes religieuses, hypocrisie, raisonnements, orgueil intellectuel, mondanité... Laissés à nous-mêmes, nous ne sommes pas meilleurs que ces savants incrédules.
            Cette parabole montre aussi le caractère évolutif du mal : une « petite » erreur de doctrine peut se développer et contaminer l'ensemble des croyants dans une assemblée.
            Les principes du mal, moral ou doctrinal, se trouvent dans le royaume des cieux et peuvent par conséquent se retrouver aussi dans l'Eglise et dans le cœur de tout croyant. Veillons à ôter le « levain » de nos cœurs, de nos maisons et de l'assemblée si nécessaire. « Un peu de levain fait lever la pâte tout entière » (Gal. 5 : 9 ; 1 Cor. 5 : 6). N'oublions pas que si nous sommes en principe sans levain devant Dieu, nous devons en pratique ôter le « vieux levain » de nos cœurs, levain de méchanceté et de perversité (1 Cor. 5 : 7-8). L'ennemi est très actif ; là où Dieu travaille, il cherche toujours à détruire ce que sa Parole a produit.
 
 
            Dans les trois paraboles que nous venons de considérer, il y a une progression du mal : dans la parabole de l'ivraie, il s'agit de mélange, la pureté est perdue ; dans celle du grain de moutarde, le mal trouve un abri dans le royaume de Dieu ; enfin dans celle du levain, nous voyons que tout peut être contaminé.
           
           
 
3 -  Les trois paraboles exposant les caractères intérieurs du royaume : v. 44-52
 
            Ces trois dernières paraboles du royaume des cieux ne se trouvent que dans cet Evangile. Elles nous montrent la valeur qu'a le royaume pour le cœur de Dieu, comment Il le voit à travers l'œuvre de Christ.
 
 
                      3. 1 Un trésor dans le champ (v. 44)
 
            Le trésor, vu et connu de Dieu seul, représente l'ensemble des rachetés ; il se trouve dans le champ (le monde) ; il a beaucoup de prix pour Lui et il désire le posséder.
            Cette parabole montre aussi le prix payé pour acheter le champ (1 Cor. 6 : 20). Pour nous acquérir, le Seigneur s'est dépouillé de ses gloires. Il s’est anéanti, prenant la forme d’esclave, étant fait à la ressemblance des hommes. Il s'est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu'à la mort de la croix (Phil. 2 : 6-8).
            Dieu a créé les cieux et la terre (le champ) par son seul commandement, son seul décret (Prov. 8 : 27-30). Mais pour racheter sa créature, une parole n'a pas suffi ; il a fallu le sacrifice de son Fils (Héb. 1 : 3). Une parole pour la création mais un acte rédempteur manifestant l’amour de Dieu pour nous en qui il n'y avait pourtant rien d'aimable. Nous nous souvenons de l'exemple de Paul avant sa conversion : animé par un zèle farouche, il persécutait Jésus en pourchassant les chrétiens d’une haine aveugle. Mais le Seigneur l'aimait et a fait de lui un instrument qu’il s’était choisi, pour porter son nom devant les nations, les rois et les fils d’Israël (Act. 9 : 15).
            L'expression « il s'en va » - ou : « il s’en est allé » (v. 44, 46) évoque Christ allant jusqu'à la croix. Le bouc pour azazel, le bouc qui s’en va, présente un aspect poignant du sacrifice de Christ ; il était envoyé au désert, dans une terre inhabitée, portant sur lui toutes les iniquités du peuple d’Israël (Lév. 16 : 8, 10, 21-22). Le Seigneur ne fera-t-il pas lui-même allusion à cette ordonnance quand il dira avant de s’en aller avec ses disciples au mont des Oliviers : « Le fils de l’homme s’en va bien, selon ce qui est déterminé » (Luc 22 : 22). Mais la joie du Seigneur était devant Lui, même avant d'avoir tout vendu (v. 44). Il se réjouissait en la partie habitable de la terre de l’Eternel (Prov. 8 : 31). « Jésus… à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix, ayant méprisé la honte, et est assis à la droite du trône de Dieu (Héb. 12 : 2).
 
 
                      3. 2 Une perle de très grand prix (v. 45-46)
 
            Dans cette parabole, l'accent est mis sur la beauté, le caractère unique qu'a le royaume des cieux pour Dieu. Le marchand, image du Seigneur, cherche et trouve cette perle unique dans sa beauté et l'achète. « Christ a aimé l'assemblée et s’est livré lui-même pour elle » (Eph. 5 : 25). Pour l’acquérir, il a « vendu tout ce qu’il avait » ; «  pour vous, lui qui était riche a vécu dans la pauvreté, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis », dit Paul aux Corinthiens (2 Cor. 8 : 9).
            Il ne faut jamais oublier les deux aspects de l'Eglise :
                      - celui qui est lié à la responsabilité de l'homme : l'Assemblée est en ruine et nous devons en être attristés, humiliés ;
                      - celui qui est en rapport avec l'œuvre de Christ : l'Eglise est ce trésor, cette perle de grand prix et nous devons nous réjouir en pensant à la joie du Seigneur. Le premier paragraphe d’Esaïe 62 nous décrit la joie de Dieu en rapport avec Israël : « Ton Dieu se réjouira de toi » (v. 5). Ailleurs, il est parlé du jour des fiançailles du roi Salomon comme du « jour de la joie de son cœur » (Cant. 3 : 11). Ces deux passages ne font-ils pas vibrer nos cœurs de rachetés à la pensée de la joie qui sera celle du Seigneur Jésus « quand il verra du fruit du travail de son âme, et sera satisfait » (Es. 53 : 11) ? 
 
 
                      3. 3 Les bons et les mauvais poissons (v. 47-50)
 
            Cette parabole n'est pas sans rappeler celle de l'ivraie. Ici, le royaume des cieux est semblable à un filet jeté dans la mer ; c’est le travail accompli par le Seigneur, au moyen de ses serviteurs, pour attirer les âmes par la parole de l’évangile. Le Seigneur avait annoncé à ses disciples qu'il ferait d'eux des « pêcheurs d'hommes » (4 : 19). La mer représente toutes les nations dans leur agitation constante, comme nous l’avons vu, et la grâce est offerte à tous les hommes.
            Les poissons ne sont pas tous bons, hélas ! Deux classes de personnes se distinguent : ceux qui ont cru et ceux dont la conscience n'a pas été touchée. Tous ceux qui professent être chrétiens ne sont pas des croyants véritables. Comme le bon poisson qui se reconnaît à ses écailles et à ses nageoires (Lév. 11 : 9-11), le vrai chrétien a la capacité de résister au courant de ce monde qui cherche à le pénétrer et à l’entraîner.
 
            Il y a un réel danger à « adhérer » seulement à ce que l'on a entendu, dès son enfance peut-être, sans avoir une vraie conviction de péché. Que personne ne se fasse d’illusion. Une différence absolue apparaîtra à « l’achèvement du siècle », à la veille du règne de mille ans. La séparation sera opérée par les anges entre les méchants et les justes, ceux qui, n’ayant jamais entendu parler de l’amour de Jésus, auront reçu l’évangile du royaume, « quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire » (25 : 31-46). Auparavant auront été enlevés au ciel les morts en Christ et les vivants, tous ceux qui auront reçu la vie éternelle par la foi au Seigneur Jésus (1Thes. 4 : 15- 18). Pour les autres, ceux qui auront refusé de croire, il n’y aura pas de deuxième chance. « Le Seigneur connaît ceux qui sont à lui » (2 Tim. 2 : 19).
           
                      3. 4 Les choses nouvelles et les choses vieilles (v. 51-52)
 
            La question posée aux disciples peut aussi nous être posée. Pour comprendre la Parole de Dieu, il faut un cœur sensible, il faut comprendre « du cœur » (v. 15). Les disciples avaient-ils réellement compris ces paraboles comme ils l'affirment ? Quant à nous, soyons droits devant le Seigneur, reconnaissons que nous sommes souvent plutôt ignorants. Soyons disposés à recevoir la Parole, et l'Esprit de Dieu nous éclairera et nous conduira (Dan. 10 : 12). Désirons suivre l’exemple d'Esdras : rechercher la loi de l'Eternel, la faire, et enfin l'enseigner (Esd. 7 : 10).
            Les « choses nouvelles » sont celles que le Seigneur vient d'annoncer au sujet du royaume des cieux. Les « choses anciennes » ont trait à ce que les disciples connaissaient en rapport avec l'Ancien Testament.     
            Le Seigneur a trouvé, dans les siens, son « trésor » (v. 44), « une perle de très grand prix » (v. 46) ; au verset 52, Il nous montre celui que le disciple possède dans Sa Parole. Pour chacun de nous, croyants, est-elle un véritable « trésor » ? Savons-nous en tirer « des choses nouvelles et des choses vieilles » ?
 
            A partir du v. 53, une nouvelle section de l'évangile commence, marquée par l'expression : « Il arriva ».
 
 
 
4 -  Jésus dans son pays : v. 53-58
 
            Après avoir donné tout l'enseignement de ce chapitre, le Seigneur retourne dans la région où Il a passé la première partie de sa vie. Il est de plus en plus étranger au milieu d’un peuple qui se contente d'une religion formaliste, éloignée de Dieu : ils ont « leur synagogue » (v. 54).
            Toutefois, Jésus continue son service avec la même grâce. Les hommes se posent la question de savoir qui Il est vraiment, ainsi que l’ont fait les foules (12 : 23). Cette interrogation exprime l'incrédulité de ces hommes. Ils ne jugent que d'une manière humaine, prenant prétexte du merveilleux abaissement du Seigneur : lui, le Fils de Dieu, a accepté d'être vu des hommes comme « le fils du charpentier ».
            Les hommes se posent une deuxième question : « D'où lui vient donc tout cela» (v. 56). Les Juifs ont souvent posé des questions analogues, refusant de croire en l'autorité divine du Seigneur (Matt. 21 : 23 ; Jean 6 : 30-31 ; 7 : 15, par exemple). Pour nous, comme pour tout homme, le premier point est de connaître véritablement le Seigneur et d'avoir en Lui une foi sans réserve ; tout découle de la place que nous Lui donnons.
            Paul, sur le chemin de Damas, a posé deux questions au Seigneur, mais il l'a fait en toute droiture et avec foi ; il désirait réellement savoir :
                        - « Qui es-tu Seigneur ? » ;
                        - « Que dois-je faire, Seigneur ? » (Act. 22 : 8 et 10).
 
            « Jésus leur dit : Un prophète n’est pas sans honneur, si ce n’est dans son pays et dans sa maison » (v. 57b). Le Seigneur est venu aussi sous le caractère de « prophète » (Act. 3 : 22 ; 7 : 37). Dans son pays, on ne l'a pas reconnu dans son abaissement et on ne lui a pas rendu l'honneur dont Il est digne. A un degré moindre, apprenons à rendre à nos frères, en particulier à ceux qui nous enseignent de la part du Seigneur, l'honneur qui leur est dû.
 
            L'incrédulité des hommes empêche que la grâce de Dieu s’exerce envers eux (v. 58) ; plusieurs exemples des Evangiles et des Actes le montrent. S'il y a de la foi, en dépit même de l'ignorance, Dieu agit dans sa bonté (Marc 9 : 24 ; Act. 3 : 1-11 ; 14 : 9). Le Seigneur veut nous accorder de grandes bénédictions ; qu’Il nous donne d’être dans les dispositions de cœur convenables pour les recevoir avec foi afin qu’il ne soit pas dit de nous que « la parole entendue ne leur servit de rien » (Héb. 4 : 2).