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BREVES NOTES SUR L’EVANGILE DE MATTHIEU (12)

 
CHAPITRE 12 :
 
 1- Le Seigneur du sabbat : v. 1-21
 2- Jésus et les pharisiens : v. 22-37
 3- La méchanceté et l’aveuglement des hommes religieux : v. 38-50
                  

1- Le Seigneur du sabbat : v. 1-21
 
            L’enseignement de ce chapitre poursuit la pensée du repos de la fin du chapitre 11. Il montre qu'il n'y a pas de repos pour l'homme sous la Loi. Le joug des commandements de la Loi est « un joug que ni nos pères ni nous n'avons pu porter », dit Pierre (Act. 15 : 10). Il n'y a pas de repos pour l'homme qui cherche à satisfaire Dieu par ses œuvres ou à entrer dans le repos en cherchant à respecter les obligations de la Loi.
 
                        1. 1 Les disciples mangent des épis un jour de sabbat (v. 1-8)
           
            Lorsque Dieu avait donné la manne à son peuple, celui-ci devait la recueillir pendant six jours, mais non le septième jour. Ce jour-là était pour le repos du peuple (Ex. 16 : 26-30), et il pouvait être prescrit parce que le pain de Dieu lui avait été donné. Ensuite, nous trouvons cette obligation de garder le sabbat parmi les commandements de la Loi donnée à Moïse sur le Sinaï (Ex. 20 : 8-11).
            La prescription du sabbat est liée à la pensée du repos dans lequel Dieu veut faire entrer l'homme. Dès le commencement, le livre de la Genèse nous montre comment Dieu, après avoir créé l'homme au sixième jour, s'est reposé au septième jour. La pensée de Dieu était bien de donner à l'homme la jouissance de ce repos pour son propre bonheur - non pas de lui imposer une obligation. Mais en se laissant aller à la désobéissance et au péché, l'homme a perdu ce repos. En ne voulant pas entrer non plus dans la connaissance de la pensée de Dieu qui lui donnait le sabbat et en transgressant ce commandement, ne voulant pas comprendre que Dieu avait fait « le sabbat pour l'homme et non pas l'homme pour le sabbat », l'homme se privait de ce bienfait de Dieu ! En quelque sorte Dieu a donc dû se remettre au travail et le Seigneur Jésus dit en Jean 5 : « Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi aussi je travaille. » (v. 17).
 
            Ce que les disciples ont fait, lorsqu'ils ont arraché des épis pour en manger était bien permis par la Loi (Deut. 23 : 25). Mais ils n'auraient pas dû le faire en un jour de sabbat ! Et les pharisiens, stricts observateurs de la Loi, avec un cœur dur et fermé, ne manquent pas d'en faire le reproche au Seigneur.
            L'attitude du Seigneur Jésus dans cette circonstance est tout à fait remarquable. Il était sans reproche et toujours parfaitement soumis à la volonté de son Père. Nous nous souvenons que lorsqu'il a été tenté au désert et qu'il a eu faim, il n'a pas mangé pour autant, malgré les incitations de Satan, car Il ne voulait rien faire sans avoir un commandement de son Père. Et ici nous ne voyons pas que le Seigneur ait arraché des épis pour en manger comme l'ont fait les disciples. Lui n'a jamais été pris en défaut !
            Jésus a accompli parfaitement La loi, mais en même temps, Il est venu apporter la grâce. Aussi Le voit-on prendre ici la défense de ses disciples devant leurs accusateurs. A ces pharisiens qui connaissaient bien les Ecritures, le Seigneur dit : « N'avez-vous pas lu... » (v. 3), et Il leur rappelle l'exemple de David - le roi selon le cœur de Dieu, mais alors rejeté - qui, avec ses compagnons, avait mangé du pain qu'il ne leur était pas permis de manger. Mais en citant cet exemple, le Seigneur use de miséricorde envers David et ne le condamne nullement ! N'était-il pas là avec les siens dans une circonstance semblable, Lui le fils de David, le roi rejeté ! Certainement cet exemple aurait dû interpeller les pharisiens, les premiers coupables à ne pas avoir voulu reconnaître leur Messie, Celui qui était aussi « le seigneur du sabbat » (v. 8). A ce titre, Il était souverain pour reprendre les disciples s'Il l'avait jugé bon. Mais les pharisiens n'étaient pas habilités à le faire ! En fait, cette scène montre que le Seigneur Jésus était rejeté par les Juifs qui ne voulaient pas reconnaître sa seigneurie.
            Dans sa réponse aux pharisiens, le Seigneur avance cinq arguments qui auraient dû les faire réfléchir :
                        - l'exemple de David, dont nous venons de parler.
                        - l'exemple des sacrificateurs qui, en faisant le service dans le temple, profanaient le sabbat et n'étaient pourtant pas coupables.
                        - il y avait là au milieu d'eux quelque chose de « plus grand que le temple » : Jésus lui-même était ce temple saint en qui toute la plénitude de Dieu habitait (Col. 1 : 19 ; Jean 2 : 21).
                        - la citation du prophète (Osée 6 : 6) : « Je veux miséricorde et non pas sacrifice ».
                        - Lui-même, Jésus, le fils de l'homme, présent devant eux, était « seigneur du sabbat ».
           
            C'est la deuxième fois que le Seigneur cite cette parole du prophète Osée (voir Matt. 9 : 13) ; il y avait donc là une pensée sur laquelle il fallait insister. Ce passage montre qu'il s'agit d'entrer dans la connaissance de la Parole de Dieu et pas seulement d'accomplir des commandements ou un rite religieux ! C'est un principe général que nous retrouvons à maintes reprises dans l'Ecriture. Dieu ne se satisfait pas d'une forme extérieure sans que le cœur soit engagé pour Lui (voir Es. 1 : 11-13 ; 1 Sam. 15 : 22).
           
 
                        1. 2 Guérison de l’homme à la main sèche (v. 9-13)
           
            En posant cette question au Seigneur : « Est-il permis de guérir le jour du sabbat ? », les pharisiens cherchent un motif pour l'accuser. Ils n'avaient pas voulu entendre cette déclaration de l'Eternel que le Seigneur Jésus venait de leur rappeler : « Je veux miséricorde et non pas sacrifice » (v. 7). De fait, dans ce chapitre, le rejet du Seigneur devient de plus en plus manifeste.
            « Il vint dans leur synagogue » (v. 9). Il est là comme un étranger ! Mais cela ne l'empêche nullement de manifester sa grâce en délivrance et en guérison. Et il affirme à ceux qui cherchent à l'accuser : « Il est permis de faire du bien le jour du sabbat » (v. 12). Du reste, le Seigneur n'a accompli aucun acte. Et si le fait de froisser des épis était une œuvre illicite en un jour de sabbat, ici Il ne fait pas d'œuvre, à proprement parler. Il dit simplement à l'homme : « Etends ta main » (v. 13). Mais la haine des Juifs contre Jésus est manifeste. Ils ne pensent qu'à L'accuser et à Le faire mourir, montrant en cela la méchanceté et la duplicité de leur cœur.
            La Parole nous donne un autre récit d'une main sèche qui a été guérie, mais dans un cas bien différent, à la suite du jugement de Dieu sur le roi impie Jéroboam (1 Rois 13 : 4-6).
            La main sèche entraîne l'incapacité d’accomplir quoi que ce soit. On ne peut rien faire pour Dieu, on ne peut pas non plus s'approprier le fruit du pays. Les Juifs religieux auraient voulu maintenir cet homme dans cet état d'incapacité, empêché de saisir les ressources de la grâce, incapable de pouvoir devenir utile à Dieu. Lévitique 21 : 17 souligne en effet qu'un homme qui avait un défaut corporel ne pouvait pas s’approcher « pour présenter le pain de son Dieu ».
            Luc 6 : 6 précise que c'est la main droite de cet homme qui était paralysée. La main droite parle justement du service. Ainsi donc, quand le Seigneur guérit, c'est pour que l'on puisse alors servir, prier et adorer. Les pharisiens « observaient s’il guérirait, le jour de sabbat, pour trouver de quoi l’accuser » (Luc 6 : 7). C'est sur ce point du sabbat qu'ils veulent mettre en cause le Seigneur. Mais ils ne peuvent mettre en doute sa puissance en guérison. Nous avons donc là des hommes qui croient à la puissance de Dieu, mais qui sont entièrement étrangers à la vie divine et s'opposent à la manifestation de cette puissance. Quel cœur perverti que celui de l'homme : il sait que Dieu est puissant, il sait même qui est le Sauveur, mais il ne veut pas Le recevoir !
            « Après les avoir regardés à la ronde avec colère, étant attristé de l'endurcissement de leur cœur... » (Marc 3 : 5). Effectivement, les pharisiens connaissaient les Ecritures, ils avaient une forme religieuse, mais leur cœur était endurci, fermé à l'amour et à la grâce divines. Le regard de sainte colère que le Seigneur jette sur eux, fait penser à ce verset : « Qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean 3 : 36).
            Malgré tout le Seigneur n'est pas arrêté dans son œuvre de grâce. Il est venu pour délivrer, sauver et guérir. Dans l'exemple qu'Il donne de cet homme venu chercher et relever sa brebis tombée dans un trou (v. 11), ne montre-t-Il pas exactement ce que Lui est venu faire ?
           
 
                        1. 3 Le modèle du parfait serviteur (v. 14-21)
 
            « Les pharisiens sortirent et tinrent conseil contre lui pour le faire périr » (v. 14). Leur propos est maintenant d'en finir avec Jésus. Mais nous trouvons là un contraste entre les pharisiens et les foules qui suivent Jésus. La grâce du Seigneur Jésus passe par-dessus la haine et l'opposition. Nous lisons au verset 15 : « Il les guérit tous ». Toutefois, même en cela, Il ne cherchait pas sa gloire, ni à se faire un nom. Ce n'était pas le temps où son nom devait être rendu public. Ce n'était pas encore le temps où Il devait venir pour régner en puissance. Mais c'était le moment de guérir l'homme, de lui donner la vie, d'agir dans son cœur. Et ces exemples de délivrance sont là pour nous montrer ce dont nous avons moralement besoin.
            Lorsqu'il est repris par la lumière, l’homme ne peut pas supporter celui qui en porte le message et cherche à s'en débarrasser, à faire taire cette voix qui le dérange. L'attitude des pharisiens ici est finalement la même que celle de Caïn. Nous retrouvons l'homme avec sa violence, sa corruption, sa méchanceté. Mais peut-être que sans arriver là, lorsque la Parole ou un frère nous reprend, nous cherchons aussi à faire taire cette voix. Non ! Laissons-la plutôt parler et apprenons ce que le Seigneur veut nous enseigner.
            La citation donnée ensuite présente un contraste remarquable avec la volonté des pharisiens de faire périr Jésus. « Voici mon serviteur... mon bien-aimé, en qui mon âme a trouvé son plaisir... » (v. 18a ; Es. 42 : 1). Au milieu de l'opposition des Juifs, la perfection et la beauté morale du Seigneur Jésus sont ainsi mises en évidence.
            Dieu reconnaît toujours la fidélité. Le serviteur fidèle est un objet de plaisir et de satisfaction pour Dieu, mais un objet de répulsion pour les hommes ! Dieu a trouvé son plaisir dans son Fils bien-aimé. Cette expression, qui montre toute l'approbation de Dieu au milieu de l'opposition des hommes, est mentionnée cinq fois dans le Nouveau Testament.
            « Il annoncera le jugement aux nations... et les nations espéreront en son nom » (v. 18b, 20). C'est la première fois que les nations sont présentées comme les destinataires des dispositions de la grâce et comme les responsables de l'annonce du jugement de Dieu sur l'homme. Il est nécessaire que la condamnation et le jugement qui pèsent sur l'homme soient annoncés. Il faut que l'homme ait conscience qu'il est coupable et perdu pour qu'il saisisse la grâce.
            Nous retrouvons également dans cette citation le caractère que Jésus a manifesté : doux et humble de cœur (v. 19). Quelle sollicitude que celle du Seigneur Jésus envers une créature impie, déchue et perdue ! Mais Il est venu pour parler au cœur, pour relever et pour communiquer la grâce de Dieu.
            On peut aussi rapprocher cette épreuve que le Seigneur Jésus endure ici avec ce qui nous est dit de l'offrande de gâteau en Lévitique 2. Cette offrande parle de l'humanité parfaite de Christ. Elle était ointe d'huile (« je mettrai mon Esprit sur lui »), elle était cuite (c'est le feu de l'épreuve, la menace de mort qui pèse sur Jésus), elle était d'odeur agréable à l'Eternel (« mon bien-aimé en qui mon âme trouve son plaisir »).
 
 
 
2- Jésus et les pharisiens : v. 22-37
 
 
                        2. 1 Guérison d’un démoniaque aveugle et muet (v. 22-24)
           
            Cet homme démoniaque représente le peuple dans son état moral et spirituel. De même que l'homme à la main sèche était incapable de servir Dieu, celui-ci est aveugle, muet et sous l'empire du mauvais maître, Satan. Aveugle, il ne pouvait pas voir le Fils de Dieu, le Messie. Muet, il ne pouvait pas davantage lui rendre hommage. Mais le Seigneur le guérit et désormais, il va pouvoir suivre son nouveau Maître, et s'incliner devant Lui, dans la reconnaissance et la louange.
            Les foules qui constatent ce miracle sont hors d'elles : « Celui-ci serait-il le Fils de David ? » (v. 23). Mais cette réflexion est insupportable aux oreilles des pharisiens qui sont à nouveau là pour s'opposer à l'annonce de l'évangile et au témoignage rendu au Seigneur. Remarquons que les foules posent cette question, alors que les deux aveugles avaient crié avec foi : « Aie pitié de nous, Fils de David ! » (9 : 27).
            Le témoignage que Jésus rendait et sa marche dans la lumière divine au milieu des ténèbres, faisaient que l'on pouvait Lui amener ce démoniaque aveugle et muet. Le Seigneur le guérit aussitôt, de sorte qu'il « parlait et voyait » (v. 22). Cet infirme a été délivré et reconnaît Jésus comme Seigneur, « car du cœur on croit pour la justice, et de la bouche on en fait la déclaration pour le salut » (Rom. 10 : 10). Son témoignage interpelle les foules et les amène à rattacher ce miracle au fait que Jésus est le Fils de David. Ce titre donné au Seigneur est bien en rapport avec le caractère de cet évangile qui nous parle du Roi, du Messie.
            Mais si nous voyons que les foules s'interrogent au sujet de Jésus, il est profondément affligeant de voir l'attitude des chefs religieux. Ils auraient dû enseigner le peuple et lui montrer par la loi et les prophètes ce qui concernait justement le Fils de David. Mais au contraire, ils ne cherchent qu'à détourner les âmes et à leur faire croire que « celui-ci ne chasse les démons que par Béelzébul, le chef des démons » (v. 24). En fait, ce sont les pharisiens qui sont aveugles parce que l'incrédulité rend toujours aveugle (voir 2 Cor. 4 : 3-4 ; Jean 9 : 39-41). Il y a là quelque chose de très solennel. On peut penser y voir clair et être totalement aveugle quant aux choses de Dieu si le cœur n'est pas touché par la grâce et par la vérité divines. Les pharisiens étaient bien obligés de constater qu'il y avait une puissance spirituelle en activité, mais ils avaient leurs pensées complètement obscurcies par les ténèbres.
 
 
                        2. 2 « C’est par l’Esprit de Dieu que moi je chasse les démons (v. 25-30)
 
            Le prince des ténèbres a un cercle d'autorité, mais s'il en vient à démolir ses propres œuvres, cette autorité n’existera plus. Si c'est lui qui, après avoir rendu un homme aveugle et muet, le délivre, ce serait complètement absurde ! Le Seigneur Jésus démonte ainsi le raisonnement des pharisiens qui, en réalité, n'avaient pas d'autre but que de s'opposer, par tous les moyens possibles, au témoignage du Seigneur et à mettre les mains sur Lui.
            Quand on marche dans l'incrédulité, comme ces pharisiens, on est capable d'inventer toutes sortes de mensonges pour accuser les autres. L'homme qui descend moralement s'enfonce dans une méchanceté telle qu'il en vient à blasphémer, allant jusqu'à dire que Jésus accomplit ses miracles par la puissance des démons et non par celle de l'Esprit. Attaquer un serviteur de Dieu est toujours quelque chose de grave, mais il est encore plus grave d'attaquer la puissance divine par laquelle il sert ! C'est ce que font ici les pharisiens et le Seigneur va leur déclarer qu'un tel péché ne peut pas être pardonné.
            Dans 1 Jean 5 : 16-17, il ne s'agit pas d'un péché qui ne peut pas être pardonné, mais d'un péché qui entraîne la mort du corps à cause de sa gravité. Ainsi par exemple le péché d'Ananias et de Sapphira était un péché à la mort parce qu'ils avaient menti à l’Esprit Saint (Act. 5 : 3).
            « Vos fils, par qui les chassent-ils ? » (v. 27). Cette question montre que c'était une pratique habituelle parmi les Juifs de chasser les démons (voir Luc 9 : 49 ; Act.19 : 13). Mais ce verset est aussi instructif quant à la manière dont le Seigneur Jésus répond à ses accusateurs. Il les amène à regarder « en eux-mêmes », à leur propre état, à leur propre manière de faire. Laissons-nous interpeller, nous aussi, par le Seigneur qui peut nous dire, à nous comme aux pharisiens : Et vous, où en êtes-vous ?
            « Si c’est par l’Esprit de Dieu que moi je chasse les démons, alors le royaume de Dieu est parvenu jusqu'à vous » (v. 28 ; voir aussi Luc 11 : 20 : « ...par le doigt de Dieu »). Cette présence divine positive est revendiquée par le Seigneur avec beaucoup de force. Conduit par Dieu seul, Il manifestait la puissance de l'Esprit de Dieu au milieu des hommes. Mais sa présence et sa puissance étaient intolérables aux hommes qui cherchaient leur propre gloire et voulaient s'assujettir les âmes, les maintenant dans les infirmités et la misère.
 
 
                        2. 3 Jésus avait lié « l’homme fort » (v. 29)
 
            Avant de pouvoir exercer cette puissance de l'Esprit de Dieu, le Seigneur avait dû « lier l'homme fort ». En effet, dès qu'il a été oint de l'Esprit et de puissance, Jésus a eu affaire à Satan qui a toujours cherché à exercer son autorité et son emprise sur tous les hommes. Mais si la convoitise a agi sur le cœur de nos premiers parents, les faisant devenir la proie de l'ennemi, le Seigneur Jésus, Lui, a pu vaincre Satan en obéissant à la Parole de Dieu comme un homme parfaitement dépendant de Dieu lui-même. C'est ainsi qu'Il a lié l'homme fort. Le diable a dû laisser le Seigneur Jésus exercer la puissance divine dans son domaine de misère et de ténèbres et lui piller ses biens !
            Ce verset 29 montre que nous étions sous l'esclavage de Satan et qu’il a fallu que Jésus le vainque (Héb. 2 : 14-15). Nous pouvons nous réjouir de cette victoire et la rappeler lorsque nous rendons culte.
 
 
                        2. 4 « Celui qui n'est pas avec moi est contre moi » (v. 30)
 
            On ne peut pas rester neutre ! Si nous croyons au Seigneur Jésus, nous sommes avec Lui. Sinon, nous sommes contre Lui ! Il faut un engagement du cœur pour Jésus. Si nous ne nous sommes pas décidés franchement pour Lui, c'est comme si nous étions contre Lui ! Apocalypse 21 : 8 nous rappelle que l'étang de feu et de soufre n'est pas seulement pour ceux que l'on qualifierait de pécheurs notoires, mais aussi pour les lâches et les incrédules.
            « Celui qui n'assemble pas avec moi disperse » (v. 30b). Nous ne pouvons assembler qu'avec Jésus. A cet égard, nous devons prier pour nos frères qui annoncent l'évangile dans ce monde afin qu'ils assemblent effectivement avec Jésus. Nous devons être des porteurs de la Parole et annoncer un évangile pur, rendu puissant par le Saint Esprit. C'est Lui qui peut convaincre les hommes qu’ils sont pécheurs et les conduire à saisir la grâce de Dieu.
           
 
                        2. 5 « Le blasphème contre l’Esprit » (v. 31-32)
 
            En attribuant au diable le déploiement de la puissance de Jésus, les pharisiens blasphèment contre l'Esprit. Il y a là quelque chose qui ne peut pas être pardonné. Le peuple juif était responsable de reconnaître la puissance de Dieu en activité. Le « siècle » où ils se trouvaient était encore celui de la Loi, et le siècle « qui est à venir » (v. 32) ; c'est celui qui suivra l'enlèvement de l'Eglise. Cette période sera caractérisée par ce que nous lisons aux versets 44-45 : Israël sera habité par une puissance démoniaque, condition pire que toutes celles qui ont précédé !
            Mais aujourd'hui, nous sommes dans le temps de la grâce, temps dans lequel personne ne peut juger qu’à tel ou tel il ne sera pas pardonné. Nous avons lu en effet cette expression : « Tout péché, tout blasphème sera pardonné aux hommes... » (v. 31). Il y a aujourd'hui pour tous ceux qui se tournent repentants vers Jésus en confessant leurs péchés, une provision de grâce et de pardon pleinement suffisante. Et nous l'avons dit, c'est l'Esprit Saint qui convainc de péché. Mais pour celui qui ne veut pas écouter la voix de l'Esprit la confondant avec celle du diable, qui refuse le salut et ferme son cœur, il n'y a pas de pardon possible.
 
 
                        2. 6 « De l’abondance du cœur, la bouche parle » (v. 33-37)
 
            Comme l'arbre mauvais, le vieil homme, même chez un enfant de Dieu, ne peut pas produire autre chose que de mauvais fruits ! C'est la nouvelle nature qui produit de bons fruits (7 : 15-20). Les paroles prononcées par les hommes sont parmi les fruits qu'ils produisent. Les pharisiens venaient de prononcer des paroles extrêmement graves (v. 24) ; ils ne s'étaient pas repentis à la suite des avertissements que leur avait déjà donnés Jean le Baptiseur : « Race de vipères… » (3 : 7) ; leurs paroles montraient l'état de leur cœur, bien que, à d'autres moments, ils aient pu simuler de bonnes paroles. Ils étaient des méchants, mot qui implique que l'on est sous l'action du diable (Jean 8 : 44) ; leurs paroles menaient à la mort.
            Faisons nous-mêmes attention : Tôt ou tard nos paroles montreront notre véritable état (Eph. 4 : 29 ; Jac. 3 : 2). Que nos cœurs soient vraiment remplis du Seigneur, ainsi que des bonnes choses qui caractérisaient l’apôtre Paul, énumérées en Phil. 4 : 8-9. Ce ne sont pas seulement les mauvaises paroles qui seront jugées, mais aussi les paroles oiseuses, celles qui ne signifient rien et ne servent à rien. Rappelons que ceux qui sont sauvés par la foi en Jésus Christ ne seront pas jugés comme les incrédules, mais ils seront « manifestés devant le tribunal du Christ » (2 Cor. 5 : 10).
            L'un des principes de l'Ecriture, c'est que Dieu prend au mot celui qui parle ; « Je te jugerai par ta propre parole » (Luc 19 : 22). Ne pensons pas que parce qu'une parole est vite dite, elle est sans conséquences !
 
 
 
3- La méchanceté et l’aveuglement des hommes religieux : v. 38-50
 
 
                        3. 1 Le signe de Jonas ; une reine du midi (v. 38-42)
 
            Marc 8 : 12 montre la tristesse du Seigneur devant la demande des scribes et des pharisiens. Il leur avait déjà donné beaucoup de signes, soit par ses miracles, soit par la prophétie (Es. 7 : 14), et ils auraient dû se laisser convaincre (Luc 16 : 31).
            La recherche de signes est une marque d'incrédulité, car « la foi est l'assurance de ce qu'on espère, et la conviction de réalités qu'on ne voit pas » (Héb. 11 : 1). Alors que le Seigneur était sur la croix, ils ont osé demander un signe, par dérision (27 : 42). Au début du christianisme, Dieu a donné des signes, temporairement, pour confirmer les choses nouvelles à ceux qui avaient vécu dans les choses anciennes. Il se sert notamment des « signes d'un apôtre » (2 Cor. 12 : 12).          
            Le Seigneur donne pourtant deux signes, tous deux humiliants pour les Juifs : Jonas a été envoyé vers une ville étrangère dont les habitants se sont repentis (v. 39-41). La reine de Sheba était aussi une étrangère (v. 42). Ces exemples suggèrent que Dieu va abandonner Israël et se tourner vers les nations, comme le sous-entendaient déjà les versets 17 et 21.
            Le signe de Jonas indiquait la nécessité de la mort du Seigneur : Jonas « dans le ventre du cétacé » était une figure de Sa mort, « dans le sein de la terre ». Ces étrangers, repentis à la prédication de Jonas, donnaient une leçon aux Juifs, qui ne voulaient pas se repentir et se montraient ainsi bien inférieurs aux païens de Ninive. Or Celui qui les y invitait était infiniment « plus que Jonas ». Le Seigneur ne cherchait pas sa propre gloire. Pourtant, devant ces incrédules, trois fois dans ce chapitre, Il affirme sa grandeur : «  plus grand que le temple... plus que Jonas... plus que Salomon » (v. 6, 41, 42).
            Au jour du jugement, ce mépris de Jésus, le divin prédicateur, aggravera leur condamnation, et la reine de Sheba se lèvera en témoignage contre eux, car la sagesse de Salomon l’avait attirée ; elle était venue des bouts de la terre. Cette génération avait au milieu d’elle, non pas Salomon, mais la Sagesse même (Prov. 8) dont elle n’a pas voulu.
 
 
                        3. 2 Le sort d’Israël incrédule (v. 43-45)
 
            La fin du chapitre marque la rupture des relations entre le Seigneur et son peuple. Au moyen de l'image de l'homme en qui retourne l'esprit immonde, le Seigneur caractérise l'état d'Israël,  au moment où Il lui parlait (v. 45). Après le retour de l'exil à Babylone, il y a eu des « réformes » dans la vie du peuple ; en particulier, l'idolâtrie avait à peu près disparu. Cependant, peu à peu, les Juifs étaient devenus de zélés formalistes, mais sans vraie relation avec leur Dieu qu’ils venaient de rejeter dans la personne du Seigneur. Il restait un noyau fidèle, mais le grand nombre avait le cœur vide. Le Seigneur annonce l'évolution de cet état : le retour de l'idolâtrie, accompagnée par d'autres infidélités, sous la puissance de mauvais esprits. Dans l'avenir, après l'enlèvement de l'église, cette « génération méchante » accueillera l'Antichrist (ou le « faux prophète »), lorsqu'il viendra « se présentant lui-même comme étant Dieu » (2 Thes. 2 : 1-12), « l'homme de péché, le fils de perdition… l'Inique ».
            Nous ne sommes sans doute pas en danger de tomber dans l'idolâtrie grossière, mais, tout en gardant bonne apparence, nous risquons de disperser nos affections vers beaucoup d'objets terrestres, que le diable nous propose très habilement. Nous pouvons avoir des cœurs partagés. Ils ne peuvent pas rester vides ; beaucoup de choses étrangères au Seigneur y prennent vite une place !  Que nos cœurs soient toujours davantage remplis du Seigneur et de la Parole. C'est un avertissement très sérieux.
 
 
                        3. 3 La mère et les frères du Seigneur (v. 46-50)
 
            Le Seigneur était parfait dans les relations familiales ; il ne manquait pas d'affection pour sa mère (Jean 20 : 25-26). Ses frères ont été un moment incrédules (Jean 7 : 5), mais ensuite, ils ont cru (Act. 1 : 14).
            En parlant de ses proches ici, le Seigneur veut parler du peuple tout entier, le peuple élu, pour lequel Il était venu (Gal. 4 : 4-5). La relation établie à l'origine par l'appel de Dieu, est provisoirement mise de côté. Une nouvelle relation est basée sur l'obéissance à la volonté de son « Père qui est dans les cieux » (v. 50). Ce principe est valable pour les disciples, et pour « quiconque », donc aussi pour nous. Le passage de 2 Cor. 5 : 14-17 montre les merveilleux liens qui nous unissent au Seigneur : « Si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création ».
            Ce passage prouve que Marie a eu d'autres enfants, appelés frères et sœurs du Seigneur (13 : 55 ; Ps. 69 : 8). En Jean 2 : 3-5, la mère du Seigneur montre qu'elle croyait en Lui : elle Lui fait connaître le besoin, brièvement, puis elle dit : « Quoi qu’il vous dise, faites-le », ce qui est le secret d'une heureuse communion avec Lui.
            Apprenons pour nous-mêmes à donner au Seigneur la toute première place dans nos affections, même avant les relations familiales. Que celles-ci ne deviennent pas un obstacle à l'obéissance à la Parole et au service chrétien (Deut. 33 : 9 ; Luc 11 : 27-28). Toutefois les relations familiales ont été établies par Dieu ; il faut les vivre selon Lui, « éprouvant ce qui est agréable au Seigneur » (Eph. 5 :10).
 
 
           
 
 
            La parution des notes sur l’évangile de Matthieu va être interrompue pour quelques semaines, afin de proposer un commentaire sur les chapitres 29 à 32 du deuxième livre des Chroniques, concernant le règne d’Ezéchias.