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LA GENISSE ROUSSE
(Nombres 19)
 

Une génisse rousse, sans aucun défaut (préfiguration de Christ)
La souillure par le contact avec un mort
 
 
            Peut-être pensons-nous que le passage concernant le sacrifice de la génisse rousse aurait dû se trouver avec le récit des autres sacrifices, dans le livre du Lévitique. Il est remarquable que l'Esprit de Dieu n'ait pas agi ainsi. Il l'a placé au milieu du livre des Nombres, un livre qui présente le peuple de Dieu en chemin dans le désert.
            Le livre de Lévitique traite de la manière dont nous nous approchons de Dieu, sur la base d'un sacrifice. Le livre des Nombres, le livre du désert,  relate les actions des enfants d'Israël, pendant leur trajet vers Canaan, leurs murmures, leurs chutes, leurs convoitises. Or ce monde devrait être un désert pour le chrétien, en route vers la gloire de Dieu : ainsi, nous comprenons combien ce sacrifice de la génisse rousse est approprié.
            Le peuple est dans le désert, en route vers le repos. Nous aussi, qui croyons au Seigneur, sommes encore maintenant dans ce monde, exposés à la souillure, avec le péché en nous, le monde autour de nous (et le diable aussi !), en route vers la gloire de Dieu. Et pendant que nous séjournons ici-bas, nous avons besoin d'être purifiés de toute la souillure que nous contractons en chemin.
            Sans vouloir entrer dans tous les détails de ce chapitre, abordons seulement les points principaux.
 
 
Une génisse rousse, sans aucun défaut (préfiguration de Christ)

            « C'est ici le statut de la loi que l'Eternel a commandé, en disant : Parle aux fils d'Israël, et qu'ils t'amènent une génisse rousse, sans tare, qui n'ait aucun défaut corporel, et qui n'ait point porté le joug »
(Nom. 19 : 2).

            La première chose qui est mentionnée, c'est qu'il fallait un sacrifice sans tache. Le Seigneur Jésus s'est présenté lui-même pour faire la volonté de Dieu, selon les paroles de 1 Pierre 1 : 19 : « Un agneau sans défaut et sans tache ».
           Cette génisse ne devait avoir porté aucun joug. Quelle est la signification de ce fait? Le Seigneur Jésus, en ce qui concerne sa propre personne, n'a jamais été sous le joug du péché. Nous, nous sommes par nature sous ce joug : « Quiconque pratique le péché est esclave du péché » (Jean 8 : 34). Nous étions sous le joug du péché. Le Seigneur Jésus, comme nous le savons, est venu dans ce monde. « La sainte chose qui naîtra, sera appelée Fils de Dieu », avait dit l'ange à Marie (Luc 1 : 35). Il n'y avait aucun joug de péché sur lui. Il n'a commis aucun péché (1 Pier. 2 : 22), il n'a pas connu le péché (2 Cor. 5 : 21).
 
            « Et vous la donnerez à Eléazar, le sacrificateur, et il la mènera hors du camp, et on l'égorgera devant lui »(Nom. 19 : 3).
            Ceci nous reporte  maintenant au dernier chapitre des Hébreux : « Car les corps des animaux dont le sang est porté, pour le péché, dans les lieux saints, par le souverain sacrificateur, sont brûlés hors du camp. C'est pourquoi aussi Jésus, afin qu'il sanctifiât le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte » (Héb. 13 : 11-12). « Hors du camp », « hors de la porte ». Combien l'antitype répond clairement au type ! Comme Jésus a été conduit hors de la porte, la génisse était menée hors du camp. Et Celui qui était sans péché, le juste a été mis à mort (Jac. 5 : 6).
 
            Il y a trois aspects que nous allons découvrir maintenant, quant à la valeur de la mort de la génisse :
            - « Et Eléazar, le sacrificateur, prendra de son sang avec son doigt et fera aspersion de son sang, sept fois, droit devant la tente d'assignation » (Nom. 19 : 4).
            - « Et on brûlera la génisse devant ses yeux : on brûlera sa peau, et sa chair, et son sang, avec sa fiente » (Nom. 19 : 5).
            - « Et le sacrificateur prendra du bois de cèdre, et de l'hysope, et de l'écarlate, et les jettera au milieu du feu où brûle la génisse » (Nom. 19 : 6).
            Chacun de ces versets présente un aspect différent de l'oeuvre du Seigneur Jésus.
            - Le sang était versé, le sacrificateur en faisait aspersion devant la tente d'assignation (v. 4), devant Dieu en fait. Cet acte représente le sang précieux de Christ, qui a été versé une fois, et en vertu duquel nous avons la rédemption, le pardon des péchés.
            - L'animal entier était réduit en cendres hors du camp, ce qui montre en type que le feu du jugement de Dieu a consumé tous nos péchés sur la croix, de sorte qu'ils sont entièrement ôtés et ne pourront plus jamais nous être imputés. Pour ceux qui croient, tous leurs péchés ont été expiés, pour toujours.
            - Concernant le bois de cèdre et l'hysope, il est écrit, dans 1 Rois 4 : 33, que Salomon « parla sur les arbres, depuis le cèdre qui est sur le Liban, jusqu'à l'hysope qui sort du mur ». Il s'agit de tout ce qui, dans le royaume végétal, va de l'arbre le plus imposant jusqu'à la plus petite plante. Ainsi ce bois de cèdre et cette hysope seraient le type de tout ce que nous possédons en tant qu'enfants d'Adam, de tout ce dont nous nous glorifions et nous vantons comme des hommes naturels.
            L'écarlate est un type bien connu de la gloire de ce monde. La femme, dans Apocalypse 17 : 3, assise sur la Bête, est parée d'écarlate, et montée sur une bête écarlate. Toutes ces choses sont consumées au milieu du feu où brûle la génisse.
 
             Le sacrificateur devait ensuite prendre du sang de la génisse avec son doigt et en faire aspersion sept fois, droit devant la tente d'assignation » (v. 4).
            Dans les Ecritures, le chiffre sept est un symbole de la perfection divine. Ainsi le sang est aspergé sept fois devant la tente d'assignation sous le regard de Dieu. C'est une belle image du sang précieux du Seigneur Jésus. Remarquez que c'est Dieu seul, qui en connaît la valeur, qui le qualifie de précieux (1 Pier. 1 : 19). Dieu, le Saint Esprit, parle dans Hébreux 9 : 22, de ce précieux sang de Christ : « Et presque toutes choses sont purifiées par du sang, selon la loi ; et sans effusion de sang il n'y a pas de rémission » [comprenons : pas de pardon des péchés]. Il n'est pas dit que les péchés ne peuvent pas être pardonnés sans application de sang, mais sans effusion (sans qu'il soit versé) de sang.
            Maintenant, pour nous croyants, quand donc le précieux sang de Christ a-t-il été versé? A-t-il été versé quand nous avons été amenés à Dieu ? Certainement pas. A-t-il été versé depuis que nous sommes convertis ? Non, car si cela avait été nécessaire, « il aurait fallu qu'il souffrît plusieurs fois depuis la fondation du monde » (Héb. 9 : 26). Non, ce sang précieux a été versé sur la croix il y a près de deux mille ans, et cela ne se répétera jamais dans toute l'éternité. « Sans effusion de sang il n'y a pas de rémission de péchés ».
            Quand l'Esprit de Dieu nous a réveillés, vous et moi, pour sentir, par l'Esprit de Dieu nos besoins, nous avons cru la précieuse parole de Dieu et nous sommes venus à Christ. Nous avons vu, dans cette Parole, alors que nous étions troublés au sujet de nos péchés, que quiconque par son Nom, croit en Lui, reçoit le pardon de ses péchés (Act. 10 : 43). Et nous l'avons cru. Maintenant nous pouvons dire : Dieu soit béni, je sais que j'ai reçu le pardon de mes péchés. Dieu me le dit dans sa Sainte Parole. Mais à quel moment cette oeuvre fut faite, où a été versé ce sang sur la base duquel nous obtenons le pardon ? Sur la croix.
            Pécheur coupable, à quel moment ce sang précieux vous a-t-il été appliqué ? Au moment où vous avez cru. Pour combien de temps vous est-il appliqué ? Quelle est l'efficace de ce sang, aspergé sur vous ? Pour toute l'éternité. « Car, par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Héb. 10 : 14).
            Or, nous sommes toujours prêts à nous saisir d'une chose ou d'une autre, et à en faire un problème. Ainsi certains ont dit : Je ne suis pas sûr de faire partie de ceux qui sont sanctifiés. Or il est écrit : « il a rendu parfaits ceux qui sont sanctifiés ». « Etre sanctifié », dans l'épître aux Hébreux ne signifie pas une sanctification intérieure par l'Esprit de Dieu, mais la sanctification par la seule offrande de Christ. Sanctifié veut dire mis à part.
Quand une personne croit, Dieu la met à part, la sépare du reste de ce monde, en mettant sur elle toute la valeur du sang précieux de Christ. Cette personne est donc mise à part (ou sanctifiée) une fois pour toutes par l'offrande du corps de Jésus Christ (Héb.10 : 10). Il ne s'agit pas ici d'une sanctification intérieure ou progressive, travail qui s'opère sous l'action du Saint Esprit. Ce verset 10 concerne donc chaque croyant, car quiconque croit est, dans ce sens, sanctifié c'est-à-dire "parfait à perpétuité" par la seule et unique offrande de Christ (Héb. 10 : 14).
            Pour illustrer ce que nous venons de dire, supposons que vous et moi ayons été convertis à Dieu il y a, disons, six mois. Au moment de notre conversion, nous avons été évidemment lavés dans le précieux sang de Christ, et la valeur de ce sang précieux nous a été appliquée. Mais supposons que, ce soir, nous soyons tombés dans un péché grave, que nous ayons déshonoré le Seigneur. Si le sang devait donc nous être appliqué encore ce soir, combien de temps aurait-il été efficace, après notre conversion ? Six mois seulement, puisque nous sommes convertis depuis six mois, et que maintenant, six mois après, ce sang doit nous être de nouveau appliqué ! Cela montrerait que l'efficacité de ce sang de Christ n'a duré que six mois !
            Mais Hébreux 10 dit : « Par une seule offrande il a rendu parfaits » -non pour six mois ou six ans- mais « à perpétuité », ce qui signifie que l'efficacité de l'offrande demeure à travers les âges sans fin de l'éternité.
            Il y a là une sainte et simple vérité dans la Parole, mais nos coeurs sont toujours prêts à prendre en défaut la Parole de Dieu. Plus d'un dira : Cela semble une dangereuse doctrine d'affirmer que si le sang de Christ a été appliqué une fois, c'est pour l'éternité, que sa valeur ne change pas et qu'un croyant ne peut donc jamais être perdu . On semble presque accorder la liberté de pécher…Mais non pourtant, il n'en est pas ainsi : c'est exactement le contraire ! Au lieu d'être une licence accordée au péché, c'est la puissance pour nous en garder. Il n'y a rien qui nous garde, ni rien qui nous brise autant quand nous avons péché, que le sentiment de l'amour de Christ, l'amour de Celui qui a souffert toute la souffrance indicible de la croix, dans le but de nous sauver de tous les péchés que même comme chrétiens, hélas, nous commettons encore maintenant, car « nous faillissions tous à plusieurs égards » (Jac. 3 : 2). 
            La première chose est le sang aspergé devant Dieu sept fois. Maintenant nous voyons la question de nos péchés résolue pour toujours. Avez-vous vraiment la certitude que la question de tous vos péchés est résolue ? Sans distinguer entre les péchés passés, présents ou futurs, Dieu les connaît tous. Pouvez-vous dire : La question de mes péchés a été traitée entre Dieu et son Fils il y a près de deux mille ans à la croix ? Elle ne sera plus jamais soulevée durant toute l'éternité. Dieu ne s'en occupera plus, même si vous, vous le faites : quel réconfort de le savoir ! Dieu dit : « Je ne m'en souviendrai plus » (Héb. 8 : 12 ; 10 : 17). Cette question a été pour toujours résolue sur la base du précieux sang de Christ. Comment Dieu pourrait-il de nouveau rappeler la question de vos péchés ? Ce serait remettre en cause l'efficacité éternelle du sang de son Fils, ce qu'il ne voudra jamais faire.
 
            Il n'y a pas seulement le sang qui est versé ; mais l'animal entier est mené hors du camp, où il est entièrement consumé (v. 5), réduit en cendres. Quelle est la signification pour nous ? Comme il a déjà été dit, c'est une figure de la manière dont tous nos péchés ont été entièrement portés et ôtés pour toujours à la croix. Là, le feu du jugement de Dieu a consumé tous nos péchés quand le Seigneur Jésus dans sa grâce sans pareille les a pris sur lui et a porté le jugement que nous avions mérité. Ils ne peuvent plus être imputés à ceux qui croient en lui.
            C'est important de voir que non seulement il est dit qu'il a porté nos péchés, mais qu'il a été fait péché pour nous, lui qui n'a pas connu le péché (2 Cor. 5 : 21). On lit dans Romains 8 : 3 que « Dieu, ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché et pour le péché - c'est-à-direcomme sacrifice pour le péché - a condamné le péché dans la chair ». Ainsi, le péché dans la chair, notre nature comme fils d'Adam, non pas simplement nos péchés, a été condamné et jugé par Dieu, quand son Fils bien-aimé a été fait péché pour nous sur la croix.
            Des centaines de croyants disent : Ah, ce ne sont pas mes péchés qui me troublent, c'est ce que je suis moi-même! Je ne suis pas ce que j'aimerais être. Je découvre en moi tant de pensées insensées et mauvaises et exactement les mêmes dispositions que lorsque je n'étais pas encore converti. Parfois je me demande si je ne me suis pas leurré, et si je suis vraiment un enfant de Dieu. Ah, cher ami, ce n'est pas la preuve que vous n'êtes pas un chrétien, un enfant de Dieu, que vous n'êtes pas converti ! Vous ne vous seriez pas du tout préoccupé de tout cela si vous étiez encore dans vos péchés. Dans ce cas, vous seriez un pécheur insouciant, indifférent à vos péchés comme nous l'avons tous été autrefois. Mais ce qui vous trouble, - votre comportement comme un enfant d'Adam – a été condamné par Dieu sur la croix, quand son Fils bien aimé, qui n'a pas connu le péché, a été fait péché pour nous. C'est une chose extrêmement précieuse. N'avez-vous jamais vu que, non seulement vos péchés, mais ce que vous êtes par nature, a trouvé sa réponse à la croix ? Quand le Seigneur a été fait péché, il a porté le jugement qui nous était dû comme pécheurs. Dieu a condamné le péché dans la chair, non pas les péchés, mais la nature qui les produit.
            C'est un réconfort merveilleux pour le croyant. Peut-être avez-vous découvert depuis des années ou peut-être depuis seulement des semaines, le mal dans votre nature, et vous dites : Plus j'avance en âge, et pire je deviens ? Et peut-être pensez-vous que Dieu aussi découvre de plus en plus combien vous êtes mauvais ? Mais ce n'est pas ainsi. Il connaissait notre méchanceté dès le début et à quel point nous pouvions l'être, même après notre conversion. En d'autres termes, il connaissait le pire à notre égard, - et pourtant il était plein d'amour pour nous, et il a donné son propre Fils bien-aimé pour répondre à la question de nos péchés, sur la croix, et pour résoudre aussi cette question encore bien plus profonde : ce que nous sommes par nature.
            Je pense qu'il est important de voir que la mort du Seigneur Jésus est celle de Celui qui a porté le jugement de Dieu pour nous. Il a été abandonné de Dieu pendant ces trois heures de ténèbres, quand il a été le sacrifice pour le péché. Nul doute que c'est à ce moment-là que la grande question du péché a été réglée par sa condamnation à la croix et qu'elle a été résolue pour toujours. Quand il était sur la croix, dans cette heure ténébreuse, il s'est écrié : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » (Matt. 27 : 46). Mais, avant d'expirer, il a dit : « Père ! entre tes mains je remets mon Esprit » (Luc 23 :46). Il a porté tout le jugement de Dieu qui nous était destiné et il est mort. C'est pourquoi rien ne peut être imputé à ceux qui croient. « Bienheureux l'homme à qui le Seigneur ne compte point le péché » (Rom 4 : 8).
 
            Le sacrificateur devait enfin prendre du bois de cèdre, de l'hysope et de l'écarlate, et les jeter au milieu du feu où brûlait la génisse » (Nom. 19 : 6).
            Ceci va au-delà de la question de notre péché résolue à la croix. Nous lisons dans le livre des Galates : « Mais qu'il ne m'arrive pas à moi de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m'est crucifié, et moi au monde » (Gal. 6 : 14).
            Oui, chers amis, le monde a mis Christ sur la croix ; le monde a haï le Seigneur Jésus dès qu'il y est entré. Tout a été terminé avec le monde quand il a rejeté le Fils de Dieu. Sa condamnation était prononcée. Le Seigneur Jésus, anticipant sa mort, a dit : « Maintenant est le jugement de ce monde ; maintenant le chef de ce monde sera jeté dehors » (Jean 12 : 31). Le monde a crucifié le Seigneur de gloire, celui en qui les chrétiens trouvent toutes leurs ressources. Désormais le monde est mis à sa vraie place, comme méritant la honte, la dégradation et la mort.
            L'apôtre dit : “Le monde m'est crucifié » et, d'un autre côté : « je suis crucifié au monde ». Je suis mort quant au monde, il y a une fin pour moi au monde, la croix est la fin pour moi de ce monde. Quand nous voyons que le Fils de Dieu, le Seigneur de gloire, est venu mourir à cause de ce que nous étions, que reste-t-il de notre misérable orgueil et de tout ce que le monde estime glorieux et désirable ? Nous regardons vers la croix de Christ, et nous jetons tout, exactement comme le bois de cèdre, l'hysope, et l'écarlate sont brûlés au milieu du feu où brûle la génisse. Voyant qu'il a traversé de telles souffrances pour nous sauver du jugement qui va tomber, que devient le monde pour nous alors ? Il n'a plus aucune valeur. Le monde nous est crucifié et nous au monde.
 
 
La souillure par le contact avec un mort

            « Celui qui aura touché un mort, un cadavre d'homme quelconque, sera impur sept jours » (Nom. 19 : 11).

            Dans les versets suivants de ce chapitre 19 des Nombres, on apprend encore comment une personne devenait souillée : c'est en touchant une chose qui était en relation avec la mort, qu'il s'agisse d'un ossement d'homme, d'un sépulcre, ou du corps de quelqu'un qui avait été tué par l'épée dans les champs. Par le contact avec l'une de ces choses, il était souillé, il était impur. Or la mort est le salaire du péché (Rom. 6 : 23) ; c'est le résultat du péché. Il n'y a peut-être pas de chapitre dans la Bible, du moins dans l'Ancien Testament, qui présente d'une manière aussi nette la sainteté de Dieu. C'est tout à fait remarquable. Si un homme touchait ne serait-ce qu'un seul ossement, il était impur. Non seulement il était impur, mais si une autre personne le touchait ou touchait une chose qu'il avait touchée, cette autre personne était, elle aussi, souillée. De même si une troisième personne touchait la deuxième, cette troisième personne était impure ; et ainsi la souillure se répandait d'une personne à l'autre.
            Finalement la vraie question est de savoir ce que Dieu appelle pur, et non ce que nous désignons nous-mêmes comme tel. Dieu ne désigne rien par ce mot « pur » en dehors de ce qui convient absolument à sa gloire. Dieu soit béni, nous qui sommes lavés dans le précieux sang de Christ, sommes purs et rendus capables de nous tenir dans sa présence.
 
            On a très justement remarqué que dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre, où la justice habite, il n'y aura aucune de ces choses qu'il faut fuir maintenant. Il n'y aura rien qui ressemble à un tombeau, à des ossements sur le sol ; il n'y aura pas de corps mort. Pourquoi cela ? Parce que la mort ne sera plus (Apoc. 21 : 4).  Le péché n'aura plus sa place dans ces régions bénies, vu que le précieux sang de Christ aura été versé.
            Maintenant nous sommes entourés par le péché et la mort, et nous réalisons peu combien souvent nous sommes souillés ! L'homme qui aspergeait avec l'eau de séparation devenait lui-même impur. Ainsi, si nous sommes occupés du mal, il nous souille, car nous avons en nous une nature qui répond au péché. Le Seigneur Jésus n'était pas souillé dans ce monde, parce qu'il n'avait pas une nature pécheresse qui réponde au mal. Mais nous avons une telle nature, et c'est une chose remarquable que les actes de violence attirent immédiatement une foule de spectateurs curieux, de même que le crime fait la une des médias et des informations. Mais s'il s'agit de quelque chose de beau, de précieux, de magnifique à observer, on ne voit pas les foules s'en enquérir. Pourquoi ? Parce que l'homme naturel aime davantage le mal que le bien. Nous savons ce que sont nos coeurs. La seule chose qui donne de la force à un chrétien, c'est de ne s'occuper que du bien. « Au reste, frères, toutes les choses qui sont vraies, toutes les choses qui sont vénérables, toutes les choses qui sont justes, toutes les choses qui sont pures, toutes les choses qui sont aimables, toutes les choses qui sont de bonne renommée - s'il y a quelque vertu et quelque louange - que ces choses occupent vos pensées » ( Phil.4 : 8). N'ayez pas vos pensées remplies du mal, mais qu'elles le soient, au contraire, du bien ; alors il n'y aura pas de danger d'être souillés.


Comment la purification s'opère-t-elle ?

           « Et un homme pur ramassera la cendre de la génisse, et la déposera hors du camp en un lieu pur, et elle sera gardée pour l'assemblée des fils d'Israël comme eau de séparation : c'est une purification pour le péché.
            Il se purifiera avec cette eau le troisième jour, et le septième jour il sera pur… » (Nom. 19 : 9, 12).
 
            Dans les versets 16 à 19, il y a une belle image de ce qui a lieu quand un enfant de Dieu commet un péché ou se souille en entrant en contact avec la mort dans son chemin à travers ce monde. Si un Israélite contractait de la souillure, le sang était-il encore aspergé sur lui ? Non. Qu'est-ce qui était aspergé sur lui ? Pas du sang mais de la cendre et de l'eau. Qu'est-ce que cela implique ? La cendre était simplement le mémorial de ce sang qui avait été versé, et de ce corps qui avait été brûlé hors du camp - le souvenir des souffrances et de la mort de Christ. Cette eau qui coulait était un symbole du Saint Esprit.
            Comment le savons-nous ? Si l'on regarde un instant dans l'évangile de Jean, on voit très clairement de quelle manière le Seigneur Jésus s'est servi de ce symbole : « Celui qui croit en moi, selon ce qu'a dit l'Ecriture, des fleuves d'eau vive couleront de son ventre. (Or il disait cela de l'Esprit qu'allaient recevoir ceux qui croyaient en lui; car l'Esprit n'était pas encore, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié) » (Jean 7 : 38).
 
            Si vous regardez Nombres 19 : 17, vous verrez que le terme employé désigne de l'eau vive ; et cette eau vive (ou courante) représente le Saint Esprit. Les cendres de la génisse rappellent les souffrances et la mort de Christ, quand il a réglé pour toujours la question de nos péchés et aussi celle du péché. Quand nous avons été souillés par le mal, le Saint Esprit prend, pour ainsi dire, les souffrances de Christ et la valeur de sa mort, et les rappelle à notre esprit. Tout ceci n'est-il pas merveilleux ? Pensez-vous que cela nous fera pécher ? Jamais.
            Maintenant, réfléchissez un moment. Supposons que vous et moi ayons commis un péché aujourd'hui, et que Dieu nous dise : « Maintenant vous avez péché et il ne reste plus rien d'autre pour vous que le jugement. Vous avez perdu toute bénédiction, parce que vous avez péché contre la grâce : il n'y a plus d'espérance ». Que se passerait-il ? Nous serions livrés au plus grand désespoir.
            Mais, supposant toujours que nous avons commis un péché, et que le Seigneur lui-même apparaisse personnellement et nous dise : « J'ai grandement souffert sur la croix, du jugement même de Dieu, pour que vous ne soyez pas condamnés à cause de ce péché que vous avez commis ». Que dirions-nous alors ? Nous aurions vraiment honte, nous serions profondément attristés. Nous nous haïrions d'avoir commis ce péché pour lequel le Seigneur Jésus a dû souffrir sur la croix, afin que nous fussions sauvés.
            C'est ce que le Saint Esprit présente, en image, dans ce chapitre. Nous péchons consciemment ou inconsciemment et nous sommes souillés. Nous entrons en contact avec le monde et les choses du monde. Peut-être que nous partageons la compagnie des incrédules, sans pour autant confesser le Seigneur ; nous pouvons même nous joindre à leur conversation insensée, et en conséquence, nous nous sommes souillés. Que fait alors le Saint Esprit ? Il nous rappelle comment le Seigneur Jésus a souffert dans le but de nous délivrer de ces choses dans lesquelles nous venons de tomber ! Quelle est la conséquence de son activité ? Nous avons honte de nous-mêmes ; nous sommes attristés de ce que nous avons fait et nous le confessons au Seigneur. Pourquoi le confessons-nous ? Parce que le Saint Esprit a placé devant nous les souffrances de Christ et il nous conduit à la confession de ce qui a été fait en réponse au saint service du Seigneur Jésus là-haut, comme notre Avocat auprès du Père. C'est si précieux d'y penser ! « Et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ, le juste » (1 Jean 2 : 1) Il n'est pas dit : « Si quelqu'un confesse son péché », car même avant que nous ayons confessé nos péchés, avant même peut-être que nous en soyons conscients, il y a le merveilleux service du Seigneur auprès du Père. Le résultat de sa plaidoirie est que le Saint Esprit nous éclaire sur ce que nous avons fait, et en même temps nous rappelle ce que le Seigneur a souffert pour nous délivrer du péché que nous avons commis. Nous sommes donc humiliés et prêts à le confesser devant notre Dieu et Père.
            Toute la Trinité, pour ainsi dire, est occupée à la restauration de notre âme quand nous avons péché. Dieu le Fils, le Seigneur Jésus, est là comme Avocat auprès du Père ; Dieu le Saint Esprit, en réponse à la plaidoirie de Christ, place le péché devant notre conscience et nous prépare à la confession, et Dieu le Père nous pardonne. « Il est fidèle et juste pour nous pardonner », sur la base de ce précieux sang versé une fois pour toutes, il y a près de deux mille ans. C'est très intéressant de remarquer la différence entre le pardon que nous recevons une fois pour toutes, en tant que pécheurs et celui que nous recevons, en tant que saints, de la part du Père.
            L'homme souillé était aspergé le troisième jour, mais ce n'était pas avant la seconde aspersion, le septième jour, qu'il était déclaré pur. Ce qui nous enseigne que Dieu ne considère pas le péché avec légèreté et que c'est beaucoup plus vite fait de perdre la communion que de la retrouver ! Quand nous avons conscience pour la première fois de notre péché, nous sommes malheureux et humiliés dans la poussière devant Dieu de ce que nous avons fait. Ce n'est pas de la joie, c'est de la tristesse. Alors nous confessons notre péché et nous comprenons que le Seigneur s'est donné lui-même pour ce péché que nous avons commis. Avoir réalisé notre péché ne fait qu'accroître notre perception de l'amour du Seigneur, et de la valeur infinie de son oeuvre. Ainsi, par la grâce de Dieu, nous sommes peut-être conduits à une plus profonde connaissance qu'auparavant de lui-même et de la valeur de l'oeuvre de son saint Fils.
 
 
            Nous n'avons pu donner que les grandes lignes de ce merveilleux chapitre de l'Ecriture. Mais puissions-nous avoir acquis quelques connaissances des vérités qui y sont enseignées. Etudiez-les durant vos loisirs et cherchez la direction de Dieu le Saint Esprit pour vous les révéler, et la bénédiction s'ensuivra.
            Que le Seigneur, dans sa grâce, nous garde si près de lui que nous n'ayons pas besoin de son saint service d'avocat. Il est difficile de ne pas se souiller dans ce monde mauvais. Mais souvenons-nous toujours de cette sainte vérité : nous avons été rendus parfaits pour toujours par le sacrifice unique de Christ, par son sang précieux. Quand nous commettons un péché, le Saint Esprit rappelle à notre souvenir que l'oeuvre de Christ sur la croix nous en a délivré pour toujours. Combien nous louerons le Seigneur quand, dans sa propre présence en gloire, nous reverrons l'histoire de notre vie, et de toutes nos chutes ici-bas, et en même temps l'histoire de ses voies en grâce envers nous !
 
            Puissions-nous mieux connaître l'amour infini de Celui qui s'est livré pour nous, qui a purifié l'Eglise par le lavage d'eau par la Parole, et se la présentera à lui -même glorieuse, sans tache ni ride ni rien de semblable (Eph. 5 : 2, 25-27). Oh, que ce sera merveilleux quand, pour la première fois, nous goûterons ce que signifie sa sainteté absolue et que nous adorerons sans aucun empêchement. Alors la chair, et tout ce qui s'y rattache, ne sera plus. Nous serons pour toujours avec le Seigneur et semblables à lui ! Que le Seigneur nous garde bien près de lui jusqu'à ce jour.
 
 
                                                                                 D'après K.F. Kingscote