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L'EPITRE AUX COLOSSIENS (3)

 
 
DEUXIEME PARTIE : La prière de Paul et les gloires de Christ  (Col. 1 : 9-29) - suite
 

  2- Christ, premier-né de la création
  3- Christ, premier-né d'entre les morts

 
2- Christ, premier-né de la création
 
                        Christ, image du Dieu invisible
 
            Selon le plan divin, Adam, le premier homme, a été créé à l'image de Dieu, selon sa ressemblance (Gen. 1 : 26-27 ; 5 : 1). Ce n'était pas par la forme de son corps qu'Adam exprimait le conseil divin (attribuer à Dieu une forme ou des caractères humains est la grave erreur de l'anthropomorphisme) ; mais, dans son état initial d'innocence, encore sans péché avant la chute, il était placé comme centre et chef de la première création pour y représenter Dieu. Mais Adam, par la chute, a perdu cette position ; désormais ses fils sont « à sa ressemblance », c'est-à-dire semblables à lui comme pécheurs, avant d'être « selon son image » (Gen. 5 : 3).
 
            Par contraste, Christ, Lui, est parfaitement et en plénitude « l'image du Dieu invisible ». C'est ce qu'Il est, et non pas ce qu'Il était, ni ce qu'Il sera. En Lui, nous voyons tout ce que Dieu est, dans sa nature, ses attributs et ses caractères. Il n'est pas dit que Christ soit la ressemblance de Dieu, parce qu'Il est lui-même Dieu. En revanche, dans son incarnation, Il a été fait à la ressemblance des hommes (Phil. 2 : 7 ; Rom. 8 : 3 ; Héb. 2 : 17). Il a revêtu la nature humaine et a été vu sur la terre comme un homme au milieu des hommes, en apparence semblable à eux. Mais Il était l'homme parfait, séparé du péché, l'homme céleste. Dès lors, en Lui, l'homme pouvait contempler le Dieu invisible (Jean 1 : 18 ; 1 Tim. 3 : 16). En même temps, Il révélait le Père et son nom (Jean 14 : 9) ; mais il n'est pas dit qu'Il soit l'image du Père, car ce nom de Père évoque la pensée d'une relation. C'est un nom que Christ fait connaître aux enfants de Dieu par la foi (Jean 17 : 28 ; 20 : 17).
 
 
                        Christ, Premier-né de toute la création
 
            Lorsque Christ vient sur la terre, Il occupe de droit sa place comme chef sur toutes choses. Il est le dernier Adam, le second homme (1 Cor. 15 : 45, 47).
 
            Le « premier-né » de Marie (Matt. 1 : 25 ; Luc 2 : 7) n'était aussi rien de moins que le « Premier-né » introduit par Dieu dans le monde habité (Héb. 1 : 6). Le fils de l'humble charpentier, né dans une étable à Bethléem, est servi par les anges de Dieu qui Lui rendent hommage.
 
            L'expression : « Premier-né de toute la création » exprime la suprématie de Christ sur tout l'univers créé (créatures et choses) en dehors de toute idée de temps ou de chronologie. Le même sens – figuré - est employé pour exprimer la suprématie de Salomon : « Je ferai de lui le premier-né, le plus élevé des rois de la terre » (Ps. 89 : 27). De même, Christ est le divin Joseph, qui a reçu le droit de premier-né dans la famille d'Israël (1 Chr. 5 : 1-2)
 
                        Christ, Créateur des mondes
 
            Christ possède la primauté dans la première création tout d'abord parce qu'Il en est l'Auteur, le Créateur. Tout est inclus dans cette primauté, sans réserve ni omission :
 
 
                        - dans l'espace physique ou moral : cieux et terre
                        - dans le domaine de la perception : choses visibles ou invisibles, toutes réelles
                        - dans les hiérarchies : trônes, seigneuries, pouvoirs ou autorités.
            Cette autorité sera un jour reconnue à Jésus, le Seigneur, par toutes les créatures (Phil. 2 : 10, 11). La vénération rendue par les gnostiques aux créatures et puissances célestes était donc hors de place. La gloire ne revient qu'à Christ seul !
 
                        - « Tout a été créé par lui » (v. 17) : Christ possède toute puissance créatrice
                        - « Pour lui » : mais la finalité, le but divin, est la gloire de Christ. C'est un second droit à sa primauté. Dans la scène céleste, les saints glorifiés sauront bien le reconnaître, en jetant leurs couronnes royales devant le trône du Créateur (Apoc. 4 : 10).
                        - « Lui est avant tout » : La Parole affirme ensuite la préexistence du Fils de Dieu. Il doit en être ainsi, puisqu'Il a créé toutes choses. L'évangile de Jean présente l'existence éternelle du Fils de Dieu, la Parole (Jean 1 : 1). Paul ajoute ici la permanence de l'Etre en Christ. Avant toutes choses, Il « est », Il existe et Il subsiste. Il est l'Eternel, le « JE SUIS » (Jean 8 : 58), qui transcende le temps.
                        - « Tout subsiste par lui » : Une dernière gloire de Christ dans cette première création s'ajoute à toutes les autres. Il soutient toutes choses par la parole de sa puissance (Héb. 1 : 3). La puissance divine, qui a fait sortir les mondes du néant, s'exerce maintenant pour y maintenir l'harmonie (en particulier les saisons fertiles) et préserver la création de retomber dans la désolation et le vide (Gen. 1 : 2).
 
            Combien est grand le témoignage rendu par toute la création à Dieu le Fils, à sa puissance et à sa bonté ! « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l'étendue annonce l'ouvrage de ses mains » (Ps. 19 : 1-6).
 
 
3- Christ, premier-né d'entre les morts
 
            Christ est le Dieu créateur et possède toute autorité sur toute la première création. Mais Il est aussi devenu homme, pour accomplir le grand mystère de la piété. Il est mort, Il a été ressuscité : Homme glorieux, Il a vaincu la mort, Il est ressuscité pour devenir le commencement, le fondement d'une autre création. Il possède aussi la primauté dans cette sphère nouvelle, comme dans la première.
 
            Quatre choses glorieuses sont dites de Lui (v. 18-19) :
                        - Il est « chef du corps »
                        - Il est le « commencement »
                        - Il est le « Premier-né d'entre les morts »
                        - en Lui, habite la « plénitude de la déité » (2 : 9).
 
 
                        Christ, Chef (Tête) du corps, de l'assemblée
 
            Tous ceux qui ont en Christ la rédemption et le pardon de leurs péchés (v. 14) forment ensemble le corps de Christ, l'assemblée.
            Parmi les images employées dans le Nouveau Testament pour représenter collectivement les croyants sur la terre ou dans le ciel, l'apôtre choisit ici le symbole du corps pour souligner le lien indissoluble qui unit Christ à tous ses rachetés.
 
            Glorifié au ciel, Il est le Chef, la Tête de ce corps spirituel qui vit sur la terre. Il possède toute autorité sur son corps et sur chacun de ses membres ; mais Il est aussi la source de la vie du corps et lui dispense sa nourriture spirituelle.
 
 
                        Christ, le commencement
 
            Comme Dieu, créateur, Christ est le premier-né, le commencement de la première création (v. 15). Comme homme et Rédempteur, Il est maintenant présenté comme le premier-né, le commencement de la nouvelle création, la création de Dieu (Apoc. 3 : 14).
            Par une seule parole, la puissance divine du Fils de Dieu avait fait sortir du néant des êtres célestes et terrestres pour les faire habiter les cieux et la terre de la première création. Dans la nouvelle création, Christ a fait sortir ses rachetés du domaine de la mort (morale), pour les introduire dans le lieu de la vie. Mais il fallait pour cela que Jésus, comme homme, traverse la mort (Héb. 2 : 9, 14).
 
           
                        Christ, le Premier-né d'entre les morts
 
            Christ est le premier homme qui soit sorti de la mort pour ne plus jamais la connaître. Il devient le chef d'une nouvelle race d'hommes rachetés, qui appartiennent désormais à un nouveau domaine moral, la nouvelle création (2 Cor. 5 : 17). « Premier-né des morts » (Apoc. 1 : 5), Il est aussi appelé le « Premier-né parmi beaucoup de frères » (Rom. 8 : 29). En lui conférant cette primauté, Dieu veut lui donner la première place en toutes choses. Il est « les prémices, Christ » (1 Cor. 15 : 23).
 
            Après la Pâque (figure de la mort de Christ), Israël célébrait la fête des prémices et de la gerbe tournoyée, le lendemain du sabbat (Lév. 23 : 11), symbole de la résurrection de Christ, au premier jour de la semaine. Il est le premier au milieu de ceux qui sont associés à sa résurrection. Cette compagnie de rachetés est pour Dieu comme « une sorte de prémices de ses créatures » (Jac. 1 : 18).
 
 
                        Christ, l'habitation de la plénitude de la déité
 
            Cette gloire de l'Homme Christ Jésus englobe toutes les autres ; elle forme la base de l'oeuvre de la rédemption, mais elle en introduit aussi les résultats.
            En Christ, homme sur la terre, a été déployé en plénitude - rien ne manque et rien ne peut être ajouté - absolument tout ce qu'est :
                        - Dieu, le Père
                        - Dieu, le Fils
                        - Dieu, le Saint Esprit
 
            De Christ seul, il peut être dit : « Dieu était en Christ » (2 Cor. 5 : 19). En lui seul, s'est réalisée sa propre déclaration : « Dieu ne donne pas l'Esprit avec mesure » (Jean 3 : 34).
            Mais cette plénitude demeure aussi en Lui pour l'éternité, au ciel comme sur la terre (2 : 9). Cette vérité sera reprise plus loin par l'apôtre pour introduire les enseignements pratiques donnés aux chrétiens sur la terre.
  
 
                        Propitiation et réconciliation
 
            Comme plénitude de la déité sur la terre, Christ a opéré, par sa mort, l'oeuvre de la réconciliation, c'est-à-dire le rétablissement de relations avec Dieu, qui avaient été interrompues par le péché. Ainsi, la croix de Christ est le moyen divin de la réconciliation (Rom. 5 : 10 ; 2 Cor. 5 : 18) ; elle s'accomplit à l'égard des choses (v. 20) et à l'égard des personnes, les croyants (v. 21). La première est encore à venir, tandis que la seconde est déjà pour le présent.
 
            Le péché est entré dans les lieux célestes par la révolte de Satan contre Dieu, et sur la terre par la désobéissance d'Adam ; ainsi la gloire de Dieu a été ternie dans la première création. Pour Dieu, désormais, même « les cieux ne sont pas purs à ses yeux » (Job 15 : 15). Les lieux célestes devaient donc être purifiés par un meilleur sacrifice que les sacrifices lévitiques (Héb. 9 : 23). Mais la terre aussi a été souillée par le péché de l'homme (elle n'en est pas coupable) : épines et ronces, bêtes mauvaises et maladies sont le témoin permanent de cet asservissement de toute la création à la servitude du péché (Rom. 8 : 20-22). La dégradation de la nature par l'homme lui-même confirme cette servitude. La délivrance de ce triste état ne pouvait être opérée que par l'oeuvre de Christ. Cette réconciliation est faite, mais ses effets réels sont encore à venir.
 
            Les lieux célestes seront débarrassés de la présence du mal lorsque Satan et les anges déchus en seront chassés à l'issue d'un terrible combat (Apoc. 12 : 8). Désormais, ils n'en auront plus jamais l'accès. Mais la terre sera aussi délivrée du joug du péché pendant le règne millénaire de Christ, alors que Satan sera lié dans l'abîme. A la fin du temps, Christ remettra entre les mains de son Père une création en ordre, avant qu'elle ne soit remplacée par de nouveaux cieux et une nouvelle terre. Toutes ces bénédictions sont selon le bon plaisir de la déité qui habite en Christ ; elles sont rendues possibles par sa mort.
 
            La réconciliation de la création avec Dieu inclut donc les choses qui sont sur la terre et celles qui sont dans les cieux. Il n'est pas question ici de ce qui est « au-dessous de la terre » (Apoc. 5 : 13). Les perdus ne sont pas réconciliés ; mais les êtres infernaux, éternellement éloignés de Dieu, jugés sans espoir de réconciliation, devront se prosterner devant le nom de Jésus.
 
 
                        La paix par le sang de la croix (de Christ)
 
 
            La paix est faite et Dieu est rendu favorable à l'homme. Sa justice est « envers tous » (Rom. 3 : 22a) : elle est offerte à tous les hommes. Mais elle est seulement « sur tous ceux qui croient » (v. 22b) : seuls ceux qui saisissent la grâce de Dieu par le moyen de la foi la reçoivent.
 
            La propitiation est donc l'oeuvre qui a été faite entre Christ et Dieu et selon laquelle Dieu peut recevoir en justice tout homme qui vient à Lui. L'expiation (ou substitution) est, au contraire, l'oeuvre accomplie entre Christ et les croyants. Soigneusement distinguées par l'Ecriture, la propitiation et la substitution présentent toutefois deux aspects complémentaires d'une même offrande, celle de Christ à la croix.
 
            Pour nous qui croyons, Christ est notre paix et, par lui, nous avons la paix avec Dieu (Eph. 2 : 14 ; Rom. 5 : 1).
 
 
                                  
                                                    Extrait de « Sondez les Ecritures » vol. 9                                         
(A suivre)