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Les péchés de Jéroboam et leurs conséquences durables sur le peuple d'Israël
« Un seul pécheur détruit beaucoup de bien » (Ecc. 9 : 18).
 

            En parcourant l'histoire des rois d'Israël (des dix tribus), nous sommes frappés de voir l'écrivain inspiré reprocher à la plupart d'entre eux de ne pas s'être détournés des péchés de Jéroboam, par lesquels il avait fait pécher Israël. Ces rois avaient pourtant commis par ailleurs beaucoup d'autres péchés. Pourquoi donc ce mal est-il ainsi mis en exergue, en quoi consistait-il ? Rappelons brièvement comment s'est produite cette transgression, aux conséquences si graves et si durables.
 
L'infidélité de Salomon et le déclin de la fin de son règne :
            Au temps de sa vieillesse, un terrible déclin se produit chez Salomon. Il ne sert plus l'Eternel comme David son père et il fait ce qui était mauvais à ses yeux. Pourtant, il avait eu à sa disposition les avertissements de la Parole de Dieu (Deut. 17 : 18-20). Mais chose à peine croyable, après un si beau commencement, il désobéit ouvertement. Ses nombreuses femmes étrangères, auxquelles il s'est attaché par amour, détournent finalement son coeur après d'autres dieux ! Il bâtira même des hauts lieux dédiés à trois affreuses idoles, Astoreth, Moloc et Kemosh (1 Rois 11 : 6-10) !
            Dans sa jeunesse, au moment de la dédicace du temple, il avait demandé à Dieu de pardonner à son peuple, s'il revenait à lui de tout son coeur (1 Rois 8 : 48). Mais maintenant on ne voit pas chez lui, hélas, le moindre signe de repentance ! Pour chercher à toucher sa conscience, Dieu suscite contre lui des adversaires qui troublent la tranquillité du peuple d'Israël et de son roi (Prov. 16 : 7). Ce sera d'abord Hadad l'Edomite, de la semence royale d'Edom, un peuple constamment ennemi d'Israël. Ensuite, l'Eternel envoie un autre adversaire, Rezon, qui régnera plus tard sur la Syrie. Enfin, ce sera Jéroboam, dont nous désirons parler ici (1 Rois 11 : 14, 23, 26). Il lèvera sa main contre Salomon, au moment où celui-ci bâtissait Millo. Le roi remarque Jéroboam, qui était un homme fort et vaillant, et il le prépose sur tout le travail de la maison de Joseph (1 Rois 11 : 27-28).
 
 
L'avertissement de l'Eternel à Jéroboam, par le prophète Akhija :
            Jéroboam sort ensuite de Jérusalem et rencontre inopinément et sans témoin le prophète Akhija. Ce dernier se saisit de son manteau neuf, le déchire en douze morceaux. Il en donne dix à Jéroboam et lui annonce que Dieu a décidé de lui donner le royaume : « Tu règneras sur tout ce que ton coeur désire ». Dieu a fait comprendre à Akhija que Jéroboam aspirait secrètement à dominer sur ses frères (1 Rois 11 : 37). Israël va être arraché à Salomon ou plutôt à sa descendance. Dieu laissera toutefois une tribu à sa maison, à cause de son serviteur David (Ps. 89 : 35-36) et de Jérusalem, la ville sur laquelle il avait fixé son choix souverain, d'entre toutes les tribus d'Israël (1 Rois 11 : 32) !
            Après avoir ainsi rappelé à Jéroboam la place que Jérusalem gardait dans son coeur, l'Eternel lui précise les motifs qui l'ont amené à exercer un si terrible jugement : Israël a abandonné l'Eternel et il sert des idoles dont les noms sont énumérés (1 Rois 11 : 33). Tout ici était donc de nature à avertir cet homme (Ezé. 33 : 4-5) ! Dieu lui promettait en outre de lui bâtir une maison stable, comme celle de David, s'il écoutait tout ce qu'il lui commandait (1 Rois 11 : 38). Mais il n'y a aucune réponse du côté de Jéroboam !
            Salomon comprend brusquement le danger que Jéroboam représente et il cherche à le faire mourir ; alors ce dernier s'enfuit en Egypte (1 Rois 11 : 40). Cette haine de Salomon est le dernier acte, rapporté par l'Ecriture au sujet de ce roi, avant sa mort !
 
 
Jéroboam roi sur Israël, après la division du royaume :
            Seul fils de Salomon dont l'Ecriture donne le nom (1 Chr. 3 : 10), Roboam, le fils de Naama, une Ammonite, va succéder à Salomon. Mais cet héritier légitime du trône fait le mal et n'applique pas son coeur à rechercher l'Eternel (2 Chr. 12 : 14). Le peuple, conduit par Jéroboam revenu d'Egypte, se rend à Sichem pour établir Roboam comme roi. Mais d'abord ils réclament que le dur service, le joug pesant que Salomon avait placé sur eux, soit allégé. Roboam leur impose trois jours d'attente avant de donner sa réponse. ll tient conseil avec les vieillards qui lui conseillent de servir son peuple et de lui parler avec douceur (Prov. 15 : 1 ; 29 : 7 ; 20 : 28) ! Mais Roboam préfère écouter les jeunes gens qui ont grandi avec lui. Ceux-ci lui inspirent une réponse orgueilleuse, pleine de dureté (1 Rois 12 : 14 ; Prov. 29 : 8, 23).
            Très irrité, le peuple déclare alors : « Quelle part avons-nous en David ? Et nous n'avons pas d'héritage dans le fils d'Isaï. A tes tentes, Israël ! Maintenant, David, regarde à ta maison ! » (1 Rois 12 : 16). Roboam, malgré tout, croit encore pouvoir leur envoyer Adoram, lequel, depuis le temps de David, était préposé pour lever les impôts ! Mais ce dernier est lapidé et il meurt, tandis que Roboam doit s'enfuir en toute hâte ! Une tragique division du royaume est alors définitivement consommée ! Salomon s'était demandé si l'homme qui viendrait après lui et auquel il laisserait tout son travail serait un sage ou à un sot (Ecc. 2 : 18-19) ? La réponse est tristement évidente : trois jours ont suffi à Roboam pour se montrer dépourvu de discernement et de sagesse.
            Alors sans plus attendre, le peuple établit Jéroboam roi sur Israël. Tout à fait disposé à accepter cet honneur, Jéroboam bâtit Sichem, un lieu très agréable, qui permet de mener une vie confortable, et il y habite (1 Rois 12 : 20, 25).
            Quant à Roboam, il n'a plus sous ses ordres que Juda et Benjamin ; mais bientôt les sacrificateurs de la tribu de Lévi le rejoindront (2 Chr. 11 : 13-14). Il rassemble une grande armée, encadrée par des hommes d'élite, pour faire la guerre à la maison d'Israël. Il espère encore l'obliger à revenir vers lui ! Mais Dieu envoie Shemahia, un homme de Dieu, qui avertit le « roi de Juda » (comme Dieu lui-même l'appelle) et toute sa maison, de ne pas faire la guerre à leurs frères ! L'Eternel confirme ce qu'il avait déjà montré précédemment : « C'est de par moi que cette chose a eu lieu » (1 Rois 12 : 15, 24). Cette courte phrase arrête la guerre civile qui se préparait ; cette fois, Roboam et Juda écoutent la parole de l'Eternel et s'en retournent ! Si une difficulté, un empêchement viennent contrarier nos projets, prêtons l'oreille ! Souvent, si nous écoutons attentivement, nous entendrons la voix divine nous parler de la même manière et nous devrons alors nous soumettre à ce qui émane de la volonté de Dieu.
 
 
Le règne de Jéroboam :
            Jéroboam va régner sur Israël pendant 22 ans. Il est toujours parlé de lui comme de celui qui a fait pécher Israël (1 Rois 14 : 16 ; 15 : 26, 34 ; 16 : 26 et de nombreux autres passages). Il détourne violemment le peuple de suivre l'Eternel. Il leur fait commettre un grand péché, dont ils se rendront coupables jusqu'au moment où ils seront envoyés en exil sur la terre de l'Assyrie (2 Rois 17 : 21-22), deux cent cinquante ans plus tard environ !
            Très rapidement, ce nouveau roi montre qu'il n'a aucun désir de plaire à Dieu, ni aucune foi pour s'appuyer sur ses promesses. « Il dit en son coeur : Maintenant le royaume retournera à la maison de David » (1 Rois. 12 : 26).
            « Toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire » : l'Eternel savait que Jéroboam avait « un méchant coeur d'incrédulité » et c'est ce qu'il nous révèle (Héb. 3 : 12 ; 4 : 12-13) ! Il dévoile le raisonnement caché dans le coeur de cet homme : « Si ce peuple monte pour offrir des sacrifices dans la maison de l'Eternel à Jérusalem, le coeur de ce peuple retournera à son seigneur, à Roboam, roi de Juda, et ils me tueront » (1 Rois 12 : 27) ! « Comme il a pensé dans son âme, tel il est » (Prov. 23 : 7). Il n'a confiance ni en Dieu, ni en personne. Il ressemble à Saül qui, s'étant éloigné de l'Eternel, en venait à se méfier de tout son entourage (1 Sam. 22 : 8). Laissant Dieu de côté, Jéroboam réalise que son maintien sur le trône est exposé à de sérieux dangers ; il n'est après tout, pour une grande partie du peuple, qu'un usurpateur de cette position en Israël. Pour un incrédule comme Jéroboam, de telles pensées sont tout à fait judicieuses.
            Pourtant le roi savait que tout homme du peuple d'Israël était tenu de paraître devant l'Eternel son Dieu trois fois l'an, au lieu qu'il avait choisi, et ce lieu alors était Jérusalem (Deut. 16 : 16) ! Il n'ignorait probablement pas non plus que Dieu avait même promis que l'ennemi ne désirerait pas le pays au moment où les adorateurs seraient à Jérusalem. Il montrait ainsi le prix qu'il attachait à l'obéissance de son peuple (Ex. 34 : 24) !
            Avec cela, ce roi estimait sans doute, comme tant d'autres l'on fait, que la religion est l'opium du peuple, et qu'il faut savoir, sans y croire, laisser une place aux vieilles traditions. Aussi, après avoir pris conseil, on ne sait de qui, mais certainement pas auprès d'hommes pieux, il conçoit un plan qui sera, hélas, couronné de succès. Il fait deux veaux d'or - Aaron fait école - et les place habilement, l'un au nord, à Dan, et l'autre au sud, à Béthel ; cette ville vivait encore sur une réputation religieuse désormais usurpée. Elle n'était qu'à une vingtaine de kilomètres au nord de Jérusalem (1 Rois 12 : 30) ! Elle sera ultérieurement prise par le roi Abija de Juda (2 Chr. 13 : 19).
            L'homme est inexcusable quand il rejette le témoignage de la création et change la gloire du Dieu incorruptible en la ressemblance de l'image d'un homme corruptible, et d'oiseaux et de quadrupèdes et de reptiles (Rom. 1 : 19-23). C'est pourtant ce que Jéroboam n'hésite pas à faire, lui qui appartenait à cette nation des « Israélites, auxquels sont l'adoption, et la gloire, et les alliances, et le don de la loi, et le service divin, et les promesses, auxquels sont les pères, et desquels, selon la chair, est issu le Christ » (Rom  9 : 4-5). Combien grande était sa responsabilité !
            Il ne lui reste plus qu'à venir dire au peuple : « C'est trop pour vous de monter à Jérusalem ; voici tes dieux, Israël, qui t'ont fait monter du pays d'Egypte » ! (1 Rois 12 : 28). Ce que nous disons ou faisons a souvent un effet beaucoup plus grand que nous pensons, en particulier si l'on occupe une place d'autorité. C'était, hélas, parler selon le désir du coeur du peuple : il voulait avoir une religion qui convienne à la chair. Pourtant les idoles sont vraiment le culte des démons. Les choses que les nations sacrifient aux idoles, elles les sacrifient aux démons (1 Cor. 10 : 20).
            « Cela devint un péché, et le peuple alla devant l'un des veaux jusqu'à Dan » (1 Rois 12 : 30). Le culte à l'Eternel supposait - et suppose toujours - un engagement total qui ne correspond pas à notre désir naturel ! Nous n'avons pas, hélas, à chercher longtemps ici un enseignement pour nos âmes. Nous passons souvent avec indifférence, voire avec ennui à côté de tant de témoignages de la grâce de Dieu ! Quelle place laissons-nous vraiment aux droits de Dieu et à son amour, à commencer par la croix où il donna son Fils pour nous ? 
            « Et Jéroboam fit une maison de hauts lieux et établit des sacrificateurs d'entre toutes les classes du peuple, lesquels n'étaient pas des fils de Lévi » (1 Rois. 12 : 31). Quiconque venait avec un jeune taureau et sept béliers, pour être consacré, devenait sacrificateur de ce qui n'est pas Dieu (1 Chr. 13 : 9) ! Ils sacrifiaient à Béthel, l'endroit exact où Jacob avait reconnu : « Ce n'est autre chose que la maison de Dieu, et c'est ici la porte des cieux » ! (Gen. 28 : 17). Béthel devient le centre de l'idolâtrie. Le Nouveau Testament décrit l'assemblée locale comme « la maison de Dieu, qui est l'assemblée du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la vérité » (1 Tim. 3 : 15). Mais toutes sortes de désordres peuvent surgir si Christ cesse d'être le centre de rassemblement de son peuple. 
            Les lévites repoussés par Jéroboam et ses fils de la sacrificature de l'Eternel, refusent de se joindre à une adoration blasphématoire : ils abandonnent leurs banlieues et leurs possessions et se réfugient en Juda (2 Chr. 11 : 13-14). C'était pour le peuple d'Israël une perte incalculable ; par contre, Juda est fortifié. Répartis normalement sur tout le territoire, les Lévites étaient jusqu'alors occupés à enseigner les ordonnances et la loi au peuple (Deut. 33 : 10). Mais ils refusèrent de s'associer à l'iniquité, imités par tous ceux qui dans les dix tribus mettaient leur coeur à rechercher l'Eternel, le Dieu d'Israël. Eux aussi vinrent à Jérusalem pour sacrifier (1 Chr. 11 : 16) ! Combien de chrétiens ont dû et doivent encore abandonner leurs biens par fidélité au Seigneur (Héb. 10 : 34) !
            Jéroboam établit aussi une fête au huitième mois, « le mois qu'il avait imaginé dans son propre coeur » (1 Rois 12 : 33 ; Nom. 15 : 39). Sans doute cette fête était-elle supposée remplacer la fête des tabernacles qui, elle, avait lieu au septième mois ? Que de pratiques et de coutumes au milieu de la chrétienté ont été imaginées par le coeur de l'homme et instaurées sans aucun fondement scripturaire !
            Déjà, après avoir formé avec un ciseau l'or pour en faire le premier veau d'or dans le désert, Aaron avait osé crier: « Demain, une fête à l'Eternel ! » Et le lendemain, ils s'étaient levés de bonne heure, avaient offert des holocaustes et des sacrifices et bientôt, on avait pu voir le peuple devenu idolâtre s'asseoir pour manger et pour boire, et bientôt se lever pour se divertir (Ex. 32 : 5-6 ; 1 Cor. 10 : 7) ! 
            Désormais ici aussi, les fils d'Israël ont à disposition un cadre religieux auquel la plupart vont s'habituer aisément : des autels, des sacrificateurs et surtout des fêtes ! La plupart d'entre eux ne semblent même pas mal à l'aise d'accepter que ces deux veaux, sortis de la main des orfèvres, soient présentés par ce roi comme les dieux qui les auraient fait monter d'Egypte ! « Pécher et accomplir ses devoirs religieux, on voit souvent ces deux choses aller ensemble. Quand la puissance de la piété est absente, le contact avec les choses saintes n'en est que plus dangereux » (JND).
            Jéroboam fait un pas de plus : il offre lui-même sur l'autel, faisant fumer l'encens (1 Rois 12 : 33) ! Alors un homme de Dieu vient de Juda, par la parole de l'Eternel, à Béthel, au moment où justement le roi officie près de l'autel, et il crie contre l'autel ! Un fils va naître à la maison de David : son nom sera Josias et il offrira sur cet autel les ossements de ces sacrificateurs des hauts lieux (1 Rois 13 : 2) ! Dans cette remarquable prophétie, le nom d'un homme est révélé 300 ans avant sa naissance, comme il le sera aussi pour Cyrus (Es. 44 28 ; 45 : 1) et le Seigneur lui-même (Es. 7 : 14).
            L'homme de Dieu donne un signe que c'est bien l'Eternel a parlé : l'autel va se fendre, et la cendre qui est dessus se répandre (1 Rois 13 : 3). Follement, Jéroboam s'écrie, en étendant sa main : « Saisissez-le ! ». Mais Dieu a dit : « Ne faites pas de mal à mes prophètes » (Ps. 105 : 15). La main, étendue par le roi contre l'homme de Dieu, sèche : il ne peut la ramener à lui ! Sa force ne lui est rendue que sur l'intercession du prophète. Ici aussi, le Seigneur donne à connaître qu'il n'a pas oublié la maison de David au milieu de tout ce mal. C'est en elle que se trouvera « le réparateur des brèches » (Es. 58 : 12), et le juge de l'iniquité chez ceux qui l'ont faite.
            Dieu a fait briller sa grâce en redonnant à Jéroboam l'usage de sa main. Il nous bénit selon ce qu'il est, mais jamais selon ce que nous sommes. Pourtant les manifestations successives de la colère et des compassions divines laissent Jéroboam sans excuse. Sans repentance, il pèche volontairement. C'était son coeur, plutôt que sa main, qui avait un besoin urgent de guérison !
             Pourtant, « après cela, Jéroboam ne revint pas de sa mauvaise voie… » ; ce fut aux yeux de Dieu un très grand péché (1 Rois 13 : 33-34). Mais une fois encore, Dieu cherche à l'arrêter dans sa mauvaise voie. « Ce n'est pas volontiers qu'il afflige et contriste les fils des hommes…Recherchons nos voies, et scrutons-les, et retournons jusqu'à l'Eternel » (Lam. 3 : 33, 40). « En ce temps-là, Abija, fils de Jéroboam, fut malade » (1 Rois 14 : 1). Alors le roi dans son désarroi se souvient d'Akhija, le prophète, qui lui avait annoncé longtemps avant qu'il deviendrait roi sur ce peuple. C'est seulement par un calcul politique plein d'hypocrisie qu'il a instauré tout ce culte idolâtre et égaré tout son peuple. A-t-il donc fait un retour sur lui-même ? Hélas non ! La fraude dont il use, de connivence avec sa femme qui se déguise, prouve qu'aucune vraie humiliation n'est produite dans son coeur. Mais quelle nouvelle folie de sa part ! Dieu lui-même avertit son serviteur Akhija, dont les yeux sont devenus fixes à cause de l'âge, de l'identité réelle de la visiteuse qui va se présenter.
            Akhija lui dit : « Entre, femme de Jéroboam, pourquoi feins-tu d'être une autre ? Or je suis envoyé vers toi pour t'annoncer des choses dures » (1 Rois 14 : 6). L'enfant va mourir au moment où la malheureuse mère entre dans la ville. L'Eternel rappelle combien il a voulu bénir Jéroboam, mais celui-ci a fait ce qui est mauvais plus que tous ceux qui ont été avant lui. « Tu t'es fait d'autres dieux…tu m'as jeté derrière ton dos » (1 Rois 14 : 9). L'Eternel a parlé : tous les hommes seront retranchés de la maison de Jéroboam… et Israël aussi sera frappé « comme quand le roseau est agité dans les eaux ». Il sera arraché de sa bonne terre et dispersé au-delà du fleuve, « parce qu'ils ont fait des ashères, provoquant l'Eternel à la colère » (1 Rois 14 : 10-11, 15 ; 2 Rois 17 : 6). Tout ceci sera la conséquence « des péchés de Jéroboam qu'il a commis et par lesquels il a fait pécher Israël ». De telles paroles nous font frissonner (1 Rois 14 : 16) !
            Mais que convient-il de comprendre quant aux voies de Dieu touchant ce cher enfant, Abija ? Le nom d'Abija signifie : l'Eternel est mon père. A son sujet, Dieu déclare que lui seul dans cette famille entrera dans un sépulcre, car « en lui seul, dans la maison de Jéroboam, a été trouvé quelque chose d'agréable à l'Eternel, le Dieu d'Israël » (1 Rois 14 : 13). Combien la fidélité de cet enfant, telle une lampe dans un lieu obscur, était précieuse aux yeux de l'Eternel ! Quel « jardin clos » aux fruits exquis pour le coeur de Dieu ! Alors Il y est descendu pour « cueillir des lis » (Cant. 4 : 12-13 ; 6 : 2). Pourquoi Dieu n'a-t-il pas justement laissé vivre Abija ? Il a voulu le retirer d'un aussi mauvais milieu et le prendre auprès de lui, sort incomparablement meilleur ! Son Père céleste l'a appelé à la maison. C'est l'exemple d'un juste recueilli de devant le mal (Es. 57 : 1) ! Déjà, en ces jours, était trouvé un de « ces petits qui croient en moi » (Matt. 18 : 6).
 
 
Le déclin et la mort de Jéroboam :
            Le jugement prononcé sur Jéroboam va s'accomplir. Le récit des faits se trouve dans 2 Chroniques 13 : 1-20. Abija, le fils de Roboam, accède au trône de Juda et bientôt de grandes armées sont prêtes à s'affronter. Israël aligne exactement deux fois plus de combattants. Mais le nombre n'est pas toujours synonyme de victoire. La bataille est à l'Eternel et cette fois, il va donner la victoire à Juda. Abija avertit Israël : « Ne faites pas la guerre contre l'Eternel, le Dieu de vos pères ; car vous ne réussirez pas » (2 Chr. 13 : 12). Jéroboam, toujours habile, « fait prendre un détour à une embuscade » (v. 13) pour surprendre Juda. Dans leur détresse, les hommes de l'armée de Juda crient à Dieu dans la bataille, tandis que les sacrificateurs font sonner les trompettes. C'est alors que « Dieu frappa Jéroboam et tout Israël devant Abija et Juda ». « Jéroboam n'eut plus de force durant les jours d'Abija ; et finalement l'Eternel le frappa et il mourut » (2 Chr. 13 : 20).
 
 
Les reproches adressés par Dieu à ceux qui ont marché dans les péchés de Jéroboam :
            Il est frappant de lire les reproches que Dieu adresse à chacun des rois qui ont succédé à Jéroboam et qui ont marché « dans ses péchés » (1 Rois 15 : 3). Chacun est considéré comme pleinement responsable d'avoir laissé subsister ces veaux d'or et ces hauts lieux, empêchant les Israélites de retourner pratiquer le culte à Jérusalem, où Dieu avait fait habiter son nom. Ces rois qui s'adonnaient, eux-aussi, au culte des faux dieux pouvaient-ils en être excusés par ce que l'Ecriture révèle : « et aussi il y avait de bonnes choses en Juda » (2 Chr. 12 : 12) ? Nous ne le pensons pas : « chacun rendra compte pour lui-même à Dieu » (Rom. 14 : 12).
            Aujourd'hui aussi, des chrétiens que l'on cherche à rendre attentifs à leur responsabilité d'obéir à la Parole de Dieu, disent parfois : Ces chrétiens qui déclarent vouloir tenir ferme les vérités relatives à l'Assemblée et qui insistent sur la nécessité de se séparer du mal doctrinal et moral, ont-ils une conduite meilleure que la nôtre ? Le Seigneur prend connaissance de la marche de chacun des siens, où qu'ils se trouvent. Et à quiconque il a été beaucoup donné, il sera beaucoup redemandé ! Dieu mettra en lumière les conseils cachés des coeurs et chacun recevra sa louange de la part de Dieu (1 Cor. 4 : 5).
            Que celui qui appartient au peuple de Dieu recherche avec soin la volonté du Seigneur révélée dans sa Parole et s'attache humblement à la mettre en pratique. Suivant l'exemple des premiers chrétiens, persévérons dans la doctrine et la communion des apôtres, dans la fraction du pain et les prières (Act. 2 : 42). Bien des enseignements ont été pratiquement abandonnés au fil des siècles, et la chrétienté est dans un état de confusion humiliant. En sommes-nous vraiment affligés ? On devient si vite indifférent et superficiel : le service du Seigneur devient pesant et nous paraît trop difficile… Demandons instamment au Seigneur de raviver notre amour pour lui : alors ses commandements ne nous seront pas pénibles (1 Jean 5 : 3) mais précieux !
 
                                                                                              Ph.L. 22.3.06