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  NOTES SUR L'EPITRE AUX ROMAINS (10)


ROMAINS : chapitre 10

              1 – Christ, « la fin de la Loi pour justice à quiconque croit » : v. 1-13
              2 – L'évangile, bonne nouvelle pour Israël et les nations : v. 14-21


1 – Christ, « la fin de la Loi pour justice à quiconque croit » : v. 1-13


           
1.1 : Une seule justice compte : celle de Christ

                       
En s'adressant à ses frères dans la foi, l'apôtre Paul laisse à nouveau parler son coeur comme il l'avait déjà fait au début du chapitre 9 ; il rappelle sa supplication pour ses frères israélites, « ses parents selon la chair ». Il prie pour qu'ils soient sauvés.
                        Il est remarquable de voir cette sollicitude de l'apôtre qui ne se lasse pas de faire monter vers Dieu des prières et des supplications. Il était étreint par l'amour du Christ (2 Cor. 5 : 14, 20), et en cela il nous laisse un exemple. C'est bien la volonté de Dieu que tous les hommes soient sauvés. Appliquons-nous donc à prier pour tous les hommes (1 Tim. 2 : 1-4), mais certainement d'abord pour nos parents, nos proches.

                        Les Juifs avaient du zèle pour Dieu, mais ils avaient crucifié leur Messie. Beaucoup d'hommes ont aussi du zèle pour Dieu, mais ils ne le connaissent pas vraiment. En disant cela, Paul savait de quoi il parlait, parce que lui-même avait persécuté les chrétiens avec beaucoup de zèle sans savoir qu'en agissant ainsi, il s'opposait à Dieu ; en réalité, c'était Jésus qu'il persécutait ! Il « ravageait l'assemblée » (Act. 8 : 3) en la persécutant « outre mesure » (Gal. 1 : 13). « Je suis Jésus que tu persécutes », devra-t-il entendre de la bouche même du Seigneur (Act. 9 : 6). Avoir du zèle et même du coeur pour Dieu ne suffit pas. On peut errer par ignorance et se tromper lourdement parce qu'on suit ses propres pensées, ou celles qui nous plaisent, plutôt que d'écouter ce que Dieu dit. Ainsi, bien des hommes s'appuient sur leur propre justice plutôt que sur la justice de Dieu, ne cherchant pas à se soumettre à Dieu. Combien il est important de se laisser instruire par la Parole de Dieu et non par les paroles des hommes. « Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et parfaitement préparé pour toute bonne oeuvre » (2 Tim. 3 : 16-17).

                        Le défaut de connaissance dans les choses de Dieu est grave. Le prophète Osée déclarait de la part de l'Eternel : « Mon peuple est détruit faute de connaissance » (4 : 6). Le Seigneur Jésus disait à ses détracteurs : « Vous êtes dans l'erreur, vous ne connaissez pas les Ecritures » (Matt. 22 : 29). L'apôtre Pierre souligne encore ce danger pour les ignorants et les mal affermis qui tordent le sens des Ecritures, « pour leur propre destruction » (2 Pier. 3 : 16). Aussi avons-nous besoin de faire attention à ne pas chercher la connaissance pour meubler notre intelligence ; toutefois nous ne devons pas négliger de nous nourrir de la Parole personnellement chaque jour. Ayons le désir de le faire avec un coeur engagé pour le Seigneur, afin d'apprendre de Lui. Et n'oublions pas que nous avons en nous le Saint Esprit. C'est lui qui sonde les choses profondes de Dieu (1 Cor. 2 : 10) et qui a été donné pour nous conduire dans toute la vérité (Jean 16 : 13).
                        « Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie ? Ce sera en y prenant garde selon ta parole » (Ps. 119 : 9).
                        « Ta parole est une lampe à mon pied, et une lumière à mon sentier » (Ps. 119 : 105).


            1.2 : La parole de la foi pour tous

                        Nous avons déjà remarqué que l'apôtre Paul connaissait les Ecritures ; il les cite constamment. Ce ne sont pas ses propres pensées qu'il donne, mais celles de Dieu. Apprenons nous aussi à rechercher ensemble ce que dit la Parole, laissons-nous sonder et instruire par elle pour nous y soumettre et y conformer nos voies.
                        Chercher un chemin vers Dieu sur le principe des bonnes oeuvres est voué à l'échec. Personne n'a jamais pu accomplir la loi divine, et le Seigneur disait même que si l'on faillit sur un seul commandement, on est coupable sur tous. Seul Jésus a accompli parfaitement toute la Loi. Mais en même temps, Il est ainsi devenu lui-même « la fin de la loi pour justice à quiconque croit » (v. 4) de sorte que c'est sur le Seigneur que le croyant se repose, sachant, par la foi, qu'il est au bénéfice de la justice de Christ.
                        Quelle grâce que Dieu nous ait fait connaître son amour en Jésus. Dieu n'est pas resté loin de nous. Il s'est approché et Il est descendu vers nous ; Il a voulu se révéler dans la personne de son Fils bien-aimé (Jean 1 : 14, 18).
                        La connaissance, celle de la Parole, est nécessaire : elle seule nous donne la pensée de Dieu. Et si nous la connaissons, nous sommes responsables de nous y soumettre. Mais connaître la Parole et ne pas y croire, ni obéir est une position terrible ! « Qui croit au Fils a la vie éternelle ; mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean 3 : 36).

                        La question du verset 6 : « Qui montera au ciel ? », faisant allusion également à celle d'Ephésiens 4 : 9, est une question prétentieuse. Satan voulait occuper la première place dans le ciel, mais le Seigneur Jésus, Lui, « n'a pas regardé… d'être égal à Dieu, mais s'est anéanti lui-même » (Phil. 2 : 6-7). Il est venu sur la terre pour chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Les hommes voudraient aussi sonder les mystères de l'abîme, occupation terrible ; le Seigneur est venu pour nous en délivrer.

                        « La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton coeur…. » (v. 8). Aujourd'hui encore Dieu se révèle à nous dans sa Parole, si nous avons une oreille attentive pour écouter et un coeur disposé à recevoir. Alors un témoignage peut être rendu parce que « de l'abondance du coeur, la bouche parle » (Matt. 12 : 34). Dieu seul connaît ce qui est au fond de notre coeur.La parole de Dieu discerne « les pensées et les intentions du coeur » (Héb. 4 : 12), mais c'est de notre bouche que nous pouvons rendre un témoignage devant les hommes.
                        Ce verset 8 fait référence à Deutéronome 30 : 14-20 : « …la parole est très-près de toi, dans ta bouche et dans ton coeur, pour la pratiquer… Choisis la vie, afin que tu vives… en aimant l'Eternel ton Dieu, en écoutant sa voix, et en t'attachant à lui ; car c'est là ta vie… ». Si nous avons la parole près de nous, c'est bien pour l'écouter d'abord, puis la mettre en pratique et apprendre à aimer notre Dieu en nous attachant à Lui. C'est premièrement notre responsabilité personnelle de le faire, et non pas de l'attendre des autres ! Toutefois, nous risquons aussi d'avoir des pensées personnelles sur les Ecritures, ou de nous en servir pour attirer des âmes après nous, ou même de nous laisser égarer par de fausses doctrines. C'est pourquoi nous avons besoin d'être soumis les uns aux autres dans la crainte de Christ et de nous aider en nous exhortant l'un l'autre. Le livre des Juges nous donne l'exemple d'un temps bien triste « où chacun faisait ce qui était bon à ses yeux » (Jug. 17 : 6 ; 21 : 25). Combien il est important dans notre vie personnelle et pour la vie d'assemblée locale, de réaliser une marche collective dans la droiture et la soumission les uns aux autres.

                        « Si tu écoutes… si tu n'écoutes pas… » (Deut. 28 : 1, 15). La bénédiction que Dieu accordait au peuple d'Israël était conditionnelle : elle dépendait de son obéissance aux commandements divins. Mais personne n'a pu se soumettre aux exigences de la loi divine, et le constat que Dieu fait est le même pour tous les hommes : « Il n'y a pas de différence, car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (3 : 23). Mais sous la grâce, nous trouvons alors une nouvelle fois cette expression déjà écrite par Esaïe le prophète : « Quiconque croit en lui ne sera pas confus. Car il n'y a pas de différence… le même Seigneur de tous étant riche envers tous ceux qui l'invoquent… » (v. 11-12). D'un côté, la justice qui vient de la Loi, de l'autre la justice de Dieu pleinement accomplie en Christ et reçue par la foi.


2 – L'évangile, bonne nouvelle pour Israël et les nations : v. 14-21

            2. 1 : La prédication de l'évangile

                        Celui qu'il faut invoquer pour être sauvé, c'est justement Celui qui est venu vers nous pour nous apporter cette bonne nouvelle du salut. La citation, au verset 15, du prophète Esaïe est tout à fait remarquable : le prophète parlait en effet de quelqu'un qui allait venir, de « celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui annonce la paix… » (Es. 52 : 7), Jésus, l'Agneau de Dieu dont le chapitre suivant nous parle d'une façon si touchante. Mais ici il s'agit de ceux qui sont envoyés, « de ceux qui annoncent la paix, de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles », c'est-à-dire qui maintenant ont cru et annoncent l'évangile.
                        Ceux qui sont envoyés, ce sont ceux uniquement que le Seigneur appelle et envoie. En même temps, il faut être prêt à obéir à cet appel du Seigneur. Esaïe nous en donne un très bel exemple personnel. Dans la présence de la gloire de Dieu, il est d'abord saisi par la sainteté de Dieu et tombe à terre. Mais la grâce le relève. Alors, à l'appel de Dieu : « Qui enverrai-je, et qui ira pour nous ? », il va pouvoir répondre : « Me voici, envoie-moi » (Es. 6 : 8). De même, Saul de Tarse a été arrêté sur le chemin de Damas par le Seigneur Jésus lui-même. Il pourra alors aller prêcher l'évangile ayant été saisi par l'amour du Christ.
                        Que notre coeur soit aussi engagé vraiment pour notre Seigneur et Sauveur. Qu'étreints par son amour pour parler de Lui, nous soyons ces porteurs de bonnes nouvelles !


            2.2 : « La foi vient de ce qu'on entend »

                        Pour entrer en relation avec Dieu, la foi est nécessaire. Il faut que la prédication de l'évangile ait pour base la Parole de Dieu. Ainsi, l'homme peut découvrir ce qu'il est et ce que Dieu est ; il apprend ensuite ce qu'Il a fait pour le sauver.
                        Paul pose deux questions (v. 18-19 :
                             - N'auraient-ils pas entendu ?
                             - Israël n'aurait-il pas compris ?
auxquelles il répond ensuite :
 
                             * La Parole de Dieu n'était pas encore parvenue aux païens par la prédication : Dieu ne leur a-t-il pas parlé aussi ? « Bien sûr que si ! » (v. 18), répond l'apôtre. Il cite alors le Psaume 19 pour montrer que Dieu peut être vu dans la création ; c'est un témoignage qui ne se limite pas à Israël, mais qui est accessible à tous.
                             * « Israël n'aurait-il pas compris ? » (v.19a). Israël pouvait-il savoir que Dieu désirait se révéler également aux nations ? La difficulté à accepter que les nations soient bénies, elles aussi, est compréhensible, explique Paul. Moïse voulait exciter les Israélites à la jalousie afin qu'ils se tournent à nouveau vers Dieu (v. 19b ; Deut. 32 : 21). Le fait d'entendre dire par Esaïe que Dieu se tournait vers un autre peuple s'opposait directement à l'orgueil national d'Israël (v. 20 ; Es. 65 : 1).


            2.3 : Le rejet de la prédication

                        Avec quelle douleur Dieu lui-même doit dire à son peuple : « Tout le long du jour, j'ai étendu mes mains vers un peuple désobéissant et contredisant » ! (v. 21 ; Es. 65 : 2). Israël s'est détourné de Dieu et il a rompu son alliance avec Lui. Dieu a dû le mettre de côté, mais ce rejet n'est que partiel et temporaire, comme va le montrer le chapitre suivant. 
                        « Dieu aurait-il rejeté son peuple ? Absolument pas ! ...Actuellement... subsiste un reste selon l'élection de la grâce » (12 : 1, 5).