bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :
 
COURTE ETUDE SUR LA VENUE DU SEIGNEUR (4)
 
 
 
 
3 - L'ATTENTE DU SEIGNEUR
 
            Il ne suffit pas de connaître - plus ou moins bien ce que la prophétie dit de la venue du Seigneur ! Il faut avant tout que ces vérités aient un effet pratique sur nos coeurs et sur notre vie.
 
            Qu'est-ce que nous espérons ? L'enlèvement, la gloire, le règne ? Non, ce n'est pas un événement que nous attendons ; c'est une Personne. Telle une mère qui va au port chercher son fils qui rentre d'une longue expédition militaire, n'est pas préoccupée par les festivités qui accueilleront la troupe, mais essentiellement par le désir de revoir son fils lui-même et de le serrer dans ses bras.
            Celui que nous attendons est une Personne que nous devons toujours mieux connaître. Un de nos conducteurs l'a exprimé dans une de ses dernières poésies : Lorsqu'à la fin de la longue course au désert, tu entreras enfin dans le repos, ce n'est pas un Étranger qui t'y accueillera, mais un Ami longtemps connu.
            C'est premièrement dans la Parole que nous apprenons à connaître la Personne du Seigneur Jésus ; non pas sa Personne telle que nous l'imaginons, mais telle que la Parole Le révèle. Dans les évan­giles, nous Le voyons vivre, aller de lieu en lieu, être ému de compassion, être lassé, avoir soif et, d'autre part, déployer Sa gloire divine et Sa puissance. Dans les types de l'Ancien Testa­ment, nous apprenons à connaître les divers aspects de Sa Person­ne et de Son sacrifice. Dans les Psaumes, nous trouvons les sentiments qui ont animé Son âme. Les épîtres développent davantage les résultats de Son oeuvre, mais que de choses aussi elles nous apprennent sur Sa Personne. L'Apocalypse fait passer devant nous Sa gloire. C'est en cherchant Christ dans la Parole, et dans toutes les pages, que nous apprendrons à Le connaître.
            Mais il y a, d'autre part, une connaissance personnelle, subjec­tive, expérimentale du Seigneur qui s'acquiert dans la communion journalière du coeur avec Lui. C'est dans le chemin, et spéciale­ment dans les jours sombres, que nous apprenons à connaî­tre personnellement Son amour, Ses soins, Sa puissance, Sa grâce; mais c'est aussi dans les jours de joie que nous pouvons recevoir de la main de Dieu ce qu'Il veut richement nous donner « avec Lui ». Jouir avec Lui de tous les bienfaits que Dieu sème sur notre route est la seule manière d'en jouir vraiment ; une joie que nous ne pouvons pas recevoir de la main du Père et dont nous ne pouvons jouir avec le Seigneur, n'en est pas une.
 
            Et cette Personne, nous l'attendons « aujourd'hui ». Il faut donc être prêt et cela de deux manières. Tout d'abord, il faut être sauvé ; il faut avoir de l'huile dans sa lampe, comme le montre la parabo­le des dix vierges (Matt. 25). Ce n'est pas au moment où l'Epoux vient qu'on peut aller en acheter pour soi-même.
            Puis il faut être prêt quant à Son service et à Son témoignage. La parabole des talents illustre cela. Il fallait avoir travaillé pendant la longue absence du Maître pour faire fructifier les talents et se trouver à la fin avec le double de ce qui avait été confié. Paul était prêt à rencontrer le Seigneur quand il disait : « J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course... désormais, m'est réservée la couronne de justice que le Seigneur, le juste ju­ge, me donnera… » (2 Tim. 4 : 7-8). Irons-nous vers Lui les mains vides, n'ayant pas accompli le service - si humble soit-il - qu'il aurait voulu nous confier ?
 
            Nous trouvons tout spécialement dans les paraboles nombre d'ensei­gnements pratiques, toujours applicables, sur l'attitude que nous avons à prendre pendant l'absence du Seigneur Jésus. C'est mainte­nant le temps de Son absence, la nuit, période que les paraboles nous présentent à la fois comme brève ou comme longue.
            En Marc 13 : 34, le voyage du Maître doit être court puisqu'Il viendra la nuit suivante, sans pour cela dire au portier d'avance si ce sera à mi­nuit, au chant du coq, ou au matin. Le Samaritain donne à l'hôtelier deux deniers pour prendre soin du blessé : deux deniers impliquent qu'il sera bientôt revenu, même s'il peut dire : « ce que tu dépenseras de plus, moi, à mon retour, je te le rendrai » (Luc 10 : 35).
            Mais d'autres paraboles nous présentent Son absence comme longue. En Matthieu 25 : 5, « l'Epoux tardait », et dans la parabole des talents, c'est « longtemps après » (Matt. 25 : 19) que le Maître vient et règle ses comptes avec ses esclaves. Personne ne pourra don­ner comme excuse que le temps où le Seigneur lui confiait un ser­vice n'a pas été assez long pour pouvoir l'accomplir.
 
 
            Durant l'absence du Seigneur, il importe donc de travailler, ce qu'évoquent les paraboles des talents et des mines. Mais, il s'agit aussi de porter du fruit. L'un rapportera 30, l'un 60, l'autre 100. Pendant que le Maître est loin, la semence « germe et croît », produisant « d'abord l'herbe, ensuite l'épi, et puis le plein froment dans l'épi » (Marc 4 : 27, 28).
            Au jour de la mois­son, quel genre d'épis apporterons-nous aux gerbes du Seigneur ? Des épis vides, à moitié remplis ou bien « le plein froment dans l'épi » ? Jean 15 nous parle de « porter du fruit… porter plus de fruit… porter beaucoup de fruit ». Porter du fruit n'est pas exactement accomplir un service pour le Seigneur. Galates 5 : 22 nous dit que « le fruit de l'Esprit est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la dou­ceur, la maîtrise de soi ». Tandis que faire fructifier les talents ou les mines, c'est plutôt accomplir un service spécifique pour le Seigneur.
            Le troisième serviteur dans Matthieu 25 est condamné non pas pour avoir mal fait, mais pour n'avoir rien fait. Les vierges folles sont perdues pour avoir omis de mettre de l'huile dans leurs lam­pes et les « chèvres » à la fin du chapitre sont condamnées aussi pour n'avoir pas été préoccupées des serviteurs du Seigneur. En Nombres 32 : 23, il est dit : « Votre péché vous trouvera » : non pas un péché positif, mais le fait de ne pas participer à la lutte pour la conquête de Canaan.
 
            Matthieu 22 et Luc 14, dans la parabole du grand souper, montrent que les esclaves du Maître doivent aller, retourner, et retourner encore pour transmettre l'invitation au souper. Dans tous les milieux, dans toutes les classes, dans tous les lieux, malgré les refus essuyés, il faut continuer à transmettre l'invitation du Roi aux noces de son Fils. C'est seulement lorsque la salle des noces est remplie que le Roi paraît.
            Mais cette invitation, il faut aussi l'accepter; et l'ayant accep­tée, on prend place à la table (Luc 14 : 7-11). Quelle place pre­nons-nous moralement parmi nos frères ? Le Seigneur  observait « comment ils choisissaient les premières places ».
            On a donné l'exemple suivant : Représentons-nous une longue table ; à l'extrémité de droite l'Hôte, celui qui a invité les conviés, viendra s'asseoir, mais seulement lorsque tous auront pris place. En l'attendant, chacun prend à la table la place qui, à sa propre estime, lui paraît lui revenir : les uns se mettent tout à droite, vers le haut ; d'autres, hum­bles et désireux de servir, s'asseyent vers la gauche, tout en bas. Quand toutes les places sont occupées, l'Hôte entre : mais au lieu de s'asseoir tout à droite, là où les conviés estimaient être le « haut » de la table, Il va s'asseoir à l'extrémité de gauche, prenant place avec les petits, ceux qui ont été humbles et qui n'ont pas voulu être servis, mais servir comme Lui ! Personne ne pourra se plaindre puisqu'il aura la place qu'il aura lui-même choisie. La parabole dit : « Quand tu seras invité, va t'asseoir à la dernière place, afin que, quand celui qui t'a invité viendra, Il te dise : Ami, monte plus haut » (v. 10).
 
            Mais cette place, dans le lieu où le Seigneur réunit Ses conviés, avant le jour de la gloire, où la prend-on ? C'est bien à propos que la parabole de Luc 10 : 34-35 parle de « l'hôtellerie », où le Samaritain a conduit, sur sa propre bête, le blessé qu'il avait d'abord pansé au bord du chemin. Dans l'hôtellerie, tout est prévu pour prendre soin de lui; le Sauveur a donné les ressources néces­saires, et l'hôtelier est là. On y attend le retour du Samaritain, mais il faut rester ensemble. Si le blessé s'en allait, il perdrait toutes les provisions préparées par son sauveur pour son bien. L'hôtellerie est une figure du rassemblement des croyants, pèlerins et étrangers sur la terre. Sachons apprécier ce « rassemblement de nous-mêmes » (Héb. 10 : 25) et profiter des « soins » que le Saint-Esprit, divin Hôtelier, donne aux âmes réunies.
 
            Un jour, le Sauveur reviendra ; mais jusqu'à Son retour, restons ensemble dans l'hôtellerie. En attendant le Maître, il importe de veiller, car Son retour sera subit. Bien des paraboles nous le répètent (Marc 13 : 34-37 ; Luc 12 : 35-38 ; Matt. 24 : 42-51 ; 1 Thes. 5 : 4-8). En Son absence, l'esclave fidèle veille, donne la nourriture à ceux qui habitent dans la maison du Maître et cela « au temps convena­ble ». Le « méchant esclave », en revanche, dit dans son coeur : « Mon maître tarde à venir » et s'endort ; il « se met à battre ceux qui sont esclaves avec lui », il a des disputes, des sujets de con­testation avec ses frères ; ou bien, il « mange et boit avec les ivrognes » : il s'en va dans le monde et y trouve même son plaisir. Combien facilement on s'engage dans ce chemin-là sans se rendre compte où il mènera : « un peu de sommeil, un peu d'assoupissement, un peu croiser les mains pour dormir ... et ta pauvreté viendra comme un voyageur et ton dénuement comme un homme armé » (Prov. 6 : 10-11). En hésitant d'abord, on va un petit peu dans le monde  puis, peu à peu, on s'y fait des relations, des amis, on s'y attache et l'on y trouve son plaisir.
 
            Et par-dessus tout, pendant la nuit de Son absence, il faut que la lumière brille. La lampe une fois allumée ne doit pas être mise sous le boisseau, mais sur le pied de lampe, « et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison » (Matt. 5 : 15) et « afin que ceux qui entrent voient la lumière » (Luc 11 : 33). Lorsqu'un jeune homme ou une jeune fille a été amené au Seigneur, dans le cadre de sa famille ou dans celui de l'assemblée, il y a de la lumière pour ceux qui sont dans la maison ; les habitués du lieu re­marquent une différence. De même aussi ceux qui rendent visite à la famille ou aux personnes qui sont venues au Seigneur, voient la lumière briller. Combien il est important que cette lumière des enfants de Dieu brille, que rien dans leur vie ne devienne une cause d'achoppement pour les âmes à leurs côtés, peut-être déjà travaillées par Dieu, sans que nous nous en doutions ; ainsi attirées vers la lumière, elles « entre­ront », croyant pour être sauvées, et se trouveront, elles aussi,  « dans la maison ».
            S'il y a de la lumière dans les familles, il y en aura dans le rassemblement : « une ville située au sommet d'une montagne ne peut être cachée » (Matt.5 : 14). Nous avons tous vu briller au loin pendant la nuit les lumières d'un village ou d'une ville sur la montagne. Mais on ne verrait rien si, dans chaque famille, une lampe n'était pas allumée. Nous avons été « appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière » (1 Pier. 2 : 9) ;
            « C'est déjà l'heure de nous réveiller du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru : la nuit est très avancée… Revêtons les armes de la lumière... et ne prenez pas soin de la chair pour satisfaire ses convoitises » (Rom. 13 : 11-14).
 
            Quant à la marche pratique, la parabole de l'économe infidèle en Luc 16, nous apprend aussi comment il faut agir avec les « riches­ses injustes », c'est-à-dire les biens matériels qui, dans une plus ou moins grande mesure, nous sont confiés : santé, temps, argent. Il ne s'agit pas dans cette parabole des richesses spirituelles, mais des richesses injustes, ce qui est appelé « très petit », « ce qui est à autrui », - tandis que les richesses spirituelles, la véritable part du croyant, sont appelées « les vraies richesses », « ce qui est grand », « ce qui est vôtre ». Les richesses injustes ne nous ap­partiennent pas : elles nous sont confiées comme une gérance, com­me une administration. Il importe de les administrer pour le Maître et d'en faire profiter les siens, de « se faire des amis avec les richesses injustes ». Il en découlera une récompense, lorsque nous serons « reçus dans les demeures éternelles ». On l'a dit souvent : on reconnaît un jeune homme qui aime le Seigneur dans l'emploi qu'il fait de son temps libre et de l'argent dont il dispose !
            Tout notre temps et tout ce que nous possédons appartient au Seigneur et nous avons à l'employer pour Lui. Toutefois dans la vie pratique, la majeure partie de notre temps est employé pour le travail, et l'argent que nous pouvons gagner, pour répondre aux nécessités de la vie. Nous avons à être exercés pour savoir quelle mesure de notre temps et de nos biens est consacrée à ces choses. Mais plus encore pour la part de temps ou d'argent qui restent. Si peu que ce soit; c'est avec cette part-là qu'il importe de « se faire des amis ». Le principe chrétien n'est plus la dîme imposée à Israël, mais la joie d'administrer pour le Seigneur ce qu'Il a confié.
            « Que chacun fasse comme il l'a résolu dans son coeur, non pas à regret ou par contrainte, car Dieu aime celui qui donne joyeusement » (2 Cor. 9 : 7).
 
            Apocalypse 3 : 11 donne une exhortation capitale pour le temps de l'absence du Seigneur : « Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne ». Dans l'épître à Philadelphie, il s'agit en première ligne de tenir ferme la Parole, le nom du Seigneur. Mais cette expression « tenir ferme » s'applique à toute la vie du croyant : savoir dire « non » aux sollicitations du monde ou de la chair (Dan. 1) ; savoir « posséder son propre corps en sainteté et en honneur » (1 Thes. 4 : 4) ; s'enfuir, lorsqu'il le faut, comme Joseph en Genèse 39 : 10-12. Tenir ferme, ce n'est pas se laisser aller.
 
            Enfin, il est une chose que le Seigneur donne la grande joie de faire pour Lui, et en réponse au désir spécial de Son coeur, « jusqu'à ce qu'Il vienne ».
            « Toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Sei­gneur jusqu'à ce qu'Il vienne » (1 Cor. 11 : 26).
            Malgré la ruine de l'Eglise, malgré tant de divisions parmi les croyants, malgré tant de faiblesse et de choses tristes que nous pouvons observer autour de nous, à cause de l'oeuvre du Seigneur Jésus et parce que Lui est digne que nous nous souvenions de Lui, c'est jusqu'à Sa venue que nous pouvons annoncer Sa mort en partici­pant à la Cène. On se laisse souvent arrêter par ce que l'on voit chez les autres ou ce que l'on découvre dans son propre coeur. Mais ce n'est pas pour d'autres que l'on se souvient du Seigneur, c'est à cause de Lui ; et jamais nous ne serons dignes de participer à ce mémo­rial de Sa mort. La Parole dit : « Que chacun s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe » (1 Cor. 11 : 28), c'est-à-dire qu'il faut confesser au Seigneur les fautes que nous avons sur la conscience ; il importe de s'éprouver et de se juger soi-même. Il ne s'agit pas ensuite de s'abstenir parce que l'on s'est trouvé indigne ou de participer parce que l'on s'est trouvé di­gne (ce qui serait encore pire !).
            Mais nous sommes appelés à manger du pain et à boire de la coupe « ainsi », c'est-à-dire dans le sentiment de la grâce infinie et de l'oeuvre parfaite qui ont plei­nement répondu à toutes nos fautes, à tout ce que nous sommes et à tout ce que nous ne sommes pas, dans le sentiment que seul le Seigneur Jésus est digne que nous nous souvenions de Lui et annoncions Sa mort. Lorsqu'Il sera revenu, on ne pourra plus prendre part à ce mémorial. Dans le ciel aura lieu le banquet des noces de l'Agneau. Mais ici-bas, durant la nuit de Son absence, nous pouvons, dans la Cène, beaucoup mieux que par des paroles, annoncer Sa mort et « faire ceci en mémoire de Lui » jusqu'à ce qu'Il vienne.
 
                                                                                         D'après une étude de G.A (1949)
 
(à suivre)