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NOTES SUR L'EVANGILE DE JEAN (14)
 
 
 
CHAPITRE 14
 
            Dans ce chapitre, Jésus parle des relations des croyants avec le Père, le Fils et le Saint Esprit. Il révèle aux disciples leur part future dans la maison du Père et annonce la venue de l'Esprit Saint : « Le Père… vous donnera un autre consolateur, pour être avec vous éternellement, l'Esprit de vérité » (v. 16).
 
 
1 – La maison du Père  : v. 1-6
 
                          
            1. 1 « Je vais vous préparer une place » (v. 1-3)
 
                        Au début de ce chapitre le Seigneur continue à s'adresser à ses disciples d'une façon touchante. Sans doute, ce qui venait de se passer était de nature à les troubler. Le Seigneur Jésus leur avait annoncé qu'Il allait les quitter et qu'ils ne pourraient pas le suivre là où Il irait. Il leur avait aussi déclaré que l'un d'entre eux, Judas, allait le trahir, et qu'un autre, Pierre, allait le renier. Nous comprenons bien que les disciples puissent être désemparés ! Mais si du côté de l'homme tout n'est que défaillances, du côté du Seigneur il y a toutes les ressources.
                        Jésus console et rassure ses chers disciples : « Que votre coeur ne soit pas troublé… » (v. 1). Il leur redira encore : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix…Que votre coeur ne soit pas troublé ni craintif » (v. 27). S'Il s'en va, c'est avec l'intention de leur préparer une place dans la maison du Père, là où Il veut les avoir auprès de Lui : « Et si je m'en vais et que je vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai auprès de moi, afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi » (v. 3). Enfin, pour le temps de son absence, Il va leur envoyer un autre Consolateur, l'Esprit Saint.
                        « Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi ». Ce sont des certitudes qu'Il donne à notre foi : L'assurance de la vie éternelle, la certitude d'avoir une place dans la maison du Père, d'être auprès de Christ. Quel privilège de connaître ces choses qui sont méconnues ou ignorées de beaucoup de chrétiens ! Alors, que nous sachions en jouir pleinement ! Elles nous sont révélées pour l'affermissement de notre foi et pour notre encouragement.
                        Il est vrai que les disciples avaient beaucoup de difficultés à comprendre ce que le Seigneur leur présentait. Ils s'attendaient toujours à ce qu'Il sauve son peuple et établisse son règne ; c'est ce que l'on constate encore, après la résurrection du Seigneur, lorsque les deux disciples déclarent : « Or nous, nous espérions qu'il était celui qui doit délivrer Israël » (Luc 24 : 21).
                        En lavant les pieds de ses disciples, Jésus voulait qu'ils aient une part avec Lui, qu'ils puissent jouir continuellement de sa communion. Ici, Il montre son désir qu'ils aient une place avec Lui pour qu'ils jouissent de Sa présence dans la gloire de la maison du Père. Et s'Il les laisse pour un moment, c'est pour leur préparer une place là-haut où Il veut les accueillir. Que nous puissions nous aussi goûter dès maintenant cette part avec Lui en attendant d'occuper cette place préparée ! Remarquons également que c'est le Seigneur lui-même qui agit dans son amour pour les siens. Il ne laisse à personne d'autre le soin de le faire : « Je vais vous préparer une place…je ». reviendrai…je vous prendrai auprès de moi
                        La « maison du Père » est le lieu où nous retrouverons Jésus, notre Sauveur, Celui qui nous a aimés d'un si grand amour. Ici-bas, nous n'avons pas de cité permanente, mais au ciel, nous aurons une demeure éternelle. « Si notre maison terrestre - simple tente - est détruite, nous avons un édifice de la part de Dieu, une maison qui n'est pas faite de main, éternelle, dans les cieux » (2 Cor. 5 : 1). Abraham « attendait la cité qui a les fondements, dont Dieu est l'architecte et le constructeur » ; les croyants « désirent une meilleure (patrie), c'est-à-dire une céleste ; c'est pourquoi Dieu…leur a préparé une cité » (Héb. 11 : 10, 16). « Notre cité à nous se trouve dans les cieux, d'où aussi nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur… » (Phil. 3 : 20).
 
                        La maison dont il parle est, dit-il, « la maison de mon Père ». Et Il veut qu'elle soit aussi la nôtre. Oui, le Seigneur Jésus est venu pour nous révéler le Père, son Père, et nous faire connaître son amour. « Le Père lui-même vous aime » (16 : 27). « Je monte vers mon Père et votre Père… » (20 : 17). Voilà les plans d'amour du grand Dieu rédempteur ! Jésus est venu vers nous. Il est allé jusqu'à la croix du Calvaire et a tout accompli pour notre rédemption éternelle. Maintenant, Il nous a préparé une place et nous attendons Son retour pour nous prendre auprès de Lui.
                        Lorsque le Seigneur déclare : « Je reviendrai et je vous prendrai auprès de moi », les hommes peuvent se moquer, douter, penser que rien n'a changé depuis le commencement de la création (2 Pie.3 : 4), mais la promesse est certaine. Il ne manque jamais à ses promesses et veut toujours encourager et consoler les siens.
 
 
            1. 2  Le chemin qui mène au ciel (v. 4-7)
                          
                        Avant de nous préparer cette place, le Seigneur Jésus s'est anéanti lui-même et s'est abaissé lui-même pour prendre place au milieu de nous. Nous l'avons vu au premier chapitre : « La Parole devint chair et habita au milieu de nous…pleine de grâce et de vérité » (v. 14). Le Seigneur de gloire est venu prendre cette humble place parmi les hommes, afin de nous révéler Dieu et l'infini de son amour : « Personne n'a jamais vu Dieu ; le Fils unique qui est dans le sein du Père, lui, l'a fait connaître » (1 : 18). Ce sentier l'a conduit à la croix où Il a laissé Sa vie avant de remonter vers son Père.
                        Le Seigneur Jésus a souvent parlé de ce chemin aux siens. Pourtant les disciples semblent ne pas avoir entendu, ne pas avoir compris. Thomas vient dire : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas ; comment pouvons-nous en savoir le chemin ? » (v. 5). La réponse est là, tout près de lui ! Le Seigneur lui-même est la réponse : « Moi, je suis le chemin,  la vérité et la vie ; personne ne vient au Père si ce n'est par moi » (v. 6). Nous avons trouvé  la même réaction chez Marthe lorsqu'elle a répondu au Seigneur au sujet de son frère Lazare : « Je sais qu'il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour ». Jésus lui déclare alors : « Moi, je suis la résurrection et la vie » (11 : 24-25).
                        Jésus ne dit pas : Je vais vous montrer le chemin, vous dire la vérité et vous apporter la vie. Non ! Il est lui-même le chemin, la vérité et la vie. Il est lui la seule voie. Les « religions » de l'homme sont autant de voies pour tenter d'aller vers Dieu, mais aucun d'eux n'y conduit. Jésus est le seul. « Il n'y pas… sous le ciel d'autre nom qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faut être sauvés » (Act. 4 : 12). « Dans le Christ Jésus, vous qui étiez autrefois loin, vous avez été approchés par le sang du Christ… Par lui nous avons… accès auprès du Père… » (Eph. 2 : 13, 18). « Ayant donc, frères, une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant…approchons-nous… » (Héb. 10 : 19-21).
                        Ne ressemblons-nous pas souvent à Thomas ou à Marthe ? Nous raisonnons, nous nous posons beaucoup de questions. Les « pourquoi » montent dans nos coeurs, et nous cherchons au loin ce qui est pourtant tout près de nous. Le Seigneur est la réponse à toutes nos questions. Il dit : « Moi, je suis… » Au fond, ce sont nos coeurs qui sont occupés d'autres choses que de Lui. Jésus ne remplit pas notre coeur, Il ne tient pas, Lui, la première place.
                        Le Seigneur reprend alors son disciple avec cet amour et cette grâce qui touchent le coeur : « Je suis depuis si longtemps avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! » (v. 9). Sans doute pouvons-nous entendre la même voix murmurer à notre oreille : « Je suis depuis si longtemps avec toi, et tu ne me connais pas? ».
 
                        Jésus est la vérité, Il est la vie. L'évangile le déclare du début à la fin. Oui, connaître Jésus, c'est connaître le vrai chemin, posséder la vérité, avoir la vie. Venir à Jésus, c'est venir au Père ; connaître Jésus, c'est connaître le Père. C'est ce que Philippe n'avait pas compris, mais le Seigneur le lui montre avec douceur : « Celui qui m'a vu a vu le Père » (v. 9). Les disciples avaient pu Le contempler, entendre ses enseignements, voir sa soumission à son Père. Est-ce que nous connaissons vraiment le Seigneur Jésus ? Alors nous pourrons parler comme l'apôtre « de l'excellence de la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur » (Phil. 3 : 8) ?
 
 
 
2 – L'union entre le Père et le Fils : v. 8-14
 
 
            2. 1 Celui qui m'a vu a vu le Père (v. 8-11)
 
                        Ces versets montrent la parfaite unicité entre le Père et le Fils :
                                   - « Celui qui m'a vu a vu le Père » (v. 9) ;
                                   - « Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi?... Le Père… demeure en moi (v. 10) ;
                                   - « Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi » (v. 11) ;
                                    - « Celui qui me voit voit celui qui m'a envoyé » (12 : 45).
 
 
            2. 2 Les oeuvres (v. 12)
 
                        Le Seigneur rend un double témoignage :
                                   - le témoignage de ses propres paroles : « Les paroles que moi je vous dis… » (v. 10)
                                   - le témoignage de ses oeuvres : « Croyez-moi à cause des oeuvres elles-mêmes » (v. 11)
 
                        Il y avait ce qu'il disait et aussi ce qu'il faisait ! Le Seigneur parlait la vérité, avec autorité. En réponse à la question des Juifs : « Toi, qui es-tu ? », Il avait déclaré : « Absolument ce qu'aussi je vous dis » (8 : 25). Pierre avait dit du Seigneur : « Tu as les paroles de la vie éternelle » (6 : 68). Oui, les paroles de Jésus peuvent être reçues avec certitude. Mais il y avait encore le témoignage des oeuvres qu'Il faisait et il était indéniable qu'elles étaient celles de Dieu.
 
                        Quel grand mystère nous avons là : Dieu « manifesté en chair » (1 Tim. 3 : 16) ! « Personne n'a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l'a fait connaître » (1 : 18). Nous ne pouvons recevoir ces choses que par la foi. Il ne s'agit pas de voir, mais de croire ! Et c'est bien ce que le Seigneur Jésus demande à ses disciples qui auraient voulu voir quelque chose, tel Philippe qui disait : « Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit » (v. 8) ! Jésus dira à Thomas : « Parce que tu m'as vu, tu as cru ; bienheureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru » (20 : 29).
L'apôtre Pierre écrit : « Jésus Christ, lui que, sans l'avoir vu, vous aimez; et croyant en lui, bien que maintenant vous ne le voyiez pas, vous vous réjouissez d'une joie ineffable et glorieuse » (1 Pier. 1 : 8).
 
 
            2. 3 La prière (v. 13-14)
 
                        Combien il importe que nous sachions rester à l'écoute du Seigneur et croire à ses paroles! Souvent, comme les disciples, nous nous posons des questions. Le Seigneur est toujours prêt à y répondre dans sa grâce, pleine de douceur et de patience, et nous avons tout en Lui. Il nous donne un accès auprès du Père. S'il est, lui, le chemin et que nul ne vient au Père que par lui, il nous invite à demander en Son nom : « Quoi que vous demandiez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils » (v. 13).
                        Nous comprenons bien qu'il ne s'agit pas de demander quelque chose pour notre propre satisfaction, mais dans le but que le Père soit glorifié dans le Fils parce que nous sommes associés à Christ, liés à Lui, et que nous vivons de Sa vie. Alors sachons aller sans crainte à ce trône de la grâce et attendre la réponse qu'Il veut nous donner. C'est une ressource merveilleuse (Héb. 4 : 16).
                        Demander quelque chose au nom du Seigneur, ce n'est pas employer une « formule » pour obtenir tout ce que nous voulons. Non, c'est avoir conscience que nous faisons intervenir le Seigneur et qu'Il va répondre pour que le Père soit glorifié dans le Fils.
«  Je le ferai afin que le Père soit glorifié dans le Fils » ; et Il le répète encore au verset suivant.
                        Lorsque nous demandons quelque chose au nom du Seigneur, nous montrons que nous sommes dépendants de Lui. Nous reconnaissons avoir besoin de son aide, de son secours, et nous lui faisons confiance. L'amour est dans son coeur et la puissance, dans son bras.
                        « Si deux d'entre vous sont d'accord sur la terre pour une chose quelconque, quelle que soit la chose qu'ils demanderont, elle sera faite pour eux par mon Père qui est dans les cieux. Car là ou deux ou trois sont assemblés à mon nom, je suis là au milieu d'eux » (Matt. 18 : 19-20). Précieuse promesse : goûter ensemble la présence du Seigneur et avoir une réponse à la prière exprimée d'un commun accord.
                        « Et voici la confiance que nous avons en lui : si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute ; et si nous savons qu'il nous écoute…nous savons que nous avons les choses que nous lui avons demandées » (1 Jean 5 : 14-15). Pour demander quelque chose selon sa volonté, il est nécessaire d'être éclairés par sa Parole et de garder ses commandements, par amour, en étant attachés de tout notre coeur au Seigneur. C'est exactement ce qu'Il vient dire aux siens : « Si vous m'aimez, gardez mes commandements » (v. 15).
 
 
            2. 4  Garder les commandements du Seigneur (v. 15).
 
                        Garder les commandements du Seigneur, c'est garder Sa Parole en étant   soumis à l'Esprit Saint, répondant ainsi aux désirs de la nature divine qui est en nous. C'est ainsi que nous pouvons être bénis.
                        Le livre des Proverbes est riche en enseignements qui nous exhortent à garder les commandements de Dieu. C'est ainsi que nous apprenons à connaître le Seigneur ; c'est là le chemin de la sagesse et de la bénédiction (Prov. 4 : 4, 10-13 ; 8 : 8-11).
 Le Psaume 119 met également l'accent sur l'importance et le bonheur qu'il y a à aimer la Parole, à y trouver notre joie, nos délices. Dès le début, nous lisons : « Bienheureux ceux… qui marchent dans la loi de l'Eternel. Bienheureux ceux qui gardent ses témoignages, qui le cherchent de tout leur coeur ».
                        Dépendance, obéissance, amour. Voilà trois mots qui caractérisent l'attitude du croyant. Nous sommes nécessairement dépendants du Seigneur, mais nous réalisons cette dépendance lorsque nous marchons dans l'obéissance à la Parole. C'est là notre sécurité. Toutefois nous ne pouvons vraiment obéir que si nous aimons. Et le fait d'obéir en gardant les commandements du Seigneur est un témoignage de notre amour pour Lui. L'amour est le mobile qui nous fait agir.
 
                          
 
3 – Le Consolateur : v. 16-20
 
 
                        Le Seigneur allait remonter vers son Père après la résurrection et il ne voulait pas que les siens restent seuls. « Je ne vous laisserai pas orphelins » (v. 18), leur dit-Il. Il veut leur donner un Consolateur, l'Esprit Saint, personne divine qui les soutiendra, leur viendra en aide, les consolera, comme Lui-même l'avait fait tout au long de son ministère, quelqu'un qui sera avec eux éternellement.
                        L'Esprit Saint est appelé « l'Esprit de vérité » (v. 16 ; 15 : 26 ; 16 :13). Il est le Consolateur (v. 16, 26 ; 15 : 26 ; 16 : 7). Il est aussi appelé ailleurs « l'Esprit de vie » (Rom. 8 : 1), « l'Esprit d'adoption » (Rom. 8 : 15), « l'Esprit de sainteté » (Rom.1 : 4), « l'Esprit de gloire » (1 Pier. 4 : 14) et, dans le passage solennel d'Hébreux 10 : 29, l'Esprit de grâce.
                        Seul le croyant, qui est né de nouveau, qui a la vie divine possède le Saint Esprit en lui. « Ayant entendu la parole de la vérité, l'évangile de votre salut – en qui aussi ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit » (Eph. 1 : 13). Le monde ne peut ni le recevoir, ni le connaître, parce qu'il est totalement étranger à la vie de Dieu et aux choses de Dieu. « Personne ne connaît les choses de Dieu… si ce n'est l'Esprit de Dieu. Mais nous, nous avons reçu, non l'esprit du monde, mais l'Esprit qui est de Dieu…Or l'homme naturel ne reçoit pas les choses qui sont de l'Esprit de Dieu, car pour lui elles sont folie ; et il ne peut pas les connaître… » (1 Cor. 2 : 11-14).
 
                        « Vous le connaissez, parce qu'il  demeure auprès de vous et qu'il sera en vous » (v. 17). Non seulement le Saint Esprit nous est donné pour être avec nous, proche de nous, mais il demeure en nous ! Présence précieuse et merveilleuse, parce que c'est Dieu qui vient habiter en nous par son Esprit. « L'Esprit de Dieu habite en vous » (1 Cor. 3 : 16). Le livre des Actes nous parle de la venue du Saint Esprit, réalisation de la promesse du Seigneur Jésus (chap. 2) et témoin actif de la vie de Jésus dans les croyants, comme Etienne (6 : 10 ; 7 : 55).
                        Autrefois, les croyants de l'Ancien Testament recevaient l'Esprit de Dieu pour une action particulière. L'Esprit saisissait un homme afin qu'il accomplisse le propos de Dieu. Mais il n'habitait pas en eux ! La présence du Saint Esprit dans le croyant est un privilège qui caractérise chaque enfant de Dieu ; il le conduit à vivre de la vie de Christ, à jouir des choses du ciel. Hôtes de cette présence divine, nous devons nous appliquer à ne pas entraver sa manifestation en nous. L'apôtre Paul nous adresse aujourd'hui encore cette exhortation : « N'attristez pas le Saint Esprit de Dieu… » (Eph. 4 : 30). Qu'il puisse au contraire avoir en nous sa libre action pour que nous portions du fruit à la gloire de Dieu!
                        Par la présence du Saint Esprit en nous, le Seigneur veut que nous ayons la même relation que lui avec son Père. « Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (20 : 17). Ici il déclare: « Vous connaîtrez que moi je suis en mon Père, et vous en moi et moi en vous » (v. 20). Nous sommes en Christ, c'est notre position que nous révèle l'épître aux Ephésiens. Et Christ est en nous, pour que nous vivions de sa vie, ce que montre notamment l'épître aux Colossiens : « Christ en vous, l'espérance de la gloire » (1 : 27). C'est un privilège merveilleux qui nous est ainsi accordé et dont, sans doute, nous ne jouissons que trop peu dans notre vie chrétienne !
 
                        La présence du Saint Esprit en nous est quelque chose de particulièrement élevé. Et pourtant, c'est la part ordinaire du chrétien. C'est le sceau de la vie divine qui est en nous, et c'est ce qui nous permet de comprendre les choses de Dieu, et non seulement de les comprendre mais aussi de les mettre en pratique, de les vivre.
 
 
 
4– La communion avec le Père et le Fils : v. 21-24
 
 
                        « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui-là qui m'aime… Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera » (v. 21, 23). C'est laissé à notre responsabilité. Dans la mesure où nous aimons le Seigneur et où nous Lui obéissons, nous jouissons de la communion avec le Père et des richesses qui y sont liées. Mais si notre coeur est attiré par le monde, nous ne pourrons pas grandir dans les choses précieuses qui concernent le Seigneur Jésus et il en résultera une perte. Puissions-nous chercher à goûter toujours les choses du ciel, et laissons l'Ecriture agir en nous par l'Esprit. La Parole de Dieu est « vivante et opérante » (Héb. 4 : 12 ; 1 Thes. 2 : 13) ; notre nouvelle nature se développe par son action.
                        « Nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui » (v. 23). Nous avons ce privilège inestimable de pouvoir jouir de la communion avec le Père et avec le Seigneur Jésus ; et chose remarquable, c'est la plénitude de la déité qui vient demeurer dans le croyant : le Père et le Fils (« nous viendrons à lui… »), le Saint Esprit (« il demeure auprès de vous et il sera en vous ») (v. 17). 
                        En Apocalypse 3 : 20, c'est celui qui entend la voix du Seigneur et lui ouvre sa porte qui jouit de la communion avec lui. Aimer le Seigneur, l'écouter et lui obéir voilà ce qui permet de goûter une heureuse communion.
 
 
 
5– « Je m'en vais au Père » : v. 25-31
 
 
            5. 1 Ce que Jésus donne (v. 25-27)
                                              
                        Le Seigneur parle à nouveau aux siens de la venue du Consolateur, de l'Esprit Saint : « Lui, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (v. 26). Si nos affections pour le Seigneur se sont attiédies, le Saint Esprit est là pour rappeler les paroles du Seigneur et ranimer notre amour pour Lui. Il est là aussi pour nous enseigner toutes choses. Ce n'est qu'en nous laissant guider par l'Esprit que nous pouvons apprendre à connaître les Ecritures et entrer dans la connaissance des « choses profondes de Dieu », aussi bien dans notre vie individuelle que dans la vie de l'assemblée.
                        « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux assemblées » (Apoc. 2 : 7). Soyons vigilants pour ne pas nous laisser distraire ou détourner par d'autres voix que celle de l'Esprit de Dieu. C'est ainsi que les Corinthiens étaient prêts à se laisser séduire par de belles paroles, des discours éloquents et la sagesse humaine ; les Galates étaient en train d'accepter un évangile différent, perverti ; Jude exhorte les chrétiens à combattre pour la foi !
                        Oui, nous avons besoin de garder la parole du commencement enseignée par l'Esprit de Dieu.
 
                        Il y a une opposition entre ce que le monde et le Seigneur donnent : « Je ne vous donne pas, moi, comme le monde donne » (v. 27). Le monde ne peut pas recevoir l'Esprit, il ne peut ni le voir ni le connaître. Le monde a un chef, le diable, et ce qu'il donne n'est que mensonge, illusion, tristesse et mort. Mais ce que le Seigneur donne demeure éternellement. « Le monde s'en va et sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement » (1 Jean 2 : 17).
                        Le Seigneur est celui qui donne. Il donne la vie, la paix, la joie, la gloire. Il a fait la paix par le sang de sa croix (Col. 1 : 20), Il a tout accompli pour que nous ne soyons pas troublés, mais que nous jouissions de la paix avec Dieu et que nous goûtions sa paix. « Que la paix du Christ…préside dans vos coeurs » (Col. 3 : 15).
                        Nous avons souvent des sujets d'inquiétude dans notre vie, et ce qui nous trouble peut être une entrave à notre communion avec le Seigneur. Alors n'oublions pas que le Seigneur a aussi connu dans sa vie d'homme tout ce que nous pouvons rencontrer dans notre vie, et Il veut que nous puissions goûter la paix qui a été la sienne en toutes circonstances.
 
 
            5.2 Jésus avertit ses disciples (v. 28-31)
 
                        Maintenant le Seigneur déclare à ses disciples qu'il va remonter vers son Père et que, s'ils l'aiment, ils doivent s'en réjouir (v. 28). Jésus dit aussi : « Mon Père est plus grand que moi ». Pourtant, Il avait affirmé au chapitre 10 : « Moi et le Père nous sommes un ». Mais nous avons là la parfaite soumission du Seigneur Jésus – en tant qu'Homme - à son Père. 
                        « Le chef du monde vient ; et il n'a rien en moi » (v. 30). Satan n'a eu aucune prise sur Jésus qui a marché au milieu de la souillure du monde sans jamais en être atteint. Mais par amour pour son Père, et en obéissance à sa volonté, Il passera par la mort ignominieuse de la croix : « Comme le Père m'a commandé, ainsi je fais » (v. 31).
 
                        Après ces paroles, le Seigneur n'a plus rien à faire là ; Il invite ses disciples à se lever et à partir. Devant lui se profilent déjà Gethsémané et Golgotha. Alors que son âme était troublée en pensant à l'heure de la mort, Il avait dit à son Père : « C'est pour cela, pour cette heure, que je suis venu. Père, glorifie ton nom » (12 : 27).