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LE CULTE ET LE MINISTERE PAR L'ESPRIT (8)
 
           
 
Cinquième lettre : Diverses observations sur la dépendance réciproque des saints dans les réunions d'édification mutuelle, et sur d'autres sujets (compléments)
 
 
Cher frère,
 
                Quant à votre première question : « Comment un frère peut-il savoir quand il parle ou agit par l'Esprit », il faut être au clair sur ce que l'on entend par là, car on peut prétendre à une espèce d'inspiration spontanée au moment où l'on se lève pour parler, ce qui n'est en général que de l'imagination ou de la volonté propre. Il est inexact de considérer l'action du Saint Esprit dans l'assemblée, comme s'il était un président présent au milieu d'elle sans être dans les croyants eux-mêmes qui sont là, et s'emparant subitement de celui-ci ou de celui-là pour les faire agir.
                On ne trouve rien de semblable dans la Parole depuis la descente personnelle du Saint Esprit. On pourrait examiner, depuis le chapitre 7 de l'évangile de Jean jusqu'au chapitre 2 de la première épître de Jean, une cinquantaine de passages qui traitent de la présence et de l'action de l'Esprit dans les saints et au milieu d'eux, et se convaincre qu'il n'existe pas trace de cette prétendue présidence du Saint Esprit dans l'assemblée.
 
                Je crois que la réaction légitime contre les principes du clergé, qui veut établir un seul homme pour tout faire dans une congrégation, peut induire à tomber dans l'extrême contraire, et à faire de l'assemblée une république démocratique sous la prétendue présidence du Saint Esprit.
                 Le passage le plus important à cet égard est 1 Corinthiens 12 : 11, qui est souvent très mal appliqué comme s'il autorisait cette idée de présidence : « Mais le seul et même Esprit opère toutes ces choses, distribuant à chacun en particulier comme il lui plaît ». Or la question est de savoir quand l'Esprit distribue un don à quelqu'un. Est-ce une fois pour toutes, ou chaque fois que ce don doit agir ? Evidemment c'est une fois pour toutes.
 
                L'idée que le Saint Esprit s'empare soudain d'un frère et l'amène à se lever dans l'assemblée très rapidement, pour rendre grâces, pour lire, pour méditer, ne se trouve pas dans l'Ecriture depuis la descente personnelle du Saint Esprit.
                Je peux édifier l'assemblée, en lui parlant aujourd'hui de ce que le Saint Esprit peut m'avoir donné par la Parole il y a dix ans. Je nie formellement qu'un frère qui se lève précipitamment, puisse dire positivement au moment où il se lève, que c'est par l'Esprit qu'il le fait. Même quand un frère s'assied, après avoir rendu grâces, par exemple, il n'a pas à rechercher pour lui-même, s'il a réellement agi selon l'Esprit (quoiqu'il puisse en avoir conscience), mais l'assemblée qui écoute l'action de grâces, a immédiatement conscience ou non, si l'action de grâces rendue était le fruit de l'Esprit ou celui de la chair ; son amen confirme la chose.
                Je dis : l'assemblée comme telle ; je ne parle pas des personnes, qui, par un mauvais esprit et par antipathie, décideraient à l'avance de rejeter l'action de tel ou tel frère. Celles-là verraient des Nadab et des Abihu là où l'assemblée ajoute son amen par l'Esprit.
 
                Nous voyons comme principe, en 1 Corinthiens 14, que ce n'était pas tout de parler par l'Esprit dans l'assemblée ; il fallait encore parler au moment opportun afin d'édifier l'assemblée. Ceux qui avaient des dons de langues parlaient bien par l'Esprit, mais quand, dans l'assemblée, ils usaient de ces dons, qui étaient un signe pour ceux du dehors (1 Cor. 14 : 22), ils n'édifiaient pas l'assemblée ; et l'apôtre leur dit que, s'ils n'ont pas d'interprètes, ils doivent se taire dans l'assemblée.
 
                D'après ces principes, votre question devrait plutôt être celle-ci : « Est-ce que l'action d'un frère, qui parle plus ou moins souvent dans l'assemblée, édifie l'assemblée ? » Si l'assemblée comme telle (il n'est pas question d'individus) peut répondre oui, alors ce frère a le témoignage qu'il parle selon l'Esprit – sans prétendre à une inspiration quand il parle. – Mais si l'assemblée (or comme telle elle est toujours supposée dans son état normal) répondait que l'action de ce frère n'édifie pas, il devrait se taire d'après les principes émis en 1 Corinthiens 14 : 22. Toute l'affaire est là. La Parole nous enseigne dans ce chapitre, que Dieu ne veut pas d'autre action dans l'assemblée en dehors de celle qui édifie l'assemblée, qu'il s'agisse d'actions de grâces ou d'enseignement (v. 13-25). Il peut même arriver que l'on prie par l'Esprit, sans être l'organe de l'assemblée ; celle-ci ne pouvant pas comprendre, ne peut dire : Amen.
 
                Votre question : « L'Esprit peut-il appeler un frère à évangéliser dans le culte ? » repose encore sur cette fausse notion d'inspiration spontanée. Or je crois qu'un frère, enseigné de Dieu, n'évangélisera pas dans le culte, parce qu'on est là pour Dieu et non pour les hommes (1 Pier. 2 : 5).
 
                L'étrange question : « Que vient-on faire aux réunions de culte ? » trouve sa réponse en particulier dans ce même passage de 1 Pierre 2 : 5, puis entre autres, dans les paroles du Seigneur en Jean 4 : 23-24, ensuite en Luc : 19 : 20, relativement à la cène, qui est la base du culte, et encore en Actes 20 : 7, où nous trouvons que le but exprès du rassemblement, le premier jour de la semaine, était « pour rompre le pain ».
 
                Quant à votre dernière question : « Si un frère évangéliste en visite tient une réunion, un frère auditeur doit-il prétendre l'aider ? Et doit-on reconnaître ce frère évangéliste comme envoyé ? »
                Je réponds premièrement qu'il est bien simple de reconnaître ce frère évangéliste comme envoyé ; puisque la Parole ne connaît pas d'autres évangélistes que ceux que le Seigneur a donnés après être entré dans la gloire (Eph. 4 : 11, 12). Je ne mets pas en question la liberté d'annoncer Christ, que possède tout chrétien, en son lieu et place. Mais il faut bien remarquer qu'un de ces évangélistes d'Ephésiens 4 – comme aussi un docteur... - exerce son don sous sa propre responsabilité devant le Seigneur qui l'a envoyé. Un tel frère agit pour son Seigneur. Il est responsable de son propre travail devant Celui qui l'a envoyé. Or quand ce frère exerce son don devant un auditoire convoqué pour lui, si un auditeur se mêle de lui venir en aide, cet auditeur empiète sur les droits de l'évangéliste, et sur les droits du Seigneur qui l'a envoyé.
                Pour moi, ce principe est de toute importance. Quand je suis parmi ceux qui écoutent un frère qui a convoqué une réunion pour exercer son don, je n'indiquerais pas même un cantique s'il ne me l'a pas demandé. Deux frères peuvent s'accorder pour agir ensemble : c'est leur affaire. L'Esprit avait mis à part Barnabas et Paul (Act. 13). Cependant même alors ne voit-on pas que c'était spécialement Paul qui portait la parole (Act. 14 : 12) ?
 
                A l'égard de l'évangélisation, il est bon de remarquer que l'évangéliste est une personne. La Parole ne connaît pas une assemblée « évangéliste ».
 
                J'ajouterai encore, quant aux dons et à leur exercice dans l'assemblée, qu'un frère qui a un don, ne doit pas, dans les réunions d'assemblée, prendre sur lui de tenir toute la réunion. Un tel frère sera plus heureux d'entendre d'autres frères rendre grâces, indiquer des cantiques, et exprimer quelques pensées, non pas toutefois sur le principe qui se veut absolu que chacun a le droit de parler ! Remarquez à ce sujet que le passage de 1 Corinthiens 14 : 26, est plutôt un reproche qu'une exhortation ; ce n'est pas : « Si chacun a ». Chacun avait quelque chose, et attendait le moment de se produire avec ce qu'il avait, sans trop s'inquiéter si cela tendait à l'édification !
 
                Un frère qui a un don doit encore moins s'imaginer que ce soit à lui de faire le culte le dimanche matin, soit dans l'assemblée locale, soit ailleurs. Comme sacrificateur et adorateur, il est sur le même pied que tous ceux qui composent l'assemblée. Comme frère (1 Tim. 2 : 8), dont l'action est publique en contraste avec la femme, qui ne l'a pas, il n'est pas davantage qu'un autre pour être l'organe de l'assemblée dans les actions de grâces. Mais si, comme frère, il est près du Seigneur, il peut avoir des actions de grâces à rendre plus qu'un autre, qui par exemple serait envahi par les affaires de la vie. Ainsi ce frère pourrait offrir trois ou quatre actions de grâces dans la même réunion de culte, et être chaque fois l'organe de l'assemblée. Mais en même temps, ce frère sera plus heureux d'être auditeur, et de dire amen aux actions de grâces, comme aussi s'il s'aperçoit que de chers frères qui rendent grâces ailleurs, se gênent de le faire en sa présence.
 
                Mais lorsqu'il s'agit de l'enseignement de la Parole, ce frère a toujours le sentiment, au culte comme ailleurs, qu'il est responsable du don que le Seigneur lui a confié pour l'édification de l'assemblée. Et si son action est le fruit de la communion avec le Seigneur, elle se légitimera chaque fois à l'assemblée.
 
                La notion qu'un frère doué ne doit pas exercer son don dans les réunions de culte, ni y rendre grâces plus qu'un autre, n'a aucun fondement scripturaire. Comment supposer qu'un Timothée, un Tite, un Epaphras, un Stéphanas (pour ne pas nommer Paul, Jean, Pierre), fussent moins propres que d'autres à être les organes de l'assemblée dans les actions de grâces du culte ; et que ces frères-là aient à s'abstenir pour laisser la place aux autres ?...
 
                On pense aussi que les adorateurs sont les frères qui se lèvent pour rendre grâces ; cela est faux. Toutes les soeurs sont des adoratrices, et elles ne doivent jamais se lever pour rendre grâces. Tous les frères sont adorateurs, mais hélas, tous ne sont pas spirituels, pieux, près du Seigneur, pour pouvoir être chacun l'organe de l'assemblée dans l'action de grâces. De même aussi quelques-uns ne sont pas assez simples pour le faire comme ils le font à table chez eux.
 
                Enfin, quant à agir par l'Esprit, prenons encore l'exemple de Paul et Barnabas en Actes 13. Voilà des hommes qui étaient donnés par le Seigneur monté dans la gloire, selon Ephésiens 4 : 11-12 ; en Actes 13, le Saint Esprit les met à part et les envoie. Ils sont donc désignés par le Saint Esprit une fois pour toutes, pour aller parler du Seigneur partout, tous les jours, sous sa dépendance. Ils n'avaient donc pas à se demander lorsqu'ils se trouvaient devant la foule, sur les places publiques, dans les synagogues, et plus tard dans les assemblées des frères, si le Saint Esprit les appelait à parler dans ce moment-là ; ils étaient là dans ce but, envoyés d'Antioche par le Saint Esprit.
 
                Lorsque, plus tard, Paul se trouva pour un seul dimanche, et pour la dernière fois, dans une certaine assemblée (Act. 20 : 7-12), où il parla très longuement, qu'aurait-on pensé d'un frère de Troas qui aurait insinué aux autres frères que Paul prenait trop de place dans le culte ?... Je prends cet exemple comme principe ; tous ne sont pas des Paul. Heureux sont les saints qui, dégagés de cet esprit niveleur, savent reconnaître le Seigneur, là où il a accordé quelque grâce pour l'utilité commune.
 
                                                                                               W. Trotter
             
 
 
A chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ…
Et c'est lui qui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, en vue du perfectionnement des saints, pour l'oeuvre du service, pour l'édification du corps de Christ (Eph. 4 : 7, 11-12).
 
Il y a diversité de dons de grâce, mais le même Esprit (1 Cor. 12 : 4).
 
Je vous exhorte, frères - vous connaissez la maison de Stéphanas, vous savez qu'elle est les prémices de l'Achaïe, et qu'ils se sont voués au service des saints –, je vous exhorte à vous soumettre, vous aussi, à de tels hommes, et à quiconque coopère à l'oeuvre et y travaille. Je me réjouis de la venue de Stéphanas, de Fortunat et d'Achaïque, parce qu'ils ont suppléé à ce qui a manqué de votre part ; en effet, ils ont réconforté mon esprit et le vôtre : reconnaissez donc de tels hommes (1 Cor. 16 : 15-18).
 
Obéissez à vos conducteurs, et soyez soumis, car ils veillent pour vos âmes, comme ayant à rendre compte ; afin qu'ils fassent cela avec joie, et non en gémissant, car cela ne vous serait pas profitable (Héb. 13 : 17).
 
Nous vous prions, frères, de reconnaître ceux qui, parmi vous, travaillent, sont à la tête dans le Seigneur et vous avertissent : estimez-les très haut en amour à cause de leur oeuvre. Soyez en paix entre vous (1 Thes. 5 : 12-13).