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La chute des murs de Jéricho
 
 
Josué et Rahab, caractérisés l'un et l'autre par la foi en Dieu
La prise de Jéricho

            « Par la foi, les murs de Jéricho tombèrent, après qu'on en eut fait le tour sept jours durant. Par la foi, Rabab la prostituée, ne périt pas avec ceux qui n'avaient pas cru, parce qu'elle avait reçu les espions en paix » (Héb. 11 : 30-31).
 
Lire : Josué 2 à 6
 
            La première expérience de Josué, dans le commandement du peuple d'Israël, est le passage du Jourdain (Jos. 3-4). La seconde se déroule à Guilgal où l'opprobre de l'Egypte est roulé de dessus le peuple, ce qui lui permet de manger le vieux blé du pays (Jos. 5). La prise de Jéricho, cet obstacle terrifiant, sera la troisième : elle ouvre au peuple de Dieu le chemin à la prise de possession du pays de la promesse (Jos. 6).
            Il est difficile de trouver côte à côte dans l'Ecriture deux personnes aussi différentes à tous égards que Josué et Rahab. Une seule chose pourtant, capitale il est vrai, les unit : la foi, sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu (Héb. 11 : 6). La foi peut compter sur toutes les promesses divines !
 
 
 
Josué et Rahab, caractérisés l'un et l'autre par la foi en Dieu
 
                        - Josué, confiant en Dieu pour la victoire   
 
            Josué n'était pas seulement un homme d'action ; il jouissait habituellement d'une réelle communion avec Dieu. « Il était rempli de l'esprit de sagesse » (Deut. 34 : 9). Il avait été « formé » dans l'heureuse compagnie de Moïse. Il avait su attendre paisiblement durant la longue absence de Moïse monté sur le sommet du Sinaï pour recevoir la loi. Les deux hommes avaient vu ensuite le peuple se livrer à l'idolâtrie autour du veau d'or.  Moïse avait transporté la tente d'assignation hors du camp, loin du camp. Josué restera alors  aux côtés de l'homme de Dieu ; il ne quittera pas la tente, sur laquelle viendra se placer la nuée, signe de l'approbation divine. Tous ceux qui cherchent l'Eternel se rendront désormais à cette tente.
            Josué connaissait les vertus de la prière. Il avait vu déjà à Rephidim l'efficacité de l'intercession. Il a montré toute la réalité de sa foi lors de l'envoi des douze espions pour reconnaître le pays. Avec Caleb, il a refusé de pactiser avec l'incrédulité de tous les autres princes ; ils ont dû tenir ferme devant une foule en délire qui parlait de les lapider. Puis, soumis à la volonté de l'Eternel, il participera dans le désert, sans murmurer, aux 38 ans d'errance du peuple désobéissant.
            Et maintenant, après la mort de Moïse, Josué est confiant dans la victoire, dès lors que l'Eternel est avec eux. Il obéit aux instructions de Dieu pour s'emparer de cette ville-forteresse (2 Cor. 10 : 3-6). Une façon d'agir qui, au demeurant, ne peut paraître que proprement ridicule à la sagesse « humaine » !
 
 
                        - La foi de Rahab justifiée par ses oeuvres 
 
            Rahab vivait dans une ville ennemie condamnée à être détruite à cause de sa méchanceté et de son idolâtrie. Cette femme était elle-même une pécheresse notoire. Elle était en fait un échantillon de toute la race humaine : la colère et le jugement divin étaient suspendus sur elle (Rom. 3 : 23, 10 : 2, 5). Son vil et honteux état de péché était alors chose habituelle au milieu des nations. Ce sera toujours le cas pendant la période apostolique, et durant les « derniers jours » que nous pensons avoir atteints (Eph. 4 : 17-19). L'Ecriture ne nous présente jamais le péché comme quelque chose de séduisant, malgré les délices fugitifs qu'il procure (Héb. 11 : 25) ; il ne le minimise pas non plus !
            Seule la grâce de Dieu pouvait s'occuper Rahab et c'est ainsi qu'elle sera délivrée « comme un tison sauvé du feu » (Zach. 3 : 2). Sa maison se trouvait sur cette muraille qui allait tomber : bien qu'elle ne le sache pas, elle était encore plus en danger dans un sens que les autres habitants !
            Or on voit comment sa foi va montrer sa réalité ! Ne doutons pas que la venue des deux espions était « providentielle ». Rahab les reçoit en paix et rend devant eux ce témoignage : « Je sais que l'Eternel vous a donné le pays, et que la terreur de votre nom est tombée sur nous et tous les habitants se fondent devant vous » (Jos. 2 : 9). La foi repose toujours sur des certitudes ! Cette pauvre pécheresse a compris et cru ce qu'elle a entendu au sujet des manifestations successives de la puissance  divine en faveur de son peuple, depuis leur sortie d'Egypte : « Nous avons entendu comment l'Eternel a mis à sec les eaux de la mer Rouge devant vous… ce que vous avez fait aux deux rois des Amoréens…  à Sihon et à Og, que vous avez entièrement détruits… l'Eternel, votre Dieu, est Dieu dans les cieux en haut, et sur la terre en bas » (v. 10-11).
            Rahab plaide alors auprès d'eux pour qu'Israël use de grâce envers elle et les siens : « Jurez-moi par l'Eternel que, puisque j'ai usé de bonté envers vous, vous aussi vous userez de bonté envers la maison de mon père » (v. 12). Elle leur demande un « signe certain » qu'ils seront épargnés contre la colère qui vient (1 Thes. 1 : 9) ; ce sera le cordon d'écarlate, si riche de signification (v. 18) ! Il rappelle cette parole divine : « L'Eternel passera… il verra le sang… et ne permettra pas au destructeur d'entrer dans vos maisons pour frapper » (Ex. 12 : 23). La couleur de ce cordon ne rappelle-t-elle pas en effet le sang de l'agneau pascal – et au-delà de celui-ci, le sang de Christ ?
            On comprend que l'Ecriture peut affirmer que la foi de Rahab a été justifiée par ses oeuvres (Jac. 2 : 25) : elle reçoit les espions en paix, les cache au moment où le roi, averti de leur présence, les fait soigneusement rechercher. Puis elle les aide à s'enfuir par un autre chemin, en les faisant descendre le long de la muraille ! Ce n'était pas sans danger pour elle, mais elle s'appuie sur les mêmes ressources que Josué ! Elle est habitée par une foi réelle à laquelle rien n'est impossible ! Comme Ruth, elle rompt avec toutes ses associations antérieures et elle se joint délibérément au peuple de Dieu. On ne peut être ami de Dieu et du monde (Jac. 4 : 4).
 
 
La prise de Jéricho
 
                        - Un acte de foi et d'obéissance
 
            Devant Jéricho, c'est par la foi que la victoire va être accordée à Josué et au peuple. La foi obéit implicitement à la voix de Dieu et se confie dans sa seule puissance. La destruction de cette ville a une portée symbolique : Jéricho est une figure de ce monde condamné, alors que des pécheurs, comme Rahab, peuvent être sauvés par la foi.
            Tout d'abord, le conducteur d'Israël, doit rencontrer le chef de l'armée de l'Eternel, figure de Christ lui-même (Jean 8 : 58). Le moment est solennel ; Josué est appelé à manifester le même respect de la sainteté de Dieu que Moïse au buisson ardent, en Horeb (Ex. 3 : 5).
            L'Ange de l'Eternel se place lui-même à la tête des armées pour engager le combat contre les ennemis du peuple de Dieu dans le pays.
            Christ est le chef de toute principauté et autorité et Dieu a assujetti toutes choses sous Ses pieds (Col. 2 : 10 ; Eph. 1 : 22). Avant d'engager le combat contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes, le chrétien est invité à se fortifier « dans le Seigneur et dans la puissance de sa force » (Eph. 6 : 12, 10).
            La verge de Moïse est désormais remplacée par « l'épée nue » symbole du jugement divin assurant la victoire en Canaan. Israël est maintenant un peuple de guerriers, appelé à conquérir le pays. Devant l'Ange de l'Eternel, Josué se prosterne dans l'adoration et se soumet dans l'obéissance (v. 14). Cette scène est une anticipation des jugements de la fin, où Christ, Fils de l'homme, apparaît comme un juge, une épée à deux tranchants sortant de sa bouche (Apoc. 1 : 12).
            « Jéricho était fermée et avait barré ses portes devant les fils d'Israël ; personne ne sortait et personne n'entrait » (Jos. 6 : 1). A quoi correspond pour le jeune converti cet obstacle terrifiant ? Passé de la mort à la vie, il s'apprête à « vivre » sa foi, mais Satan cherche aussitôt à le terrifier. Il place devant lui ce qui de prime abord paraît être de grandes difficultés. Par exemple, un témoignage à rendre devant des camarades persifleurs, l'abandon d'une mauvaise habitude fortement ancrée dans le coeur, l'aveu à faire d'une faute passée, des excuses à présenter à une personne que l'on avait offensée. De plus dans certains pays, ceux qui déclarent qu'ils sont chrétiens doivent affronter aussitôt de grandes persécutions.
 
 
                        - La puissance divine manifestée en réponse à la foi
 
            « Et l'Eternel dit à Josué : Voici j'ai livré en ta main Jéricho, et son roi et ses hommes vaillants » (6 : 2). Il suffisait au peuple de croire et d'obéir. Selon les ordres reçus par Josué et transmis à tout le peuple, le conducteur du peuple devait former un cortège et tourner autour de la ville une fois pendant six jours consécutifs. Sept sacrificateurs, avec chacun une trompette retentissante, marchaient devant l'arche. Elle se trouvait au milieu du cortège, précédée par les hommes armés (Nom. 32 : 29). Cette arche - figure de Christ - est vraiment le centre de toute cette scène : elle est seule mentionnée le premier jour (v. 11). Il faut réaliser la présence du Seigneur dans notre marche quotidienne.
            La puissance de Christ était exaltée au milieu de son peuple par les sept trompettes qui sonnaient ; celles-ci ne sont-elles pas une figure de la Parole ?
            Le zèle de Josué et du peuple est souligné par le fait qu'ils se lèvent de bonne heure le matin. Les sacrificateurs, appelés à porter l'arche, la chargent « à l'épaule » (v. 12). Seules les trompettes devaient se faire entendre. Josué avait commandé : « Vous ne jetterez pas de cris et vous ne ferez pas entendre votre voix, et il ne sortira pas de votre bouche un seul mot jusqu'au jour où je vous dirai : Criez ; alors vous crierez » (v. 10). Cette marche devait se faire dans un profond recueillement, l'homme étant entièrement mis de côté.
            Tout cela aurait pu paraître dérisoire et inoffensif aux habitants de Jéricho. Pourtant Rahab avait pu dire : « Nous l'avons entendu et notre coeur s'est fondu » (v. 11 ; Ex. 15 : 14) ! Le tour de la ville achevé, l'arche rentrait dans le camp où tout le peuple passait la nuit. Avait-on déjà vu le siège d'une ville entrepris d'une telle manière ?
            Mais si les moyens ordonnés par Dieu à Israël étaient sans valeur pour le monde, « Christ, la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu est plus sage que les hommes… la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes » (1 Cor. 1 : 24-25). « Les armes de notre guerre ne sont pas charnelles, mais puissantes par Dieu pour la destruction des forteresses » (2 Cor. 10 : 3-4).
            Le septième jour ils sont prêts à partir « au lever de l'aurore » (v.15). Ils doivent faire ce jour-là le tour de la ville sept fois, ce qui demandera un temps considérable. « Et à la septième fois, comme les sacrificateurs sonnaient des trompettes, il arriva que Josué dit au peuple : Criez : car l'Eternel nous a donné la ville » (v.16).
            Remarquons la fréquence du nombre sept dans ce chapitre : sept sacrificateurs, sept trompettes, sept jours et sept fois le septième jour. C'est comme la signature de la perfection de l'oeuvre divine. Il fallait aussi de la patience avant d'user des trompettes dont le son était censé appeler l'attention de Dieu sur son peuple, selon ce que Dieu avait dit à Moïse (Nom. 10 : 9).
            Le peuple devait coopérer par un grand cri (v. 5). C'était l'expression de sa foi, lors du signal de l'Eternel donné par les trompettes des sacrificateurs. « Et comme le peuple entendait le son des trompettes et que le peuple jetait un grand cri, la muraille tomba sous elle-même et le peuple monta dans la ville, chacun devant soi, et ils prirent la ville » (v. 20).
 
            Rien de semblable n'avait eu lieu auparavant ; c'était un acte de la puissance divine. Ensuite le peuple exécute promptement le jugement ordonné par Dieu (v. 21).
 
 
                        - Le salut de Rahab
 
            « La ville sera anathème à l'Eternel, elle, et tout ce qui s'y trouve : Rahab seule, la prostituée vivra, elle et tous ceux qui sont chez elle dans la maison, parce qu'elle a caché les messagers que nous avions envoyés »(v. 17 ; Lév. 27 : 28-29).
            Alors, « Josué dit aux deux hommes qui avaient exploré la ville : Entrez dans la maison de la prostituée et faites-en sortir la femme et tous ceux qui sont à elle, comme vous le lui avez juré » (v. 22-23). Ils sont naturellement chargés d'agir selon leur promesse : placés à l'abri du cordon d'écarlate, Rahab et toute sa famille – sa mère et ses frères sont mentionnés - sont sauvés du jugement ! Vraisemblablement,  à l'emplacement de la maison de Rahab, la muraille est restée intacte.
            Rahab a habité au milieu d'Israël jusqu'à ce jour (v. 25). Objet de la merveilleuse grâce de Dieu, elle va devenir la femme d'un Israélite, Salmon, un ancêtre de David ! (Matt. 1 : 5). Rahab et Tamar font donc partie de la généalogie du Seigneur. Les hommes auraient sûrement omis leurs noms dans cette généalogie, le Saint Esprit ne le fait pas…
 
 
 
            Si des obstacles apparemment insurmontables se dressent sur notre chemin, laissons avec foi le Seigneur tout diriger dans sa sagesse. S'il y a des « Jéricho », faisons grand usage de cette arme invincible : la prière. Que notre témoignage reste clair, que notre trompette ne rende pas un son confus. N'oublions pas que nous sommes, comme Rahab, des objets de la merveilleuse grâce de Dieu. Il est prêt à la déployer chaque jour de notre vie !
            Que ce récit, cher lecteur chrétien, nous encourage à marcher par la foi, dans l'obéissance ; c'est le seul chemin de la bénédiction. Fixons nos regards sur Jésus, guide et modèle de la vie de la foi, son chef et son consommateur. Il avait devant Lui aussi ce rassasiement de joie qui devait couronner Sa vie (Ps. 16 : 11).
 
                                                                                        Ph. L  le 22-12-08
 
 
                                   C‘est par la foi, que voyant l'invisible,
                                   Ils se sont levés à l'appel du Seigneur,
                                   Rien avec Lui ne semblait impossible
                                   Tant sa promesse enflammait leur ardeur.
 
                                   Brûle en nos coeurs, flamme sacrée !
                                   Et nous suivrons les témoins d'autrefois,
                                   Environnés de leur grande nuée,
                                   Les regards sur Jésus, Chef de la foi.