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NOTES SUR LE LIVRE DU PROPHETE ESAIE (14)
 
 
 
 
G – CONCLUSION ET EXHORTATIONS FINALES (1)
 
 
               Avec le chapitre 58 commence la dernière grande subdivision du livre. Nous avons vu, dans celles qui précèdent, les deux grands réquisitoires prononcés par l'Eternel contre son peuple : le premier parce qu'il a servi les idoles, le second (qui se termine avec le chapitre 57) à cause du rejet et du meurtre de Christ.
            Nous allons considérer maintenant les conclusions qui résultent des sujets traités jusqu'ici. Il n'y aura donc point de paix pour les méchants, dit Dieu qui a été si gravement offensé par son peuple. Mais il y aura un résidu fidèle à la fin – nous l'avons vu tout au long de ce livre – résidu pieux qui reviendra, dans lequel l'Eternel trouvera son plaisir, et qu'Il bénira. Ceux qui le composent ne pourront jouir pleinement de cette bénédiction qu'après avoir été amenés à juger, non seulement leurs propres fautes, mais aussi celles de la nation tout entière. C'est pourquoi le prophète doit crier « à plein gosier » (58 : 1) et déclarer au peuple ses transgressions et à la maison de Jacob ses péchés. Ceux-ci sont nombreux et graves ; nous en avons vu toute l'horreur dans les deux réquisitoires que nous venons d'étudier.
 
 
 
            1- Le jeûne auquel Dieu a égard : chapitres 58 
 
                                    1.1 L'apparence religieuse (v. 1-7)
 
                        Les premiers versets de ce chapitre dépeignent l'apparence religieuse du peuple. En les lisant, nous discernons aisément le pharisaïsme mis à nu par Dieu qui connaît les coeurs (Jér. 17 : 9-10). Il le fait de la même manière que pour les sadducéens à la fin du chapitre 56. Toute cette piété apparente cache la plus affreuse perversité et la méchanceté la plus violente. Ces pharisiens soi-disant scrupuleux n'ont pas craint de mettre à mort le seul Juste. Puis, sachant qu'Il était ressuscité, ils ont soudoyé les soldats de la garde, leur demandant de dire : « Ses disciples sont venus de nuit et l'ont dérobé pendant que nous dormions » (Matt. 28 : 13).
 
 
                                             1.2 Conséquence d'une vraie obéissance (v. 8-14)
 
                              Le résidu fidèle reconnaîtra pleinement l'état dans lequel se trouve la nation et écoutera la proclamation que le prophète fait retentir ici. Alors la lumière jaillira sur lui comme l'aurore et sa santé germera promptement. Il sera « comme un jardin arrosé et comme une source jaillissante dont les eaux ne trompent pas » (v. 11). Il restaurera tout ce qui est ruiné depuis des siècles. Le Messie sera appelé « réparateur des brèches » et « restaurateur des sentiers fréquentés » (v. 12). Ces choses auront lieu certainement, car l'Eternel a parlé.
 
 
 
            2- L'état de péché du peuple et la promesse de la délivrance : chapitre 59
 
                                             2.1 Les péchés du peuple (v. 1-8)
 
                              La première partie de ce chapitre est la continuation du sujet contenu dans le précédent : au peuple, la déclaration de ses transgressions et, à la maison de Jacob, celle de ses péchés. Ce sont ces péchés qui ont fait séparation entre eux et Dieu. De son côté, rien n'a manqué, car sa main n'est pas devenue trop courte pour délivrer ni son oreille trop appesantie pour entendre leurs prières.
 
                        Il a dû leur cacher sa face, car en eux tout est souillé, perverti, diabolique même. Leurs mains, leurs doigts, leurs langues, leurs pieds, leurs coeurs, tout est en mauvais état. C'est pourquoi Dieu n'est pas intervenu pour les libérer de leurs ennemis.
 
 
                                    2.2 La confession du résidu (v. 9-15)
 
                              Le résidu fidèle prend la parole et reconnaît la parfaite justice des paroles du prophète criant avec force. Il s'identifie avec le péché de la nation. Semblables à certains fidèles, en d'autres temps, ceux qui le composent mènent deuil, comme Esdras, Néhémie ou Daniel qui s'humilient (Esd. 9 : 3, 5 ; Néh. 1 : 4 ; Dan.  9 : 3-20).
                        Cette attitude est touchante. Loin de rejeter leur faute sur d'autres, comme l'ont fait nos premiers parents, ils disent : « C'est pourquoi le juste jugement est loin de nous, et la justice ne nous atteint pas ; nous attendons la lumière, et voici les ténèbres ! la clarté, et nous marchons dans l'obscurité » (v. 9). Bien que la vie de ces fidèles ait été à la gloire de Dieu, ils mènent deuil à l'ouïe des paroles de l'Eternel. Ils sentent toute l'horreur des fautes de la nation dont ils font partie et avec laquelle ils s'identifient sous le jugement de l'Eternel.
 
 
                                    2.3 La délivrance (v. 16-21)
 
                              A partir du verset 16, le Messie, le Rédempteur d'Israël, se prépare à venir pour la délivrance de ses fidèles. Puisqu'il n'y a personne au milieu du peuple pour maintenir la justice, c'est Lui qui va intervenir dans sa souveraineté et sa puissance en vue d'écraser tous ses adversaires. Il revêt les vêtements de la vengeance et de la jalousie en faveur du peuple qu'Il aime et, « selon ce qu'a été la conduite, il rétribuera la fureur à ses adversaires, la pareille à ses ennemis ; aux îles il rendra la rétribution » (v. 18). Il viendra en Sion vers ceux de Jacob qui abandonnent leur rébellion. Et Il les bénira suivant les dispositions de la nouvelle alliance, selon la parole de l'Eternel et dans la puissance du Saint Esprit, qui descendra sur eux comme la pluie de la dernière saison.
 
 
 
               3- La gloire de l'Eternel levée sur son peuple et reflétée par Jérusalem : chapitre 60
 
                        Maintenant nous arrivons à la gloire qui remplira Jérusalem pendant le beau règne du Messie d'Israël. Au chapitre qui précède, nous l'avons vu se lever pour délivrer Sion ; le voilà au milieu d'elle : elle deviendra le centre de toute la gloire terrestre, la métropole du monde entier. Ce sera la réalisation de la première vision du prophète, que nous avons considérée en lisant le chapitre 2. Les fils de Sion sont rassemblés dans la cité bien-aimée. Les étrangers, plein de zèle, s'emploient de toute manière à faciliter leur rentrée en mettant à leur disposition tout ce qu'ils possèdent : biens, navires, or, troupeaux. Ceux-ci seront agréés comme offrande à l'Eternel et serviront aux sacrifices offerts sur son autel ; sa maison, depuis si longtemps dévastée, devra être rebâtie et ornée de magnificence. Les murs, écroulés depuis tant de siècles, seront relevés par la main des étrangers. Le jugement fondra sur les ennemis et une obscurité profonde les couvrira. La gloire de l'Eternel illuminera la cité, les nations marcheront à sa lumière et les rois de la terre à son lever. Le soleil de justice, qui apporte la santé dans ses ailes, paraîtra dans toute sa splendeur et éclairera ce jour glorieux.
                        Autant Jérusalem a été dans l'abaissement et dans la souffrance, autant elle sera honorée. Les fils de ses oppresseurs viendront se courber devant elle et tous ceux qui l'ont méprisée « se prosterneront à la plante de ses pieds et l'appelleront la ville de l'Eternel, la Sion du Saint d'Israël » (v. 14). Toutes les personnes faisant partie de son peuple seront des saints et des justes, mis au bénéfice de l'oeuvre qui, seule, peut justifier un coupable. Ce ne sera pas pour un temps déterminé qu'ils posséderont le pays, mais, au contraire, il deviendra leur pleine propriété. Là ils fructifieront à tel point que le plus petit deviendra un millier et le moindre une nation forte. « Moi, l'Eternel, je hâterai cela en son temps » (v. 22).
 

 
            4 - Les deux venues du Messie d'Israël, pour la bénédiction et la gloire d'Israël et la destruction de ses ennemis : chapitres 61, 62 et 63 : 1-6
                       
                                    4.1 Les deux venues du Messie d'Israël (61 : 1-9)
 
                              Depuis le début de ce chapitre 61 jusqu'au milieu du verset 2, il est question de la première venue du Messie. Le Seigneur lui-même, dans la synagogue de Nazareth, a cité ce passage en ajoutant : « Aujourd'hui cette Ecriture, telle que vous l'entendez, est accomplie » (Luc 4 : 16-21). Il est remarquable qu'Il se soit arrêté dans sa lecture au milieu de ce verset 2 ; sans aucun doute, c'est en raison de sa venue en grâce parmi son peuple. Les miracles qu'Il accomplissait en délivrance apportaient la preuve irréfutable qu'Il était Celui dont le prophète avait parlé. Il n'a pas lu la suite, parce que l'heure de la vengeance n'avait pas encore sonné ; celle-ci ne se fera entendre qu'à sa seconde venue pour l'établissement de son règne. Alors il apparaîtra en puissance, après être venu en grâce la première fois.
                        Cette puissance se manifestera par la délivrance des siens et le jugement de ses adversaires. Ceux qui ont le coeur brisé, les débonnaires, les opprimés et ceux qui mènent deuil seront les objets de la manifestation de sa grâce ; pour eux, ce sera la délivrance, la liberté : l'huile de joie. Ils bâtiront ce qui était ruiné depuis longtemps, relevant les villes dévastées, les lieux désolés de génération en génération (v. 4). Les étrangers qui les ont asservis deviendront leurs serviteurs destinés à garder leurs troupeaux et cultiver leurs vignes (v. 5). Quant à eux, ils seront appelés « sacrificateurs de l'Eternel » (v. 6) et tous ceux qui les verront les reconnaîtront comme étant « la semence que l'Eternel a bénie » (v. 9).
 
 
                                    4.2 La joie du peuple en l'Eternel (61 : 10-11)
 
                              Une joie plus grande encore que la bénédiction elle-même sera connue par ce peuple. Ils se réjouiront en l'Eternel et s'égayeront en Dieu.
                        Apprécier avec joie la bénédiction est une chose très précieuse, mais jouir de Celui qui la dispense l'est bien davantage, surpassant la bénédiction elle-même. Posséder le salut est une grande faveur, mais jouir du Sauveur lui-même en est une plus excellente encore.
 
 
                                    4.3 L'appel à entrer à Jérusalem (62 : 1-12)
 
                              Remarquons comment le salut et la justice vont de pair et sont fréquemment mentionnés dans ces pages. Ces deux choses brilleront aux yeux de toutes les nations dans la pure lumière de la grâce. Cette dernière sera apportée à son peuple par le Messie qui a souffert autrefois, lors de sa première venue. Il reviendra une seconde fois pour lui apporter les bénédictions promises. Tel que Boaz (Ruth 3 : 2, 18), Il n'aura pas de repos avant d'avoir terminé ce qu'Il s'est proposé pour son peuple. Alors Jérusalem sera « une couronne de beauté dans la main de l'Eternel, et une tiare royale dans la main de son Dieu » (v. 3).
                        Bien différente de ce qu'elle était, délaissée et veuve, elle sera connue comme appartenant au divin Salomon lorsqu'Il apparaîtra avec la couronne dont sa mère l'aura couronné au jour de ses fiançailles et de la joie de son coeur (Cant. 3 : 11).
                        Jérusalem, cité sacrée, lieu de sécurité parfaite pour le peuple de Dieu, deviendra un sujet de louange à toute la terre. Heureux tes habitants ! Ils loueront l'Eternel dans ses saints parvis. Mais qu'en sera-t-il de ceux qui auront leur part dans la cité céleste, la ville d'or dont les fondements sont ornés de pierres précieuses (Apoc. 21 : 18-21) ? Tous auront un privilège béni et glorieux pendant le beau règne dont l'aurore va bientôt paraître. Le Seigneur ne saurait tarder, « car celui qui vient viendra, et il ne tardera pas » (Héb. 10 : 37).
 
                        Alors les cieux répondront à la terre et la terre au ciel. « Louez, des cieux, l'Eternel !... Louez, de la terre, l'Eternel ! » (Ps. 148 : 1, 7). Dans ce jour-là Israël, comme le peuple qui est près de son Messie (Ps. 148 : 14), donnera une note particulière dans ce concert s'élevant de la terre. Quelle sera l'intensité de la louange produite par ceux qui seront avec lui dans les cieux ? Seigneur, hâte-toi, ne tarde pas !
 
                        Jusqu'à cette heure prochaine, comme des gardiens vigilants, crions nuit et jour sur la muraille (v. 6) ; muraille plus importante que celle dont Jérusalem sera entourée. Ne lui laissons pas de repos (v. 7), en attendant le moment où son Eglise sera introduite par lui-même dans la gloire céleste.
 
                        Dans tout le chapitre 62, nous voyons le Messie, le Rédempteur d'Israël, se hâtant de faire entrer son peuple dans la bénédiction qu'Il lui a acquise. « Passez, passez par les portes ; préparez le chemin du peuple ; élevez, élevez la chaussée, ôtez les pierres, élevez un étendard devant les peuples ! Voici, l'Eternel a fait entendre jusqu'au bout de la terre : Dites à la fille de Sion : Voici, ton salut vient ; voici, son salaire est avec Lui, et sa récompense devant Lui. Et on les appellera le peuple saint, les rachetés de l'Eternel ; et toi (Jérusalem), tu seras appelée la recherchée, la ville non abandonnée » (v. 10-12).
 
 
                                    4.4 Le jour de la vengeance (63 : 1-6)
 
                              Le Seigneur n'a pas parlé du jour de la vengeance lors de sa première venue. Cependant, à cause de sa justice, elle doit s'exécuter irrévocablement. Au chapitre 34, le prophète annonce cette vengeance et nous dit qu'elle doit avoir lieu en Edom. Ici (v. 1-6), le Messie est vu venant d'accomplir cette vengeance ; c'est une chose faite. Il est magnifique dans ses vêtements teints dans le sang, ayant foulé aux pieds ses ennemis comme le raisin dans le pressoir ; leur sang a rejailli sur ses habits (v. 3). Il a été seul sur la croix, afin de sauver ; Il est seul ici pour écraser ses adversaires. Le pays d'Edom sera le lieu où se rassemblera la multitude des révoltés contre Lui et c'est là qu'ils le rencontreront en jugement.
 
                        Il ne faut pas confondre cette scène avec celle que mentionne le chapitre 19 de l'Apocalypse, dans laquelle le Seigneur vient avec son « vêtement teint dans le sang » pour rappeler à ses ennemis (à la rencontre desquels Il va) que son sang, comme celui de ses fidèles témoins, a été répandu par eux. Il se présente alors pour leur en demander compte.
 
                        Voici donc le jour du châtiment des ennemis du Seigneur ; c'est aussi l'année de ses rachetés. Le verset 6 termine le sujet qui commence avec le chapitre 61.