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L'EPITRE A TITE  (4)

 
CHAPITRE 2 (suite)
          5- Contenu du sain enseignement (passé, présent, futur)
CHAPITRE 3 - Les exhortations transmises par Tite concernant la vie sociale
          1- « Dans le monde, mais pas du monde » (3 : 1, 2)
          2- « Notre première manière de vivre » (v. 3)
          3- La manifestation de la bonté et de l'amour divins (v. 4)


CHAPITRE 2 (suite)
 
 
            5- Contenu du sain enseignement (passé, présent, futur)
 
 
                                   5.1 L'enseignement de la grâce divine
 
                        Nous savons que la grâce de Dieu nous enseigne. Cet enseignement est parfait parce que complet : l'annonce de l'évangile de la grâce ne s'arrête pas au salut du pécheur, mais se prolonge par l'enseignement du nouveau converti.
 
                        Sept points décrivent sept états :
 
                                               - « reniant l'impiété et les convoitises mondaines ».
                        Nous sachant objets de la grâce divine, « demeurerions-nous dans le péché afin que la grâce abonde ? – Qu'ainsi n'advienne ! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrons-nous encore dans le péché ? » (Rom. 6 : 1-2).
                       
                        Une définition de l'impiété nous est donnée par Jude : la grâce de Dieu est changée en dissolution (Jude 4), ou en « débauche », « dérèglement ». Le Seigneur est renié ; il est méprisé. D'ailleurs, « impiété » peut aussi être traduit par « profanation », « outrage ».
 
                        Les convoitises mondaines (ou les passions) ne sont-elles pas, quant à elles, le moteur de la « course aux plaisirs » de toutes natures à laquelle nous assistons ? L'impiété est aussi associée à la convoitise (Jude 16). Mais après le côté négatif de cet enseignement, voici son aspect positif (d'ailleurs, l'un conditionne l'autre...) :
 
                                               - que « nous vivions dans le présent siècle sobrement, et justement, et pieusement ».
                        Nous vivons « dans ce monde », mais nous avons à en être moralement « retirés » selon l'enseignement de Paul aux Galates ! (Gal. 1 : 4). Vivons « dans ce monde », non pas « pour » ce monde :
                                   * « sobrement » quant à nous, en mettant un frein à nos propres désirs et à notre volonté ; en menant une vie pleine d'équilibre et de maîtrise de soi.
                                   * « justement » quant aux autres, en reconnaissant avec équité les droits d'autrui et en recherchant l'approbation de Dieu ;
                                   * « pieusement » quant à Dieu, en vivant pour « lui plaire à tous égards » (Col. 1 : 10), en lui étant consacré.
 
                        Nous avons vu dans notre chapitre que nous sommes tous exhortés à montrer de la sobriété. C'est elle qui nous aidera à veiller (1 Pier. 4 : 7 ; 1 Thes. 5 : 6), comme nous le montre le verset suivant :
 
                                               - « attendant la bienheureuse espérance et l'apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ ».
                        Nous ne sommes pas comme ceux « qui n'ont pas d'espérance » (1 Thes. 4 : 13b) ; et quelle bienheureuse espérance que la nôtre ! Attendons-nous vraiment jour après jour le Seigneur... avant tout, pour qu'il enlève son Eglise, mais aussi pour le voir apparaître en gloire ? C'est une belle chose que de connaître la doctrine du retour du Seigneur ; mais c'en est tout à fait une autre que de vivre dans cette attente tous les jours... Car c'est elle qui fournit une motivation et une stimulation complémentaire et puissante pour notre conduite chrétienne.
 
                        Quelle certitude, quelle « ancre de l'âme sûre et ferme » (Héb. 6 : 19) que cette espérance ! Oui, nous pouvons nous « réjouir dans l'espérance » (Rom. 12 : 12) ; elle peut faire notre bonheur lorsque nous pensons que notre bien-aimé Sauveur, aujourd'hui haï et rejeté, apparaîtra demain dans toute sa gloire, comme « notre grand Dieu et Sauveur ». Ici, c'est l'apparition de notre salut en gloire, qui, adjoint à notre salut en grâce (v. 11), forme notre salut complet.
 
                                               - « qui s'est donné lui-même pour nous » (1 Tim. 2 : 6 ; Matt. 20 : 2 ; Marc 10 : 45).
                        Quel contraste saisissant entre le titre, plein de grandeur, et celui qui se « donne ». Mais, s'il s'est donné « lui-même pour nous », il a aussi « purifié pour lui-même » ce « peuple acquis, zélé pour les bonnes oeuvres ». Ainsi les trois derniers points de la manifestation de cette grâce (introduits par le petit mot « afin »), forment aussi les trois buts de son sacrifice :
 
                                               - « afin qu'il nous rachetât de toute iniquité » (Gal. 4 : 5) ou « afin de nous délivrer de toute injustice ».
 
                                               - « qu'il purifiât pour lui-même un peuple... ». Nous sommes « pour » Christ, dans ce monde. Gardons-nous, alors, de faire le mal ; mais, comme nous le montre la suite, soyons, au contraire, actifs pour faire le bien. Le Seigneur s'est donné pour nous, afin que nous accomplissions ces deux aspects de la vie chrétienne.
 
                                               - « acquis, zélé pour les bonnes (ou « belles ») oeuvres ». Soyons, pour lui, un peuple « acquis » (1 Pier. 2 : 9), c'est-à-dire qui lui appartienne tout entier... à lui qui s'est entièrement donné pour nous ! Par reconnaissance, donnons-lui la première place dans nos vies ! Regardons à la place que le Père lui a donnée : c'est la plus élevée, la première place. Et nous, quelle place lui donnons-nous ?
                        Stimulons-nous aux bonnes oeuvres (Héb. 10 : 24), afin de devenir « zélés », pleins d'ardeur, pour ces bonnes oeuvres préparées à l'avance pour nous.
 
 
                                   5.2 Comment Tite devait-il parler de ces choses ?
 
                        Tite devait « annoncer » toutes ces choses, en « exhortant » (« encourageant ») ou en « reprenant » selon le cas. Pour tout cela, lui le délégué de l'apôtre, avait « toute autorité de commander ». Ainsi, personne n'avait à le « mépriser », car il se devait d'enseigner fidèlement la vérité. Le ministère de Tite n'est pas seulement fondé sur l'autorité qu'il a reçue de Paul, mais sur l'autorité même de la vérité. Paul, ici, n'élève pas un serviteur de Dieu au-dessus de la vérité, mais bien la vérité au-dessus du serviteur...
 
                        L'enseignement chrétien n'est pas une simple répétition de mots. Celui qui enseigne s'implique, s'engage envers ceux qu'il enseigne. Il leur prodigue des instructions, des encouragements, des avertissements, des conseils, des appels pressants, des exhortations, des directions, des exposés, des convictions intimes, et, ce qui est certainement le plus important, leur montre une vie exemplaire, comme Paul le demande à Tite dans ce chapitre.
 
 
 
CHAPITRE 3 - Les exhortations transmises par Tite concernant la vie sociale
 
 
            1- « Dans le monde, mais pas du monde » (3 : 1, 2)
 
                        Paul exhorte maintenant Tite à « rappeler » en sept points, un enseignement complet au sujet de la vie de bonté mise en pratique par un chrétien envers tous les hommes. Il ne saurait mettre en avant le fait qu'il est citoyen du ciel (c'est ce que dit le même apôtre en Philippiens 3 : 20) pour manquer aux devoirs qui lui incombent tant qu'il habite sur la terre.
 
                        Ces choses devaient être rappelées en relation avec ce qui est dit au verset 3 ! L'apôtre avait déjà donné cet enseignement (en Romains 13, en particulier).
 
                        Comme nous le montre l'expérience, il y a des moments où ce que nous pensons connaître déjà doit nous être rappelé (Phil. 3 : 1 ; 2 Pier. 1 : 12).
 
 
                                   1.1 L'attitude chrétienne envers les autorités
 
                        Ces Crétois « remuants » et tous les enfants de Dieu doivent :
 
                                               - « être soumis aux principautés et aux autorités » :
 
                        Ces principautés et autorités se divisent en trois classes, celles de Philippiens 2 : 10 :
                                                           * célestes : Eph. 3 : 10 ; Col. 1 : 16 ; 2 : 10
                                                           * terrestres : Col. 1 : 16 ; Tite 3 : 1
                                                           * infernales, sataniques : Eph. 6 : 12 ; Col. 2 : 15
 
                        C'est une soumission volontaire, de bon gré, qui reconnaît que l'autorité vient de Dieu. Notre soumission ne doit pas varier selon la compétence du magistrat, mais découler du fait que c'est Dieu qui l'a institué. Actes 4 et 5 nous donnent des exemples de cette soumission due aux autorités (ainsi que ses limites), telle que Pierre l'enseignera (1 Pier. 2 : 13), après l'avoir démontrée au début du christianisme.
                        Nous avons à être soumis aux autorités politiques, judiciaires et professionnelles (Rom. 13 : 1-5). Nous devons prier pour elles (1 Tim. 2 : 2) et faire du bien à tous ; ce qui ne veut pas dire que nous avons à prendre part à des actions politiques ou à des plans manifestement en désaccord avec la parole de Dieu... même si on les vante hautement comme étant pour le bien de l'humanité. Lot, par exemple, étant « assis à la porte de Sodome » (Gen. 19 : 1), avec les juges et les notables... était peut-être juge... mais en tout cas pas témoin de l'Eternel !
 
                        Christ, lui, est assis au-dessus de ces principautés et autorités, selon Ephésiens 1 : 21. Toutes ces autorités ont à lui rendre compte.
 
 
                                               - être obéissants » :
 
                        L'obéissance est active, la soumission est plutôt passive. Il ne suffit pas de se soumettre de mauvaise grâce, à contrecoeur, aux autorités. Nous devons l'obéissance à Dieu et la soumission aux lois humaines (dans tout ce qui n'est pas contraire à la volonté de Dieu) : le code de la route ou la déclaration des revenus, par exemple...
 
 
                                   1.2 L'attitude chrétienne envers tous les hommes
 
                                               - être prêts à toute bonne oeuvre » :
 
                        Sommes-nous toujours prêts à accomplir aussitôt ces bonnes oeuvres, à être « les premiers dans les bonnes oeuvres » (v. 8) ? Notre générosité, la droiture de notre vie, notre intérêt plein de compassion envers notre entourage recommandent-ils la doctrine de Christ ?
 
                                               - « n'injurier personne » (Eph. 4 : 31) :
 
                        Il ne s'agit pas seulement de ne pas injurier « les dignités », c'est-à-dire les anges (Jude 8), mais, comme le dit aussi l'épître de Jude, ce que nous ne connaissons pas (Jude 10). Chacun en trouvera, pour lui-même, les domaines d'application (à l'égard des autres automobilistes, par exemple !). Nous devrions au contraire toujours désirer influencer les hommes pour le bien.
 
                                               - « n'être pas querelleurs » (ou « batailleurs ») :
 
                        Cette exhortation doit nous être souvent rappelée, aussi bien pour nos relations fraternelles (Gen. 45 : 24), que vis-à-vis de tous (ici). Un chrétien querelleur est un mauvais témoin de Christ. Soyons pacifiques, au contraire !
 
                                               - « mais modérés » :
 
                        Il s'agit d'être « conciliants », « bienveillants », « cléments », « équitables », « indulgents ». Ne revendiquons donc pas nos droits...
 
                                               - « montrant toute douceur envers tous les hommes » :
 
                        L'indulgence, la douceur attirent ; elles ne produiront pas une réponse dure ! Montrons cette douceur selon Dieu (celle qui n'est pas seulement due à un trait de caractère, et qui n'est pas une simple courtoisie ou de l'amabilité), et manifestons-la à « tous les hommes » (Phil. 4 : 5).
 
                        Ne sommes-nous pas frappés par l'actualité de ces sept enseignements, qui nous sont « rappelés », à nous aussi ?
 
 
 
            2- « Notre première manière de vivre » (v. 3)
 
 
                        L'apôtre présente, dans un contraste saisissant –mais sans forcer le trait – ce que « nous étions, nous aussi, autrefois ». Il se compare aux Crétois. Ne sommes-nous pas en danger d'oublier rapidement ce que nous étions, et par conséquent de mépriser ceux qui sont encore dans cet état ? En Ephésiens 2 : 3, le même apôtre, employant, là aussi, l'adverbe « autrefois », fait la même comparaison : « comme aussi les autres ».
 
                        Ce verset 3 se relie bien avec le verset précédent, qui appelle le chrétien à une conduite pleine de prévenance et d'humilité envers tous les hommes. Le chrétien n'a aucune raison de s'enorgueillir de quoi que ce soit, ni de ressentir du mépris envers celui qui est encore dans ses péchés. Si nous avons conscience de la grâce de Dieu à notre égard, nous serons gardés dans l'humilité.
 
                        Les sept caractères qui sont maintenant détaillés, sont là pour nous le démontrer amplement. Un parallèle est établi par l'Esprit de Dieu, entre ces sept caractères et les sept effets de la grâce divine, mentionnés à la fin du chapitre 2.
 
                                   - « insensés » : prenons-en davantage conscience. Avant notre conversion, ne pouvant comprendre la vérité divine, privés de tout discernement spirituel, nous étions insensés dans notre conduite, allant jusqu'à dire : « Il n'y a pas de Dieu » (Ps. 14 : 1 ; 53 : 1).       
 
                                   - « désobéissants » ou « rebelles » à la volonté de Dieu (comp. v. 1).
 
                                   - « égarés » : telles des brebis qui s'égaraient « toujours dans leur coeur » (Héb. 3 : 10), « nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin » (Es. 53 : 6).
 
                                   - « asservis à diverses convoitises et voluptés », voluptés desquelles nous étions les « amis » (2 Tim. 3 : 4) et même les esclaves ! Quelle variété de plaisirs extérieurs (les voluptés ou plaisirs) et de désirs intérieurs (les convoitises ou passions) dans ce monde ! Seul Christ, par son oeuvre, peut nous libérer des chaînes du péché.
 
                                   - « vivant dans la malice et dans l'envie » : la malice n'est pas une méchanceté banale, mais de la méchanceté volontaire, gratuite. Elle consiste à vouloir faire du mal à l'autre, en désirant lui nuire. L'envie est la haine du bonheur d'autrui.
 
                        Ceux qui recherchent continuellement les plaisirs et les voluptés ne sont jamais vraiment satisfaits. Ils n'en ont jamais assez. Leur vie devient une course folle pour être à la hauteur des autres, avec toutes les jalousies et les mauvais sentiments qui s'ensuivent. Ils deviennent :
 
                                   - « haïssables » : le terme a un sens plus général qu'en Romains 1 : 30 : « haïssables (ou abominables) pour Dieu ». Il veut dire « dignes d'être haïs », « odieux », « détestables ». Comment ne pas avoir des coeurs débordants de reconnaissance, en réalisant avec la Parole que ce même grand Dieu sauveur « nous a rendus agréables dans le Bien-aimé » (Eph. 1 : 6) !
           
                                   - « nous haïssant l'un l'autre », ou comme quelqu'un l'a exprimé : « une haine mutuelle nous dressait les uns contre les autres ».       
 
                        Quand nous regardons dans le « rétroviseur » de notre vie, quelle triste rétrospective ! Mais les versets qui suivent viennent jeter une lumière éblouissante après ce sombre tableau. Comme l'a fait remarquer quelqu'un, le péché :
                                   * obscurcit l'esprit : « insensés »
                                   * pervertit le coeur et la volonté : « désobéissants », « égarés »
                                   * attise les désirs de notre être charnel : « convoitises et voluptés »
                                   * développe toutes les formes de l'égoïsme : « malice, envie, haine ».
 
 
 
            3- La manifestation de la bonté et de l'amour divins (v. 4)
 
                        Avec les derniers versets du chapitre 2, les versets qui sont maintenant devant nous constituent l'autre « sommet » de cette épître. Pourrait-il en être autrement lorsque l'amour divin se déploie devant nos coeurs et qu'en quelques lignes, toute l'épître aux Romains nous est si magistralement résumée ?                                                                
 
                        Ces versets sont introduits par le mot « mais », qui est celui de l'intervention de Dieu (Eph. 2 : 4). La grâce de Dieu, comme un diamant sur un écrin obscur, brille sur le fond si noir de notre péché. Dieu ne pouvait pas nous prendre plus bas, pour nous élever plus haut !
 
                        « Mais, quand la bonté de notre Dieu sauveur et son amour envers les hommes (ou sa « philanthropie ») sont apparus » : après l'apparition de la grâce et de la gloire (2 : 12-13), voici celle de tout l'amour divin. C'est une révélation nouvelle et définitive que Dieu nous a donnée de lui-même : sa bonté, quoique présente de toute éternité, ne s'est complètement déployée qu'à la croix et n'a été entièrement manifestée qu'en une personne : Christ.
 
                        Combien souvent nous minimisons dans nos propos et altérons par nos actes, cette grande, pure et divine bonté !
 
 
                                                        Extrait de « Sondez les Ecritures » (volume 12)