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Psaumes 133 et 134
 
 
            Les Cantiques des degrés dont font partie les Psaumes 133 et 134 décrivent les degrés du développement spirituel intérieur dans les âmes du résidu futur du peuple d'Israël. Le livre des Psaumes dans son ensemble montre le développement extérieur dans l'histoire future du peuple d'Israël. Plus précisément, il s'agit du résidu, en relation avec le Seigneur Jésus, leur Messie, et cela jusqu'au moment où Il sera au milieu d'eux, dans le millénium.
            Ainsi les 5 groupes des Cantiques des degrés montrent les phases successives de ce développement intérieur dans les âmes et dans les consciences de ce résidu, jusqu'à ce qu'il en arrive à la pleine paix que Dieu veut lui donner pendant le millénium. Dans le dernier groupe (Psaumes 132 à 134), le but divin est atteint.
 
 
Psaume 133 :
 
            « Voici, qu'il est bon et qu'il est agréable que des frères habitent unis ensemble !  C'est comme l'huile précieuse, [répandue] sur la tête, qui descendait sur la barbe, la barbe d'Aaron, qui descendait sur le bord de ses vêtements ; comme la rosée de l'Hermon, qui descend sur les montagnes de Sion ; car c'est là que l'Éternel a commandé la bénédiction, la vie pour l'éternité ».
 
 
            Du Psaume 132 au Psaume 133, un certain progrès s'opère :
                        Dans le Psaume 132, est présenté d'abord le lieu où Dieu habitera au milieu de son peuple Israël : c'est Sion que l'Eternel a choisie (v. 13), le temple où Il s'est fait connaître. Là, Il est le centre de toute l'adoration de son peuple, de tout son service. Ce lieu choisi par Dieu a aussi une voix pour nous, chrétiens. Il est important que nos coeurs sachent avec certitude qu'il y a une place où le Seigneur a promis sa présence. Il désire y être adoré au milieu des siens réunis en Son nom. Là, Il nous donnera sa bénédiction.
                        Dans le Psaume 133, apparaît l'état collectif des âmes, l'amour fraternel et l'unité spirituelle de ceux qui forment le peuple de Dieu. Naturellement, cela s'applique d'abord au peuple d'Israël. Et dans l'histoire d'Israël, souvent les tribus ont été loin d'être unies dans la paix et l'amour fraternel.
            Pensons par exemple à la division intervenue dans le royaume d'Israël, séparant dix tribus des deux autres. Le prophète Esaïe évoque l'état de son peuple cent ans avant la captivité de Babylone : « Et on arrache à droite, et on a faim ; et on dévore à gauche, et on n'est pas rassasié. Ils mangent chacun la chair de son bras : Manassé, Éphraïm, et Éphraïm, Manassé ; [et] ceux-ci ensemble sont contre Juda » ; il indique ensuite quel sera le jugement de Dieu : « Pour tout cela, sa colère ne s'est pas détournée, et sa main est encore étendue » (Es. 9 : 20-21). Ainsi s'est manifestée la haine parmi des tribus d'Israël qui auraient dû être unies ensemble, mais qui « se mangeaient » l'une l'autre. Dans le millénium tout cela sera terminé. On l'apprend par le même prophète, au chapitre 11 ; il commence par présenter le Messie, le rejeton du tronc d'Isaï (v. 1-5), puis il déclare : « Et la jalousie d'Éphraïm s'en ira, et les adversaires de Juda seront retranchés ; Éphraïm ne sera pas rempli d'envie contre Juda, et Juda ne sera pas l'adversaire d'Éphraïm ; mais ils voleront sur l'épaule des Philistins… » (v. 13-14).
 
 
                         Des frères qui habitent unis ensemble
 
            Le prophète prédit donc cette unité dont parle le Psaume 133. Au lieu de la haine l'un contre l'autre, ils sont unis dans la paix : « Voici, qu'il est bon et qu'il est agréable que des frères habitent unis ensemble ! » (v. 1). Ce sera la condition morale des Juifs dans le millénium.
            Pour nous, chrétiens, combien il est nécessaire de connaître cette unité des frères qui habitent ensemble. Plusieurs d'entre nous ont connu des périodes où il n'y avait pas de paix parmi les frères. S'il n'y a pas de paix, il n'y a pas de bénédiction ! Mais ici nous avons, d'un côté, cette promesse mais aussi de l'autre côté la nécessité de vivre ensemble en paix. C'est quelque chose de très pratique. La paix entre les frères et les soeurs n'est pas dans un sens un don de Dieu. C'est le résultat de nos efforts, de nos efforts spirituels bien entendu. Mais, ce n'est pas quelque chose que Dieu donne ou ne donne pas, cela dépend de l'état de notre âme.
            Le Nouveau Testament nous donne aussi des avertissements solennels, tels que celui-ci : « Mais si vous vous mordez et vous dévorez l'un l'autre, prenez garde que vous ne soyez consumés l'un par l'autre » (Gal. 5 : 15). Le triste état de ces croyants avait été provoqué par des faux docteurs qui voulaient introduire la loi dans le christianisme. Ils ont eu beaucoup de succès, car la chrétienté en général est aujourd'hui sous la loi. C'était alors le début d'un tel état que dénonçait Paul parmi les diverses assemblées de Galatie : ils se mordaient comme des chiens au lieu de montrer de l'amour, de la longanimité, de la patience. Ils commençaient par se mordre, et ils continuaient en se dévorant ; puis ils finissaient par être consumé l'un par l'autre. N'y a-t-il pas des rassemblements qui se sont consumés par suite d'un manque d'amour fraternel : ils se sont mordus, ils se sont dévorés, ils se sont consumés, et finalement le témoignage a disparu !
            C'est une chose très pratique et solennelle : c'est notre responsabilité de nous « supporter l'un l'autre dans l'amour », comme nous y sommes exhortés par l'épître aux Ephésiens, qui présente l'assemblée à son niveau spirituel le plus élevé. Il y avait pourtant de l'amour, comme aussi chez les Philippiens. Cependant, même si l'état de ces assemblées était presque parfait, l'apôtre dit : « Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d'une manière digne de l'appel dont vous avez été appelés, avec toute humilité et douceur, avec longanimité, vous supportant l'un l'autre dans l'amour » (Eph. 4 : 1-2).
                                     - « avec toute humilité et douceur » : La première condition c'est d'être humble, de ne pas penser que je suis plus grand et plus important que mon frère ou ma soeur ; la vraie humilité, ce n'est pas seulement  penser très peu à soi-même, c'est ne plus y penser du tout ! C'est l'humilité parfaite manifestée par le Seigneur Jésus qui n'a jamais cherché son propre intérêt, mais plutôt ce qui était pour le bien des hommes. Et finalement Il s'est livré pour nous ! A cette humilité est jointe la douceur : si facilement, nous pouvons être durs l'un envers l'autre, alors que nous devrions refléter la douceur et la débonnaireté de Christ (2 Cor. 10 : 1 ; Matt. 11 : 29).
                                     - « avec longanimité » : Il nous paraît parfois impossible de supporter une personne au caractère difficile, mais la longanimité c'est justement  supporter toujours les faiblesses de caractère chez mon frère ou ma soeur. Chacun d'entre nous a son caractère, et peut-être ai-je été souvent moi-même un sujet d'exercice pour mes frères. La longanimité, ce n'est pas évidemment tolérer le mal ; il doit être traité selon les règles scripturaires de la discipline, dans l'assemblée
                                    - « vous supportant l'un l'autre dans l'amour » : L'amour de Dieu, nous l'avons tous reçu pour autant que nous soyons convertis. Nous connaissons le Seigneur qui s'est livré pour nous, et nous L'aimons sans doute faiblement ; toutefois nous jouissons de son amour et de l'amour de Dieu. Mais ce n'est pas assez, on ne peut pas s'arrêter là. Dieu désire que son amour qui est versé dans nos coeurs par le Saint Esprit (Rom. 5 : 5) se répande. Il doit couler de nos coeurs qui sont comme des vaisseaux remplis de cet amour envers les autres. 
            Si nous agissons ainsi, nous nous supporterons l'un l'autre dans l'amour. Ce ne sera pas par stoïcisme. On agit de cette manière dans le monde : on doit supporter, mais on le fait parfois avec dédain. Ici, c'est l'amour de Dieu qui nous unit parce que nous sommes tous des frères et soeurs, des enfants de Dieu ; nous sommes tous membres d'un seul corps – c'est la doctrine enseignée dans l'épître aux Éphésiens. Je dois me rendre compte que mon frère, ma soeur, avec lesquels j'ai des difficultés sont des objets de l'amour de Dieu, de l'amour du Seigneur comme je le suis moi-même. En réalisant qu'ils sont autant aimés que je le suis, je les regarde d'une façon toute différente ; je peux les supporter et m'appliquer ainsi à garder l'unité de l'Esprit par le lien de la paix  » (Éph. 4 : 3). N'est-ce pas ainsi que nous pourrons parvenir à réaliser ce qui est dit : « Voici, qu'il est bon et qu'il est agréable que des frères habitent unis ensemble ! » ? Quel beau tableau, n'est-ce pas ? C'est ainsi que le Seigneur désire nous voir. Et quelle atmosphère bénie se crée dans une assemblée quand les frères et les soeurs sont ainsi unis ensemble !
 
 
                        L'huile, un symbole de L‘Esprit, est la source de l'unité
 
            « C'est comme l'huile précieuse, [répandue] sur la tête, qui descendait sur la barbe, la barbe d'Aaron, qui descendait sur le bord de ses vêtements » (v. 2). Cette image de l'huile est très précieuse ; il s'agit de l'huile par laquelle le sacrificateur était oint quand il commençait son service. « Et l'Éternel parla à Moïse, disant : Toi, prends des aromates les plus excellents : de la myrrhe franche, cinq cents [sicles], et du cinnamome aromatique, moitié autant, deux cent cinquante [sicles], et du roseau aromatique, deux cent cinquante, et de la casse, cinq cents, selon le sicle du sanctuaire, et un hin d'huile d'olive. Et tu en feras une huile pour l'onction sainte, une préparation composée, d'ouvrage de parfumeur : ce sera l'huile de l'onction sainte. Et tu en oindras la tente d'assignation, et l'arche du témoignage, et la table et tous ses ustensiles, et le chandelier et ses ustensiles, et l'autel de l'encens, et l'autel de l'holocauste et tous ses ustensiles, et la cuve et son soubassement ; et tu les sanctifieras, et ils seront très-saints ; quiconque les touchera sera saint. Et tu oindras Aaron et ses fils, et tu les sanctifieras pour exercer la sacrificature devant moi » (Ex. 30 : 22-30).
            Les ingrédients de cette huile évoquent - comme aussi ceux de l'encens composé décrit dans le même chapitre - les caractères de notre Seigneur : ces divers aromates, chacun en lui-même et tous ensemble, étaient une bonne odeur pour son Dieu, quand Il vivait ici-bas. Ces caractères sont joints à l'huile qui nous parle du Saint Esprit dont nous aussi, nous avons tous été oints. Nous sommes sanctifiés par le Saint Esprit : chaque chrétien l'a reçue. Mais ici c'est pour la sanctification du grand sacrificateur Aaron, en vue de son service, celui de l'adoration dont parle le psaume suivant. Cette onction, c'est celle du Saint Esprit. Nous l'avons vu en Éphésiens 4, où nous sommes appelés à garder l'unité de l'Esprit. Ce n'est pas une unité créée par nos esprits, mais l'unité que produit le Saint Esprit, par sa grâce. 
            L'huile répandue sur la tête d'Aaron coule ensuite sur sa barbe et ses vêtements. La barbe parle de sa dignité et ses vêtements, de la marche pratique dans ce monde. C'étaient les vêtements du sacrificateur qui montraient qu'il était sanctifié, mis à part pour Dieu.
            La paix entre les frères qui ne peut se faire sans l'action du Saint Esprit en nous, relève  de notre  responsabilité. Il ne s'agit pas ici de la paix de nos consciences : c'est l'oeuvre de Dieu qui l'a faite pour l'éternité (Rom. 5 : 1). Ce n'est pas la paix de notre coeur ; notre responsabilité est de la trouver en suivant le Seigneur Jésus (Matth. 11 : 29 ; Phil. 4 : 7). Ici il s'agit de la paix entre nous, dont la réalisation nous incombe. Le Seigneur présente les bénédictions qui en découlent par cette belle image de « l'huile précieuse » répandue sur Aaron et qui « descendait sur le bord de ses vêtements ».
 
 
 
                   La rosée, un symbole de la parole de Dieu, apporte rafraîchissement et bénédiction
 
            « Comme la rosée de l'Hermon, qui descend sur les montagnes de Sion » (v. 3). Ce lieu : Sion, est cité dans chacun des trois psaumes de cette cinquième partie des Cantiques des degrés :
                                    - au Psaume 132 : nous apprenons que c'est « l'Éternel qui a choisi Sion » (v. 13).
                                    - ici, au Psaume 133, il est précisé qu'il s'agit des montagnes de Sion ou de la montagne de Sion. C'était le lieu où était érigé le temple.
                                    - au Psaume 134, est exprimé le souhait : « Que l'Éternel, qui a fait les cieux et la terre, te bénisse de Sion ! » (v. 3).
           
            Sion est mentionné pour la première fois en relation avec David, l'oint de Jéhovah, son bien-aimé, l'homme selon ses pensées : « Mais David prit la forteresse de Sion ; c'est la ville de David » (2 Sam. 5 : 7 ). David a trouvé ce lieu et il a fait de Sion sa propre demeure, la ville de David. Si l'on regarde un plan de Jérusalem aujourd'hui, Sion est une commune au sud-ouest de la cité de Jérusalem, mais ce n'est pas juste. Originellement, la forteresse de Sion et la ville de David se trouvaient au sud de la montagne du temple, où se trouve actuellement le dôme du Rocher. Ce sont présentement des ruines et un village arabe. Là se trouvait la ville de David avec la forteresse de Sion. De là le nom de Sion s'est répandu dans toute la ville de Jérusalem. Finalement, Sion se confond avec Jérusalem. Aujourd'hui on appelle Sion une colline qui se trouve à quelques kilomètres de distance, mais ce n'est pas ce qui est mentionné dans la Bible.
            Sion, c'est cet endroit que David avait conquis, que Dieu avait choisi, comme on le voit, dans le Psaume 87 : « L'Éternel aime les portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob » (v. 2). Les demeures de Jacob, c'est tout Israël, tout le pays. Mais là, dans tout ce pays, il y avait un endroit qu'Il avait choisi, là où se trouvait Son temple, érigé par Salomon. Dieu aime ce lieu : « Mais il choisit la tribu de Juda, la montagne de Sion qu'il aima », (Ps. 78 : 68). Cela montre un peu - nous pourrions mentionner plusieurs autres passages – quel est l'intérêt que Dieu porte à cette ville. Ce lieu parle de la grâce de Dieu envers les hommes. Aussi, dans le Nouveau Testament, Sion a cette signification pour nous, tandis que dans l'Ancien Testament, c'est surtout l'endroit que Dieu a choisi pour y mettre son nom, pour y habiter.
 
            Si l'huile parle des bénédictions, de la joie de l'Esprit répandue parmi les croyants qui habitent unis ensemble en paix, cette « rosée de l'Hermon, qui descend sur les montagnes de Sion » parle de rafraîchissement. Que de fois on se sent lassé, fatigué, on ne se sent plus du tout à la hauteur de son appel ! Mais si on ressent combien il est nécessaire et beau de vivre ensemble en paix, comme une grande famille, quel rafraîchissement cela procure ! L'Hermon est une montagne située au nord d'Israël, dans le Liban. Elle s'élève à plus de 2800 mètres, alors qu'en Israël la montagne la plus élevée culmine à 800 mètres. Le sommet de l'Hermon se situe au niveau des neiges éternelles ; quand le vent souffle du nord, il apporte de l'air frais qui se dépose, comme la rosée, sur la montagne de Sion. C'est le rafraîchissement dont nous avons tous besoin ; cette unité des frères est comparée à la rosée de l'Hermon que Dieu envoie sur les montagnes de Sion. C'est là, et dans de telles conditions, que Dieu a commandé la bénédiction, la vie pour l'éternité. Le peuple, sous l'ancienne alliance, ne connaissait pas la vie éternelle comme nous la connaissons. Naturellement ils possédaient la vie pour l'éternité. Abraham et tous les autres croyants de l'Ancien Testament ont  une vie d'une durée éternelle, la vie de Dieu. Mais dans le Nouveau Testament la vie éternelle est la vie du Seigneur Jésus, le Fils de Dieu Lui-même : Lui est notre vie ! Et cela, même un Abraham ne pouvait pas le dire, car il ne connaissait pas le Seigneur qui déclare, en parlant de ses brebis : « Je suis venu afin qu'elles aient la vie, et qu'elles l'aient en abondance » (Jean 10 : 10). Ainsi, nous connaissons le Seigneur comme notre vie : « Christ qui est notre vie » (Col. 3 : 4) ; « lui est le Dieu véritable et la vie éternelle » (1 Jean 5 : 20). Telle est notre part, pas seulement une vie sans fin, quoique cela soit vrai, mais une vie d'une telle qualité qu'elle a nécessité le don de son Fils. Pour en jouir, il est nécessaire de mettre en pratique les conditions bénies qui nous sont présentées ici : l'unité et l'amour parmi les frères. Que le Seigneur puisse nous les accorder. Qu'Il nous donne d'avoir un esprit d'humilité et cet amour fraternel dont nous venons de parler.
 
 
 
Psaume 134 :
 
            « Voici, bénissez l'Éternel, vous, tous les serviteurs de l'Éternel, qui vous tenez durant les nuits dans la maison de l'Éternel ! Élevez vos mains dans le lieu saint, et bénissez l'Éternel ! Que l'Éternel, qui a fait les cieux et la terre, te bénisse de Sion ! »
 
 
            Dans ce Psaume, on arrive, pour ainsi dire, au degré le plus élevé : c'est l'adoration. Nous avons vu au cours des Cantiques des degrés, la conversion du résidu, la repentance, la foi au Seigneur Jésus qu'ils recevront quand ils Le verront avec ses mains percées. On lui demandera : « Quelles sont ces blessures à tes mains ? ». Et Il dira : « Celles dont j'ai été blessé dans la maison de mes amis » (Zach. 13 : 6). Ils pleureront quand ils verront le Seigneur apparaître dans toute sa gloire. Pour nous croyants, il en sera tout autrement quand le Seigneur que nous attendons, nous enlèvera à sa rencontre.
            Alors ces fidèles connaîtront la repentance et le salut ; ils se seront convertis et croiront au Seigneur. Ils connaîtront aussi l'endroit qu'Il a choisi, et cette paix entre eux ; c'est dans un tel état de choses que montera une vraie adoration.
 
 
                        La louange dans la maison de l'Eternel
 
            « Voici, bénissez l'Éternel, vous, tous les serviteurs de l'Éternel, qui vous tenez durant les nuits dans la maison de l'Éternel ! » (134 : 1). C'est Israël, dans le millénium. Ces versets ne s'appliquent pas à la famille des sacrificateurs (celle d'Aaron) : celle-ci était constituée des serviteurs auxquels il était permis de se tenir dans la maison de l'Éternel. Le reste du peuple était dehors car il n'y avait pas d'entrée pour tout le peuple. Il en sera de même dans le millénium.
            Dans l'Ancien Testament, on ne trouve pas que les sacrificateurs aient servi le Seigneur durant la nuit. Il est dit que le feu sur l'autel de l'holocauste devait brûler toute la nuit (Lév. 6 : 2), mais il n'est pas dit que le sacrificateur était présent. Ici, ils se tiennent dans la maison de l'Éternel durant les nuits ; cela montre, semble-t-il, qu'il s'agit du millénium, parce que dans l'éternité, la nuit ne sera plus alors que dans le millénium, nuit et jour alterneront encore. C'est un temps de bénédiction perpétuelle, qui ne correspond pourtant pas l'état parfait de l'éternité.
            Aujourd'hui, nous qui sommes croyants, sommes tous des sacrificateurs : Celui qui nous aime a fait de nous « un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père » (Apoc. 1 : 5). L'appel de ce psaume s'adresse donc à nous tous : nous devons bénir l'Eternel durant les nuits. Quand nous appliquons ces choses à notre temps et à nos circonstances, nous voyons que nous nous trouvons dans la nuit : elle nous entoure continuellement. Le monde autour de nous se trouve dans la nuit morale, car la nuit et les ténèbres parlent de l'ignorance de Dieu. Dans cet état de choses, nous pouvons nous tenir dans le sanctuaire du Seigneur. Quel privilège ! Nous avons un endroit où tout est lumière comme dans les maisons des Israélites, quand les ténèbres couvraient tout le pays d'Égypte ; dans leurs habitations il y avait de la lumière (Ex. 10 : 23). La grâce divine nous a pris au milieu des ténèbres et nous a transportés dans sa « merveilleuse lumière » (1 Pier. 2 : 9), où nous pouvons nous tenir. Nous sommes constamment dans la lumière, même si la nuit nous entoure tant que nous sommes sur la terre.
            Dans cette lumière de la connaissance de notre Dieu comme Père, par la personne du Seigneur qui est venu dans ce monde comme la vraie lumière. Il nous a tirés des ténèbres, nous pouvons nous tenir dans la maison de l'Éternel pendant toute la nuit. Ce n'est qu'au moment où le Seigneur viendra nous chercher, que ce service cessera pour faire place à celui que nous rendrons dans la gloire éternelle.
 
 
                        L'invitation à bénir l'Eternel dans le lieu saint
 
            Quel est notre service maintenant ? « Élevez vos mains dans le lieu saint, et bénissez l'Éternel ! » (v 2). L'adoration des croyants peut toujours être apportée à leur Dieu et Père. « Offrons donc, par lui, sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c'est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom » (Héb. 13 : 15).
            Un Israélite savait bien ce qu'était un sacrifice. Nous savons par le Nouveau Testament que ces sacrifices parlent de la personne du Seigneur et de Son oeuvre à la croix. Les sacrifices de louanges que nous pouvons apporter à Dieu, c'est la louange pour le Seigneur et son oeuvre. Or il nous est dit que c'est le « fruit des lèvres », c'est-à-dire ce qui est formé dans notre âme, puis exprimé par nos lèvres en chants, en actions de grâce, en adoration.
            Nous avons aussi la liberté d'entrer « sans cesse » dans le sanctuaire. Durant la période de l'Ancien Testament et jusqu'à la mort du Seigneur, le sanctuaire (le « saint des saints ») était fermé ; il était séparé de la première partie par le voile. Le voile fut déchiré au moment de la mort du Seigneur Jésus et maintenant nous pouvons entrer dans la présence même de Dieu, en esprit naturellement, pas encore corporellement ; ce sera dans des corps glorifiés, au moment où le Seigneur viendra nous chercher pour nous introduire au ciel, dans la maison du Père. Mais déjà, en esprit, nous pouvons nous tenir dans le sanctuaire.
            Chaque jour, à la maison, seul ou en famille, nous pouvons louer Dieu, louer le Seigneur. C'est une bonne habitude de chanter les louanges du Seigneur, de pouvoir non seulement Le prier mais aussi de L'adorer au sein de la famille. Le caractère le plus élevé se situe au moment où nous avons les emblèmes du sacrifice de notre Seigneur devant nous, le dimanche matin, lorsque nous sommes réunis en assemblée, comme des sacrificateurs, pour « élever nos mains dans le lieu saint » et pour adorer Dieu. Cette bénédiction, nous l'avons dans chacun des deux premiers versets : « Bénissez l'Éternel ». C'est nous qui bénissons notre Dieu comme notre Père (pas l'Éternel), par Christ qui, comme Fils, nous a manifesté le Père.
 
 
                        La bénédiction que l'Eternel apporte aux siens
 
            Dans le dernier verset du psaume, il est dit : « Que l'Éternel, qui a fait les cieux et la terre te bénisse de Sion » (v. 3). Nous, croyants, nous bénissons Dieu, et Lui nous bénit aussi. Mais c'est naturellement bien différent. En hébreu et en grec, "bénir" a en effet la même double signification : "de la part des hommes envers Dieu", comme aussi "de la part de Dieu envers nous". Le mot veut dire : « parler d'une personne en bien ». Si nous parlons ainsi de Dieu et du Seigneur Jésus, c'est de l'adoration. Mais lorsque Dieu parle de nous, c'est dans le but de nous bénir et nous de combler de ses bienfaits ! 
            L'adoration, ce n'est pas exactement la même chose que la reconnaissance. L'apôtre Paul dit aux Colossiens : « rendant grâces au Père qui nous a rendus capables de participer au lot des saints dans la lumière ; qui nous a délivrés du pouvoir des ténèbres, et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour, en qui nous avons la rédemption » (Col. 1 : 12-14). Ici, nous sommes exhortés à rendre grâces à notre Dieu et Père parce qu'il nous a bénis, parce qu'Il nous a donné le Seigneur qui nous a sauvés. Nous rendons grâces, nous sommes reconnaissants pour quelque chose que nous avons reçu. Bien entendu, le Saint Esprit nous exhorte ici à le faire. Il ne s'agit pas de cette reconnaissance générale à laquelle nous sommes exhortés plusieurs fois : « Soyez reconnaissants » en toutes choses. Ici, il s'agit d'une exhortation à la reconnaissance pour les bénédictions que nous avons reçues par le moyen de l'oeuvre du Seigneur.
            Le verset déjà cité : « Offrons donc, par lui, sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges » nous invite à exprimer la louange. C'est autre chose que la reconnaissance et l'action de grâces. Le maître loue l'élève pour son travail, non pour ce qu'il a reçu, mais pour ce que l'élève a accompli. Nous pouvons donc, et nous y sommes exhortés, louer Dieu par le Seigneur, pour ce qu'Il a fait. Tout ceci nous aide à moins penser à nous-mêmes, car nous sommes parfois un peu égoïstes.
           L'adoration, c'est la chose la plus élevée. Ce n'est pas la reconnaissance, ce n'est pas la louange. L'adoration est l'appréciation de la Personne même qui a tout fait. Telle est l'adoration dont parle le Seigneur à la femme samaritaine : « Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l'adorent l'adorent en esprit et en vérité » (Jean 4 : 24). Cela ne veut pas dire que nous ne devions pas être reconnaissants. La Parole veut nous élever, nous faire croître dans la connaissance et aussi dans notre intelligence spirituelle, afin de nous occuper, non seulement de ce que nous avons reçu (notre salut), de ce que le Seigneur a fait (son oeuvre), mais de Lui-même, la Personne qui a tout fait, la Personne qui fait les délices du Père.
            Le Père n'adore pas le Fils. L'adoration spirituelle s'adresse toujours à Celui qui est beaucoup plus haut élevé que nous. Dieu le Père trouve ses délices dans le Fils. Par contre, nous n'oserions pas dire que nous trouvons nos délices dans le Seigneur, bien que ce soit vrai. Nous exprimons dans l'adoration ce que nous avons trouvé en Lui. En Apocalypse 5, après la louange qui est prononcée par les rachetés, à laquelle les quatre animaux répondent : Amen !, les anciens tombent [sur leurs faces] et rendent hommage (v. 14). On pourrait dire qu'ils adorent, c'est la même pensée et le même mot. Se prosterner en adoration devant la Personne de notre Seigneur qui nous a tant aimés, de la Personne de notre Dieu et Père qui nous a donné Son Fils bien-aimé, n'est-ce pas la chose la plus élevée ? C'est la seule chose qui continuera dans toute l'éternité. Ici-bas, comme chrétiens nous pouvons faire beaucoup de choses. Que le Seigneur nous donne d'en faire de plus en plus. Nous pouvons faire de l'évangélisation, nous avons besoin d'être exhortés, d'être enseignés, mais tout cela se terminera au moment où le Seigneur viendra nous chercher. Alors plus d'évangélisation, plus d'exhortation, plus d'enseignement ; dans la maison du Père, nous connaîtrons comme nous avons été connus (1 Cor. 13 : 12). L'adoration continuera durant toute l'éternité, et c'est là qu'elle prendra son plein essor. Ici-bas tout est limité ; notre connaissance, notre appréciation, notre amour pour le Seigneur sont souvent bien faibles, et notre adoration est plus faible encore. Mais là, rien ne viendra nous troubler, rien ne nous empêchera d'adorer. Ce sera la perfection. Nous serons comme Lui, nous serons auprès de Lui, et nous Le verrons comme Il est (1 Jean 3 : 2). Et là, nous pourrons Lui apporter notre vraie adoration.
 
 
            Combien il est précieux de voir que ce qui couronne ce développement spirituel du résidu d'Israël, c'est l'adoration.
            Notre part excellente c'est d'adorer le Seigneur et par Lui Celui qui L'a donné, notre Père. Quelle place importante cette adoration devrait tenir dans notre vie chrétienne sur la terre ! Commencée dès ici-bas, elle continuera dans l'éternité à la gloire du Père et du Fils ; alors, autour de l'Agneau, « bien mieux que sur la terre, nous serons rois et sacrificateurs ».
 
 
                                                                                 
                                                  A. R – Notes prises lors d'une méditation
 
 
 
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