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 LE MINISTERE DU PARFAIT SERVITEUR 
DANS L'EVANGILE DE MARC (4)
 
 

 
 
             
5- L'enseignement de Jésus au moyen de paraboles (suite) : Marc 4 : 26-41
 
 
            Après la parabole du semeur (4 : 3-25), deux autres paraboles sont données dans ce chapitre ; elles correspondent à celle de l'ivraie et à celle du grain de moutarde de Matthieu 13. Toutefois l'enseignement donné ici diffère de celui de l'évangile de Matthieu.
 
 
                        5.3 : Deux paraboles du royaume de Dieu (v. 26-34)
 
 
                                    - L'homme répandant de la semence sur la terre :
 
            « Ainsi est le royaume de Dieu : c'est comme si un homme jetait de la semence sur la terre... » (v. 26). Le royaume de Dieu est la sphère où Dieu travaille pour amener des coeurs à venir se placer sous son autorité ; ce royaume était au milieu des hommes quand Jésus, la personne du Roi, était sur la terre. Lui-même a commencé à semer ; puis son oeuvre s'est poursuivie par le moyen de ceux qu'Il a appelés à le servir.
 
            Telle une semence vivante qui est jetée sur la terre, la Parole de Dieu produit son effet dans les coeurs et les consciences des hommes ; elle est la « vivante et permanente parole de Dieu » (1 Pier. 1 : 23). La semence va germer et croître, car elle possède en elle-même son propre principe vital. Ainsi, la vie divine est communiquée par l'Esprit de Dieu : c'est par cette nouvelle naissance que celui qui croit entre dans le royaume de Dieu. « Si quelqu'un n'est né d'eau et de l'Esprit il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3 : 5).
 
            Tout est l'oeuvre de Dieu : une fois la semence répandue, elle va germer et croître, sans que l'homme « sache comment » (v. 27). La grâce divine peut produire des fruits dans les coeurs en dépit de la faiblesse ou du manque d'éloquence de ceux que le Seigneur emploie pour prêcher l'évangile.
            C'est un encouragement pour nous, chrétiens, à ne pas laisser passer les occasions favorables pour faire connaître autour de nous le message de l'évangile. Ayons le désir de faire « l'oeuvre d'un évangéliste » (2 Tim. 4 : 5).
 
            La parabole du semeur avait déjà montré que l'abondance du fruit porté était variable (v. 8, 20). Ici, la maturité ne s'atteint pas non plus toujours avec la même rapidité : « la terre produit spontanément du fruit, premièrement l'herbe, ensuite l'épi, et puis le plein forment dans l'épi » (v. 28). La croissance est naturellement le fruit de la vie ; elle peut être parfois plus lente, mais elle est progressive. Il faut donc de la patience avant de pouvoir constater la pleine maturité de la plante (Luc 8 : 15).
             Ne soyons pas trop pressés de voir des fruits de la vie divine chez ceux qui ont confessé le Seigneur, mais prions pour eux afin que tout obstacle soit écarté, qu'il n'y ait plus ni rocailles, ni épines et qu'ils puissent réaliser les promesses données à celui qui se confie en l'Eternel : « Il sera comme un arbre planté près des ruisseaux d'eau... il étendra ses racines vers le courant... et il ne cessera de porter du fruit » (Ps. 1 : 3 ; Jér. 17 : 8).
 
            L'homme qui a semé laisse la semence germer et la plante croître, comme à son insu, jusqu'au moment où la moisson arrive (v. 29). N'est-ce pas une image du royaume de Dieu en l'absence de Christ ? Le divin Semeur a commencé lui-même les semailles sur la terre, Celui dont le psalmiste dit : « Il va en pleurant, portant la semence qu'il répand ». Il s'en est allé au ciel et par le moyen de ses serviteurs, Il poursuit l'oeuvre de grâce qu'Il a entreprise, sans qu'Il paraisse s'en occuper lui-même. Bientôt, au jour de la moisson, Il introduira dans le ciel tous ceux qui auront cru. « Il revient avec chant de joie, portant ses gerbes » (Ps. 126 : 6) ; « Il verra du fruit du travail de son âme et sera satisfait » (Es. 53 : 11).
 
                                    - Le grain de moutarde :
 
            Par la deuxième parabole (v. 30-32), le Seigneur présente une autre forme du royaume de Dieu en l'absence de Christ. La première nous a montré le travail caché du Seigneur, coopérant avec ses serviteurs qui proclament l'évangile sur la terre. Celle-ci présente plutôt l'aspect extérieur du royaume de Dieu, en rapport avec la responsabilité de ceux auxquels il est confié.
             Des résultats sont visibles, mais ils découlent d'une croissance anormale et ne sont pas ceux que Dieu désirait obtenir.
 
            La moutarde est une plante bisannuelle habituellement de petite taille. Son point de départ est de faible apparence : une graine minuscule, emblème de l'humilité qui aurait dû caractériser le royaume de Dieu. Dans son caractère primitif, celui-ci ne tenait pas plus de place dans le monde : l'Eglise a commencé par quelques disciples pourchassés et dispersés, souvent persécutés ou mis à mort. Mais le royaume de Dieu s'est intégré au monde politique ; il a pris la forme d'une puissance protectrice, un grand arbre qui « jette de grandes branches » (v. 32).
             Dans la Parole de Dieu, un « grand arbre » est souvent le symbole d'une puissance qui s'établit fermement sur la terre : par exemple, L'Assyrien et le Pharaon (Ezé. 31 : 1-14), ainsi que Nébucadnetsar (Dan. 4 : 10-14). Tous sont devenus les objets du jugement de Dieu car il y a un jour de l'Eternel contre « tout ce qui s'exalte et s'élève » (Es. 2 : 12-18). Combien cette élévation est odieuse à ses yeux lorsqu'elle caractérise ceux qui extérieurement étaient en relation avec Lui et ont abandonné le chemin d'obéissance à sa Parole.
 
            Comme nous l'avons vu dans la parabole du semeur (v. 4, 15), les « oiseaux du ciel sont l'image de la puissance de Satan dans le monde, opposée à l'oeuvre de grâce de Dieu. Ils peuvent demeurer sous l'ombre de cet arbre (v. 32). Satan peut employer des hommes qui profitent de la protection de ce grand arbre.
            A ce sujet, quelqu'un a écrit : « Au lieu de demeurer dans le sentiment de sa petitesse et sous la dépendance de Dieu, comme l'Eglise l'était au commencement, la chrétienté est devenue une puissance sur la terre, ce que représente un grand arbre dans les Ecritures... Au lieu de chercher la protection en Dieu, c'est elle qui devint protectrice, abrita des oiseaux, c'est-à-dire des hommes qui trouvaient en elle ce que leurs coeurs avides désiraient. Les oiseaux sont le plus souvent pris en mauvaise part, leur rapacité les caractérise. L'histoire de l'église prouve qu'il en a été ainsi du temps de sa toute-puissance quand elle avait à ses pieds le pouvoir civil, qu'elle couronnait ou destituait les monarques, et nourrisait de biens ceux qui se logeaient dans ses branches, le clergé tout particulièrement. C'est ainsi que la chrétienté s'éloignait et s'éloigne encore de ce qui la caractérisait dans son origine ».
        
            Le chrétien, vrai disciple de Christ, ne recherche pas d'autre protection que celle du Seigneur. Combien de croyants ont pu trouver auprès de Lui un abri sûr, alors qu'ils subissaient la persécution de la part même de l'Eglise, devenue Jésabel et exerçant sa tyrannie sur les saints.
 
            Les hommes de nations entières ont pris le nom de chrétiens sans avoir la vie de Dieu. De nombreuses coutumes païennes et diaboliques ont subsisté dans l'Eglise, représentées ici par les oiseaux qui demeuraient dans les branches de l'arbre (Luc 13 : 19). Pourtant la parole de Dieu y est annoncée et de véritables croyants s'y trouvent : ce sont ceux que le Seigneur connaît (Jean 10 : 14 ; 2 Tim. 2 : 19) et qu'Il réunira bientôt dans la maison du Père (Jean 14 : 2-3).
 
            Dans son état d'apostasie, l'Eglise professante sera vomie de la bouche du Seigneur (Apoc. 3 : 16). C'est elle qui porte « sur son front un nom écrit : Mustère, Babylone la grande » (Apoc. 17 : 5) ; « ... elle est devenue la demeure des démons et le repaire de tout esprit immonde et le repaire de tout oiseau immonde et exécrable » (Apoc. 18 : 2).
 
 
            En dehors de sa portée prophétique relative au développement de la chrétienté dans le monde, cette parabole du grain de moutarde contient sans doute également un avertissement pour nous, chrétiens, à ne pas vouloir nous élever, dominer et nous placer au-dessus des autres. Comme les oiseaux dans les branches de ce grand arbre, Satan saura bien vite agir dans la vie de celui qui a cherché à s'élever au-dessus de ses frères.
 
 
            Les paraboles contenues dans ce chapitre sont pleines d'instruction pour les disciples du Seigneur :
                        - leur travail actuel est de « sortir pour semer » (v. 3)
                        - ce qui doit être semé est la Parole de Dieu (v. 14)
                        - un seul terrain (la bonne terre) porte du fruit (v. 8, 20)
                        - c'est la Parole de Dieu qui produit le fruit (v. 20)
                        - la lumière doit être manifestée publiquement (v. 21)
                        - le travail accompli dans l'âme est celui de Dieu, et non celui du semeur (v. 27)
                        - la grande puissance terrestre qu'est la chrétienté, considérée comme le travail de l'homme (v. 32), devra être jugée à la fin.
 
 
            Le parfait Serviteur qui a commencé l'oeuvre de prédication de la Parole attend le jour de la glorieuse moisson. En attendant, Il veille sur la semence répandue par ses serviteurs et l'entoure de soins pour qu'elle porte des fruits.
            Chrétiens, sachons lever les yeux, comme Jésus invite ses disciples à le faire : « Levez vos yeux et regardez les campagnes, car elles sont déjà blanches pour la moisson » (Jean 4 : 35).
 
 
                        5.4 : Plusieurs autres paraboles (v. 33-34)
 
            Plusieurs autres paraboles exposées par le Seigneur (probablement celles que l'on trouve en Matthieu 13) ne sont pas rapportées par Marc.
            A partir du moment où son rejet a été prononcé, Jésus a pris cette nouvelle forme de langage que sont les paraboles ; mais elles demeureront incompréhensibles pour les rebelles et les contredisants. 
 
            « Il leur annonçait la parole, selon qu'ils pouvaient l'entendre » (v. 33) : les paraboles du Seigneur étaient adaptées à l'état des auditeurs. Elles étaient sans doute très importantes, car elles correspondaient à leurs circonstances particulières. Ensuite, à l'intention de ses disciples, « en particulier » (v. 34), le Seigneur en donnait l'interprétation.          
 
 
                        5.5 : Sur la mer (v. 35-41)
 
            A la fin du chapitre, avec le récit de la première traversée de la mer, Marc continue à rapporter les actes merveilleux du Seigneur.
 
            Jésus dit à ses disciples : « Passons à l'autre rive » (v. 35). Les disciples ne sont donc pas seuls ; Jésus ne leur a pas dit : « Passez... ». Combien cette parole du Seigneur aurait dû assurer chacun des passagers de la nacelle du bon déroulement de la traversée !
           
            Le Seigneur a renvoyé la foule (v. 36) : la nuit est venue pour le peuple qui rejette son Messie. Ses chefs religieux sont condamnés, mais aussi la foule qui est laissée à elle-même. Le Seigneur la quitte ; c'est l'image du moment où Il quittera définitivement la terre et abandonnera Israël pour un temps.
 
            Quoiqu'ils ne discernent pas encore pleinement sa gloire, les disciples ont été touchés par la Parole du Seigneur. Ils le prennent  « comme il était » (v. 36b). Il était aussi parfaitement homme que parfaitement Dieu : le Serviteur fatigué et abaissé, va démontrer la réalité de sa nature divine en reprenant le vent et la mer.
 
            Le lac de Galilée est connu pour ses tempêtes soudaines et violentes ; l'une d'elles survient (v. 37), expression de la haine de Satan qui se déchaîne contre Christ et les siens sans pouvoir les engloutir. Aurait-il pu faire couler une barque où reposait le Fils de Dieu ? Celui-ci pouvait-Il périr par les eaux qu'Il avait lui-même créées, ou laisser mourir ceux qu'Il était venu sauver ?
            Bien que le sommeil de Jésus le fasse paraître insensible au danger de ceux qui l'entouraient, Il continuait en réalité à diriger la nacelle ; Il était « à la poupe » (v. 38), c'est-à-dire à l'endroit où se trouvait le gouvernail du bateau. Il est un « Dieu de près..., et non un Dieu de loin » (Jér. 23 : 23). Il est avec chacun de ses rachetés selon sa promesse : « Quand tu passeras par les eaux, je serai avec toi... » (Es. 43 : 2).
 
            Marc est le seul évangéliste qui mentionne dans son récit l'oreiller sur lequel dormait Jésus. Peut-être avait-il été déposé là par l'un de ses disciples, ou par l'une des femmes qui le suivaient et l'assistaient de leurs biens (Luc 8 : 3). Cette attention délicate est l'exemple d'un service accompli sans bruit, sous le regard du Père qui voit dans le secret.
 
            Les disciples connaissaient certainement bien les difficultés de la navigation sur ce lac, mais ils doivent apprendre que leur assurance ne peut résulter de leur expérience et que leur sécurité réside dans la parole du Seigneur.
 
            Alors que la barque s'emplit déjà, ils sont saisis de terreur, car leurs ressources sont épuisées. Aussi ils réveillent le Seigneur et lui disent : « Maître, ne te mets-tu pas en peine que nous périssions ? » (v. 38). Ce cri d'incrédulité traduit leur méconnaissance de la bonté de Jésus ; cependant ne témoigne-t-il pas en même temps de leur foi en sa puissance ?
            Combien pourtant le reproche qu'ils osent adresser au Seigneur : « Ne te mets-tu pas en peine ... ? » a dû blesser son coeur sensible ! Comment imaginer qu'Il était indifférent à leur frayeur et à leur danger ?
            Un tel  doute peut aussi monter dans nos coeurs, amis croyants, si nous perdons de vue l'amour infini de notre Sauveur. Il faut parfois que nous soyons amenés à reconnaître que toute ressource paraît perdue pour crier au Seigneur et faire l'expérience de David : « J'ai crié vers toi, Eternel ! J'ai dit : Tu es mon refuge, ma part dans la terre des vivants » (Ps. 142 : 5).
 
            S'il nous semble parfois que le Seigneur nous a abandonnés et nous laisse exposés à la fureur de la tempête, souvenons-nous qu'Il dirige chacune de nos circonstances en vue de la gloire de Dieu et pour notre bien. Ne veut-Il pas nous apprendre à compter sur ses promesses et nous préparer, comme ses disciples alors, pour accomplir un service à sa gloire ?
           
            Celui qui « a commandé et a fait un vent de tempête, qui souleva les flots... arrête la tempête, la changeant en calme, et les flots se taisent » (Ps. 107 : 25, 29), est le même qui a toute puissance pour faire taire la mer et reprendre le vent (v. 39). Quelle majesté et quelle beauté parfaite dans la manière avec laquelle le Seigneur agit ici !
            Celui qui, lassé par son travail, dormait sur un oreiller, se lève et, de sa voix puissante, apaise la tempête. « Il se fit un grand calme » (v. 39b). En imposant le silence aux éléments déchaînés, le Seigneur calme aussi le coeur des disciples. Auparavant, leur manque de confiance dans l'amour et la puissance du Seigneur les avait empêchés de jouir de la paix parfaite qu'il apporte à ceux qui se confie en Lui (Es. 26 : 3). Ils auraient dû réaliser qu'avec Jésus, ils n'étaient pas plus en danger dans la tempête que par un temps calme ! Davis, après toutes les épreuves qu'il avait traversées, avait pu donner ce conseil : « Remets ta voie sur l'Eternel, et confie-toi en lui ; et lui, il agira... Demeure tranquille, appuyé sur l'Eternel, et attends-toi à lui » (Ps. 37 : 5-7).
 
            Aussi, Jésus leur dit-Il : « Pourquoi êtes-vous ainsi craintifs ? Comment n'avez-vous pas de foi ? » (v. 40). Ce doux reproche de leur Maître aurait dû les remplir de honte. Comment avaient-ils pu douter de la protection de Celui qui les avait appelés à le suivre ?
             Maintenant que sa gloire brille devant eux, ils sont « saisis d'une grande peur » (v. 41). En présence du Dieu saint, leur incrédulité est manifestée : ne se sont-ils pas comportés comme des « gens de petite foi » ? (Matt. 8 : 26).
            N'est-ce pas ce que nous sommes aussi ? Apprenons, avec les disciples, la leçon qui nous est donnée par ce récit, celle qu'Israël a dû apprendre aussi dans le désert : « Tu te souviendras... Connais dans ton coeur... » (Deut. 8 : 2-3). Puissions-nous véritablement nous confier en Celui qui nous aime et lui rendre l'hommage de nos coeurs.
 
 
            « Qui donc est celui-ci, que le vent même et la mer lui obéissent ? » (v. 41) ; cette question des disciples trahit encore leur ignorance quant à la Personne de « celui qui garde Israël... et ne dormira pas » (Ps. 121 : 4), qui « a rassemblé le vent dans le creux de ses mains » et « a serré les eaux dans un manteau » (Prov. 30 : 4).
 
 
            Cette scène de la traversée de la mer évoque encore la grande tribulation que traversera le résidu juif fidèle, avant l'établissement du royaume en gloire. Après ce « temps de la détresse pour Jacob », il sera sauvé (Jér. 30 : 7). Les affligés, battus par la tempête, atteindront la rive de la gloire milléniale (Es. 54 : 11) ; ils se réjouiront de ce que « les eaux sont apaisées », ils seront conduits par leur libérateur au « port qu'ils désiraient » (Ps. 107 : 30).
 
 
            Pour nous croyants, le voyage des disciples sur le lac évoque celui que nous effectuons sur l'océan de ce monde pour nous rendre vers notre patrie céleste. Si Dieu permet que des vagues menacent notre embarcation, Il nous rappelle qu'Il est avec nous selon sa promesse (Matt. 28 : 20). Il veut nous faire expérimenter sa puissance et son amour qui demeurent à la disposition de la foi, aussi faible qu'elle soit.
 
            Ne doutons jamais de ses promesses. Invitons le Seigneur dans notre nacette et soyons assurés qu'Il répondra toujours à notre foi, jusqu'à ce que nous ayons atteint le rivage éternel de la maison du Père.