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Les prières de Samuel


Le retour des fils d’Israël vers Dieu à Mitspa
Israël a réclamé un roi
La confession du peuple et son retour à l’Éternel
Après la désobéissance de Saül
Après l’onction de David par Samuel
 

           Samuel dont le nom signifie : « demandé à Dieu » ou « Dieu a exaucé » était la réponse à la prière de la foi de Anne, sa mère. Ayant en vue la gloire de Dieu, elle Lui avait dit : « Si tu te souviens de moi… et que tu donnes à ta servante un fils, je le donnerai à l'Éternel pour tous les jours de sa vie » (1 Sam. 1 : 11).
            Tout jeune, « ceint d’un éphod de lin », Samuel sert l’Éternel en présence d’Éli, le sacrificateur (2 : 11, 18). Il grandit, et il a un bon témoignage : il est « agréable à l’Éternel et aux hommes » (v. 26). La responsabilité lui est confiée d’ouvrir les portes de la maison de l’Éternel (3 : 15).
           Puis Dieu l’appelle personnellement dans le temple : « Samuel ! Samuel ! » (3 : 10). Aussitôt il répond : « Parle, car ton serviteur écoute ». Il peut alors connaître « le secret de l’Éternel », qui est « pour ceux qui le craignent » (Ps. 25 : 14). À la demande du sacrificateur, le jeune Samuel rapporte à Éli « toutes les paroles » que Dieu lui a communiquées (3 : 18). Il est fidèle dans son témoignage à l’égard du sacrificateur. Il grandit, et l’Éternel est avec lui (v. 19). Son service s’étend et « tout Israël… sut que Samuel était établi prophète de l’Éternel » (v. 20).
         À plusieurs reprises, durant son service dévoué envers le peuple de Dieu, Samuel sera un intercesseur fidèle, pouvant même dire : « Loin de moi que je pèche contre l’Éternel, que je cesse de prier pour vous » (12 : 23).


Le retour des fils d’Israël vers Dieu à Mitspa

         « Assemblez tout Israël à Mitspa, et je prierai l’Éternel pour vous… Samuel cria à l’Éternel pour Israël, et l’Éternel l’exauça » (1 Sam. 7 : 5, 9b).
          La communion que Samuel goûtait avec l’Éternel lui permettait de recevoir ses révélations au sujet de ce qui allait arriver au peuple d’Israël : « Ce que Samuel avait dit arriva à tout Israël » (4 : 1). Plus tard, le serviteur de Saül dira au sujet de Samuel : « Il y a un homme de Dieu dans cette ville, et c’est un homme considéré ; tout ce qu’il dit arrive infailliblement », et Samuel dira à Saül : « Et toi, arrête-toi maintenant, et je te ferai entendre la parole de Dieu » (9 : 6, 27).
           Le jugement annoncé s'accomplit : une nouvelle discipline est envoyée à Israël par le moyen des Philistins. Israël est battu une première fois devant les Philistins : 4 000 hommes environ sont frappés. Lors d’un deuxième combat, les fils d’Israël prennent avec eux l’arche, symbole de la présence de Dieu, espérant ainsi obtenir la victoire. Mais un nouveau désastre se produit : 30 000 hommes tombent et l’arche est emportée par le peuple ennemi. Dieu frappe ensuite sévèrement les Philistins qui ramènent l’arche en Israël après 7 mois durant lesquels la main de Dieu a pesé sur eux. Les habitants de Beth-Shémesh la reçoivent, mais sont châtiés pour avoir osé regarder dans l’arche. Renvoyée encore, celle-ci va rester 20 ans dans la maison d'Abinadab (7 : 1-2).
            Après ce « long temps », Samuel parle au peuple qui s’est enfin lamenté après l’Éternel. Il leur dit : « Si de tout votre cœur vous retournez à l'Éternel, ôtez du milieu de vous les dieux étrangers, et les Ashtoreths, attachez fermement votre cœur à l'Éternel, et servez-le lui seul ; et il vous délivrera de la main des Philistins » (7 : 3). Son message est écouté et les fils d’Israël ôtent leurs idoles pour servir l’Éternel seul (v. 4).
           « Assemblez tout Israël à Mitspa, et je prierai l’Éternel pour vous », leur demande ensuite Samuel. Ils obéissent ; ils puisent de l’eau qu’ils répandent devant l’Éternel ; ils jeûnent et confessent alors, dans une profonde repentance : « Nous avons péché contre l’Éternel » (v. 6).
           Ce rassemblement à Mitspa est considéré comme une provocation par les Philistins qui montent en bataille contre les fils d’Israël. Ceux-ci ont peur et sentent que leur salut va dépendre de l’intercession de Samuel. Ils lui disent : « Ne cesse pas de crier pour nous à l’Éternel, notre Dieu, afin qu’il nous sauve de la main des Philistins » (v. 8). Samuel « prit un agneau de lait, et l’offrit tout entier à l’Éternel en holocauste » ; c’est sur la base de ce sacrifice d’un agneau (figure de Christ) que le prophète peut intercéder pour Israël. « Samuel cria à l'Éternel pour Israël, et l'Éternel l'exauça » (v. 9).
           En réponse à l’humiliation profonde de son peuple et aux prières de son fidèle intercesseur, l’Éternel donne la victoire à Israël : « Il fit tonner ce jour-là un grand tonnerre sur les Philistins et les mit en déroute ; ils furent battus devant Israël » (v. 10).
            Comme mémorial de la merveilleuse délivrance que Dieu vient d’accorder à son peuple, Samuel dresse une pierre qu’il appelle « Ében-Ézer », ce qui veut dire « la pierre de secours » parce que, dit-il, « l’Éternel nous a secourus jusqu’ici » (v. 12).
            L‘activité de Samuel en faveur du peuple de Dieu ne cessera pas : « Il allait d’année en année faire le tour, à Béthel, et à Guilgal, et à Mitspa, et jugeait Israël dans tous ces lieux-là » (v. 16). À la fin de ce circuit annuel, Samuel « retournait à Rama, car là était sa maison ». Il y avait bâti « un autel à l’Éternel » (v. 17). Celui qui, jeune enfant, s’était prosterné devant l’Éternel (1 : 28), est encore un adorateur. Ainsi, toute la vie de cet homme de Dieu a été caractérisée par la prière et l’adoration. 


Israël a réclamé un roi

          « Cela fut mauvais aux yeux de Samuel, qu’ils aient dit : Donne-nous un roi pour nous juger. Alors Samuel pria l’Éternel » (1 Sam 8 : 6).
            Les fils de Samuel que celui-ci avait établis juges - sans toutefois consulter Dieu - ne marchaient pas sur les traces de leur père. Cette situation humiliante pour le prophète donne un argument aux anciens d’Israël pour lui demander d’établir sur eux un roi, « comme les autres nations » (8 : 1-5). Ainsi le peuple rejetait à la fois l’Éternel (v. 7), qui était leur roi (12 : 12), et Samuel, son prophète ; ils s’abaissaient ainsi au niveau des nations idolâtres qui ne connaissaient pas l’Éternel.
          Quelle tristesse et quelle déception pour Samuel qui ne peut pas approuver cette demande du peuple ! Alors, cet homme de prière s’adresse à son Dieu : « Samuel pria l’Éternel » (v. 6b). La réponse qu’il reçoit est consolante et pleine de grâce : « Écoute la voix du peuple dans tout ce qu’ils te disent ; car ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, mais c’est moi qu’ils ont rejeté, afin que je ne règne pas sur eux » (v. 7). En même temps, c’est le triste constat que le peuple ne voulait plus que l’Éternel soit leur Roi ; ce peuple aimé de Dieu et distingué par Lui des autres nations (Deut. 7 : 6-8) ne supportait plus cette consécration à Dieu.
            De la part de l’Éternel, Samuel rend clairement témoignage au sujet du roi dur et exigeant qui va régner sur eux. Il doit leur dire : « Vous serez ses serviteurs. Et en ce jour-là vous crierez à cause de votre roi… mais l’Éternel ne vous exaucera pas... » (v. 17-18). Le peuple refuse d’écouter ! Ils disent : « Non, mais il y aura un roi sur nous, et nous serons, nous aussi, comme toutes les nations ; notre roi nous jugera… » (v. 19-20). 
            Samuel ne cherche pas son propre intérêt ; il obéit à l’Éternel et les fils d’Israël reçoivent le roi désiré, un « homme d’élite », le plus beau et le plus grand en Israël : Saül, le fils de Kis (9 : 1-2). Toutefois, après avoir convoqué le peuple à Mitspa, Samuel l’avertit : « Aujourd’hui, vous avez rejeté votre Dieu » (10 : 19).
           Le prophète rassemblera bientôt à nouveau les fils d’Israël à Guilgal, pour confirmer la royauté (11 : 14). En même temps, il se démettra de ses fonctions de juge dont il s’était fidèlement acquitté, comme le peuple pourra en rendre témoignage (12 : 4-5).


La confession du peuple et son retour à l’Éternel

         « Samuel cria à l’Éternel, et l’Éternel envoya des tonnerres et de la pluie, ce jour-là ; et tout le peuple craignit beaucoup l’Éternel et Samuel » (1 Sam 12 : 18).
          Samuel est âgé. Il adresse un dernier discours à tout Israël. Il déclare : « J’ai marché devant vous depuis ma jeunesse jusqu’à ce jour » (v. 2). Le peuple reconnaît que jamais il ne leur a fait tort, ni commis de violence ou pris un présent de leur main ; l’Éternel en était témoin (v. 4-5). Ces paroles de Samuel rappellent celles de l’apôtre Paul aux anciens d’Éphèse : « Vous savez de quelle manière je me suis tout le temps conduit parmi vous, depuis le premier jour où je suis entré en Asie… comment je n’ai rien caché de ce qui est profitable » (Act. 20 : 18-20).
         Puis Samuel leur rappelle ce que l’Éternel avait fait pour eux depuis le jour où Il les avait tirés du pays d’Égypte jusqu’à ce jour. Il les avertit ensuite solennellement que deux chemins sont maintenant devant eux : craindre l'Éternel et le servir (v. 14), ou bien ne pas écouter l'Éternel (v. 15).
           Samuel annonce alors au peuple qu’il va crier à l’Éternel et qu’Il leur donnera un signe ; en ce jour, dans une saison où il ne pleut jamais dans la région (Prov. 26 : 1), l’Éternel enverra des tonnerres et la pluie sur le pays (v. 17). En réponse au cri du prophète, ce miracle se produit. La conscience des fils d’Israël est touchée : « tout le peuple craignit beaucoup l’Éternel et Samuel » (v. 18). Une fois encore, comme à Mitspa où ils avaient reconnu avoir péché contre l’Éternel (7 : 2-9), ils supplient Samuel : « Prie l’Éternel ton Dieu, pour tes serviteurs, afin que nous ne mourions pas, car, à tous nos péchés, nous avons ajouté ce mal d’avoir demandé un roi pour nous » (v. 19). Et le prophète, connaissant personnellement le cœur compatissant de Dieu à qui il s’adressait si souvent par la prière, leur répond simplement : « Ne craignez pas » (v. 20). Confiant dans les compassions divines, il ajoute : « L’Éternel, à cause de son grand nom, n’abandonnera pas son peuple, parce que l’Éternel s’est plu à faire de vous son peuple » (v. 22).
           Enfin, par les paroles déjà citées, Samuel manifeste ses bonnes dispositions de cœur : « Quant à moi aussi, loin de moi que je pèche contre l’Éternel et que je cesse de prier pour vous » (v. 23a). Une telle sollicitude du prophète, à l’égard de son peuple bien-aimé, sera manifestée également par Paul envers toutes les assemblées (voir 2 Cor. 12 : 15).
            Samuel assure le peuple qu’ils trouveront toujours en lui un serviteur dévoué :
                  - il poursuivra son activité d’intercesseur, en priant pour eux ;
               - il leur enseignera, de la part de l’Éternel, « le bon et droit chemin » (v. 23b).
         Dans la personne du prophète, ils auront donc toujours une double ressource : la prière et la Parole. Dans la parabole de Luc 10 : 30-37, ces deux ressources permanentes des enfants de Dieu peuvent être vues dans les deux deniers laissés par le Samaritain à l’hôtelier.
          Le Seigneur Jésus, dont nous pouvons voir un type en Samuel, est à la fois un fidèle intercesseur (Rom. 8 : 34 ; Héb. 7 : 25) et le divin Docteur communiquant la Parole au cœur de ses rachetés (Luc 10 : 39).


Après la désobéissance de Saül

            « La parole de l’Éternel vint à Samuel, disant : Je me repens d’avoir établi Saül pour roi ; car il s’est détourné de moi et n’a pas exécuté mes paroles. Samuel fut fort attristé, et il cria à l’Éternel toute la nuit » (1 Sam 15 : 10-11).
        Après une grave faute de Saül (voir ch. 13), Samuel a dû lui dire : « Tu as agi follement, tu n’as pas gardé le commandement de l’Éternel, ton Dieu, qu’il t’avait ordonné... maintenant ton règne ne subsistera pas : l’Éternel s’est cherché un homme selon son cœur et l’Éternel l’a établi prince sur son peuple, car tu n’as pas gardé ce que l’Éternel t’avait commandé » (13 : 13-14).
          Maintenant, il est demandé à Saül de frapper Amalek et de le détruire entièrement (15 : 1-3). Après la sortie d’Égypte, ce peuple ennemi avait attaqué le peuple par surprise (Deut. 25 : 17-18), et cela ne pouvait pas être pardonné. Dieu avait dit : « J’effacerai entièrement la mémoire d’Amalek » (Ex. 17 : 14). Saül réunit une grande armée et remporte rapidement la victoire. Seulement, désobéissant à l’ordre de l’Éternel, il épargne Agag (le roi des Amalékites) et le meilleur du bétail, et tout ce qui était bon à ses yeux (v. 9).
          Or cette nouvelle désobéissance ne peut pas être tolérée par l’Éternel. Il ne peut pas laisser à la tête de son peuple un roi qui ne donne pas l’exemple de l’obéissance qui Lui est due. Il dit à Samuel : « Je me repens d’avoir établi Saül pour roi ; car il s’est détourné de moi et n’a pas exécuté mes paroles » (v. 11a). Très attristé d’apprendre que Saül a désobéi à Dieu, Samuel « cria à l’Éternel toute la nuit » (v. 11b).
          Le matin, il se lève de bonne heure pour aller à la rencontre de Saül. Le roi s’est érigé un trophée sur le Carmel, un monument à sa gloire (v. 12). Il prétend avoir détruit entièrement Amalek, et explique que le peuple avait pris du bétail pour le sacrifier à l’Éternel. Samuel lui dit alors : « L’Éternel prend-il plaisir aux holocaustes et aux sacrifices, comme à ce qu’on écoute la voix de l’Éternel ? Voici, écouter est meilleur que sacrifice... », puis il prononce cette sentence : « Parce que tu as rejeté la parole de l’Éternel, il t’a aussi rejeté comme roi » (v. 22-23). Samuel ne reverra plus Saül jusqu’au jour de sa mort (v. 35).


Après l’onction de David par Samuel

            Après avoir mené deuil sur Saül, Samuel reçoit cette instruction de la part de l’Éternel : « Remplis ta corne d’huile, et va : je t’enverrai vers Isaï, le Bethléhémite ; car j’ai vu parmi ses fils un roi pour moi » (16 : 1).
           Sitôt après l’onction de David à Bethléhem, Samuel s’en ira à Rama (v. 13). Mais son cœur restera attaché à David et au peuple de Dieu. Lorsque la jalousie de Saül et sa menace de mort feront fuir David, celui-ci viendra trouver du réconfort auprès de l’homme de Dieu : « Après s’être enfui et avoir échappé, David vint vers Samuel à Rama et lui rapporta tout ce que Saül lui avait fait. Puis il alla avec Samuel habiter à Naïoth » (19 : 18). Le récit de ce chapitre ne rapporte pas les entretiens des deux hommes, mais quelle communion précieuse ont-ils dû réaliser pour un moment dans ce lieu de retraite paisible. Là, David, le « doux psalmiste d’Israël » (2 Sam. 23 : 1), a probablement appris l’exercice de la prière, ce dont témoignent beaucoup de ses psaumes.
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           Homme de prière, Samuel est montré comme modèle de l’intercession auprès de Dieu par d’autres passages de la Bible :
                     - Le Psaume 99 indique qu’il était un de ceux qui ont invoqué le nom de l’Éternel et ont crié à Lui (v. 6).
               - Le prophète Jérémie rapporte ces paroles que l’Éternel lui a adressées : « Même si Moïse et Samuel se tenaient devant moi, mon âme ne serait pas tournée vers ce peuple » (Jér. 15 : 1).

            Que cet exemple donné par Samuel, comme celui de Moïse ou de Paul, nous stimulent à persévérer dans la prière (Rom. 12 : 12) et ranime notre sollicitude pour l’assemblée du Seigneur.


AF