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Vie, marche et conduite du croyant


Les privilèges et les responsabilités des croyants
La marche des croyants – morts au monde, vivants à Dieu
La conduite du croyant
 

Les privilèges et les responsabilités des croyants

                        Leurs privilèges
            Toutes les personnes qui croient au Seigneur Jésus et à son œuvre de rédemption sur la croix deviennent extrêmement bénies et privilégiées. Elles obtiennent de la part de Dieu le pardon de tous leurs péchés, la paix avec Lui, le salut de leur âme, la vie éternelle. Les croyants sont des personnes « nées de nouveau » (voir Jean 4 : 3-8) qui possèdent désormais une « nouvelle nature » (comp. Éph. 2 : 3 et 2 Pi. 1 : 3-4) qui ne peut pas pécher (mais leur ancienne nature « adamique » demeure en eux tant qu’ils vivent sur la terre – voir 1 Jean 1 : 8, 10). Ils connaissent désormais Dieu comme un Père qui les aime et dont ils sont les enfants (1 Jean 3 : 1, 2). La grâce de Dieu est répandue sur ceux qui ont accepté Jésus comme leur Sauveur et Seigneur.
            Les croyants bénéficient ainsi d’une position bénie et élevée devant Dieu (1 Sam. 2 : 8) – ils ont été « adoptés pour lui par Jésus Christ » (Éph. 1 : 5), pour être « fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus » (Gal. 3 : 26). Ils sont admis dans une relation intime et heureuse avec le Père (Jean 16 : 27 ; 20 : 17), et ont en commun une part précieuse, la communion « avec le Père et avec son Fils Jésus Christ » (1 Jean 1 : 3). Ils sont assurés d’entrer un jour au ciel, introduits par le Seigneur Jésus Lui-même dans la maison de son Père, où ils goûteront éternellement le repos et le bonheur d’être « pour toujours avec le Seigneur » (1 Thes. 4 : 17).
            Les croyants sont désormais « en Christ ». L’apôtre Paul écrit : « si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création : les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles ; et toutes viennent du Dieu qui nous a réconciliés avec lui-même par Christ » (2 Cor. 5 : 17-18). Ils ont été séparés par Dieu pour être à Lui. Autrefois, Il avait appelé et séparé Abraham (Gen. 12 : 1) ; quant à nous, nous avons été « appelés d’un saint appel » (2 Tim. 1 : 9) et « sanctifiés… au nom du Seigneur Jésus et par l’Esprit de notre Dieu » (1 Cor. 6 : 11).
            Ayant cru, les croyants ont avec eux un Hôte divin, le Saint Esprit (Éph. 1 : 13), Personne divine qui demeure en eux éternellement (Jean 14 : 16-17 ; 1 Cor. 6 : 19).
            La vraie et heureuse vie chrétienne, c’est d’être dans « l’état chrétien », c’est-à-dire, Christ Lui-même source permanente de notre vie. Elle résulte du fait que nous avons connu l’amour dont Christ nous a aimés et que c’est par sa mort que nous avons la vie. Nous pouvons alors dire comme Paul : « Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ; et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi » (Gal. 2 : 19-20). Quelle vie heureuse et bénie que celle qui est ancrée dans « la foi au Fils de Dieu » !

                        Leurs responsabilités
            
Ayant reçu une nouvelle vie, les croyants sont responsables de vivre cette vie qui est maintenant la leur ; leur « précédente manière de vivre » (Éph. 4 : 22-23) doit être rejetée. Ils ne doivent pas oublier que si Christ est mort pour eux, c’est « afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5 : 15). C’est par la mort et la résurrection de Christ que nous vivons, et c’est aussi pour Lui que nous vivons.
            Nous étions autrefois « morts dans nos fautes et dans nos péchés » (Éph. 2 : 1), mais maintenant, grâce à l’œuvre de Christ accomplie à la croix, à sa mort et à sa résurrection, nous pouvons et devons « marcher en nouveauté de vie », étant « vivants à Dieu dans le Christ Jésus » (voir Rom. 6 : 4-11). Objets de la grâce immense de Dieu, nous devons nous « livrer nous-mêmes à Dieu, comme d’entre les morts étant faits vivants » (Rom. 6 : 13) – se « livrer » signifie se présenter, s’offrir à Dieu, comme on le lit en Rom. 12 : 1, où l’apôtre Paul nous exhorte à « présenter [nos] corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est [notre] service intelligent ».
            Encore sur la terre mais attendant d’arriver dans leur vraie patrie (le ciel), les croyants ne se comportent plus dans le monde comme lorsqu’ils en faisaient partie, car ils sont maintenant des « célestes » (voir 1 Cor. 15 : 48). Être « en Christ » et avoir le Saint Esprit en soi, implique un changement complet de vie, une conduite sainte, une marche dans la lumière de Dieu (nous n’aborderons pas ici le service et le combat, qui sont aussi des aspects de la vie chrétienne).

                        Un modèle en Christ, l’homme parfait
            
Nous avons la vie éternelle, qui doit produire du fruit pour Dieu (Jean 15 : 8) ; un arbre vivant porte des feuilles et produit des fruits (Ps. 1 : 3). Ainsi, la vie de Dieu dans les croyants doit se manifester dans leurs pensées, leurs paroles, leurs actes, c’est-à dire dans leur conduite et leur marche. « Ma pensée ne va pas au-delà de ma parole », dit David (Ps. 17 : 3b) ; le Seigneur Jésus seul a pu le dire en vérité, Lui, l’homme heureux du Psaume 1 (v. 1 à 3), parfait dans sa marche et sa conduite.
            Ses actes manifestaient la vie qui était en Lui, jusqu’à la résurrection des morts - « Moi, je suis la résurrection et la vie » (Jean 11 : 25). Les pensées de son esprit s’exprimaient avec exactitude dans ses paroles qui étaient toutes de grâce et de vérité. Il n’y avait aucune arrière-pensée ou sous-entendu dans ce qu’Il exprimait ; il n’y avait aucune mauvaise pensée en Lui, ses pensées étaient pures et saintes, divines, des « pensées de paix et non de mal » (Jér. 29 : 11).
            Sa marche était droite, décidée, aucun obstacle ne L’a arrêté. Il avait « dressé sa face résolument pour aller à Jérusalem » (Luc 9 : 51), et cette ferme détermination Le conduisait à dire : « Il faut que je continue à marcher aujourd’hui et demain et le jour suivant, car il est impossible qu’un prophète périsse hors de Jérusalem » (Luc 13 : 13). Il se dirigeait résolument, sans jamais dévier, vers la croix où Il allait accomplir l’œuvre que le Père Lui avait donnée à faire (Jean 17 : 4).
            Sa conduite (sa manière de vivre) était en parfaite conformité avec ce que Dieu attendait de l’homme depuis Adam, et qu’aucun n’avait jamais pu réaliser ; elle était entièrement pour le plaisir du Père, sa gloire et son honneur.


La marche des croyants – morts au monde, vivants à Dieu

            Les croyants ont appris qu’ils ont été « ensevelis avec lui (Christ) pour la mort, afin que, comme Christ a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie » (Rom. 6 : 4). La marche des croyants dans le monde est celle de personnes qui sont mortes au monde et au péché, mais qui sont désormais « vivantes à Dieu dans le Christ Jésus » (v. 11). Il nous faut réaliser ces conséquences de l’œuvre de Christ à la croix et du fait que nous sommes morts avec Lui (v. 8), afin de le vivre pratiquement dans notre nouvelle vie de rachetés.

                        Les caractères de la marche des croyants
            
Les épîtres sont remplies d’exhortations à une marche sur la terre qui honore et glorifie le Dieu qui nous a sauvés et a fait de nous ses enfants.
            L’épître aux Éphésiens, par exemple, mentionne la marche des croyants à sept reprises, avec cinq exhortations positives et deux négatives. Sans les développer, nous pouvons les rappeler ; nous devons :
                  - ne plus marcher « dans nos fautes et dans nos péchés… dans lesquels nous avons marché autrefois », lorsque nous n’étions pas encore « sauvés par la grâce, par la foi » (2 : 2, 8) ; nous ne sommes plus sous l’esclavage de Satan et de la chair, Christ nous en a libérés ;
                  - ne plus marcher comme les hommes incrédules qui sont « étrangers à la vie de Dieu » (4 : 17-19) et n’ont plus aucun sens moral ;
                  - marcher « d’une manière digne de l’appel » divin (4 : 1), un appel céleste, venant de Dieu et étant « dans le Christ Jésus » (voir Phil. 3 : 14b) ; notons que cinq caractères d’une telle marche nous sont donnés afin que nous les manifestions ;
                  - marcher « dans les bonnes œuvres que Dieu a préparées à l’avance » pour nous qui sommes « dans le Christ Jésus (2 : 10) ;
                  - marcher « dans l’amour, comme aussi le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous, [comme] offrande et sacrifice à Dieu en parfum de bonne odeur » - étant ainsi « imitateurs de Dieu » et ayant devant nous la marche du Christ qui, par amour, est allé jusqu’au sacrifice de Lui-même à la croix (5 : 1-2). La marche « dans l’amour » est au centre des cinq caractères d’une marche positive et agréable à Dieu ; elle en est le summum, car c’est là « marcher comme lui a marché » ;
                  - marcher « comme des enfants de lumière », « en « éprouvant ce qui est agréable au Seigneur », et non plus comme lorsque nous étions « autrefois ténèbres » (5 : 8, 10). L’apôtre Jean nous encourage à marcher « dans la lumière », car c’est là que se trouve le Dieu qui « est lumière » et en qui il n’y a « aucunes ténèbres » (1 Jean 1 : 7, 5). Il ne peut y avoir de communion entre la lumière et les ténèbres (2 Cor. 6 : 14) ; cela doit se manifester dans notre marche ;
                  - marcher « soigneusement » - et non pas légèrement (voir Jér. 2 : 23), avec la sagesse que Dieu donne à ceux qui la Lui demandent (5 : 15 ; voir Jac. 1 : 5) – une sagesse qui doit se montrer aussi dans nos rapports avec les incrédules (Col. 4 : 5).

            Déjà, dans l’Ancien Testament, le prophète Michée pouvait enseigner ce que Dieu attend de tout homme voulant Lui être agréable. Cela tient simplement en trois points : « Qu’est-ce que l’Éternel recherche de ta part, sinon que tu fasses ce qui est droit, que tu aimes la bonté, et que tu marches humblement avec ton Dieu ? » (Mich. 6 : 8). Que nous sachions répondre à ce qu’attend notre Dieu de ses bien-aimés enfants !

                        Marcher par l’Esprit et plaire à Dieu
            Marcher d’une telle manière ne nous serait pas possible sans l’aide du Saint Esprit qui est en nous. « Si nous marchons par l’Esprit, ce sera ses délices de nous conduire dans tout ce que [notre] nouvelle vie et [notre] nouvelle position signifient, en rendant Christ, le modèle en toutes choses, de plus en plus précieux en nous » (J.T. Mawson). N’oublions jamais que dès lors que nous avons cru au Seigneur Jésus, nous avons été « scellés du Saint Esprit de la promesse » (Éph. 1 : 13). Qu’il nous soit accordé d’être toujours conscients de cette divine et sainte présence en nous. Nous serons alors capables de « vivre par l’Esprit » cette vie divine qui est en nous, et de « marcher par l’Esprit », cette puissance divine qui demeure en nous et qui nous gardera de notre chair et de ses mauvaises actions (Gal. 5 : 16, 25).
            Marcher avec Dieu, c’est Lui plaire. Est-ce notre désir d’enfant de Dieu de plaire à notre Père céleste ? Il nous faut alors marcher par la foi, remettant chacun de nos pas à Celui qui nous accompagne et nous garde dans le chemin. C’est ainsi qu’Énoch a marché pendant 300 ans et a reçu le témoignage « d’avoir plu à Dieu » (Héb. 11 : 5 ; comp. Gen. 5 : 24). La prière de l’apôtre Paul pour les saints de Colosses était qu’ils soient « remplis de la connaissance de sa volonté [celle de Dieu], en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d’une manière digne du Seigneur afin de lui plaire à tous égards » (Col. 1 : 10). N’est-ce pas ce qu’a été la marche du Seigneur Jésus, auquel ces paroles ont été adressées à deux reprises par Dieu le Père : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai trouvé mon plaisir » (Marc 1 : 11 ; 2 Pi. 1 : 17) ?

                        Marcher « comme lui »
            L’une de nos bénédictions en Christ c’est la communion avec les personnes divines. Mais soyons attentifs à ce que nous dit Jean : « Celui qui dit demeurer en lui doit lui-même aussi marcher comme lui a marché » (1 Jean 2 : 6). C’est là notre responsabilité en tant que chrétiens. Mais quel défi : Marcher comme l’homme parfait a marché sur la terre ! Nous nous exhortons parfois à « mettre nos pieds dans l’empreinte de ses pas ». C’est cela, « marcher comme lui a marché » ; c’est être imitateur de Christ dans une marche qui a toujours plu à Dieu. Marcher d’une telle manière, dans la conformité à Christ Lui-même, c’est marcher « en lui », étant « enracinés et édifiés en lui » (Col. 2 : 7).

                        Une marche en dignité
            
Notre marche sur la terre est appelée à être comme il convient devant Dieu, dans la dignité à l’égard :
                  - de Dieu, qui nous « appelle à son propre royaume et à sa propre gloire » (1 Thes. 2 : 12) »,
                  - du Seigneur, de Celui qui a toute autorité sur nous (Col. 1 : 10),
                  - de notre appel céleste (Éph. 4 : 1).
            
            C’est le Seigneur Lui-même et c’est une gloire divine, qui sont devant nous. Notre marche doit être dans la crainte de Lui déplaire, manifestant le grand respect que nous devons à Dieu et au Seigneur ; et c’est ce qui donnera ce caractère de dignité à notre marche chrétienne sur la terre. Dans le désir de réaliser une telle marche, gardons les yeux fixés sur « Jésus, le chef de la foi et celui qui la mène à l’accomplissement » (Héb. 12 : 2). Lui a réalisé une telle marche en perfection, et nous, nous montrons que nous avons la vie de Christ en nous si notre marche sur la terre est celle de la foi.

                        Une marche droite
            
Pour que notre marche soit « droite », sans que nous égarions dans les chemins trop larges ou trop étroits, nous avons deux ressources :
                  - Une direction divine : « Que vous alliez à droite ou que vous alliez à gauche, tes oreilles entendront une parole derrière toi, disant?: Voici le chemin, marchez-y » (És. 30 : 21). Soyons donc attentifs au chemin dans lequel nous nous engageons. Souvent, nous hésitons aux carrefours de la vie ; le « bon et vrai » chemin est celui que le Seigneur nous montrera si nous recherchons sa pensée (voir Esd. 8 : 21-23) et si nous sommes attentifs à sa voix. La Parole de Dieu sera notre guide pour marcher « dans des sentiers de justice » (Ps. 23 : 3), si elle est véritablement pour chacun de nous « une lampe à mon pied, et une lumière à mon sentier » (Ps. 119 : 105) ;
                  - Un but vers lequel nous nous dirigeons. Notre marche sur la terre nous conduit au ciel où se trouve notre Seigneur. Ce but, nous l’espérons sans le voir, et c’est le propre de la marche chrétienne, qui est une marche de foi (voir Rom. 8 : 25). Aussi nous sommes tenus debout par la foi et « nous marchons par la foi, non par la vue » (2 Cor. 5 : 7). Nous prenons courage car nous savons que notre marche a aussi un terme proche et bienheureux : le repos dans la maison du Père de notre Seigneur Jésus Christ (Jean 14 : 2-3).
            Écoutons « l’instruction d’un père » : « Que tes yeux regardent droit en avant, et que tes paupières se dirigent droit devant toi. Pèse le chemin de tes pieds, et que toutes tes voies soient bien réglées. N’incline ni à droite ni à gauche ; éloigne ton pied du mal » (Prov. 4. 1-2, 25-26).

                        Encouragement
            
Pour celui qui se fortifie en Dieu (Éph. 6 : 10) et demeure en communion avec Lui, même les temps difficiles n’entraveront pas sa marche. Il marchera sur un chemin béni, un terrain spirituel élevé, « de force en force » (Ps. 84 : 8), avec joie et liberté, ayant en vue le ciel et le Seigneur Jésus. Ainsi, il sera capable de dire avec le prophète Habakuk : « L’Éternel, le Seigneur, est ma force ; il rendra mes pieds pareils à ceux des biches, et il me fera marcher sur mes lieux élevés » (Hab. 3 : 19).


La conduite du croyant

                        Avoir un modèle et être un modèle de conduite
            
Le Seigneur Jésus est le modèle qui est devant nous pour toute notre conduite, comme Il l’est pour notre marche. Lorsque nous lisons les évangiles, nous considérons la perfection de son comportement, quelles que soient les circonstances dans lesquelles Il s’est trouvé - et elles ont été difficiles et éprouvantes (Héb. 12 : 3…). Quant à nous, recevons l’exhortation de l’apôtre Paul à Timothée : « Sois le modèle des fidèles… en conduite… » (1 Tim. 4 : 12). Avons-nous un tel désir dans notre cœur, afin de plaire au Seigneur et de L’honorer par notre manière de vivre parmi les saints ? Timothée était un croyant encore relativement jeune, et il n’est pas nécessaire d’être très avancé dans la vie chrétienne pour pouvoir être reconnu par une conduite fidèle. Nous lisons dans le livre des Proverbes : « Même un jeune garçon se fait connaître par ses actions, si sa conduite est pure et si elle est droite » (Prov. 20 : 11).

                        Notre conduite : un aspect du service
            
Notre conduite (notre comportement) est visible des hommes qui nous entourent et parmi lesquels nous vivons. Elle doit être un témoignage que nous n’appartenons plus au monde qui a rejeté et mis à mort le saint Fils de Dieu, notre Seigneur, et qui veut vivre « sans Dieu dans le monde ». Quant à nous, si nous sommes encore « dans le monde » jusqu’à ce que nous soyons avec Christ, nous ne sommes toutefois plus « du monde », comme le Seigneur Lui-même le dit (Jean 17 : 11, 14, 16). « Il est encore un aspect pratique du service que nous devons mentionner ici : c'est tout ce qui constitue, dans son ensemble, notre conduite ici-bas. Dans l'accomplissement de nos tâches domestiques et professionnelles, nous sommes, d'une manière ou d'une autre, soumis à une autorité humaine, de sorte que l'exhortation adressée aux « esclaves », s'applique à chacun de nous : « Quoi que vous fassiez, faites-le de cœur, comme pour le Seigneur et non pour les hommes » (Col. 3 : 23 - voir aussi 3 : 17) » (J-P. Fuzier). N’oublions jamais que « c’est le Seigneur Christ » que nous servons (Col. 3 : 24), et que notre manière de vivre s’en ressente !

                        Un modèle de conduite sainte et bonne
            
« Qui est sage et intelligent parmi vous ? Que par une bonne conduite il montre ses œuvres avec la douceur de la sagesse » (Jac. 3 : 13). Le croyant possède une sagesse qui vient de Dieu, et une intelligence spirituelle, qui lui permettent de bien se conduire au milieu de ceux qu’il côtoie ; ils le verront se comporter d’une manière qui honore son Dieu, par des œuvres accomplies non pas pour un avantage propre ou une gloire personnelle, mais pour la gloire de Dieu.
            Le croyant possède une référence sur laquelle il peut « calquer » sa conduite : c’est Christ Lui-même, auquel Pierre nous renvoie comme au seul et parfait modèle à imiter, afin que nous suivions ses traces sur la terre (1 Pi. 2 : 21-23). La conduite du Seigneur Jésus a toujours été caractérisée par le désir et la volonté de glorifier Dieu et de faire connaître le Père aux hommes.

                        Conduite et marche
            
Notre conduite et notre marche sont liées : si nous sommes exhortés à « vivre par l’Esprit » et à « marcher par l’Esprit », notre conduite aussi doit être soumise au Saint Esprit (Gal. 5 : 16, 25, 18). Sa présence ressentie en nous nous gardera dans notre comportement, qui sera alors conforme à la position élevée que Dieu nous a faite en Christ. N’oublions pas que nous ne sommes rien moins que « rois et sacrificateurs », et conduisons-nous dans la conscience de ce que l’œuvre de Jésus Christ a fait de nous pour Dieu (Apoc. 1 : 5 ; 5 : 10).
            De même, si nous somme exhortés à « marcher d’une manière digne », nous devons aussi nous conduire « d’une manière digne de l'évangile du Christ » (Phil. 1. 27-28). Il a été écrit : « ‘’L’évangile du Christ’’ ne montre pas seulement aux hommes perdus le chemin du pardon des péchés, mais il contient aussi toutes les richesses de la grâce et de la gloire que Dieu donne aux rachetés en Christ » (A. Remmers). Ce comportement (collectif, ici) qui doit être celui des croyants dans le monde se manifestera de trois manières :
                  - tenant « ferme (tenant bon) dans un seul et même esprit » ; nous devons tenir ferme les vérités de l’évangile, par la foi (1 Cor. 16 : 13), contre les ruses de notre adversaire, le diable, et de ses instruments. Pour cela, nous devons revêtir « l’armure complète de Dieu » (voir Éph. 6 : 10-18), et nous appuyer sur le Seigneur (1 Thes. 3 : 8) ;
                  - combattant ensemble « d’une même âme, avec la foi de l’évangile », la foi dans la doctrine chrétienne qui est contenue dans l’évangile ;
                  - n’étant pas « effrayés par les adversaires », ceux qui s’opposent à l’évangile, au Seigneur et à ses témoins (voir 1 Pi. 3 : 14-16).

            La marche et la conduite sont associées l’une à l’autre dans le passage d’Éphésiens 2 : 2-3 où nous lisons que nous avons « marché autrefois, selon la façon de vivre de ce monde » et que nous avons « vécu autrefois dans les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et des pensées ». Nous nous sommes conduits comme « les fils de la désobéissance », sous l’influence de Satan, mais maintenant nous ne sommes plus dominés par nos « convoitises d’autrefois », ayant été « élus selon la préconnaissance de Dieu le Père, en sainteté de l’Esprit, pour l’obéissance et l’aspersion du sang de Jésus Christ » (1 Pi. 1 : 2).
            Remarquons encore que si nous sommes exhortés à marcher dans les bonnes œuvres que Dieu a préparées pour nous (Éph. 2 : 10), c’est par une « bonne conduite » que nous montrerons nos œuvres, comme nous l’avons vu en Jac. 3 : 13.

                        Caractères de notre conduite
            
L’apôtre Pierre nous sensibilise particulièrement à la conduite qui convient à des « enfants d’obéissance », « élus… pour l’obéissance … de Jésus Christ » (1 Pi. 1 : 14, 2). Nous sommes ainsi appelés :
                  - à la sainteté et à la crainte ; notre « vaine conduite » d’autrefois ne peut plus être celle des rachetés par le sang précieux de Christ (1 : 15-18). Dieu est saint, tels nous sommes, et notre conduite doit être conforme à sa grandeur et à sa sainteté ;
                  - à une conduite honnête devant les gens du monde, ce qui sera à la gloire de notre Dieu (2 : 12 ; voir encore Rom. 12 : 17 ; 2 Cor. 8 : 21) ;
                  - à une « bonne conduite en Christ », afin que les calomniateurs et les médisants n’aient pas de prise sur nous (3 : 16) ;
                  - à une « sainte conduite », jointe à la piété, parce que nous savons et croyons que l’apparition du Seigneur et la disparition du monde d’aujourd’hui vont certainement arriver, quoi qu’en disent les moqueurs incrédules (voir 2 Pi. 3 : 3-12).

            L’apôtre a même une parole adressée spécialement aux femmes : leur conduite, si elle est « pure » et « dans la crainte », sera un puissant témoignage à Celui à qui elles ont cru, et pourra gagner un mari désobéissant à la parole (voir 1 Pi. 3 : 1-6).

                        Une conduite dans la grâce et la sagesse
            
L’apôtre Paul, pouvait témoigner de sa propre conduite devant les croyants de Corinthe, et même s’en glorifier : « Ce qui fait notre gloire... – comme en témoigne notre conscience – c’est que nous nous sommes conduits dans le monde, et plus encore envers vous, avec une droiture et une sincérité de Dieu, non pas avec une sagesse charnelle, mais par la grâce de Dieu » (2 Cor. 1 : 12). Une telle conduite, en « droiture et sincérité de Dieu », lui venait de la grâce même de Dieu, sans qu’il puisse s’en attribuer quelque mérite.
             Remarquons le contraste entre la sagesse « charnelle », humaine, qui ne peut guider la conduite du croyant, et les caractères d’une conduite selon Dieu : droiture, sincérité, grâce – toutes « de Dieu ». Jacques nous a fait voir l’effet produit sur notre conduite par la sagesse « qui descend d’en haut » (Jac. 3 : 13-17) ; Paul nous montre l’opposition entre la « sagesse du monde », « des hommes », et la « sagesse de Dieu » (voir 1 Cor. 1 : 17-30 ; 2 : 1-5). Demandons à notre Dieu qu’Il nous remplisse de sa sagesse (qui est Christ Lui-même – 1 Cor. 1 : 1 : 24, 30) ; notre conduite chrétienne en sera affectée positivement. Et elle ressemblera davantage à celle de notre Seigneur !
            D’une manière très pratique, l’auteur de l’épître aux Hébreux nous donne, dans le dernier chapitre de cette lettre, deux conseils en rapport avec notre conduite, l’un individuel, l’autre collectif :
                  - « Que votre conduite soit sans avarice, étant satisfaits de ce que vous avez présentement, car lui-même a dit : “Je ne te laisserai pas et je ne t’abandonnerai pas” » (Héb. 13 : 5). Ne nous appuyons pas sur l’incertitude de nos richesses (voir 1 Tim. 6 : 17). Si nous en avons, n’y mettons pas notre confiance et notre assurance, ou peut-être même notre cœur ! (voir Ps. 62 : 11b), mais comptons sur la promesse, la grâce et les soins fidèles et constants de Dieu envers nous. Quelle conséquence bénie pour nous ! Nous placerons notre confiance dans le Seigneur, quelles que soient les difficultés que l’homme sans Dieu pourra chercher à nous créer. Dieu, dans sa grâce, nous a fait une promesse (v. 5). Nous Lui répondrons en toute confiance : « Le Seigneur est mon aide ; je ne craindrai pas : que me fera l’homme ? » (v. 6).
                  - « Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu, et, considérant l’issue de leur conduite, imitez leur foi » (Héb. 13 : 7). Par la grâce de Dieu, nos conducteurs du passé ont montré jusqu’au bout de leur vie et dans la manière dont leur vie sur la terre s’est achevée, une foi et une conduite (une manière de vivre) qui ont honoré Dieu, parce que l’une et l’autre montraient, non pas les hommes qu’ils étaient, mais la Personne du Seigneur Jésus.

                            Seigneur, pour nous sauver, tu enduras la croix ;
                            
Par ta mort nous avons le salut et la vie.
                            
Sauvés, nous désirons mettre en toi notre foi
                            
Et vivre désormais en nouveauté de vie.

                            Les yeux fixés sur toi, nous marchons à ta suite,
                            
Nos pas suivant les tiens, humblement, chaque jour.
                            
Nous voulons t’honorer par une sainte conduite,
                            
Bonne, honnête et fidèle, jusques à ton retour.
 

Ph. Fuzier – juin 2025