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Pour mieux comprendre la foi chrétienne (20)

L’Esprit de Dieu - son œuvre et son habitation


L’œuvre de l’Esprit dans le croyant
La venue du Saint Esprit
L’enseignement de l’Esprit Saint
QUESTIONS
 

            L’Esprit de Dieu, troisième personne de la Trinité, nous est présenté dans l’Écriture comme Celui de qui procèdent les actes opérés par la puissance divine. En Genèse 1 : 2, il se meut dans la création et rend la Parole de Dieu efficace. Il est mentionné pour la dernière fois en Apocalypse 22 : 17 où il produit dans le cœur de l’Épouse une réponse appropriée au souhait de l’Époux.
            Ces références sont très significatives. La première nous donne, par analogie à ce que nous avons dans le Nouveau Testament, un large aperçu de son grand travail en vue de la rédemption : donner efficace à la Parole de Dieu (Dieu parle et sa parole est exécutée par l’Esprit). La dernière indique quel est l’effet béni de son habitation : produire dans les saints une réponse adéquate à la révélation et aux relations que l’amour a établies.
            L’initiative est à Dieu le Père. Tous les propos, les conseils (plans), la direction Lui appartiennent. L’administration, c’est-à-dire l’exécution du but divin en création, en rédemption ou en jugement, appartient à Dieu le Fils. L’énergie qui imprègne ces choses vient du Saint Esprit. Elle agit toujours en harmonie parfaite avec les conseils du Père et l’administration du Fils, et produit l’effet désiré sur la matière en rapport avec la création, ou sur l’âme et le corps des saints en rapport avec la rédemption.

L’œuvre de l’Esprit dans le croyant

            L’œuvre de la rédemption du Seigneur Jésus a été effectuée pour nous. L’œuvre de l’Esprit Saint est faite en nous. La première a été entièrement accomplie en dehors de nous-mêmes à la croix. Christ est placé devant nous comme objet de notre foi et nous regardons à Lui. C’est donc une œuvre objective, et la vérité qui y est liée, une vérité objective. La dernière s’accomplit en nous. Au lieu de la considérer comme un objet placé devant nous, nous en sommes les sujets. C’est une œuvre subjective, et la vérité qui y est liée, une vérité subjective.
            Il est nécessaire de comprendre que l’œuvre de l’Esprit précède son habitation en l’homme. L’homme dans la chair, c’est-à-dire dans la condition naturelle d’homme non croyant, n’est pas un endroit où l’Esprit de Dieu puisse habiter. La consécration des fils d’Aaron (Ex. 29) et la purification du lépreux (Lév. 14) nous le montrent en figure. Dans les deux cas, on observe cet ordre : d’abord un lavage avec de l’eau, ensuite une application du sang, et enfin une onction d’huile. Cet ordre nous indique que l’Esprit – représenté par l’huile – peut seulement être donné quand l’homme a été sous l’action de l’eau et du sang. En d’autres termes, c’est seulement quand l’Esprit a appliqué l’eau de la nouvelle naissance et le sang de la rédemption, qu’il peut établir sa demeure dans le croyant.

                        La nouvelle naissance
            C’est l’œuvre de l’Esprit de Dieu. Un homme doit être « né d’eau et de l’Esprit » (Jean 3 : 5). L’eau (la Parole) est l’instrument ou le transmetteur ; l’Esprit en est l’agent ou la puissance. En 1 Pierre 1 : 22-25, on a la même grande vérité, seulement l’emphase est mise sur la Parole de Dieu qui est vivante et opérante. Elle se présente à nous aujourd’hui dans l’Évangile qui nous est prêché, et l’Esprit de Dieu est Celui par qui nous avons purifié nos âmes en obéissant à la vérité. En Jean 3, l’emphase principale est mise sur l’opération de l’Esprit, et il est dit qu’il engendre les croyants – « ce qui est né de l’Esprit est esprit » (v. 6).
            En Jean 3, une distinction très claire est faite entre « un homme né de nouveau (ou né d’en-haut) » et « le Fils de l’homme… élevé en haut ». Nous disons cela juste pour souligner une fois de plus que la nouvelle naissance, qui est le commencement de l’œuvre de l’Esprit, n’est pas faite en dehors de nous, une fois pour toutes, mais que, même si l’Esprit communique la vie nouvelle à un instant précis, son œuvre est opérée peu à peu en chacun de nous individuellement.

                        Une nouvelle nature spirituelle
            Une personne née de nouveau a, en elle, ce qui est né de l’Esprit, et ce qui est né de l’Esprit est esprit quant à sa nature en contraste avec la chair, c’est-à-dire la nature que nous possédons comme fils d’Adam. Celui qui est né de nouveau a une nouvelle nature. Romains 7 : 22 appelle cette nouvelle nature spirituelle « l’homme intérieur ». Incité par cet homme intérieur, le croyant « fait ses délices de la Loi de Dieu ». Puis, aux versets 7 à 25 on a une expérience douloureuse. La répétition constante des pronoms « je », « moi », « mon », résulte de la détresse de celui qui parle, causée par les désirs contradictoires des deux natures, « la chair » d’une part, « l’homme intérieur » de l’autre. Mais, parmi les leçons apprises au cours de cette expérience, il y a celle-ci : Dieu (et aussi la foi, en nous) ne reconnaît que la nouvelle nature spirituelle. L’ancienne est tout à fait sans valeur, car il n’y a aucun bien en elle (Rom. 7 : 18) et elle a été condamnée à la croix (Rom.8 : 3).
            Le processus horticole de la greffe en donne une bonne illustration. Sur un jeune arbre, le jardinier coupe des pousses tout à fait sans valeur en elles-mêmes jusqu’à ne plus laisser que la branche. Il insère alors un bourgeon qu’il a sélectionné sur un autre arbre, par exemple celui d’un pommier. Une fois que la greffe a réussi, le jeune arbre ne possède plus – en aucun sens – son ancienne nature. On lui donne désormais le nom du bourgeon greffé. C’est le même arbre, mais son identité initiale a disparu. Les deux natures sont encore là – l’expérience le prouvera – mais la nouvelle nature (l’arbre « né de nouveau » par le greffon) est la nature dominante, celle qui est reconnue.
            Quelle que soit l’époque (la dispensation), cette remarquable opération de l’Esprit de Dieu qu’est la nouvelle naissance, est nécessaire pour qu’une âme participe à la bénédiction de Dieu ; ainsi, à toutes les époques, des hommes et des femmes sont nés de nouveau. À notre époque (celle de la formation de l’Église) l’habitation de l’Esprit de Dieu est une bénédiction tout à fait caractéristique ; elle n’a existé que depuis la Pentecôte. Pour cela, il a fallu que la rédemption soit accomplie ; les péchés devaient être expiés et le péché condamné. Ce n’est qu’à partir du moment où l’œuvre de la croix a été accomplie et où Christ a été élevé et glorifié, que l’Esprit a été donné, comme on le lit en Actes 2.

La venue du Saint Esprit

            Au temps de l’Ancien Testament il y avait des hommes nés de nouveau par l’Esprit de Dieu, et il est parfois venu sur eux avec une puissance extraordinaire et les a qualifiés pour un service spécial. Mais dans ces cas, il venait en eux pour un moment, sans y faire son habitation permanente. Puis, quand le Seigneur Jésus a promis d’envoyer un « consolateur » (Jean 14 : 15 et 16), Il a annoncé que l’Esprit Saint serait « en » nous et qu’il demeurerait avec nous éternellement.
            Quand l’Esprit de Dieu est descendu, comme le dit Actes 2, il est venu d’une double manière :
                  - Premièrement, il a habité individuellement en chaque saint présent à cette occasion. Cela apparaît clairement dans le récit. Il y avait « les langues divisées, comme des flammes de feu » signalant sa présence, et il est ajouté : « elles se posèrent sur chacun d’eux » (v. 3).
                  - Deuxièmement, sa venue attestait la formation de l’Église, comme 1 Corinthiens 12 : 13 nous le dit : « Nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps ». Après avoir formé ce « seul corps » – l’Église –, l’Esprit de Dieu y a habité et en a fait la maison de Dieu. Nous sommes « édifiés ensemble pour être une habitation de Dieu par l’Esprit » (Éph. 2. 22). Cela n’est pas mentionné clairement en Actes 2, bien que peut-être symbolisé dans le fait qu’un « son, comme d’un souffle violent et impétueux… remplit toute la maison où ils étaient assis » (v. 2).

                        L’Esprit Saint, sceau, arrhes, et onction
            Si nous examinons un peu plus étroitement de quelle manière l’Esprit de Dieu habite dans le croyant individuellement, nous constatons qu’Il vient sous un triple caractère. Il est le sceau, les arrhes, et l’onction (2 Cor. 1 : 21-22).
                 - Comme sceau il nous met à part pour Dieu et nous marque extérieurement comme siens (voir Éph. 4 : 30)
                 - Comme arrhes, il est l’avant-goût de toutes ces réalités bénies dont nous jouirons dans la gloire et l’assurance de les recevoir (voir 2 Cor. 5 : 5 ; Éph. 1 : 14).
                 - Comme onction – ce mot est employé en 1 Jean 2 : 20 –, il dote le croyant de la capacité d’appréhender et d’apprécier les choses spirituelles (voir 1 Jean 2 : 27) ; Il lui donne également la capacité de rendre culte et la puissance pour servir Dieu. Le Seigneur lui-même avait cette onction (voir Act. 10 : 38).

                        Le corps du croyant, temple du Saint Esprit
            Puis, si nous reprenons Romains 8, nous constatons que l’Esprit de Dieu, donné au croyant par grâce, est identifié à lui et caractérise son nouvel état – nous sommes « dans l’Esprit ». Autrement dit, l’Esprit de Dieu est l’énergie de ce nouvel être et constitue désormais sa nature résultant de la nouvelle naissance. Il peut donc être dit que « l’Esprit est vie » (v. 10), également que « l’Esprit de vie dans le Christ Jésus » exerce son rôle (c’est en quelque sorte « sa loi ») en délivrant le croyant de « la loi du péché et de la mort » (v. 2). Ce chapitre remarquable montre aussi que l’Esprit remplit diverses fonctions en lien avec la vie pratique du chrétien. Nous allons voir quelle est son œuvre lorsqu’il habite dans le croyant.
            Il travaille avant de venir habiter dans un homme : il touche la conscience, brise la volonté, et finalement produit la nouvelle naissance. C’est comme la construction d’une maison. Ensuite, il en fait sa demeure, de sorte que le corps même du croyant devient le temple du Saint Esprit (1 Cor. 6 : 19). Mais tout ne s’arrête pas là. Comme hôte, l’Esprit Saint continue à travailler.

L’enseignement de l’Esprit Saint

                        Fortifiés et instruits par l’Esprit
            En Jean 14 : 15 et 16, le Seigneur Jésus a souligné quel serait l’enseignement que l’Esprit donnerait à ses disciples. Il leur enseignerait « toutes choses ». Il les conduirait « dans toute la vérité » (16 : 13). C’était sans aucun doute vrai à un degré particulier pour les apôtres à qui Jésus parlait, puisqu’ils devaient être les premiers dépositaires des révélations des épîtres. Et c’est encore vrai aujourd’hui pour chaque croyant, même nouvellement converti (le « petit enfant »), comme 1 Jean 2 : 27 le montre. L’enseignement de l’Esprit est plus profond que la simple communication d’informations. Il instruit si efficacement que le croyant sait les choses non seulement intellectuellement, mais il les intègre ; elles sont rendues vivantes et opérantes dans sa vie.
            Ainsi, il fortifie tout autant qu’il instruit. L’apôtre a prié pour que les saints d’Éphèse soient « fortifiés en puissance par son Esprit quant à l’homme intérieur » (Éph. 3 : 16). L’homme intérieur lui-même est le fruit de l’œuvre initiale de l’Esprit, cependant il doit être fortifié pour que Christ puisse demeurer dans son cœur par la foi.

                        Transformés par la puissance de l’Esprit
            Son travail de transformation est lié à ceci, comme on le lit en 2 Corinthiens 3 : 18. Israël contemplait la gloire voilée de la Loi, reflétée par la face de Moïse, mais nous chrétiens contemplons la gloire du Seigneur sans voile, et nous sommes changés ou transformés « en la même image » progressivement, « comme par le Seigneur en Esprit ».
            Combien vaste est l’étendue de toutes les choses mises en lumière dans la révélation qui nous a été donnée ! Chaque élément a une gloire particulière qui coule vers un point central : le Seigneur Jésus Christ. Sa gloire brille partout, et nous pouvons la voir sans voile. En la contemplant, nous sommes transformés par la puissance de l’Esprit, transformés en la même image, le caractère même de Christ étant ainsi produit en nous. C’est peut-être le couronnement et l’apogée du travail de l’Esprit dans le croyant. Il transforme, écrivant sur la table de chair du cœur, le caractère ou les traits moraux de Christ. Ce travail doit être complété, et le sera quand le Seigneur reviendra : le corps des saints sera alors rendu conforme au corps glorieux de Christ. Il est vrai que le Seigneur le fera lui-même (Phil. 3 : 21), mais Il ne le fera pas indépendamment de l’Esprit, parce que Dieu « vivifiera nos corps mortels, à cause de son Esprit qui habite en nous » (Rom. 8 : 11).

                        Les opérations de lEsprit en liaison avec lÉglise
            Elles sont distinctes de celles qui concernent le croyant individuellement. Cela est aussi d’une grande importance. L’Esprit Saint est le vrai représentant de Christ sur la terre. Il est le « serviteur » qui a pour mission, non seulement de porter l’invitation de l’Évangile, mais également de « contraindre » les gens à entrer, selon la parabole de Luc 14 (v. 23). Il est celui qui donne des dons aux divers membres du corps de Christ pour le bénéfice de tous. Les dons sont variés, mais « le seul et même Esprit opère tout cela, distribuant à chacun en particulier comme il lui plaît » (1 Cor. 12 : 11), et comme le chapitre 14 de cette épître le montre, il est celui qui doit présider et tout contrôler dans les assemblées des saints. Il n’est pas là pour s’exalter, mais pour magnifier Christ, néanmoins il doit être honoré et reconnu comme habitant les saints qui, ensemble, constituent la maison de Dieu. Ceux qui usurpent sa place et ses fonctions, tout en ignorant sa présence dans l’Assemblée de Dieu (même avec de bonnes intentions), commettent un grave péché. Quel vaste sujet que celui de l’action et de l’habitation de l’Esprit de Dieu ! Nous en avons imparfaitement esquissé les contours.


QUESTIONS

                        1 - Comment un croyant peut-il savoir quil a reçu lEsprit Saint ?
            S’il est croyant, ayant entendu et cru l’Évangile de Christ ressuscité, il a reçu l’Esprit. Les croyants d’Éphèse ont été scellés de l’Esprit Saint, après avoir cru (voir Éph. 1 : 13). Ce verset nous donne l’ordre des événements tel qu’il est toujours observé. D’abord, ils « ont entendu la parole de la vérité, l’Évangile de votre salut » ; en second lieu, ils l’ont « cru » ; troisièmement, ils ont été « scellés de l’Esprit ».
            Dans les Actes, nous avons l’historique des cas où l’Esprit a été reçu. Prenons, par exemple :
                 - les disciples à Jérusalem (ch. 2) ;
                 - les Samaritains (ch. 8) ;
                 - les Gentils (ou : gens des nations non juives) – Corneille et ses amis (ch. 10 et 11) ;
                 - les 12 hommes d’Éphèse (ch. 19).
            Il y a des différences en ce qui concerne certains détails tels que le baptême, l’imposition des mains et le parler en langues. Il y a de bonnes raisons pour ces différences sur lesquelles nous ne nous arrêterons pas. Cependant, il est impossible de formuler des règles et dire, par exemple, que le baptême doit avoir lieu avant que l’Esprit puisse être reçu : le troisième cas nous en empêche. D’autre part, malgré ces différences extérieures, l’ordre divin - l’audition, la foi, et le sceau de l’Esprit - est vérifié dans chaque cas. Le quatrième cas souligne que ce qui est entendu et cru doit être le plein Évangile de la mort et de la résurrection de Christ. C’est parce que les 12 hommes d’Actes 19 n’avaient pas entendu et n’avaient donc pas cru tout ceci qu’ils n’avaient pas reçu l’Esprit immédiatement, bien qu’ils soient sauvés.

                        2 - Ne doit-il pas, cependant, y avoir quelques signes exrieurs très définis quand lEsprit est reçu ; quelque chose qui montre à tous la grandeur du don ?
            
Il doit y avoir (et il y a) des signes définis quand l’Esprit est reçu, mais pas nécessairement des signes visibles ou audibles. Le fait qu’un nouveau converti comprend que Dieu est son Père indique que l’Esprit est reçu (voir Rom. 8 : 15). Pour lui, la Bible devient un livre attrayant et nouveau (voir 1 Cor. 2 : 11-14). On pourrait citer beaucoup d’autres choses. Ce sont des choses bien plus importantes que le parler en langues !
            Il est vrai que les signes extérieurs étaient beaucoup plus évidents aux temps apostoliques, car en ce temps, l’Église venait d’être fondée et Dieu l’accréditait publiquement par ce moyen. Maintenant que ce temps est révolu, ce sont plutôt des signes moins sensationnels et des choses plus cachées et plus importantes qui demeurent. Nous pouvons faire une analogie avec le corps humain : les organes les plus importants et les plus essentiels sont cachés dans le corps.

                        3 - Prenons le parler en langues : certains insistent sur le fait que si un croyant na pas parlé en langues, il na pas reçu lEsprit de Dieu. Quen dit lÉcriture ?
            
Elle en parle effectivement. Ce que nous venons de préciser s’y rapporte. Parmi les six cas de la réception de l’Esprit mentionnés dans les Actes, trois ne disent rien du parler en langues. En 1 Corinthiens 12 où il y a plus de détails, l’argument de l’apôtre tourne autour du point suivant : bien que l’Esprit de Dieu soit un, pourtant les dons ou les manifestations qui procèdent de lui sont nombreux et divers ; à un membre du corps a été donné le don de prophétie, à un autre membre, le don de parler en langues… À la fin du chapitre (v. 29-30), un certain nombre de questions sont soulevées. Aucune réponse n’est donnée parce qu’elles sont évidentes. « Sont-ils tous apôtres ? » demande-t-il. Évidemment, non. « Sont-ils tous prophètes ? » Non. « Parlent-ils tous en langues ? Très évidemment, non. Est-ce que tous les membres du corps de Christ sont unis par le baptême de l’Esprit ? Oui. Est-ce que tous les membres parlent en langues ? Non ! Ces remarques constituent une preuve scripturaire claire que l’idée émise dans la question 3 est incorrecte.

                        4 - Est-ce que le croyant reçoit lEsprit Saint afin dexercer une influence de la part de Dieu ?
            
Les Écritures ne le disent pas de cette façon. L’Esprit de Dieu est une Personne. Il a une influence immense. Cependant il habite dans le croyant en tant que personne.
            Que nous le considérions en tant qu’hôte dans le croyant individuel ou dans toute l’Église, maison de Dieu, nous voyons qu’il est suprême et souverain dans ses actions. Il ne nous est pas donné pour être à notre disposition comme puissance ou comme influence, mais plutôt pour que nous puissions être à sa disposition.
            Cela vient éclairer l’histoire de l’apôtre Paul. Il a commencé sa carrière de missionnaire parce que « l’Esprit Saint a dit… » (Act. 13 : 2). Plus tard, il a été « empêché par l’Esprit Saint » de prêcher la parole en Asie, et, voulant aller en Bithynie, « l’Esprit de Jésus ne le leur permit pas » (Act. 16 : 6-7).

                        5 - Quest-ce quêtre « rempli de lEsprit » ?
            
C’est être si entièrement sous le contrôle de l’Esprit de Dieu qu’il devient la source de toutes les pensées et les actions du croyant, et qu’il est également la source de l’énergie par laquelle tout est fait.
            Dans les Actes des apôtres nous constatons que lors d’occasions spéciales, l’un ou l’autre a été rempli de l’Esprit (Act. 4 : 8, 31 ; 7 : 55 ; 13 : 9, 52). Il les a intégralement dirigés de telle sorte que le résultat est venu de la puissance de Dieu seulement.
            Pourtant, en Éphésiens 5 : 18, nous trouvons l’exhortation : « Soyez remplis de l’Esprit » qui est adressée à tous les saints de cette ville. Chaque saint, et non quelques-uns seulement, doit le connaître et l’expérimenter pour lui-même.
            Pourquoi cela est-il si peu connu ? Trop souvent, pour la plupart d’entre nous, la chair est active parce qu’elle n’est pas jugée, et la plus grande partie de l’énergie de l’Esprit est utilisée pour contrecarrer la puissance du péché. Galates 5 : 17 parle de l’Esprit et de la chair comme étant « opposés l’un à l’autre » et nous devons marcher par l’Esprit pour ne pas accomplir « la convoitise de la chair ». La première étape pour être « rempli de l’Esprit » est donc de marcher par l’Esprit et non par la chair.

                        6 - Quest-ce qui « attriste » lEsprit de Dieu, et quest-ce qui « léteint » ?
            
Ce qui l’attriste est quelque chose qui déshonore Christ, ou nous fait dévier de sa direction. L’Écriture dit : « N’attristez pas le Saint Esprit de Dieu … » (Éph. 4 : 30). Il sera donc attristé par tout ce qui n’est pas saint, et il le sera jusqu’à ce que nous ayons jugé ce mal. Nous lisons en effet ensuite : « …par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption » qui est le jour de la délivrance de nos corps, à la venue du Seigneur.
            L’attrister c’est perdre les avantages pratiques de sa présence. Il emploie alors son énergie à nous affliger pour nous amener à identifier et confesser le mal commis afin que nous puissions être restaurés dans la communion avec le Seigneur.
            Pour ne pas « éteindre l’Esprit » (1 Thes. 5 : 19-22), il est nécessaire de ne pas gêner son action en méprisant les prophéties ou d’autres choses dans les assemblées des saints. L’Esprit, habitant l’Église, revendique le droit de diriger les rassemblements et de ne pas laisser des hommes, sous n’importe quel prétexte, interférer ou éteindre sa voix. C’est une exhortation généralement négligée dans la chrétienté où des organisations et des liturgies ont été instituées afin de tout placer sous le contrôle d’un homme ou d’un groupe. Dans de telles circonstances l’action libre et souveraine de l’Esprit est gênée et promptement arrêtée.

                        7 - En un mot, quelle est la grande mission de lEsprit de Dieu ?
            
Glorifier Christ (voir Jean 16 : 14). Au verset 13 il est dit : « Il ne parlera pas de par lui-même », c’est-à-dire non de sa propre initiative. Il a pris la place de Celui qui sert les intérêts de Christ et, par conséquent, ses activités vont dans ce sens. Il n’est pas venu pour se mettre en avant. Pour cette raison, nous ne trouvons pas, dans l’Écriture, de prière ou d’adoration adressée distinctement à l’Esprit Saint. Il est plutôt l’inspirateur de ces deux choses, dans le croyant. Quand Paul écrit son épître aux Colossiens qui s’éloignaient de Christ, il leur parle surtout de Christ et attribue à Christ des choses qu’il attribue à l’Esprit dans ses autres épîtres. Il agit ainsi parce que les Colossiens s’éloignaient de Christ. Un croyant qui met l’Esprit en avant par rapport à Christ, agit à contre sens de l’Esprit dont la fonction est précisément de mettre Christ en avant et de lui donner la première place.
            C’est important parce que certains font un genre de « culte » à l’Esprit Saint. On parle de lui : ses opérations dans le croyant sont analysées et discutées et même systématisées. En conséquence, ces croyants sont désespérément occupés d’eux-mêmes, de leur propre état, et de ce que l’Esprit opère en eux – que ce soit réel ou désiré. Ainsi, Christ est éclipsé de leurs pensées.
            Être occupé de soi est un mal sérieux et totalement opposé au vrai ministère de l’Esprit, qui est dans l’Église pour glorifier Christ et pour conduire nos âmes vers Lui.


F. B. Hole - « Pour mieux comprendre la foi chrétienne » (vol. 2)

À suivre (18-11-23) : « Le dernier Adam – le second homme »