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LA FOSSE AUX LIONS

Daniel 6

 

DANIEL 1 à 5 – Un homme fidèle
            Des dons de Dieu
            Établi par Dieu
            Demeurer attaché au Seigneur
            Le parfait antitype
            La réponse de Dieu
DANIEL 6 – Un homme éprouvé
            Accusations
            Daniel, un homme de prière
            « Sachant tout ce qui allait lui arriver… »
            Daniel dans la fosse aux lions
            La mort du Seigneur
            Protection et délivrance
            « Tu m’as répondu d’entre les cornes des buffles »
            La gloire après les souffrances
            Dieu garde ceux qui L’aiment et sont fidèles 
(Ps. 31 : 23)

           
            Nous aimerions considérer le récit biblique bien connu du chapitre 6 de Daniel où nous voyons ce prophète jeté dans la fosse aux lions. Au-delà de ce que la Parole de Dieu nous relate de la grande épreuve qu’a connue cet homme remarquable, nous voulons voir le parfait antitype de cet homme de foi : le Seigneur Jésus. La lecture de ces versets nous permet de Le considérer dans ce qui a précédé la croix, puis lorsqu’Il meurt dans les souffrances et l’abandon, et enfin dans sa résurrection suite à l’œuvre accomplie.

            Que le Seigneur permette que nos regards soient ainsi dirigés sur notre bien-aimé Sauveur et sur son œuvre merveilleuse, et que de nos cœurs montent l’adoration et la reconnaissance vers Celui qui nous a tant aimés et qui est descendu pour nous dans les profondeurs de la mort.


DANIEL 1 à 5 – Un homme fidèle

                        Des dons de Dieu

            Nebucadnetsar, le roi de Babylone, avait élevé Daniel très haut dans son royaume. De même, Darius, le Mède, successeur de Belshatsar et petit-fils de Nebucadnetsar, reconnaît en Daniel une sagesse bien supérieure à celle de tous ses ministres, et un esprit « extraordinaire » (Dan. 6 : 3). Il pense alors à établir cet homme remarquable sur tout le royaume. Daniel avait reçu « science et instruction dans toutes les lettres et dans toute la sagesse… et de l’intelligence en toute vision et dans les songes » (2 : 17). Mais il savait que cela lui venait de Dieu (2 : 20-22) et il ne s’est pas enorgueilli de tous ces dons ; il est toujours resté dans la dépendance de son Dieu.
            L’apôtre Paul nous rappelle : « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu comme si tu ne l’avais pas reçu ? » (1 Cor. 4 : 7). Amis croyants, nous avons tous reçu un don de la part du Seigneur, ainsi que l’apôtre Pierre le confirme : « chacun de vous a reçu quelque don de grâce » (1 Pi. 4 : 10). Puissions-nous le faire fructifier pour la gloire et à l’honneur de Celui qui nous l’a donné par grâce, ne prétendant pas avoir quelque don qui viendrait de nous-même, et ne nous enorgueillissant pas de le posséder.

                        Établi par Dieu

            Bien des années plus tôt, Joseph avait été emmené dans un pays étranger (Gen. 37 ; 39 : 1). Mais Dieu avait été avec lui dans les jours difficiles (Gen. 39 : 2 ; 21, 23), et l’avait béni dans le pays de son affliction. Il avait pu réaliser ce que dit le livre des Proverbes : « L’abaissement va devant la gloire » (Prov. 15 : 33). Le Pharaon l’avait élevé aux plus hautes fonctions en Égypte (voir Gen. 41 : 39-45). Il avait reçu le non de Tsaphnath-Panéakh – révélateur de secrets – à cause de la sagesse divine qui était en lui et qui lui avait permis d’interpréter de la part de Dieu le songe du Roi et de lui donner des conseils sur la conduite à suivre (Gen. 41 : 16, 25-36). Le Pharaon avait reconnu : « Puisque Dieu t’a fait connaître tout cela, personne n’est aussi intelligent et aussi sage que toi » (Gen. 41 : 39). Joseph avait reconnu en tout la main de Dieu, et il dira à ses frères : « Ce n’est pas vous qui m’avez envoyé ici, mais c’est Dieu ; et il m’a établi père du Pharaon et seigneur de toute sa maison, et gouverneur de tout le pays d’Égypte… Dieu m’a établi seigneur de toute l’Égypte » (Gen. 45 : 5-8).
            Nous ne serons probablement pas appelés à de hautes fonctions dans ce monde comme Joseph ou Daniel, mais quoiqu’il en soit, ayons à cœur d’être des hommes (et des femmes) de Dieu fidèles, séparés et engagés pour Lui.

                        Demeurer attaché au Seigneur

            Remarquons comment Daniel avait « arrêté dans son cœur », dès son arrivée à Babylone, qu’il « ne se souillerait pas avec les mets délicats du roi ». (1 : 8). C’était une décision du cœur, dans son affection pour son Dieu et pour la loi de son Dieu (Ps. 119 : 97). Comme Moïse autrefois, il fait le choix déterminant d’être « dans l’affliction avec le peuple de Dieu, plutôt que de jouir pour un temps des délices du péché » (Héb. 11 : 25). Voilà un beau commencement pour un jeune homme, qui lui apportera la bénédiction et le soutien de son Dieu : « L’homme fidèle abonde en bénédictions » (Prov. 28 : 20). Il est important de bien commencer sa marche avec le Seigneur, mais puissions-nous aussi bien l’achever ! Daniel nous est un exemple en cela. Transporté à Babylone à l’âge d’environ 17 ans, il y mourra très âgé (voir Dan. 6 : 28), maintenu fidèle par la grâce de Dieu et par une vie passée près de Lui.
            À un jeune homme ou une jeune fille qui désire marcher devant son Dieu dans un chemin qui L’honorera à travers un monde toujours plus souillé par le péché, la Parole apprend cette leçon : « Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie ? Ce sera en y prenant garde selon ta Parole » (Ps. 119 : 9). Demeurons attachés au Seigneur de tout notre cœur, ainsi qu’à sa Parole (Act. 11 : 23 ; Ps. 119 : 11). Demandons-Lui la sagesse qui vient d’en haut et ses sept caractères (Jac. 3 : 17) ; sur cette terre où nous devons vivre comme des étrangers célestes, nous apprendrons ainsi à nous conduire d’une manière qui honore et glorifie notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ. Cette demande de la sagesse divine est selon sa volonté, Il nous répondra certainement (Jac. 1 : 5).

                        Le parfait antitype

            Nous admirons les hommes de Dieu tels que Joseph et Daniel et nous apprenons d’eux et de leur vie de foi et de fidélité. Mais un plus grand qu’eux s’impose à notre pensée et à la vue de la foi. Si nous voyons en Daniel les caractères d’un Nazaréen de Dieu, nous connaissons le vrai Nazaréen. C’est Celui qui, non seulement a vécu et grandi à Nazareth, celle ville méprisée (Jean 1 : 47), mais qui est venu dans un monde hostile pour y marcher dans une complète séparation de tout mal et en accomplissant la volonté de Celui qui l’avait envoyé – « séparé [afin d’être] à l’Éternel » (Nom. 6 : 2). Comme Daniel, Il a été séparé pour Dieu, mais Il l’a été dès sa naissance (Ps. 22 : 10).
            Dieu a accordé à ces deux hommes fidèles, Joseph et Daniel, de connaître sur la terre la gloire après la souffrance. Mais le Seigneur Jésus, lorsqu’Il est venu dans l’humilité la plus profonde, a été rejeté dès son entrée dans le monde (Jean 1 : 10-11). Il était le Roi, le Messie d’Israël, sa place aurait dû être infiniment plus élevée que celle de Joseph - « établi sur tout le pays d’Égypte » (voir Gen. 41 : 41-43), ou de Daniel que « le roi pensa à établir sur tout le royaume » (Dan. 6 : 3). Or, Il a été ici-bas le méprisé, « le serviteur de ceux qui dominent » (És. 49 : 7). Il n’a trouvé qu’une crèche lorsqu’Il est venu dans ce monde, et n’a eu qu’une croix pour le quitter.
            Le monde reconnaissait en Joseph, en Daniel, une sagesse extraordinaire et, à cause de cela, il leur a donné une place de puissance, mais Celui qui était « la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu » (1 Cor. 1 : 24) a été rejeté par le monde et « crucifié en faiblesse » (2 Cor. 13 : 4) sur la croix de Golgotha.

                        La réponse de Dieu

                                    Christ glorifié
            
Mais Dieu Lui-même a pris soin de son Fils bien-aimé et a glorifié Celui qui l’avait glorifié par son œuvre accomplie sur la terre (Jean 17 : 4-5).
            Parce qu’Il s’est « anéanti Lui-même, prenant la forme d’esclave, » parce qu’Il s’est encore abaissé dans son obéissance suprême « jusqu’à la mort et à la mort de la croix », Dieu « l’a élevé très haut et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom » (Phil. 2 : 6-8).
            Il a été « ôté au milieu de l’angoisse et du jugement... Il a été retranché de la terre des vivants ». Il a été soumis par Dieu à la souffrance. Il a « livré son âme à la mort. Il a été compté parmi les transgresseurs, Il a porté le péché de beaucoup, et a intercédé pour les transgresseurs » (És. 53 : 8-12). Alors Dieu lui a assigné « une part avec les grands, et il partagera le butin avec les forts », et il a été « exalté et élevé, et placé très haut » (v. 12 ; 52 : 13).
            Les hommes ont mis sur sa tête une couronne d’épines (Matt. 27 : 29), L’ont dépouillé de ses vêtements et ont jeté le sort sur sa robe (Jean 19 : 23, 24). Il a pris la place de la malédiction sur la croix (Gal. 3 : 13). Mais Dieu « a mis sur sa tête une couronne d’or fin… l’a revêtu de majesté et de magnificence… l’a mis pour bénédictions à toujours » (Ps. 21 : 3-6).

                                    Christ Roi
            
Dieu avait déclaré depuis longtemps : « Et moi, j’ai oint mon roi sur Sion, la montagne de ma sainteté » (Ps. 2 : 6) et, par l’apôtre Paul, Il affirme au sujet de son Fils : « Il faut qu’il règne » (1 Cor. 15 : 25). Après l’enlèvement de l’Église au ciel, et après les sept années de tribulation qui atteindront la terre habitée tout entière, le Roi rejeté autrefois par son peuple Israël reviendra du ciel. Il anéantira ses ennemis et les ennemis de son peuple Israël, et établira son règne. Jérusalem se lamentera sur lui, « celui qu’ils ont percé » (Zac. 12 : 10-14), et le travail du Seigneur en eux sera « comme on affine l’argent… et comme on éprouve l’or » (Zach. 13 : 9). Mais lorsqu’Il viendra pour les délivrer, leurs yeux alors « verront le roi dans sa beauté » (És. 33 : 17) ; ils invoqueront son nom, et Il leur répondra : « Et moi, je leur répondrai ; je leur dirai : C’est ici mon peuple ; et lui dira : L’Éternel est mon Dieu » (Zach. 13 : 9).
            Christ régnera en puissance et en gloire pendant 1000 ans. Ce règne sera un règne de justice et de paix et son royaume « ne passera pas à un autre peuple » (Dan. 2 : 44). Toute la terre sera bénie et la création tout entière connaîtra paix et prospérité (És. 11 : 3-10). Quant aux saints qui auront été gardés « hors de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière » (Apoc. 2 : 10) et enlevés au ciel par le Seigneur Lui-même, ils forment « l’épouse, la femme de l’Agneau » (Apoc. 21 : 9) et en même temps la « sainte cité » (Apoc. 22 : 9, 10), le siège divin de l’administration du royaume céleste et du gouvernement dans les mains de Christ.
            À Lui gloire, honneur, majesté, force et puissance, dès maintenant et à toujours !


DANIEL 6 – Un homme éprouvé

                        Accusations

            Voyant la faveur que Daniel trouve auprès du roi, les présidents et les satrapes (gouverneurs et représentants du roi dans chaque province du royaume) cherchent à se débarrasser de lui. Mais il leur est impossible de trouver un sujet d’accusation contre cet homme fidèle à Dieu et au roi – l’apôtre Pierre nous enjoint : « craignez Dieu ; honorez le roi » (1 Pi. 2 : 17). Sachant que nous sommes sujets aux attaques de l’Ennemi, l’apôtre Paul nous engage d’une part à nous fortifier « dans le Seigneur et dans la puissance de sa force », et d’autre part à revêtir « l’armure complète de Dieu » (Éph. 6 : 13-18). Dans le contexte difficile dans lequel il se trouvait en son temps, Daniel avait utilisé ces ressources divines et « les flèches enflammées du Méchant » et de ses instruments ne pouvaient pas l’atteindre (Éph. 6 : 13-18).
            Plus de 500 ans plus tard, les principaux sacrificateurs, les scribes et les principaux du peuple chercheront un sujet d’accusation pour mettre à mort le Juste (Luc 19 : 47 ; Marc 14 : 1, 55). Pour Jésus encore plus que Daniel, ses ennemis « ne pouvaient trouver aucun sujet d’accusation ni aucune faute, parce qu’il « était fidèle ; et aucun manquement ni aucune faute ne se trouva en lui » (Dan. 6 : 4) ; et l’innocence se trouvait en lui (v. 22 ; voir Matt. 26 : 59-60 ; 27 : 4, 19, 24 ; Luc 23 : 14, 15, 41). Mais, malgré cela, ils ont mis à mort le saint et le juste ; Jacques pourra écrire aux Juifs : « Vous avez condamné, vous avez mis à mort le juste ; il ne vous résiste pas » (Jac. 5 : 6).
            Si nous avons à cœur d’être fidèles, l’Ennemi cherchera à nous faire tomber. L’apôtre Pierre nous avertit : « Votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant qui dévorer » (1Pi. 5 : 8). Que devons-nous faire alors ? « Résistez-lui, étant fermes dans la foi » (1 Pi. 5 : 9). « Résistez au diable et il fuira loin de vous. Approchez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous » (Jac. 4 : 7, 8).
            Ces hommes, qui ne connaissent pas Dieu, cherchent alors à faire tomber Daniel à cause de sa fidélité à la loi de son Dieu. Ils échafaudent un plan diabolique dont la réussite leur paraît certaine. Combien Satan est rusé, et pour lui résister, combien nous avons besoin de puiser la force dans notre puissant Seigneur, afin de tenir ferme contre « les artifices (voies détournées, subterfuges) du diable » (Éph. 6 : 10, 11) !
            Le roi Darius accepte de signer le décret qui le lie lui-même à « la loi des Mèdes et des Perses, qui ne peut être abrogée » (v. 8, 15), mais qui flatte son orgueil et son désir de se faire égal à Dieu (voir Dan. 36 : 11b). C’est ce qui a causé la chute de cet ange qui dominait parmi les anges, Lucifer, qui est Satan (És. 14 : 12-20 ; Éz. 28 : 12-19), et celle de tous les hommes, qui ont cherché de tout temps à s’élever jusqu’au Dieu qui est dans les cieux (voir Gen. 11 : 4). Quel contraste absolu avec le Fils de Dieu qui, Lui « n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, mais s’est anéanti lui-même » (Phil. 2 : 6) !

                        Daniel, un homme de prière

            Que fait Daniel, lorsqu’il apprend ces choses ? Est-il saisi de frayeur devant la menace de mort qui pèse sur lui ? Décide-t-il d’arrêter pendant un temps de s’adresser à son Dieu par la prière, ou de se cacher pour le faire ? Non ! Il ne change rien à ses pieuses habitudes, et « ses fenêtres étant ouvertes dans sa chambre haute, du côté de Jérusalem, il s’agenouillait sur ses genoux trois fois le jour, et priait, et rendait grâces devant son Dieu, comme il avait fait auparavant » (v. 10 ; voir 1 Rois 8 : 48-49). Il « recherche l’Éternel par la prière et la supplication » (9 : 3), car il connaît déjà ce que Paul enseignera plus tard : « Priez par toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps, par l’Esprit, et veillez à cela avec toute persévérance » (Éph. 6 : 18). Mais aussi il rend grâces ! « Priez sans cesse. En toutes choses, rendez grâces », nous dit la Parole de Dieu (1 Thes. 5 : 18). Les apôtres, autrefois, pouvaient se réjouir « d’avoir été estimés dignes de souffrir des outrages pour le Nom » (Act. 5 : 41). Quelle attitude remarquable, quelle piété et quelle confiance en Dieu ! Que le Seigneur nous accorde de pouvoir imiter de tels serviteurs de Dieu dans l’épreuve !
            Lorsque l’épreuve est là, lorsque l’Ennemi vient tout près de nous, la prière et les ferventes supplications que nous ferons sans cesse monter vers notre Dieu nous garderont dans sa paix – cœur et pensées (Phil. 4 : 6-7) -, nous protégeront et nous apporteront la délivrance finale. « Invoque-moi au jour de la détresse : je te délivrerai et tu me glorifieras » (Ps. 50 : 15 ; 86 : 7 ; 91 : 15). « Mais toi, Éternel ! tu es un bouclier pour moi… Je crierai de ma voix à l’Éternel, et il me répondra… » (Ps. 3 : 3-4 ; voir aussi Ps. 18 : 6, et tant d’autres expressions des Psaumes).
            Regardons encore au parfait Modèle. Lorsqu’arrive pour Lui « la nuit où il fut livré » (1 Cor. 11 : 23) et que l’heure de la croix est toute proche, Il se rend au jardin de Gethsémané. Et là, Il répand son âme sainte devant Dieu, offrant « avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver [hors] de la mort » (Héb. 5 : 7). Mais, entièrement soumis à la volonté de Celui qui l’avait envoyé pour Le glorifier par son sacrifice et accomplir l’œuvre de notre rédemption, Il prend de la main de son Père la coupe qu’Il lui donne (Jean 18 : 11). Et Il sera « exaucé à cause de sa piété » (Héb. 5 : 7). Savons-nous dire à notre Dieu et Père en toute circonstance : Que ta volonté soit faite, et non la mienne (voir Luc 22 : 42) ?

                        « Sachant tout ce qui allait lui arriver… »

            Nous voyons ensuite Daniel entièrement soumis et n’opposant aucune résistance à ses ennemis. Il est dans sa maison, en prière, et les évènements se déroulent (v. 12-16) sans qu’il apparaisse pour chercher à se justifier de sa conduite ou implorer la grâce du roi, alors que, comme Joseph autrefois, il n’avait « rien fait pour qu’on le mette dans la fosse » (Gen. 40 : 15). N’est-il pas en cela un beau type du Seigneur Jésus, « lui qui n’a pas commis de péché, et dans la bouche duquel il n’a pas été trouvé de fraude ; qui, lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas l’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement » (1 Pi. 2 : 22-23) ? Le prophète Ésaïe dit encore de Lui : « Il a été opprimé et affligé, et il n’a pas ouvert sa bouche. Il a été amené comme un agneau à la boucherie, et a été comme une brebis muette devant ceux qui la tondent ; et il n’a pas ouvert sa bouche » (És. 53 : 7). Nous considérons dans les évangiles son attitude devant les hommes cruels et méchants, particulièrement de Gethsémané à Gabbatha, et jusqu’à Golgotha, et nous admirons Celui en qui tout est perfection – un calme absolu, une patience constante, une soumission entière.
            Daniel savait ce qui l’attendait s’il persévérait dans la loi de son Dieu et obéissait à Dieu plutôt qu’aux hommes (Act. 4 : 19), ne tenant compte ni du roi ni de sa défense (Dan. 6 : 13). Il connaissait le statut royal que même Darius ne pouvait abroger (6 : 10). Mais nous admirons bien plus encore notre Seigneur Jésus, qui savait toutes choses lorsqu’une grande foule est venue pour le prendre dans la nuit au jardin de Gethsémané, avec des soldats, des gardes, des lanternes, des flambeaux, des armes, des épées et des bâtons… Dans ce que rapporte Jean à ce sujet dans son évangile, un verset court, mais merveilleux, dévoile à nos yeux l’amour insondable de notre Sauveur : « Alors Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s’avança… » (Jean 18 : 4).
            Il savait combien Il allait devoir souffrir de la part de ces méchants hommes, qui allaient Le lier, se moquer de Lui et L’insulter, Le frapper et finalement planter dans ses mains et ses pieds les clous qui L’attacheraient à la croix d’infamie. Et cependant, dans l’infini de son amour pour son Dieu et Père et pour nous pécheurs, Il s’avance vers ceux qui viennent le prendre, mettant à l’abri ceux que le Père Lui avait donnés (Jean 17 : 6, 12) : « Si donc c’est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci » (Jean 18 : 8). Il a tout supporté et tout enduré dans son amour immense : « J’ai donné mon dos à ceux qui frappaient, et mes joues à ceux qui arrachaient le poil ; je n’ai pas caché ma face à l’opprobre et aux crachats » (És. 50 : 6). Puis, « à cause de la joie qui était devant lui, il a enduré la croix, ayant méprisé la honte » (Héb. 12 : 2). Il a connu jusqu’au plus profond de son Être saint les souffrances indicibles de la crucifixion, les souffrances de l’abandon et de la colère de Dieu contre le péché, qui est tombée sur Lui lors des trois heures de l’expiation…

                        Daniel dans la fosse aux lions

            Alors Daniel, le serviteur du Dieu vivant, est jeté dans la fosse aux lions ; une pierre est apportée et mise sur l’entrée de la fosse. Le sceau du roi et de ses grands est apposé sur la pierre, comme pour sceller irrévocablement la mort de Daniel. Même le roi n’avait pas le pouvoir d’ôter le sceau et de délivrer son serviteur. Cette pierre scellée dirige nos pensées vers une lourde pierre ronde roulée devant l’ouverture du tombeau où le corps du Seigneur mort a été placé. Une garde de soldats a même été mise pour empêcher quiconque de venir ôter le corps de Jésus (voir Matt. 27 : 62-66). Le but recherché est le même, pour Daniel comme pour Jésus : retenir dans la mort celui qui y est descendu. Mais nous savons que, dans les deux cas, ces « précautions » n’ont servi qu’à rendre plus complète la défaite et la confusion des ennemis de Daniel sorti vivant de la fosse aux lions, et de Jésus sorti ressuscité du tombeau.
            Le prophète de l’Éternel se retrouve dans les ténèbres, seul, entouré par des bêtes sauvages et cruelles. La nuit tombe sur cette scène de mort. La Parole de Dieu nous donne plusieurs récits d’hommes fidèles jetés dans une fosse. Le premier d’entre eux est Joseph, jeté par ses propres frères dans une citerne dans laquelle il n’y avait pas d’eau. Il en a été sorti pour être vendu comme esclave pour la somme de vingt pièces d’argent (Gen. 37 : 22-24, 28 – comp. Matt. 26 : 15). Il n’avait rien fait de mal pour qu’on le mette dans la fosse (Gen. 40 : 15). Le prophète Jérémie a connu de pénibles moments, lorsque les princes de Juda l’ont fait descendre avec des cordes dans une fosse pleine de boue (Jér. 38 : 6). Et cela parce qu’il avait prophétisé la parole de l’Éternel en vérité. Mais ni Joseph, ni Jérémie, ni Daniel ne sont morts dans la fosse.

                        La mort du Seigneur

            Considérons alors la Personne de notre Seigneur Jésus Christ. Écoutons-Le dans les psaumes, s’adressant à son Dieu alors que Lui, la victime sainte et juste, porte nos innombrables péchés en son corps, sur le bois de la croix, et que Dieu détourne de Lui sa face dans ce moment suprême : « Tu m’as mis dans une fosse profonde, dans des lieux ténébreux, dans des abîmes… » (Ps. 88 : 6). Il a été absolument seul, abandonné en ces instants de son Dieu fort, lorsque « les ténèbres ont envahi la terre » (Matt. 26 : 45) pendant les trois heures de l’expiation, lorsqu’Il se tenait devant le Dieu juste et saint chargé de tous nos péchés : « Des maux sans nombres m’ont entouré ; mes iniquités m’ont atteint, et je ne puis les regarder ; elles sont plus nombreuses que les cheveux de ma tête, et mon cœur m’a abandonné » (Ps. 40 : 12).
            Par l’Esprit prophétique, il est dit au sujet de ceux qui ont mis à mort le Saint de Dieu : « Sans cause, ils ont creusé une fosse pour mon âme » (¨Ps. 35 : 7b). Lui qui n’avait « rien fait qui ne doive pas se faire », comme le brigand à ses côtés en témoignera (Luc 23 : 41), devra connaître la mort de la part de ceux qui, en réponse à son amour ont été ses adversaires (Ps. 109 : 4) et ses ennemis : « Ceux qui sont mes ennemis sans cause m’ont donné la chasse comme à l’oiseau. Ils m’ont ôté la vie dans une fosse… » (Lam. 3 : 53).
            Il crie à son Dieu pour être sauvé, pour être sorti de cette « boue profonde, où il n’y a pas où prendre pied » et dans laquelle Il enfonce (Ps. 69 : 2). Quelle souffrance indicible, pour Lui qui était sans péché, que de descendre dans la boue de nos péchés !
            Mais pour que nous n’allions pas dans la fosse de destruction, c’est-à-dire la mort éternelle, Lui a dû y descendre. Il est allé jusqu’au fond de cette fosse et Il nous en a délivrés ! Chaque racheté de Christ peut dire à Dieu avec le roi Ézéchias : « Toi, tu as aimé mon âme, la retirant de la fosse de destruction, car tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos » (És. 38 : 17). En Christ, Dieu nous a fait grâce et nous a délivrés pour que nous soyons préservés de la fosse - de la mort – dont nous étions si proches à cause de nos péchés. Il a trouvé une propitiation, qui est son propre Fils (voir Job 33 : 18, 22-24) !
            En considérant ces choses, nous disons avec David : « Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits. C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes infirmités, qui rachète ta vie de la fosse, qui te couronne de bonté et de compassion » (Ps. 103 : 2-4). Les résultats bénis de l’œuvre de Christ à la croix, de Celui qui est descendu pour nous dans la fosse, dans la mort, et nous en a délivrés, conduisent nos cœurs à une reconnaissance et une adoration présente et éternelle !

                        Protection et délivrance

            La nuit passe, pénible pour Darius qui a de l’affection pour Daniel, car « quand les voies d’un homme plaisent à l’Éternel, il met ses ennemis même en paix avec lui » (Prov. 16 : 7). Dès le point du jour, Darius vient en hâte à la fosse aux lions et, sans y croire, il appelle Daniel. Il se demande si le Dieu vivant est capable de préserver son serviteur de la gueule des lions (v. 20). Il va en avoir une preuve merveilleuse : Daniel lui-même lui répond du fond de la fosse ! « Mon Dieu a envoyé son ange et a fermé la gueule des lions ». Quel calme, quelle paix chez ce « serviteur du Dieu vivant », « qui le sert continuellement » (v. 20) et qui se tient au milieu de ces bêtes féroces, qui ne l’ont pas touché ! « Tu garderas dans une paix parfaite (en paix, paix) l’esprit qui s’appuie [sur toi], car il se confie en toi » (És. 26 : 3). Daniel n’a pas douté de la puissance de Dieu pour le délivrer, parce qu’il s’était entièrement confié en Lui (v. 23). Comme auparavant ses trois compagnons étaient sortis de la fournaise de feu ardent sans que le feu ne les ait touchés, Daniel sort de la fosse sans « qu’aucun mal ne soit trouvé sur lui » (comp. 3 : 25, 27 et 6 : 23).
            Quel exemple extraordinaire de la protection que Dieu accorde à ses serviteurs qui se confient en Lui ! Quelle foi chez cet homme de Dieu remarquable ! Il fait partie de ceux qui, « par la foi, fermèrent la gueule des lions » (Héb. 11 : 33). Puissions-nous imiter sa confiance, et celle de témoins de la foi et de la confiance en Dieu, comme Hanania, Mishaël et Azaria, et bien d’autres hommes de Dieu que la Parole nous présente comme exemples.
            En figure, Daniel sort de la mort en ressuscité, type remarquable de Celui dont il est dit : « Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ; il a été enseveli, et il a été ressuscité le troisième jour, selon les Écritures » (1 Cor. 15 : 4). La mort n’a pu Le retenir, elle n'avait aucun pouvoir sur Lui, et par sa mort Il a rendu « impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable » (Héb. 2 : 14).

                        « Tu m’as répondu d’entre les cornes des buffles »

            Nous regardons encore au parfait Modèle, notre Seigneur Jésus, l’Homme selon le cœur de Dieu sur la terre. Il a mis pleinement sa confiance en Dieu, jusque dans sa mort (Prov. 14 : 32b). Il savait que son Dieu n’abandonnerait pas son âme au séjour des morts et ne permettrait pas qu’Il connaisse la corruption (Ps. 16 : 10). Il a offert « avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort » (Héb. 5 : 7), mais Il devait y entrer pour vaincre cet Ennemi puissant qui en détenait le pouvoir et nous tenait en esclavage (Héb. 2 : 14, 15). Aussi, Dieu n’a pas envoyé d’ange - ni même douze légions d’anges - pour le délivrer (Matt. 26 : 53, 54). Il n'a pas fermé la gueule du lion (Satan), ouverte contre le Christ souffrant sur la croix (Ps. 22 : 13, 21 ; comp. Dan. 6 : 22), bien que, devant Dieu et les hommes, Il était parfaitement innocent. Personne, pas même Satan, ne pouvait Lui ôter la vie. Par amour et obéissance au commandement de son Père, Il a laissé sa vie de Lui-même (Jean 10 : 17, 18).
            Le Sauveur a pu dire par l’Esprit prophétique : « J’ai invoqué ton nom de la fosse des abîmes » (Lam. 3 : 55), toute son âme étant tournée vers Celui qui pouvait le sauver hors de la mort. Et Dieu a entendu sa voix et s’est approché de lui (Lam. 3 : 56-57). Il lui a répondu « d’entre les cornes des buffles » (Ps. 22 : 21), du sein même de la mort. Il n’a pas laissé son Bien-aimé dans la mort, Il l’a ressuscité (Act. 2 : 27, 31-32) ! Son âme est « remontée du shéol », Dieu Lui a « rendu la vie, d’entre ceux qui descendent dans la fosse » (Ps. 30 : 3).
            Et la victoire de Jésus sur la mort et son prince nous a délivrés de la puissance qui s’exerçait sur nous ; bientôt la mort sera « engloutie en victoire » par le Seigneur lui-même et nous nous écrions déjà avec l’apôtre : « Où est, ô mort, ton aiguillon ? où est, ô mort, ta victoire ? » (1 Cor. 15 : 34, 35).
            Lui, le Prince de la vie, a dû connaître la mort et sa profonde amertume, afin de nous en délivrer. Si le croyant doit passer par la mort, elle n’est pour lui que l’entrée immédiate vers le paradis et la présence du Seigneur Jésus. Et lorsque sa voix appellera les siens, « les vivants qui restent » sur la terre partiront « à la rencontre du Seigneur, en l’air ». Et ainsi, conclut l’apôtre Paul, « nous serons toujours avec le Seigneur » (1 Thes. 4 : 17-18). Conséquence éternellement bénie de la mort et de la résurrection de notre Seigneur Jésus !
            Daniel aurait pu dire comme Jonas : « Tu as fait remonter ma vie de la fosse » (Jon. 2 : 7). En effet, Dieu est intervenu pour le salut de Daniel, et le roi Darius devra témoigner au sujet du Dieu vivant : « Il sauve et il délivre… C’est lui qui a sauvé Daniel de la puissance des lions » (v. 26-27). Le Seigneur Jésus, qui a donné sa vie pour nous sauver, est descendu jusque dans la mort et a été ressuscité par Dieu Lui-même, « selon l’opération de la puissance de sa force, celle qu’il a déployée dans le Christ en le ressuscitant d’entre les morts » (Éph. 1 : 19, 20).

                        La gloire après les souffrances

            Les ennemis de Daniel subissent le sort qu’ils avaient réservé au serviteur de l’Éternel (v. 24). « Le méchant est enlacé dans l’œuvre de ses mains » (Ps. 9 : 16) et la fosse qu’il a préparée pour le juste est creusée pour lui. Les incrédules et ceux qui persécutent les rachetés du Seigneur paraîtront un jour en jugement et connaîtront le sort terrible de « la seconde mort », l’éloignement éternel de Dieu (voir Apoc. 20 : 12-15).
            La fin du chapitre nous montre que Daniel, cet homme bien-aimé, a prospéré pendant de nombreuses années à Babylone et a reçu la promesse d’un repos à venir (6 : 28 ; 12 : 13). Le Christ ressuscité, premier-né des morts (Apoc. 1 : 5), est entré dans le repos (Héb. 4 : 10) après avoir accompli l’œuvre de la rédemption. Ses années sont « de génération en génération » (Ps. 102 : 24) « et son repos sera gloire » (És. 11 : 10) ! Les saints qui seront enlevés vers Lui dans le ciel à sa venue, connaîtront eux aussi, après les souffrances et les difficultés de la terre, un repos éternel et bienheureux dans Sa présence.

                        Dieu garde ceux qui L’aiment et sont fidèles (Ps. 31 : 23)

            Le prophète Daniel a mené une vie de piété dans un monde étranger et hostile. Il a été un homme de foi, fidèle et confiant en son Dieu, mais persécuté pour cela. Appelé du beau nom de « homme bien-aimé » (10 : 11, 19 ; 9 : 23), il a reçu la promesse d’une bénédiction « à la fin des jours » (12 : 13), dans le royaume millénaire du Seigneur Jésus.
            L’apôtre Paul nous exhorte à une vie de piété (Tite 2 : 12) dans le « présent siècle mauvais » (Tite 2 : 12 ; Gal. 1 : 4). Et il nous avertit que ceux qui ont le désir de vivre ainsi seront persécutés, d’une manière ou d’une autre, par un monde qui n’aime ni Christ, ni les siens (2 Tim. 3 : 12 ; Jean 15 : 17-20). Mais nous avons l’assurance d’entrer au ciel et d’être introduits dans la propre joie de notre Maître et Seigneur (Matt. 25 : 21, 23). En attendant, quel encouragement pour nous lorsque, étrangers dans un monde hostile, nous savons que « si nous souffrons, nous régnerons aussi avec lui » (2 Tim. 2 : 12). Par l’exemple que nous donne cette circonstance de la vie de Daniel, nous sommes confortés dans la certitude que le Seigneur qui nous a aimés jusqu’à mourir pour nous (Éph. 5 : 2) se tient près de nous dans l’épreuve. Il nous soutient, nous protège, nous délivre et nous forme pour la gloire à venir.
            « Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés à sa gloire éternelle dans le Christ Jésus, lorsque vous aurez souffert un peu de temps, vous rendra lui-même accomplis, vous affermira, vous fortifiera, et vous établira sur un fondement inébranlable. À Lui la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! Amen » (1 Pi. 5 : 10-11).


Ph. Fuzier – juillet 23