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LE DEUXIÈME LIVRE DES CHRONIQUES (33-36)

 

2 CHRONIQUES 33 : 1-20 : Règne de Manassé, treizième roi de Juda
          1. Début de règne catastrophique (v. 1-9)
          2. Grâce immense (v. 10-13)
          3. Fin de règne honorable (v. 14-17)
          4. Bilan et mort (v. 18-20)   
2 CHRONIQUES 33 : 21-25 : Règne d’Amon, quatorzième roi de Juda
2 CHRONIQUES 34 à 35 : Règne de Josias, quinzième roi de Juda
          1. Début de règne exemplaire (v. 1-3a)
          2. Le temps de la destruction (v. 3b-7)
          3. Le temps de la construction (v. 8-13)
          4. Les réformes religieuses de Josias
          5. L’apogée du règne de Josias (v. 1-19)
          6. La chute morale de Josias : v. 20-27
2 CHRONIQUES 36 : 5-8 : Règne de Jehoïakim, dix-septième roi de Juda (609-597)
2 CHRONIQUES 36 : 9-10 : Règne de Jehoïakin, dix-huitième roi de Juda (597)     
2 CHRONIQUES 36 : 11-23 : Règne de Sédécias, dix-neuvième roi de Juda
          1. Un roi insoumis (v. 11-16a)
          2. Un roi condamné (v. 16b-21)
          3. Épilogue (v. 22- 23)
2 CHRONIQUES (CONCLUSION)
          1. La grâce inaltérable de Dieu
          2. La durée de la captivité à Babylone
          3. La précision de la Parole de DIeu
          4. La pérennité des promesses divines
          5. Postface
 

2 CHRONIQUES 33 : 1-20 : Règne de Manassé, treizième roi de Juda

                        1. Début de règne catastrophique (v. 1-9)

            Lorsque Manassé - son nom signifie : qui oublie - est porté à la tête de Juda, il n’a que 12 ans. C’est un tout jeune garçon. Son règne va durer 26 ans de plus que celui de son père, mais le récit qui nous en est donné est beaucoup plus court.
            L’appréciation de Dieu nous est immédiatement donnée. Elle est, d’ailleurs, précisée pour chaque roi et c’est elle qui compte par-dessus tout.
            Ézéchias avait fait « ce qui est droit aux yeux de l’Éternel » (29 : 2). Manassé fait « ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel » (v. 2). Le père avait suivi l’exemple de David, roi pieux approuvé de Dieu et très secouru ; le fils copie les abominations des nations vaincues par le peuple d’Israël. Le père avait éliminé l’idolâtrie introduite par l’impie Achaz ; le fils rebâtit les hauts lieux et y ajoute, introduisant des abominations jusque dans la maison de l’Éternel, dont il profane ainsi le nom. Plus encore, il sacrifie à l’armée des cieux dans les deux parvis de la maison de l’Éternel (Deut. 4 : 19), va jusqu’à faire passer ses fils par le feu ; il pratique personnellement ce que l’Éternel condamne formellement (Deut. 18 : 10-12). Il fait une idole et la met dans la maison de Dieu, préfigurant l’apostasie (Ézé. 8 : 3 ; Dan. 11 : 31 ; Matt. 24 : 15). Il incite enfin Juda et les habitants de Jérusalem au mal et les induit à être pires que les nations idolâtres. Quel sinistre tableau ! On dirait que le roi a cherché tout ce qui est contraire à la pensée de Dieu et qu’il a livré son cœur au mal. Un tel tableau exprime ce que le cœur naturel « plein d’envie de faire le mal » (Ecc. 8 : 11) est capable de produire.

                        2. Grâce immense (v. 10-13)

            Un tel cumul d’infamies doit conduire à un jugement sans appel. Mais Dieu connaît les cœurs des fils des hommes (6 : 30) et Il est patient. Il cherche à toucher cœur et conscience et attend si, peut-être, se produira le repentir. Contemplons cet infini de grâce guettant le carrefour favorable dans la vie d’un homme pour user de bonté envers lui.
            L’Éternel parle à Manassé et à son peuple. Ils n’y font pas attention. Mais les entrailles de l’Éternel sont émues à l’égard de son peuple et il agit dans son gouvernement en faisant venir le roi d’Assyrie. Voilà Manassé humilié, lié par l’ennemi, emmené à Babylone.
            Là, il entre dans la détresse et se tourne enfin vers l’Éternel, devenu son Dieu. Il lui faut une douleur profonde pour revenir et se tourner vers la seule source de salut. Bien des plaintes, des gémissements, des déclarations d’injustice à cause de la détresse s’élèvent dans ce monde. Mais peu d’âmes acceptent de se tourner vers le Dieu Sauveur ! « On crie à cause de la multitude des oppressions », mais bien peu disent : « Où est Dieu mon créateur, qui donne des chants de joie dans la nuit ? » (Job 35 : 9-10). Ce comportement existe même chez les chrétiens.
            Manassé réagit bien. Il implore, s’humilie, prie. L’Éternel entend son cri, se laisse fléchir (Joël 2 : 13), écoute le contenu de sa supplication et le ramène à Jérusalem. Oui, Dieu peut donner de telles réponses. Et Manassé reconnaît que l’Éternel est Dieu.

                        3. Fin de règne honorable (v. 14-17)

            Trois faits positifs marquent alors la suite de son règne :
                  1. La séparation de l’ennemi. Il bâtit la muraille extérieure et met des chefs de l’armée dans toutes les villes fortes.
                  2. Le rejet des idoles. Il fait disparaître de la maison de l’Éternel les dieux étrangers et l’idole qu’il avait faite. Il démolit et jette hors de la ville les autels où étaient présentées les abominations des nations.
                  3. Le retour à l’autel de l’Éternel. Il met en état l’autel trop longtemps oublié et y sacrifie dans les limites de sa faible connaissance des pensées de Dieu. Il commande bien à Juda de servir l’Éternel, mais quelle différence d’intelligence et de réalité pratique, en regard de ce que son père avait rétabli ! L’éloignement de Dieu amène toujours une perte et un affaiblissement spirituel.

                        4. Bilan et mort (v. 18-20)

            Le retour à l’Éternel jette de la lumière sur un tableau extrêmement sombre. Ayant mal commencé, Manassé finit mieux. Mais le compte est léger, si léger que le second livre des Rois ne rapporte pas ce retour vers Dieu. Les traits d’une riche bénédiction sont absents. La relation du peuple avec l’Éternel est relativement superficielle. Le mal et l’idolâtrie doivent figurer dans le bilan. Le roi ne peut pas être honoré dans sa mort comme le fut son père. Il est enterré dans sa maison, mais aucun honneur ne lui est rendu.


2 CHRONIQUES 33 : 21-25 : Règne d’Amon, quatorzième roi de Juda

            Ce court règne est seulement marqué par l’idolâtrie et l’infidélité. Amon suit le mauvais exemple de son père. Il ne s’humilie pas comme l’avait fait Manassé, va même encore plus loin que lui et multiplie ses péchés. Les pères doivent penser à l’exemple qu’ils donnent à leurs fils. N’oublions jamais que le cœur naturel est porté au mal (Gen. 6 : 5). Soyons donc soucieux de présenter à nos enfants une foi active qui témoigne de la vie de Dieu et des ressources de sa grâce.
            La fin d’Amon apparaît comme un jugement de Dieu. Cependant, il était établi roi sur Juda et sa mise à mort était un acte grave pour lequel les meurtriers ont été punis.


2 CHRONIQUES 34 à 35 : Règne de Josias, quinzième roi de Juda

                        1. Début de règne exemplaire (v. 1-3a)

            C’est dans un pays en pleine débâcle morale que Josias est appelé à régner précocement. Il est amené à la plus haute fonction à l’âge de 8 ans et régnera 31 ans à Jérusalem d’une manière remarquable et remarquée. Sur le plan spirituel, ce fut un excellent roi, ne s’écartant pas des voies de David, « ni à droite, ni à gauche » (v. 1-2), répondant ainsi aux exigences de la Loi : « Vous prendrez donc garde à faire comme l’Éternel, votre Dieu, vous a commandé ; vous ne vous écarterez ni à droite, ni à gauche » (Deut. 5 : 32).
            Rester dans le chemin que le Seigneur trace pour chacun de nous, sans s’en écarter, est nécessairement un gage de bénédictions : « Ainsi dit l’Éternel, ton rédempteur, le Saint d’Israël : Moi, je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’enseigne pour ton profit, qui te dirige dans le chemin par lequel tu dois marcher » (És. 48 : 17).
            Josias, animé par la volonté d’imiter la piété de David et désirant plaire à l’Éternel, prend de bonnes dispositions et les étapes en sont bien notées dans sa biographie :
                  – à 16 ans : recherche de la communion avec Dieu (v. 3a) ;
                  – à 20 ans : destruction des cultes idolâtres de Juda (v. 3b) ;
                  – à 26 ans : travaux de réparation du temple (v. 8) ; redécouverte du livre de la Loi de l’Éternel (v. 14) ; lecture privée (v. 18) ; lecture publique (v. 30) ; humiliation et engagement ; confirmation des termes de la Loi par la prophétesse Hulda (v. 22- 28) ; célébration d’une Pâque grandiose (35 : 1-18).
            Remarquons que tous ces événements d’une intensité exceptionnelle se sont déroulés en une seule et unique année (35 : 19), alors que Josias est à peine âgé de 26 ans.

                        2. Le temps de la destruction (v. 3b-7)

                                    • Les objets (v. 3b-4)
            Souvent, avant de construire un nouvel édifice, il faut détruire l’ancien, déblayer le terrain et assainir les fondations. C’est à ce travail de purification en profondeur que Josias va se consacrer car il faut agir méthodiquement : « Il y a un temps pour toute affaire sous les cieux… un temps de démolir, et un temps de bâtir » (Ecc. 3 : 1-3).
            Tout ce qui est en opposition au seul vrai Dieu va être réduit en poussière : ashères, images taillées et de fonte, autels des Baals, colonnes consacrées au soleil, jusqu’aux os de leurs sacrificateurs (v. 3b-5).
            Un tel zèle de la part de Josias dénote :
                  – la surprenante variété des artifices mis en œuvre par Satan pour tromper les hommes afin de les détourner de Dieu ;
                  – sa détermination à éradiquer le mal spirituel.
            Nous devons considérer et suivre l’exemple de Josias :
                  – « Ayez en horreur le mal, tenez ferme au bien » (Rom. 12 : 9).
                  – « Revêtez-vous de l’armure complète de Dieu, pour pouvoir tenir ferme contre les artifices du diable » (Éph. 6 : 11).

                                    • Les lieux (v. 5-7)
            L’action entreprise ne se limite pas au seul royaume de Juda. Alors que le royaume d’Israël a été complètement dévasté et ravagé par les Assyriens en 722, Josias n’hésite pas à remettre aussi de l’ordre au nord : les tribus de Manassé, Éphraïm, Siméon et Nephthali (v. 6) sont visitées avec la même volonté purificatrice et le même résultat salvateur (v. 7). Une réconciliation et une sincère coopération entre toutes ces tribus du nord comme du sud seront les résultats heureux d’une telle entreprise menée pour le bien de tous (v. 9b).
            Josias garde toujours cette parfaite vision unitaire d’un peuple rassemblé autour de son Dieu, « dans tout le pays d’Israël » (v. 7), même après des événements douloureux :
                  – La division du peuple entre Roboam et Jéroboam, conséquence du châtiment de l’Éternel à cause de l’idolâtrie de Salomon (ch. 10).
                  – L’anéantissement total de toute la partie nord du pays et la déportation d’Israël par le roi Osée d’Assyrie en 722 (2 Rois 17 : 6).
                  – La déchéance morale et spirituelle lamentable produite en Juda par son père Amon, entre 642 et 640 (33 : 21-25).
            Quelle consolation et quel encouragement pour nos cœurs humiliés par des circonstances qui ne sont pas à la gloire de Christ, notre Bien-aimé !
            Si Josias a pu réaliser la promesse de l’Éternel : « En un temps agréé je t’ai répondu… et je te garderai, et je te donnerai pour être une alliance du peuple, pour rétablir le pays, pour faire hériter les héritages dévastés » (És. 49 : 8), il en sera de même pour nous.

                        3. Le temps de la construction (v. 8-13)

            L’élimination radicale de l’idolâtrie avait pris de telles proportions et les cœurs étaient tellement bien disposés, que la réparation du temple se déroula avec la même ferveur et la même intensité. Tous se sentaient concernés et travaillaient dans une grande harmonie : chef de ville, rédacteur des chroniques (v. 8), grand sacrificateur, lévites (v. 9), ouvriers (v. 10), charpentiers, tailleurs de pierre (v. 11), musiciens (v. 12), portefaix, scribes, intendants, portiers (v. 13).
            Tous unis autour d’un même travail et pour une seule et unique gloire, celle de l’Éternel ! Et l’Esprit de Dieu se plaît à souligner leur zèle : « Ces hommes faisaient le travail avec fidélité » (v. 12).
            Quelle leçon pour chacun de nous, trop souvent occupés de nos intérêts (Phil. 2 : 21), plutôt que de ceux de Jésus Christ ! Soyons vigilants : « Veillons les uns sur les autres pour nous stimuler à l’amour et aux bonnes œuvres… nous exhortant l’un l’autre » (Héb. 10 : 24-25).

                        4. Les réformes religieuses de Josias

                                    • Le livre de la loi retrouvé dans le temple (v. 14-19)

            – L’événement (v. 14)
                  Pendant les travaux de réfection du temple, une découverte va littéralement révolutionner la vie spirituelle en Israël.
            Alors que l’homme s’affaire autour de l’argent, Dieu permet qu’un véritable trésor soit remis à jour après des années d’oubli : « Hilkija, le sacrificateur, trouva le livre de la loi de l’Éternel » (v. 14). Ce dernier aurait pu s’écrier : « J’ai de la joie en ta parole, comme un homme qui trouve un grand butin » (Ps. 119 : 162).
            D’où venait-il ce livre de la loi ? Moïse, après l’avoir rédigé, avait commandé aux lévites de le placer à côté de l’arche de l’alliance dans le tabernacle (Deut. 31 : 24-26). Plus tard, Salomon l’installa probablement dans le lieu très saint du temple. C’était le lieu le plus sûr pour le conserver intact de toute dégradation matérielle. Ainsi donc, « la parole de Dieu n’est pas liée » (2 Tim. 2 : 9). Il en a été de même au 16e siècle de notre ère, à l’occasion de la Réforme, lorsque des hommes courageux, Martin Luther, Jean Calvin, Ulrich Zwingli, et d’autres fidèles serviteurs du Seigneur ont remis en lumière la parole de Dieu.

            – La lecture privée (v. 15-19)
                  Surpris, Hilkija et Shaphan, le scribe, se présentent devant le roi (v. 16) et commencent par établir un rapport de chantier concernant l’état des travaux (v. 17). Ensuite seulement, ils révèlent à Josias leur découverte et lisent ensemble le livre de la Loi (v. 18).
            Les effets en sont surprenants et instantanés :
                  . S’humilier profondément à l’écoute de la lecture de cette loi (v. 19).
                  . Rechercher la volonté de l’Éternel en consultant la prophétesse Hulda (v. 20-28) qui va confirmer l’exactitude des promesses divines. Si le roi ne peut pas retarder l’échéance d’une punition programmée, son attitude montre ce qu’il y a dans son cœur. Soyons toujours plus sensibles à la parole de Dieu !
            La Bible aujourd’hui n’a rien perdu de ses effets révélateurs et réparateurs :
                  . Elle révèle à l’homme ce qu’il est par nature, un pécheur : « Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rom. 3 : 23).
                  . Elle propose un salut par grâce : « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (Eph. 2 : 8).
            Dès lors, « que faut-il que je fasse pour être sauvé ?… Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé, toi et ta maison » (Act. 16 : 30-31).
            Chers lecteurs, si vous n’avez pas mis votre vie en règle avec Dieu : « Nous supplions pour Christ : Soyez réconciliés avec Dieu ! » (2 Cor. 5 : 20).

                                    • L’intervention de la prophétesse Hulda (v. 20-28)

            – La motivation (v. 20-22)
                  Si Josias a déchiré ses vêtements (v. 19), c’est parce qu’il a compris que la patience de Dieu a atteint ses limites et que son jugement sur le peuple élu est désormais inéluctable (v. 21).
            Toutefois, Josias garde espoir pour lui-même et pour les siens en s’appuyant sur ce fait immuable : « La bonté de l’Éternel est de tout temps » (Ps. 103 : 17). En effet, « ce sont les bontés de l’Éternel que nous ne sommes pas consumés, car ses compassions ne cessent pas » (Lam. 3 : 22).
           L’état du peuple est tel que Dieu parle par une femme, mais relevons que cette servante fidèle accomplit son service en privé et non en public : il fallait aller la consulter chez elle (v. 21a) et son adresse précise est fournie, dans le second quartier de la ville (v. 22b).
            L’apôtre Paul ordonnera aux Corinthiens : « Que les femmes se taisent dans les assemblées … car il est honteux pour une femme de parler dans l’assemblée » (1 Cor. 14 : 34-35). Le ministère féminin ne doit pas s’exercer en public, devant des hommes, mais il peut s’accomplir utilement en privé. Priscilla et Aquilas (dans ce passage, la plupart des manuscrits citent ces époux dans cet ordre) ont pu, non pas dans la synagogue mais dans leur foyer, compléter les connaissances d’Apollos (Act. 18 : 24-26).

            – La confirmation (v. 23-28)
                  Hulda se tient continuellement sous le regard de Dieu et elle fait connaître aux envoyés du roi le message divin qui confirme point par point leur lecture initiale :
                      . Pour toutes les fautes commises, Juda encourt la malédiction (v. 24-25). Dieu se doit d’intervenir : il ne peut arrêter sa colère, ni sa fureur. Par le moyen de Nebucadnetsar et la déportation du peuple, « l’Éternel a accompli sa fureur, il a versé l’ardeur de sa colère et a allumé dans Sion un feu qui en a dévoré les fondements » (Lam. 4 : 11).
                      . L’humiliation sincère de Josias, s’identifiant avec le péché de tout son peuple (comme le feront beaucoup plus tard Daniel (ch. 9), Esdras (ch. 9) et Néhémie (ch. 9), lui permettra d’échapper à la dévastation et la désolation de tout son peuple. Comme David, Josias peut exprimer toute sa douleur à l’Éternel : « O Dieu ! tu ne mépriseras pas un cœur brisé et humilié » (Ps. 51 : 17). En réalité, Josias sera épargné de la destruction finale : il ne verra pas tout ce mal car auparavant, il aura été recueilli (v. 28). Quelle part magnifique pour le croyant terminant sa carrière terrestre, d’être endormi et recueilli par le Seigneur, alors que le méchant est repris !

                                    • La sanctification du peuple (v. 29-33)

            – La lecture publique (v. 29-30)
                  Josias est profondément touché – son cœur est sensible (v. 27) – par la prolongation du temps de la grâce divine. Il rassemble tous ses sujets à la maison de l’Éternel (v. 29). Tous répondent présents à l’invitation, depuis les anciens jusqu’aux enfants, « depuis le grand jusqu’au petit » (v. 30). Ils écoutent tous la lecture de la parole de Dieu et ils en seront bénis : « Il bénira ceux qui craignent l’Éternel, les petits avec les grands » (Ps. 115 : 13).
            Fallait-il être motivé pour se déplacer, se rassembler, se taire et écouter toutes les paroles… pas une n’a été passée sous silence !
            Ayons, nous aussi, le même soin que Samuel qui a écouté et rapporté toutes les paroles de l’Éternel, n’en laissant tomber aucune à terre (1 Sam. 3 : 18-19). Que notre part soit celle de Jérémie : « Tes paroles se sont-elles trouvées, je les ai mangées ; et tes paroles ont été pour moi l’allégresse et la joie de mon cœur » (Jér. 15 : 16) !

            – Les décisions (v. 31-33)
                  Les habitants de Jérusalem mais aussi tous ceux de Benjamin prennent des décisions concrètes sous l’impulsion de Josias qui fait peser tout le poids de son autorité royale sur le peuple, pour son bien : « Il fit cette alliance devant l’Éternel, de marcher après l’Éternel et de garder ses commandements et ses témoignages et ses statuts, de tout son cœur et de toute son âme » (v. 31). Comme toutes les alliances dans lesquelles l’homme s’est engagé, celle-ci ne sera pas respectée longtemps puisque l’Écriture ajoute : « Pendant tous ses jours, ils ne se détournèrent pas de l’Éternel, le Dieu de leurs pères » (v. 33). Il faudra attendre le temps du rétablissement de toutes choses (Act. 3 : 21) pour entendre cette parole admirable : « Je ferai avec eux une alliance de paix, ce sera, avec eux, une alliance éternelle ; et je les établirai, et je les multiplierai, et je mettrai mon sanctuaire au milieu d’eux pour toujours » (Ezé. 37 : 26).
                      . Ils s’engagent à honorer l’Éternel comme le livre de la Loi le prescrivait : « Vous chercherez l’Éternel, ton Dieu ; et tu le trouveras, si tu le cherches de tout ton cœur et de toute ton âme » (Deut. 4 : 29).
                      . Le roi Josias élimine radicalement toutes les abominations pour obéir à l’Éternel. « Si tu reviens, ô Israël… reviens à moi ; et si tu ôtes tes abominations de devant moi, tu ne seras plus errant » (Jér. 4 : 1).
            Quelle différence avec un Joram qui poussa Juda à se prostituer auprès des hauts lieux (21 : 11) !

                        5. L’apogée du règne de Josias (v. 1-19)

                                    • Une Pâque solennelle (v. 1, 18)
            Après avoir mené à bien une purification énergique (2 Cor. 7 : 11), purification opérée « par le lavage d’eau par la Parole » (34 : 19, 30 ; Eph. 5 : 26), Josias entraîne maintenant tout le peuple à une adoration d’une ampleur et d’une fraîcheur exceptionnelles. Une fête particulière, solennelle entre toutes, avait été prescrite dans la loi (Lév. 23 : 4-5) et Josias va s’y conformer avec précision (v. 1).
            Dans toute la Bible, la Pâque (Pâque signifie : “action de passer (par-dessus)” (Ex. 12 : 13) célébrée par Josias demeure celle qui a revêtu le plus grand faste et la plus grande générosité. La signification profonde de cette fête réside en un sentiment de très forte gratitude à l’égard de la bonté de l’Éternel qui est « passé par-dessus » son peuple, abrité par le sang de l’agneau pascal, à l’occasion de l’extermination de tous les premiers-nés égyptiens (Ex. 13) et qui aide Israël à passer la mer Rouge, ouvrant ainsi aux siens l’accès vers la Terre Promise (Ex. 14).
            La colère de Dieu « passe par-dessus » Josias (34 : 27-28) pour un temps de grâce supplémentaire. Le roi pieux va alors célébrer une fête unique dans les annales de toute la royauté d’Israël (v. 18) selon les prescriptions de la loi.
            Le même élan de cœur devrait être notre part chaque premier jour de la semaine : « Jusqu’à ce que l’aube se lève, et que les ombres fuient, j’irai à la montagne de la myrrhe et à la colline de l’encens » (Cant. 4 : 6), rendant « grâces à Dieu pour son don inexprimable » (2 Cor. 9 : 15) ! En réalité, il n’existe rien de plus précieux pour le cœur du Père et pour nos âmes que de lui parler des gloires variées de son Fils (Héb. 13 : 15). Puisse notre adoration être exceptionnelle… chaque dimanche !

                                    • Une Pâque préparée (v. 2-9)
            Josias déploie une activité intense au cours de cette préparation ; l’engagement de son cœur lui procure une étonnante énergie spirituelle. Il intervient personnellement pour tous les détails. « Il établit… il encouragea (v. 2) … il dit (v. 3) ». Il dirige seul les préparatifs et donne des ordres : « Mettez … servez (v. 3) … préparez-vous (v. 4) … placez-vous (v. 5) … égorgez … sanctifiez-vous … préparez (v. 6) ». De plus, il se montre équilibré entre la théorie et la pratique, entre la parole et l’action : non seulement « il dit » (v. 3), mais surtout « il donna » (v. 7), entraînant à sa suite tous les responsables de cette fête à donner volontairement à leur tour, « ses chefs … les princes de la maison de Dieu (v. 8) … les chefs des lévites (v. 9) ».
            Quel exemple ! Josias ne nous rappelle-t-il pas un autre Homme qui fut, lui, inlassable mais aussi parfaitement équilibré et dont l’action primait sur le discours ?
            Recherchons la même pondération, parlons moins et faisons davantage ! Souvenons-nous que « tout bon arbre produit de bons fruits » (Matt. 7 : 17).
            Que nos actions soient véritablement conformes à nos paroles pour la gloire du Seigneur, n’oubliant pas que « comme le corps sans esprit est mort, de même aussi la foi sans œuvres est morte » (Jac. 2 : 26). Par contre, par les œuvres, la foi (d’Abraham) fut rendue parfaite (Jac. 2 : 22).

                                    • Une Pâque célébrée (v. 10-19)
            Pour sacrifier 37 600 agneaux et 3 800 bœufs (v. 7-9), il fallait un zèle et une discipline hors du commun. Le texte nous rapporte sobrement : « le service fut réglé » (v. 10, 16). Chacun est à sa place, selon son service, en parfaite conformité avec les prescriptions mosaïques (v. 12), les instructions de David (v. 15) et le commandement de Josias (v. 16). Dans de telles conditions, pas un écart n’est relaté et aucun excès n’est relevé.
            Il en est toujours ainsi quand nous nous appliquons à mettre la Parole en pratique sans rien y ajouter et sans rien en retrancher.

                        6. La chute morale de Josias : v. 20-27

                                    • Le motif (v. 20-22)
            Si le règne de Josias s’était terminé en sa dix-huitième année (v. 19), Josias aurait été sans conteste le meilleur de tous les rois d’Israël. Hélas, il commettra une erreur d’appréciation, peut-être trop sûr de son jugement : il tombera dans un combat pour lequel il n’aurait jamais dû s’engager.
                  – Le fait : Neco ou Néchao II - pharaon d’Égypte (609-594 avant J.-C.), de la 26e dynastie. Vaincu à Carkemish (605 av. J.-C.) par Nabuchodonosor (Nebucadnetsar), il avait dû renoncer à la Palestine et à la Syrie - se rend dans le nord de l’Assyrie pour guerroyer. Josias lui refuse le passage par son royaume (v. 20). Pour traverser le royaume d’Israël du sud au nord, il n’existe que deux passages : soit la chaîne montagneuse du Carmel (difficile d’accès), soit la vallée de Jizréel (Jos. 17 : 16 ; 19 : 18), débouchant à Meguiddo. C’est là que l’armée judéenne est vaincue par l’égyptienne. C’est au même endroit (Armagédon) que le Tout-puissant vaincra la coalition des rois de la terre assemblés contre lui (Apoc. 16 : 13-16).
                  – La première erreur : Neco délivre au roi de Juda un message de l’Éternel (v. 21-22). Josias refuse de l’écouter : « Il ne se détourna pas de lui » (v. 22a). Après une vie caractérisée par la fidélité, Josias fait une faute dans un domaine où, pourtant, il excellait : obéir à Dieu (1 Sam. 15 : 22). De même, Moïse, le plus doux des hommes, a parlé légèrement (Ps. 106 : 33) et Élie, l’énergique, s’est enfui devant une femme (1 Rois 19 : 2, 3), eux aussi, à la fin de leur vie…
                  – La deuxième erreur : Josias semble avoir oublié la traîtrise d’Achab vis-à-vis de Josaphat (18 : 29) et utilise le même stratagème inutile : « Il se déguisa » (v. 22a).

                                    • Le combat (v. 23-24)
            La bataille tourne court : le même subterfuge, son déguisement, provoque la même issue, une flèche mortelle (v. 23). Les secours sont immédiats mais inutiles : la mort est au bout du chemin (v. 24).
            Douloureuse et dramatique fin, à 39 ans, pour un roi si intègre ! En effet, « avant lui il n’y eut pas de roi semblable à lui, qui se fût retourné vers l’Éternel, de tout son cœur, et de toute son âme, et de toute sa force, selon toute la loi de Moïse ; et après lui, il ne s’en est pas levé de semblable à lui » (2 Rois 23 : 25). Quel témoignage !

                                    • La mort (v. 25-27)
            Unanimement apprécié, Josias est pleuré par tous : les lamentations, citées à trois reprises dans le seul verset 25, n’en finissent plus.
            Jérémie lui-même ne peut cacher sa peine :
                  – « Le souffle de nos narines, l’oint de l’Éternel, a été pris dans leurs fosses, celui dont nous disions : Nous vivrons sous son ombre parmi les nations » (Lam. 4 : 20).
                  – Un deuil national est promulgué (v. 24b) et tout est soigneusement consigné (v. 26-27).
            Une page, pleine de grâce, est tournée. Une autre (ch. 36), pleine de jugement, commence.


2 CHRONIQUES 36 : 1-4 : Règne de Joakhaz, seizième roi de Juda (609)

            C’est le plus court règne de toute l’histoire de la royauté : 3 mois (v. 2) !

                                    • La famille
            
Sa mère : Le nom de sa mère Hamutal (2 Rois 23 : 31) signifie « proche parent de la rosée ». La rosée ne dure qu’un petit instant avant l’apparition du soleil. De même, Joakhaz ne fera que passer (3 mois) avant l’intervention de Neco.
            – Son père : Josias, mort à 39 ans, n’a probablement pas eu le temps de former ses fils au métier de roi.
            – Ses frères : Jehoïakim (v. 4-8) et Sédécias (v. 11-21) lui ont succédé à Jérusalem.

                                    • La piété
            
Elle fut à l’opposé de celle de son père Josias : « Il fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, selon tout ce que ses pères avaient fait » (2 Rois 23 : 32). Pour de tels hommes, la parole est sans excuse : « Il ne vivra pas, il a fait toutes ces abominations : certainement il mourra, son sang sera sur lui » (Ézé. 18 : 13).

                                    • La politique
            
Neco respire encore haine et vengeance contre la maison de Juda. Vexé d’avoir été interdit de passage par Josias (35 : 22), non seulement il le tue à Meguiddo, mais encore il asservit Juda et fixe un tribut de 100 talents d’argent et un talent d’or (v. 3), et surtout il emmène Joakhaz en Égypte (v. 4).
            Là encore Jérémie rédigera une complainte : « Car ainsi dit l’Éternel quant à Shallum (Joakhaz), fils de Josias, roi de Juda, qui régna à la place de Josias, son père et qui s’en est allé de ce lieu : Il n’y reviendra plus ; car il mourra dans le lieu où on l’a transporté, et ne verra plus ce pays », c’est-à-dire Juda (Jér. 22 : 10-12). Chrétiens, prenons garde ! Lorsque Dieu a parlé, il n’y a plus d’alternative : « Je parlerai, et la parole que j’aurai dite sera exécutée, elle ne sera plus différée » (Ézé. 12 : 25).

                                    • La fin
            
Si le chroniqueur nous signale simplement sa déportation en Égypte (v. 4), le second livre des Rois précise qu’il y mourut (2 Rois 23 : 34). Joakhaz est donc le premier roi juif qui meurt à l’étranger.


2 CHRONIQUES 36 : 5-8 : Règne de Jehoïakim, dix-septième roi de Juda (609-597)

                                    • Un roi doublement vassal
            
Jehoïakim est placé sur le trône dans des conditions très précaires. Il ne sera que le jouet des grandes puissances environnantes. Son règne est d’ailleurs entaché d’une double servitude :
                  – Égyptienne : pour affirmer sa souveraineté sur le royaume de Juda, Neco avait changé son nom d’Eliakim (celui que Dieu établit) en Jehoïakim (l’Éternel établit). De plus, Jehoïakim doit verser au pharaon une très lourde contribution financière (2 Rois 23 : 35).
                  – Babylonienne : Jehoïakim assiste impuissant à la montée d’une nouvelle puissance politique (2 Rois 24 : 7) qui va dominer le monde de 610 à 539 (v. 6). Pendant 3 ans, il est serviteur de Nebucadnetsar à Jérusalem. Pour avoir osé se révolter contre lui, Jehoïakim est emmené en captivité en Babylonie avec un important contingent de la noblesse du pays de Juda (Dan. 1 : 1-3). C’est en 606, la première déportation à Babylone. Prophétiquement, le temps des nations commence (Ézé. 30 : 3 ; Luc 21 : 24).

                                    • Un roi peu scrupuleux
            
L’avertissement de l’Éternel (Jér. 36)
                 Par la bouche de Jérémie et par la plume de Baruc son secrétaire, Dieu reproche au roi l’injustice et le luxe de sa cour (v. 8). Non seulement, Jehoïakim fera brûler le rouleau du livre mais encore voudra tuer les messagers de l’Éternel ! Dieu peut se montrer sévère à son égard : « Jehoïakim n’aura personne qui s’asseye sur le trône de David, et son cadavre sera jeté dehors, de jour à la chaleur, et de nuit à la gelée » (Jér. 36 : 30).

            – Les ustensiles du temple
                  
La maison de l’Éternel ne représentait plus aucune valeur aux yeux de Jehoïakim. C’est pourquoi il n’éprouve aucun regret de voir les ustensiles du temple devenir la propriété de l’envahisseur et servir aux cultes païens (Dan. 1 : 2-3). La déchéance spirituelle de Juda est complète. Jehoïakim est désormais livré à lui-même…

            – La fin
                  
Jehoïakim mourra à Babylone en terre étrangère (tout comme son frère Joakhaz, mort en Égypte) : « Il sera enseveli de l’ensevelissement d’un âne » (Jér. 22 : 19). Le trône de Juda a perdu toute sa dignité…

            – La leçon
                  
Jehoïakim n’a fait que se complaire dans un état d’immoralité complète : « Il fit ce qui est mauvais » (v. 5) et « commit des abominations » (v. 8). Il subit donc la juste condamnation ; il est navrant de lire que Nebucadnetsar « le lia avec des chaînes d’airain pour le conduire à Babylone » (v. 6).
            L’épître aux Hébreux lance un solennel avertissement à ceux qui méprisent le Seigneur : « C'est une chose terrible de tomber entre les mains du Dieu vivant » (Héb. 10 : 31).


2 CHRONIQUES 36 : 9-10 : Règne de Jehoïakin, dix-huitième roi de Juda (597)

                                    • Son destin
            
Jérémie avait précisé à Jehoïakim qu’il n’aurait aucune descendance sur le trône de Juda (Jér. 36 : 30). C’est pourquoi, son fils Jehoïakin est rapidement désavoué et mis de côté : il ne régnera que 3 mois et 10 jours avant d’être misérablement emmené lui aussi en captivité à Babylone, sur ordre de Nebucadnetsar.
            Si Dieu reste toujours fidèle dans ses promesses de grâce, Il demeure aussi constant dans ses jugements : « Je suis vivant, dit l’Éternel, que quand même Conia (Jehoïakin), fils de Jehoïakim, roi de Juda, serait un cachet à ma main droite, je t’arracherai de là ! Et je te livrerai… en la main de Nebucadnetsar, roi de Babylone » (Jér. 22 : 24-25).

                                    • Son intérêt
            Les noms et les événements cités dans les Saintes Écritures ne sont jamais sans intérêt. Ainsi, malgré la brièveté de son règne, Jehoïakin est contemporain d’une circonstance attristante qui appauvrit encore plus Juda : en 597, se produit la seconde déportation à Babylone dont le roi et sa mère feront partie (2 Rois 24 : 11-16). À cette occasion, plus de 10 000 captifs sont emmenés et Ézéchiel les accompagne (Ézé. 1 : 2). D’autre part, à la même époque, Jérémie reçoit une importante révélation de Dieu : la captivité à Babylone durera 70 ans (Jér. 29 : 10). Le prophète profitera de cette seconde déportation pour transmettre le message à ceux qui étaient arrivés à Babylone avant eux en 606, et ce message a bien été reçu ainsi que le prophète Daniel le confirme (Dan. 9 : 2).

                                    • Sa fin
            
Après avoir été très longuement emprisonné, Jehoïakin éprouvera la grâce de Dieu. 37 ans après son départ de Jérusalem, Evil-Merodac, roi de Babylone, le libérera et lui parlera avec bonté, lui fournissant gracieusement logement, nourriture et vêtements (2 Rois 25 : 27-30).
            Tout au long de l’histoire de ces rois, fidèles ou infidèles, Dieu montre sa justice mais également le déploiement de sa grâce.


2 CHRONIQUES 36 : 11-23 : Règne de Sédécias, dix-neuvième roi de Juda

                        1. Un roi insoumis (v. 11-16a)

                                    • Son identité
            
Après avoir déporté Jehoïakin, Nebucadnetsar le remplace à Jérusalem par son oncle (2 Rois 24 : 17) dont le nom a été modifié, par l’autorité babylonienne, de Matthania en Sédécias. Ainsi donc 3 frères, Joakhaz, Éliakim-Jéhoïakim, et Matthania-Sédécias, tous fils de Josias, ont régné à Jérusalem de 609 à 586.

                                    • Ses multiples rébellions (v. 11-13)
            Sédécias, pas plus que ses frères et son neveu, ne s’approchera de l’Éternel. Au contraire :
                  – Il fait ce qui est mauvais aux yeux de Dieu (v. 12) ;
                  – Il n’écoute pas les avertissements de Jérémie (voir Jér. 21) ;
                  – Il se révolte contre le roi de Babylone : il montre par là qu’il ne fait aucun cas de Dieu, et que Dieu ne compte pas pour lui (v. 13).
            Malgré la rébellion ouverte de ce roi impie, Dieu, dans sa grâce, intervient encore et supplie une dernière fois : « Quant à la maison du roi de Juda, écoutez la parole de l’Éternel. Maison de David, ainsi dit l’Éternel : Jugez justement… de peur que ma fureur ne sorte comme un feu et ne brûle sans qu’il y ait personne pour l’éteindre, à cause de l’iniquité de vos actions » (Jér. 21 : 11-12).
            Peine perdue, car en plus Sédécias va entraîner tout un peuple à sa perte.

                                    • Son mauvais exemple (v. 14-16a)
            Tous les sujets du roi se conduisent aussi mal que leur maître :
                  – ils se montrent grandement infidèles à Dieu ;
                  – ils imitent les abominations des nations impies ;
                  – ils souillent le temple de Jérusalem ;
                  – ils méprisent profondément les envoyés de l’Éternel.
            Pourtant, pour eux aussi, Dieu aura tout essayé pour les ramener, par grâce, à une prise de conscience de leur misérable état moral et à un sursaut spirituel salutaire. « L’Éternel, le Dieu de leurs pères, envoya vers eux par ses messagers… car il avait compassion de son peuple et de sa demeure » (v. 15 ; Jér. 7 : 25).
            C’est pourquoi nous supplions : « Que le méchant abandonne sa voie, et l’homme inique, ses pensées, et qu’il retourne à l’Éternel, et il aura compassion de lui, - et à notre Dieu, car il pardonne abondamment » (És. 55 : 7).
            Hélas, parmi le peuple d’Israël, il n’y avait plus aucune crainte ni désir de repentance. La compassion de Dieu ne pourra s’exercer librement. Place est faite au jugement irrémédiable.

                        2. Un roi condam(v. 16b-21)

                                    • La terrible condamnation (v. 16b)
            « La fureur de l’Éternel monta contre son peuple et il n’y eut plus de remède ». Dieu, ce Dieu de l’infini et de l’impossible, déclare ici n’avoir plus de remède… Constat terriblement solennel ! Fallait-il que le cœur endurci de Sédécias et la multiplication des péchés de son peuple soient tels que Dieu en soit arrivé à une telle extrémité !
            Pour Sédécias, la punition n’est que trop juste, lui qui « roidit son cou » (v. 13), puisque « l’homme qui, étant souvent repris, roidit son cou, sera brisé subitement, et il n’y a pas de remède » (Prov. 29 : 1).
            La prophétie de Jérémie prononcée contre Juda peut s’appliquer à la lettre : « Ta blessure est incurable… Nul ne défend ta cause pour bander ta plaie ; il n’y a point de remèdes, point de guérison pour toi » (Jér. 30 : 12-13).
            Lecteurs ! Réalisez bien que « la colère de Dieu vient sur les fils de la désobéissance » (Col. 3 : 6). Si tel est encore votre cas, il ne nous reste qu’à vous implorer : « Cherchez l’Éternel tandis qu’on le trouve ; invoquez- le pendant qu’il est proche » (És. 55 : 6).

                                    • La catastrophe (v. 17-21)
            L’Éternel va utiliser la puissance dévastatrice des Chaldéens pour satisfaire sa vengeance à l’égard d’un peuple qui a renié son Dieu :
                  – Il n’y eut plus de remède, ni de compassion (v. 17) ;
                  – Jeunes et vieux sont exterminés (v. 17) ;
                  – Le temple et la maison du roi sont dévastés (v. 18) ;
                  – Jérusalem est incendiée et pillée (v. 19) ;
                  – Les rescapés sont emmenés en esclavage à Babylone (v. 20).

                                    . La fin de Sédécias
            
Jérusalem avait été assiégée durant trois longues années (2 Rois 25 : 1-2). La famine fit des ravages parmi ses habitants jusqu’à ce qu’une brèche fut trouée dans la muraille pour permettre à Sédécias et ses proches de fuir vers la mer Morte (Jér. 52 : 6-7). Ils furent rejoints et jugés par les Chaldéens :
                  – Les fils du roi et les chefs de Juda furent égorgés devant lui ;
                  – Sédécias eut les yeux crevés et fut emmené à Babylone (Jér. 52 : 9-11).
            La Parole de Dieu se révèle encore d’une précision sans pareille dans la description de cette déchéance : si Jérémie avait prédit que Sédécias verrait le roi de Babylone avant de s’y rendre (Jér. 34 : 3), Ézéchiel avait stipulé qu’il ne verrait point le pays des Chaldéens et qu’il y mourrait (Ézé. 12 : 13). Avant qu’il arrive à Babylone, les Chaldéens crevèrent effectivement les yeux de Sédécias…

                                    . La fin de Jérusalem
            Cette ville, belle entre toutes, ce temple si haut élevé, tout va être dévasté entièrement. L’Éternel, comme Il le fait toujours, avait pourtant averti le roi Salomon et son peuple des jugements qui tomberaient s’ils étaient infidèles. Et ce que Dieu avait prévu et annoncé se réalise maintenant dans toute son horreur. Le feu dévore cette ville sur laquelle l’Éternel avait dit : « Mes yeux et mon cœur seront toujours là » (1 Rois 9 : 3).

                        3. Épilogue (v. 22- 23)

            Cette captivité à Babylone durera 70 ans (v. 21). La grâce de Dieu doit encore ici être soulignée car il ne comptabilisera pas les années de jugement à partir de cette troisième déportation (586), mais bien à partir de la première qui eut lieu en 606 sous le roi Jéhoïakim. Le calcul est donc simple : 606-70 = 536, année de l’avènement du roi perse Cyrus qui accordera aux Juifs désirant retourner à Jérusalem, la possibilité de rentrer au pays (Esd. 1). En 536, la captivité à Babylone est officiellement terminée.

            Dieu n’a pas voulu que l’histoire de son peuple se termine sur un tel constat d’échec ni que les chroniques des rois de Juda s’achèvent sur une telle désolation : « Tous les jours de sa désolation, le pays se reposa » (v. 21). Dans son jugement, Dieu reste amour :
                  – La durée de l’épreuve est précisée : 70 ans, pas une de plus ni une de moins. Après s’être identifié à son peuple dans l’humiliation, Daniel comprend que le temps d’épreuve est long mais déterminé (Dan. 10 : 1).
                  – La fin de l’épreuve est annoncée : Le grand prophète Ésaïe avait reçu de Dieu la révélation du rétablissement d’Israël bien avant l’avènement de l’empire perse. « Moi… qui dis de Cyrus : Il est mon berger, et il accomplira tout mon bon plaisir, disant à Jérusalem : Tu seras bâtie, et au temple : Tes fondements seront posés » (És. 44 : 28). Cyrus est le seul non-Juif à avoir été appelé « berger » d’Israël. Nous comprenons mieux comment Dieu a utilisé Cyrus comme libérateur de son peuple alors que Nebucadnetsar en avait été l’oppresseur.

            Pour Dieu, le jugement est déjà terminé. Le relèvement de son peuple est déjà proclamé. Quel amour et quelle bonté !
            Célébrons donc tous ensemble celui « qui, dans notre bas état, s’est souvenu de nous, car sa bonté demeure à toujours, et nous a délivrés de nos ennemis, car sa bonté demeure à toujours » (Ps. 136 : 23-24).
            « Au seul Dieu, notre Sauveur, par notre Seigneur Jésus Christ, gloire, majesté, force et pouvoir, dès avant tout siècle, et maintenant, et pour tous les siècles ! Amen » (Jude 25).


2 CHRONIQUES (CONCLUSION)

                        1. La grâce inaltérable de Dieu

            De la première à la dernière page de la Bible, comme du premier au dernier roi de Juda, la grâce éternelle de Dieu est omniprésente.
            Par rapport aux livres des Rois, bien des écarts de conduite nous sont voilés alors que les actes de fidélité sont mis en évidence par l’Esprit de Dieu.
            S’il est une expression qui pourrait résumer à elle seule ce second livre des Chroniques, c’est bien ce que l’apôtre Paul écrit aux Romains : « Là où le péché abondait, la grâce a surabondé » (Rom. 5 : 20).
            En effet, la fin du livre (ch. 36) semble signifier l’anéantissement complet du peuple de Dieu :
                  – quatre rois sont emmenés en captivité et meurent à l’étranger (Joakhaz, en Égypte ; Jehoïakim, Jehoïakin et Sédécias, à Babylone) ;
                  – le temple est incendié et Jérusalem est ravagée ;
                  – toute la population valide se trouve déportée en Babylonie, là où véritablement « le péché abondait », « jusqu’à ce que la fureur de l’Éternel monte contre son peuple et qu’il n’y ait plus de remède » (36 : 16). Néanmoins la grâce invariable de Dieu - « qui a surabondé » - reprend toujours ses prérogatives. C’est ainsi que le livre se termine par l’annonce d’une future délivrance et d’un prochain retour de captivité (36 : 22- 23).

                        2. La durée de la captivité à Babylone

                                    • La constatation
            
Le nombre d’années nous est précisé (36 : 21), reprenant une révélation que Jérémie (Jér. 25 : 12) avait transmise de Jérusalem au prophète Daniel déjà à Babylone (Dan. 9 : 2) : 70 longues années.

                                    • L’explication
            
Les Juifs auraient dû observer, tous les 7 ans, une année sabbatique pour laisser la terre se reposer (Lév. 25 : 1-7). Or pendant toute la période de la monarchie en Israël, le peuple n’avait jamais respecté ses engagements ni observé cette prescription. La monarchie couvrant une période d’environ 490 ans, le calcul est simple (490 : 7 = 70). Dieu avait donc été frustré de 70 ans de repos. C’est pourquoi Il les réclame à son peuple désobéissant de la manière la plus sévère qui soit : 70 ans de captivité à Babylone (de 606 à 536).
            Par cette révélation, nous comprenons mieux la prophétie de Moïse : « Je me souviendrai (dit l’Éternel) de la terre : la terre aura été abandonnée par eux, et elle aura joui de ses sabbats, dans sa désolation, eux n’y étant plus ; et ils accepteront la punition de leur iniquité, parce que… oui, parce qu’ils ont méprisé mes ordonnances, et que leurs âmes ont eu en horreur mes statuts » (Lév. 26 : 43).

                        3. La précision de la Parole de Dieu

            Il n’y a rien de hasardeux dans le texte biblique. Même une flèche tirée à l’aventure pour tuer soit un roi impie (Achab - 18 : 33-34), soit un roi pieux mais désobéissant (Josias - 35 : 23-24) répond à la prédication d’autres prophètes quelque temps auparavant.
            Dans la succession des grands empires qui ont dominé le monde, nous constatons la même précision prophétique. Ainsi, le triomphe de Babylone (instrument de punition de Dieu à l’égard de son peuple) dès l’année 606, avait été prédit par Habakuk (1 : 5-11). Sa chute sera annoncée par Jérémie (ch. 50 et 51) et le nom du chef de ce nouvel empire (perse) nous est fourni par Ésaïe, plus de 150 ans avant l’événement : il s’agit de Cyrus (És. 44 : 28). Celui-ci sera l’initiateur des retours d’exil des Juifs en Juda. Les livres d’Esdras et de Néhémie nous le confirment.
            La foi ne doit pas s’étonner de telles précisions prophétiques, ni de telles réalités historiques. Nous avons à faire à un Dieu souverain et ordonné qui peut déclarer : « Je veille sur ma parole pour l’exécuter » (Jér. 1 : 12). C’est une des leçons que nous devons retirer de l’histoire des rois de Juda ; tout ce que Dieu dit, devient nécessairement réalité spirituelle et historique :
                  – menaces et châtiments pour les désobéissants ;
                  – promesses et bénédictions pour les fidèles.

                        4. La pérennité des promesses divines

                                    • La promesse
            
L’Éternel s’était engagé solennellement vis-à-vis de David, son « bien-aimé », le roi fidèle : « Ta maison et ton royaume seront rendus stables à toujours devant toi, ton trône sera affermi pour toujours » (2 Sam. 7 : 16).

                                    • La prophétie
            
Sur le plan prophétique, nous comprenons que l’affermissement éternel du trône de David passe par Jésus Christ, le messie rejeté : « Livre de la généalogie de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham » (Matt. 1 : 1), pour culminer en Jésus Christ, « Roi des rois, et Seigneur des seigneurs » (Apoc. 19 : 16), « la racine et la postérité de David » (Apoc. 22 : 16).

                                    • L’histoire
            
Dans le cadre historique du royaume de Juda, nous demeurons émerveillés parce que Dieu a maintenu intacte sa promesse à l’égard de la maison de David, malgré le comportement infâme de plusieurs rois. Dieu aurait pu, bien des fois, agir en jugement et susciter une autre dynastie royale à Jérusalem (comme ce fut le cas à Samarie). Cependant, la Parole déclare sobrement que « l’Éternel ne voulut point détruire la maison de David, à cause de l’alliance qu’il avait faite avec David et selon ce qu’il avait dit, qu’il lui donnerait une lampe, à lui et à ses fils, à toujours » (21 : 7 ; 2 Rois 8 : 19).
            Ainsi, tous les rois qui se sont succédé à Jérusalem (19 au total) sont tous d’une seule et même lignée : la dynastie de David. Celle-ci a donc régné en Juda sans discontinuer pendant 425 ans ; de David lui-même (1011) à Sédécias (586) !

                                    • La leçon spirituelle
            
Quand Dieu promet, Il tient toujours parole. « Dieu n’est pas un homme, pour mentir, ni un fils d’homme, pour se repentir : aura-t-il dit, et ne fera-t-il pas ? aura-t-il parlé, et ne l’accomplira-t-il pas ? » (Nom. 23 : 19).
            C’est pourquoi, que notre confiance demeure ! « Ne rejetez donc pas loin votre confiance, qui a une grande récompense. Car vous avez besoin de patience, afin que, ayant fait la volonté de Dieu, vous receviez ce qui est promis » (Héb. 10 : 35-36).

                        5. Postface

                                    • Le point de vue juif
            
Rappelons que le second livre des Chroniques est placé en tout dernier lieu dans le classement de la révélation juive, la Torah = Loi - terme générique de l'ensemble du canon hébraïque comprenant trois parties (Luc 16 : 16) : Torah (Loi) ou Pentateuque ; Nebiim (Prophètes) ; Kétoubim (Écrits).
            Toute l’histoire des relations entre Dieu et son peuple Israël se termine donc sur un double constat :
                  – pessimiste : la terrible déportation à Babylone et l’anéantissement du peuple juif et de son culte à Jérusalem ;
                  – optimiste : l’annonce de l’avènement proche de Cyrus, le libérateur et la promesse d’un retour en Juda.

                                    • Le point de vue chrétien
            
Il en est de même dans notre classement des 66 livres bibliques. Cette dualité s’y retrouve exprimée :
                  – pessimiste : le tout dernier mot de l’Ancien Testament dans le livre du prophète Malachie n’est-il pas : « malédiction » (Mal. 4 : 6) ?
                  – optimiste : le Nouveau Testament ne présente-t-il pas, au contraire, la bénédiction, le seul « nom qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faut être sauvés » (Act. 4 : 12), Jésus le grand Libérateur ?

                                    • Conclusion
            
Là où les nombreux prophètes de l’Ancien Testament n’ont pas réussi à transformer radicalement le cœur de tout un peuple, pour la gloire de Dieu, Jésus apparaît dans le Nouveau Testament comme le « Sauveur du monde » (Jean 4 : 42).
            Sachons tous et chacun prêter une oreille attentive à la grâce accueillante - « Toi, suis-moi » (Jean 21 : 22) - car « après avoir autrefois, à bien des reprises et de bien des manières, parlé aux pères par les prophètes (ceux de l’Ancien Testament), à la fin de ces jours-là, Dieu nous a parlé dans le Fils » (Héb. 1 : 1).
            Lecteurs ! Aujourd’hui encore, Jésus vous parle ! Qu’allez-vous Lui répondre ?

 

D’après « Sondez les Écritures » (vol. 15)