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Pardonner

Ce que Paul écrit aux Colossiens
L’exemple du pardon de Joseph envers ses frères

 

            C’est un mot difficile, pas à comprendre, mais surtout à réaliser ! Pierre a demandé au Seigneur : « Combien de fois mon frère péchera-t-il contre moi et lui pardonnerai-je ? Jusqu’à sept fois ? » (Matt. 18 : 21). Il pensait donc probablement qu’il était quelqu’un qui pardonnait facilement. Imagine ça, pardonner quelqu’un sept fois ! Après cela, cette personne devrait vraiment avoir appris sa leçon. Il ne devrait pas être nécessaire de pardonner davantage ! S’il pèche une huitième fois, il est méchant et ne mérite plus mon pardon. Pierre pensait peut-être cela. Et si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, ne sommes-nous pas tous un peu comme ça ?
            Mais écoute la réponse du Seigneur : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois » (v. 22). Je ne pense pas que le Seigneur voulait dire littéralement 490 fois, mais plutôt un nombre illimité de fois. Cependant pardonner 490 fois irait déjà loin, peut-être plus que la longueur d’une vie. Autrement dit, nous devrions toujours pardonner !
            En admettant que ce soit la même personne qui vienne vers nous sept fois en une journée, le Seigneur nous dit quand même: « Si sept par jour il pèche contre toi, et que sept fois il retourne à toi, en disant : Je me repens, tu lui pardonneras » (Luc 17 : 4) ! Après avoir entendu cette réponse, les disciples demandent : « Augmente-nous la foi » (v. 5). Je crois que cela montre bien où se situe le problème : nous ne pardonnons pas parce que nous manquons de foi. Nous ne sommes pas assez près du Seigneur Jésus, et nous ne Lui ressemblons pas assez.


Ce que Paul écrit aux Colossiens

            « Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d’affection miséricordieuse, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience, vous supportant l’un l’autre et vous pardonnant les uns aux autres, si l’un a un sujet de plainte contre un autre ; comme le Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même » (Col. 3. 12-13). Le temps du verbe grec qui est traduit en français par « pardonnant » suggérerait qu’il s’agit d’une action continue comme le Seigneur l’a expliqué à Pierre. Ce n’est pas seulement pardonner une ou deux fois. Paul insiste sur le fait que nous devons pardonner comme le Seigneur nous a pardonné. Si on peut parler ainsi, le Seigneur n’avait aucune raison de nous pardonner ; nous étions ses ennemis (Rom. 5 : 10 ; Col. 1 : 21). Et pourtant, Il nous a pardonné tout ce que nous avons fait, et tout ce que nous ferons. C’est cela la mesure pour notre pardon : pardonner tout ce que les autres nous ont fait !
            Nous devons pardonner nos frères et sœurs dans la foi - et même ceux qui ne croient pas au Seigneur Jésus. Pardonner signifie aussi oublier ! Quand une chose est pardonnée, nous ne pouvons pas avoir de la rancune dans nos cœurs contre celui qui nous a offensés. La question doit être close, enterrée, et ne plus jamais être remise sur le tapis. Dieu lui-même a dit : « Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités » (Héb.10 : 17). Parfois, oublier semble encore plus difficile que pardonner... !


L’exemple du pardon de Joseph envers ses frères

            En lisant l’histoire de Joseph dans le livre de la Genèse, j’ai été très touché par la manière dont il a pardonné. Ses frères le haïssaient et étaient jaloux de lui. Ils désiraient le tuer et ont fini par le vendre comme esclave. Ils devaient alors penser qu’ils s’en étaient définitivement débarrassés. À cause d’eux, Joseph a connu l’esclavage et la prison pendant 13 ans. Et pourtant, en Genèse 45, lorsqu’il se fait connaître à ses frères, il est plein d’amour et de pardon envers eux. Il reconnaît même : « Vous, vous aviez pensé du mal contre moi : Dieu l’a pensé en bien, pour faire comme il en est aujourd’hui, afin de conserver la vie à un grand peuple » (50 : 20). Avons-nous déjà réfléchi à cela : si des difficultés apparaissent dans notre vie, c’est notre Dieu et Père qui les a permises et Il a une raison pour agir ainsi ! Joseph en a témoigné ! Il n’a pas prononcé ces paroles uniquement après la mort de son père, mais déjà, au début, quand il s’est révélé à ses frères (45 : 5-8) ! Il a vu la main de Dieu dans tout ce qui lui est arrivé. Il n’a pas gardé rancune, mais a montré son amour à ceux qui lui avait fait tant de mal. Examinons quelques-unes des paroles qu’il a adressées à ses frères et ce qu’il a fait pour eux - eux qui le haïssaient !
            « Approchez-vous de moi. » (45 : 4). Il désirait être en communion avec ses frères, au lieu de fuir leur présence.
            « Ce n’est pas vous (mes frères) qui m’avez envoyé ici, mais c’est Dieu » (v. 8). Il a reconnu la main de Dieu dans ce qui s’était passé ; il a compris que Dieu avait un plan, même s’il ne le voyait pas au début. Bien sûr, cela ne signifie pas que ses frères n’étaient pas coupables ; d’ailleurs Juda (le seul parmi les dix) l’avait reconnu au chapitre précédent (44 : 16).
            « Hâtez-vous (mes frères) et montez vers mon père, et vous lui direz… Tu seras près de moi » (v. 9-10). Il a répété son désir de communion, et a inclus les familles de ses frères.
            « Tu habiteras dans le pays de Goshen… et je t’y entretiendrai » (v. 10-11). Il prendrait soin de son père, de ses frères et de leurs familles pour le reste de leur vie ; ils seraient ses hôtes tous les jours !
            « Joseph embrassa tous ses frères » (v. 15). Il leur a montré son amour !
            « Il leur dit : Ne vous querellez pas en chemin » (v. 24). Il s’est assuré que la paix régnerait parmi ses frères ; il était quelqu’un qui recherchait la paix !
            Relisons cette liste pour qu’elle pénètre dans notre cœur. Si Joseph a fait tout cela pour ses frères qui avaient essayé de le tuer, ne devrions-nous pas agir de même, nous aussi ? Nous devrions pardonner, parce que Dieu nous a pardonné !
            Notons bien ce point important : c’est Joseph lui-même qui a pris les devants pour renouer les liens avec ses frères ! Vu sa position, il aurait pu facilement se venger. Au lieu de cela, il a montré de l’amour envers ceux qui lui avaient fait du tort. Il était conscient des plans et de la volonté de Dieu dans tout ce qui arrivait.

            Dans nos relations les uns à l’égard des autres, nous avons besoin d’être humbles, comme Christ l’était (Phil. 2 : 5-7). Si le Seigneur Jésus agissait envers nous comme nous agissons quelquefois envers les autres (sans pardonner), ce serait la catastrophe ! Il a même prié pour ceux qui le crucifiaient (Luc 23 : 34) ! Le Seigneur a placé la barre pour nous, et elle est haute ! L’apôtre Paul pouvait dire qu’il était un imitateur de Christ. Il encourageait les Corinthiens à faire comme lui, à être aussi des imitateurs du parfait modèle (1 Cor. 11 : 1). Il a écrit cela à ces croyants qui étaient dans un bien mauvais état, à une assemblée où régnaient le désordre et la division ! Sans doute, ces croyants ne se pardonnaient pas assez.
            Le Seigneur Jésus est la réponse à tous nos problèmes. Premièrement, il est notre « grand souverain sacrificateur » dans le ciel : nous pouvons donc apporter toutes nos difficultés au « trône de la grâce » (Héb. 4 : 14-16). Deuxièmement, Il nous donne la force pour suivre ses traces, ce que nous devrions faire chaque jour.
            Passons donc davantage de temps avec le Seigneur, pour lui ressembler de plus en plus ! Cela va-t-il faire disparaître tous nos problèmes et empêcher quelqu’un de nous faire du tort ? Certainement pas ! Mais nous serons alors capables de gérer la situation d’une autre manière. Oh, que nous puissions ressembler davantage à notre Seigneur et Sauveur ! Ce serait merveilleux !

            « Vous pardonnant les uns aux autres comme Dieu aussi, en Christ, vous a pardonné » (Éph. 4 : 32).


P. Meijer - « L’explorateur chrétien » n° 12