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Regarder à Jésus dans l’épître aux Hébreux


1- Voir Jésus, couronné de gloire et d’honneur
2- Considérer Jésus, l’apôtre et le souverain sacrificateur
3- Fixer les yeux sur Jésus, le chef de la foi
4- Considérer Jésus, Celui qui a enduré une telle contradiction...

 

Le ciel ouvert au croyant

            Lorsque nous lisons le début de l’épître aux Éphésiens, nous sommes immédiatement conduits à bénir « le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ », car nous sommes, par Lui, « bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes, en Christ » (Éph. 1 : 3 ; 2 : 6). C’est la position que nous occupons là où se trouve Christ Lui-même, Dieu l’ayant ressuscité d’entre les morts et « fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes » (1 : 20-21), une fois l’œuvre de la croix accomplie à la gloire de Dieu. Dans l’évangile selon Jean, le Seigneur Jésus parle à ses disciples de la place qu’ils vont occuper lorsqu’Il sera venu chercher tous les siens : ils entreront dans les nombreuses demeures de la maison de son Père (Jean 14 : 2-3), dans les cieux qui sont la demeure de Dieu (Ps. 2 : 4 ; 123 : 1).
            Mais il est donné aux chrétiens d’entrer déjà maintenant « dans les lieux célestes », par la foi, librement, parce que Christ leur en a ouvert le chemin par sa mort sur la croix : « Ayant donc… une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu’il a ouvert pour nous à travers le voile, c’est-à-dire sa chair… » (Héb. 10 : 19-22). Et c’est l’épître aux Hébreux qui nous montre le libre accès au ciel désormais ouvert pour les croyants.
            Nous n’y entrons pas encore réellement - c’est notre espérance et notre attente constante -, car cela aura lieu à la venue du Seigneur pour tous « ceux qui l’attendent » (9 : 28). Mais Dieu nous invite à emprunter par la foi le chemin toujours ouvert et, là-haut, nous voyons Celui qu’Il a élevé à sa droite et qui est assis sur son trône (1 : 3 ; 8 : 1 ; 10 : 12 ; 12 : 2). Le ciel nous est ainsi grand ouvert pour que nous ayons le privilège de Le contempler et de voir le déploiement des « gloires dévolues au Seigneur Jésus que les cieux ont reçu » (J.G. Bellett).


Les croyants Hébreux

            L’épître aux Hébreux est adressée à des croyants juifs ; ils s’étaient tournés du judaïsme vers le christianisme, ayant accepté « le grand salut… annoncé par le Seigneur et... confirmé par ceux qui l’avaient entendu » (2 : 3-4). Mais les persécutions dont ils étaient les objets de la part de leurs propres compatriotes incrédules, les mettaient en danger de céder à la tentation de revenir à la religion de leurs pères. Ils étaient découragés à cause des souffrances qu’ils éprouvaient dans le chemin de la foi chrétienne (voir 10 : 32-33).
            Aussi cette lettre vient les stimuler en leur montrant combien ce qui est relatif au christianisme est incomparablement meilleur que ce qu’ils avaient connu autrefois (cette lettre est aussi « l’épître des choses meilleures »). Et, d’une manière toute particulière, elle les engage à plusieurs reprises à détourner le regard de leurs circonstances terrestres, pour les fixer sur la Personne de Celui qui, dans le ciel, « paraît maintenant pour nous devant la face de Dieu » (9 : 24). En faisant ainsi ils ne seraient plus découragés par les difficultés du chemin, mais ils pourraient retenir fermement et jusqu’à la fin la conviction qu’ils avaient au commencement de leur assurance en Dieu (3 : 14).


Regarder à l’Homme qui est dans le ciel

            Cette épître a été conservée dans le canon des Écritures pour que nous aussi, chrétiens d’aujourd’hui, nous en retirions enseignement et encouragement dans les difficultés que nous pouvons rencontrer dans le chemin qui nous conduit au ciel. La fidélité au Seigneur Jésus et le désir de vivre pieusement dans un monde qui Le rejette ainsi que ceux qui professent Lui appartenir, ne peut que conduire à souffrir de la part des hommes (2 Tim. 3. 12). Mais les croyants trouvent force et soutien en regardant vers le ciel, vers Celui qui a à cœur leurs intérêts et qui, d’en haut, les protège et leur prodigue les soins de son amour.
            Quelle vision que celle qui nous est proposée, quelle force et quelle joie nous trouvons en dirigeant les yeux de notre foi vers Christ dans la gloire du ciel ! Nos cœurs et nos pensées sont ainsi détournés des circonstances de la terre et de nous-mêmes, et nous contemplons Celui qui nous aime d’un amour éternel. Nous le voyons auprès de Dieu comme l’Homme ressuscité, vainqueur et glorieux. Nous nous souvenons alors des paroles qu’Il avait laissées aux siens avant de les quitter : « Vous avez de la tribulation dans le monde ; mais ayez bon courage, moi j’ai vaincu le monde » (Jean 16 : 33).
            En regardant à Lui, en recherchant sa face (Ps. 27 : 8), nous verrons en Lui l’amour et la puissance ; dans toutes les circonstances difficiles que nous pouvons connaître dans le monde, malgré la faiblesse et l’épreuve, nous réaliserons que « nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » (voir Rom. 8 : 35-37)


1- Voir Jésus, couronné de gloire et d’honneur

            « Maintenant, nous ne voyons pas encore que tout lui soit assujetti ; mais nous voyons Jésus, qui a été fait un peu moindre que les anges à cause de la souffrance de la mort, couronné de gloire et d’honneur… » (2 : 8_9).
            Le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu, est placé devant nos yeux dès les premiers versets de cette épître. Dans le premier chapitre, Il nous est montré dans sa majesté de Fils de Dieu, Celui qui « ayant fait par lui-même la purification des péchés, s’est assis à la droite de la Majesté dans les hauts lieux » (1 : 3). Assis sur le trône de Dieu (1 : 13 ; Ps. 110 : 1) Il est bien au-dessus des anges, Lui qui « a été fait un peu moindre que les anges à cause de la souffrance de la mort » (2 : 9). Il est aussi au-dessus de ceux qu’Il appelle ses « compagnons » (1 : 9 ; 3 : 14), ceux qu’Il « n’a pas honte d’appeler frères » (2 : 11), tous les croyants rachetés par son sang ; Il est « oint d’une huile de joie » (Ps. 45 : 7) au-dessus d’eux par Dieu Lui-même.
            Au chapitre 2, après la parenthèse d’avertissement des versets 1 à 4, c’est « le Fils de l’homme », dans ses souffrances et ses gloires, qui est placé devant nous. Nous sommes alors invités à ouvrir nos yeux et à voir Jésus dans la gloire et l’honneur qui le revêtent (Ps. 21 : 5) dans le ciel à la droite de Dieu. La position qu’Il occupe maintenant dans le ciel, « exalté et élevé, et placé très haut » (És. 52 : 13) est la conséquence de son profond abaissement, jusqu’à la mort et à la tombe.
            Bientôt, tout sera soumis à l’autorité de l’Homme vainqueur. Le Psaume 8, cité dans notre chapitre, nous le rappelle : « tu l’as établi sur les œuvres de tes mains ; tu as tout assujetti sous ses pieds ; car en lui assujettissant tout, il n'a rien laissé qui ne lui soit assujetti » (v. 7-8). Et d’autres Écritures le confirment (Éph. 1 : 22 ; 1 Cor. 15 : 26-27). Combien grandes seront la gloire et la domination du Fils de l’homme sur tout l’univers ! Mais les versets d’Hébreux 2 : 7-10 nous rappellent que sa gloire dans le ciel est indissolublement liée aux souffrances et à la mort qu’Il a connues sur la terre.
            Nous voyons cela aussi dans bien des passages de l’Écriture. L’épître aux Philippiens, par exemple, nous présente sept étapes descendantes dans l’abaissement volontaire du Fils de Dieu dans son humanité et son obéissance « jusqu’à la mort, et à la mort de la croix », puis sept étapes ascendantes dans l’élévation glorieuse de Celui qui est « Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (voir Phil. 2 : 6-8, 9-11). L’apôtre Pierre, dans sa première épître, nous montre l’Agneau de Dieu, qui a racheté les croyants par son sang précieux - ce qui évoque sa mort sur la croix -, mais que Dieu a ressuscité et auquel Il a donné la gloire (1 Pi. 1 : 18-21). Le chapitre 53 du livre du prophète Ésaïe décrit, jusqu’au milieu du verset 10, les souffrances et la mort du Serviteur de l’Éternel ; puis la seconde partie du verset 10 jusqu’à la fin du chapitre nous montre les gloires qui suivent. Le Psaume 22, jusqu’au début du verset 21, place devant nos yeux et nos cœurs, la sainte victime souffrant de la part de Dieu pour le péché ; mais, à partir de la seconde moitié du verset 21, nous voyons les résultats glorieux de l’œuvre accomplie…
            Alors, même si nous ne le voyons pas encore, nous avons la certitude que, dans un temps encore à venir - mais bien proche - toutes choses seront assujetties au Fils de l’homme victorieux. Mais que voyons-nous dès aujourd’hui ? « Nous voyons Jésus, couronné de gloire et d’honneur » ! Le ciel est ouvert pour nous afin que nos yeux puissent s’arrêter sur sa Personne glorieuse. Nous contemplons, sans voile sur notre visage, la gloire merveilleuse qui est la sienne (2 Cor. 3 : 18). Mais une telle contemplation nous amène à remarquer, dans son corps, les marques ineffaçables qui rappellent à nos cœurs que, sur une terre ennemie et méchante, Il a « goûté la mort pour tout », dans son amour suprême.
            Cette vision de notre Sauveur et Seigneur n’est-elle pas précieuse pour ses rachetés ? Ils se réjouissent de le voir, sa tête couronnée d’or fin et portant des vêtements « de majesté et de magnificence (Ps. 21 : 3, 5). Leur cœur est rempli de reconnaissance et d’adoration lorsqu’ils voient dans ses mains, ses pieds et son côté, ce qui leur rappelle son abaissement, ses souffrance et sa mort - jusqu’où Il les a aimés...


2- Considérer Jésus, l’apôtre et le souverain sacrificateur

            « Frères saints, participants à l’appel céleste, considérez l’apôtre et le souverain sacrificateur de notre confession, Jésus, qui est fidèle à celui qui l’a établi… » (3 : 1-2).
            Lorsque nous méditons dans notre cœur sur la Personne du Seigneur Jésus, nous pouvons Le considérer sous les deux caractères qu’Il revêt dans ce passage : apôtre et souverain sacrificateur. L’un nous le montre tel qu’Il a été sur la terre, l’autre tel qu’Il est maintenant dans le ciel – mais c’est toujours le même Jésus. Nous L’admirons sous ces deux aspects : celui de l’apôtre qui nous a apporté le salut, et celui du sacrificateur – l’un des grands sujets de l’épître aux Hébreux - « qui nous convenait, saint, exempt de tout mal, sans souillure, séparé des pécheurs, et élevé plus haut que les cieux » (Héb. 7 : 26).
            L’apôtre est Celui que Dieu a envoyé, Jésus Christ (Jean 17 : 3), le Fils de Dieu. Il était venu sur la terre pour faire la volonté de Celui qui l’avait envoyé, et accomplir son œuvre (Jean 4 : 34). En lisant l’évangile selon Jean, l’évangile qui nous invite à venir et à voir le Fils de Dieu manifesté en chair, nous pouvons méditer sur la Personne de Celui qui se présente à de nombreuses reprises comme l’envoyé du Père (environ 40 fois). Mais, dans l’épître aux Hébreux, nous considérons Jésus comme apôtre dans le chapitre 1, lorsque Dieu fait entrer son Fils comme Homme dans le monde (v. 5-6) et qu’Il parle aux hommes de la part de Dieu (v. 2).
            Le chapitre 2 de notre épître nous montre Jésus comme le grand sacrificateur qui est remonté vers Dieu pour nous représenter devant Lui et maintenir notre cause dans sa présence (v. 17-18). Le sacrificateur est celui par lequel nous nous approchons de Dieu « en pleine assurance de foi » (10 : 21-22), qui « sauve entièrement ceux qui s’approchent de Dieu par lui » (7 : 25a), qui « compatit à nos faiblesses » (4 : 15) et intercède pour nous (7 : 25b). S’Il se repose de son œuvre accomplie à la croix, Il demeure toutefois toujours actif en faveur des siens dans son service sacerdotal.
            Nous sommes encouragés à considérer Jésus sous ces deux aspects de sa Personne, à méditer sur la fidélité parfaite qu’Il a manifestée comme Fils et « grand sacrificateur établi sur la maison de Dieu » (3 : 6 ; 10 : 21), c’est-à-dire sur tous les enfants de Dieu, qui composent cette maison (voir Éph. 2 : 19). Quelle assurance pour nous d’avoir un tel Fils dans le ciel, d’une fidélité absolue sur la maison de Dieu ! « Je regarde en haut, et je Le vois s’acquittant de ses offices, fidèle à Celui qui l’a établi… J’ai à le considérer pour mon bonheur et mon encouragement » (J.G. Bellett). Moïse a été un grand serviteur de l’Éternel, et sa fidélité dans sa maison est rappelée ici et par Dieu Lui-même ailleurs (v. 5 ; Nom. 12 : 7). Mais le serviteur, aussi grand soit-il, doit céder la place à Celui qui est plus grand que lui et qui n’est pas ici vu dans son caractère de Serviteur de l’Éternel, mais de Fils. Il est plus grand que la maison même, car Il en est le bâtisseur (v. 4 ; Matt. 16 : 18).
            Et nous comprenons alors avec les croyants Hébreux que ce n’est pas Moïse sur lequel nos regards doivent s’arrêter, car nous ne sommes plus sur un terrain juif, mais sur Jésus seul (Marc 9 : 4, 8). Et Il apparaît devant nos yeux dans ses caractères d’apôtre et de sacrificateur de la profession chrétienne, ce que nous confessons en tant que chrétiens - c’est-à-dire que nous déclarons être vrai - et que nous sommes exhortés à tenir ferme (4 : 14).
            Nous qui sommes par grâce, « participants à l’appel céleste », à « l’appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus » (Phil. 3 : 14), prenons le temps de considérer attentivement Jésus. « Il est digne de notre considération éternelle. Considérons-Le bien, car en faisant ainsi, nous verrons clairement combien riche est la place que nous avons comme étant en relation avec Lui, et combien élevé est l’appel auquel nous avons part… Ne passons pas légèrement sur ces choses. Elles sont dignes de toute notre attention » (F.B. Hole).


3- Fixer les yeux sur Jésus, le chef de la foi

            « … courons avec patience la course qui est devant nous, les yeux fixés sur Jésus, le chef de la foi et celui qui l'accompli pleinement… » (12 : 1-2).
            Le chapitre 11 de cette épître nous présente une liste non exhaustive d’hommes et de femmes de foi. Ils ont vécu de foi. Nous avons ainsi une « grande nuée de témoins » qui nous entoure (12 : 1). Tous ces champions de la foi ont vécu une vie caractérisée par ce verset important de la fin du chapitre 10 : « Or le juste vivra de foi » (v. 38 ; voir Rom. 1 : 17 et Gal. 3 : 11). Le fait que ce verset du prophète Habakuk (2 : 3-4) soit cité trois fois dans le Nouveau Testament nous montre bien son importance. À chaque fois que l’apôtre Paul le cite dans ses épîtres, il met l’accent sur l’un des trois mots de cette courte phrase : le juste, lorsqu’il est question de la justice de Dieu révélée par l’évangile (Romains) ; vivra, alors que nous apprenons que la foi est la force motrice de la vie du croyant (Hébreux) ; de foi, en contraste avec la loi (Galates). Chaque mot de ce verset est à considérer avec attention pour notre édification et devrait être la devise de tout racheté du Seigneur.
            Nous sommes donc encouragés dans cette épître, en tant que croyants vivant sur la terre aujourd’hui, à réaliser la foi comme principe de vie. C’est ce qu’ont vécu tous les témoins de cette vérité pratique de la vie par la foi que le chapitre 11 nous présente : une vie de patience, de confiance et de combats, conduite et soutenue par la foi.
            Mais si l’Esprit nous encourage dans la considération de tous ces remarquables exemples d’une vie de foi, il veut que nos yeux se fixent sur une seule Personne : Celui qui est appelé « le chef de la foi » et qui est en même temps « celui qui l'accompli pleinement » (12 : 2). « Nous le voyons maintenant reconnu dans le ciel comme celui qui a accompli la vie de la foi. Il l’a parcourue en toute perfection, de la crèche à la croix, et il est accueilli ainsi dans les plus hauts cieux » (J.G. Bellett). Si la Parole de Dieu place devant nous ces hommes et femmes qui nous ont précédés sur la scène de ce monde et dont la vie, malgré des manquements, a été caractérisée par la foi, son but premier est toujours d’attirer nos regards vers Celui qui est le modèle et le parfait exemple du croyant qui vit de foi. Lui n’a jamais manqué dans la foi, d’un bout à l’autre de sa vie sur la terre.
            Si nous lisons le récit de la transfiguration de Jésus dans l’évangile selon Marc (9 : 2-8), nous voyons que, sur la montagne, avec Jésus et les trois disciples se trouvent deux éminents personnages : Moïse et Élie. Pierre, tellement heureux de se trouver dans une telle compagnie et désirant y demeurer, met les deux grands serviteurs de Dieu au même niveau que le Fils de Dieu. C’est alors qu’une nuée les couvre et, de « la gloire magnifique » (2 Pier. 1 : 17), la voix de Dieu se fait entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le… ils ne virent plus personne, sinon Jésus seul avec eux » (v. 7, 8). Dieu nous dit : Il n’y en a qu’un que vous devez écouter, que vous devez regarder : c’est Jésus. De même, la vie de foi de cette nuée de témoins du chapitre 11 s’efface, pour ainsi dire, pour qu’il ne reste devant nous que le suprême exemple de la Personne de Jésus qui a accompli la vie de la foi en perfection. Il est « l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin » (Apoc. 22 : 13) ; Il est aussi Celui qui va devant dans le chemin de la vie de la foi et Celui qui l’a amenée à son plein accomplissement, étant maintenant parvenu au bout d’un tel chemin à la gloire de Dieu.
            Nous devons tous « courir » dans le but de remporter le prix (1 Cor. 9 : 24). Ne désirons-nous pas gagner la « couronne de justice » de celui qui a « achevé la course » (2 Tim. 4 : 7-8), la « couronne incorruptible » du vainqueur (v. 25), pour la déposer aux pieds de Jésus, notre Seigneur ? Notre passage nous montre qu’il y a deux conditions pour que notre course chrétienne soit celle de vainqueurs. La première a un aspect négatif : il nous faut rejeter ce qui ne peut que nous ralentir et nous handicaper dans cette course : « tout fardeau » (Ps. 55 : 22) - tout ce qui pèse sur nous, nous courbe et dirige nos yeux vers les choses de la terre -, et le péché qui est une entrave. La seconde est positive et nécessaire pour que nous courions « droit au but » (Phil. 3 : 14), et que nous atteignions l’objectif qui est devant nous : c’est « fixer nos yeux sur Jésus ». Cela signifie que nos regards se détournent de tout objet sur la terre, pour s’attacher exclusivement sur un seul, qui est Jésus dans le ciel. C’est plus que « regarder », ou « scruter », comme on le trouve par exemple en Actes 3 : 12 et 14 : 9. Le verbe « fixer » ne se trouve que dans ce verset de l’épître aux Hébreux, et Jésus en est l’unique objet.
            Le laboureur doit attacher ses regards sur un objet fixe à l’horizon en face de lui ; s’il regarde au sillon derrière lui ou à toute autre chose, il ne tracera pas un sillon droit. Lorsque le coureur aperçoit au loin le but à atteindre, il prend courage et oublie sa fatigue ; son regard s’attache fermement au but qui se rapproche – et, avec lui la joie de la victoire et du prix remporté. Ainsi, pour le croyant, la course qu’il accomplit sera celle d’un vainqueur s’il maintient constamment le regard sur Celui qu’il désire atteindre et qu’il voit par la foi, et qui lui donnera la force, la patience et le courage pour courir jusqu’à Lui.


4- Considérer Jésus, Celui qui a enduré une telle contradiction...

            « … Car considérez celui qui a enduré une telle contradiction (opposition) de la part des pécheurs contre lui-même, afin que vous ne soyez pas lassés, étant découragés dans vos âmes. » (12 : 3).
            Ce verset fait suite immédiatement au précédent que nous venons de lire ensemble. Nous avons été exhortés à « fixer » les yeux sur Jésus, le but de notre course, et à diriger ainsi nos regards vers le ciel où se trouve Celui vers qui nous allons. Nous sommes maintenant invités à « considérer » Jésus tel qu’Il a été sur la terre, pour notre encouragement. Il a été l’homme parfait, mais l’homme de douleurs (Matt. 8 : 16-17 ; És. 53 : 4). Il a connu, d’un bout à l’autre de son chemin, de la crèche à la croix, la contradiction des pécheurs qui se sont sans cesse opposés à Lui dans sa parfaite vie de foi. Il a tout supporté, tout enduré. Il se présente à nous comme un Modèle – « Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces » (1 Pi. 2 : 21-23). La lassitude peut envahir le croyant, et le découragement et le relâchement peuvent le saisir, lorsqu’il avance dans un chemin qui lui paraît long et rude. Sa ressource est de considérer et d’apprécier la Personne de Christ dans la manière dont Il a vécu et comment Il a parcouru son long chemin d’homme de douleur qui l’a conduit à la croix.
            Nous avons encore le verbe « considérer », traduit ici d’un terme grec employé uniquement dans ce verset de la Parole de Dieu ; il signifie, dans notre passage, réfléchir attentivement. Il nous faut prendre le temps de méditer sur la Personne du Seigneur Jésus, sur toute la contradiction, l’opposition qu’Il a rencontrée tout au long de son chemin de la part des hommes pécheurs. Nous voyons dans les évangiles combien les Pharisiens et les chefs du peuple se sont acharnés à le contredire sans cesse dans ses paroles et ses actes et à Lui tendre des pièges afin de l’accuser (Luc 11 : 53-54) ; même les disciples se sont parfois opposés à Lui et Pierre l’a même repris (Matt. 16 : 21-23) ! Mais dans toutes ces occasions, nous ne trouvons en Lui que douceur, bonté, détermination à accomplir l’œuvre que le Père Lui avait donnée à faire.
            « À l’heure du découragement, lorsque vous êtes peut-être tentés de vous exclamer, comme Jacob : « Toutes ces choses sont contre moi » (Gen. 42 : 36), levez vos yeux, vous qui êtes éprouvés. Regardez à Celui qui a connu une douleur telle que vous ne la connaîtrez jamais, et qui maintenant siège victorieux dans la gloire la plus élevée. Faites de Lui l’objet de votre cœur. Faites de Lui les délices de votre âme et, élevé alors au-dessus des soucis et des peines du moment présent, vous serez capables de courir la course qui est devant vous sans vaciller ni faiblir » (H.A. Ironside).
            Être occupés à regarder au Seigneur Jésus dans sa vie et sa marche sur la terre, examiner attentivement dans les évangiles ce qu’Il a connu et subi comme opposition de la part des hommes, cela devrait nous encourager et fortifier notre âme à travers les circonstances que nous pouvons connaître. Lui-même sait et voit quelles épreuves nous avons à traverser ; souvenons-nous qu’Il « a été tenté en toutes choses de façon semblable à nous, à part le péché », et qu’Il peut et veut toujours « compatir à nos faiblesses » (4 : 15-16) parce qu’Il a connu beaucoup plus que nous-mêmes les difficultés de la vie de la foi. « Car, du fait qu’il a souffert lui-même, étant tenté, il est à même de secourir ceux qui sont tentés » (2 : 18).


Nous voyons Jésus – nous verrons Jésus

            Que ces quelques lignes puissent nous inciter à diriger nos regards vers le ciel. Nous y contemplerons la gloire et la grandeur de notre Seigneur et Sauveur, Jésus Christ – « Pour voir ta force et ta gloire, comme je t’ai contemplé dans le lieu saint », s’exclamait David alors qu’il éprouvait l’aridité du désert. Il en a été fortifié et rafraîchi dans son âme, il a été rempli de louange et de joie (Ps. 63 : 2-8).
            Nous le contemplerons comme Celui qui a été un homme sur cette terre, qui a connu la tentation en toutes choses (mis à part le péché qui ne pouvait l’atteindre), mais qui maintenant, depuis sa place de gloire, sympathise avec nous dans nos faiblesses, nous soutient, intercède pour nous, nous sauve et nous secourt (Héb. 7 : 25). Bientôt Il nous délivrera pour toujours par sa venue. Nous n’aurons alors plus besoin d’être encouragés à regarder à Lui, car nous ne verrons plus que Lui. Nous serons avec Lui, et nous verrons alors « face à face » (1 Cor. 13 : 12) et pour toujours, Celui que nous aurons contemplé par la foi tout au long de notre pèlerinage terrestre.
            Sur la terre, voir Jésus aura été notre force, notre encouragement et notre joie ; dans le ciel, voir sa face sera pour nous un rassasiement éternel de joie (Ps. 16 : 11 ; 17 : 15).

                    Nous te voyons, Seigneur, élevé par Dieu même,
                    
Jusqu’au plus haut des cieux, dans la gloire suprême.
                    
Cette vision rappelle à nos cœurs chaque jour,
                    
Les souffrances et la mort subies par ton amour.

                    Si nous te contemplons, c’est encore par la foi ;
                    
Mais avec confiance, nous regardons à toi.
                    
Tu nous fais éprouver, dans toutes nos faiblesses,
                    
Ta sympathie, Seigneur, et ta grande tendresse.

                    Aujourd’hui, sur la terre, nous courons patiemment,
                    
Fixant les yeux sur toi, désirant ardemment
                    
Arriver tout à l’heure au terme du chemin
                    
Pour voir enfin ta face et t’adorer sans fin.

                    Poursuivant notre course qui nous conduit vers toi,
                    
Nos regards sont sur toi, Jésus, Chef de la foi.
                    
Nous avançons en paix, par ton bras fortifiés,
                    
Tu ne nous laisseras jamais abandonnés.

                    Mais tu reviens, Seigneur et tous, en ce beau jour,
                    
Nous te verrons alors, face à face, à toujours.
                    
Par toi-même introduits dans la maison du Père,
                    
Nous te contemplerons dans la pure lumière.


Ph. Fuzier – février 2023