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LA PREMIERE EPITRE DE PIERRE (1)
 

Introduction
1 PIERRE : chapitre premier
        1- Auteur et destinataires de l'épître : v. 1-2
        2- La position et la part du croyant : v. 3-12
       
 
Introduction :
 
            Dans le livre des Actes, l'apôtre Pierre ouvre successivement la porte de l'Evangile :
                        - aux Juifs (Act. 2)
                        - aux Samaritains (Act. 8 : 14)
                        - aux nations (Act. 10).
            Pierre s'est acquitté ainsi du mandat confié par le Seigneur : « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux » (Matt. 16 : 19).
            Avant d'être renié par son disciple Pierre, le Seigneur Jésus lui avait dit : « J'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ; et toi, quand tu seras revenu, fortifie tes frères » (Luc 22 : 32). Le service de Pierre devait donc s'accomplir auprès des Juifs convertis (la circoncision), comme le confirmera l'apôtre Paul (Gal. 2 :  7, 10).
 
            Comme un berger qui prend soin de son troupeau, Pierre apporte dans cette épître un précieux message d'encouragement aux croyants juifs dispersés parmi les nations. Ces chrétiens issus du judaïsme souffraient en raison de leur nationalité juive, mais aussi à cause de leur foi en Jésus.
            L'apôtre dirige constamment les yeux de ses lecteurs vers Christ, Celui qui a souffert pour ses rachetés et leur a laissé un modèle afin qu'ils suivent ses traces (2 : 21).
 
            Cette épître aborde le thème de la souffrance qui résulte de la fidélité du croyant, mais également parfois de ses fautes. Si Dieu permet qu'il rencontre des peines et des douleurs, c'est afin d'attirer son attention sur la gloire à venir : l'apôtre met celle-ci en contraste avec la souffrance actuelle (4 : 13-14 ; 5 : 1, 10).
 
            L'enseignement de Pierre est fondé sur l'appel céleste des chrétiens : ils sont « forains et étrangers » sur la terre (2 : 11), en route pour le ciel. Ils sont « gardés par la puissance de Dieu par la foi », jusqu'au salut final (1 : 5).
            En relation avec leur condition présente sur la terre, ils sont exhortés à l'obéissance, à une marche dans la sainteté, la sobriété, la vigilance et la patience à travers la souffrance.
 
            La grâce de Dieu, mentionnée à la fin de l'épître (5 : 10, 12), constitue le fondement inébranlable sur lequel les croyants sont établis.
 
 
 
 
1 PIERRE : chapitre premier
 
            Des enseignements généraux, essentiellement pratiques, sont contenus dans ce premier chapitre, ainsi que dans le début du second, jusqu'au verset 17. Pierre rappelle aux croyants leur position bénie devant Dieu, avant de les instruire à propos de leur responsabilité de vivre dans ce monde comme des étrangers.
 
            Le sujet central de cette première partie de l'épître est Christ lui-même, l' « Agneau sans défaut et sans tache (1 : 19) et la « Pierre angulaire, fondement de l'édifice chrétien » (2 : 6).
 
 
 
 
          1- Auteur et destinataires de l'épître : v. 1-2
 
                        C'est de Babylone, où il était en exil, que l'apôtre Pierre a écrit cette épître (5 : 13) ; il accomplissait ainsi la tâche que le Seigneur lui avait confiée, après sa restauration publique : « Pais mes brebis » (Jean 21 : 17).
 
                        Pierre s'adresse à « ceux de la dispersion, du Pont, de la Galatie, de la Cappadoce, de l'Asie et de la Bithynie » (v. 1) : il s'agissait de croyants « élus » d'entre la nation juive et disséminés dans la province de l'Asie mineure (partie orientale de l'Empire romain).
                        Les pharisiens avaient fait allusion à ces Juifs dispersés hors d'Israël lorsqu'ils demandaient, au sujet du Seigneur : « Va-t-il aller à la dispersion au milieu des Grecs ? » (Jean 7 : 35). Le pays de Canaan avait été donné au peuple de Dieu, mais celui-ci ayant complètement failli, il a été dispersé parmi les nations, comme Dieu l'avait annoncé (Deut. 28 : 64).
                        Ces Juifs étaient restés en contact avec Jérusalem. Au jour de la Pentecôte, Pierre leur avait annoncé l'évangile du Christ (Act. 2 : 5, 22-36). D'autres croyants d'origine juive ont été ensuite dispersés après le martyre d'Etienne (Act. 11 : 19). Sans doute ont-ils alors propagé l'évangile dans les différentes contrées où ils étaient disséminés. De nombreuses assemblées se constitueront dans ces mêmes régions grâce au ministère de Paul.
 
                        Ceux qui ont reçu la grâce de Dieu sont « élus selon la préconnaissance de Dieu le Père, en sainteté de l'Esprit, pour l'obéissance de l'aspersion du sang de Jésus Christ » (v. 2).
                        Les trois Personnes de la divinité citées dans ce verset (Dieu le Père, le Saint Esprit et Jésus Christ le Sauveur) forment la base sur laquelle la foi de ces croyants repose. Cette foi n'est pas fondée, comme pour Israël, sur l'élection d'Abraham, mais elle prend son origine dans la « préconnaissance de Dieu le Père » qui appelle des fils « à sa propre gloire » (1 Thes. 2 ; 12 ; Héb. 2 : 10).
 
                        Dieu met à part ses élus en vue du témoignage auquel ils sont appelés. L'Esprit Saint sanctifie l'âme des croyants (« en sainteté de l'Esprit ») ; la réalité de leur élection est alors visible. C'est ce que peut dire l'apôtre Paul aux Thessaloniciens : « sachant, frères aimés de Dieu, votre élection » (1 Thes. 1 : 4).
 
                        Le peuple d'Israël avait été placé sous l'aspersion d'un sang qui appelait la condamnation du transgresseur de la loi (Ez. 24 : 8). Les croyants hébreux, en vertu du « sang de Jésus Christ », étaient purifiés de tout péché (Matt. 27 : 25 ; 1 Jean 1 : 7). Ils étaient venus « au sang d'aspersion qui parle mieux qu'Abel » (Héb. 12 : 24). Sous la loi toutes choses étaient purifiées par l'aspersion du sang (Lév. 16 : 14 ; Héb. 11 : 28). Les sacrificateurs eux-mêmes étaient placés d'abord sous l'aspersion du sang de la victime offerte, afin d'accomplir un service fidèle (Ex. 29 : 20).
                        Présentement pour le croyant, il est impossible d'entrer dans le chemin de l'obéissance de Christ sans avoir été purifié par son sang. Toutefois, le but de l'Esprit de Dieu travaillant dans notre âme, c'est avant tout de nous amener à reproduire la vie d'obéissance de Christ. Ainsi, Saul de Tarse, dont la volonté a été brisée sous l'action de l'Esprit, désire aussitôt obéir à Dieu (« Que dois-je faire ? ») ; puis il est amené à la connaissance de la rémission de ses péchés par la foi en Christ (« Lave-toi de tes péchés, en invoquant son nom » - Act. 22 : 16).
 
                        Parfait modèle de l'obéissance (Héb. 10 : 7 ; Jean 4 : 34), Christ invite les siens à marcher dans le même sentier que lui-même (1 Jean 2 : 6). Sommes-nous engagés dans un tel chemin ?
 
                        « Que la grâce et la paix vous soient multipliées ! » : tel est le souhait de l'apôtre pour ceux qui ont besoin de la faveur et de la paix de Dieu, afin de vivre séparés du monde selon l'élection du Père, l'opération de l'Esprit et l'oeuvre de Jésus Christ.
 
 
 
            2- La position et la part du croyant : v. 3-12
 
                              Nous apprenons maintenant que la demeure du croyant est dans les cieux. Le salut complet lui sera accordé quand Jésus reviendra ; son corps soumis à la souffrance sera alors rendu conforme au corps glorieux de son Sauveur (Phil. 3 : 21).
 
                        En rappelant les incomparables privilèges de ceux qui ont cru, l'apôtre Pierre peut commencer son épître en bénissant le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ (v. 3).
 
 
                        2.1 : La demeure du croyant dans les cieux
 
            L'espérance des Juifs était terrestre mais, présentement, la mort de Christ a fait perdre au peuple juif sa bénédiction terrestre. Toutefois, selon la « grande miséricorde » de Dieu, les croyants hébreux auxquels s'adresse l'apôtre Pierre avaient été « régénérés pour une espérance vivante » (v. 3).
            L'espérance du croyant est vivante, parce que Christ est vivant ; elle est comparée à une « ancre de l'âme, sûre et ferme », fixée là où Jésus lui-même est entré après avoir vaincu la mort (Héb. 6 : 18-19). « Sauvés en espérance » (Rom. 8 : 24), les chrétiens vivent dans « l'espérance de la vie éternelle » (Tite 1 : 2 ; 3 : 7).
 
            L'espérance chrétienne est mentionnée à plusieurs reprises dans la suite de l'épître :
                        - les croyants sont exhortés à espérer parfaitement dans la grâce qui sera apportée à la révélation de Jésus Christ (1 : 13)
                        - l'apôtre s'adresse à ceux dont la foi et l'espérance sont « en Dieu » (1 : 21)
                        - les chrétiens doivent être prêts à « répondre avec douceur et crainte à quiconque leur demande raison de l'espérance » qui est en eux  (3 : 15).
 
            L'héritage céleste du croyant est « conservé dans les cieux » pour les héritiers (v. 4), et ceux-ci sont gardés en attendant d'en prendre possession (v. 5). Cet héritage est entièrement céleste ; il n'a rien à faire avec la possession de choses terrestres et corruptibles. Les chrétiens sortis du judaïsme étaient donc introduits par la foi dans le domaine des choses célestes.
 
            Le salut « prêt à être révélé au dernier temps » (v. 5) est ce salut final que le croyant obtiendra au terme de son chemin. Dans un corps glorifié, il sera délivré de toutes les conséquences du péché et jouira, après le temps de l'épreuve, des résultats éternels et glorieux de l'oeuvre de Christ.
 
            Le mot « salut » n'a pas toujours la même signification dans l'Ecriture. L'épître aux Hébreux distingue trois aspects du salut :
                        - le salut initial (Héb. 2 : 3, 10 ; 5 : 9 ; 6 : 9)
                        - le salut actuel (Héb. 7 : 25)
                        - le salut final (Héb. 1 : 14 ; 9 : 28)
 
            C'est ce salut futur que l'apôtre Pierre considère ici (v. 5) : il s'agit de ce but vers lequel s'acheminent les croyants, « héritiers du salut ».
 
 
 
                        2.2 : L'épreuve de la foi
 
            En pensant à leur délivrance future, les chrétiens peuvent se réjouir en dépit des souffrances qu'ils ont à traverser ; celles-ci, nécessaires pour affermir leur foi, auront un résultat glorieux au jour de la révélation de Jésus Christ (v. 7).
 
            Les tentations dont parle Pierre (v. 6) sont différentes de celles que mentionne l'apôtre Jacques (Jac. 1 : 13-15). Il s'agit ici d'épreuves dispensées en grâce par Dieu qui en limite la durée et désire que les siens portent du fruit pour sa gloire.
            Ainsi, l'auteur de l'épître précise-t-il que ces épreuves sont envoyées par Dieu :
                        - « pour un peu de temps » : la pensée que l'épreuve va prendre fin nous soutient ; son issue est déterminée par Dieu qui « ne permettra pas que nous soyons tentés au-delà de ce que nous pouvons supporter » (1 Cor. 10 : 13).
                        - « si cela est nécessaire » : Dieu permet l'épreuve de notre foi pour notre bien (Deut. 8 : 16), afin de mettre en évidence la valeur de notre foi.
 
            Dans le creuset de l'épreuve, Dieu purifie la foi des croyants, selon l'image qu'utilise ici l'apôtre (v. 7). L'affineur obtient un métal précieux en éliminant les scories par l'action du feu ; toutefois, cet « or qui périt » est destiné à disparaître, alors que le fruit de l'épreuve du chrétien est éternel. L'affinage du métal a pour but, non de prouver qu'il s'agit bien d'or, mais d'en faire ressortir toutes les qualités ; Dieu veut mettre en évidence les précieuses vertus de notre foi : la soumission à sa volonté, la patience, la fermeté face aux attaques de Satan (5 : 9).
 
            Lorsque l'épreuve surgit, l'âme du croyant fidèle s'en remet avec confiance à Dieu qui ne se trompe jamais. Ainsi, l'apôtre Paul désirait que la vie de Jésus soit manifestée dans son corps ; il a été placé dans des circonstances qui ont fait briller sa confiance en Dieu, sans altérer sa joie dans le Seigneur (2 Cor. 4 : 10-11). Ses regards tournés vers les choses éternelles, il estimait les épreuves multiples comme une « légère tribulation d'un moment » (2 Cor. 4 : 17). Malgré leur intensité, il les considérait comme peu de chose et de courte durée, en comparaison de l'éternité de la gloire future. « Les souffrances du temps présent ne sont pas dignes d'être comparées avec la gloire à venir », écrit-il aux Romains (Rom. 8 : 18).
 
 
                        2.3 : Une joie ineffable et glorieuse
 
            La joie du chrétien, alimentée par l'espérance, ne dépend pas des circonstances, car le Seigneur lui-même en est la source ; elle n'est pas annulée par la souffrance.
            Le Seigneur, n'est plus visible sur la terre. Les croyants auxquels Pierre s'adresse ne l'avaient pas vu (v. 8) ; pourtant, leur foi saisissait les réalités invisibles et leur coeur s'en nourrissait.
            « Bienheureux ceux qui n'ont point vu et qui ont cru », a dit Jésus à Thomas (Jean 20 : 29). En contemplant Christ, le fidèle peut dire : « Tu es plus beau que les fils des hommes ; la grâce est répandue sur tes lèvres : c'est pourquoi Dieu t'a béni à toujours » (Ps. 45 : 2).
 
            Au milieu des épreuves, connaissons-nous la source de joie infaillible qui se trouve en Jésus Christ ? En croyant en Lui, nous possédons dès maintenant le « salut de l'âme » (v. 9). Les Juifs étaient habitués à rechercher des délivrances temporelles ; celles-ci sont mises en contraste ici avec le salut de l'âme, but de la foi du croyant. Assuré de la possession de la gloire lors de la délivrance finale, l'enfant de Dieu l'attend paisiblement.
            L'enseignement de Pierre diffère à plusieurs égards de celui de Paul. Ce dernier montre le chrétien jouissant dès maintenant par la foi des choses célestes : « Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi », dit-il (Gal. 2 : 20). Il est laissé sur la terre pour être un luminaire qui éclaire autour de lui (Phil. 2 : 15).
 
 
                        2.4 : Le témoignage de Jésus par le Saint Esprit
 
            Le verset 10 présente le salut de l'âme, obtenu par la rédemption, comme le dessein de Dieu à l'égard des hommes perdus. Les prophètes avaient annoncé la grâce dont les croyants juifs allaient être les objets ; « l'Esprit de Christ qui était en eux » les a conduits à prédire le rejet du Messie par les Juifs, ses souffrances et les gloires qui suivraient.
            L'Esprit qui agissait dans les prophètes est le même que celui qui s'est manifesté dans les différentes économies. Toutefois, dans ces temps anciens, l'Esprit n'avait pas encore été « envoyé du ciel », comme il le sera le jour de la Pentecôte, pour rester sur la terre avec l'Eglise (Act. 2 : 1-4).
 
            Concentrée sur la personne de son Fils bien-aimé (2 Tim. 1 : 9), la grâce de Dieu a rayonné lors de la venue du Seigneur sur la terre (Jean 1 : 14-17 ; Tite 2 : 11). Elle a éclaté à Golgotha, dans son sacrifice : « par la grâce de Dieu, Il goûta la mort pour tout » (Héb. 2 : 9). Dans le temps présent, la grâce enseigne le croyant (Tite 2 : 12-13), le fortifie et demeure pleinement suffisante (2 Cor. 12 : 9). Bientôt, elle sera apportée à la révélation de Jésus Christ (v. 13) ; alors seront montrées, dans les siècles à venir, les « immenses richesses de la grâce de Dieu » envers les croyants dans le Christ Jésus (Eph. 2 : 7).
 
            Les hommes qui ont prophétisé n'écrivaient pas pour eux mais pour nous, chrétiens. Ils ont parlé de deux grands sujets (v. 11) :
 
                        - les souffrances de Christ : elles devaient être sa « part » ; combien profondément Il les a ressenties ! Lui-même avait dit à ses disciples : « Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup » (Marc 8 : 31). De nombreux Psaumes nous font entrer dans ce que Jésus a éprouvé dans l'intimité de son être : citons en particulier les Psaumes 22, 40, 69, 88, 102.
                        - les gloires qui suivraient : Jésus avait dit, sur le chemin d'Emmaüs : « Ne fallait-il pas que le Christ souffrit ces choses et qu'il entrât dans sa gloire ? » (Luc 24 : 26). Certains psaumes s'occupent particulièrement des gloires du Seigneur qui ont suivi son abaissement jusqu'à la mort de la croix : ce sont, en particulier, les Psaumes 2, 8, 16, 45, 72, 110.
 
            Nous voyons donc par ce passage de l'Ecriture les voies prophétiques de Dieu qui ont précédé les souffrances et les gloires de Christ. Les résultats de la proclamation de l'évangile étaient annoncés, le temps où le Saint Esprit viendrait du ciel.
            La position chrétienne actuelle a essentiellement deux caractères :
                        - la venue du Saint Esprit et son habitation dans chaque croyant et dans l'assemblée
                        - l'attente de la révélation de Jésus Christ.
 
            Les anges désirent « regarder de près » ces choses (v. 12). Alors que nous sommes nous-mêmes, chrétiens, souvent négligents dans l'étude de la Parole de Dieu, les anges se penchent avec attention sur le mystère de l'incarnation du Fils de Dieu. A sa naissance, il y eut, avec l'ange du Seigneur, une « multitude de l'armée céleste louant Dieu » (Luc 2 : 9, 13). Dans le désert, lorsque Jésus eut faim, les anges le servirent. Dans le jardin de Gethsémané, alors qu'Il était dans l'angoisse du combat, « un ange du ciel lui apparut, le fortifiant » (Luc 22 : 43). Ce sont encore les anges qui apportent aux disciples du Seigneur la nouvelle de sa résurrection et de son ascension (Matt. 28 : 5-7 ; Luc 24 : 23).
            Toutefois le Seigneur n'est pas venu sur la terre pour les anges ! Ils ont chanté les louanges de Dieu à sa naissance, mais cela n'a pas eu lieu à sa résurrection. Ce sont les rachetés, ceux pour lesquels Christ est mort, qui peuvent célébrer Sa louange.
 
 
 
                        2.5 : L'espérance parfaite en la grâce qu'apportera la révélation de Jésus Christ
 
            L'âme du croyant attend avec joie le salut qui est « prêt à être révélé » (v. 5) et pour lequel il a été « régénéré » (v. 3).
 
            L'exhortation à « espérer parfaitement dans cette grâce qui sera apportée » ne peut être réalisée que si nous avons préalablement « ceint les reins de notre entendement » et si nous restons « sobres » (v. 13). Si nous sommes véritablement en route vers le ciel, nous le montrerons par notre marche !
             La ceinture, dans l'Antiquité, était une partie importante de l'habillement, car elle maintenait ensemble les vêtements flottants, les empêchant de se souiller sur la terre. Les reins sont considérés dans l'Ecriture comme le siège de la sagesse et du discernement (Ps. 16 : 7 ; Prov. 23 : 16) ; ils sont aussi le siège caché de la force (Job 31 : 20 ; 40 : 2 ; Ps. 18 : 39). « Ceindre les reins de notre entendement », c'est donc concentrer nos pensées sur le but à atteindre ; c'est aussi laisser agir la Parole de Dieu sur nos âmes, afin de marcher avec vigilance.
            La sobriété ne doit-elle pas caractériser ceux dont les esprits et les coeurs sont fixés sur Christ ? Chrétiens, ne cherchons pas nos aises dans ce monde, ne laissons pas captiver nos pensées par les choses passagères, ni nos sentiments errer dans le domaine des ténèbres morales. « Veillons et soyons sobres » (1 Thes. 5 : 8).
 
            Christ, l'objet de l'espérance vivante des croyants, leur apportera la suprême expression de la grâce de Dieu : la « révélation » (apocalupsis) de Jésus Christ.
             Pierre ne distingue pas ici, comme l'apôtre Paul dans l'épître à Tite (2 : 13), les deux phases de la seconde venue du Seigneur :                               
                        - la venue en grâce (parousie) : la « bienheureuse espérance » des chrétiens, c'est-à-dire leur enlèvement auprès de Christ dont ils partageront la manifestation ultérieure.
                        - la venue en gloire (épiphanie) : l' « apparition » de la gloire de Christ, avec les siens, pour exécuter le jugement et établir son règne. 
 
            L'apôtre Jean écrit que tous ceux qui ont reçu la Parole faite chair sont appelés enfants de Dieu ; ils ont reçu de Lui « grâce sur grâce » (Jean 1 : 12, 16).
            La grâce qui sera apportée à la révélation de Jésus Christ ne sera-t-elle pas le couronnement de la grâce déjà « apparue » (Tite 2 : 11) afin d'apporter le salut aux âmes des croyants ?  Ils jouissent de la « faveur » de Dieu (Rom. 5 : 2), de la « vraie grâce de Dieu » (5 : 12), en attendant que leurs corps soient transformés en la « conformité du corps de la gloire » de leur Seigneur Jésus Christ (Phil. 3 : 21).
 
            Espérer « parfaitement » dans cette grâce, c'est ne pas avoir le moindre doute quant à sa réalisation. Combien il est important que nous sachions alors rejeter tout ce qui pourrait troubler nos âmes et leur enlever la jouissance présente de ce qui va leur être apporté bientôt en réalité !
            C'est pourquoi l'apôtre Pierre présente ensuite (v. 14-17) la nécessité d'une marche dans l'obéissance et la sainteté pratique.