bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

LE DEUXIÈME LIVRE DES ROIS (18-20)


DÉCLIN DE LA ROYAUTÉ DE JUDA (1) : 2 ROIS 18 à 20
            CHAPITRE 18 : Le règne d’Ézéchias (1)
                      Ézéchias monte sur le trône (v. 1-3)
                      Le jugement du mal (v. 4-12)
                      La foi du roi fléchit (v. 13-18)
                      Le discours du Rab-Shaké (v. 19-37)
           CHAPITRE 19 : Le règne d’Ézéchias (2) 
                      Attitude d’Ézéchias face à l’épreuve (v. 1-4)
                      La réponse de l’Éternel à la foi du roi (v. 5-13)
                      Confiance du roi face à la lettre de Sankhérib (v. 14-19)
                      La réponse de l’Éternel (v. 20-34)
                      Le jugement des Assyriens et de leur roi (v. 35-37)
          CHAPITRE 20 : Le règne d’Ézéchias (3)  
                      La maladie d’Ézéchias et le message d’Ésaïe (v. 1)
                      La détresse du roi et sa prière (v. 2-3)
                      L’exaucement (v. 4-6)
                      Le remède (v. 7)
                      Le signe de la guérison (v. 8-11)

                      Visite venue de Babylone (v. 12-21)


DÉCLIN DE LA ROYAUTÉ DE JUDA (1) : 2 ROIS 18 à 20

                       CHAPITRE 18 Le règne d’Ézéchias (1)

                                    Ézéchias monte sur le trône (v. 1-3)

            Le royaume d’Israël ayant été jugé et emmené en déportation à cause de ses infidélités (ch. 17), l’histoire de Juda se poursuit. Deux réveils sont produits par la seule grâce de Dieu. Rien ne prédisposait Ézéchias, le fils d’Achaz, à être fidèle, pas plus ensuite que Josias, fils d’Amon et petit-fils de Manassé.
            Est-ce l’influence d’Abi, sa mère, probablement issue d’une famille sacerdotale, qui pousse Ézéchias à rompre avec les infidélités de son père Achaz ? N’est-ce pas plutôt la grâce souveraine de l’Éternel qui suscite ce roi fidèle pour ramener son peuple à lui ?
            La référence de la fidélité d’Amatsia, c’est Joas son père (14 : 3). Celle d’Azaria, c’est Amatsia (15 : 3) et celle de Jotham, c’est Ozias (15 : 34), tandis que la fidélité d’Ézéchias est à l’image de celle de David (18 : 3). Le retour à ce qui était dès le commencement caractérise toujours un réveil spirituel. Christ, dont David est l’image, est le modèle du croyant. Que notre vie reflète les caractères du Seigneur Jésus pendant sa vie sur la terre !

                                    Le jugement du mal (v. 4-12)

            Ézéchias commence par ôter les hauts lieux. La Parole présente deux sortes de hauts lieux :
                    - des hauts lieux idolâtres, où l’on adorait Baal et toutes les abominations des nations (Nom. 22 : 41 ; 2 Chr. 14 : 5) ;
                    - des hauts lieux consacrés à l’Éternel. Ils furent tolérés par Dieu tant qu’il n’existait pas de temple à Jérusalem (1 Sam. 9 : 12 ; 1 Rois 3 : 2-4). Mais, après que l’Éternel eut révélé sa pensée au sujet du lieu où Il voulait être servi, et après la construction du temple par Salomon, les hauts lieux mis en place par l’ambition politique de Jéroboam (1 Rois 12 : 31 ; 13 : 33) devinrent une abomination. L’Esprit de Dieu parle du péché de Jéroboam comme une pierre de touche de la fidélité des rois d’Israël.

            Ces deux types de hauts lieux se trouvent de façon explicite dans l’histoire du roi Asa (2 Chr. 14) ; si on met en correspondance le verset 4 du chapitre 14 et le verset 17 du chapitre 15 du second livre des Chroniques, on comprend que les premiers, ôtés par Asa, sont idolâtres, alors que les autres sont des hauts lieux consacrés à l’Éternel. Ce que signifient pour nous aujourd’hui ces hauts lieux consacrés à l’Éternel est évident : l’Esprit de Dieu veut attirer notre attention sur le danger de vouloir servir Dieu selon nos propres pensées, au mépris de ce que la Parole nous enseigne. Ce n’est pas parce que nous associons le nom du Seigneur à une activité que cela nous garantit son approbation. Le Seigneur a donné des instructions très précises quant au lieu du rassemblement des siens. Qu’il nous garde de les mépriser !
            Les Assyriens feront un sujet de raillerie des hauts lieux qu’Ézéchias a ôtés (v. 22). Ce verset prouve bien que ces hauts lieux étaient consacrés à l’Éternel, mais aussi qu’une soumission entière à ce que Dieu commande est pour le monde un sujet de raillerie.
            Pendant 700 ans, les fils d’Israël avaient conservé soigneusement le serpent d’airain érigé par Moïse dans le désert. Il n’y avait pas de mal à le garder en souvenir de la délivrance (Nom. 21 : 4-9). Mais voilà que l’idolâtrie s’en était emparée pour en faire un objet de vénération. Ce serpent était un symbole et n’avait pas en lui-même de pouvoir miraculeux. La religion de l’homme a tendance à garder la forme et à oublier la puissance (voir 2 Tim. 3 : 5). La croix de Christ a donné lieu, elle aussi, à des pratiques superstitieuses. Du symbole, on fait son dieu. C’est une idolâtrie pire que celle des païens parce qu’elle s’empare de choses liées à ce qui est sacré.
            Son état intérieur de confiance et d’attachement à l’Éternel et à ses commandements donne de la force à Ézéchias. Il n’accepte pas de vivre avec son peuple dans la dépendance du roi d’Assyrie. Une réelle communion avec notre Seigneur nous gardera aussi de vivre sous le joug du monde.
            Les versets 9 à 12 rappellent le jugement exercé sur le royaume d’Israël (ch. 17). L’Esprit de Dieu veut mettre en contraste l’infidélité d’Israël avec la fidélité d’Ézéchias qui, malgré ses manquements, saura se tourner vers l’Éternel pour trouver en Lui du secours et la délivrance.

                                    La foi du roi fléchit (v. 13-18)

            Ézéchias croit pouvoir éloigner le roi d’Assyrie en lui payant un tribut d’or. Le malheureux roi dépouille les portes du temple et ses piliers. Il détruit ce que sa foi et son amour pour son Dieu avaient fait en consacrant cet or à l’Éternel. Il est l’image d’un croyant qui peut agir selon l’énergie du vieil homme ou selon l’énergie de l’Esprit opérant dans le nouvel homme. Ézéchias pense pouvoir se concilier le roi d’Assyrie, mais son intervention ne résout rien ; le verset 17 confirme qu’il n’y a pas d’accord possible entre l’homme du monde et le croyant.
            Remarquons que cette épreuve a lieu conjointement avec sa maladie, pendant la 14ème année de son règne. Il doit donc affronter deux épreuves en même temps. Au chapitre 20, Dieu promet d’ajouter quinze ans à la vie d’Ézéchias (v. 6) ; en se référant au verset 2 du chapitre 18 indiquant qu’il « régna 29 ans à Jérusalem », on peut calculer : 29-15=14ans, ce qui correspond à la date donnée au verset 13 : « La 14ème année du roi Ézéchias, Sankhérib, roi d’Assyrie, monta contre toutes les villes fortes de Juda... ».

                                    Le discours du Rab-Shaké (v. 19-37)

            Le Rab-Shaké est, avec le Tharthan et le Rab-Saris, un des officiers supérieurs de l’armée du roi d’Assyrie. Le début de son discours montre que la confiance d’Ézéchias est pour lui une énigme. Il ne peut imaginer qu’un seul appui humain : l’Égypte. Qu’Ézéchias ait ôté les hauts lieux de l’Éternel et observe une séparation étrangère aux religions du monde est pour lui un sujet de moquerie : le monde ne peut pas comprendre cette séparation. Il veut bien pactiser avec une religion humaine qu’il domine et façonne à sa guise, mais rejette l’autorité d’un Dieu auquel, pourtant, il aura des comptes à rendre.
            « Fais un accord… avec le roi d’Assyrie » (v. 23). Par son chef, Satan, le monde agit de deux façons vis-à-vis des croyants :
                    - soit comme le « lion rugissant » (1 Pier. 5 : 8) qui opprime et persécute. C’est bien ainsi que se présente le Rab-Shaké avec son armée (v. 17), ses mensonges (v. 25) et ses mépris (v. 27).
                    - soit comme le « serpent » (voir 2 Cor. 11 : 3) qui, comme un conciliateur, veut introduire des éléments du monde chez le croyant. Il propose 2 000 chevaux (v. 23 ; Deut. 17 : 16). Il sait même se réclamer du nom de l’Éternel (v. 25). Il parle de séduction, à propos d’Ézéchias (v. 32c), mais c’est lui qui séduit !

            Eliakim et ses compagnons veulent épargner aux oreilles du peuple les propos impies du Rab-Shaké (v. 26). Sommes-nous soucieux de soustraire les brebis du Seigneur à des propos qui pourraient les scandaliser ?
            Lâchement, le Rab-Shaké s’adresse au peuple en langue judaïque, pour essayer de saper leur confiance en l’Éternel et en leur roi. La bénédiction qu’il leur promet (v. 32) ne sera apportée que par le Seigneur dans le millenium (Mich. 4 : 4 ; Zach. 3 : 10). Il compare le pays de la promesse au pays dans lequel il pense transporter le peuple. Pays d’esclavage semblable au pays d’Égypte dont l’Éternel les avait retirés. Au service du roi d’Assyrie, ils y perdraient leur liberté. L’ennemi sait présenter la servitude sous un aspect si attrayant !
            L’erreur du roi d’Assyrie et de son envoyé, c’est d’assimiler l’Éternel aux pauvres idoles impuissantes des rois qu’ils avaient dépossédés (Hamath, Arpad, etc.). Combien le conseil donné par Ézéchias de ne pas lui répondre était sage (v. 36 ; voir Dan. 3 : 16 ; Prov. 26 : 4) ! Face aux provocations de l’Ennemi, sachons garder le silence. Il faut fuir Satan ; discuter avec lui, c’est inutile et même dangereux.
            Mais si le peuple présente au Rab-Shaké une attitude digne et sereine, l’épreuve produit pourtant, dans le cœur des envoyés du roi, une profonde contrition (v. 37). Ce qui est tout à fait à sa place dans de telles circonstances.


                        CHAPITRE 19 Le règne d’Ézéchias (2)

                                    Attitude d’Ézéchias face à l’épreuve (v. 1-4)

            Dieu n’envoie pas des épreuves aux siens pour tester leurs prétendues capacités à les surmonter. Nos détresses sont permises pour nous apprendre à nous rejeter sur le Seigneur. C’est l’heureux résultat produit par l’épreuve chez Ézéchias. Il se revêt d’humiliation, au lieu d’habits de guerre. Ses vêtements déchirés et le sac dont il se couvre traduisent sa profonde détresse. Avant d’agir, il a besoin de la présence de l’Éternel. Aussi entre-t-il dans la maison de l’Éternel (v. 1).
            Ensuite, sachant où il trouvera du secours, il envoie des messagers au prophète Ésaïe. L’expression « peut-être » (v. 4) montre la qualité de ses exercices de cœur. Il réalise que l’Éternel ne lui doit rien. Ce n’est qu’en vertu de sa grâce qu’Il répondra. Nous trouvons la même expression dans la bouche de Moïse (Ex. 32 : 30), dans celle de Caleb (Jos. 14 : 12) et dans celle de Jonathan (1 Sam. 14 : 6). Ézéchias ne manifeste pas d’égoïsme ; c’est l’outrage adressé au Dieu vivant qui étreint son cœur, et non pas sa situation personnelle. Il pense aussi au résidu, c’est-à-dire au peuple fidèle dont il est le berger.

                                    La réponse de l’Éternel à la foi du roi (v. 5-13)

            « Ne crains pas » (v. 6) : ce sont des paroles si souvent adressées à des croyants dans la détresse. Ce n’est pas Sankhérib qui mène les circonstances, l’Éternel garde la haute main sur tout.
            « Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8 : 28). La nouvelle de l’agression du roi d’Éthiopie (v. 9) est dans sa main pour le bien des siens. De même, les problèmes conjugaux du roi Assuérus servent les intérêts du peuple de Dieu pour faire apparaître Esther et délivrer le peuple voué à la destruction (Est. 4 : 14). Sous César Auguste, le recensement qui mobilise tant de peuples a comme premier but que la naissance du Seigneur ait lieu à Bethléem (Luc 2 : 1-7).
            Le message qu’envoie le roi d’Assyrie semble indiquer qu’il sent intuitivement que l’Éternel, en qui Ézéchias se confie, n’est pas étranger au contretemps qui l’appelle à combattre les Éthiopiens. À nouveau, il assimile l’Éternel aux idoles qui n’ont pas pu délivrer leurs peuples de sa main. Funeste erreur !

                                    Confiance du roi face à la lettre de Sankhérib (v. 14-19)

            Cette lettre amène à nouveau le roi dans la maison de l’Éternel. Il la déploie devant l’Éternel. Quelle beauté dans l’intimité d’Ézéchias avec son Dieu ! Sa prière traduit sa confiance paisible dans le message de l’Éternel donné par Ésaïe (v. 6-7) et que les menaces de Sankhérib ne peuvent pas ébranler. Elle montre aussi le progrès de sa foi. Plus besoin d’Ésaïe comme intermédiaire. Il prie son Dieu - « Éternel, notre Dieu ! sauve-nous » (v. 19) - et ne s’adresse plus au Dieu d’Ésaïe comme au verset 4.
            Ici non plus, aucune trace d’égoïsme. Ce n’est pas la pérennité de son trône qui étreint son cœur, mais l’outrage fait à son Dieu et le désir que l’Éternel soit reconnu comme seul vrai Dieu par toutes les nations de la terre. Cette prière aura son accomplissement pendant le millénium et cela montre combien ce désir d’Ézéchias était selon la pensée de Dieu.

                                    La réponse de l’Éternel (v. 20-34)

            « Écoute » (v. 16), avait demandé le roi à l’Éternel. « J’ai entendu » (v. 20), lui répond l’Éternel, par Ésaïe.
            Dieu « se moque des moqueurs » (Prov. 3 : 34). Les Assyriens ont tourné en dérision la confiance d’Ézéchias en l’Éternel ; Dieu se sert des filles de Jérusalem pour se moquer de Sankhérib. L’Éternel révèle que le conflit ne se situe pas entre Ézéchias et Sankhérib, mais entre le Dieu d’Israël et le roi d’Assyrie. Nous trouvons cette même attitude lors de la sortie d’Égypte, lorsque la colonne de nuée s’est placée entre le peuple et ses ennemis (Ex. 14 : 19-20). Quelle folie de s’opposer à l’Éternel ! Sankhérib l’apprendra à ses propres dépens. En parlant des ambitions de ce monarque, l’Éternel montre qu’Il connaît parfaitement ce qu’il y a dans le cœur de ce roi imbu de lui-même (v. 23-24).
            Au-delà de la terrifiante puissance assyrienne, il y a les paroles de l’Éternel qui s’adressent à la foi : « Il n’entrera pas dans cette ville » (v. 32). « Je protégerai cette ville » (v. 34). Combien de tels récits encourageront le résidu persécuté dans un temps futur ! Sa seule confiance sera dans les promesses de la Parole de Dieu alors qu’il sera opprimé. Dans ses grandes compassions pour son peuple, l’Éternel donne le signe de la délivrance. La première année, on mangerait ce qui lèverait des grains tombés : une pauvre récolte, mais qui les empêcherait de mourir de faim.
            « À cause de moi » (v. 34) : Dieu conclut cette prophétie en déclarant que le motif de la délivrance, c’est Lui-même. Jamais aucun homme, à l’exception du Seigneur Jésus, n’a donné à Dieu le moindre motif de le bénir. C’est toujours selon sa souveraine grâce que Dieu agit à l’égard de tout homme et spécialement des croyants dont le privilège est de le savoir et de L’en remercier.
            « À cause de David, mon serviteur » (v. 34). David est l’image de Christ. C’est sur la base de son œuvre à la croix que Dieu sauve ceux qui sont perdus.

                                    Le jugement des Assyriens et de leur roi (v. 35-37)

            Un ange décime cette nuit-là le camp des Assyriens (v. 35). Quelle puissance que celle d’un seul ange ! Cela donne une idée de la puissance qui était à la disposition du Seigneur, ainsi qu’Il le dit à Pierre (Matt. 26 : 53).
            Cette scène présente une certaine analogie avec la scène où l’ange destructeur des premiers-nés en Égypte, brise l’orgueil et l’opposition du Pharaon. Sankhérib, qui avait tant méprisé les idoles incapables de délivrer leur peuple de sa main, se prosterne devant la sienne : Nisroc. Son dieu ne le protégera pas non plus. Ses propres enfants le frappent. C’est l’Éternel qui a le dernier mot et c’est sa parole qui s’accomplit.


                        CHAPITRE 20 Le règne d’Ézéchias (3)

                                    La maladie d’Ézéchias et le message d’Ésaïe (v. 1)

            « En ces jours-là » : Ézéchias a régné 29 ans (18 : 2). Sa maladie s’est déclarée la 14ème année de son règne, puisqu’il régnera encore 15 ans après. Il a donc été malade au moment où Sankhérib dévastait son pays.
            Sérieux et émouvant message que celui qu’adresse Ésaïe au roi ! Chacune de nos vies comporte une échéance à plus ou moins long terme. Au bout de chaque champ (image de notre activité), il y a un sépulcre (Gen. 23 : 9). Ézéchias malade est l’image du peuple d’Israël fidèle suscité après l’enlèvement des croyants qui constituent l’Église. Le peuple souffrira une terrible « tribulation » (Matt. 24 : 21) qui l’amènera à reconnaître le Seigneur Jésus comme son Messie avant l’établissement de son règne de justice et de paix. Ces croyants issus d’Israël devront éprouver ce que c’est que d’être voué à la mort sous le poids de l’indignation de Dieu, mais ils seront délivrés et reviendront à la vie.
            Ézéchias est aussi l’image de Christ. Lui aussi sera retranché à la moitié de ses jours (Ps. 102 : 24 ; És. 38 : 1) - Lui aussi témoin fidèle, qui ne ferait que la volonté de Dieu, devra subir la mort. Mais si la prière d’Ézéchias est exaucée, celle du Seigneur restera sans réponse, lorsqu’Il mourra à la croix entre deux brigands.

                                    La détresse du roi et sa prière (v. 2-3)

            Dans sa détresse, le roi ne réalise pas que « précieuse, aux yeux de l’Éternel, est la mort de ses saints » (Ps. 116 : 15). Il ne peut comprendre que des rois impies aient régné aussi longtemps et que Dieu veuille le retirer après seulement 14 ans de règne fidèle. Bien qu’opposés à l’Éternel, Baësha n’avait-il pas régné 24 ans sur Israël, et Achab, 22 ans (1 Rois 15 : 33-34 ; 16 : 29) ? Ézéchias ne savait pas encore que son fils Manassé serait sur le trône plus longtemps que tout autre roi ; malgré l’impiété de Manassé, l’Éternel supporterait son règne pendant 55 ans (21 : 1). Asaph parle en détail de ce mystère du méchant prospère et du juste souffrant (Ps. 73 : 2-12). C’est aussi largement le thème du livre de Job.

                                    L’exaucement (v. 4-6)

            Devant la détresse du roi, l’Éternel fait rebrousser chemin à Ésaïe. Il annonce à Ézéchias que Dieu le guérira et ajoutera 15 années à sa vie. L’Éternel répond à la foi, en exauçant la prière du roi fidèle (v. 5).
            Mais Ézéchias a-t-il prié avec intelligence ? Les années supplémentaires de son règne terniront les premières. Alors, n’aurait-il pas mieux valu qu’il soit retiré avant ? En effet, ce sera dans cette dernière période qu’il montrera aux yeux pleins de convoitises des messagers de Babylone, toutes ses richesses. Cette visite sera indirectement à l’origine de la prise de Jérusalem par Nebucadnetsar, un peu plus de 100 ans plus tard.
            C’est également dans cette période que naîtra son fils, l’impie Manassé, qui lui succédera et amènera tant de misères en Juda (21 : 16).

                                    Le remède (v. 7)

            De la part de l’Éternel, Ésaïe indique le remède : « une masse de figues ». Le figuier, la vigne et l’olivier sont toujours dans la Parole de Dieu des images d’Israël.
            Cet emplâtre de figues mis sur l’ulcère est une image de Christ, le seul qui, issu d’Israël, ait porté du fruit. Ce fruit est pour la guérison des croyants juifs qui souffriront et dont Ézéchias est l’image. Même si sa prière n’est pas parfaitement intelligente, quel beau désir que celui du roi ! Pour lui, être guéri, c’est pouvoir monter à la maison de l’Éternel.
            Le « troisième jour » (v. 8) est celui de la résurrection. C’est sur la base de la résurrection, preuve de l’approbation par Dieu du sacrifice de Christ, qu’Israël est relevé et retrouve une relation heureuse avec l’Éternel.

                                    Le signe de la guérison (v. 8-11)

            La foi du roi brille. Il demande un signe. Un signe est toujours donné pour encourager la foi, non pas pour convaincre l’incrédulité (Matt. 12 : 39). L’Éternel le donne pour fortifier la foi de son serviteur. Combien différente était l’attitude de son père Achaz (És. 7 : 10-14) ! Celui-ci refuse de demander un signe alors que l’Éternel l’y invite. Dieu voulait, par ce moyen, toucher son cœur incrédule.
            Dieu ne désire pas que les siens soient conduits par des signes. Un signe n’est jamais destiné à nous faire faire l’économie d’un réel exercice de conscience et de cœur devant Lui. Il est là pour encourager la foi, non pas pour la produire (Jug. 6 : 36-40).
            Le signe est donné sur le cadran d’Achaz. La mention de ce triste roi rappelle l’infidélité notoire de Juda. Pourtant l’ombre recule et indique ainsi la patience supplémentaire dont Dieu va user.
            L’Éternel accorde 15 ans de vie supplémentaire au roi et au peuple avant son châtiment collectif.

                                    Visite venue de Babylone (v. 12-21)

            Combien on aurait aimé voir Ézéchias déployer la lettre qu’il reçoit des envoyés de Babylone, devant l’Éternel, comme il l’avait fait avec celle qu’il avait reçue du roi d’Assyrie (19 :14) ! Il avait alors repoussé le « lion » ; mais maintenant, il est séduit par le « serpent ». Malheureusement, si ce roi a été fidèle lorsque l’armée de Sankhérib menaçait Jérusalem, il ne manifeste pas la même dépendance de l’Éternel face à l’amitié du roi de Babylone. Un croyant disait : « Le monde n’est jamais aussi dangereux que lorsqu’il nous fait des sourires ».
            Ce que les envoyés du roi de Babylone voient chez Ézéchias est différent de ce que la reine de Shéba avait vu chez Salomon (1 Rois 10). Ézéchias étale fièrement ses trésors (v. 13, 15). Il est loin de la pensée de l’apôtre Paul qui dira : « Qu’il ne m’arrive pas de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ » (Gal. 6 : 14).
            Salomon, lui, avait répondu aux besoins profonds de sa visiteuse. Elle a compris que toute la prospérité de Salomon était liée à l’Éternel, le Dieu d’Israël (1 Rois 10 : 9). Elle avait été mise en relation avec le Donateur ; Ézéchias ne montre ici que les dons.
            Ézéchias reçoit ensuite une autre visite, celle d’Ésaïe le prophète. Celui-ci pose au roi des questions incisives, directes : « Qu’ont-ils vu dans ta maison ? » (v. 15). Question sérieuse qui nous interpelle également ! Que voit-on dans la maison des croyants ? L’autorité du Seigneur ou l’envahissement d’un monde qui L’a crucifié ? Ésaïe, qui avait adressé précédemment au roi plusieurs messages réconfortants, lui annonce cette fois le jugement de Juda. Ézéchias s’y soumet, même si sa réaction montre qu’il est plus soucieux de lui-même que du destin du peuple dont il a la charge.
            Le règne d’Ézéchias se termine. L’Esprit de Dieu mentionne qu’il a amené des eaux dans la ville (v. 20 ; 2 Chr. 32 : 30). Ce fait est bien à l’image de ce roi pieux. Il a apporté à Jérusalem de la bénédiction et du rafraîchissement. Avons-nous à cœur d’être en bénédiction pour le peuple de Dieu ?


D’après « Sondez les Écritures » (vol. 14)

À suivre