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Instructions à retirer du reniement de Pierre


Le triple reniement de Pierre (Matt. 26 : 58, 69-75 ; Marc 14 : 54, 66-72 ; Luc 22 : 54 : 62 ; Jean 18 : 15-18, 25-27)
Les ressources pour ne pas renier le Seigneur

 

Le triple reniement de Pierre (Matt. 26 : 58, 69-75 ; Marc 14 : 54, 66-72 ; Luc 22 : 54 : 62 ; Jean 18 : 15-18, 25-27)

            Le reniement de Pierre est relaté dans les quatre évangiles. Dieu insiste ainsi pour nous montrer que nous sommes capables de faire la même chose que Pierre. Il est dit qu’il « le suivait de loin, jusqu’à la cour du souverain sacrificateur » (Matt. 26 : 58). Ne nous arrive-t-il pas de suivre, nous aussi, le Seigneur de loin ? II veut qu’on Le suive de près, que l’on reste dans sa proximité. Dès que l’on s’éloigne de Lui, on est en danger, on n’est plus bien gardé. Près de Lui on est « bien gardé » (1 Sam. 22 : 23). Il y a la grâce du Seigneur, mais aussi notre responsabilité comme jeunes ou comme personnes âgées. On peut s’éloigner du Seigneur, se tenir loin de Lui. Je peux aller à la réunion et penser que je suis un bon chrétien, une bonne chrétienne. Mais intérieurement, mon cœur est-il près du Seigneur ou loin de Lui ? Il ne faut pas grand-chose pour nous faire tomber. Qui a fait tomber Pierre ? Une servante qui était dans la maison ; elle vient lui poser une question qu’il n’avait sans doute pas du tout prévue : « Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen » (v. 70a). C’est assez remarquable de voir que cette servante avait compris que Pierre était avec le Seigneur méprisé. Ceux qui sont autour de nous dans le monde voient-ils que nous sommes des chrétiens, que nous suivons Quelqu’un qui est méprisé ? C’est un très beau témoignage qui, dans un sens, avait été rendu par Pierre : « Tu étais avec Jésus le Galiléen ». Peut-on me dire : Toi, le dimanche, tu es réuni avec d’autres chrétiens, dans la présence du Seigneur ?
            « Il le nia devant tous en disant : Je ne sais pas ce que tu dis » (v. 70b). Pierre avait dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Matt. 16 : 17), et il est bien surprenant qu’il dise maintenant : Je ne le connais pas, je ne sais pas ce que tu dis. - On peut renier le Seigneur par ses paroles, on peut Le renier par un sourire, par un silence. La façon par laquelle on essaie de se « camoufler » aux yeux du monde n’échappe pas aux yeux de Dieu et du Seigneur. Nous n’avons pas deux vies : celle du dimanche avec des chrétiens, et celle de la semaine où l’on se conduit comme quelqu’un du monde. Qu’il est triste si nous disons : Surtout ne parlons pas de la foi ; montrons que nous sommes comme les autres !
            Une autre servante vient. Elle voit Pierre et dit : « Celui-ci aussi était avec Jésus le Nazaréen » (v. 71). Au début, on disait qu’il était « le Galiléen ». Il s’agit de la Galilée des nations, une contrée méprisée. Maintenant, on parle de Nazareth, un endroit qui était aussi méprisé. « Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ? », a demandé Nathanaël (Jean 1 : 46). Tu étais avec le Nazaréen ! Alors Pierre a peur, parce qu’il pense que s’il dit qu’il était avec le Nazaréen, il va être crucifié avec le Seigneur. Il peut nous arriver aussi d’avoir peur, il ne faut pas s’en cacher. Parfois nous avons peur de nous faire reconnaître. Ceux qui nous voient vivre, comment vont-ils désormais nous considérer ? On sera méprisé, on nous regardera avec dédain, on se conduira envers nous comme si nous étions des inconnus !
            Une troisième fois, on vient dire au disciple, et cela devient de plus en plus précis : « Certainement... tu fais partie de ces gens-là ; d’ailleurs, ta façon de parler te fait reconnaître » (v. 73). Est-ce que notre langage nous fait reconnaître ? Ce qui est rapporté ici au sujet de Pierre est un beau témoignage : un chrétien, c’est quelqu’un qui suit un Maître, qui suit le Seigneur, qui ne va pas frauder ni mentir, ou employer des expressions qui sont celles du monde ; par son langage, il va se montrer différent. Notre langage doit nous faire reconnaître ! Si nous parlons grossièrement, on dira : Toi, tu parles comme ça, ce n’est pas possible !
            Il y a eu une progression dans le reniement de Pierre. Au début on lit : « Il le nia devant tous » (v. 70), puis : « il le nia avec serment » (v. 72). Il va plus loin encore ! Il prononce des « imprécations », il jure (v. 74) ! Or la Parole de Dieu nous dit de ne pas jurer, ni par le ciel, ni par la terre. Nous n’avons pas le droit de le faire parce qu’un chrétien doit être quelqu’un qui dit la vérité ; ce qu’il dit doit être vrai. Il ne doit pas y avoir d’ambiguïté dans ses paroles, ni de mensonge dans sa façon de parler. « Mais avant tout, mes frères, ne jurez pas, ni par le ciel, ni par la terre, ni par aucun autre serment ; que votre oui soit oui, et votre non, non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement » (Jac. 5 : 12). Un chrétien, c’est quelqu’un qui dit la vérité parce qu’il appartient au Seigneur, il connaît le Dieu de vérité. Or nous sommes dans un monde de mensonge ; on s’en rend davantage compte dans le monde professionnel. Un chrétien doit justement se distinguer parce qu’il dit la vérité. Pierre « se mit à faire des imprécations » - ce mot signifie  « invoquer sur soi une malédiction au cas où l’on n’accomplirait pas ce dont on s’était obligé » (Dictionnaire du Nouveau Testament - E. Richard Pigeon). Quelle chose ! Pour accréditer ses paroles, Pierre est allé aussi loin que possible devant les hommes.
            Une exhortation nous est donnée par l’apôtre Paul : « Mais maintenant renoncez, vous aussi, à tout ce qui est colère, emportement, méchanceté, injures, paroles honteuses venant de votre bouche ; ne mentez pas l’un à l’autre, ayant dépouillé le vieil homme avec ses actions et revêtu le nouvel homme » (Col. 3 : 8-10). Ne nous arrive-t-il jamais d’être en colère, de parler mal à notre épouse, à notre mari, à nos enfants ? Est-ce que je ne prononce jamais des paroles honteuses, ou des choses que je ne devrais pas divulguer ? Et que dire si comme Pierre je prononce des imprécations. Je dois veiller sur mes paroles et sur mes pensées. Je peux faire beaucoup de mal à une autre personne dans ma façon de lui parler ; ce que j’ai alors à faire, c’est d'aller confesser à cette personne le tort que je lui ai fait en employant des paroles qui n’étaient pas selon le Seigneur.
            « Je ne connais pas cet homme ! » (v. 72). Comment Pierre peut-il parler du Seigneur de gloire comme « cet homme », un homme comme les autres ? Je ne le connais pas, je ne veux pas avoir à faire à Lui, en fait j’ai tellement peur d’être pris avec Lui ! Pourtant le Seigneur t’a prévenu, Pierre, que tu allais le renier ! Mais tu as cru que tu ne pouvais pas tomber. Nous aussi, nous pouvons penser que cela ne nous concerne pas, et dire : Moi, je ne tomberai pas, je n’aurai pas de paroles honteuses, pas de colère, tout cela ne m’arrivera pas ! - Cependant, nous sommes comme Pierre, nous pouvons tomber et probablement nous sommes déjà tombés. Le Seigneur avait dit : « Avant que le coq chante, par trois fois tu m’auras renié » (v. 34). Il y a donc eu à ce moment-là un coq qui a chanté, envoyé de Dieu. « Toutes choses te servent, dit le psalmiste (Ps. 119 : 91). Dieu s’est donc servi d’un coq pour parler à Pierre. Et il est sorti, et a pleuré amèrement. Nous avons fait sans doute des expériences positives et négatives. Nous devons reconnaître que parfois nous n’avons pas osé dire que nous étions chrétiens et nous avons ainsi manqué des occasions de rendre témoignage, et elles ne se sont pas renouvelées. D’autres fois, en revanche, nous avons fait des expériences heureuses. Il y a partout des croyants - ne croyons pas être seuls ! En distribuant des offres de calendrier, on rencontre des croyants. Cela nous encourage à sortir de notre mutisme, à être des témoins pour le Seigneur.

            Dans le récit du reniement de Pierre de l’évangile de Marc, il y a quelques détails de plus. Pierre est « assis avec les gardes et se chauffe près du feu » (14 : 54). Il y a des compagnies que nous avons à éviter, en tant que chrétiens, comme nous le dit le premier psaume : « Bienheureux l’homme qui ne marche pas dans le conseil des méchants, et ne se tient pas dans le chemin des pécheurs, et ne s’assied pas au siège des moqueurs, mais qui a son plaisir en la loi de l’Eternel, et médite dans sa loi jour et nuit ! » (v. 1-2). Ne pensons pas être forts pour sortir de ces endroits où pourtant nous n’y avons rien à faire. Nous devons être séparés du monde et séparés pour Christ. Il y a deux significations importantes de la séparation du monde. Je dois être séparé du monde, mais je ne vais pas simplement éviter le mal et me tenir loin de ce qui va faire du mal à mon âme ; je dois aussi nourrir mon âme de la loi de l’Eternel et la méditer jour et nuit. Ce qui veut dire que la vie chrétienne n’est pas une vie « négative », où je vais m’abstenir de beaucoup de choses, mais qu’elle est surtout une vie « positive » où je vais être nourri des choses essentielles, qui font du bien à l’âme. Je ne vais pas la martyriser, je vais la nourrir, lui faire du bien. Pierre s’est assis à un endroit où il n’aurait pas dû se trouver, au milieu de personnes moqueuses. Il était « en bas » (v. 66). Est-ce qu’un chrétien doit être en bas ? « Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez ce qui est en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ; pensez à ce qui est en haut, non pas à ce qui est sur la terre ; car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu » (Col. 3 : 1-3). On dit parfois que l’on a des hauts et des bas. Oui, cela peut arriver, mais un chrétien ne doit pas avoir seulement des bas. Plus il est nourri des choses d’en haut qui sont spirituelles, éternelles, plus son âme « grandira » dans la communion avec le Seigneur. Si nous nous sommes occupés du Seigneur, quand nous allons arriver au ciel, nous retrouverons une Personne bien connue, pas semblable à celles que l’on connaît d’une manière floue. Le Seigneur ne veut pas se faire connaître de cette façon. Comme l’exprime l’apôtre Paul, ayons le désir de « le connaître, lui (Christ), et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances » (Phil. 3 : 10). Il doit être très connu de chacun. Il est L’Ami suprême, dont nous connaissons les pensées, que nous aimons et qu’il nous tarde de voir.
            Dans ce texte de Marc, on trouve les mêmes parties essentielles du reniement de Pierre. A la fin, on voit qu’il a pleuré. Pourquoi ? Parce qu’il s’est rappelé que le Seigneur l’avait prévenu et qu’il n’avait pas tenu compte de cet avertissement. Mais surtout il a pleuré en pensant à la peine profonde faite au cœur du Seigneur. Jésus était livré entre les mains des hommes, il était maltraité et méprisé et voici que Pierre ajoutait à sa souffrance en cherchant à faire croire qu’il ne le connaissait pas.
            Cette repentance de Pierre est celle dont parle Paul : « La tristesse qui est selon Dieu produit une repentance salutaire dont on n’a pas de regret, mais la tristesse du monde produit la mort ». (2 Cor. 7 : 10). Judas aussi a été triste, mais c’était la tristesse du monde et il s’est suicidé. Pour Pierre, c’est très différent : il a été triste, mais il s’est passé quelque chose d’important en lui, un travail de Dieu, la repentance. Il y a eu un retour vers le Seigneur, si bien que Pierre pourra dire au peuple : « Vous avez renié le Saint et le Juste » (Act. 3 : 14). Il déclare : c’est vrai, moi je l’ai fait, et vous aussi ! Il a l’autorité indispensable pour parler ainsi ; il est entièrement restauré ! Il y a eu chez lui une tristesse selon Dieu, une repentance salutaire.

            Dans l’évangile de Luc se trouve un détail supplémentaire : Pierre est assis « au milieu » des ennemis du Seigneur (22 : 55) ; il n’est pas simplement assis avec ces hommes, mais il occupe la place centrale. Il est un peu comme Lot qui était parmi les hommes influents qui se tenaient à la porte de Sodome (Gen. 19 : 1). Il semblait à l’aise en la compagnie d’hommes moqueurs. Sommes-nous à l’aise dans ce monde ? Bien sûr, nous devons être dans le monde, pour le travail, et nous avons peut-être même à faire à des gens qui blasphèment, qui méprisent le Seigneur. Un chrétien est celui que Jésus a envoyé dans le monde, mais il ne s’y trouve pas à l’aise. Entre le monde et le chrétien il y a un fossé, quelque chose d’inconciliable. Jésus a dit, en parlant des siens : « ils ne sont pas du monde » (Jean 17 : 16).
            Le Seigneur a regardé Pierre (v. 61). Il n’a pas trahi son disciple. Il aurait pu dire : Mais oui, tout de même on se connaît ; tu es un de mes disciples, je t’ai appelé par ton nom ! Comment dis-tu que tu ne me connais pas ? - Le Seigneur a souffert terriblement dans son âme de la part de l’homme, de la part de Dieu également, car Il l’a abandonné. Il n’a pas pensé à Lui, il a toujours pensé aux autres. Il a vu ses disciples s’enfuir, l’abandonner, eux aussi (Matt. 26 : 56). Pourtant, quand le Seigneur les revoit après sa résurrection, il leur dit : « Enfants, avez-vous quelque chose à manger ? » (Jean 21. 5). C’est de sa part un amour extrêmement profond, qui nous dépasse ! Si quelqu’un nous abandonnait, lui parlerions-nous de cette manière ?  Il leur dit : « enfants », c’est un terme de tendresse. Il est très touchant de voir que ces hommes qui se moquaient de Jésus et le frappaient lui ont « couvert les yeux » (v. 64). Donc, en rapprochant ces versets 61 et 64, on comprend que le dernier regard du Seigneur a été pour Pierre. Il n’a pas parlé, mais il a regardé Pierre. On ne sait pas comment était son regard à ce moment-là. On peut penser que c’était un regard d’amour, et cela a touché le cœur de Pierre. Jésus ne lui a pas fait de reproches ! Il ne lui a pas dit : Tu n’as pas bien agi, tu m’as fait beaucoup de peine ! - C’est cette attitude du Seigneur qui a profondément touché le cœur de Pierre. De même, pour nous, le Seigneur nous voit tous les dimanches ! Il voit si nous restons à la maison, si nous ne prenons pas la Cène. Il nous observe avec un regard plein d’amour, ce qui parle à notre cœur. Nous voulons répondre à son désir dès que nous avons compris combien Il nous aime. Si nous venons dans la présence du Seigneur, ce n’est pas par obligation ; c’est parce que nous savons que nous Le verrons là, et que cela Le réjouit.
            Le Seigneur ne fait pas de reproches. Nous ne devons pas non plus faire des reproches à nos frères et nos sœurs : vous ne venez pas à la réunion, vous ne faites pas ceci, vous ne faites pas cela ! - Ce n’est pas un tel comportement à leur égard qui changera leur cœur ; c’est bien plutôt de réaliser l’amour du Seigneur. Le Seigneur ne nous force pas à Le suivre, à Le servir ! Il ne nous donne pas des règlements. Il nous « regarde » et nous sommes touchés, concernés, par ce regard d’amour. Pierre a été profondément touché quand il a vu le regard du Seigneur. Il a pleuré amèrement ; c’était des pleurs de honte, de désillusion sur lui-même. Parfois on a des illusions sur nous-mêmes, pensant : Je suis un bon chrétien, je fais de bonnes choses, j’ai de bons désirs. - Mais ensuite, on fait une chute, on réalise que l’on a manqué, déshonoré le Seigneur. Il nous faut alors le confesser, revenir au Seigneur. Après on peut poursuivre son chemin, le reprendre avec le Seigneur. Il veut nous encourager, nous aider.
            Le Seigneur ne veut pas que nous pensions toujours au passé. Oui j’ai manqué, j’ai fait ceci ou cela. - Dans son amour, Il ne nous dira pas : Tu as fait ceci ou cela quand tu étais jeune. - Il nous dit : Voici ce que j’ai fait pour toi : Je suis mort sur la croix pour toi, maintenant donne-moi ta vie (2 Cor. 5 : 14-15). Poursuis ta vie pour moi, cherche à m’honorer jusqu’à ce que je revienne te chercher. - Voilà le cœur du Seigneur. Pierre a réalisé qu’il était tombé. Si c’est notre cas, revenons au Seigneur de tout notre cœur, en vérité. Il nous restaurera.

            Dans l’évangile de Jean, nous trouvons encore des détails assez intéressants. Ce disciple Jean connaissait le souverain sacrificateur et il fait entrer Pierre dans la cour du palais (18 : 16). Sans doute Jean n’était-il pas en mesure d’apprécier la foi de Pierre. Toujours est-il qu’il l’a fait entrer dans un endroit dangereux pour lui. Il pouvait, involontairement, contribuer à le faire tomber. On peut s’encourager l’un l’autre à évangéliser, pour servir le Seigneur, mais on ne doit pas forcer les autres à le faire. Ce n’est pas nous qui appelons ; le Seigneur appelle les siens à Le servir.
            Le chrétien connaît le Seigneur qui est la « lumière du monde ». Un enfant de Dieu vit dans la lumière ; au fur et à mesure que sa vie passe, cette lumière devrait augmenter. Cela ressemble à ce qui se passe quand on remonte d’une cave par un escalier. On se dirige vers la lumière et petit à petit cette lumière grandit : « Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante qui va croissant jusqu’à ce que le plein jour soit établi » (Prov. 4 : 18). Dans notre vie chrétienne, Christ, notre lumière, doit être vu de plus en plus. Car c’est Christ qui « vit en moi » (Gal. 2 : 21). Ce n’est pas simplement : je connais Christ, mais Il doit vivre en moi. On doit reconnaître de plus en plus le Seigneur dans ma vie, au fur et à mesure que le temps passe. Cette lumière est une lumière au milieu de ce monde de ténèbres. Ce n’est pas un petit feu de bois qui ressemble à celui auquel Pierre se chauffait. Il cherchait son confort au milieu de quelques petites étincelles de lumière, bien différentes de la lumière brillante que peut répandre un croyant.
            Le Seigneur ici-bas a posé beaucoup de questions. Ici, nous en trouvons deux : « Pourquoi m’interroges-tu ? » (v. 21) et ; « Pourquoi me frappes-tu ? » (v. 23). Ailleurs, Il dit à Judas : « Ami, pourquoi es-tu venu ? » (Matt. 26 : 50). A Gethsémané, Il demande aux disciples : « Pourquoi dormez-vous ? » (Luc 22 : 46). A la fin des trois heures de ténèbres, Il dira : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matt. 27 : 46). Le Seigneur dit souvent : Pourquoi... Pourquoi dors-tu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Pensons à la souffrance du Seigneur, avant la croix et sur la croix. On se sent interpellé par l’exemple de Pierre. La Parole de Dieu ne nous parle pas des défaillances des hommes et des femmes de foi (Jonas, Elie, Pierre, Marthe...) pour que nous passions notre temps à les critiquer, en oubliant de nous remettre nous-mêmes en question. Nous aurions peut-être dit à Pierre : Tu te rends compte de ce que tu as fait ?, ou à Jonas : Tu es vraiment très désobéissant ! - Mais le Seigneur nous demande aussi de faire des choses que nous ne faisons pas ! Il nous demande de Le servir, de parler de Lui autour de nous, et nous nous comportons comme si nous ne connaissions pas le Seigneur ; on ne remarque pas en nous de différence de conduite avec les autres hommes. Mon voisin, mon collègue de travail le savent-ils ? Ceux qui me voient vivre voient-ils la lumière, ou est-elle cachée sous le « boisseau » (Matt. 5 : 15) ? Je cherche peut-être à passer « inaperçu ». Ai-je mon Maître à cœur ? Peut-être que je me comporte un peu comme Pierre ? Le dimanche, je dis : Tu es le Fils du Dieu vivant. - Et en semaine : Je ne connais pas cet homme ! La Parole parle-t-elle vraiment à chacun de nous ? Nous sommes tous repris ! Que le Seigneur nous aide à repasser dans nos cœurs ces passages des quatre évangiles. Quand Dieu répète une chose dans la Bible, il est extrêmement important de retenir les instructions qu’Il veut nous donner.


Les ressources pour ne pas renier le Seigneur

            Après avoir rappelé ces scènes du reniement de Pierre, nous pouvons penser aux ressources que le Seigneur nous donne pour ne pas Le renier. Ne veut-Il pas les mettre à la disposition de ses rachetés pour qu’ils Le suivent, Lui qui, aujourd’hui encore, est rejeté et méprisé par les hommes ? Que nous puissions nous emparer par la foi de ces ressources divines.

                        Le Seigneur prie pour nous

            « Simon, Simon, voici, Satan a demandé à vous avoir pour vous cribler comme le blé... » (Luc 22 : 31). Le Seigneur a rassemblé les siens dans la chambre haute. Il est jeudi soir, avant le vendredi de sa crucifixion. Jésus pense aux siens. Il s’adresse à Simon, en l’appelant deux fois par ce nom. Pourtant Il l’avait appelé Pierre dans le premier chapitre de l’évangile de Jean : « Tu es Simon, le fils de Jonas ; tu seras appelé Céphas (qui est interprété Pierre) » (v. 42). Mais ici il ne l’appelle pas Pierre, il l’appelle Simon. C’est la chair qui nous fait pécher, c’est l’homme naturel, c’est « Simon fils de Jonas ». La nouvelle nature, que nous avons reçue de Dieu, ne peut pas pécher. Elle ne sait pas le faire. Elle est de Dieu. Mais notre nature en Adam, celle de Simon, peut pécher et elle ne sait faire que cela.
            « Simon... Satan a demandé ». Non, Satan ne fait pas ce qu’il veut. Si terrifiante et effrayante que son action puisse nous paraître, Satan « demande ». Il ne fera jamais rien sans l’autorisation expresse de Celui qui tient tout dans ses mains, c'est-à-dire de notre Seigneur. Nous le voyons dans le livre de Job en particulier. Il aurait vraiment voulu précipiter Job. Mais Dieu dit : Tu iras jusque-là, tu n’iras pas plus loin. « L’Eternel dit à Satan : Voici, tout ce qu’il a est en ta main, seulement tu n’étendras pas ta main sur lui…. Le voilà entre tes mains, seulement épargne sa vie » (1 : 12 ; 2 : 6). Satan ne fera jamais plus que ce que Dieu l’autorise à faire. Dieu l’utilise pour bénir Job.
            Le but de Satan c’est de détruire. Satan est là, il ne veut que le mal de Simon Pierre. Mais Dieu, qui a cette prérogative de tirer le bien du mal, va utiliser Satan pour le bien de Simon Pierre. Il n’y a que Dieu qui sache faire cela. C’est sa gloire d’utiliser Satan qui ne sait faire que du mal pour tirer du bien. « Satan a demandé à vous avoir pour vous cribler comme le blé mais moi j’ai prié pour toi ». Il n’a pas prié pour que Pierre ne le renie pas, mais afin que sa foi ne défaille pas. Le Seigneur savait que Pierre avait besoin d’apprendre cette leçon.
            Le Seigneur ajoute : « J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas » (Luc 22 : 32). Ce verset nous montre que, comme croyants, nous sommes toujours dans la main du Seigneur et qu’Il prie pour nous. Cette pensée devrait déjà beaucoup nous aider et nous fortifier dans tout ce que nous avons à affronter. Bien sûr chacun fait des expériences négatives comme nous l’avons évoqué, mais nous avons aussi déjà fait des expériences positives où vraiment le Seigneur nous a aidés à ne pas Le renier. Nous avons compris qu’Il était là pour nous soutenir et nous garder contre les intentions du diable. Le Seigneur prie pour nous, et nous invite nous-mêmes à prier aussi beaucoup pour être gardés, comme nous allons le voir plus loin.
            La chute de Pierre aurait eu de quoi l’anéantir, mais le Seigneur va reprendre contact avec son cher disciple d’une manière si touchante : « Le Seigneur, se tournant, regarda Pierre ; et Pierre se ressouvint de la parole du Seigneur ». Pendant tout ce temps, Pierre avait perdu, dans un sens, le contact avec le Seigneur et celui-ci le renoue sans paroles, par un seul regard. Nous savons combien un regard peut parler. C’est à ce moment-là que Pierre s’est rappelé de la parole que le Seigneur lui avait dite. Anéanti quant à lui-même, il était toutefois sous cette divine discipline qui rend « le fruit paisible de la justice à ceux qui sont exercés par elle » (Héb. 12 : 11). Sa foi pouvait saisir ceci : le Seigneur m’aime encore…

                        Ecouter les avertissements que le Seigneur nous donne par sa Parole

            Combien nous devons être attentifs à ce que notre Maître nous dit ! Quelle entrée ses paroles ont-elles dans notre cœur ? Sommes-nous à l’écoute de ses avertissements ? Pierre n’aurait-il pas dû entièrement capituler après le terrible avertissement du Seigneur : « Par trois fois, tu me renieras » ? Il aurait dû se souvenir que le Seigneur sait tout, absolument tout. Nous voyons tant de fois dans les évangiles comment Il lisait dans le cœur des personnes, connaissant toutes choses à l’avance. Il nous connaît bien mieux que nous-mêmes. Pierre ne s’est pas laissé arrêter par la parole du Seigneur et pendant un temps, il a perdu contact avec le Maître, qu’il aimait pourtant.

            Rappelons, pour notre avertissement, la série d’expériences négatives faites par ce disciple. Le Seigneur emmène Pierre avec les autres disciples au jardin de Gethsémané. « Quand il fut en ce lieu-là, Il leur dit : Priez que vous n’entriez pas en tentation » (Luc 22 : 40)  - priez, cherchez de la force auprès de Dieu. Le Seigneur le redira encore à la fin : « Levez-vous et priez, afin que vous n’entriez pas en tentation » (v. 46). Laissant les sept autres disciples, le Seigneur prend avec lui Pierre, Jacques et Jean (Matt. 26 : 37). Tandis qu’Il livre ce terrible combat dans la prière, ses trois disciples font l’expérience de leur faiblesse. Pierre n’a pas pu veiller, il a dormi ! Nous voyons dans l’évangile de Marc, que le Seigneur a donné, à cette occasion, un enseignement fondamental : « Il vient, et les trouve endormis ; il dit à Pierre : Simon, tu dors ? Tu n’as pas pu veiller une heure ? Veillez et priez, afin que vous n’entriez pas en tentation ; l’esprit est prompt, mais la chair est faible » (14 : 37-38). Le Seigneur dit cela spécialement à Pierre. Il n’a pas pu veiller une heure avec le Seigneur et il pensait pouvoir « aller et en prison et à la mort ». Combien il en était loin ! Le Seigneur lui donne cet enseignement tellement important : « l’esprit est prompt, mais la chair est faible ». C’est une parole que seuls les croyants peuvent recevoir. L’homme incrédule n’admet pas du tout que la chair est faible. Nous savons que la « chair », au sens spirituel, désigne la nature du péché dans l’homme. Il n’y a aucune force en nous pour suivre Christ dans ce monde tellement hostile au Seigneur et aux siens. « L’esprit est prompt », nous pouvons bien avoir le désir de faire une chose - l’apôtre Paul va en parler dans l’épître aux Romains -, mais, hélas, il n’y a pas de force en nous pour l’accomplir. Cette épître nous montre comment Dieu nous délivre de ce « corps de mort ». Ici le Seigneur dit : « Veillez et priez ». C’est une grande ressource pour ne pas renier le Seigneur ! Un chrétien qui ne veille pas et qui ne prie pas, se retrouve soudain dans une situation dans laquelle il se trouve complètement démuni et vaincu.

            Après Gethsémané, il y a l’arrestation du Seigneur. Là encore, Pierre va agir bien loin des pensées de son Maître : « Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa l’esclave du souverain sacrificateur et lui coupa l’oreille droite… Mais Jésus dit à Pierre : Remets l’épée dans le fourreau : la coupe que le Père m’a donnée, ne la boirai-je pas ? » (Jean 18 : 10-11). Humiliante expérience pour celui qui voulait aller et en prison, et à la mort, tandis que le Seigneur est « comme une brebis muette devant ceux qui la tondent » (Es. 53 : 7). Et le reniement de son Maître suivra très vite.

            Il fallait que Pierre passe par ce chemin-là, qu’il apprenne ce que nous avons tous à apprendre et que nous avons toujours tendance à oublier, c’est ce qu’il y a au fond de notre cœur. Même après des décennies de vie avec le Seigneur, notre capacité naturelle à déshonorer le Seigneur reste intacte. Vous aurez vécu cinquante ans de communion avec le Seigneur, vous aurez été à l’origine de centaines de conversions, vous aurez servi fidèlement le Seigneur pendant des années... Cependant votre capacité naturelle à Le déshonorer est intacte.
            « Et toi, quand tu seras revenu... ». Pierre serait alors « revenu » au Seigneur, dans sa dépendance, après sa restauration. Il n’y a pas d’autre refuge pour nous que de revenir au Seigneur. C'est dans sa proximité et sa communion qu’il y a restauration, et qu’il peut y avoir ensuite un service pour Lui : « Fortifie tes frères ».

                        Le don du Saint Esprit et la prière

            N’est-ce pas une précieuse ressource que le Seigneur nous donne encore pour ne pas le renier ? A la fin de l’évangile de Luc nous lisons : « Vous, vous êtes témoins de tout cela ; et voici, moi, j’envoie sur vous la promesse de mon Père. Mais vous, demeurez dans la ville, jusqu’à ce que vous soyez revêtus de puissance d’en haut » (24 : 48-49). Au début des Actes, Luc nous dit encore : « Alors qu’il (Jésus) se trouvait avec eux (les apôtres), il leur commanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre la promesse du Père, promesse – dit-il - que vous avez entendue de moi ; car Jean a baptisé avec de l’eau ; mais vous, vous serez baptisés de l’Esprit Saint, dans peu de jours » (1 : 4-5). L’Esprit Saint est « la promesse du Père ». Il est la puissance d’en haut que Dieu donne pour habiter dans le croyant, comme conséquence de l’œuvre de la croix.
            Ayant reçu l’Esprit Saint à la Pentecôte, les apôtres vont faire l’expérience de la présence et du don du Saint Esprit dans leurs circonstances. Ayant retrouvé ceux qui avaient été emprisonnés, ils s’adressent ensemble à Dieu : « Ils élevèrent d’un commun accord leur voix à Dieu et dirent : O Souverain ! C’est toi qui as fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve ; qui as dit, par la bouche de David ton serviteur : Pourquoi se sont déchaînées les nations, et les peuples ont-ils projeté des choses vaines ? Les rois de la terre se sont trouvés là et les chefs se sont assemblés contre le Seigneur et contre son Christ. Oui, en vérité, se sont assemblés dans cette ville, contre ton saint Serviteur Jésus que tu as oint, aussi bien Hérode que Ponce Pilate, avec les nations et les tribus d’Israël, pour faire tout ce que ta main et ton dessein avaient déterminé à l’avance. Et maintenant, Seigneur, regarde à leurs menaces et donne à tes esclaves d’annoncer ta parole avec toute hardiesse, en étendant ta main pour guérir, et pour qu’il se fasse des miracles et des prodiges par le nom de ton saint Serviteur Jésus. Et comme ils priaient, le lieu où ils étaient assemblés fut ébranlé ; et ils furent tous remplis du Saint Esprit et annonçaient la parole de Dieu avec hardiesse » (Act. 4 : 24-31). Quelle réponse à la prière ! Ensemble ils se sont réfugiés dans la prière pour faire monter leur voix à Dieu, exposant les choses telles qu’elles sont, rappelant tout d’abord que Dieu est souverain, créateur du ciel et de la terre, de la mer. Tout ce qui est sur la terre est absolument soumis à Dieu et c’est à Lui que s’adressent les disciples confrontés à toutes les puissances de la terre, qui semblent pouvoir submerger les enfants de Dieu. Ils sont si peu de chose devant de telles puissances humaines. Mais au-dessus de ces forces terrestres, il y a Dieu. Si nous devons être ses témoins sur la terre, nous aurons certainement du secours venant d’en haut. Exposons notre prière à Dieu. Ici, d’une manière tout à fait particulière, voilà que tous ces disciples sont remplis du Saint Esprit et annoncent la parole de Dieu avec cette hardiesse qu’ils avaient demandée à Dieu, tout en réalisant leur faiblesse et leur petitesse. Il n’est pas question d’être téméraire ; Dieu veut que l’on s’appuie sur Lui, pour lui demander grâce, secours et force pour le témoignage.

                        Prendre part aux souffrances de l’évangile, selon la puissance de Dieu

            « Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et d’amour, et de sobre bon sens. N’aie donc pas honte du témoignage de notre Seigneur, ni de moi son prisonnier, mais prends part aux souffrances de l’évangile, selon la puissance de Dieu, qui nous a sauvés et nous a appelés d’un saint appel, non selon nos œuvres, mais selon son propre dessein, et sa propre grâce. Cette grâce nous a été donnée dans le Christ Jésus avant les temps des siècles, mais elle a été manifestée maintenant par l’apparition de notre Sauveur Jésus Christ, qui a annulé la mort et a fait luire la vie et l’incorruptibilité par l’évangile, pour lequel moi j’ai été établi prédicateur, apôtre et docteur des nations. C’est pour cela que j'endure ces souffrances ; mais je n’ai pas de honte, car je sais qui j’ai cru, et je suis persuadé qu’il a la puissance de garder ce que je lui ai confié, jusqu’à ce jour-là » (2 Tim. 1 : 7-12).
            Nous avons dans cette épître sept mentions de la souffrance. Les souffrances de l’évangile sont inévitables pour le croyant dans ce monde. Un peu plus loin dans la même épître, l’apôtre dit : « Tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus seront persécutés » (3. 12). Il faut l’envisager ainsi ; être fidèle, suivre le Seigneur Jésus, expose à des difficultés. Mais Il sera avec nous dans ces difficultés pour nous aider à les porter, à les affronter, à les traverser. Nous devons y faire face par la foi et en regardant au Seigneur. L’apôtre va exhorter Timothée à « prendre part » aux souffrances de l’évangile. Ce qui veut dire ne pas essayer de les éviter. Elles sont là et il dit : « N’aie donc pas honte du témoignage de notre Seigneur, ni de moi son prisonnier, mais prends part aux souffrances de l’évangile, selon la puissance de Dieu ».

                        L’évangile est la puissance de Dieu

            Nous lisons dans l’épître aux Romains : « Je n’ai pas honte de l’évangile, car il est la puissance de Dieu pour sauver quiconque croit, le Juif d’abord, et aussi le Grec » (1 : 16). C’est une parole que nous devons méditer et elle doit beaucoup nous aider et nous encourager. Le monde veut nous faire honte d’être chrétiens ! Eh bien, nous, croyants, nous savons que dans l’évangile de Jésus Christ est contenue toute la puissance de Dieu pour sauver un homme pécheur ! Quels moyens Dieu a dû mettre en œuvre pour sauver un homme pécheur ! Nous ne devrions pas avoir honte de cela, nous devrions y penser chaque jour. L’évangile de Jésus Christ est une grande chose. Il contient la puissance de l’amour divin. C’est tout le cœur de Dieu qui est engagé dans l’évangile. N’ayons pas honte de ce merveilleux évangile ! L’homme est si petit et si faible devant le péché, vaincu chaque jour. Mais l’évangile de Dieu est grand et sauve le pécheur de son esclavage. L’apôtre Paul le rappelle à Timothée, qui devait alors, bien plus que nous, sentir la menace qui pouvait peser sur un chrétien. Son père spirituel, Paul, était emprisonné à cause de la foi. D’un moment à l’autre il pouvait payer de sa vie d’être le porte-parole de Dieu. Alors Paul, le prisonnier, fortifie son enfant Timothée : « N’aie pas honte, prends part aux souffrances de l’évangile, selon la puissance de Dieu ». Il y a de grandes ressources pour ne pas renier le Seigneur quand nous considérons la valeur qu’ont ces choses. Alors il répète un peu plus loin, au chapitre 2 : « Prends ta part des souffrances comme un bon soldat de Jésus Christ » (v. 3). Le croyant est un soldat de Jésus Christ. Il combat pour Jésus Christ, et avec Lui, dans ce monde. Il combat pour le salut des hommes. Les hommes combattent pour bien des causes. Mais combien d’hommes combattent pour l’évangile de Jésus Christ ? Pour s’engager dans ce combat, ou cette guerre-là, il faut envisager d’avoir à souffrir. On ne peut pas s’épargner les souffrances. Il est sûr qu’on prendra des coups. L’apôtre pouvait en parler. Il dit plus loin : « J’endure des souffrances jusqu’à être lié de chaînes comme un malfaiteur », mais il ajoute : « toutefois la parole de Dieu n’est pas liée » (v. 9). On peut lier un serviteur, lui mettre des chaînes, le mettre en prison. La Parole de Dieu, on ne peut pas l’attacher, on ne peut pas l’empêcher de circuler, de se propager et le Seigneur veut nous utiliser dans ce but. Il faut que cette parole coure dans le monde d’aujourd’hui, la société d’aujourd’hui, parmi les jeunes d’aujourd’hui. Il faut qu’ils entrent en contact avec cette parole.

                        Partager nos expériences et prier les uns pour les autres

            Pierre a dit : « Si tous étaient scandalisés à ton sujet, moi, je ne serai jamais scandalisé » (Matt. 26 : 33). C’est une attitude assez grave, car par ces paroles, il s’est détaché des autres disciples, s’élevant au-dessus d’eux d’une manière prétentieuse. Il aurait pu inviter ses frères à prier ensemble pour ce qui était devant eux. Mais non, Pierre s’est mis en avant, disant en quelque sorte : Moi, je suis plus fort que vous.
            Nous trouvons une tout autre attitude chez l’apôtre Paul. Ce grand apôtre nous encourage par son exemple. On dira : c’est l’apôtre Paul, c’était un champion de l’évangile. Mais il nous dit dans la première épître aux Corinthiens : « Et moi, quand je suis allé auprès de vous, frères, ce n'est pas avec supériorité de parole ou de sagesse que je suis allé vous annoncer le témoignage de Dieu ; car je n’ai pas jugé bon de savoir quoi que ce soit parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. Moi-même j’ai été devant vous dans la faiblesse, et dans la crainte, et dans un grand tremblement. Ma parole et ma prédication n’ont pas été en paroles persuasives de sagesse, mais en démonstration de l’Esprit et de puissance, afin que votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu » (2. 1-5). Et à la fin de l’épître aux Ephésiens, il demande les prières de ses frères : « Priez par toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps, par l’Esprit, et veillez à cela avec toute persévérance ; faîtes des supplications en faveur de tous les saints et pour moi, afin que, quand j'ouvrirai la bouche, la parole me soit  donnée pour faire connaître avec hardiesse le mystère de l’évangile, pour lequel je suis un ambassadeur lié de chaînes, afin que j'aie la hardiesse d'en parler comme je le dois » (6 : 18-20). Il est beau de voir l’apôtre partager avec ses frères ce qu’ont été ses combats, ses difficultés, le sentiment de sa faiblesse, ses craintes, ses tremblements, et de demander que l’on prie pour lui. Nos frères qui sont exposés dans le champ de la mission, combien ils réclament nos prières ! C’est vraiment une ressource que le Seigneur nous donne, que nous priions les uns pour les autres et aussi que nous partagions les choses que nous avons pu vivre, peut-être des expériences positives, peut-être aussi des expériences négatives. Nous en sommes tous au même point, nous avons tous les mêmes difficultés. Nous devrions nous entraider par la prière, par les contacts que nous avons les uns avec les autres.

                        Notre vieil homme crucifié avec Christ

            Le Seigneur avait dit : « l’esprit est prompt, mais la chair est faible ». Dans l’épître aux Galates nous lisons : « Or ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises » (5 : 24). Dans l’épître aux Romains l’apôtre dira : « Je sais qu’en moi, c'est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien » (7 : 18), mais au chapitre 6 : « En effet, si nous avons été identifiés avec lui dans la ressemblance de sa mort, nous le serons donc aussi dans la ressemblance de sa résurrection, sachant ceci, que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne soyons plus asservis au péché » (v. 5-6). Telle est la ressource, notre mort avec Christ ; la chair ne peut plus nous manipuler et nous asservir comme elle le faisait autrefois. Les hommes vivent fondamentalement et exclusivement pour eux-mêmes. Ils ne sont pas du tout morts à eux-mêmes. Mais le croyant, se considérant comme crucifié avec Christ, en a terminé avec lui-même, avec son honneur personnel, ses intérêts personnels, sa gloire personnelle ; il ne vit plus pour lui-même, mais pour celui qui pour lui est mort et a été ressuscité (2 Cor. 5 : 15). C’est ainsi que nous pourrons suivre le Seigneur, « ayant dépouillé le vieil homme… et ayant revêtu le nouvel homme » (Eph. 4 : 22-24).

                        Le Seigneur restaure notre âme

            Que personne ne se décourage par les difficultés ou les échecs qu'il rencontre. Le Seigneur veut nous relever, comme il a relevé merveilleusement son disciple défaillant. Dès le départ, le Seigneur avait envisagé la restauration de Pierre, en disant : « Et toi, quand tu seras revenu, fortifie tes frères » (Luc 22 : 32). Quelle grâce, n’est-ce pas ! Le Seigneur ne veut pas que nous restions anéantis et dans le désespoir suite à un reniement. Ses soins, son intercession, sa prière, ont pour but de nous relever. Nous serons alors très utiles pour soutenir, encourager et fortifier humblement nos frères.
            Après que Pierre se soit jeté à l’eau à cause de l’impérieux besoin qu’il avait de cette proximité avec le Seigneur (Jean 21 : 7), que lui a dit le Seigneur ? Il ne lui a pas dit : Oh ! Pierre, tu m’as renié, je t’ai bien entendu ; tu as dit ceci et cela… - Il lui a dit : « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? » (v. 15). Toutes nos chutes, tous nos égarements ne sont pas seulement liés à nos circonstances, au fait de nous trouver par exemple à tel endroit ; toutes nos infidélités commencent dans notre cœur. Elles sont toujours liées à l’amour pour le Seigneur. Trois fois, Pierre a renié le Seigneur ; trois fois, le Seigneur va lui poser cette question : « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu » (v. 15, 16, 17). Pierre l’avait affirmé, mais maintenant il ne dit plus : « je », « moi ». Il s’en remet au Seigneur, il a fini d’affirmer des choses en disant : je peux, je veux…Il dit : « Seigneur, toi, tu sais tout... ». Nous avons besoin aussi de nous confier dans la parfaite connaissance du Seigneur, sans prétention, sans illusion sur nous et nous en remettre entièrement à Lui. A ce moment-là, lorsque Pierre a fini d’être un « battant », comme on dit parfois dans le monde, le Seigneur lui confie ce qui est si cher à son cœur : ses brebis, ses agneaux. Que nous puissions apprendre la même leçon que Pierre, après peut-être cinquante ans de communion avec le Seigneur : « Je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien » (Rom. 7. 18). C’est dans cette mesure-là que nous pourrons être utiles au Seigneur et dans sa main, en bénédiction à ses bien-aimés.

 

D’après les notes prises lors de méditations de la Parole de Dieu