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Les dernières paroles de David

Lecture : 2 Samuel 23


David, le fils d’Isaï, a dit..
« L'homme haut placé, l'oint du Dieu de Jacob... »
« Le doux psalmiste d’Israël »
« L'Esprit de l'Eternel a parlé en moi »
Un avenir de gloire et de lumière
La maison de David
Le jugement des adversaires
Les hommes forts de David

 

            Ces versets sont introduits par cette expression : « ce sont ici les dernières paroles de David ». En général, les dernières paroles de quelqu’un sont toujours sérieuses, graves ; elles peuvent être aussi un encouragement. En tout cas ce sont des paroles qui touchent le cœur de ceux qui restent. On se souvient des dernières paroles d’un papa. Elles restent gravées dans la mémoire. On ne les oublie pas si vite. Dans notre passage, ce sont les dernières paroles d’un homme qui était connu dans le peuple d’Israël. Il a plu à Dieu de nous les donner dans les Saintes Ecritures. L’Esprit de Dieu a employé quelqu’un d’autre, peut-être Samuel. La Parole nous rapporte aussi les dernières paroles de Moïse au peuple (Deut. 31-33), les dernières paroles de Josué quand il a dit par exemple : « choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir… Mais moi et ma maison, nous servirons l’Eternel » (Josué 24 : 15). Cela nous touche beaucoup. Ici, nous avons donc les dernières paroles de David. David était un homme de Dieu. Nous allons voir comment il se présente, au début, et quelle est son histoire. Sans entrer dans les détails nous comprenons que derrière les mots qu’il emploie, il y a toute une histoire ; il en est très conscient.


David, le fils d’Isaï, a dit...

            Ce nom « fils d’Isaï » nous ramène à Bethléhem, dans la famille où Samuel est allé, obéissant à ce que Dieu lui avait dit : « Va : je t’enverrai vers Isaï, le Bethléhémite ; car j’ai vu parmi ses fils un roi pour moi » (1 Sam. 16 : 1), un roi selon ma pensée, pour mon plaisir. Les fils d’Isaï sont passés l’un après l’autre devant Samuel. A chaque fois Samuel pensait : c’est celui-là ! Et à chaque fois Dieu disait : Non, ce n’est pas celui-là ! Le dernier n’était même pas à la maison parce qu’il paissait le petit bétail de son père dans les montagnes. C’était le plus jeune, il n’était pas important pour ses frères. Quelque temps après, au chapitre 17, quand David vient voir ses frères engagés dans la bataille contre les Philistins, Eliab, son frère aîné, lui dit : Que fais-tu ici ? Tu n’as rien à faire dans cette bataille. - Mais Dieu avait conduit David là, pour remporter une victoire tout à fait imprévisible. C’est celui-ci, ce fils d’Isaï qui n’était pas important aux yeux des hommes, qui avait de la valeur aux yeux de Dieu. Nous le voyons en Actes 13 : « Puis ils demandèrent un roi, et Dieu leur donna Saül, fils de Kis, homme de la tribu de Benjamin, pendant quarante ans. Après l'avoir rejeté, il leur suscita pour roi David ; c'est à son sujet qu'il a rendu ce témoignage : J’ai trouvé David, le fils de Jessé, un homme selon mon cœur, qui fera toute ma volonté » (v. 21-22). Il avait plu à Dieu qui voyait, dans ce jeune homme, quelqu’un qui était fort dans la foi, quelqu’un qui avait combattu le lion et l’ours qui venaient lui ravir des brebis (1 Sam. 17 : 34-35). Ce jeune homme n’était pas un faible, il était modeste. Il ne comptait pas sur lui-même, mais il croyait en Dieu et s’attendait à Lui pour un service à accomplir. Il avait été prêt à accomplir le service que son père lui avait donné, qui était de faire paître le petit bétail, et maintenant, ayant compris ce qui plaisait à Dieu, il répondait à ce que Dieu lui demandait.

            L'expression « Fils d’Isaï » parle donc de son origine. Ce n’était pas quelqu’un de grand, il n’appartenait pas à la famille royale. Il n’était pas grand comme l’était Saül qui était plus grand que tout le peuple, depuis les épaules en haut, qui avait une tête de plus que les autres (1 Sam. 9 : 2). C’est ce qui faisait que Saül plaisait au peuple. David, lui, n’était pas comme cela. La modestie est un caractère qui plaît à Dieu. La modestie consiste à ne pas penser beaucoup à nous, à ne pas penser être grand, ou pouvoir quelque chose. Le moment venu, Dieu nous envoie la force pour nous employer comme il a employé David. Ainsi, cette simple présentation « fils d’Isaï » nous parle de cette belle attitude.

            Ce que David déclare maintenant est un oracle qui vient de Dieu ; ses dernières paroles sont importantes. C’est ce que veut dire le mot traduit ici par le verbe « dire », comme en Nombres 24 : 3.


« L'homme haut placé, l'oint du Dieu de Jacob... »

            « L’homme haut placé, l’oint du Dieu de Jacob, et le doux psalmiste d’Israël, a dit... » (v. 1b). « L’homme haut placé » : cette expression peut avoir deux sens : soit la position de quelqu’un qui a une haute place, soit le changement de position de quelqu’un que l’on place en haut. Ici, David a été haut placé par Dieu d’une basse condition à une haute position. Il en est de même quand il est dit que le Seigneur Jésus a été « élevé très haut » (Phil. 2 : 9). Il s’était abaissé Lui-même pour devenir un homme et pour être un serviteur de Dieu. C’est pourquoi Dieu l'a « élevé très haut ». Ces mots expriment donc un mouvement. Dieu a donné une position très haute à David.
            David est conscient aussi de son origine et de ce que Dieu a fait de lui. Il sait bien que c’est par grâce. Cela se trouve dans l’expression suivante : « l’oint du Dieu de Jacob ». Nous trouvons quelquefois cette expression « le Dieu de Jacob » en comparaison avec « le Dieu d’Israël ». Jacob est celui qui a été cherché par la grâce de Dieu. Quand il a enfin compris qu’il n’était capable de rien, qu’il n’était rien et que c’est la seule grâce qui lui avait tout donné, Dieu l’appelle alors Israël. C’est aussi ce qu’exprime David en utilisant cette expression. Quand nous sommes conscients que nous sommes faibles, que nous avons besoin de grâce, que c’est la grâce de Dieu qui agit, à ce moment-là nous aurons la force pour combattre, pas avant. Tant qu’on pense être fort, pouvoir agir par soi-même et accomplir quelque chose, nous ne pouvons rien. Il faut d’abord apprendre qu’on est petit, qu’on est faible, qu’on a besoin de la grâce de Dieu, exactement comme David le dit ici : « l’oint du Dieu de Jacob ». Samuel avait « oint » David au milieu de ses frères. Cette scène toute simple se trouve en 1 Samuel 16. L’acte d’oindre quelqu’un est généralement important, c’est un moment solennel. Quand le souverain sacrificateur était oint d’huile, c’était une cérémonie solennelle. Pour David, c’était tout autre chose, cela s’est passé dans le cadre de sa famille : « Samuel prit la corne d’huile, et l’oignit au milieu de ses frères » (v. 13). Il y avait son père et ses frères, sa mère n’est même pas mentionnée. C’est là, dans sa famille que Dieu l’a oint pour être Son roi. Ensuite, on n’en parle plus. David reste encore en arrière. Il ne se présente pas en disant : Maintenant je suis celui que Samuel, l’homme de Dieu si important, a oint. - Non, il reste en arrière.
            Il est intéressant de voir qu’après son onction il n’est plus parlé de David. Ce n’est qu’au chapitre 17 qu’on le retrouve et encore, en toute modestie. Sur l’ordre de son père, il va à la bataille pour apporter des vivres à ses frères et au chef de millier. C’est un chemin d’obéissance, dans un service tout simple. Arrivé là, on voit pourquoi il est « l’oint du Dieu de Jacob ». Il montre aussitôt quels sont les motifs de son cœur. Il prend pour ainsi dire le drapeau, en disant : Luttons pour l’Eternel. - Ce n’est pas pour Israël, mais pour l’Eternel. Pour lui, Goliath n’outrage pas Israël, mais les armées de l’Eternel. C’est pour cela qu’il faut lutter contre lui. Là, il montre l’intérêt qu’il a et les motifs qui sont les siens. C’est une leçon importante pour nous. Dieu connaît très bien nos motifs, Il sait pourquoi nous faisons quelque chose. Si notre motif est de tenir ferme pour le Seigneur, Dieu donnera « force et succès » à son service.


« Le doux psalmiste d’Israël »

            En allemand, la traduction est un peu différente de l'expression « doux psalmiste d'Israël » : « celui qui est beau, qui a du charme dans les psaumes ». Il semble que dans l’original hébreu cette expression signifie d’un côté qu’il chantait d’une façon douce et parlait de belles choses, et d’un autre côté qu’Il était celui duquel Dieu pouvait dire quelque chose de beau parce qu’il Lui plaisait, parce qu’Il était beau à ses yeux, surtout dans les moments où David était un type du Seigneur Jésus, comme nous l’avons ici d’ailleurs.
            Nous avons aussi deux côtés dans ces quelques paroles. Nous pouvons les considérer d’une part historiquement, comme étant l’histoire de David, et d’autre part nous pouvons voir en type le Seigneur Jésus. Nous pouvons voir aussi un aspect prophétique dans ces dernières paroles de David. Ainsi, David est d’une part celui qui chante des cantiques d’une grande beauté et d’autre part celui qui est beau, comme type du Seigneur Jésus, « le doux psalmiste d’Israël ».
            Les Psaumes sont un recueil de cantiques pour le peuple d’Israël. Ils ont différentes portées. Ils ont d’abord une portée historique. Les psalmistes ont exprimé ce qu’il y avait dans leur cœur, dans les circonstances par lesquelles ils passaient. Quelquefois nous pouvons nous trouver dans la situation même de celui qui a écrit un psaume et nous pouvons comprendre un peu ce qu’il y avait dans son cœur ; nous pouvons voir ce qui l’a vraiment ému, ce qui l’a touché, nous pouvons comprendre ses peines, ses détresses. Nous ne savons pas quelles étaient les circonstances de David qui l’ont amené à composer le Psaume 22. Mais s’il n’était pas abandonné de Dieu comme l’a été le Seigneur, il a quand même ressenti une certaine détresse : « Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Dieu a employé ce qui est arrivé à David pour lui faire écrire ces mots qui ont une portée prophétique et dont la profondeur ne concerne très clairement que le Seigneur Jésus.


« L'Esprit de l'Eternel a parlé en moi »

            Ce que David dit maintenant est sous l’inspiration de l’Esprit Saint : « L’Esprit de l’Eternel a parlé en moi, et sa parole a été sur ma langue. Le Dieu d’Israël a dit, le Rocher d’Israël m’a parlé » (v. 2-3).
            Il m’a parlé, à moi. C’est toujours ainsi qu’est l’inspiration. Dieu parle au cœur de celui qu’Il veut employer pour écrire une portion de l’Ecriture. Dieu a choisi certains hommes pour écrire ses pensées, de sa part. Dieu leur a d’abord parlé, puis Il les a fait parler, ou leur a fait écrire quelque chose. C’est donc par ces personnes que Dieu parle. Nous pourrions dire que Dieu parlait indirectement, mais en fait c’est plutôt directement que Dieu a parlé par la main et par la plume de ces hommes. Dieu a écrit ses pensées et Il nous les fait lire et comprendre. C’est ce que David a pu dire ; il était conscient du fait qu’il parlait de la part de Dieu.
            Cela rejoint ce que nous trouvons en 2 Pierre 1 : 21 : « De saints hommes de Dieu ont parlé, étant poussés par l’Esprit Saint ». De nos jours, même s’il n’y a plus d’oracle et de révélation, Dieu nous parle par la Parole et par son Esprit. Aujourd’hui, quand Dieu veut employer un frère pour dire quelque chose, celui-ci doit se tenir dans la présence de Dieu. Dieu ne va pas employer un frère qui ne connaît pas la présence de Dieu, la communion avec Dieu. Certes, Dieu est souverain, il peut employer un incrédule et même quelqu’un qui est contre Lui. Nous pensons au faux prophète Balaam. Dieu l’a employé ; Balaam a dû parler et dire des choses qu’il ne voulait pas dire. Dieu l’a forcé à dire ce que Lui voulait qui soit dit (Nom. 23-24). Il est arrivé que des âmes ont été amenées à la foi par ce qu’avait dit un pasteur incrédule dans une église. Dieu a aussi employé cela. Il est souverain.

            « Sa parole a été sur ma langue ». C’était le cas pour les prophètes qui ont parlé. David a exprimé beaucoup de paroles comme des prophéties. Tous les prophètes n’ont pas écrit, mais tous ont parlé de la part de l’Eternel. La parole de l’Eternel était « sur leur langue », que Dieu a employée. Nous pensons au Psaume 45 où il est dit : « Mon cœur bouillonne d’une bonne parole ; je dis ce que j’ai composé au sujet du roi ; ma langue est le style d’un écrivain habile » (v. 1). Là aussi le psalmiste veut parler et dire ce que Dieu lui demande de dire ; et il dit de très belles paroles dans ce psaume. C’est un psaume des fils de Coré, mais dans beaucoup de psaumes David a parlé et sa langue a été employée pour dire des paroles à l’Eternel. Nous avons dit que quand un homme parle de la part de Dieu, c’est un prophète. Eh bien David exprime ici une prophétie placée sur sa langue !


Un avenir de gloire et de lumière

            « Celui qui domine parmi les hommes sera juste, dominant en la crainte de Dieu, et il sera comme la lumière du matin, quand le soleil se lève, un matin sans nuages : par sa clarté l’herbe tendre germe de la terre après la pluie » (v. 3b-4). Ces versets sont une grande prophétie. Le verset suivant montrera ce que David pense de lui-même. Il peut maintenant parler d’un grand qui « domine », il peut parler de l’avenir. La prophétie parle très souvent de ce qui va venir, mais elle n’est pas seulement cela. La prophétie, c’est aussi ce que Dieu dit, pour la circonstance ou la situation dans laquelle se trouvent ceux auxquels Il s’adresse, pour atteindre les cœurs et les consciences. Mais ici c’est une prophétie qui va dans l’avenir.

            « Celui qui domine ». Il ne cite pas de nom. Il semble qu’il ne puisse pas encore le dire. Il s’agit bien sûr du Seigneur Jésus, dont il est souvent parlé dans l’Ancien Testament. Mais nous ne trouvons jamais prononcé le nom de Jésus dans les paroles des prophètes. Dieu a donné à Joseph et à Marie de dire le nom de Jésus : « Tu l'appelleras du nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de leurs péchés » (Matt. 1. 21). Dieu a tenu ce nom en réserve pendant le temps de l’Ancien Testament. Dans quatre passages il est parlé du Germe – celui qui va venir, mais dans beaucoup de passages il est parlé du Seigneur Jésus sans qu’Il soit nommé. Cependant nous reconnaissons bien que c’est Lui. Ici, David n’emploie pas non plus son Nom. Il ne peut pas encore nommer Jésus celui qui vient. Aujourd’hui, nous pourrions dire : « Le Seigneur Jésus qui domine parmi les hommes sera juste ». Lui, il a dû dire : « Celui qui domine parmi les hommes ». C’est une prophétie : Un jour, un homme va venir et il sera juste.
            Le service de David de la part de Dieu, son service de roi, était de dominer sur son peuple, et de le faire en justice. Dieu l’a établi comme roi selon son cœur. Et pourtant David était un homme, un homme avec ses faiblesses. Dans l’histoire de David, nous trouvons toutes sortes de choses : la chute, la confession, la restauration, la faiblesse, un découragement. C’était un homme comme nous et pourtant son cœur battait pour l’Eternel. Dieu a toujours vu la piété de son cœur. En parlant de Celui qui viendra, qui dominera, qui sera juste, David a certainement dû penser à ce qu’il a été lui-même : Est-ce que j’ai toujours été juste ? Est-ce que c’était juste d’agir comme j’ai agi avec Urie, le mari de Bath-Shéba ? Est-ce que c’était juste ce que j’ai dit à Joab de faire ? Il voulait être juste, mais il n’y a jamais eu de roi sur la terre qui ait été vraiment juste selon les pensées de Dieu ; même des rois croyants qui étaient pieux n’ont jamais été aussi justes que celui qui devait venir.

            « Celui qui domine parmi les hommes » - ou : « sur les hommes ». Il semble que « parmi les hommes » veut dire qu’il est un homme parmi les hommes. Ce n’est pas Dieu qui domine sur les hommes mais un homme parmi les hommes, qui domine sur les hommes. Il y a donc peut-être cette pensée que Celui qui va venir, va devenir un homme et ensuite, comme homme, Il va dominer sur les hommes. C’est le Seigneur Jésus qui va régner et dominer sur toute la terre comme le Fils de l’homme. Que Dieu domine sur toute la terre, c’est clair, ce n’est pas une question. Mais ce qui est important ici, c’est que c’est un homme qui dominera parmi les hommes.

            Il « sera juste, dominant en la crainte de Dieu ». La crainte de Dieu implique que chaque décision qui est prise, l’est avec la recherche de la pensée de Dieu. C’est la piété, la vraie piété que Dieu attend de nous. Nous disons parfois de quelqu’un qu’il est pieux. Mais en quoi cela consiste-t-il ? C’est craindre Dieu, c’est prendre garde de faire quelque chose qui Lui déplaît. Il faut donc toujours Lui demander : Ce que je pense faire, est-ce bien selon Ta pensée ? C’est la dépendance, elle est sous-entendue dans la crainte de Dieu. Il dominera dans la crainte de Dieu, c’est-à-dire qu’en tout ce qu’Il dominera, il laissera le dernier mot à Dieu.

            Ensuite, « il sera comme la lumière du matin, quand le soleil se lève ». Cela nous rappelle une autre prophétie en Malachie : « Et pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le soleil de justice ; et la guérison sera dans ses ailes ; et vous sortirez, et vous prospérerez comme des veaux à l’engrais » (4 : 2). Le soleil de justice ! Il est parlé ici d’un certain jour dont il est dit simplement : « la lumière du matin, quand le soleil se lève ». Un matin va arriver. Après la nuit, très tôt le matin, on voit le soleil se lever. C’est le soleil de justice ; le jour va commencer. Ce sera le grand jour de la délivrance pour le résidu du peuple d’Israël, quand le Seigneur Jésus, le soleil de justice, viendra avec sa clarté pour apporter et installer la justice comme principe de son royaume de mille ans. Voilà à quoi cela nous fait penser ici. David a dit cela mille ans avant la première venue du Seigneur Jésus sur la terre, qui n’était pas venu comme le soleil de justice et qui a été rejeté. Depuis, deux mille ans se sont déjà passés, cela fait donc déjà trois mille ans qu’il l’a dit. Le Seigneur va bientôt venir chercher son Eglise, et quand Il sera venu, le jour où se lèvera le soleil de justice sera proche. En attendant, nous sommes encore dans la nuit et nous voyons déjà l’Etoile du matin. Elle vient avant que le soleil de justice se lève. Quand le soleil se lèvera, ce sera le début du millénium, mais quand l’étoile du matin paraît, la nuit est encore là. Quand le Seigneur Jésus, l’Etoile brillante du matin (Apoc. 22 : 16), viendra nous prendre, Il ne viendra pas sur la terre. Nous irons à sa rencontre sur les nuées pour aller avec Lui dans le ciel, mais la nuit de ce monde sera encore là, ce ne sera pas encore l’éclat du jour, ce ne sera pas une lumière pour toute la terre. Quand le soleil se lèvera, ce sera un « matin sans nuages » (v. 4) : toute la beauté sera visible, sans nuage pour la cacher. Mais juste avant, il y aura des nuages, nous allons voir pourquoi.

            « Par sa clarté l’herbe tendre germe de la terre après la pluie » (v. 4b). Une pluie tombera donc sur la terre. Qu’est-ce que cette pluie ? Voyons un passage du Psaume 72 : « Il descendra comme la pluie sur un pré fauché, comme les gouttes d’une ondée sur la terre » (v. 6). « Sur un pré fauché » : ce qui a précédé la pluie, c’est la faux ; le pré va être fauché. C’est une image des tribulations et des jugements. Il y aura d’abord cela : des jours de détresse, la tribulation de Jacob. Ensuite, le Seigneur viendra avec la pluie qui apportera la fraîcheur afin que l’herbe puisse pousser. Alors, tout verdira de nouveau. Dans la traduction allemande, il est dit que l’herbe est d’un vert très frais. Ici il est parlé d’herbe tendre, cela signifie l’herbe qui arrive. C’est le fruit produit par cette terre qui a été fauchée. Alors, le Seigneur Jésus viendra, et quand Il sera venu, il y aura cette lumière du matin quand le soleil se lève. C’est une belle description faite par David, une description poétique exprimée comme Dieu l’a mise sur sa langue. Cette herbe tendre et ce matin sans nuage sont des descriptions touchantes.


La maison de David

            Ensuite nous voyons quelle pensée passe certainement dans le cœur de David : « Quoique ma maison ne soit pas ainsi avec Dieu » (v. 5). On peut comprendre « ma maison » de deux façons :
                        - La maison royale : Je n’ai pas été le roi agissant toujours comme Dieu le voulait ; il y a eu des taches noires dans ma vie de roi.
                        - La maison dont il est le père : Qu’ont fait ses fils ? Il a dû penser à Absalom, à Adonija, à Amnon, peut-être à tous les autres qu’il a laissé faire ? D’Adonija il est dit : « son père ne l’avait jamais chagriné » (1 Rois 1 : 6).

            Il semble que sa responsabilité de père est aussi devant lui : Ma maison n’est pas ainsi avec Dieu ; il y a eu tant de choses dans ma maison que je dois avouer et confesser. Nous voyons donc dans les dernières paroles de David qu’il y a une louange au début, une prophétie, et maintenant une confession. Cela est très beau. Nous aussi, nous pouvons bien confesser avec humiliation comme David s’est humilié de sa grande chute. La façon dont il s’est humilié est venue vraiment du cœur. Il a écrit tout un psaume. Combien il a dû réfléchir pour écrire ce psaume 51 ! Pour nous, nous pouvons vite lire ce Psaume. Lui, il a dû l’écrire, il a dû y réfléchir pour formuler sa pensée. Cela a été pour lui un exercice de cœur et de conscience ; il a confessé son grand péché. Ici, il y a aussi une confession : je dois vraiment reconnaître que dans ma maison, ça n’a pas toujours été avec Dieu. Il y a eu tant de choses humaines que je n’aurais pas dû faire. La chair a agi. - Mais il n’en reste pas là. Il dit : « cependant ».

            « Cependant il a établi avec moi une alliance éternelle, à tous égards bien ordonnée et assurée » Il y a eu l’humiliation et la confession, certes, mais il y a aussi la confiance dans les promesses de Dieu, dans ce qu’Il a dit et ce qu’Il fera, une alliance claire, une alliance assurée qui était bien ordonnée. Dieu a parlé et ce que Dieu dit, Il l'accomplit. On peut dire qu’il y a non seulement chez David la confession et l’humiliation, mais aussi la joie quand il pense à Dieu, à sa manière d’agir, à sa grâce, au grand pardon qu’il avait reçu et au fait que Dieu tient ses promesses.

            Il dit encore : « car c’est là tout mon salut et tout mon plaisir ». David connaissait le salut de la part d’un Dieu qui pardonne. Ici, il n’est donc plus un type du Seigneur Jésus, mais c’est un homme qui a vécu ici sur la terre avec toute sa responsabilité et tout ce qui le caractérise. Aussi peut-il dire : « c’est là tout mon salut ». C’est mon plaisir, j’ai encore cette joie que Dieu reste le même, il ne change pas. - C’est la même chose pour nous aujourd’hui. Dieu ne change pas. Nous avons peut-être failli et nous avons fait des choses que nous n’aurions pas dû faire ; mais si nous le confessons et nous en humilions, nous pouvons compter sur Lui, sur sa grâce. Elle est là, Il veut restaurer et redonner la joie du salut. C’est d’ailleurs ce que David demande, dans sa prière au Psaume 51 : « Rends-moi la joie de ton salut » (v. 12).

            Enfin, la dernière expression « quoiqu’il ne la fasse pas germer » est difficile à comprendre. Il se peut que la note nous aide un peu : « car tout mon salut et tout bon plaisir ne les ferait-il pas germer ? ». C’est une question pleine d’espérance qui repose sur la Parole de Dieu, parce que Dieu avait dit qu’Il aurait quelqu’un sur le trône d’Israël : Celui qui est plus haut que David et qui en est et la racine et la postérité. C’est pourquoi David est sûr qu’Il fera germer cette postérité. Le mot « germer » fait penser au mot « Germe » : « Voici, les jours viennent, dit l’Eternel, et je susciterai à David un Germe juste ; et il régnera en roi, et prospérera, et exercera le jugement et la justice dans le pays » (Jér. 23 : 5). Il semble que Jérémie reprend la prophétie que David a dite ici dans ses dernières paroles. Jérémie parle aussi de quelque chose qui va germer : un Germe qui sera un roi comme David ne l’a jamais été. Il sera plus grand et sera vraiment en tout selon le cœur de Dieu. C’est du Seigneur Jésus qu’il s’agit, c’est tout à fait clair.


Le jugement des adversaires

            Dans les versets 6 et 7, il est parlé des fils de Bélial. David les connaissait, il les avait rencontrés. Et ce sera aussi des fils de Bélial qui subiront le jugement justement par ce roi appelé « le Germe ». David les évoque comme faisant partie de sa prophétie. C’est important parce qu’en effet aucun fils de Bélial ne peut entrer dans le règne de mille ans. Le Seigneur Jésus portera un jugement sur eux tous et les exterminera. Ceux qui entreront dans le règne de mille ans sont ceux qui se soumettront au Seigneur Jésus en l'acceptant comme le Messie. Même ceux des nations le recevront et chercheront aussi à être près de ce grand Messie.
            Les prophètes en parlent. En Zacharie, par exemple, il est dit : « En ces jours-là, dix hommes de toutes les langues des nations saisiront, oui, saisiront le pan de la robe d’un homme juif, disant : Nous irons avec vous, car nous avons ouï dire que Dieu est avec vous » (8 : 23). Un homme des nations s’accrochera au vêtement d’un juif en lui demandant : laisse-moi aussi venir à Jérusalem pour adorer et pour admirer le Messie, le grand Dieu.


Les hommes forts de David

            A partir du verset 8, après ces dernières paroles de David, vient maintenant une liste de personnes. Quelles sont-elles ? Ce sont des personnes qui s’intéressaient à David et qui étaient de son côté. Elles avaient partagé les détresses de David avant qu’il soit roi. Ces hommes aimaient David, ils avaient cherché à lui plaire, à accomplir ses souhaits. Cela est encore rappelé, David ne les oublie pas. Dieu n’oublie pas ceux qui s’étaient intéressés à son roi.
            Chers amis, ayons de l’intérêt pour le Seigneur Jésus. Dieu n’oubliera pas que nous nous sommes intéressés à Lui, que nous l’aimons et que nous désirons Le servir comme ces trois hommes qui sont allés à Bethléhem pour chercher de l’eau du puits pour l’apporter à David, à la gloire et pour la joie de David – mais en réalité à la gloire de Dieu (v. 13-17). Oui, Dieu voit nos cœurs et nos motifs, Il voit si nous aimons notre Seigneur, si nous nous intéressons à Lui et à tout ce qui Le concerne, et si nous le recherchons dans les Ecritures.
            Parfois on entend dire : Tout cela, ce n’est pas pour nous, ça ne nous intéresse pas ! Ce qui nous intéresse, c’est que le Seigneur Jésus va venir pour nous chercher. - C’est vrai : Il va bientôt venir nous introduire dans la maison du Père. Mais ce qui n’est pas encore arrivé pour le Seigneur Jésus, c’est sa gloire ici-bas, ses droits qu’Il a sur la terre, ses droits qu’on lui a refusés. Cela ne devrait-il pas nous réjouir de voir que les droits de notre Seigneur seront reconnus sur la terre, de voir que Celui qui a été haï, rejeté, et dont on n’a pas voulu comme roi, sera glorifié et régnera ? Un jour, il sera Roi sur toute la terre. Cela nous intéresse aussi et ne peut qu’accroître notre amour pour Lui.


R. Br – D'après les notes prises lors d'une prédication (03-05-2018)