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L’EDIFICATION DANS L’ASSEMBLEE

 

Réunis en assemblée dans la paix de la présence du Seigneur et l'amour de sa Personne
L'édification de l'assemblée, une immense grâce du Seigneur
L'exercice des dons dans l'assemblée : capacité, mesure et utilité

 

Réunis en assemblée dans la paix de la présence du Seigneur et l'amour de sa Personne

            La seule chose sur laquelle on puisse compter pour le déroulement d’une réunion d’assemblée, c’est la présence du Seigneur Jésus au milieu de nous, et l’opération du Saint-Esprit en nous.
            
En nous appuyant avec foi sur ces paroles du Seigneur : « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Matt. 18 : 20), nous serons assemblés dans la paix de sa présence, comme les disciples l’ont réalisé autrefois dans la chambre haute (Jean 20 : 20). C’est la première chose qui est développée dans ces édifiantes « cinq lettres sur le culte et le ministère par l’Esprit » parues dans le Messager évangélique de 1883 (voir aussi « Réunis en assemblée » S.P - 1927). Tout ce qui se fait là dans son assemblée, doit se faire devant Lui, comme si nous pouvions voir le Seigneur Jésus de nos propres yeux dans la salle, regardant et écoutant tout ce qui s’y fait. Dans ce même écrit sur le culte, nous trouvons une autre pensée qui doit nous gouverner en toute chose dans l’assemblée : c’est l’amour de Jésus et de ce qui Lui appartient (p 108).
            Lorsque nous nous réunissons au nom du Seigneur Jésus par la foi, nous savons que nous venons nous approcher collectivement du Seigneur ; nous savons que Lui-même s’approchera aussi de nous, qu’Il viendra s’occuper là de nous, de nos âmes. Etant monté au ciel, le Seigneur est toutefois là, bien présent au milieu des siens selon ses propres paroles de Matthieu 18 que nous venons de rappeler. Le Saint Esprit que nous avons reçu de Lui nous conduira, nous remplira de ce qui est à Jésus, agissant dans le corps de Christ comme il lui plaît, se servant des uns pour édifier par leur moyen les autres dans l’amour.

            Et pourtant, quelle agitation de cœur peut nous assaillir dans ces moments précieux ; on a de la difficulté à se recueillir paisiblement, on s’agite, on craint les silences, « qu’il ne se passe rien ». On se ferait violence pour dire quelque chose, ne sachant pas vraiment où commencer ni où s’arrêter dans nos paroles. Puis on est déçu de soi-même, réalisant avec du recul que ce qu’on a fait était plutôt le fruit évident d’un effort humain ; on avait oublié que le Seigneur s’occupait de nous, que sa Parole avait sa propre puissance, et que rien ne pouvait être efficace que ce qui était vraiment donné par le Saint Esprit de Dieu dans le rassemblement des saints. On pense à de grands et beaux exposés sur un sujet ou un autre, alors qu’il suffirait de commencer par les « cinq paroles » de 1 Corinthiens 14 : 19, si bienfaisantes lorsqu’elles sont réellement données par le Saint Esprit.

            Il est de toute importance que l’attente de l’assemblée, lorsqu’elle est réunie pour l’édification, soit une attente de tous les cœurs devant Dieu. Le moment de recueillement et de prière que nous avons au début de la réunion doit être partagé par tous d’une manière spirituelle. Il est de toute importance que les sœurs aussi partagent cet exercice, regardant au Seigneur, et comprenant d’un autre coté ce que cela représente pour un frère d’exposer la Parole de la part du Seigneur. Il serait très heureux que les frères partagent humblement cet exercice avec les sœurs, et même quelques-unes de leurs expériences, de leur vécu dans ce domaine. Elles pourraient prier ainsi, dans le silence, avec plus de ferveur et de compréhension dès le début des réunions ; personne ne s’agiterait si cela dure parfois un peu longtemps.


L'édification de l'assemblée, une immense grâce du Seigneur

            L’édification est du domaine du Saint-Esprit ; l’édification spirituelle est en elle-même une immense grâce de la part de notre Dieu et Père et du Seigneur Jésus.
            L’édification de l’assemblée ne peut donc venir que du Seigneur ; elle ne peut être fondée que sur l’Ecriture et ne peut être suscitée que par le Saint Esprit. Le Seigneur nourrit et chérit son assemblée (Eph. 5 : 29). Nous ne devons être que des instruments entre ses mains pour cela - quand Il le veut, et pour ce qu’Il veut.
            Nous devons apprendre à recevoir nos pensées de la main du Seigneur avec prière et non par un effort de notre esprit d’analyse ; cela est vrai autant pour notre lecture personnelle que pour l’édification de l’assemblée.
            Qu’avons-nous entre nos faibles mains, face à la grande foule et ses immenses besoins ? - Pas plus de cinq pains d’orge et de deux poissons (Jean 6) ! Pouvons-nous apporter cela au Seigneur ? Alors tout ira bien ! Le Seigneur multipliera ce peu de chose. Mais ne pensons jamais que, d’une manière ou d’une autre, nous, nous en avons assez, assez par notre « expérience », assez par notre « connaissance », assez par notre « foi ».

            Un serviteur de Dieu a écrit : Je prie aussi le Seigneur pour que les frères à P., qui se réunissent simplement au nom du Seigneur, ne soient jamais découragés en regardant à leur propre faiblesse dans les réunions, mais qu’ils soient heureux de ce qu’il n’y a aucun autre auquel regarder, sinon Celui qui est au ciel… (M.E. 1961 p 330).
            Il n’en est pas moins vrai que nous devons avoir à cœur ces réunions d’édification avant de venir nous y asseoir. Il en est de même pour le culte. Compter sur une inspiration soudaine du Saint Esprit uniquement lorsque nous sommes assis dans le local, sans que nos cœurs ne se soient occupés des choses de Dieu durant la semaine, serait une coupable négligence. Cela ne signifie pas du tout que l’on préparera soigneusement à l’avance tout ce que l’on va dire ou faire dans le rassemblement ! Mais si on ne s’occupe de rien, on se retrouvera assis avec une corbeille vide et un cœur mal à l’aise. Le Seigneur sait que nous avons besoin de mûrir les choses avant de les exposer à nos frères de sa part, et Il peut nous préparer bien à l’avance sur un sujet. Soyons donc diligents, puis, sans compter sur nous-mêmes, laissons-nous porter par Lui pendant les réunions en réalisant bien que notre capacité à ce moment là ne vient que de Lui.
            La première chose que nous avons à faire entendre à nos frères, selon que le Saint Esprit nous y conduit, c’est la Parole de Dieu elle-même et non pas nos commentaires ! Savons-nous laisser passer la puissance de la Parole de Dieu sur nos âmes, dans le particulier, et dans le rassemblement des saints ?
            Il n’y a rien de plus édifiant que la Parole elle-même ; elle a un contenu, et elle a aussi un certain ton ; tout y est divin ! Le « ton » de l’Ecriture doit se retrouver dans les paroles qu’on y ajoute pour la présenter, l’expliquer, et l’appliquer aux âmes.
            On se gardera de toute précipitation, pour exposer de la part de Dieu une pensée claire, précise et aussi limitée.

            L’édification part du Seigneur et doit arriver aux frères et sœurs. Nous devons bien penser que par l’édification, nous nous adressons à nos frères et sœurs, et cela, même si nous sommes un peu timides et que nous n’avons pas des dons d’orateurs ; l’amour pour les frères et sœurs, pour les enfants et les jeunes, y aidera beaucoup. L’édification ne peut venir que sur les ailes d’un véritable amour pour ses frères ! L’édification est profitable là où les frères habitent unis ensemble, là où règne la paix.
            Rappelons-nous encore cette parole du « chemin bien plus excellent » : « Et si j’ai le don de prophétie, si je connais tous les mystères et possède toute la connaissance, si j’ai toute la foi de manière à transporter des montagnes, mais que je n’aie pas l’amour, je ne suis rien » (1Cor. 13 : 2).

 

L'exercice des dons dans l'assemblée : capacité, mesure et utilité

            Qu’est ce qu’un don ? C’est l’activité de l’Esprit dans un membre du corps ». La capacité et la mesure sont déterminées par Dieu. « Je dis à chacun de ceux qui sont parmi vous de ne pas avoir une haute pensée [de lui-même], au dessus de celle qu’il convient d’avoir, mais de penser de manière à avoir de saines pensées, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun…Mais puisque nous avons des dons de grâce différents, selon la grâce qui nous a été donnée, est-ce la prophétie... » (Rom. 12 : 3-8)
            Nous devons bien nous pénétrer de cela, car Dieu veut nous garder ainsi du piège de l’orgueil spirituel. Qui, à un moment ou un autre, n’a pas été fier de ce qu’il a dit ? Qui encore ne s’est pas demandé à la fin d’une réunion s’il avait bien parlé ? Mais il conviendrait bien plus de se demander devant le Seigneur : Seigneur, est-ce que j’ai été quelque peu ton instrument aujourd’hui ?
            Il faut que le don soit réel, connu dans sa nature, saisi dans sa mesure et exercé à sa juste place au milieu de ses frères de la part du Seigneur en toute simplicité, humilité, sobriété et amour. Voir à ce sujet « cinq lettres sur le culte et le ministère par l’Esprit » p. 131 : Il est des plus nécessaires que nous considérions premièrement la nature de notre don, et, en second lieu sa mesure. Quant à cette dernière, je ne doute pas, permettez-moi de le dire, que plus d’un don qui n’est pas reconnu, le serait, si, dans l’exercice de ces dons, les frères qui les ont reçus n’en dépassaient pas la mesure.
            « Celui qui prophétise parle aux hommes pour l’édification et l’exhortation et la consolation » (1Cor. 14 : 3). Il s’agit là d’un don excellent. Ephésiens 4 : 7 nous parle de « la mesure du don de Christ » et nous dit formellement que le don de prophétie, comme bien d’autres, sont donnés par le Seigneur. La suite du passage nous montre le but que le Seigneur poursuit en œuvrant ainsi dans son Eglise : le perfectionnement des saints, le service pour le Seigneur, l’édification de son corps, l’unité de la foi, la connaissance du fils de Dieu, la maturité spirituelle des saints…Tout ce que nous faisons et tout ce que nous disons va-t-il vraiment dans ce sens ?

            « Chacun ne regardant pas à ce qui est à lui, mais chacun aussi à ce qui est aux autres » (Phil. 2 : 4) ; cela revient à dire qu’il ne faut pas se prendre trop au sérieux au milieu de ses frères. Il ne faut surtout pas s’imaginer que l'on peut soi-même épuiser un sujet ; c’est impossible ! Que chacun donne ce qu’il a reçu du Seigneur, et se limite à ce qu’il en réalise vraiment ; qu’il se garde de vouloir exposer des choses qui sont encore trop grandes et trop merveilleuses pour lui. Mais quand il nous a été donné de dire quelque chose d’utile et de bienfaisant, sachons nous arrêter à temps, et laissons encore une place au frère qui est resté assis…
            Dans l’épître de Jacques nous avons une exhortation formelle : « Ne soyez pas beaucoup de docteurs, mes frères, sachant que nous en recevrons un jugement plus sévère » (3 : 1). Le don de docteur est très nettement distingué des autres dons (Rom. 12 : 7 ; 1Cor. 12 : 28). Il nécessite une capacité particulière, et il comporte également une responsabilité particulière. Cela devrait nous donner de la crainte. Il y a bien des choses par ailleurs qui sont très utiles au peuple de Dieu, celui qui exhorte par exemple. Mais pour l’enseignement il faut être très sûr. Ce n’est pas parce qu’on a un peu étudié un sujet chez soi, même si on en a beaucoup profité, qu’on peut essayer de l’exposer sans autre dans l’assemblée.

            « Or à chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue de ce qui est utile » (1 Cor. 12 : 7). On pourra dire bien des choses sur un passage, établir des parallèles, souligner des différences, des détails montrant la précision de la Parole de Dieu. Mais de tout cela, qu’est-ce qui sera vraiment utile ? Là encore, il n’y a que le Saint Esprit que nous avons reçu du Père pour notre bénédiction individuelle et collective qui peut nous conduire vraiment sous ce rapport.
            On dit que le Seigneur connaît les besoins de chacun, ce qui est vrai. Mais nous ne devons pas penser qu’à partir d’une vague méditation chacun y trouvera bien son compte… Nous devons également être attentifs aux besoins du rassemblement pour que le Seigneur puisse nous montrer ce qui sera utile à ses brebis, ce qui conviendra aux âmes ; le reste lui appartient effectivement.

            Ecouter est une chose qui nous est naturellement pénible. Comme je dois faire un effort pour écouter mes frères, ainsi mes frères ont des efforts à faire pour m’écouter dans le Seigneur ; je dois donc veiller à ne pas les lasser ! Soyons attentifs à la capacité d’écoute de nos frères et sœurs, des personnes âgées et des enfants ; surveillons l’heure.
            Il arrive qu’en réunion d’étude, les interventions s’enchaînent à toute allure. Mais il convient de laisser aux âmes le temps d’entendre une chose après l’autre, de leur laisser le temps d’y appliquer leur propre pensée pendant un moment de silence avant de passer à autre chose.
            Enfin, celui qui parle doit être exercé avant toute chose par ceci, qu’il est venu comme les autres pour écouter un message de la part du Seigneur.

 

A-D S