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Débiteurs et administrateurs


Administrateurs des biens de notre Maître
De grandes richesses à administrer
Administrer dans un esprit de miséricorde

 

Lire : Luc 16 : 1-13

            Nous voyons dans ce passage deux aspects de ce qui devrait caractériser chaque chrétien :
                        - comme administrateur, c’est la fidélité : « ce qu'on demande à des administrateurs (même mot en grec qu’économe, ou intendant), c’est que chacun soit trouvé fidèle », nous dit l’apôtre Paul en 1 Corinthiens 4 : 2 ;
                        - comme débiteur, c’est la reconnaissance et l’humilité. Le Seigneur a payé à la croix, pour nous, une rançon que nous ne pourrons jamais lui rendre (Matt. 20 : 28) ; cela lui donne un droit de propriété sur nous, nous avons « ... été achetés à prix » (1 Cor. 6 : 1 ; 7 : 23) par « le précieux sang de Christ » (1Pier. 1 : 19).

            Nous serons éternellement les débiteurs du Seigneur. Mais comme administrateurs, ne devons-nous pas reconnaître humblement que nous avons été, dans tout ce que le Seigneur nous a confié, infidèles, « injustes » à la mesure de la grâce de Celui qui a payé un si grand prix pour nous avoir à Lui ?


Administrateurs des biens de notre Maître

            L'administration qui nous a été confiée concerne, certes, aussi, les biens matériels, mais pour donner à cette parabole du Seigneur en Luc 16 toute son application pour nos âmes, ne concerne-t-elle pas surtout les biens spirituels attribués, que nous devons « administrer » : le témoignage à Lui rendre durant son absence (Luc 12 : 45), l’évangile à prêcher au monde (1Cor. 7 : 17), l’exercice des dons spirituels envers les membres de Son corps (Rom. 12 : 6-8), les soins pastoraux à apporter au troupeau du Seigneur (1 Pier. 5 : 1-4) et toute forme possible de service qu’Il nous confie.? C’est son œuvre. Le jour vient où le Seigneur dira à chacun des siens : « Rends compte de ta gestion ». Bienheureux ceux auxquels Il pourra dire comme en Matthieu 25 : 40 : « ...vous l’avez fait pour moi ». L’apôtre Paul nous dit que chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail (1Cor. 3 : 13-14). Dans le sentiment de notre faiblesse, nous aimons à répéter avec Moïse à la fin de son ministère : « ...l’œuvre de nos mains, établis-la » (Ps. 90 : 17), car ce n’est que celle qu’Il a soutenue et approuvée qui demeurera. Il y a beaucoup de réconfort à savoir, comme dit l’Ecclésiaste 9 : 1 en des temps anciens : « ...que les justes et les sages, et leurs travaux sont dans la main de Dieu ». Et encore, c’est Lui-même qui dit à son serviteur : « De moi provient ton fruit » (Osée 14 : 8). Voir aussi Esaïe 26 : 12 : « car aussi toutes nos œuvres, tu les as opérées pour nous » . « Le Dieu de paix... vous rende accomplis en toute bonne œuvre pour faire sa volonté, produisant en vous ce qui est agréable devant lui, par Jésus Christ » (Héb.13 : 20-21).


De grandes richesses à administrer

            Le Seigneur commence ainsi en Luc 16 : « Un homme riche avait un intendant... ». Notre Seigneur et Maître est très riche. Paul aime à parler des « richesses de la grâce », des « immenses richesses de sa grâce », et des « richesses insondables du Christ » (Eph. 1 : 7 ; 2 : 7 ; 3 : 8) et encore deux fois des « richesses de sa gloire » ((Eph. 1 : 18 ; 3 : 16). N’est-il pas « riche en miséricorde » (Eph. 2 : 4) ? Il veut que nous servions et agissions en administrateurs de ses richesses, conscients que le maître est « ...riche envers tous ceux qui l’invoquent » (Rom. 10 : 12), mais aussi que nous avons besoin pour soi-même des richesses de Sa miséricorde. Il veut que nous soyons profondément convaincus que notre seule ressource, au moment de rendre les comptes, sera Sa miséricorde.
            Nous avons à administrer maintenant les biens du Seigneur au milieu des siens, ceux qui lui doivent tout, non sur le terrain de l’obligation de devoir rendre compte, celui de la Loi en quelque sorte, mais sur celui de la connaissance des richesses de sa grâce. Et nous ne pouvons le faire qu’en puisant dans ses richesses à Lui, comme l’intendant malhonnête, car nous n’avons rien par nous-mêmes et nous aussi, nous Lui devons tout. David en était profondément conscient et l’exprima à la fin de sa vie, avec un cœur rempli d’adoration, en 1 Chroniques 29 : 14 avec ces paroles que nous pouvons faire nôtres : « Et qui suis-je, et qui est mon peuple, que nous ayons le pouvoir d'offrir ainsi volontairement ? car tout vient de toi ; et ce qui vient de ta main, nous te le donnons ». Prendre de ce qui est au Seigneur et le donner aux siens, c’est le Lui donner. N’est-ce pas ce qu’exprime l’apôtre Paul en Héb. 6 : 10 en unissant le nom du Seigneur avec les saints : « Dieu n'est pas injuste pour oublier votre œuvre et l'amour que vous avez montré pour son nom, ayant servi les saints et les servant encore ».


Administrer dans un esprit de miséricorde

            Prions toujours pour que le Seigneur garde nos cœurs et nos pensées dans nos rapports avec nos frères et sœurs, afin d’user de Ses biens dans le même esprit de miséricorde que Lui-même : prendre en quelque sorte de ce qui lui appartient, à Lui, pour le donner à d’autres, ce qui d’ailleurs est le service même du Saint Esprit : « Il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera » (Jean 16 : 14). Leur dette personnelle en sera ainsi diminuée par le fruit produit pour Christ en eux, sans diminuer en quoi que ce soit Ses richesses. Nous resterons toujours ses débiteurs, car nous lui devons tout, mais ses richesses sont inépuisables. Mais le plus important, c’est l’approbation du Seigneur : « Le maître loua l’intendant malhonnête parce qu’il avait agi prudemment » ; désirant y puiser avec la sagesse d’en haut pour nos frères, nous aurons cette approbation dans notre cœur. Au jour des récompenses, cette parole prendra toute sa signification ! Mais elle a déjà aussi toute sa place maintenant, dans la connaissance présente de son approbation.
            Ce sera là notre « prudence », la « sagesse d’en haut » pour agir ainsi envers les autres « débiteurs », n’oubliant jamais que nous sommes les premiers à avoir le plus grand besoin de Sa miséricorde pour faire, non pas ce que je n'ai pas la force de faire (v. 3), mais pour agir selon l'appel du Maître (comp. 1 Cor. 12 : 7-9). Il est bon et béni pour chaque serviteur de connaître ce qu’il peut faire et ce qu’il ne peut pas faire, donc quel est son appel pour le service, selon la volonté du Seigneur, non pas le « don » de son propre choix. Et puis, il nous faudra encore compter sur cette miséricorde pour aider d’autres à discerner la pensée du Seigneur pour eux-mêmes pour servir : recevoir deux talents pour gagner deux talents ! C’est là le but du ministère. Le Seigneur pourra alors dire : « Tu as été fidèle en ce qui est peu... entre dans la joie de ton maître », ce qui finalement, est la vraie récompense (Matt. 25 : 21-23).


M. M