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MEDITATIONS  SUR  LE  MINISTERE  D'ELISEE (17)

 

« UN JOUR DE BONNES NOUVELLES »

Comment la famine a été changée en festin


Le siège de Samarie et la famine
L'attitude du roi d'Israël
La réponse de Dieu et l’incrédulité du capitaine
La perspective de la mort pour quatre lépreux
La délivrance de l’Eternel
L’annonce de la bonne nouvelle
 

            « Il arriva, après cela, que Ben-Hadad, roi de Syrie, rassembla toute son armée, et monta, et assiégea Samarie. Et il y eut une grande famine dans Samarie ; et voici, ils la serraient de près, jusqu'à ce que la tête d'un âne fut à quatre-vingts [sicles] d'argent, et le quart d'un kab de fiente de pigeon à cinq [sicles] d'argent. Et il arriva, comme le roi d'Israël passait sur la muraille, qu'une femme lui cria, disant : Sauve-moi, ô roi, mon seigneur ! Et il dit : Si l'Eternel ne te sauve pas, comment te sauverais-je ? Serait-ce au moyen de l'aire ou de la cuve ? Et le roi lui dit : Qu'as-tu ? Et elle dit : Cette femme-là m'a dit : Donne ton fils, et nous le mangerons aujourd'hui ; et demain nous mangerons mon fils. Et nous avons bouilli mon fils, et nous l'avons mangé ; et le jour après, je lui ai dit : Donne ton fils, et nous le mangerons. Et elle a caché son fils. Et aussitôt que le roi entendit les paroles de la femme, il déchira ses vêtements. Et comme il passait sur la muraille, le peuple le vit : et voici, il avait un sac sur sa chair, en dedans. Et le roi dit : Ainsi Dieu me fasse, et ainsi il y ajoute, si la tête d'Elisée, fils de Shaphath, demeure sur lui aujourd'hui ! …
            
Et Elisée dit : Ecoutez la parole de l'Eternel. Ainsi dit l'Eternel : Demain à cette heure-ci, la mesure de fleur de farine sera à un sicle, et les deux mesures d'orge à un sicle, à la porte de Samarie. Et le capitaine, sur la main duquel le roi s'appuyait, répondit à l'homme de Dieu, et dit : Voici, quand l'Eternel ferait des fenêtres aux cieux, cela arriverait-il ? Et Elisée dit : Voici, tu le verras de tes yeux, mais tu n'en mangeras pas. Et il y avait à l'entrée de la porte quatre hommes lépreux, et ils se dirent l'un à l'autre : Pourquoi sommes-nous assis ici jusqu'à ce que nous mourions ? Si nous disons : Entrons dans la ville, la famine est dans la ville, et nous y mourrons ; et si nous restons assis ici, nous mourrons. Et maintenant, venez, et passons dans le camp des Syriens : s'ils nous laissent vivre, nous vivrons ; et s'ils nous font mourir, nous mourrons. Et ils se levèrent au crépuscule pour entrer dans le camp des Syriens ; et ils vinrent jusqu'au bout du camp des Syriens, et voici, il n'y avait personne. Car le Seigneur avait fait entendre dans le camp des Syriens un bruit de chars et un bruit de chevaux, le bruit d'une grande armée ; et ils se dirent l'un à l'autre : Voici, le roi d'Israël a pris à sa solde contre nous les rois des Héthiens et les rois des Egyptiens, pour venir sur nous. Et ils se levèrent au crépuscule, et s'enfuirent ; et ils abandonnèrent leurs tentes, et leurs chevaux, et leurs ânes, le camp tel quel ; et ils s'enfuirent pour sauver leur vie. Et ces lépreux vinrent jusqu'au bout du camp ; et ils entrèrent dans une tente, et mangèrent et burent, et en emportèrent de l'argent, et de l'or, et des vêtements ; et ils s'en allèrent et les cachèrent. Et ils retournèrent, et entrèrent dans une autre tente et en emportèrent du butin, et ils s'en allèrent et le cachèrent. Et ils se dirent l'un à l'autre : Nous ne faisons pas bien. Ce jour est un jour de bonnes nouvelles, et nous nous taisons. Si nous attendons jusqu'à la lumière du matin, l'iniquité nous trouvera. Et maintenant, venez, allons et rapportons-le à la maison du roi…
            
Et ils prirent deux chars avec leurs chevaux, et le roi envoya après le camp des Syriens, disant : Allez et voyez. Et ils s'en allèrent après eux jusqu'au Jourdain ; et voici, tout le chemin était plein de vêtements et d'objets que les Syriens avaient jetés dans leur fuite précipitée ; et les messagers s'en retournèrent et le rapportèrent au roi. Et le peuple sortit, et pilla le camp des Syriens : et la mesure de fleur de farine fut à un sicle, et les deux mesures d'orge à un sicle, selon la parole de l'Eternel » (2 Rois 6 : 24 à 7 : 16).

           

Le siège de Samarie et la famine

            Jamais une ville ne s'est trouvée dans une situation pire que cette ville de Samarie. Un ennemi puissant au-dehors, une pénible famine au-dedans, voilà qui a certainement amené les habitants de Samarie au bord du désespoir. Ils en sont arrivés à un point tel, que des mères font bouillir et mangent leurs enfants ; et si cela paraît incroyable, je réponds que ce n'est que l'accomplissement de la Parole de Dieu. Ces Israélites sont de grands pécheurs. Ils ont ignoré les commandements de leur Dieu, et ont suivi leur propre volonté corrompue. Dieu les a avertis depuis longtemps de ce que seront les conséquences d'une semblable rébellion contre lui. En Deutéronome 28 nous lisons : « La femme tendre et délicate au milieu de toi, qui, par délicatesse et par mollesse, n'aurait pas tenté de poser la plante de son pied sur la terre, regardera d'un œil méchant ... son fils, et sa fille, à cause de son arrière-faix qui sera sorti d'entre ses pieds, et de ses fils qu'elle enfantera ; car elle les mangera en secret, dans la disette de toutes choses, dans le siège et dans la détresse dont ton ennemi t'enserrera dans tes portes. Si tu ne prends pas garde à faire toutes les paroles de cette loi, qui sont écrites dans ce Livre » (v. 56-58).
            Or les choses ont tourné précisément comme la Parole l'avait annoncé, preuve irréfutable du fait que la Parole de Dieu doit s'accomplir. Le ciel et la terre passeront, mais pas un iota ou un trait de lettre de sa Parole ne peut manquer de s'accomplir, et ceux qui prennent garde à ces paroles s'en trouveront bien.

 

L'attitude du roi d'Israël

            Mais ce terrible châtiment a-t-il changé le cœur du peuple ? Nullement. En effet, leur roi les représente sans doute fidèlement ; or celui-ci, lorsqu'il entend cette sordide histoire, ne crie pas vers Dieu pour obtenir miséricorde. Il ne dit pas : « O Dieu, nous avons péché contre toi, et ton jugement est juste, mais maintenant pardonne à ton peuple et délivre-le ». Non, il prononce une parole outrageante envers Dieu, disant : « Ainsi Dieu me fasse, et ainsi il y ajoute, si la tête d'Elisée, fils de Shaphath, demeure sur lui aujourd'hui ! » (2 Rois 6 : 31). Il décide de mettre à mort la seule personne qui peut leur être en bénédiction. C'est étrange, car il s'agit certainement de ce même roi qu'Elisée avait délivré dans le passé. Et pourtant son unique désir à présent est de mettre à mort l'homme qui a été son plus fidèle ami. Ne supposons pas pour autant que ce roi est unique dans sa méchanceté. Il n'est qu'un échantillon de ce dont le cœur humain est capable, et ce n'est d'ailleurs même pas le pire.
            Quand le Seigneur d'Elisée vient en chair et habite parmi les hommes, plein de grâce et de vérité, c'est le test suprême pour l'humanité. Quel ami Jésus est-il pour eux ! Il va de lieu en lieu faisant du bien, guérissant les malades, bénissant les enfants, purifiant les lépreux, nourrissant les affamés, et pleurant sur eux tous, tant est grand son amour pour eux. Mais ils s'écrient : "A mort, à mort, crucifie-le !". Et, le conduisant hors de leur ville vers Golgotha, ils le crucifient là. Ce n'est pas la populace ignorante et dégradée qui commet cet acte, mais les chefs de ce monde crucifièrent le Seigneur de Gloire (1 Cor. 2 : 8). C'est à ce moment et en ce lieu précis que le péché de l'homme s'élève jusqu'aux cieux, défiant la souveraineté même de Dieu, et appelant de sa part une capitulation sans condition, ou un prompt jugement exterminateur.

 

La réponse de Dieu et l’incrédulité du capitaine

            Voyons quelle est la réponse que Dieu donne à la méchanceté de Joram par la bouche d'Elisée : « Ecoutez la parole de l'Eternel. Ainsi dit l'Eternel : Demain à cette heure-ci, la mesure de fleur de farine sera à un sicle, et les deux mesures d'orge à un sicle, à la porte de Samarie » (7 : 1). C'est une réponse de grâce par le moyen même de l'homme que le roi a voulu détruire ; c'est l'intervention de Dieu en faveur de son peuple affligé, parvenu au bout de ses ressources. Et nous trouvons là une illustration de la réponse de Dieu au défi du péché de l'homme à la croix de Jésus - une faible illustration, j'en conviens, mais qui brille là comme des rayons de grâce au milieu de la pénombre.
            La croix demeure à toujours le terrible monument de la méchanceté des hommes, bien qu'étant en même temps la merveilleuse révélation de l'amour de Dieu. Dieu répond au défi de l'homme, et revendique sa suprématie, mais la suprématie de l'amour est : là où le péché abonde la grâce surabonde. L'épée même qui perça son côté en fit couler le sang qui sauve. « Il est ainsi écrit ; et ainsi il fallait que le Christ souffre, qu'il ressuscite d'entre les morts le troisième jour, et que la repentance et la rémission des péchés soient prêchées en son nom à toutes les nations, en commençant par Jérusalem » (Luc 24 : 46-47).
            Il semble impossible que la parole d'Elisée se réalise, et le seigneur sur le bras duquel le roi s'appuie, aussi impie que son maître, se moque des paroles du prophète. Il ne les croit pas. « Voici, quand l'Éternel ferait des fenêtres aux cieux, cela arriverait-il ? » (v. 2), demande-t-il. Dieu peut-il verser du blé et de l'orge du haut du ciel ? C'est ainsi qu'il exprime le dédain de l'incrédulité à l'égard de la Parole de l’Eternel, et démontre qu'il ignore tout de la grâce qui se trouve dans le cœur de Dieu, de la puissance de sa main, et de l'infaillibilité de sa Parole.
            Cette ville de Samarie, assiégée par des ennemis et frappée par la famine, est une frappante image de la condition des hommes pécheurs de ce monde, de tous ceux, en fait, qui n'ont pas été sauvés par la grâce. J'ai rencontré des personnes surprises par cette affirmation, et qui m'ont demandé : Que voulez-vous dire ? - Je leur ai répondu : Vous êtes assiégés par une immense armée d'ennemis, qui cherchent la destruction de votre âme. - Et ceci est vrai aussi de vous, lecteur, si vous n'êtes pas sauvé. Allez-vous me dire que vous n'avez pas conscience d'avoir un seul ennemi au monde ? Alors, vous devez avoir oublié vos péchés, car vos péchés sont en réalité vos ennemis ! Il y a aussi la mort et le diable, et ceux-ci sont des ennemis qui ne connaissent pas la pitié, et ne font preuve d'aucune miséricorde. Mais au-delà de tous ceux-ci, il y a le juste jugement de Dieu (Rom. 2 : 5), car il jugera par Jésus Christ les secrets des hommes (Rom. 2 : 16), et rendra à chacun selon ses œuvres (v. 6), et il n'y a pas de considération de personnes devant Dieu (v. 11).
            Il y a de nombreuses personnes, dont je fais partie, qui sont remplies de gratitude envers Dieu parce qu'elles ont découvert qu'elles étaient assaillies par de nombreux ennemis. Et nous n'avons pas d'ennemis plus terribles que nos péchés !

 

La perspective de la mort pour quatre lépreux

            A la porte de la ville se trouvent quatre hommes lépreux, leur condition tragique a aiguisé leur intelligence, ravivé leurs sens et les a conduits à une sage décision. « Pourquoi sommes-nous assis ici jusqu'à ce que nous mourions ? » (v. 3), demandent-ils. Il nous faut faire quelque chose. Irons-nous dans la ville ? Non, cela ne nous apportera aucun soulagement, car la famine est dans la ville, et nous mourrons là-bas aussi. Notre unique espoir, c'est que nos ennemis fassent preuve de miséricorde ; alors, autant faire face à la situation courageusement et tout de suite, puis laisser l'issue à Dieu. C'est l’attitude que j'ai eue lorsque j'ai pris conscience de mon état, et c'est ainsi que j'invite à réfléchir ceux de mes lecteurs qui ne connaissent pas encore la grâce de Dieu qui sauve. Vous devez accepter que vous ne pouvez pas sauver votre propre âme, et ne pouvez pas davantage satisfaire la faim de votre propre cœur ; de plus le monde ne peut pas vous sauver, ni vous faire le moindre bien ; si vous vous tournez vers le monde pour le salut et la satisfaction de vos besoins, vous n'y trouverez ni l'un ni l'autre. « Le monde s'en va, lui et sa convoitise » (1 Jean 2 : 17) ; ses somptueux jours de fête, ses modes et ses manières, ne sont que des choses qui périssent. Le monde n'offre aucun espoir à des pécheurs ; ses plaisirs ne peuvent pas satisfaire le cœur affamé, sa religion ne peut pas sauver l'âme coupable.

 

La délivrance de l’Eternel

            Le seul moyen d'obtenir la bénédiction est de regarder en face les graves questions du péché et de la mort, du pouvoir de Satan, et du jugement à venir, d'être honnête avec vous-même, et avec Dieu, de reconnaître la réalité de votre état de perdition, et votre besoin d'un Sauveur. C'est ainsi que j'interprète ce récit à votre intention, et le fait d'emprunter ce chemin aboutit à une grande bénédiction, comme c'est le cas pour ces hommes lépreux. Ils se lèvent au crépuscule, viennent au camp des Syriens, et n'y trouvent pas un seul ennemi, « car le Seigneur avait fait entendre dans le camp des Syriens un bruit de chars et un bruit de chevaux, le bruit d'une grande armée. ... Et ils se levèrent au crépuscule, et s'enfuirent ; et ils abandonnèrent leurs tentes, et leurs chevaux, et leurs ânes, le camp tel quel ; et ils s'enfuirent pour sauver leur vie » (v. 6-7).
            C'est une merveilleuse délivrance, mais seulement une faible image d'une délivrance encore infiniment plus merveilleuse. Les ennemis du croyant n'ont pas fui un lieu où ils pourraient bien revenir, une fois la frayeur passée, ils ont été confrontés à Celui qui est le Défenseur et le Substitut du pécheur, et la déroute a été complète. C'est au Calvaire que ce grand combat a été livré et cette grande victoire remportée, et Jésus est Celui qui nous y a représentés.

                        Seul il a enduré la croix,
                        Seul il en supporta la peine ;
                        Pour lui la honte, le dénuement,
                        Mais Lui remporta la victoire.
                        Cette œuvre puissante fut entièrement la sienne
                        Mais nous partagerons son trône glorieux.

            Lorsque ces hommes lépreux parviennent jusqu'à l'extrémité du camp, ils pénètrent dans une tente, mangent et boivent, emportent de l'argent, de l'or et des vêtements, et s'en vont les cacher. Là où ils s'attendaient à trouver des ennemis, ils trouvent un festin, et sont merveilleusement enrichis. Voilà l'expérience de tous ceux qui viennent à Dieu par Christ. Ils viennent remplis de crainte, croyant que Dieu est contre eux, comme un maître dur, moissonnant là où il n'a jamais semé. Et au lieu de cela ils découvrent que Dieu est pour eux et contre leurs ennemis, qu'il a lui-même assuré leur salut face aux ennemis qui les menaçaient, et apprêté un festin pour leurs âmes affamées. Le fils prodigue a fait la même expérience lorsqu'il est revenu à son père, et il en sera ainsi pour toute âme qui se tourne vers Dieu. Ces hommes lépreux ne se contentent pas de ce qu'ils trouvent dans la première tente, ils vont de tente en tente, s'enrichissant au fur et à mesure qu'ils avancent. Ils sont en cela un bel exemple pour les chrétiens de nos jours. Combien souvent ceux-ci se contentent de la première connaissance qu'ils font de Dieu et de ses bénédictions. Le pardon des péchés et l'assurance d'aller au ciel semblent être tout ce qu'ils désirent connaître, alors que les insondables richesses de Christ sont là pour qu'ils en jouissent. Il nous faut "aller de tente en tente" ; il nous faut croître dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ, sans quoi nous ne saurons pas à quel point nous sommes riches en lui. Nous ne devons pas négliger sa grâce. Cela est merveilleusement exprimé dans ce verset bien connu : "Vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus Christ : pour vous, lui qui était riche a vécu dans la pauvreté, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis" (2 Cor. 8 : 9). Mais pour connaître dans toute sa plénitude cette grâce qui nous a enrichis, il nous faut "pénétrer" pour la rechercher, il nous faut "aller de tente en tente".

 

L’annonce de la bonne nouvelle

            Alors ces hommes se disent l'un à l'autre : « Nous ne faisons pas bien. Ce jour est un jour de bonnes nouvelles, et nous nous taisons... Et maintenant, venez, allons et rapportons-le à la maison du roi » (v. 9). Cela aurait été égoïste et inhumain de garder ces bonnes nouvelles pour eux-mêmes. La bénédiction qu'ils ont découverte est pour tous les citoyens affamés de Samarie, et ils sont à juste titre poussés à dire : « Venez, allons et rapportons-le... ». Voilà de bonnes paroles, des bonnes nouvelles qui devraient se trouver dans le cœur et dans la bouche de toute âme qui croit.
            Ils viennent donc à la ville, et parlent aux portiers qui se tiennent à l'entrée ; et ceux-ci, convaincus par l'enthousiasme de ces hommes et par les trésors qu'ils leurs montrent comme preuve qu'ils disent vrai, réveillent le roi. Il commence par faire une confession : « Ils savent que nous avons faim » (v. 12). Et cette confession, si elle n'est pas sur leurs lèvres, se trouve dans le cœur de ces multitudes qui se pressent dans les lieux de débauche de ce monde : Nous avons faim. C'est écrit sur leur visage, cela s'entend dans leurs éclats de rire creux, cela se voit dans leur recherche effrénée du plaisir. Leurs désirs n'ont jamais été pris en considération autant que maintenant, on n’y a jamais pourvu avec une telle abondance, en vue de satisfaire les convoitises de tous les sens, et ils n'ont jamais eu aussi faim.
            Le roi conclut alors immédiatement : « Ils sont sortis du camp pour se cacher dans les champs ; et lorsque nous sortirons de la ville ils nous prendront vivants et entreront dans la ville », ce qui veut dire : c'est trop beau pour être vrai. - Mais l'un de ses serviteurs est un homme sage, il suggère qu'au moins on envoie des hommes se rendre compte de ce qu'il en est : « Qu'on prenne donc cinq des chevaux restants, qui demeurent de reste dans la ville... Envoyons-les, et nous verrons » (v. 13). Personne ne peut contester la sagesse de cette proposition, et je voudrais souligner cela, et insister auprès de ceux qui ont des doutes quant à la bénédiction liée au fait de connaître le Seigneur. Je voudrais reprendre les propres paroles de David et dire : « Goûtez et voyez que l'Eternel est bon ! Bienheureux l'homme qui se confie en lui ! » (Ps. 34 : 8). Et ceux qui ont déjà goûté à cela peuvent dire d'une même voix : « Le Seigneur est plein de grâce ».
            Le conseil est bon ; ils prennent donc deux chars avec leurs chevaux, et le roi envoie après l'armée des Syriens, disant : « Allez et voyez » (v. 14). « Et ils s'en allèrent après eux jusqu'au Jourdain ; et voici, tout le chemin était plein de vêtements et d'objets que les Syriens avaient jetés dans leur fuite précipitée ; et les messagers s'en retournèrent et le rapportèrent au roi » (v. 15).
            Le peuple sort et pille les tentes des Syriens. Dieu accomplit sa propre promesse de délivrance et d'abondance, de sorte que tous les habitants affamés de la ville se réjouissent ce jour-là, sauf un homme, et cet homme c'est l'incrédule. « Tu le verras de tes yeux », lui a dit le prophète, « mais tu n'en goûteras pas ». Et c'est ainsi qu'il en advient pour lui ; car le peuple le foule aux pieds dans la porte, et il meurt. A deux reprises au cours de ce récit on lit ces paroles, comme pour souligner le malheur qui atteint l'incrédule. Et elles nous rappellent ces paroles sorties de la bouche du Seigneur lui-même : « Celui qui n’aura pas cru sera condamné » (Marc 16 : 16).
            L'homme riche lève ses yeux et voit Lazare dans le lieu de la bénédiction ; il le voit de ses yeux, mais il ne peut avoir part à cette bénédiction, car entre lui et ce lieu un gouffre grand et infranchissable est établi (Luc 16 : 23-26). Voilà des paroles impopulaires ; mais elles se trouvent écrites dans la Parole de Dieu, dans laquelle les avertissements sont entremêlés de supplications, qui sont autant de preuves du fait que Dieu désire la bénédiction des hommes.

 

D'après J.T. Mawson

A suivre