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MEDITATIONS  SUR  LE MINISTERE  D'ELISEE (4)


L’armée sans eau, une image de beaucoup de personnes dans la chrétienté
L’eau de la vie offerte par Jésus Christ
Des « fosses à creuser » pour recevoir la bénédiction divine
« L’excellence de la connaissance du Christ Jésus mon Seigneur » (Phil. 3 : 8)

 

« REMPLISSEZ  DE  FOSSES  CETTE  VALLEE »      

 

            Ceux qui soupirent après la bénédiction de Dieu peuvent l’obtenir.           

            « Et il (Elisée) dit : Ainsi dit l'Eternel : Qu'on remplisse de fosses cette vallée. Car ainsi dit l'Eternel : Vous ne verrez pas de vent, et vous ne verrez pas de pluie, et cette vallée sera remplie d'eau, et vous boirez, vous et vos troupeaux et votre bétail. Et cela est peu de chose aux yeux de l'Eternel : il livrera aussi Moab entre vos mains ; et vous frapperez toutes les villes fortes et toutes les villes principales, et vous abattrez tous les bons arbres, et vous boucherez toutes les sources d'eau, et vous ruinerez avec des pierres toutes les bonnes portions de terre. Et il arriva, au matin, à l'heure d'offrir l'offrande, que voici, des eaux vinrent du chemin d'Edom, et le pays fut rempli d'eau » (2 Rois 3 : 16-20).

            Cette immense armée dans le désert d’Edom se trouve dans un péril tout à fait désespéré. Ils n’ont pas d’eau, et leurs ennemis les Moabites se rassemblent pour l’attaque. Pas d’eau, cela signifie le désastre, la défaite, et la destruction. Ils ont cherché cette eau sans succès, et sans eau, ils ne peuvent remporter aucune victoire Dieu seul peut la leur fournir, ils n’ont d'espoir qu'en Lui. Mais ils sont un peuple désobéissant. Dieu voudra-t-Il penser à eux ? Eh bien oui, Dieu a pitié d’eux. Et, de même qu'Il est souvent intervenu pour les délivrer dans le passé, c'est par le moyen de son prophète, leur parlant de sa part, qu'Il répond cette fois à leur détresse, de sorte qu'ils reviennent de la bataille, victorieux et enrichis.


L’armée sans eau, une image de beaucoup de personnes dans la chrétienté

            Cette armée dépourvue d'eau est une image frappante d’un grand nombre de ceux qui professent être le peuple de Dieu aujourd’hui - c'est-à-dire ceux qui font partie de la chrétienté. Ils n’ont pas d’eau (l’eau de la vie), et sans eau, ils sont un peuple vaincu. En effet, aucun chrétien privé d'eau n’a jamais pu vaincre les Moabites, qui constituent dans l’Ancien Testament une image remarquable de la chair corrompue, avec son égoïsme et ses désirs impies.
            Il est aussi clair que possible que cette triste condition, caractérisée par l'absence d'eau et la défaite, est celle qui prévaut de nos jours. Et ce qui rend les choses encore plus tragiques, c’est que bien peu de personnes semblent en avoir conscience. Il n’y a assurément aucune eau vive dans le formalisme, et pourtant, des multitudes se tournent de ce côté dans l'espoir d'y trouver quelque satisfaction pour leur âme. Le formalisme peut flatter les sens, mais conduit à coup sûr à étouffer la conscience, car il remplit l’esprit de rites et de cérémonies, qui prennent la place de Dieu. Le modernisme, quant à lui, est semblable à un chemin dans un désert où il n’y a pas de source. Encore pire, si c’était possible, que le formalisme, il remplit l’esprit d'un vain orgueil, prive les hommes de tout sentiment de leurs besoins, et les amène à mépriser l’évangile de la grâce de Dieu. C’est en réalité un chemin large qui mène à la destruction, et nombreux sont ceux qui s’y engagent. Et cela peut être un piège pour certaines personnes qui se sont pourtant détournées de ces mouvements religieux populaires au goût du jour ; il s'agit de gens qui connaissent la vérité, et qui possèdent une foi réelle, mais qui n'ont pourtant ni fraîcheur ni vigueur spirituelle dans leurs vies. Comme le pieux Josaphat, ils ont été attirés dans le désert d’Edom. Ils sont égarés ; ils le savent, ils en ont conscience.
            D'autres encore, qui ne sont pas précisément égarés, ne sont pas heureux. Leur foi en Christ ne leur a pas procuré la liberté, la victoire et la joie dont parle la Bible. Le fait est qu’ils ne sont pas entrés dans la plénitude de bénédiction qui se trouve pourtant en Christ pour eux. C’est à ces chrétiens sans joie que je m’adresse, et ce que j’ai à leur dire pourra leur être en aide, s’ils veulent bien écouter, quelle que soit la cause de leur vie décevante et insatisfaite.

 

L’eau de la vie offerte par Jésus Christ

            Elisée promet à cette armée assoiffée une abondance d’eau, et Jésus notre Seigneur vous offre l'eau de la vie de manière surabondante. On trouve, dans la bouche de ceux qui Le connaissent, des témoignages à son sujet qui sont vraiment merveilleux. Prenez les paroles de Jean, le disciple bien-aimé, dans le premier chapitre de son Evangile : « Et la Parole devint chair et habita au milieu de nous ... pleine de grâce et de vérité ... De sa plénitude en effet, nous tous nous avons reçu et grâce sur grâce » (Jean 1 : 14, 16). La pensée est celle d'une mer puissante, déferlant vague après vague sur le rivage, et remplissant toutes les ouvertures, crevasses et cavités. La grâce de Jésus peut-elle être comparée à cela ? Certainement, puisque c’est ainsi que cet homme la décrit, sous l'inspiration de l'Esprit de Dieu. Et il décrit ce qu’il a goûté dans sa propre expérience. Mais écoutez les paroles du Seigneur Lui-même : « Celui qui boira de l'eau que je lui donnerai, moi, n'aura plus soif, à jamais ; mais l'eau que je lui donnerai sera en lui une fontaine d'eau jaillissant en vie éternelle » (Jean 4 : 14). Et encore : « En la dernière journée, la grande journée de la fête, Jésus se tint là, et il cria : Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. Celui qui croit en moi, comme l'a dit l'Ecriture, des fleuves d'eau vive couleront de son ventre » (Jean 7 : 37-38). Ne peut-on pas dire que ces paroles sont parmi les révélations les plus frappantes et les plus magnifiques que Dieu ait adressées aux hommes ? Il ne s’agit pas ici du pardon des péchés, si grande que soit cette grâce, ni d'aller au ciel à la fin de notre vie terrestre, choses pour lesquelles nous Le bénissons. Mais c’est la vie « en abondance » (Jean 10 : 10), jaillissant en adoration joyeuse, et s’écoulant en bénédiction continuelle. Est-ce possible ? Il faut que cela le soit, car ce sont les paroles mêmes de Jésus, et Il est Dieu, le Dieu « qui ne peut mentir » (Tite 1 : 2).
            Il s'agit d'une plénitude, entrant à flot pour apporter la vie, vague après vague, et ressortant comme une rivière ; pénétrant pour apporter une bénédiction continuelle, et s'écoulant ensuite au dehors à travers une vie de victoire et de service ; pénétrant dans une vie autrefois stérile, et s’écoulant dans un monde fatigué, pollué, accablé par le péché et opprimé par le diable, pour apporter la guérison, le réconfort et la fertilité partout où elle passe. Je suis sûr que votre cœur aspire à cela ; peut-être avez-vous le sentiment qu'il vous faut réaliser cela. Alors, que ce sentiment puisse s'approfondir ! En effet, plus votre désir sera profond, plus il sera comblé. Comment cela se peut-il ?

 

Des « fosses à creuser » pour recevoir la bénédiction divine

            Revenons à notre récit. L’homme de Dieu dit : « Remplissez de fosses cette vallée ». Il est clair que cela revient à faire de la place pour de l’eau. Il n’est pas difficile d'imaginer l’agitation que cet ordre du prophète va produire dans cette armée. Pas un homme ne restera inactif. Toutes les pioches et les pelles entreront en mouvement, et tout ce qui pourrait être un obstacle à l'écoulement de cette eau tant désirée sera ôté. Voilà le secret : êtes-vous prêt à creuser ? Avant toutes choses, pesez bien les paroles de votre Seigneur et Maître. Ne vous laissez pas troubler par le fait que vous n’avez jamais goûté la réalité de ces choses. Votre défaillance passée, ou celle des autres, n'en altèrent pas la vérité. Ces paroles sont là, dans toute leur extraordinaire simplicité, décrivant les ressources qui se trouvent en Lui pour nous, et ce qu’un contact avec Lui nous procurera.  « Or il (Jésus) disait cela de l'Esprit qu'allaient recevoir ceux qui croyaient en lui ; car l'Esprit n'était pas encore venu, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié » (Jean 7 : 39). Maintenant, Il est glorifié. A Celui qui est mort pour nous et a été ressuscité, a été donnée la place la plus élevée au ciel, de sorte que, de son côté, rien n'empêche ces eaux de couler. C'est de votre côté qu'est l’obstacle. Au nom de votre Seigneur et par la grâce qu’Il fournit, levez-vous et creusez. Remplissez de fosses la vallée. Faites de la place pour la bénédiction. Ou plutôt, pour ce qui vous concerne, faites de la place pour que le Saint Esprit puisse agir. Si vous avez cru à l’évangile de votre salut, aux bonnes nouvelles concernant Celui qui est mort pour vos péchés, qui a été enseveli et a été ressuscité, vous n’avez pas besoin de prier pour recevoir l’Esprit, car Il vous a déjà scellé, selon les Ecritures (Eph. 1 : 13-14). Mais il vous faut, dans votre vie, faire de la place pour son travail et la bénédiction qu’Il apporte.
            C’est dans la vallée qu’il faut creuser. Quand un homme descend de la « montagne » que constitue son orgueil et quand il confesse son besoin en se tenant humblement devant Dieu, il est alors moralement prêt à « creuser ». Vous soupirez après la bénédiction. Mais soupirez-vous suffisamment après elle pour « creuser les fosses », et écarter tout ce qui pourrait faire obstacle à l'écoulement des eaux ? Vous savez bien quels sont les obstacles ; et si vous ne le savez pas, Dieu vous le montrera, si vous allez à Lui avec la prière de David sur les lèvres : « Sonde-moi, ô Dieu ! et connais mon cœur ; éprouve-moi, et connais mes pensées. Et regarde s'il y a en moi quelque voie de chagrin, et conduis-moi dans la voie éternelle » (Ps. 139 :  23-24).


« L’excellence de la connaissance du Christ Jésus mon Seigneur » (Phil. 3 : 8)

            Mais ce n’est pas le fait que nous creusions qui va faire arriver l’eau. Tous nos efforts ne servent qu'à faire de la place pour recevoir ce que Dieu a en réserve pour nous en Christ, et cela ne peut pas être séparé de Lui. Dieu a lié la bénédiction de tous ceux qui sont bénis à la gloire de son Fils bien-aimé ; et personne, qu’il soit un saint ou un pécheur, ne sera jamais béni indépendamment de Lui. Car, remarquez  bien ce que rapporte le récit de l’Ecriture : « il arriva, au matin, à l'heure d'offrir l'offrande, que voici, des eaux vinrent du chemin d'Edom, et le pays fut rempli d'eau » (v. 20). Cette offrande matinale nous parle du prix que Christ a aux yeux de Dieu : offerte par la foi, elle représentait l’appréciation qu’avait celui qui l'offrait de Lui, Celui qui allait venir. Pour retirer l'enseignement du type et l'appliquer à la réalité présente, cela signifie que « l’excellence de la connaissance du Christ Jésus notre Seigneur » est une réalité pour nous. Nous trouvons notre plaisir dans Celui en qui Dieu trouve son plaisir.
            C’est seulement dans la mesure où nous trouvons notre plaisir en Christ, que nous sommes prêts à abandonner des choses pour Lui, à « creuser les fosses ». Le chapitre 2 de l’épître aux Philippiens (v. 6-11) place devant nous de manière très précieuse notre Seigneur comme l’antitype de l’offrande du matin. Et au chapitre 3, Paul déclare : « Mais les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai considérées, à cause du Christ, comme une perte. Plus encore, je considère toutes choses comme une perte à cause de l'excellence de la connaissance du Christ Jésus mon Seigneur, à cause de qui j'ai fait la perte de toutes et je les estime comme des ordures, afin que je gagne Christ » (v. 7-8). Paul avait « creusé les fosses » profondément, et combien la récompense avait été grande !
            Celui qui, dans une mesure, se tient là où Paul s’est tenu, celui dans l’âme duquel  les eaux ont coulé, remportera certainement la victoire sur les Moabites ; en effet, la chair ne peut pas avoir de puissance sur un homme absorbé par Christ et rempli du Saint Esprit. Il marche par l’Esprit, et il n’accomplit pas les convoitises de la chair (Gal. 5 : 16). Il dit : « non pas moi, mais Christ ». Il est plus que vainqueur par Celui qui l’a aimé (Rom. 8 : 37), et il devient un canal dont découle librement la bénédiction pour d'autres.
            Sa vie ne sera plus désormais comme le chemin du désert d’Edom mais, où qu’il soit, des fleuves d'eau vive couleront - en annonçant l'évangile, en parlant du Seigneur à la maison ou au travail, dans la vie et le témoignage, chaque jour et à chaque heure !
            C'est ainsi, et seulement ainsi qu'un réveil s'opérera, tant dans nos vies individuelles de chrétiens que dans l’Eglise en général. Dieu ne retient pas la bénédiction. Les obstacles ne sont pas de son côté, mais du nôtre. Nous sommes si lents à faire de la place pour elle, nous sommes si attachés à nos pensées, à nos manières de vivre, au sentiment de notre propre importance, au moi et à ses intérêts égoïstes, et ce sont ces choses qui constituent les obstacles. « Remplissons la vallée de fosses », au nom de notre Seigneur. Levons-nous et creusons !
 

D'après J.T. Mawson

A suivre