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Les sept paroles de Jésus sur la croix (3)


 

La parole d'affection

            « Près de la croix de Jésus, se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, ainsi que Marie de Magdala. Jésus, voyant sa mère, et se tenant à côté, le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple : Voilà ta mère. Et dès cette heure-là, le disciple la prit chez lui » (Jean 19 : 25-27).

            Cette troisième parole de Jésus sur la croix souligne l'amour, la fidélité et la tendresse de Jésus. C'est aussi la parole du Sauveur qui va donner sa vie pour ceux qui croient, Marie en fait partie.


                        Malgré ses souffrances, Jésus pense à sa mère

            Jésus va entrer dans les trois heures de ténèbres. Même les liens les plus étroits sur la terre, celui d'un fils avec sa mère, vont être interrompus. Marie est là, près de la croix - présence silencieuse et aimante. Jésus lui dit : « Femme, voilà ton fils ». Puis Il la confie à Jean, « le disciple qu'il aimait ». Qui, mieux que celui qui s'est laissé pénétrer par l'amour du Seigneur, peut être en aide à d'autres ? Jean comprend la parole de son Maître comme un testament par lequel Il remettait sa mère à ses soins. Il témoignait ainsi à l'un sa pleine confiance et à l'autre sa tendre sollicitude. Quelle scène d'amour, en contraste avec la haine environnante !
            Les mots prononcés ici par Jésus établissent un lien divin entre sa mère et Jean, son disciple bien-aimé, un lien doux et puissant entre les rachetés du Seigneur formant une famille, un peuple nouveau. Ce sera un peuple où l'on connaîtra la guérison et la délivrance par la parole du Christ, la présence de son Esprit et le réconfort des frères et sœurs dans la foi. C'est dans l'église naissante dont Marie fera partie (Act. 1 : 14) que cette femme trouvera compassion, consolation… et joie dans le Christ ressuscité.


                        Un amour qui est « le lien de la perfection »

            Il y a, dans la troisième parole du Seigneur sur la croix, comme la primeur de cet « amour dans l’Esprit », de cet « amour qui est le lien de la perfection », dont l’apôtre Paul parle plus tard dans l’épître aux Colossiens (1 : 8 ; 3 : 14) et donne une si belle illustration dans son épître à Philémon. Avec un coeur débordant de grâce et d’amour, Paul se substitue à l’esclave coupable, comme le Sauveur s’est substitué aux pécheurs, et il établit, entre le serviteur fugitif et le maître lésé, un lien spirituel d’une inaltérable solidité. Il adresse, en faveur d'Onésime, une intercession pleine de tact à son frère et collaborateur Philémon : « Bien que j'aie une grande liberté en Christ de te commander ce qui convient, à cause de l’amour, je te prie plutôt, tel que je suis, Paul, un vieillard - et maintenant aussi prisonnier de Jésus Christ -, je te prie pour mon enfant que j’ai engendré, étant dans les chaînes, Onésime. Il t’a été autrefois inutile, mais maintenant il est utile, à toi comme à moi ; et je te l'ai renvoyé… il a été quelque temps séparé de toi : afin que tu le possèdes pour toujours, non plus comme un esclave, mais au-dessus d’un esclave, comme un frère bien-aimé, spécialement pour moi et combien plus pour toi, et en tant qu'homme, et dans le Seigneur. Donc, si tu me considères comme associé à toi, reçois-le comme moi-même. Mais s’il t’a causé du tort ou s’il te doit quelque chose, mets-le à mon compte. Moi, Paul, je l’écris de ma propre main ; c'est moi qui paierai (pour ne pas te dire que tu te dois toi-même aussi à moi). Oui, frère, que je tire ce profit de toi dans le Seigneur : rafraîchis mes affections en Christ» (Phm 8-20). Cette épître à Philémon souligne l’importance de ce lien spirituel qui s’établit entre les âmes, selon le plan de Dieu, et brille comme un reflet de la gloire morale du Christ dans ses rachetés.

 

                    L'expression des affections naturelles à leur place

            Quand on avait dit à Jésus : « Voici, ta mère et tes frères, là dehors, te cherchent », Il avait répondu : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? », puis regardant tout à l'entour ceux qui étaient assis autour de lui, il avait ajouté : « Voici ma mère et mes frères ; car quiconque fera la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, et ma soeur, et ma mère » (Marc 3 : 34-35). Ainsi, durant sa marche et son ministère, Il coupait court à ces manifestations qui nous semblent naturelles. Aux noces de Cana, quand le vin vient à manquer, Marie l'en avertit ; puis elle dit en toute confiance aux autres : « Faites tout ce qu'il vous dira ». Alors Jésus déclare : « Qu'y a-t-il entre moi et toi, femme? » (Jean 2 : 4). Il n'y avait en Lui que la sainteté parfaite et rien de l'amabilité de la nature humaine. Ce qui comptait, avant toute chose, c'était l'obéissance à la volonté de son Dieu. Il pouvait dire en vérité, par l'Esprit prophétique : « Je me suis toujours proposé l'Eternel devant moi » (Ps.16 : 8)

            Mais, sur la croix, alors que l'oeuvre va être accomplie et qu'Il va remettre son esprit entre les mains du Père, le Seigneur montre tout ce qu'il y a dans son coeur pour cette mère qu'Il recommande à son disciple bien-aimé. Il donne libre cours aux sentiments nés des liens naturels que Dieu a formés – sentiments représentés par le miel qui ne devait pas se trouver dans les sacrifices du Lévitique. Il est dit dans les Proverbes : « Mon fils, mange du miel, car il est bon ; et un rayon de miel est doux à ton palais » (24 : 13) ; « Manger beaucoup de miel n'est pas bon » (25 : 27).

            Que cet exemple de Christ, parfaite « offrande de gâteau », soit devant nous et que jamais nous ne fassions passer nos relations de famille ou nos liens fraternels, avant les intérêts du Seigneur et l'obéissance à sa Parole.

 

D'après P. Regard