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LA NUEE, OU L’ETERNEL AVEC SON PEUPLE DANS LE DESERT


 

Israël en Egypte

                        La promesse divine

            Suite à la famine que Dieu avait appelée sur tout le pays d’Egypte et en Canaan (Act. 7 : 11), Joseph, après s’être fait reconnaître par ses frères, fait monter Jacob, son père, auprès de lui. Le patriarche et sa famille s’installent dans le pays de Goshen (terre de force), donné par le Pharaon (Gen. 45 : 18 ; 47 : 6, 11). Ils y croissent et s’y multiplient jusqu’à ce que se lève sur le pays un Pharaon « qui ne connaissait pas Joseph » (Ex. 1 : 8 ; Act. 7 : 18). Par crainte des fils d’Israël, un peuple nombreux et fort, le roi d'Egypte commence à les opprimer et les réduit en esclavage (Ex. 1 : 9-14).
            Mais Dieu, qui est fidèle à sa promesse faite à Abraham, réitérée à Isaac et à Jacob (Gen.15 : 13-14 ; 26 : 4 ; 28 : 13 ; v. Ps. 105 : 8-12), voit l’affliction de son peuple et entend son cri de souffrance (Ex. 3 : 7). Il suscite et prépare un homme – Moïse – par lequel Il délivrera son peuple et le fera sortir d’Egypte (Ex. 3 : 10 ; Act. 7 : 34-36). Il le conduira à travers le désert jusqu’à l’entrée du pays de Canaan, un pays « ruisselant de lait et de miel » (Ex. 3 : 8 ; Deut. 8 : 7-9). Puis, par Josué, l’Eternel fera entrer le peuple dans le pays promis (Deut. 31 : 7-8 ; Jos. 1 : 1-7).

                        L’opposition du Pharaon

            L’Eternel envoie Moïse et Aaron vers le Pharaon pour lui demander de laisser sortir d’Egypte les fils d’Israël. Mais le Pharaon refuse de reconnaître et d’écouter le Dieu d’Israël ; il endurcit son coeur malgré les avertissements qui lui sont donnés par Moïse, de la part de l’Eternel (Ex. 5 : 1-5, etc.), jusqu’au moment où c’est Dieu Lui-même qui endurcit le cœur du Pharaon (Ex. 7 : 3 ; 9 : 12 ; 10 : 1, 20, 27 ; 11 : 10 ; 14 : 8 ; voir Rom. 9 : 17-18). Le sort de cet homme méchant est alors scellé. Dieu « parle une fois, et deux fois » (Job 33 : 14), et même plus encore dans sa grâce et sa patience. Mais si l’homme n’y prête pas attention, un jour solennel arrive où il est alors trop tard – « Comment échapperons-nous, si nous négligeons (ou méprisons) un si grand salut ? » (Héb. 2 : 3). Que Dieu veuille qu’encore aujourd’hui plusieurs entendent l’appel répété de la grâce et reçoivent la bonne semence de la Parole de Dieu, dans un cœur préparé pour cela, afin qu’ils soient sauvés – « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs » (Héb. 3 : 7, 15) ; « Ecoutez, et votre âme vivra » (Es. 55 : 3).


La sortie d’Egypte

                        La nuit de la Pâque

            Ce que Dieu a promis, Il est puissant aussi pour l’accomplir (Rom. 4 : 21). Il envoie une dixième et dernière plaie sur l’Egypte : tout premier-né dans le pays sera frappé à mort par l’Eternel. Mais les premiers-nés d’Israël, protégés par le sang de l’agneau de la Pâque, sont épargnés et conservés en vie (Ex. 12 : 13, 21-30 ; Ps. 78 : 50-51 ; 105 : 36).
            Aujourd’hui encore, celui qui vient se placer avec foi à l’abri du sang de l’Agneau de Dieu mort sur la croix et croit en Lui, ne meurt pas, mais il a la vie éternelle (Jean 3 : 16). Il est purifié de tout péché (1 Jean 3 : 7b), il est définitivement épargné du juste jugement de Dieu sur le pécheur, car les coups de la justice divine sont tombés sur son Substitut.
            Les fils d’Israël mangent l’agneau de la Pâque à la hâte, prêts à partir, obéissants au commandement de l’Eternel : « vos reins ceints, vos sandales à vos pieds, et votre bâton en votre main » (Ex. 12 : 11). Au milieu de la nuit, l’Eternel frappe tous les premiers-nés de l’Egypte. Le Pharaon, alors, chasse les fils d’Israël de son pays. Le peuple sort en ordre de bataille, dirigé par l’Eternel vers la mer Rouge (Ex. 13 : 18). Après 430 ans passés en Egypte, les fils d’Israël sont délivrés de la servitude.

                        Premiers pas dans le désert

            Le peuple quitte le pays d’Egypte par le chemin que Dieu a choisi pour eux. Dans sa grâce, Il les détourne du pays des Philistins car ils ne sont pas préparés pour leur faire la guerre. Ils prennent donc « le chemin du désert de la mer Rouge » (Ex. 13 : 17-18). Le désert est un passage obligé pour les fils d’Israël. Il fait partie des voies de Dieu envers son peuple, afin qu’ils apprennent à connaître 1°leur propre cœur, 2°la dépendance complète de Dieu, 3° la discipline nécessaire de l’amour, et 4° l’obéissance et la crainte de Dieu (voir Deut. 8 : 2-6). Chers amis croyants, ne devons-nous pas, nous aussi, apprendre les mêmes leçons indispensables pendant notre passage sur la terre ?
            Les premières étapes du peuple les conduisent de Ramsès (ou « fils du soleil », image du Pharaon) à Succoth (« cabane, abri »), puis jusqu’à Etham (« limite de demeures ») (Ex. 12 : 37 ; 13 : 20). Ils quittent ainsi leurs maisons en Egypte, passent par des abris temporaires et arrivent à la limite des habitations – ils passent du monde au désert. Alors qu’ils atteignent la limite du désert, leur Dieu ne les laisse pas sans ressources : Il vient Lui-même conduire son peuple dans le chemin par le moyen de la nuée et les éclairer dans les ténèbres de la nuit par la colonne de feu. Il se constitue leur guide et leur ouvre le chemin qu’ils auront à suivre.
            Dans ce désert aride et sans chemin tracé, l’Eternel va conduire fidèlement et sans relâche le peuple qu’Il a aimé et choisi (Deut. 7 : 6-7) et auquel Il avait promis de donner le beau pays de Canaan. Nul besoin d’un conducteur humain, tel Hobab, « pour leur servir d’yeux » (Nom. 10 : 29-32). C’est l’Eternel Lui-même, dans la nuée et la colonne de feu, qui va guider Israël tout au long du chemin – « L’Eternel seul l’a conduit » ; « Il les conduisit, le jour par une nuée, et toute la nuit par une lumière de feu » (Deut. 32 : 12 ; Ps. 78 : 14).
            Comment marchons-nous, dans le désert de ce monde, individuellement et aussi collectivement ? Ressentons-nous le besoin d’être guidé par un homme, aussi sage et expérimenté soit-il (voir Jér. 17 : 5-6) ? Où marchons-nous par la foi, les yeux fermement fixés sur Jésus (Héb. 12 : 2), ayant placé toute notre confiance en Lui pour qu’il soit « notre guide jusqu’à la mort », comme le disaient les fils de Coré (Ps. 48 : 14), ou jusqu’à la venue du Seigneur comme le disent les croyants de la période de la grâce ? Ecoutons la parole de Jésus Lui-même, qui nous dit : « Un seul est votre conducteur, le Christ » (Matt. 23 : 8,10).

                        Un long voyage avant le repos

            Le peuple va marcher jour et nuit, il n’y aura pas de repos pour eux dans le voyage vers Canaan – sinon au 7ème jour de chaque semaine, lors du sabbat que Dieu leur donne sur le principe de la grâce, avant qu’ils viennent se placer volontairement sous le régime de la Loi (Ex. 16 : 33). Même si la grâce de Dieu leur a permis de faire quelques haltes bienfaisantes dans le désert (Ex.15 : 27 ; Nom. 10 : 33), le repos ne se trouve que dans le pays de Canaan. Ils sont entrés dans le pays et y ont trouvé du repos car Dieu l’avait promis (Jos. 21 : 44), mais pas un repos complet et définitif (Jug. 3 : 1-2). Et toute la génération sortie d’Egypte n’est toutefois pas entrée dans le repos à cause de leur péché par lequel ils se sont attirés la colère divine (Héb. 3 : 7 à 4 : 10 ; 1 Cor. 10 : 5).
            Comme Israël autrefois, le peuple des « participants à l’appel céleste » (Héb. 3 : 1) chemine aujourd’hui dans ce monde comme dans un désert. Le prophète Michée l’avait annoncé et nous le réalisons quotidiennement : « ce n’est pas ici un lieu de repos, à cause de la souillure qui amène la ruine » (Mich. 2 : 10). Cependant, notre Seigneur, dans sa grâce, nous accorde de trouver du répit au cours de notre marche lorsqu’Il groupe les siens autour de Lui au premier jour de la semaine et en d’autres occasions. Nous goûtons alors ensemble la présence de Celui qui est au milieu des deux ou trois assemblés à son Nom, nous reposant sur son amour et prenant des forces pour l’étape qui s’ouvre. Et nous avons la perspective bienheureuse de savoir que bientôt nous allons entrer dans un repos plein et éternel lorsque nous serons introduits dans le ciel ! Il en sera terminé à jamais des combats, des épreuves et des souffrances de la terre (Apoc. 21 : 4).

                        L’Eternel va devant son peuple (Exode 13 : 21-22)

            La Parole insiste sur le fait que l’Eternel allait devant le peuple (Ex. 13 : 21), que la nuée et la colonne de feu était en permanence devant eux (v. 22). Le peuple qui regardait en avant voyait quel était le chemin à suivre. Tout regard en arrière, tout regret de ce qu’ils avaient laissé en Egypte – et combien vite, hélas, ces regrets sont venus ! (Ex. 14 : 11-12 ; 16 : 2-3…) - ne pouvait que retarder leur marche vers le pays promis.
            Pèlerins marchant vers le ciel, les croyants ont un guide pour les diriger dans le désert de ce monde : c’est Jésus Lui-même qui, par sa parole, nous conduit de jour et de nuit dans le chemin qui nous amène à Lui, au ciel où Il est entré comme notre précurseur (Héb. 6 : 20a). Le roi Salomon a pu écrire : « le commandement est une lampe et l’enseignement une lumière » (Prov. 6 : 23), pour nous guider dans la nuit morale de ce monde.

                        Israël délivré par l’Eternel (Exode 14)

            A peine sortis d’Egypte, les fils d’Israël vont se trouver pris dans un piège sans issue. Devant eux, la mer Rouge, obstacle infranchissable. Derrière eux, les Egyptiens qui se sont ressaisis après la terrible épreuve tombée sur eux dans la nuit. Le Pharaon arrive sur le peuple avec toute son armée et les atteint près de Pi-Hahiroth. Israël se trouve devant les « portes de la liberté » (signification de Pi-Hahiroth), mais elles semblent être closes. Qui pourra les ouvrir pour eux ?
            Celui qui « brise les portes d’airain » va intervenir en leur faveur, « afin que tu saches que moi, l’Eternel, qui t’ai appelé par ton nom, je suis le Dieu d’Israël » (Es. 45 : 2-3). La parole de l’Eternel vient au peuple par Moïse : « Tenez-vous là, et voyez la délivrance de l’Eternel » (14 : 13). C’est Dieu Lui-même qui combat pour les siens lorsqu’il s’agit de les délivrer de la puissance de Satan que le Pharaon représente ici.
            Aussitôt, « l’Ange de Dieu, qui allait devant le camp d’Israël, partit, et s'en alla derrière eux ; et la colonne de nuée partit de devant eux et se tint derrière eux ; et elle vint entre le camp des Egyptiens et le camp d’Israël » (Ex. 14 : 19). L’Eternel qui allait devant son peuple pour le conduire, va se placer derrière lui pour le protéger. La présence divine se tient entre Israël et ses ennemis qui ne peuvent plus les atteindre (v.20).
            Et, au matin, du milieu de la colonne de feu et de la nuée, l’Eternel entame le combat contre le Pharaon et son armée. Par un simple regard sur les Egyptiens, sa puissance se déploie et sa victoire est immédiate et totale : il ne reste plus un seul ennemi vivant. Le peuple, sur le rivage de la mer Rouge traversée à sec par la puissance de l’Eternel et par la foi (14 : 21-22 ; Héb. 11 : 29), peut constater et voir (v.31) la puissance victorieuse de l’Eternel. Ils chantent un cantique de louange à Celui qui les a délivrés à la fois du pouvoir de l’adversaire et de la puissance de la mort.
                    - Quant à la délivrance de la main du Pharaon, ils disent : « Je chanterai à l’Eternel, car Il s’est hautement élevé ; Il a précipité dans la mer le cheval et celui qui le montait… Tu as soufflé de ton souffle, la mer les a couverts ; ils se sont enfoncés comme du plomb dans les eaux magnifiques… Tu as étendu ta droite, la terre les a engloutis… » (Ex. 15 : 1… 10… 12) ; « Les eaux couvrirent leurs oppresseurs : il n’en resta pas un seul » (Ps. 106 : 11).
                    - Quant à la délivrance à travers les eaux de la mer Rouge, ils chantent : « Par le souffle de tes narines, les eaux se sont amoncelées ; les courants se sont dressés comme une muraille ; les abîmes sont devenus solides au cœur de la mer… les fils d’Israël ont marché à sec au milieu de la mer » (Ex. 15 : 8). Le psalmiste ajoute : « Il fendit la mer, et les fit passer : il fit se dresser les eaux comme un monceau » (Ps. 78 : 13) ; « … Il tança la mer Rouge, et elle sécha ; et Il les fit marcher par les abîmes comme par un désert » (Ps. 106 : 9).
            Ces deux grandes délivrances sont rappelées ensemble bien longtemps après aux oreilles et au cœur du résidu remonté de la captivité. En un jour de tristesse et d’humiliation, de séparation et de confession, leur péché leur est rappelé, mais aussi les voies de Dieu en grâce à leur égard (Néh. 9 : 7-15). Nous lisons, au verset 11 de ce chapitre : « Et tu fendis la mer devant eux, et ils passèrent à sec par le milieu de la mer ; et ceux qui les poursuivaient, tu les jetas dans les abîmes, comme une pierre dans les eaux puissantes ».
            Nous pouvons parfois nous trouver dans des situations qui nous semblent sans issue. Devant nous se trouvent des obstacles qui nous paraissent insurmontables ; nous sommes effrayés en sentant derrière nous la puissance de « notre adversaire, le diable » (1 Pier. 5 : 8). Sachons lever les yeux en haut : nous trouverons protection et secours en Celui dont la puissance intervient en faveur de ceux qui se confient en Lui (Ps. 121 : 1-2). Connaissons-nous « la puissance de sa force » par laquelle Il a ressuscité le Christ d’entre les morts ? Avons-nous éprouvé « l’excellente grandeur de sa puissance envers nous qui croyons » ? (Eph. 1 : 20) Cette puissance divine est prête à intervenir pour délivrer les siens, quelles que soient leurs difficultés. Et Lui-même vient s’interposer entre nous et le danger qui nous menace, si nous Lui remettons nos circonstances avec foi et le laissons agir en notre faveur. « Te laisser seul agir, et, sûrs de ta victoire, nous reposer en toi ».


En chemin vers Canaan

                        Le peuple gardé pendant le voyage

            L’Eternel Lui-même dirige et accompagne son peuple, dès leurs premiers pas hors d’Egypte. « Il y a onze journées depuis Horeb, par le chemin de la montagne de Séhir, jusqu’à Kadès Barnéa » (Deut. 1 : 2). Mais, à cause de leur incrédulité et de leur désobéissance lors de l’épisode de la reconnaissance du pays de Canaan, ils passeront quarante années dans le désert (voir Nom. 13 et 14 ; lire 14 : 25-36).
            Le Psaume 78 nous donne un résumé des soins de l’Eternel envers son peuple, depuis la sortie d’Egypte jusqu’à-ce qu’Il les fasse entrer dans le pays de la promesse : « Et Il fit partir son peuple comme des brebis, et les mena comme un troupeau dans le désert ; et Il les conduisit sains et saufs, et ils furent sans crainte ; et la mer couvrit leurs ennemis. Et Il les introduisit dans les confins de sa sainte terre, cette montagne que sa droite s’est acquise ; et Il chassa de devant eux les nations, et leur partagea un héritage, et fit habiter dans leurs tentes les tribus d’Israël » (v. 52-55). Etienne dira, dans son discours devant le sanhédrin : « C’est Lui qui les fit sortir, après avoir accompli des prodiges et des miracles dans le pays d’Egypte, à la mer Rouge et au désert pendant quarante ans » (Act. 7 : 36).
            A la fin du voyage, Moïse rappellera au peuple la bonté et la protection de l’Eternel pendant ces quarante années de marche dans « un pays désert et dans la désolation des hurlements d’une solitude » (Deut. 32 :10) : « Car l’Eternel, ton Dieu,… a connu ta marche par ce grand désert ; pendant ces quarante ans, l’Eternel, ton Dieu, a été avec toi ; tu n’as manqué de rien » (Deut. 2 : 7 ; voir 8 : 4 ; 29 : 5).
            Les croyants aujourd’hui dans le monde, peuple en marche vers le ciel, sont les objets des mêmes soins, de la même fidélité, du même amour de la part de Celui qui ne change pas. Le Seigneur Jésus avait autrefois interrogé ses disciples alors qu’Il arrivait à la fin de sa course ici-bas, leur demandant : « Avez-vous manqué de quelque chose ? » Pourrions-nous faire une autre réponse que celle qu’ils ont faite : « ils dirent : de rien » (Luc 22 : 35). Deux mots seulement, mais qui exprimaient la permanence et l’étendue des soins du Seigneur envers eux pendant ces trois années où ils l’avaient suivi dans son chemin.

                        Ressources divines dans le désert (Exode 16)

            Sans plus de crainte des Egyptiens et sans obstacle désormais devant eux, le peuple d’Israël s’avance dans le désert. Aussitôt les difficultés commencent. Le cœur du peuple a déjà oublié le dur esclavage de l’Egypte, qui a pourtant été sa part pendant de longues années ! Il a oublié aussi la grande délivrance dont il a été l’objet et le déploiement de la puissance de l’Eternel pour le faire sortir d’Egypte « à main forte et à bras étendu » (Ps. 106 : 13). Ils se mettent à murmurer contre Moïse et Aaron, mais ces murmures sont en réalité contre l’Eternel (Ex. 16 : 27) !
            Dieu, dans sa grâce, subvient aussitôt à ces besoins, fournissant les ressources nécessaires aux fils d’Israël qui ne pouvaient y pourvoir eux-mêmes. Dieu répond aux nécessités des siens dépendants de Lui. Il donne à son peuple de l’eau pour étancher sa soif et du pain pour se nourrir. Ce sont les ressources du ciel pour un peuple racheté qui ne trouve plus sa subsistance dans ce qui venait de la terre, comme ils en font rapidement l’expérience (Ex. 15 : 22 ; 16 : 3).
            La gloire de l’Eternel apparaît alors dans la nuée, aux yeux de tout le peuple (v.10). Sa gloire se manifeste comme le rappel de la puissance par laquelle ils ont été délivrés de leur ennemi, comme aussi de la grâce qui pourvoit à tous leurs besoins dans le désert. L’Eternel parle à Moïse et sa parole s’accomplit : au soir des cailles leur sont envoyées – bien supérieures aux pots de chair de l’Egypte et rappel que l’Eternel les avait fait sortir de ce pays qu’ils regrettaient (comp. v. 3b, et v. 6, 13). Et, le matin suivant, ils découvrent la gloire de Dieu dans la manne, le « pain des puissants » - tellement supérieur au pain de l’Egypte après lequel le peuple soupirait (comp. v. 3b, v. 7 et v. 14-15). De quelle manière merveilleuse la gloire de Dieu a été manifestée, lorsqu’Il a donné son Fils qui est venu dans le monde afin que ceux qui s’approprient sa mort obtiennent la vie éternelle (Jean 6 : 48, 50-51, 53) !
            L’Eternel leur a donné à manger la manne, qu’ils trouvaient chaque matin sur la rosée, avant le lever du soleil (Ex. 16 : 14-15 ; Ps. 78 : 24-25 ; 105 : 40b). Il leur a donné à boire l’eau du Rocher qui allait avec eux dans le chemin (Ex. 17 : 6 ; Nom. 20 : 8 ; Ps. 78 : 20 ; 105 : 41a ; Es. 48 : 21). La manne et le Rocher ont l’un et l’autre une origine divine et nous parlent de Christ, nourriture et breuvage du croyant ici-bas (voir Jean 4 : 14 ; 6 : 55-56). Dieu a nourri et abreuvé son peuple chaque jour, pendant quarante ans, jusqu’à l’entrée en Canaan (voir Jos. 5 :12). Quelle bonté, quelle fidélité ! Dans sa grâce, Il répond aux murmures du peuple par ces bénédictions d’en haut, qui conviennent à leurs besoins. Ils auraient pu dire, comme Jérémie plus tard : « ce sont les bontés de l’Eternel que nous ne sommes pas consumés, car ses compassions ne cessent pas : elles sont nouvelles chaque matin ; grande est ta fidélité ! » (Lam. 3 : 22).
            L’apôtre Paul rappellera aux Corinthiens les bontés de Dieu envers son peuple dans le désert : ils ont « tous été sous la nuée, tous ils ont passé à travers la mer, … tous ils ont mangé la même nourriture spirituelle, et tous ils ont bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient d’un Rocher spirituel qui les accompagnait : et le Rocher était le Christ » (1 Cor. 10 : 1-4).
            Et nous, croyants, regretterions-nous notre ancienne situation sous l’esclavage de Satan, et le monde dont Dieu nous a fait sortir par la croix de Christ (Gal. 1 : 4) ? Désirons-nous encore boire aux « citernes crevassées » de ce monde, « qui ne retiennent pas l’eau », alors que nous avons en Christ « la source des eaux vives » et que « le ruisseau de Dieu est plein d’eau » (Jér. 2 : 13 ; Ps. 65 : 9) ? Le véritable « pain du ciel » (Jean 6 : 32) - Christ, sa grâce, sa douceur, son humilité, telles que nous les discernons en Lui alors qu’Il était sur cette terre - n’est-Il pas la nourriture bienfaisante de notre âme ici-bas ? La gloire de l’Eternel que nous voyons dans l’humanité sans tache et dans les perfections de l’Homme humble qui a marché ici-bas, ne vaut-elle pas infiniment mieux pour nous que toute la gloire des hommes (Jean 12 : 43) ?
            Que le Seigneur nous garde de proférer des paroles semblables à celles que ce pauvre peuple prononcera quarante ans plus tard à propos de la manne (Nom. 21 : 5) ! Mais que, chaque jour que nous passons ici-bas nous apprenions et appréciions davantage toute la valeur de Christ, dont la Personne nourrit notre foi, notre espérance, notre amour, et fortifie nos âmes dans le chemin par lequel Il nous conduit jusqu’à Lui.

                        La nuée sur la montagne de Sinaï (Exode 19 et 24)

            Au troisième mois après être sorti d’Egypte, le peuple arrive au désert de Sinaï ; là, il s’engage volontairement à se placer sous la Loi, croyant pouvoir l’accomplir : « Tout ce que l’Eternel a dit, nous le ferons », affirment-ils présomptueusement (Ex. 19 : 8 ; 24 : 3, 7). Afin que le peuple apprenne à craindre Dieu (Ex. 20 : 20b) et afin qu’ils croient Moïse quand il leur parlerait de sa part (19 : 9), l’Eternel annonce que tous entendront sa voix. Pour cela, Il va venir vers eux sur la montagne d’Horeb, dans la nuée.
            Au matin du troisième jour, l’Eternel descend en feu sur la montagne de Sinaï, dans toute sa puissance : des tonnerres et des éclairs, des fumées et des flammes, un son de trompette de plus en plus fort (19 : 18-19) – « la montagne était brûlante de feu jusqu’au cœur des cieux… ténèbres, nuées, et profonde obscurité » (Deut. 4 : 11). L’Eternel se présente à Israël comme le Dieu dont la sainteté ne pouvait que maintenir le peuple à distance. Le peuple reste au pied de la montagne et ne peut s’approcher de l’Eternel (19 : 12-13, 21). Mais Il leur parle du milieu du feu, sans les consumer, et leur fait connaître ses saintes exigences, ses commandements par lesquels, s’ils y obéissaient, ils seraient extrêmement bénis (Deut. 4 : 33-40 ; 5 : 22 ; 7 : 12-15).
            L’épître aux Hébreux nous apprend que Moïse lui-même était dans une grande crainte devant la démonstration de la puissance de l’Eternel (Héb. 12 : 21). Cependant il s’approche de Dieu pour écouter les paroles qu’il devra transmettre au peuple – les dix commandements. Quant au peuple, il est terrorisé en entendant la voix puissante de l’Eternel provenant du milieu du feu et demande à Moïse que Dieu ne leur parle plus directement (Héb. 12 : 19-20). Hélas ! Malgré la forte impression que leur avait fait la voix de l’Eternel sur le moment, ils auront tôt fait de se détourner du chemin de Dieu et de désobéir à ses commandements (comp. Ex. 20 : 23 et 32 : 1-6, 8).
            L’Eternel ajoute des ordonnances en complément de la Loi (Ex. 21 à 23). Alors le peuple s’engage solennellement une nouvelle fois à obéir à cette Loi, par une alliance scellée par le sang (Ex. 24 : 3-8 ; Héb. 9 : 18). L’Eternel invite Moïse à monter à nouveau sur la montagne pour recevoir de sa main les tables de pierre de la Loi. Moïse monte vers l’Eternel et la nuée couvre la montagne : la gloire de l’Eternel, comme un feu dévorant, demeure sur Sinaï. L’apparence de cette gloire est discernée par les fils d’Israël – ils voyaient la nuée mais ne pouvaient contempler la gloire qui y demeurait (Ex. 24 : 17). Moïse entre dans la nuée et dans la présence de la gloire de l’Eternel. Il va y demeurer pendant quarante jours et quarante nuits (Ex. 24 : 18 ; Deut. 9 : 9-11).
            Quel contraste avec la période dans laquelle nous vivons aujourd’hui ! Israël se plaçait sous la Loi, par Christ la grâce est venue jusqu’à nous. La loi ne pouvait nous rendre justes et capables de nous tenir devant Dieu (Gal. 3 : 21). Mais, durant le temps de la grâce qui nous a sauvés et justifiés (Eph. 2 : 8 ; Rom. 3 : 24), chaque racheté peut entrer librement dans la présence du Dieu de gloire et de grâce. Un chemin a été ouvert jusqu’au ciel par le sacrifice du Seigneur Jésus à la croix, par sa Personne même. Nous pouvons l’emprunter constamment, sans crainte, sans conscience de péché et en pleine assurance de foi (Héb. 10 : 19-22). « Nous sommes invités à nous approcher et à demeurer dans la présence de Dieu à chaque moment de notre vie, individuellement et collectivement » (Epître aux Hébreux – SLE).

                        Moïse sur la montagne (Exode 33 et 34)

            Après l’affaire du veau d’or et les tables du témoignage brisées au pied de la montagne (Ex. 32), Moïse va monter une fois de plus sur la montagne de Sinaï, avec deux nouvelles tables de pierre. L’Eternel va de nouveau y écrire « les paroles de l’alliance, les dix paroles » (34 : 28 ; Deut. 10 : 1).
            L’Eternel ne peut plus demeurer dans le camp d’Israël qui a été souillé par le péché du peuple. Moïse, sans que l’Eternel ne lui ait rien commandé, mais dans la connaissance de la pensée de Dieu, dresse « hors du camp, loin du camp » la tente d’assignation - un lieu de convocation par Dieu, de rendez-vous avec Lui – (Ex. 33 : 7). Moïse sort du camp d’Israël et entre dans la tente. La nuée descend alors à l’entrée de la tente : là, l’Eternel parle avec son serviteur. Il s’entretient avec lui, « face à face, comme un homme parle avec son ami » (v. 11 ; voir Nom. 12 : 8 ; 7 : 89).
            N’est-ce pas « hors du camp », hors de toute organisation religieuse, que nous sommes appelés à sortir aujourd’hui encore (Héb. 13 : 13) ? C’est le pas que doivent faire ceux qui recherchent la présence du Seigneur (Ex. 33 : 7b, à comparer avec le verset 10 où chacun reste devant l’entrée de sa tente). Car le Seigneur n’est pas là où, dans la chrétienté professante, son Nom est déshonoré et sa seule autorité rejetée. Le passage d’Hébreux 13 nous dit très précisément : « Sortons vers Lui, hors du camp ». Si c’est bien Lui que nous cherchons, nous Le trouverons au milieu de ceux que l’Esprit Saint rassemble autour de Lui et à son Nom. C’est ceux dont le cœur a été attiré vers Lui et qui recherchent sa présence, que le Seigneur invite à demeurer avec Lui (Jean 1 : 35-39).
            Moïse monte sur la montagne vers l’Eternel qui descend dans la nuée et se tient avec lui (34 : 28). Du milieu de la nuée, Dieu va se révéler comme le Dieu « miséricordieux et qui fait grâce », tout en maintenant son gouvernement sur les siens (v.7).
            Après avoir passé de nouveau quarante jours dans la présence de l’Eternel dans la nuée (Ex. 34 : 28 ; Deut. 10 : 10), Moïse redescend de la montagne. Il a vu la gloire de Dieu et parlé avec Lui, son visage en porte l’empreinte glorieuse. Sa face rayonne aux yeux du peuple qui ne peut supporter cette vision, et il doit mettre un voile sur son visage (Ex. 34 : 29-35 ; comp. 2 Cor. 7 : 13).
            Quelle différence pour les saints de la période de la grâce dans laquelle nous vivons ! Nous avons le privilège de « contempler face à face la gloire du Seigneur » (2 Cor. 3 : 18), d’avoir reçu dans nos cœurs la lumière divine qui y fait briller la gloire de Dieu, connue et reflétée dans la face de Christ, objet de notre contemplation par la foi. L’épître aux Hébreux nous expose ce contraste entre ce que proposait la loi et ce que les croyants possèdent aujourd’hui en Lui (Héb. 12 : 18-24). Ce n’est pas à la montagne de Sinaï que nous venons, la montagne de la Loi qui maintenait l’homme sous le jugement du Dieu saint ; mais c’est à la montagne de Sion, qui nous révèle la grâce de Dieu en Christ, qui sauve du jugement et ouvre à tous les rachetés un libre accès à la présence de Dieu. « Vous êtes venus à la montagne de Sion… c’est là que l’Eternel a commandé la bénédiction, la vie pour l’éternité » (Héb. 12 : 22a ; Ps. 133 : 3b).
            L’épître aux Corinthiens nous apprend que la gloire qui rayonnait sur le visage de Moïse était le résultat du don du ministère de la loi aux Israélites (2 Cor. 3 : 7). Mais, quant à nous–mêmes, nous avons reçu le ministère bien plus excellent de l’Esprit, dont la gloire surpasse de beaucoup tout ce que Moïse avait pu voir sur la montagne de Sinaï (3 : 8-9). Moïse a vu la gloire de Dieu « par derrière » (Ex. 33 : 22-23), car « l’homme ne peut me voir et vivre », dit l’Eternel (Ex. 33 : 20 ; voir 1 Tim. 6 : 16). Aux croyants de la période de la grâce, il est donné de contempler la gloire de Dieu directement dans le visage de Christ que nous voyons par la foi. Quelle est la conséquence de notre admiration de la gloire de Christ « à face découverte » - sans aucun voile ? Une transformation à sa propre ressemblance ! (3 : 18) Plus nous Le contemplons dans la gloire, plus sa Personne se « reflète » en nous. Progressivement, le Saint Esprit nous rend davantage conforme, dans notre vie sur la terre, à ce qu’est Christ.
            Si la face de Moïse rayonnait aux yeux du peuple, « parce qu’il avait parlé avec Lui » (Ex.34 : 29b), ne peut-on pas dire que, quant à nous-mêmes, nos progrès dans la connaissance de sa Personne acquise dans sa présence seront visibles, « évidents à tous » (1 Tim. 1 : 5) ?

                        La nuée sur le tabernacle (Exode 40)

            Dans le désert de Sinaï, au premier jour du premier mois de la seconde année après la sortie d’Egypte, le sanctuaire de Dieu, le tabernacle, est achevé et dressé (Ex. 40 : 17). L’Eternel avait dit : « ils feront pour moi un sanctuaire, et j’habiterai au milieu d'eux » (25 : 8). Au moment ou il est dit : « Et Moïse acheva l’œuvre » (Ex. 40 : 33b), la nuée couvre la tente d’assignation et la gloire de l’Eternel remplit le tabernacle. Dieu descend en gloire pour demeurer au milieu de son peuple au désert, selon sa promesse.
            Beaucoup plus tard – presque 1500 ans – Dieu descendra à nouveau parmi son peuple. Non pas en gloire, mais en grâce et en vérité, dans la Personne de son Fils bien-aimé. Il viendra « dresser sa tente » au milieu de son peuple (Jean 1 : 14). Bienheureux ont été ceux qui ont discerné le Fils de Dieu venu du ciel sur la terre, envoyé par le Père, et qui ont contemplé sa merveilleuse gloire personnelle, la gloire du « Fils unique de la part du Père » ! Il est venu pour glorifier son Dieu et Père, et Il l’a pleinement glorifié en « achevant l’œuvre » (Jean 17 : 4), par son sacrifice sur la croix. Et maintenant, accomplissant sa fidèle promesse, c’est au milieu des quelques uns qui sont assemblés à son Nom qu’Il vient, pour leur bénédiction et leur joie (Matt. 18 : 20 ; Jean 20 : 20).
            Lorsque le Fils de Dieu est venu ainsi vers les siens, nous savons quel accueil ils Lui ont réservé : « Il vint chez Lui, et les siens ne l’ont pas reçu » ; « Il n’y avait pas de place pour eux [Joseph, Marie et l’enfant Jésus qui allait naître] dans l’hôtellerie » (Jean 1 : 11 ; Luc 2 : 7). Après être « passé de lieu en lieu, faisant du bien à tous », mais n’ayant « pas de lieu où reposer sa tête », Il a été rejeté et mis à mort par ceux qui ont été ses adversaires en réponse à son amour (Act. 10 : 38 ; Luc 9 : 58 ; Ps. 109 : 4a). Remonté au ciel une fois l’œuvre de la croix accomplie, Il reviendra en gloire sur cette terre pour y établir son règne de mille ans, un règne de justice et de paix au milieu de son peuple restauré et rassemblé, qui le recevra avec humiliation et joie.
            Mais la part bénie des croyants aujourd’hui est d’attendre la venue du Seigneur à tout instant. Il vient pour les siens, afin de les prendre auprès de Lui au ciel, - « afin qu’ils contemplent ma gloire, que tu m’as donnée », dit-Il à son Père (Jean 17 : 24).

                        Obéissance et dépendance (Nom. 9)

            Au début du livre de l’Exode, la nuée avait conduit le peuple hors d’Egypte, l’avait délivré du Pharaon et de son armée, et l’avait fait entrer dans le désert. Deux ans plus tard, à la fin de ce livre, elle est là pour guider les fils d‘Israël dans chacune de leurs étapes à travers le « grand et terrible désert » (Deut. 1 : 19). Depuis que le tabernacle avait été achevé, elle demeurait sur lui de jour comme de nuit (Ex. 40 : 35). De là, elle déterminait les mouvements du peuple dans le désert.
            Le chapitre 9 du livre des Nombres suit immédiatement la conclusion du livre de l’Exode (voir Ex. 40 : 17 ; 36-38 et Nom. 9 : 1, 15 ; 17-23). Pour le peuple, tout était une question d’obéissance et de dépendance. C’était « le commandement de l’Eternel » (Nom. 9 : 18, 20, 23) qui déterminait leur marche et leur campement. C’était la levée de la nuée ou son stationnement sur la tente du témoignage qui ponctuait la vie des Israélites dans le désert. Le peuple marchait par la vue : c’est en regardant constamment la nuée et en la suivant, qu’ils étaient guidés dans le désert sans chemin tracé par l’homme ; c’est en considérant la nuée immobile qu’ils dressaient le tabernacle de l’Eternel et demeuraient dans sa présence selon le temps fixé par Lui.
            Dans le désert, il n’y avait pas de route tracée tout droit jusqu’en Canaan. Seul l’Eternel, dans la nuée, connaissait « le vrai chemin », pour le peuple (voir Esdr. 8 : 22). Serions-nous capables par nous-mêmes de discerner notre chemin dans le monde, d’en franchir les obstacles, de faire les bons choix dans les décisions que nous avons à prendre à chaque instant de notre vie ? Pourrions-nous désirer d’être conduits par quelque Hobab dont nous penserions que l’expérience pourrait nous être utile (voir Nom. 10 : 29-32) ? Où recherchons-nous à chaque pas, dans une dépendance totale, le chemin du Seigneur pour nous, le chemin de la bénédiction. « Qui est l’homme qui craint l’Eternel ? Il lui enseignera le chemin qu’il doit choisir », déclare le psalmiste (Ps. 25 : 12).
            Les croyants traversent un monde qui devrait être toujours pour eux comme un désert. Ils sont conduits vers le ciel par un chemin qui leur a été frayé par le Seigneur Jésus. Il a Lui-même marché sur cette terre et Il est maintenant entré dans le ciel comme notre précurseur (Héb. 6 : 20) - terme qui signifie « celui qui va en avant de ceux qui le suivent ». Pour discerner notre chemin, nous avons deux ressources : la Parole de Dieu, qui nous vient d’en haut : « Ta parole est une lampe à mon pied et une lumière à mon sentier » (Ps. 119 : 105) ; la prière, qui monte vers Dieu : « Eternel ! Enseigne-moi ton chemin » (Ps. 86 : 11).
            Les croyants marchent aujourd’hui par la foi. Nous « courons avec patience la course qui est devant nous, les yeux fixés sur Jésus, le chef de la foi et Celui qui l'accomplit pleinement » (Héb. 12 : 1-2). C’est dans la contemplation constante de sa Personne que nous discernons notre chemin sur la terre. L’apôtre Pierre nous dit que Christ nous a laissé ici-bas un modèle dont nous avons à suivre les traces (1 Pier. 2 : 21).

                        Dans le désert avec la nuée (Nom.10)

            Le mois suivant l’achèvement du tabernacle et la venue de la nuée sur la tente d’assignation, la nuée se lève pour la première fois « de dessus le tabernacle du témoignage » (Nom. 10 : 11). Le peuple, ordonné selon le commandement de son Dieu (v. 12 ; voir Nom. 2), quitte la montagne de l’Eternel. Il s’engage dans le désert à la suite de son guide qui a donné le signal du départ (v. 13). Le voyage vers Canaan commence. Il va durer trente-huit années – mais le peuple ne le sait pas encore. La nuée va accompagner le peuple durant tout son périple dans le désert et le protéger dans sa marche.
            « Il nous est dit que l’Eternel alla avec eux. ‘’La nuée de l’Eternel était sur eux de jour, quand ils partaient de leur campement’’. Abri précieux dans le désert ! Ressource inépuisable et bénie en toute chose ! Il marchait devant son peuple pour lui trouver un lieu de repos ; et lorsqu’il a trouvé un endroit qui répond à leurs besoins, Il fait halte avec eux, étendant sur eux son aile protectrice pour les garantir de tout ennemi » (C.-H. M.).
            L’Eternel sera au milieu de son peuple pour le conduire, l’éclairer et le protéger, le porter même, « comme un homme porte son fils dans le chemin » (Deut. 1 : 31 ; Ps. 103 : 13). Quelle bonté, quelle fidélité, quelle miséricorde de la part de Dieu, envers son peuple ! D’Israël dans le désert, il nous est dit qu’ils étaient de cœur oublieux, « de cou roide », souvent à se plaindre, idolâtres, incrédules et infidèles (Ps. 78 : 32, 36-42 ; 106 : 13-14, 16,19-21 ; 24-25 ; 28-29 ; 32 ; etc.). Mais quant à Dieu, nous lisons : « Il le conduisit [le peuple] çà et là (ou : Il l’entoura) ; Il prit soin de lui, Il le garda comme la prunelle de son œil » (Deut. 32 : 10-14) ; « Tu les entretins quarante ans dans le désert : ils ne manquèrent de rien ; leurs vêtements ne s’usèrent point, et leurs pieds n’enflèrent point » (Néh. 9 : 18-21).
            Notre Dieu est toujours « un Dieu miséricordieux et faisant grâce, lent à la colère, et grand en bonté » (Ex. 34 : 6 ; Nom. 14 : 18). Il agit ainsi envers nous alors même que nous nous comportons si souvent comme le peuple d’Israël autrefois (Jac. 3 : 2). L’apôtre Paul, connaissant les tendances de notre cœur naturel, nous exhorte à ne pas imiter la conduite du peuple dans le désert (1 Cor. 10 : 6-10). Dans un chemin où nous ne connaissons pas le prochain pas que nous aurons à faire, le seul guide sûr en qui nous pouvons nous confier est le Seigneur Jésus. Il nous a frayé la route à suivre dans le désert de ce monde et, si nous gardons nos yeux fixés sur Lui, nous le suivrons sans nous écarter à droite ou à gauche (Deut. 5 : 32-33).

                        Interventions de la nuée (Nom. 11 ; 12 ; 16 ; Deut. 31)

            Pendant ce long voyage, l’Eternel, dans la nuée, devra intervenir encore à plusieurs reprises :
                    - Nombres 11 : le cœur du peuple se révèle une fois de plus : murmures, convoitises, mépris de la manne, de Dieu Lui-même (v.6, 20). La colère de l’Eternel se réveille contre ce peuple toujours mécontent (Ps. 78 : 17-20 ; Ps. 106 : 13-15). C’en est trop pour Moïse : découragé et accablé par cette charge trop lourde (v. 14), il en vient à reprocher à l’Eternel le fait que lui-même est incapable de faire face aux demandes du peuple. Et, de plus, il semble maintenant douter de la puissance de l’Eternel pour y répondre ! (v. 21-22) Et pourtant, Dieu avait donné à son serviteur la force et la sagesse pour s’occuper du peuple ; Il lui avait fait connaître ses voies, sa présence était avec lui (Ps. 103 : 7 ; Ex. 3 : 12). Du sein de la nuée, l’Eternel parlait avec Moïse et certainement Il lui donnait les instructions dont il avait besoin pour conduire le peuple dans le désert (Nom. 7 : 89 ; 12 : 8).
            Alors l’Eternel descend dans la nuée (v. 25) et ôte de l’Esprit qui était sur Moïse pour le répartir sur les soixante-dix anciens. Ils allaient ainsi aider Moïse à porter le pesant fardeau que représentait le peuple.
            Il peut nous arriver d’être fatigués et découragés à cause de la ruine et de l’état général de la chrétienté, de souffrir même dans le rassemblement local. Le service que le Seigneur nous a confié peut parfois nous sembler sans résultat et il nous pèse de l’accomplir. Sachons alors détourner nos regards de nous-mêmes – ce qu’Elie, ce grand prophète pourtant, n’avait pas su faire (voir 1 Rois 19 ; Rom. 11 : 2). Cherchons les forces et le courage dont nous avons besoin auprès du Seigneur. Revenons à Christ et à la Parole (le gâteau cuit et l’eau qui ont fortifié Elie – 1 Rois 19 : 6). Nous recevrons de Lui les secours de sa compassion dont Il sait que nous avons besoin dans notre état de découragement, et le soutien de sa grâce pour nous aider à traverser ce moment difficile (Héb. 4 : 16).

                    - Nombres 12 : lorsqu’Aaron et Marie ont dit du mal de Moïse, l’Eternel a pris en main la cause de son serviteur. Et c’est encore dans la nuée qu’Il descend, devant la tente d’assignation, pour reprendre le frère et la sœur de Moïse. Grâce à l’intercession de Moïse (v. 13), Marie sera guérie et reprendra sa place dans le camp. Mais le voyage de toute l’assemblée d’Israël aura été interrompu pendant sept jours.
            Hélas, nous connaissons un peu notre faible cœur : jalousie, médisance, y montent si vite ! L‘apôtre Pierre nous exhorte à rejeter de telles choses et de nous attacher plutôt à la Parole. Elle nous aidera à manifester les caractères de Christ (1 Pier. 2 : 1-2). Si nous sommes les objets de paroles méchantes ou de calomnie par nos frères et sœurs, soyons imitateurs de Moïse : sa douceur l’a gardé de se justifier lui-même et c’est Dieu qui est intervenu en faveur de son serviteur. Remettons-lui toute situation ainsi douloureuse et sachons intercéder pour nos frères et sœurs et prier pour eux, afin que le Seigneur les guérisse (Nom. 12 : 13 ; Matt. 5 : 44). Il nous aidera à poursuivre tous ensemble notre voyage vers notre patrie céleste.

                    - Nombres 16 : le lendemain même du jugement terrible de Coré, Dathan et Abiram et de tous ces « méchants hommes » (16 : 26), « toute l’assemblée des fils d’Israël murmura contre Moïse et contre Aaron » et se réunit contre eux (v. 41). Le peuple s’insurge contre le jugement de Dieu envers ceux qui ont contesté contre ce qu’Il avait Lui-même établi : Moïse comme conducteur du peuple, Aaron et ses fils comme sacrificateurs (Act. 7 : 35-36 ; Ex. 28 : 1 ; 29 : 9,44 ; Héb. 5 : 44). A cet instant, la nuée couvre la tente d’assignation, « et la gloire de l’Eternel apparut » (v. 42). Le jugement du Dieu saint est prêt à tomber sur les fils d’Israël, la plaie de sa colère est déjà au milieu du camp (v. 46-47). Mais Moïse, avec l’intelligence de la pensée de Dieu, se tient une fois de plus « à la brèche » (Ps. 106 : 23), et il va intercéder encore pour le peuple que l’Eternel est prêt à consumer (v. 45 ; voir v. 4, 22). Il donne rapidement ses instructions à Aaron et, par l’action du sacrificateur qui se tient avec l’encens entre les morts et les vivants, propitiation est faite pour le peuple. Le feu vient au contact de l’encens, et fait monter devant l’Eternel le parfum des perfections de Christ par lequel seul propitiation peut être faite pour le peuple. Ainsi ils échappent à la juste sentence divine par l’intercession de la grâce.
            Pour traverser le désert de ce monde, nous avons besoin sans cesse de la sacrificature de Christ. Si nous laissons agir la chair qui est en nous, elle s’élèvera, d’une manière ou d’une autre, contre Dieu. Mais notre grand souverain sacrificateur, Celui qui nous convient par toutes ses perfections, est « toujours vivant pour intercéder pour nous » dans notre faiblesse (Héb. 7 : 25) et pour nous sauver (délivrer) pendant notre vie sur la terre. Comme il a été écrit : « C’est Christ le sacrificateur, dans sa grâce et dans sa bonté, qui nous mène à travers le désert » (J.-N. D).

                    - Deutéronome 31 : vers la fin du voyage, en vue de Canaan, la terre promise, l’Eternel convoque dans la tente d’assignation Moïse et son successeur Josué (31 : 14). Il va annoncer à ces deux fidèles serviteurs et conducteurs les infidélités futures d’Israël et ce qui en résultera pour ce peuple. Mais Il encourage Josué à se fortifier pour le service qui est devant lui et pour lequel l’Eternel l’a préparé par les circonstances qu’il a connues dans le désert. Il l’assure aussi de sa présence avec lui (v. 8, 23 ; Jos. 1 : 6-9, 18b ; 8 : 1). Lorsque Dieu confie un service à l’un de ses rachetés, Il le prépare et lui donne toutes les ressources nécessaires pour l’accomplir.
            Par sa Parole, Dieu nous avertit aujourd’hui de ce que sera l’avenir de l’Eglise professante (voir Apoc. 2 et 3). Mais en même temps, dans ces derniers jours difficiles, Il encourage chacun à se fortifier « dans la grâce qui est dans le Christ Jésus » (2 Tim. 2 : 1). Et tous ceux qui ont à cœur de demeurer fidèles à leur Seigneur sont exhortés à se fortifier « dans le Seigneur et dans la puissance de sa force » (Eph. 6 : 10). Il y a dans le Seigneur et sa grâce toutes les ressources nécessaires et suffisantes pour le combat spirituel qui est devant les croyants chaque jour (Eph. 6 : 11-18), jusqu’à sa venue.


Conduits par Jésus vers le ciel

            Comme l’Eternel, dans ses grandes compassions, n’a pas abandonné son peuple, comme la nuée ne s’est pas retirée d’avec le peuple dans le désert (Néh. 9 : 19), le Seigneur Jésus nous assure de sa présence constante avec nous « jusqu’à l’achèvement du siècle » (Matt. 28 : 20). Nous avons ces précieuses promesses, sur lesquelles nous pouvons nous appuyer en pleine certitude de foi : sa présence, sa direction dans le chemin, son amour fidèle envers nous, sa puissance qui nous aide dans nos combats. Nous trouvons en elles l’aide et le secours dont nous avons besoin pour traverser le désert de ce monde et ses épreuves. Les yeux fixés sur Lui (Héb. 12 : 2), gardés dans la paix qu’il nous a donnée et dans l’espérance d’être bientôt arrivés au but que nos cœurs désirent, courons avec confiance et assurance la course qui est devant nous. La fin du voyage est proche. Jésus Lui-même va bientôt nous faire entrer dans la maison de son Père où nos places sont prêtes (Jean 14 : 1-3, 27).
            En attendant, puissions-nous être comme la bien-aimée du roi Salomon, qui trouvait son appui dans celui qui remplissait son cœur : « Qui est celle-ci, qui monte du désert, s’appuyant sur son bien-aimé ? » (Cant. 8 : 5). Levons nos yeux vers le but qui est près d’être atteint, et nous verrons le Seigneur qui vient vers nous comme Sauveur : « Qui est cet homme qui marche dans les champs à notre rencontre ? » (Gen. 24 : 65).


                  Le chemin se termine dans ce pays glorieux,
                  
Où luit la face divine de l’Homme victorieux.
                  
Là, parfaits, en Ta présence, adorant, glorifiés,
                  
Jésus, de ta ressemblance, nous serons rassasiés. 

 

Ph. F. – mars 2017