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LE  MAITRE  ET SES ESCLAVES


L’exemple du service d’un esclave fidèle (Luc 17 : 7-10)
La relation d’esclave avec le Seigneur
L’exemple de Christ
Des esclaves « inutiles »
 

L’exemple du service d’un esclave fidèle (Luc 17 : 7-10)

            Les paroles du Seigneur dans ce passage de l’évangile de Luc sont plutôt inattendues. L’esclave dont Il donne l’exemple a passé tout le jour dans les champs. Il a labouré (en figure, le travail d’un évangéliste), ou gardé le bétail (en figure, l’activité d’un pasteur ou d’un docteur). Il rentre, fatigué, à la maison de son Maître, et peut-être soucieux après les difficultés qu’il a dû rencontrer au cours de ses travaux. Il est tard, la nuit tombe ; il n’est plus question pour lui de travailler dehors. Va-t-il pouvoir enfin s’asseoir un peu, se détendre et prendre un peu de nourriture ? Non, il n’en est pas question pour l’instant ! Son service se poursuit : son maître lui ordonne de lui préparer son repas. Il doit se mettre promptement en tenue de service et lui servir à manger et à boire. C’est seulement après que son maître aura achevé son repas, qu’il pourra enfin prendre le sien !
           A première vue, la façon d’agir de ce maître ne paraît guère acceptable, des questions se posent dans notre esprit. Pourquoi le Seigneur, humble et débonnaire, a-t-il choisi un tel exemple ? Que veut-il donc nous enseigner par ce récit 
            Pour comprendre la signification de telles paroles, il ne faut pas oublier que le Seigneur est notre Maître - tous les rachetés sont ses esclaves. Ils étaient autrefois perdus, « esclaves du péché », objets d’une cruelle oppression de la part de l’Ennemi de nos âmes (Es. 14 : 17). Mais le Sauveur est venu rompre notre chaîne, Il nous a rachetés à grand prix, celui de son sang précieux ! Désormais, nous lui appartenons, « esprit, âme et corps » : nous sommes ses esclaves, Il a un droit absolu sur nos vies (2 Cor. 5 : 15).
            Il nous faut comprendre que « le peu » que nous pouvons faire pour la gloire de Dieu ne pourra jamais être une réponse suffisante à tout ce qu’Il a fait pour nous, et fait encore en notre faveur. Comprenant un peu l’intensité des souffrances supportées dans son amour pour son Père et pour ses rachetés, nous L’adorons de tout notre cœur. Il est le parfait Serviteur qui, bien mieux que le serviteur hébreu, a dit : « J’aime mon maître, ma femme et mes enfants,  je ne veux pas sortir libre » (Ex. 21 : 5 ; Deut. 15 : 16-17). La grâce de Dieu, considérée sous ses multiples aspects, forme un câble solide qui nous retient près de « l’autel du sacrifice ».

        Tu payas mon salut par ton grand sacrifice : O Seigneur, quel mystère d’amour !
        
Désormais, pour ton saint et glorieux service, ton racheté se donne en retour.
        
Je viens à ton autel, victime volontaire, librement je veux servir mon Roi,
        
Je ne veux désormais que ta gloire, ô mon Père ! Ne vivre que par toi, que pour toi !

 

La relation d’esclave avec le Seigneur

            L’amour de Christ nous étreint, nous sommes liés à Lui d’une manière indissoluble par un des effets de la grâce de Dieu. Son Esprit agit en nous de façon souveraine. Que personne ne cherche donc à nous troubler (Gal. 6 : 17). Désormais, Christ seul a du prix pour notre  cœur. Son œuvre est parfaitement suffisante et nous sauve pour l’éternité.
             L’esclavage ne doit pas être toujours pris en mauvaise part ; sinon le Seigneur ne s’en serait pas servi pour souligner ses relations intimes avec ses rachetés. C’est l’homme qui a cruellement réduit ses semblables à une forme d’esclavage dégradante, vraiment exécrable.
           La relation d’esclave introduit au contraire le racheté dans une grande proximité avec Christ. Les apôtres l’ont si bien compris qu’ils se sont hâtés, avec joie, de se présenter aux lecteurs de la Parole en revendiquant ce précieux « titre » ! Relisons à ce sujet plusieurs versets dans le Nouveau Testament :
                  « Paul, esclave de Jésus Christ, apôtre appelé » (Rom. 1 : 1). « Epaphras, qui est des vôtres, esclave du Christ Jésus, vous salue ; il combat toujours pour vous par ses prières » (Col. 4 : 12). « Paul, esclave de Dieu, et apôtre de Jésus-Christ » (Tite 1 : 1). « Jacques, esclave de Dieu et du Seigneur Jésus Christ, aux douze tribus qui sont dans la Dispersion » (Jac. 1 : 1). « Siméon Pierre, esclave et apôtre de Jésus Christ, à ceux qui ont reçu en partage une foi de pareil prix avec nous » (2 Pier. 1 : 1). « Jude, esclave de Jésus Christ et frère de Jacques, aux appelés, bien-aimés en Dieu le Père et conservés en Jésus Christ » (Jude v. 1).
                  « Il ne faut pas que l’esclave du Seigneur conteste, mais qu’il soit doux envers tous, capable d’enseigner, ayant du support, redressant avec douceur les opposants, dans l’espoir que Dieu peut-être, leur donnera la repentance » (2 Tim 2 : 24).
                  « Révélation de Jésus Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses esclaves ce qui doit arriver … à son esclave Jean, qui a rendu témoignage de la Parole de Dieu et du témoignage de Jésus-Christ, de tout ce qu’il a vu » (Apoc. 1 : 1-2.). Ils chantent le cantique de Moïse, esclave de Dieu (Apoc. 15 : 3). Louez notre Dieu, vous tous ses esclaves (19 : 5) « Ses esclaves le serviront ; et ils verront Sa face (22 : 3).

 

L’exemple de Christ

            L’esclave du Seigneur  marche sur les traces de son bien-aimé Sauveur. Lui, le Créateur des mondes, Dieu béni sur toutes choses éternellement. Il s'est volontairement abaissé, « anéanti  lui-même, prenant la forme d’esclave » pour devenir notre prochain. Il a pris la dernière place, celle dont personne ne veut. Le récit inspiré de Sa vie le présente sans un lieu où reposer sa tête (Matt. 8 : 20), guérissant les malades au moment où le soleil se couchait (Marc 1 : 32-34) et ne prenant pas même le temps de manger, encore moins de se reposer, devant l’afflux des malades (Marc 6 : 31). Mais, en revanche, Il désirait dans ses grandes compassions répondre chez les autres à un besoin impératif de nourriture - qui était aussi le sien (v. 36 ; Matt. 4 : 2-4).
            Jésus demande à ses disciples : « Qui est le plus grand, celui qui est à table ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Or moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert » (Luc 22 : 27).
            Le profond mystère de cette vie entièrement livrée prosterne nos âmes et les pousse à l’adoration. Zacharie déclarait déjà prophétiquement que l’homme avait acquis le Seigneur comme esclave dès sa jeunesse, et qu’Il pouvait dire : « Je suis un homme qui laboure la terre  (Zach. 13 : 5).
            Dans l’Ancien Testament, l’esclave jouissait d’un privilège qui n’était pas partagé par un homme à gages. L’esclave, acheté à prix d’argent et premièrement circoncis, mangeait lui aussi, une part de la Pâque (Ex. 12 : 43-44). Il faut comprendre la profonde signification de la mort de Christ à la Croix - en particulier que nous avons été crucifiés avec Lui (Gal. 2 : 20). Notre servitude passée au péché est définitivement remplacée par une parfaite liberté en Christ. « L’esclave qui est appelé dans le Seigneur est l’affranchi du Seigneur ; de même aussi l’homme libre qui a été appelé est l’esclave de Christ » (1 Cor. 7 : 22).
            Notre désir est d’avoir - en figure, comme l’esclave dans l’Exode - notre oreille percée avec un poinçon sur la porte (ou le poteau). Autrefois, un tel engagement  se prenait devant les juges du pays. Les assistants étaient ainsi tous témoins du désir de cet esclave de servir son maître « à toujours ». Il voulait rester avec lui - obéir, travailler et souffrir avec lui !
            Les apôtres étaient animés par l’amour pour leur Maître, ils Le servaient avec une réelle humilité, en marchant sur ses traces. Ils estimaient qu’être en droit de s’appeler « esclave de Christ » était effectivement une très précieuse part !

 

Des esclaves « inutiles »

            Si par grâce nous avons effectivement laissé notre vie à la disposition de Christ (Phil. 1 : 21) pour faire ensuite tout ce qu’Il nous commande, Il nous invite à reconnaître : « Nous sommes des serviteurs inutiles, ce que nous étions obligés de faire, nous l’avons fait » (Luc. 17 : 10 ; 1 Cor. 9 : 16-17) - « inutile » ne signifie pas paresseux, ou « qui ne peut servir à rien ». Mais cet adjectif exprime bien ce que nous devrions toujours penser de nous-mêmes.  Luc montre clairement quelle devrait être notre appréciation touchant notre travail au service du Maître.
            Dieu peut fort bien travailler sans nous, contrairement à ce que certains affirment, et souvent Il agit ainsi. Mais, dans son amour et sa condescendance envers les siens, Il se plaît à les associer à son activité d’amour ; c’est une grande grâce de Sa part à notre égard, une faveur qu’Il nous accorde dans sa bonté !
            L’expression « esclave inutile » est employée ailleurs, dans l’évangile de Matthieu (25 : 24-30). D’après l’original, il s’agit bien du même mot ; mais il est clair que l’esclave dont il est question ici a un comportement  radicalement opposé à celui dont parle Luc. L’esclave dépeint par Matthieu est « méchant et paresseux ». Il ne connaît pas son maître, il ne fait rien pour le servir ; l’appréciation qu’il porte sur lui est entièrement fausse - et il n’a aucune affection pour Lui. A l’heure du jugement, il sera jeté dans les ténèbres de dehors.
            Il est indubitable que la qualité de notre service dépend directement de la qualité de notre amour pour le Seigneur ! Quelqu’un a dit : « Il n’y a de vraie utilité dans  le service que s’il est fait pour Christ  avec une vraie connaissance de sa Personne ».

            Notons encore l’importance qu’il y a d’obéir simplement, sans murmurer et sans se glorifier aussi.  Laissons le Seigneur apprécier le « très peu » que nous avons pu faire pour Lui. Jésus a dit : « Quiconque aura donné seulement un verre d’eau fraîche à l’un de ces petits, en qualité de disciple, en vérité, en vérité, je vous le dis, il ne perdra pas sa récompense » (Matt. 10 : 42).
            A la fin de la parabole des mines (Luc 19 : 12-20), le Maître déclare : « Bien, bon esclave… tu as été fidèle en ce qui est très peu de chose », et une bénédiction s’en suit. Dans celle des talents  (Matt. 25 : 20-23), Il lui dit : « Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en ce qui est peu… entre dans la joie de ton maître ».

 

Ph. L   -   Le 24. 09. 2016