bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :
Difficultés et dangers de l'étude de la prophétie
 
 
 1- L'esprit au travail
 2- L'interprétation personnelle
 3- Les desseins actuels de Dieu 
 4- Le bon état d'esprit
 5- La gloire de Christ et la prophétie
 

            Au cours des cent cinquante dernières années s'est manifesté un intérêt renouvelé pour l'étude de la prophétie. Si cela a pour résultat de réveiller dans l'Eglise le sentiment de la gloire qui est la sienne, nous pouvons nous attendre à ce que ses saints en acquièrent une intelligence plus profonde de leur espérance. Cependant, l'étude de la prophétie présente certaines difficultés et certains dangers dont nous ferons bien de nous méfier afin, si possible de les éviter.
 

1- L'esprit au travail
 
            Tout d'abord, étant donné la curiosité naturelle du coeur humain, la prophétie se présente comme un domaine propre à exercer l'intelligence humaine. Du fait qu'elle se rapporte à l'antiquité, à l'histoire et à la chronologie, elle peut se réduire à un simple exercice de l'intelligence. Si c'est le cas, il n'y aura aucune trace de profonde spiritualité, ni rien pour établir ou nourrir les âmes des pauvres du troupeau. L'esprit tend alors à étudier la vérité de Dieu, au lieu de lui être soumis. Nous devons garder en mémoire que c'est le Saint Esprit qui nous « conduira dans toute la vérité », et qui nous « annoncera les choses qui vont « arriver » (Jean 16 : 13). C'est ce qu'Il fait toujours, étant Celui qui glorifie Jésus. Jamais il ne distrait l'âme de la personne et de l'oeuvre du Seigneur. Il présente les choses à venir comme de vivantes réalités, qu'il s'agisse de bénédictions ou de jugements. Mais tout est donné afin de nourrir nos âmes et de nous permettre d'interpréter le présent à la lumière de l'avenir. Lorsque nous considérons la prophétie, puissions-nous toujours être véritablement soumis à la direction patiente et sûre du Saint esprit, car c'est ainsi que nous serons gardés de notre penchant naturel pour la spéculation.
 

2- L'interprétation personnelle
 
            Un autre danger est celui d'une interprétation particulière (2 Pier. 1 : 20). Lorsque l'Ecriture insiste sur la valeur de la prophétie (« une lampe qui brille dans un lieu obscur » -2 Pier. 1 : 19), elle nous met aussi en garde en ces termes : « sachant ceci premièrement, qu'aucune prophétie de l'écriture ne s'interprète elle-même. Car la prophétie n'est jamais venue par la volonté de l'homme, mais de saints hommes de Dieu ont parlé, étant poussés par l'Esprit Saint » (2 Pier. 1 : 19-21). Certaines personnes cherchent à expliquer les évènements politiques d'aujourd'hui par l'étude de la prophétie. De même que seul le Saint Esprit a inspiré, Lui seul peut interpréter. Son interprétation ne sera pas un fait isolé, mais ce qui rattache tout à la gloire de Christ (Act. 15 : 18). Ceci est un principe de la plus grande importance. L'homme cherche à interpréter la prophétie à la lumière des évènements, mais celui qui est conduit par l'Esprit rattache tout aux desseins révélés de Dieu. Dieu poursuit inlassablement Son but qui est de « réunir en un toutes choses dans le Christ, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre » (Eph. 1 : 10). L'interprétation personnelle est le fait de considérer tout évènement dont il est question dans la prophétie comme sans rapport avec le conseil de Dieu. Dans ce cas, l'évènement lui-même aura plus d'importance que le conseil de Dieu qui l'a voulu. Ayons toujours en vue ce que Dieu se propose. Alors seulement la prophétie produira en nous l'effet souhaité.
 
 
3- Les desseins actuels de Dieu 
 
            L'étude de la prophétie présente un troisième danger, celui de mal comprendre les desseins de Dieu aujourd'hui au sujet de l'Eglise. Reconnaître la relation spéciale qui existe de nos jours entre le Saint Esprit et l'Eglise doit nécessairement précéder toute étude de la prophétie. Le fait de ne pas la reconnaître est peut-être une cause importante de la difficulté et du danger que présente cette étude. Le Saint Esprit avait sûrement annoncé d'avance les souffrances de Christ et les gloires qui suivraient, mais, avant que le dessein de Dieu concernant l'Eglise fût clairement révélé, Il ne pouvait guider dans toute la vérité. Désormais, Il est non seulement capable de nous montrer les « choses à venir », mais Il peut aussi en faire une réalité présente pour l'âme. Si nous n'avons qu'une vague intelligence de ce qu'est l'Eglise –sa vocation, ses privilèges, sa destinée- nous serons incapables d'apprécier l'ampleur de la prophétie.
 
            L'Eglise est le grand sujet du Saint Esprit aujourd'hui, mais cela ne change rien aux desseins annoncés par Dieu, pas plus que cela ne les annule ou ne les remplace. Cela ne fait que les confirmer. Il est donc très important de considérer l'avenir du point de vue de l'Eglise. Il nous faut bien comprendre que si la prophétie est pour l'Eglise, elle n'a pas celle-ci pour sujet. La prophétie traite des desseins de Dieu pour la terre, et concerne toujours la terre. L'Eglise est une compagnie céleste, d'où le fait que la durée de son séjour sur la terre n'est pas calculée en temps prophétique. La prophétie fait souvent allusion à des évènements qui doivent arriver après l'enlèvement de l'Eglise, à la suite d'autres évènements ayant eu lieu avant le début du temps de l'Eglise. L'Eglise doit s'attendre à la venue du Seigneur à tout moment ; voilà pourquoi le temps de son séjour sur la terre n'est pas le sujet de la prophétie. C'est comme si Dieu avait arrêté l'horloge des temps prophétiques au moment où l'Eglise a été formée, pour la remettre en marche lorsque le Seigneur l'aura enlevée. A moins d'avoir bien compris cela, il y a des risques de grande confusion.
 
            Si la vérité essentielle concernant l'Eglise n'a pas été bien saisie, la vérité même de Dieu sera déformée et aura tendance à troubler plutôt qu'à affermir l'âme. Contempler l'avenir peut être fort intéressant, à condition que ce soit le fait de ceux à qui les richesses de la grâce de Dieu ont déjà été révélées par le Saint Esprit. Lorsque le coeur a été affermi par la grâce, le fait de comprendre la gloire ne s'accompagnera pas de cet étonnement qui tend à ébranler l'âme. Lorsque l'Eglise contemple l'avenir, de son point de vue à elle, le danger et la difficulté n'existent plus, et elle est capable, sans égoïsme, de tout attribuer à son propre Chef ressuscité.
 
 
4- Le bon état d'esprit
 
            Finalement, il y a le danger de ne pas soumettre notre intelligence à la discipline afin d'aborder l'étude de la prophétie dans l'esprit approprié –l'esprit de Celui qui a pleuré sur Jérusalem. La fin de la dispensation présente est décrite d'une façon effrayante dans l'Ecriture. Considérer ces choses exige que nous y préparions notre âme. Concentrer notre attention sur le développement final du mal aboutit trop souvent à une satisfaction de soi-même, à une dureté de jugement et au légalisme. L'Ecriture nous montre que le grand corps de la chrétienté professante doit être retranché, parce qu'il n'a pas persévéré dans la bonté de Dieu. La sauvegarde des chrétiens est alors de persévérer dans la bonté de Dieu. Ils discerneront alors que rien n'est manifesté à la fin de cet âge qui ne le fût déjà au commencement, lorsque la puissance apostolique était là pour discerner le mal et annoncer le salut.
 
            Lorsque Paul expose à Timothée les dangers des derniers temps, il le charge solennellement de prêcher la Parole (2 Tim. 4 : 2) et de faire « l'oeuvre d'un évangéliste » (v. 5). Pierre, à la fin de sa description de la terrible impiété des derniers jours, met en garde les croyants, disant : « croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ » (2 Pier. 3 : 18). Lorsque Jude témoigne du mal terrible qui va régner, il met en garde les saints, disant : « Mais vous, bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi, priant par le Saint Esprit, conservez-vous dans l'amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle » (Jude 20-21). Même dans l'Ancien Testament, beaucoup d'entre les prophètes furent soumis à une pénible discipline pour leur apprendre à étudier l'avenir justement. Grâce à un tel entraînement, la conscience est exercée devant Dieu. Si terrible que soit le mal en question, l'âme exercée devant Dieu discerne en elle-même les racines qui produiraient ce mal si elle n'y veillait pas. Cela conduit l'âme à être plus enracinée dans la grâce. C'est ainsi que la plus ferme réaction contre le mal engendre l'humilité personnelle. Humilité qui, à son tour, produit le jugement de soi, en même temps que la sympathie et l'intercession pour ceux qui, présentement, contribuent peut-être au mal. La manière dont Dieu, en ces temps de la fin, nous rend capables de faire face au mal toujours plus grand, consiste pratiquement à nous dévoiler les plus profondes ressources de Sa grâce, l'étude du mal lui-même étant très néfaste pour l'âme. Reconnaître la fidélité de Dieu nous gardera du mal qui nous entoure, tout en témoignant de la grâce de Dieu. En outre, de ce poste élevé, nous contemplerons toujours plus les grâces et les gloires de Christ.
 
 
5- La gloire de Christ et la prophétie
 
            Si nous considérons Christ comme Dieu lui-même le considère, la prophétie sanctifie l'âme. Si nous considérons la prophétie indépendamment de la gloire de Christ, l'esprit est plein de spéculations pernicieuses.
 
                                                                                                          G.V. Wigram