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LA  DISCIPLINE  DE  JOB (3)


Les paroles d’Eliphaz et la réponse de Job
Les paroles de Job après les différents propos de ses amis
Le dernier discours de Job
Les paroles d’Elihu
 

Les paroles d’Eliphaz et la réponse de Job

            Eliphaz dit : «Tu détruis la crainte de Dieu, et tu restreins la méditation devant Dieu » (Job 15 : 4). C'est encore là une terrible tentation de Satan. Alors que l'âme passe par l'obscurité, il lui semble souvent qu'elle ne peut prier, tant elle est différente de ce qu'elle était auparavant. « A présent, dit Satan, n'est-ce pas une preuve que tu n'es qu'un méchant ? Certainement il faut que tu sois un hypocrite ». « Car la famille des impies sera stérile, et le feu dévorera les tentes où entrent les présents. Il conçoit la misère et enfante le malheur » (v. 34-35). « Hélas ! dit le croyant, c'est justement ce qui m'arrive. Je n'aime plus à prier comme autrefois. Je suis rempli d'angoisse ». 

            « Vous êtes tous des consolateurs fâcheux », dit Job (16 : 2), et il se désespère toujours davantage. De nouveau lui vient la pensée, que Dieu est contre lui, qu'Il l'a abandonné. « J'étais en paix, et il m'a brisé ; il m'a saisi par la nuque et m'a broyé, et m'a dressé pour lui servir de but » (16 : 12). - « Oh ! dit le croyant, comment se fait-il que Dieu permette qu'il en soit ainsi avec moi ? Comment cela est-il possible ? ». Et aussitôt Satan lance une volée de pensées infidèles, que le papier ne saurait contenir.

            Un désir ardent après la sacrificature de Christ se fait jour à nuveau dans le cœur de Job. « Que n’y a-t-il un arbitre pour l’homme auprès de Dieu, et pour un fils d’homme vis-à-vis de son ami ! » (16 : 21). « Dépose, je te prie, un gage ; cautionne-moi auprès de toi-même : qui donc frappera dans ma main ? » (17 : 3).

 

Les paroles de Job après les différents propos de ses amis

            L’intention de Bildad est bonne, mais ses paroles sont autant de flèches empoisonnées. « La lumière des méchants sera éteinte » (18 : 5). Oui, cela est parfaitement vrai du méchant, mais comme c'est écrasant pour Job ! Les circonstances semblent donner du poids à l'accusation. « Job répondit et dit : Jusques à quand affligerez-vous mon âme, et m'accablerez-vous de paroles ? » (19 : 2). « Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous, mes amis ! car la main de Dieu m'a atteint » (19 : 21). Il est étonnant qu'il leur accorde tant de choses, tout en ayant cependant une vue si claire sur certains points. Il dit : « Et moi, je sais que mon rédempteur est vivant, et que, le dernier, il sera debout sur la terre ; et après ma peau, ceci sera détruit, et de ma chair je verrai Dieu, que je verrai, moi, pour moi-même ; et mes yeux le verront, et non un autre : - mes reins se consument dans mon sein » (v. 25-27).
            C'est véritablement là un beau rayon de lumière au milieu de tant de ténèbres et de confusion. Il peut de même y avoir souvent une bonne mesure de connaissance de la rédemption et de la gloire future - et, par moments, la jouissance bénie des consolations du Saint Esprit -, sans que pour cela la question de la justification soit encore clairement comprise. Et, remarquez-le, cela n'empêche pas Tsophar de redoubler l'attaque à son tour.

             « L’exultation des méchants est courte, et la joie de l'impie n’est que pour un moment ? » (20 : 5). C'était une violente secousse après un moment de répit. Job est quelque peu excité, et repousse vivement cette insinuation, en montrant que quelquefois les méchants prospèrent dans ce monde. Eliphaz recommence l'attaque avec fureur. Il dit : « Ta méchanceté n'est-elle pas grande, et tes iniquités ne sont-elles pas sans fin ? » (22 : 5). Puis il va frapper Job au point le plus sensible ; il élève de fausses accusations contre lui : « Sans cause tu as pris un gage de ton frère, et tu as dépouillé de leurs vêtements ceux qui étaient nus. Tu n'as pas donné d'eau à boire à celui qui se pâmait de soif, et tu as refusé du pain à celui qui avait faim… Tu as renvoyé les veuves à vide, et les bras des orphelins ont été écrasés » (v. 6-9). Job se plaint amèrement de ces dures affirmations.

            « Job répondit… : Encore aujourd’hui ma plainte est amère, la main qui s’appesantit sur moi est plus pesante que  mon gémissement ! Oh ! si je savais le trouver, et parvenir là où il est assis ! » (23 : 1-3). Voilà de nouveau Bildad qui répète la grande difficulté : « Comment l'homme sera-t-il juste devant Dieu, et comment serait pur celui qui est né de femme ? » (25 : 4) - ce qui n'est d'aucun soulagement, d'aucun secours à Job.

 

Le dernier discours de Job

            Job fait un dernier effort pour se justifier lui-même. Oui, se justifier, voilà la raison pour laquelle il a fallu toutes ces épreuves, toutes ces afflictions. Ses paroles sont touchantes. « Oh ! que ne suis-je comme aux mois d’autrefois… comme j'étais aux jours de mon automne…» (29 : 2-4). C'est toujours : Oh ! si j'étais. Comme cela ressemble aux souhaits illusoires de l'âme qui s'éloigne de Christ en se repliant sur elle-même. Il y a un plaisir tout particulièrement séduisant à être satisfait de soi-même. Souvent, après la conversion, vient la pensée que notre état est, de beaucoup, meilleur maintenant qu'autrefois, - que nous marchons dans les voies de Dieu. Il en est même quelques-uns qui se trompent au point de croire que la vieille nature est entièrement changée, et qu'il ne reste en eux aucune racine de péché. Mais, hélas, quand la tentation arrive, tout cela tombe en ruines, tout cela est réduit à néant.
            En lisant maintenant les chapitres 29 à 31, nous voyons que si quelqu'un avait pu être justifié par les œuvres, c'était Job. Il n'y a pas certainement, dans toute la ville où vous vivez, un seul homme qui puisse en dire autant, et le dire avec vérité. A l'égard de sa bonté envers les pauvres, il était précisément l'opposé de ce dont on l'accusait. Ainsi il repasse dans sa mémoire chaque bonne action de sa vie passée, mais tout cela est impuissant pour donner du repos à son esprit troublé. Je faisais ceci, je ne faisais pas cela. Mais tout ce dont il peut se prévaloir ne sert à rien. « Que les épines croissent au lieu de froment, et l'ivraie au lieu d'orge ! Les  paroles de Job sont finies » (31 : 40).
            Non, Job, il n'en sera pas ainsi; tu parleras encore une fois, et tes paroles, bien qu'en petit nombre, seront alors pleines de sens. Maintenant si Job n'a pu être juste devant Dieu, comment le pourriez-vous ? Jetez un coup d'œil rétrospectif sur tout le cours de votre vie passée. Quels péchés et que de péchés devant Dieu ! Est-ce là la fin de vos paroles ? Etes-vous battu à mort ? En êtes-vous à dire : Je ne sais plus que devenir ? Alors Elihu parlera.

 

Les paroles d’Elihu

            Elihu est un étrange personnage - précisément celui que Job avait désiré - l'arbitre ou le médiateur, type de notre grand souverain sacrificateur Jésus. Les accusations mensongères avaient manifesté la propre justice de Job. Et Elihu a été embrasé de colère contre Job. Pourquoi ? « Parce qu'il se justifiait lui-même plutôt que Dieu » (32 : 2).
            Nous verrons que le dernier effort, l'effort désespéré de Job pour se justifier, occupe six chapitres. Et combien de chapitres de la vie de plus d'un chrétien sont aussi employés au vain effort de se justifier, au lieu de se reconnaître pécheur perdu, et de justifier Dieu de ce que, tout pécheur perdu qu'il était, Dieu l'a justifié, et cela en restant conséquent avec sa sainteté et sa gloire. C'est là la grande méprise, la cause de toute obscurité et confusion chez le croyant.

            Lecteur, permettez-moi de l'exposer clairement devant vous. La pensée de chercher comment vous pourriez être juste devant Dieu ne vous a-t-elle pas occupé ? Et la découverte, qu'il vous a fallu faire, de la totale impossibilité de l'être, puisque vous péchez toujours, ne vous a-t-elle pas rempli de confusion et de doute ? Vous avez pu, parfois, vous oublier vous-même, et être heureux dans la conscience de l'amour de Dieu quand vous pensiez à l'œuvre de votre Rédempteur, ainsi que Job le fit un moment. Mais ensuite est revenue l'angoissante pensée : Je ne suis pas ce que je devrais être, et que deviendrai-je ? Je ne puis subsister devant Dieu, le Juge saint. Je ne suis pas juste ! - Il est parfaitement inutile de revenir sur les six chapitres de votre expérience passée, même quand elle vaudrait celle de Job. Et vous avez essayé si souvent, et sans rien avancer, que vous avez perdu tout courage et tout espoir d'être réellement ce que vous devriez être - d'être juste devant Dieu.

            Or qu'est-ce que tout cela, sinon votre plus grand et meilleur effort pour vous justifier vous-même ? Dieu dit que vous êtes pécheur. Vous faites tout ce qui est en votre pouvoir pour prouver qu'il n'en est pas ainsi ; et quand vous découvrez que vous êtes réellement un pécheur, cela vous remplit de confusion. Il est parfaitement sûr que vous ne pouvez subsister devant Dieu, le Juge saint, et être trouvé innocent, bien moins encore être trouvé juste. De tous les millions d'hommes qui ont foulé successivement cette terre, UN SEUL a pu subsister devant Dieu, considéré comme Juge. C'est notre précieux Sauveur Jésus. Le feu de la sainteté de Dieu a pu le sonder jusqu'au fond, il ne s'est trouvé aucun péché en lui. Cet Etre saint, lui seul, s'est en effet tenu devant Dieu, Juge, comme le substitut de son peuple. Le jugement du Dieu saint a passé, sur lui, pour nos péchés. Et maintenant Dieu, dans sa justice divine, appelle de pauvres pécheurs non pas à se tenir devant Lui comme juge, mais à se tenir devant Lui comme Celui qui justifie. O Dieu juste et saint et béni ! c'est là toute la différence ! Je ne saurais me tenir devant toi, et me justifier moi-même ; mais tu peux, toi, me justifier, tu m'as justifié par le précieux sang de Jésus. Oh ! ta présence est maintenant ma demeure, et quelle demeure !

            Nous verrons que c'est là le refrain du message d'Elihu. Il est à remarquer que, du moment où Elihu ouvre la bouche, Satan est réduit au silence dans les trois amis de Job. « Ils ont été confondus, ils ne répondent plus ; les paroles leur sont ôtées » (32 : 15). Oh ! que le croyant éprouvé et souffleté se souvienne aussi des paroles qui sont écrites pour sa consolation : « Mes enfants, je vous écris cela afin que vous ne péchiez pas ; et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ, le Juste ; et lui est la propitiation pour nos péchés » (1 Jean 2 : 1). Maintenant si ces trois hommes sont stupéfaits de voir Elihu se constituer l'avocat de Job, combien Satan doit-il être stupéfait aussi, lorsque après avoir longtemps tenté l'enfant de Dieu, il réussit, dans un moment où celui-ci ne veillait pas, à l'enlacer dans le péché ; et qu'il est aussitôt allé l'accuser devant Dieu. Combien il doit être étonné de trouver que là-haut, à la cour céleste, ce pauvre et indigne chrétien a pour avocat le Juste par excellence, qui présente en faveur de son racheté la valeur de son propre sang ! Ils n'ont plus ouvert la bouche, et la simple mention du nom de Jésus ferme la bouche à l'accusateur des frères. « Eux l'ont vaincu à cause du sang de l'Agneau » (Apoc. 12 : 11). Pense à ceci, croyant, je t'en supplie. Tes plus grands efforts pour te justifier ne pourront jamais fermer la bouche de l'accusateur - elle ne peut être fermée que par le sang de l'Agneau !
            Elihu était pour Job, mais il n'était pas pour sa propre justice. C'est contre elle qu'il fut embrasé de colère. Lorsque notre bien-aimé Sauveur était sur la terre, rien n'excitait autant sa sainte colère que la propre justice des pharisiens. C'est contre elle qu'il était rempli d'indignation. Vous pouvez avoir été profondément affligé, de ce qu'il vous était impossible d'arriver à être juste, de manière à pouvoir vous justifier vous-même. L'essai même que vous en avez fait a affligé le Seigneur davantage encore. Mais bien qu'Elihu ait été tellement affligé de voir Job tomber dans une aussi grande illusion, combien son cœur était porté vers lui. Il dit « Voici, mon ventre est comme un vin qui n’a pas été ouvert ; il éclate comme des outres neuves » (32 : 19).
            Là-haut, ô croyant ! par-dessus les trônes et les dominations, là-haut dans la gloire éclatante, il y a un Homme dont le cœur tendre et humain est ému de compassion envers toi et envers moi. O resplendissement de la gloire du Père ! n'as-tu pas revêtu ma nature, dans le but exprès d'être un souverain sacrificateur miséricordieux, fidèle et plein d'amour ? Tu te tiens en la présence de Dieu pour nous ! Ton cœur est rafraîchi ou mis au large quand tu intercèdes pour moi, pauvre et indigne créature. Jamais, non jamais, ton amour n'est fatigué de moi. O amour merveilleux, amour tendre et divin ! que le Seigneur en remplisse le cœur et de celui qui écrit, et de celui qui lit !

 

D’après Ch. Stanley - « Messager évangélique » 1861 p. 283-291

 

 

A suivre