bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

Près de la croix


La dernière Pâque  
Aucun consolateur à Gethsémané !
Livré entre les mains des hommes et crucifié à Golgotha
Sur la croix, entouré d’ennemis moqueurs
Des femmes regardent de loin leur Maître crucifié
Une femme absente à la croix, mais ayant déjà répandu le parfum sur le corps de Jésus, avant même sa crucifixion
Jean près de la croix
Un brigand se tourne vers Jésus
Marie remise par Jésus aux soins de Jean
Jésus seul, abandonné de Dieu, pendant les trois heures de ténèbres
Les dernières paroles de Jésus sur la croix et le témoignage du centurion romain
 

            La mort et la résurrection de Jésus sont des faits de la plus haute importance, avec des répercussions majeures sur l’histoire de ce monde et des conséquences éternelles. A Gethsémané, Jésus a soutenu un terrible combat et Il a accepté de la main de son Père la coupe qu’Il a bue à Golgotha. Puis, comme Il l’avait enseigné à ses disciples, Il a été « livré entre les mains des hommes » (Marc 9 : 31). Toute la haine des hommes s’est déchaînée contre le saint Fils de Dieu cloué sur la croix. Il a été « l’opprobre des hommes et le méprisé du peuple », entouré d’une « assemblée de méchants » (Ps. 22 : 6, 16). Combien il est touchant alors de voir quelques humbles femmes rester près de la croix, le cœur brisé, ainsi que l’un des disciples de Jésus.
            Relisons dans les Evangiles, avec un profond recueillement, le récit douloureux de la crucifixion et de quelques-uns des événements qui l’ont précédée et suivie, et arrêtons-nous pour contempler, une fois encore, la grandeur infinie de Celui qui a sacrifié sa vie pour nous.


La dernière Pâque  

            Le jour de la célébration de la Pâque, les 12 apôtres, Judas y compris, étaient groupés autour de Jésus. Le soir venu, Il se mit à table avec eux et, pendant qu’ils mangeaient, Il leur dit : « En vérité, je vous dis que l’un d’entre vous me livrera. Profondément attristés, ils commencèrent, l’un après l’autre, à lui dire : Seigneur, serait-ce moi ? ». Même Judas, qui le livrait, osa Lui demander : « Serait-ce moi, Rabbi ? ». Et il lui répondit : « Tu l’as dit » (Matt. 26 : 20-25). Il dénonce ainsi le traître qu’Il connaissait dès le commencement (Jean 6 : 64). Quelle souffrance permanente, depuis lors, pour Son cœur plein d’amour (Ps. 55 : 12) ! Judas aimait l’argent et il s’est peu à peu endurci. Satan, finalement, est « entré en lui ». Après les paroles de Jésus, il sort aussitôt dans la nuit (Jean 13 : 30 ; Luc : 22 : 21).
            La belle harmonie apparente de la petite troupe des disciples commence à s’effriter ; ils contestent entre eux pour savoir lequel serait estimé le plus grand (Luc 22 : 24). Leurs pensées étaient très éloignées de celles de l’Homme parfait qui « s’est abaissé lui-même » (Phil. 2 : 8).
            Ensuite, dans sa grâce toujours en activité à l’égard de chacune de ses brebis, le Seigneur avertit Simon qu’il va bientôt nier à trois reprises de Le connaître, et Il ajoute qu’Il a prié pour lui, afin que sa foi ne défaille pas. Or celui-ci, sûr de lui, n’écoute pas cet avertissement (Luc 22 : 33). A-t-il oublié le danger terrible et constant émanant des intentions pernicieuses de Satan à l’égard des croyants (v. 31) ? Pierre tombera dans le piège que cet ennemi lui tendra, au moment de l’arrestation du Seigneur. Il suivait déjà le Seigneur de loin, n’hésitant pas à se chauffer au feu des huissiers du souverain sacrificateur (Luc 22 : 31-33 ; 56-61).


Aucun consolateur à Gethsémané !

            Après avoir chanté une hymne, Jésus se rend selon sa coutume au mont des Oliviers, accompagné de ses disciples (Matt. 26 : 30). Il vient « en un lieu appelé Gethsémané » (qui signifie : pressoir à huile), suivi de Pierre et des deux fils de Zébédée et Il commence à « être attristé et très angoissé » (v. 36-37). Alors Il leur demande de veiller avec Lui et, se tenant à un jet de pierre, Il prie : «  Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite » (Luc 22 : 42). Un ange du ciel Lui apparaît et le fortifie (v. 43). Dans l’angoisse du combat, Il prie plus instamment, et sa sueur devient comme des grumeaux de sang qui tombent sur la terre (v. 44).

            A trois reprises, revenant vers les disciples, Il les trouve endormis (Matt. 26 : 36-45) ; ils sont « endormis de tristesse », précise Luc (22 : 45). Prophétiquement, le psalmiste déclare : « J’ai attendu que quelqu’un eût compassion de moi, mais il n’y a eu personne… et des consolateurs, mais je n’en ai pas trouvé » (Ps. 69 : 20). Jésus dit à ses disciples : « Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous et priez, afin que vous n’entriez pas en tentation » (Luc 22 : 46). N’oublions pas cette recommandation : il est facile de se laisser surprendre par le sommeil spirituel. Prions sans cesse, conscients de la présence autour de nous de l’Ennemi qui rôde « comme un lion rugissant » (1 Pier. 5 : 8).
            Judas, « l’un des douze », savait très bien où conduire une foule armée qui voulait se saisir de son Maître ; il avait souvent vu Jésus prier dans ce lieu, lors des réunions auxquelles lui-même assistait ! Pour désigner avec certitude le Fils de l’homme à ses adversaires, le traître n’hésitera pas à le livrer par un baiser (Luc 22 : 48).
            Jusqu’au dernier instant, le bon Berger prend soin de ses brebis. Il demande : « Qui cherchez-vous ? » (Jean 18 : 7). Les soldats et les gardes répondent : « Jésus le Nazaréen ». Lui-même leur répond : «  …Si donc c’est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci » (v. 8). Ils se saisissent alors de Lui et l’amènent, lié, devant Anne, le souverain sacrificateur (v. 12). « Alors tous les disciples l’abandonnèrent et s’enfuirent » (Matt. 26 : 56). Ils ont oublié leur belle déclaration, prononcée par Pierre au nom de tous : « Seigneur, auprès de qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ; et nous, nous croyons et nous savons que toi, tu es le Saint de Dieu » (Jean 6 : 68-69). A l’exception de l’apôtre Jean, il ne sera plus parlé de ces fuyards avant la résurrection du Seigneur.

                        Tu recherchas amour et sympathie,
                        Mais nul des tiens ne comprit ta douleur ;
                        L’un te trahit et l’autre te renie,
                        Tu ne trouvas aucun consolateur.


Livré entre les mains des hommes et crucifié à Golgotha

            Jésus est désormais un prisonnier volontaire. « C’est maintenant votre heure et le pouvoir des ténèbres », dit-Il (Luc 22 : 53). Il est accablé de mépris (Marc 9 : 12, Luc 23 : 11) : on Lui crache au visage, on le gifle (Matt. 26 : 67), un fouet trace de longs sillons sur sa Personne adorable (Ps. 129 : 3 ; Marc 15 : 15). Livré aux soldats romains, ceux-ci Lui ôtent ses vêtements et, par dérision, le revêtent d’un manteau de pourpre et mettent sur sa tête une couronne d’épines (Jean 19 : 2). Ils veulent ainsi se moquer du « soi-disant » roi d’Israël - le titre que Pilate fera inscrire au-dessus de la croix, au grand dam des Juifs (Matt. 27 : 28).
            Le Seigneur est conduit de tribunal en tribunal, devant des magistrats iniques, à la botte des autorités religieuses juives. Ils tombent tous d’accord pour le déclarer digne de mort ! Ils décident, avec l’assentiment indispensable du gouverneur romain, Pilate, de Le crucifier.
            Portant sa croix, hué par mille voix, Jésus est conduit « hors de la porte » de Jérusalem, à Golgotha, où Il est crucifié. Il dit : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23 : 33-34). Cet affreux supplice, particulièrement cruel, était réservé aux plus grands criminels. 

                        Tu fus muet dans toutes tes souffrances,
                        Quand devant toi des ennemis moqueurs
                        Multipliaient les défis, les offenses ;
                        L’opprobre alors a déchiré ton cœur.


Sur la croix, entouré d’ennemis moqueurs

            L’Ecriture donne une idée de l’atmosphère ambiante : la façon dont se sont comportés ceux qui passaient, l’attitude de ceux qui sont venus spécialement pour assister à ce « spectacle » sont le reflet du comportement des « habitants de la terre » (Apoc. 3 : 10 ; 8 : 13) en présence de la crucifixion de notre Sauveur et Seigneur. Les uns étaient vraiment indifférents, d’autres se moquaient de Lui ouvertement. Certains étaient momentanément attristés (Luc 23 : 27-31) ; quelques-uns cependant ont compris le caractère expiatoire de la mort de Jésus. Le sang précieux de Christ versé à la croix donne aux pécheurs repentants la certitude de leur salut éternel !
            « Ceux qui passaient par-là l’injuriaient ; ils hochaient la tête et disaient : Toi qui détruis le temple et qui, en trois jours, le bâtis, sauve-toi toi-même. Si tu es Fils de Dieu, descends de la croix » (Matt. 27 : 39-40). « Les principaux sacrificateurs, avec les scribes et les anciens, disaient en se moquant : Il a sauvé les autres, il ne peut pas se sauver lui-même… Il s’est confié en Dieu, qu’il le délivre maintenant s’il tient à lui, car il a dit : Je suis Fils de Dieu » (v. 41-43). Les brigands crucifiés avec Lui l’insultaient de la même manière (v. 44).
            Les soldats L’avaient crucifié et ils avaient partagé ses vêtements entre eux, en tirant au sort - en particulier sa merveilleuse tunique, « tissée tout d’une pièce depuis le haut », image de sa vie toute de perfection (Jean 19 : 23). Maintenant, « s’étant assis, ils veillaient là sur lui » (Matt. 27 : 36). Habitués probablement à ce genre de spectacle et endurcis, ils ne montraient, semble-t-il, aucune émotion.
            Toute l’échelle sociale était représentée à la croix ; il y avait là des personnes « cultivées », et aussi des ivrognes, des rustres ; des chefs du peuple étaient venus, des gouverneurs également. Il y avait aussi des soldats et toute une populace… Ils montraient soit de l’apathie ou du mépris, soit souvent de la haine. A la croix de Jésus, sans honte, la méchanceté de notre cœur s’est donné libre cours, car tous les hommes sont pécheurs (Rom. 3 : 23) ; ce que nous sommes fut alors manifesté !


Des femmes regardent de loin leur Maître crucifié

            « Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient de loin, celles-là mêmes qui avaient suivi Jésus depuis la Galilée, en le servant ; parmi elles se trouvaient Marie de Magdala, Marie la mère de Jacques et de Joses, et la mère des fils de Zébédée » (Matt. 27 : 55-56). « Il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin, parmi lesquelles étaient Marie de Magdala, et Marie, la mère de Jacques le mineur et de Joses, et  Salomé ; lorsqu’il était en Galilée, ces femmes l’avaient suivi et l’avaient servi, ainsi que beaucoup d’autres qui étaient montées avec lui à Jérusalem » (Marc 15 : 40-41). « Et toutes les foules qui s’étaient assemblées à ce spectacle, voyant ce qui était arrivé, s’en retournaient en se frappant la poitrine. Tous ceux de sa connaissance se tenaient à distance, ainsi que des femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée et qui voyaient cela » (Luc 23 : 48-49).
            L’Esprit de Dieu s’est plu à relever dans ces passages l’empressement de quelques femmes dévouées à l’égard de Celui qu’elles avaient suivi et servi. Là, à Golgotha, Jésus a été ainsi honoré par la présence de ces humbles femmes. L’activité dans le service public - tout ce que l’on appelle le ministère - est confiée aux hommes, et relève de leur responsabilité ; mais elle est, hélas, souvent défaillante ! Toutefois, dans le domaine privé, les femmes ont souvent un rôle qui a beaucoup de prix. Justement, dans les Evangiles, elles ont suivi le Seigneur et Lui ont montré leur affection en Le servant de différentes manières. Elles ont reçu de la part de Dieu plus de courage et de dévouement que les hommes.
            Outre Marie, la mère de Jésus, plusieurs autres femmes portant le même nom sont citées : Marie de Magdala, Marie, la mère de Jacques le mineur et de Jose et Salomé, et la mère des fils de Zébédée (Matt. 27 : 56 ; Marc 15 : 40-41).
            Beaucoup d’autres femmes qui étaient montées avec Jésus à Jérusalem étaient aussi présentes. Certaines se tenaient loin, d’autres plus près de la croix de Jésus. A vue humaine, elles étaient en danger. Depuis lors, que de martyrs ont versé leur sang, pour avoir montré publiquement leur amour pour Christ ! L’absence des apôtres était très probablement liée à la crainte, alors que cet amour courageux était chez chacune, un fruit de la grâce de Dieu. Tout reste « gravé » pour l’éternité dans le saint Livre.
            La plupart de ces croyantes sont certainement restées là jusqu’à la fin ; certaines sont même ensuite allées regarder où Joseph d’Arimathée, aidé par Nicodème, avait déposé le corps de Jésus. Car Joseph aussi avait été fortifié par Dieu pour aller demander à Pilate le corps de Jésus (Matt. 27 : 61 ; Marc 15 : 47, Luc 23 : 55). Ce sont ces femmes aussi qui, avec des aromates préparés avec amour, se sont rendues au tombeau neuf où s’était trouvé le corps de Jésus ; un linceul immaculé, plié avec soin, en rendait témoignage, après sa glorieuse résurrection. C’était alors le premier jour de la semaine, de très grand matin ; mais elles ont trouvé la pierre déjà roulée : Jésus était ressuscité ! L’une d’entre elles, Marie de Magdala, toute à la tristesse de ne pas avoir trouvé son corps, est restée, par amour, seule sur les lieux. Alors Jésus lui apparaît ; elle est la première à Le voir ressuscité et à pouvoir adorer son « Maître » (Jean 20 : 14-16) ! C’est « à elle », ô mystère, qu’Il confie un message extraordinaire, destiné aux autres disciples. Il concerne la position si élevée qu’Il se plaît à conférer aux siens : « Va vers mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20 : 17 ; Héb. 2 : 11).


Une femme absente à la croix, mais ayant déjà répandu le parfum sur le corps de Jésus, avant même sa crucifixion

            Une autre Marie, celle de Béthanie, n’est pas citée parmi celles qui sont venues à la croix ou au tombeau. Elle avait oint le Seigneur avec une livre de nard pur de grand prix, pendant un repas servi en son honneur, dans la maison de Simon le lépreux (Marc 14 : 3). En murmurant comme lui, les disciples avaient emboîté le pas à Judas. Ils avaient déclaré, tout comme ce fourbe, que ce beau geste n’était que du gaspillage. Ils avaient affirmé que la vente de ce parfum aurait permis d’aider beaucoup de pauvres ! En réalité, Judas parlait sans droiture ; il aurait voulu s’emparer de ce pactole car il était voleur et portait la bourse (Jean 12 : 6). Or ce parfum a été d’un grand prix pour le cœur du Seigneur. Son odeur a rempli la maison où Il se trouvait. C’est une figure de l’adoration des rachetés reconnaissants pour son œuvre rédemptrice.
            Jésus est alors intervenu et ses paroles ont expliqué d’avance « l’absence » ultérieure de cette Marie, si souvent assise à ses pieds, écoutant ses paroles. Elle avait compris que la mort du Seigneur était très proche et elle avait agi sagement, en versant ce parfum, conduite par l’Esprit. Le Seigneur a dit à Judas, devant tous : « Permets-lui d’avoir gardé cela pour le jour de ma mise au tombeau » (Jean 12 : 7). L’anticipation de Marie était en accord avec la pensée de Dieu. En effet, quand les autres femmes pieuses viennent, elles aussi, pour embaumer le corps de Jésus, c’est trop tard ! Il est déjà ressuscité (Ps. 16 :10).

                        Sur tes pieds saints, à ta louange,
                        Répandre, ô Sauveur méprisé,
                        Le parfum pur et sans mélange
                        D’un vase d’albâtre brisé.


Jean près de la croix

            Jean est le seul apôtre qui s’est tenu au pied de la croix. Dans son Evangile, il rapporte le geste d’un soldat, après la mort de Jésus : « Il lui perça le côté avec une lance ; et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau » (Jean 19 : 34). Le sang de l’expiation et l’eau de la purification coulent en abondance de ce côté percé (Zach. 13 : 1). Ainsi s’accomplit également ce qu’annonçait l’Ecriture au sujet de l’Agneau : « Pas un de ses os ne sera cassé » (Ex. 12 : 46). L’apôtre Jean dans son Evangile s’attache à montrer à quel point l’Ecriture s’accomplit jusque dans ses moindres détails, à la gloire de Dieu.
            L’absence attristante de tous les autres apôtres à la croix, suite à leur fuite collective (Matt. 26 : 56), sera suivie pour chacun d’une perte (1 Cor. 3 : 15). Gardons-nous, frères, d’être absents au rassemblement autour du Seigneur, sans raison valable. Marie, la mère de Jésus était présente ; elle a gardé, avec dignité, un silence éloquent, en dépit de ses souffrances morales. Le vieillard Siméon l’avait annoncé longtemps à l’avance : « Une épée transpercera même ta propre âme » (Luc 2 : 35a).


Un brigand se tourne vers Jésus

            Il y a eu peu de conversions, semble-t-il, ce jour-là. L’Ecriture précise que l’un des malfaiteurs crucifiés a soudain cessé d’injurier le Seigneur. Il s’est désolidarisé de l’autre brigand, en lui disant : « Tu ne crains pas Dieu, toi ? Car tu es sous le même jugement. Pour nous, nous y sommes justement, car nous recevons ce que méritent les actes que nous avons commis ; mais celui-ci n’a rien fait qui ne doive pas se faire ». Et il a dit à Jésus : « Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume ». Jésus lui a répondu : « En vérité, je te dis : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » - le vrai, celui du ciel (Luc 23 : 39-43). Eclairé par Dieu, ce crucifié a compris que cet Homme méprisé était en réalité une sainte Victime, un Roi glorieux. Témoin de la dernière heure, il a proclamé alors publiquement la perfection du Seigneur. Il a reçu aussitôt de Lui une promesse sans prix : celle d’être avec son Sauveur dès ce jour !


Marie remise par Jésus aux soins de Jean

            « Or, près de la croix de Jésus, se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, ainsi que Marie de Magdala. Jésus voyant sa mère et, se tenant à côté, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple : Voilà ta mère. Et dès cette heure-là, le disciple la prit chez lui » (Jean 19 : 25-27).
            Rempli de tendre compassion, Jésus remet sa mère aux soins de Jean, « le disciple qu’il aimait ». Parmi les sept paroles que le Seigneur a prononcées sur la croix, celle-ci est probablement la troisième.
            Un lien, à la fois doux et puissant, a été ainsi établi entre Marie et Jean, le disciple qui occupait souvent une place « tout contre le sein de Jésus » (Jean 13 : 23) et jouissait ainsi particulièrement de Son merveilleux amour.
            Ce même lien unit ensemble tous les rachetés du Seigneur entre eux ; l’épître à Philémon en donne le bel exemple, en montrant les liens qui unissaient Paul à Onésime, et tous deux au destinataire de la lettre.


Jésus seul, abandonné de Dieu, pendant les trois heures de ténèbres

            « Depuis la sixième heure, il y eut des ténèbres sur tout le pays, jusqu’à la neuvième heure » (Matt. 27 : 45). Ces trois heures de ténèbres impénétrables ont été pour Jésus la « souffrance des souffrances », du fait de l’abandon de Dieu. Jésus, le seul Juste, avait dit peu de temps auparavant : « Moi je savais que tu m’entends toujours » (Jean 11 : 42). Or Dieu détourne maintenant sa face de son Fils, car Il s’est chargé de nos péchés et se présente ainsi devant l’inflexible justice divine. Fait péché, Jésus expie alors à notre place, durant ces trois heures, ce que méritaient nos nombreux péchés et le châtiment que nous aurions dû subir durant l’éternité.
            Il était écrit : « Maudit est quiconque est pendu au bois » (Gal. 3 : 13), et en effet « toutes les vagues et les flots de la colère de Dieu » sont passés sur Jésus (Ps. 42 : 7). Son cœur infini, sous ce poids d’un moment, a porté l’éternité de notre châtiment. Dieu seul peut sonder de telles heures ; elles se sont terminées par ce terrible cri de souffrance : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné » (Matt. 27 : 46). La réponse se trouve en partie dans le Psaume 22 : « Toi, tu es saint » (v. 3).
 
                        O jour d’angoisse, où Dieu cachait sa face !
                        O jour de honte et de confusion,
                        Quand tu payas, Seigneur, à notre place,
                        L’immense prix de la rédemption !


Les dernières paroles de Jésus sur la croix et le témoignage du centurion romain

            Ensuite, « Jésus, sachant que tout était déjà accompli, dit - afin que l’Ecriture soit accomplie : J’ai soif » (Jean 19 : 28). Il y avait là un vase plein de vinaigre ; ils placèrent une éponge pleine de vinaigre au bout d’un rameau d’hysope et la lui présentèrent à la bouche. « Quand donc Jésus eut pris le vinaigre, il dit : C’est accompli » (v. 30 ; Ps. 22 : 31b). Puis ayant baissé la tête, en pleine sérénité, Il remit son esprit au Père.
            L’Evangile de Marc précise que Jésus a jeté un grand cri avant d’expirer. Le voile du temple s’est aussitôt déchiré en deux, depuis le haut jusqu’en bas. Le centurion romain qui se tenait en face du Seigneur, a déclaré : « Véritablement, cet homme était Fils de Dieu » (Marc 15 : 37-39). Après ce qu’il venait de voir et d’entendre, il semble avoir acquis une foi personnelle ; en tout cas il affirme être convaincu de la divinité de Celui qui venait de mourir.

            « Ô profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables et ses voies indiscernables ! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller ? Qui lui a donné le premier, pour qu’il lui soit rendu ? Car de lui, et par lui, et pour lui, sont toutes choses ! A Lui la gloire éternellement ! Amen » (Rom 11 : 33-36).


Ph. L - Le 13-06-2015