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Ananias, un disciple de Damas

  
La conversion de Saul
La mission confiée à Ananias en faveur de Saul
La réponse d’Ananias à l’appel du Seigneur
La mention d’Ananias dans le récit de Paul en Actes 22


          Ananias est le disciple qui a été envoyé vers Saul de Tarse pour qu’il recouvre la vue après sa conversion (Act. 9 : 10). Nous désirons rappeler ce que le livre des Actes nous rapporte au sujet du service accompli à ce moment-là par Ananias.


La conversion de Saul

            Saul, encore jeune homme, avait approuvé le meurtre d’Etienne et il déployait son énergie à ravager l’assemblée (Act. 8 : 1, 3). Il était alors, de son propre aveu plus tard, « un blasphémateur, un persécuteur et un violent » (1 Tim. 1 : 13 ; Actes 26 : 11). Cédant à son fanatisme religieux, il quitte Jérusalem pour se rendre à Damas, muni d’une procuration du souverain sacrificateur. Il veut montrer dans cette ville étrangère sa haine implacable envers les chrétiens et les amener « liés à Jérusalem » (Act. 9 : 1-2).
            Or, à l’approche de Damas, sa vie va basculer et changer définitivement d’orientation. Aveuglé soudain par une lumière éblouissante, il est jeté à terre. Au milieu de la troupe qui l’accompagne, il est seul à entendre une voix s’adressant à lui en langue hébraïque : « Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? » (9 : 4 ; 26 : 14). En persécutant les chrétiens, Saul persécutait Jésus lui-même. Le Seigneur s’identifie ainsi avec ses rachetés ; ils font partie de lui-même! C’est la première leçon que Saul doit apprendre, et que nous devons aussi tous retenir.
            Interdit, Saul demande : « Qui es-tu, Seigneur ? ». Avec la stupéfaction que l’on devine, il entend, de la bouche de Celui qu’il croyait mort et enseveli : « Je suis Jésus que tu persécutes. Mais lève-toi, entre dans la ville ; et on te dira ce que tu dois faire » (9 : 5-6).
            En un instant, Saul a perdu tous les repères sur lesquels il se fondait jusqu’ici. Il n’est plus qu’un pauvre aveugle qui tâtonne pour suivre son chemin. Alors, par pitié, on le prend par la main et on le conduit jusqu’à Damas. Il reste là trois jours, dans la maison d’un certain Judas, sans voir ni manger ni boire. Mais il prie (v. 8-11).


La mission confiée à Ananias en faveur de Saul

            Le Seigneur connaissait parfaitement le lieu où se trouvait Saul et tout ce qui le concernait personnellement. « Tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous avons affaire » (Héb. 4 : 13). Mesurant la détresse de Saul, il répond à sa prière et intervient de façon souveraine. Il va envoyer un de ses disciples auprès d’un homme considéré par tous les chrétiens comme un « ennemi public ».
            Quel est celui que Dieu va choisir ? Certainement quelqu’un qui est préparé pour cette mission délicate. On aurait pu penser alors à un de ses apôtres ou à un frère particulièrement en vue, tel que Jacques par exemple (Act. 15 : 13). C’est une erreur : pour accomplir ses plans d’amour, Dieu se sert souvent d’hommes ou de femmes méconnus ! Il choisit volontiers « les choses folles du monde pour couvrir de honte les hommes sages » (1 Cor. 1 : 27).
            « Il y avait à Damas un disciple nommé Ananias ; dans une vision, le Seigneur s’adressa à lui : Ananias ! » (Act. 9 : 10). Ce croyant est à l’écoute de son Maître et répond : « Me voici, Seigneur ». Sa réponse nous fait penser à celle du Seigneur : « Voici, je viens… » (Héb. 10 : 7) - une réponse d’une si grande portée ! Le Fils savait tout ce que représenterait son abandon complet à la volonté du Père, et d’abord les souffrances et la mort de la croix.
            Le Seigneur dit à son disciple : « Lève-toi, va dans la rue appelée la Droite, et cherche dans la maison de Judas un nommé Saul, de Tarse ; car voici, il prie, et il a vu dans une vision un homme nommé Ananias, qui entrait et lui imposait les mains pour qu’il recouvre la vue » (Act. 9 : 11-12). Malgré les instructions très claires qu’il vient de recevoir, Ananias reste troublé. Il s’en ouvre librement au Seigneur : « J’ai entendu beaucoup de personnes dire, à propos de cet homme, tout le mal qu’il a fait à tes saints dans Jérusalem ; et ici - à Damas - il a pouvoir, de la part des principaux sacrificateurs, de lier tous ceux qui invoquent ton nom » (v. 13-14). Comment aurions-nous réagi à la place d’Ananias en sachant tout ce qui concernait Saul ? Certains rachetés du Seigneur habitent dans des lieux très dangereux, où règnent de grandes ténèbres morales. L’Ennemi y est très actif et, pour être fidèles, ils doivent mettre de côté leurs craintes et s’appuyer continuellement sur Dieu.
            Le Seigneur ne fait aucun reproche à Ananias. Ce que son disciple vient de lui dire n’est pas un signe d’incrédulité. Il lui répond simplement : « Va ; car cet homme est un instrument que je me suis choisi, pour porter mon nom devant les nations, les rois et les fils d’Israël ; car je lui montrerai tout ce qu’il doit souffrir pour mon nom » (v. 15-16). Dans l’énumération de ceux auxquels Paul doit apporter l’évangile, les nations ont la première place. C’est d’abord au milieu d’elles que le Seigneur veut que l’apôtre rende témoignage.
            « Le secret de l’Eternel est pour ceux qui le craignent » (Ps. 25 : 14) et Ananias est de ceux-là. Le Seigneur décide de lui fait part de ses desseins à l’égard de Saul. Il lui parle d’abord du champ d’action particulièrement étendu qu’il se propose de confier à celui qui va bientôt s’appeler « Paul » - nom qui signifie : petit. Il n'y a aucune jalousie dans le cœur d’Ananias. Il sait se réjouir de ce que Dieu confie à d’autres (Phil. 2 : 4). Il n’a pas de prétention ; il reste humble et obéissant. Il est rempli d’amour envers ceux qui traversent des épreuves. Il accepte pour lui-même la volonté de Dieu, bonne, agréable et parfaite (Rom. 12 : 2). Ne tremblons pas en suivant un chemin que Dieu nous trace. Nous goûterons la joie de la communion avec lui dans l’obéissance. Rassuré, Ananias se confie entièrement dans le Seigneur pour mener à bien la démarche qu’il va faire.


La réponse d’Ananias à l’appel du Seigneur

            « Alors Ananias s’en alla et entra dans la maison » (Act. 9 : 17) - celle où se trouvait Saul. Il lui impose les mains et l’aborde avec des paroles dictées par l’Esprit. Elles sont très simples, mais de grande valeur pour une âme dans la peine ! Il l’appelle : « Saul, frère ». Dans son immense désarroi, Saul est certainement réconforté par la bonté qui lui est ainsi manifestée. C’était une chose inconnue jusqu’ici pour ce cœur endurci. Il réalise qu’il entre dans une nouvelle famille spirituelle groupée autour de Jésus. La parole de Dieu nous a conservé ce bel exemple de douceur et d’affection fraternelle, et on verra ensuite briller ces vertus chrétiennes chez l’apôtre Paul lui-même (1 Thes. 2 : 7-8). Il les manifestera lors de ses visites dans les assemblées et cherchera de tout son être à imiter Jésus.
            Notre conversion a-t-elle produit les mêmes effets que chez Ananias et Paul ? Ils se verront alors à l’occasion de nos contacts avec ceux qui sont lassés et découragés dans leurs âmes. Contemplons le Seigneur dans les évangiles. Il est souvent « ému de compassion » en présence des immenses besoins de ses créatures. Désirons, nous aussi, lui ressembler quelque peu.
            Ananias dit encore à Saul : « Le Seigneur, Jésus qui t’est apparu dans le chemin par où tu allais, m’a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli de l’Esprit Saint » (v. 17). Ces paroles confirment la vision que Saul a eue lui-même. La voix venue du ciel lui avait en effet annoncé : « Lève-toi, entre dans la ville ; et on te dira ce que tu dois faire » (v. 6). Et le message d’Ananias comporte une annonce encore plus importante : Saul va être rempli de l’Esprit Saint.
            « Aussitôt il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue ; il se leva et fut baptisé ; et, lorsqu’il eut mangé, il reprit des forces » (v. 18-19). Le Seigneur va poursuivre son merveilleux travail de miséricorde envers le nouveau converti (1 Tim. 1 : 16). Peu de temps après, on le trouve en compagnie des disciples de Damas, jouissant de la communion fraternelle. Et il ne tarde pas « à prêcher Jésus dans les synagogues, disant que Lui est le Fils de Dieu » (v. 20).


La mention d’Ananias dans le récit de Paul en Actes 22

            Il est intéressant de voir comment l’apôtre Paul revient plus tard sur ces faits en racontant sa conversion devant une foule hostile, à Jérusalem. Ces moments si importants dans sa vie sont restés gravés dans son cœur. Il a gardé un souvenir ineffaçable des soins du Seigneur et de l’affection éprouvée de la part des croyants, alors qu’il était venu à Damas avec la ferme intention de les persécuter jusqu’à la mort.
            Au verset 12, Paul fait l’éloge d’Ananias, « homme pieux selon la Loi, ayant un bon témoignage de tous les Juifs qui demeuraient là » - à Damas. Caractérisé par une réelle piété, Ananias faisait partie de ceux que le Seigneur peut utiliser à son service. Les fruits de sa communion avec Dieu étaient manifestes dans cette ville de Damas et ceux qui le connaissaient pouvaient témoigner de la fidélité de sa marche. L’apôtre rappelle la bonté avec laquelle Ananias s’est approché de lui : il « vint se présenter à moi et me dit : Saul, frère, recouvre la vue. A l’instant même, en levant les yeux, je le vis » (v. 13-14). Sur le chemin qui menait à Damas, Saul avait déjà eu le contact personnel, initial, avec Jésus, la « tête du corps » ; il voit maintenant Ananias, l’un des membres de ce corps.
            Ananias parle ensuite à Saul de la volonté de Dieu à son égard : « Le Dieu de nos pères t’a choisi à l’avance pour connaître sa volonté, pour voir le Juste et entendre une voix de sa bouche ; car tu lui seras témoin, auprès de tous les hommes, de tout ce que tu as vu et entendu » (v. 14-15). L’apôtre Paul dira aux Corinthiens : « N’ai-je pas vu Jésus notre Seigneur ? » (1 Cor. 9 : 1). Il avait été choisi par Dieu pour entendre la voix du Seigneur, pour faire connaître sa grâce à tous les hommes, ainsi que les conseils de Dieu à l’égard de l’assemblée.
            Enfin, Ananias déclare : « Et maintenant, pourquoi tardes-tu ? Lève-toi, sois baptisé, et lave-toi de tes péchés, en invoquant son nom » (v. 16). Les disciples avaient reçu de la part du Seigneur, avant son élévation dans la gloire, l’ordre de baptiser tous ceux qui se convertiraient (Matt. 28 : 19). Paul reçoit alors le baptême et devient un témoin pour le Seigneur - de tout ce qu’il a vu et entendu.

            Les deux passages que nous avons considérés (Act. 9 et 22) sont les seuls qui nous parlent de ce disciple Ananias et de son service auprès de Saul dans ses tout premiers pas après sa conversion. Appelé par le Seigneur au moment opportun, Ananias était prêt à accomplir la mission qu’Il voulait lui confier. Conduit par l’Esprit, il a pu exprimer à Saul de bonnes paroles, celles qui convenaient précisément à la circonstance. Par ses soins affectueux, ce fidèle disciple a su apporter à son frère tout le réconfort nécessaire. « Fidèle en peu de chose», il entrera dans la joie de son Maître (Matt. 25 : 23). Ayons un même désir de fidélité et laissons-nous préparer en vue du service à accomplir pour notre Seigneur, en communion avec Lui.


Ph. L  - « Messager évangélique » (mars 2015)

                        Forme à ton service des cœurs plus joyeux,
                        Prompts au sacrifice, toujours sous tes yeux;
                        Qui chantent, qui tremblent, remplis de ferveur;
                        Des cœurs qui ressemblent au tien, cher Sauveur.