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APPLIQUEZ-VOUS A L’HOSPITALITE (Rom. 12 : 13).


Dans l’Ancien Testament
          Chez Abraham (Gen. 18)
          Chez Lot (Gen. 19 : 1-16)
          Chez Béthuel (Gen. 24)
          Chez Jéthro (Ex. 2 : 15-22)
          Chez Joas, père de Gédéon (Jug. 6 : 11-21)
          Chez la veuve de Sarepta (1 Rois 17 : 7-16)
          Chez la femme de Sunem (2 Rois 4)
          L'hospitalité au temps de la Loi
Dans le Nouveau Testament
          L’hospitalité à l’égard de Jésus
          L’exemple parfait du Seigneur  
          Chez la dame élue et chez Gaïus
          Diotrèphe
 

« Soyez hospitaliers les uns envers les autres, sans murmurer » (1 Pier. 4 : 9).
« Il faut donc que le surveillant soit… hospitalier » (1 Tim. 3 : 2-3 ; Tite 1 : 7-8).
« N’oubliez pas l’hospitalité ; car en la pratiquant, certains, à leur insu, ont logé des anges » (Héb. 13 : 1-2).

            Par hospitalité il faut entendre l’accueil que nous réservons à un voyageur ou à un étranger, en lui offrant, pour un temps plus ou moins long, un gîte, ainsi que la nourriture et la protection. Par les exemples qu’elle nous présente, dans l’Ancien Testament et le Nouveau, l’Ecriture éclaire ce sujet pour nous, chrétiens. A l'image du bon Samaritain, figure du Seigneur, et de l'hôtelier, figure du Saint Esprit, nous sommes appelés à refléter la bonté et la grâce dont nous sommes les objets (Luc 10 : 33-35).

 

Dans l’Ancien Testament

            A l’époque patriarcale, un voyageur ne pouvait pas trouver un abri sûr en dehors de la tente d’un nomade prêt à l'accueillir. C’était un « honneur » pour l’hôte de se montrer hospitalier. L’étranger reçu était d’ailleurs entièrement défrayé de toutes les dépenses que sa présence - et même celle d’éventuels serviteurs - pouvait occasionner.

                        Chez Abraham (Gen. 18)      

            Un ordre selon Dieu règne dans la maison d’Abraham. Il s’est assis durant la chaleur du jour à l’entrée de sa tente, quand soudain il voit venir vers lui trois hommes. Il s’approche d’eux, se prosterne et les invite avec insistance à entrer chez lui : « Seigneur, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, ne passe point outre, je te prie, d’auprès de ton serviteur » (v. 3). Leurs pieds seront lavés ; ils pourront se reposer sous l’arbre et prendre « un morceau de pain » avant de poursuivre leur route ! Abraham déclare : « C’est pour cela que vous êtes passés près de votre serviteur » (v. 5). Ils acceptent et Abraham recommande aussitôt à Sara, son épouse, de les traiter avec soin. Elle s’en va pétrir des gâteaux tandis qu’Abraham court lui-même au troupeau et choisit un veau « tendre et bon » ; un jeune homme se hâte de l’apprêter (v. 7). Ensuite le patriarche l’apporte aux visiteurs, avec de la crème et du lait. Il se tient debout à côté d’eux, sous l’arbre, durant leur repas, prêt à répondre au moindre de leurs désirs. Cette façon de se comporter en pareille occasion est encore la même dans la plupart des régions pastorales.
            Sara se montre soumise à Abraham dans l’exercice de l’hospitalité. Avec douceur d’esprit, elle l’appelle « seigneur » (v.12). Elle est son « aide » fidèle dans la tente, son « petit royaume » où son mari vient parfois la retrouver. Quelles que soient ses activités, à notre époque, la femme « chrétienne » ne doit pas oublier l’importance de son service dans sa maison.
            Lecteurs, nous avons sans doute l’habitude de recevoir des « amis », avec lesquels nous avons des relations particulières d’affection. Mais Dieu nous encourage à être constamment prêts à pratiquer l’hospitalité envers tous, sans nous plaindre. Etre hospitalier n’est pas toujours facile, mais le Seigneur bénit ceux qui ouvrent leur maison aux autres ! Il sait ce qu’il peut en coûter en investissement personnel et financier. Il mesure parfaitement la « disponibilité » que cela implique et la fatigue qui en résulte pour ceux qui reçoivent. Il voit nos efforts pour rendre si possible notre maison accueillante pour que les visiteurs s’y sentent à l’aise ! Le Seigneur peut donner la force nécessaire, comptons mieux sur Lui : Il saura nous encourager, comme il l’a fait ici pour Sara (v.10-12).

                        Chez Lot (Gen. 19 : 1-16)

            Quel douloureux contraste entre l’heureuse visite confiante des anges à Abraham et celle qui a suivi, le jour même, chez son neveu Lot. Il est lui aussi assis le soir à la porte de la ville dépravée de Sodome - une place « d’honneur »  recherchée par les habitants ; il a tragiquement ambitionné de l’occuper. En fait, aux yeux de Dieu, il n'est pas à sa place et marche dans le conseil des méchants (Ps. 1 : 1). Depuis que Lot s’est associé au monde, il est tourmenté, car il s’est « égaré de la foi ». Comment cet homme « juste » (2 Pier. 2 : 2) peut-il  vivre ainsi constamment dans la promiscuité du mal ? Il en souffre, mais ne cherche pas vraiment à s’en séparer.
            Cependant Lot est encore capable de discerner l'origine divine de ses visiteurs. Aussi, comme Abraham, il se prosterne devant eux et ne s’estime pas indigne de les recevoir, à la différence d’un certain centurion, plus tard, à l’égard du Seigneur (Luc 7 : 6). Lot s’est malheureusement « habitué » à supporter la déroute humiliante de sa famille !
            Connaissant les mœurs des habitants, Lot avait des raisons sérieuses de ne pas vouloir laisser ses visiteurs passer la nuit sur la place de la ville. Il insiste beaucoup, et finalement les voyageurs, animés du bon désir de protéger Lot, acceptent son invitation (v. 3). Lot ne ressemble pas du tout  à celui qui, dans une ville ou un village donné, était estimé digne par ses concitoyens de recevoir dans sa maison les apôtres, envoyés par le Seigneur pour annoncer l’évangile (Matt. 10 : 11).
            Lot leur fait un « festin » de style sans doute mondain et il fait cuire aussi, à leur intention, des pains sans levain ! Mais il n’est pas question ici, comme chez Abraham, d’un bon entretien entre eux. Les filles de cet homme restent invisibles ; son épouse aussi. Lot est donc seul pour servir ses invités ! L’atmosphère heureuse que l’on peut souvent connaître entre croyants, dans une maison hospitalière, fait absolument défaut.
            Peu après, tous les hommes pervertis de Sodome entourent la maison de Lot. Ils exigent qu’il leur livre ses visiteurs. Devant leur insistance et leurs menaces, les visiteurs divins frappent alors de cécité ces débauchés qui vont dès lors se lasser à chercher l’entrée de la maison.
            Les anges, qui sont sur le point selon l’ordre de l’Eternel de détruire Sodome, pressent Lot de quitter la ville. Il tarde et l’Eternel a pitié de lui. Alors les anges de Dieu le prennent par la main et l’arrachent, avec une faible partie de ses proches, au terrible jugement imminent. Après un « semblant » de réception, c’est un désastre complet.

                        Chez Béthuel (Gen. 24)

            On trouve d’autres exemples d’hospitalité dans la Genèse, comme celle de Béthuel. Rebecca répond avec empressement à la requête de l’envoyé d’Abraham et elle se dévoue pour lui, en abreuvant ses chameaux ; Laban accueille cet envoyé avec le nom de l’Eternel à la bouche - toutefois son état intérieur était bien moins bon. Un moment, cette maison semble vraiment hospitalière (v. 17-20, 31-33, 54). Interrrogée, Rebecca choisira d’aller rejoindre Isaac et de devenir son épouse.

                        Chez Jéthro (Ex. 2 : 15-22)

            Ici Moïse, fugitif, prend le parti des filles du sacrificateur de Madian, alors que les bergers les chassent, et les empêchent de puiser de l’eau pour abreuver le bétail de leur père (v. 16-17). Elles le croient égyptien en raison sans doute de son costume (Soph. 1 : 8) et font part à leur père de l’aide qu’elles ont reçue (v. 19). Celui-ci s’étonne : « Où est-il donc ? Pourquoi avez-vous laissé là cet homme ? Appelez-le, et qu’il mange du pain » (v. 20). Le désir d’être hospitalier reste fort même à l’égard d’un étranger ! Moïse entre chez Jéthro, il s’y plaît et consent à habiter chez ce sacrificateur. Il lui donne une de ses filles, Séphora. Celle-ci lui enfantera un fils ; son nom, Guershom, rappellera toujours à Moïse qu’il a séjourné dans un pays étranger (v. 22).

                        Chez Joas, père de Gédéon (Jug. 6 : 11-21)

            Au temps des juges, un ange est envoyé par l’Eternel à Ophra et il apparaît à Gédéon (v. 11). Le fils de Joas aimait son peuple et son Dieu. Il était humble et conscient de sa faiblesse. Il offre un repas à son visiteur, qui le transforme en sacrifice (v.18-21). Dieu doit y ajouter le feu, qui faisait défaut. Il use ainsi de grâce envers Gédéon et lui répond avec bonté à plusieurs reprises. Il tient compte de son ignorance et de sa faible foi. Il n’est jamais en reste avec ses bien-aimés enfants.
            En ce temps-là, refuser l’hospitalité à celui qui en avait besoin, était considéré comme un  crime. Aussi Job affirme-t-il : « L’étranger ne passait pas la nuit dehors, j’ouvrai ma porte sur le chemin … » (Job 31 : 31-32). Il déclare qu’il serait impossible de trouver quelqu’un qu’il aurait négligé de rassasier un jour avec la chair de ses bêtes !

                        Chez la veuve de Sarepta (1 Rois 17 : 7-16)

            Dans la terre d’Israël privée d’eau, le torrent du Kérith est tari. Alors le prophète Elie est envoyé par l’Eternel vers une veuve à Sarepta de Sidon (v. 3). Cette femme est dans une extrême pauvreté ; il ne lui reste qu'un peu de farine et d’huile ; cela peut sembler négligeable mais s’avère suffisant pour cette femme de foi (Luc 4 : 25-26) ; elle accepte de faire premièrement le petit gâteau demandé par le prophète. Son obéissance et son hospitalité, à l’heure d’un pareil dénuement, seront les prémices d’une grande abondance divine ! C’est une forte leçon pour nous qui « souffrons » plutôt d’une telle abondance matérielle qu’elle risque d'altérer notre faible foi ! 

                        Chez la femme de Sunem (2 Rois 4)

            Le prophète Elisée reçoit une hospitalité empressée de la part d'une femme à Sunem ; dès lors, chaque fois qu’il passe, il s’arrête volontiers dans cette maison accueillante (v. 8). Elle dit à son mari : « Je connais que c’est un saint homme de Dieu » (v. 9). Elle désire accroître encore la qualité de son l’hospitalité. Elle entend tout faire pour offrir un peu de bien-être à ce prophète voyageur, certainement souvent fatigué par la densité de son service. Or cette personne « riche » est également dotée d’un réel discernement : elle comprend que ce qui seul peut convenir aux goûts simples de cet homme de Dieu et à ses besoins volontairement limités, sera une petite chambre modestement meublée avec un lit, une table, un siège et un chandelier. Il vit, autant que possible, loin de l’atmosphère agitée du monde. Ses pensées sont souvent tournées avec bonheur vers les réalités célestes. Cette maîtresse de maison sera merveilleusement bénie par l’Eternel (v ; 16-17).
            Visiter en ce temps-là le sanctuaire - et plus tard le temple, à l’occasion des trois grandes fêtes annuelles, surtout la Pâque - conduisait ce peuple à traverser souvent au moins une partie du pays d’Israël. Les habitants des villages et des villes traversés avaient souvent l’occasion d’exercer l’hospitalité vis-à-vis de tous ces pèlerins !

                        L'hospitalité au temps de la Loi

            L’hospitalité n’était pas méconnue des Hébreux. Les exemples laissés par leurs ancêtres et les prescriptions de la Loi les incitaient à suivre ce chemin selon Dieu. Les livres du Deutéronome et du Lévitique y engageaient ce peuple : « Circoncisez donc votre cœur, ne raidissez plus votre cou ; car l’Eternel, votre Dieu, est le Dieu des dieux et le Seigneur des seigneurs… qui aime l’étranger pour lui donner le pain et le vêtement. Et vous aimerez l’étranger ; car vous avez été étrangers dans le pays d’Egypte » (Deut. 10 : 16-19 ; Lév. 19 : 34). Il fallait aimer l’hôte qui prolongeait son séjour dans le pays autant que celui qui ne passait qu’un seul jour dans la tente !
            Citons  l’exemple touchant de Barzillaï qui, malgré un âge avancé, ravitaille d’abord et reçoit ensuite le roi David, fuyant devant Absalom, son fils. Ce noble vieillard l’entretient longuement, avec sa très nombreuse suite. Plein de déférence, Barzillaï le raccompagnera, durant son retour à Jérusalem, même au-delà du Jourdain (2 Sam. 17 et 19). Son dévouement et son désintéressement restent un exemple à suivre.
 

Dans le Nouveau Testament

                        L’hospitalité à l’égard de Jésus

            Quel affreux contraste ! Quand Dieu envoie son propre Fils mourir sur la croix, car Il était le seul sacrifice acceptable qui puisse effacer nos péchés devant Lui, « l’accueil » qu’Il reçoit de la part des hommes met en évidence l’endurcissement de leur cœur rempli d’indifférence et d’égoïsme.

                                  Pas de place pour Lui dans l'hôtellerie !

            On lit dans l’évangile de Luc qu’au moment où Marie met au monde Jésus, son premier-né, elle le couche dans une  crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie » (2 : 7) - et si peu sans doute dans les cœurs !
            Les principaux sacrificateurs et les scribes à Jérusalem ont appris en lisant les Ecritures que le Messie devait naître à Bethléhem ; mais ils ne désirent pas Sa venue (Matt. 2 : 5-6). Après un très long voyage, les mages arrivent en Judée, cherchant le « roi des Juifs », dont ils ont vu l’étoile en Orient (v. 2 ; Nom. 24 : 17). Mais personne ne manifeste apparemment le désir de les accompagner jusqu’à la cité de David ! Si Hérode, rusé et malfaisant, s’intéresse à cet enfant, c’est uniquement avec l’intention de faire mourir un possible rival.
            Pourtant, c’est avec une grande joie que les mages vont entrer dans l’humble maison qui tient lieu de palais à Jésus. Ils ne semblent même pas étonnés à la vue de ce cadre surprenant, car leur foi les conduit à discerner dans cet Enfant, le « roi des Juifs ». C’est devant Lui qu’ils se prosternent et ouvrent leurs trésors. Ils lui présentent, en hommage, de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Il reçoit ainsi de ces étrangers « l’accueil » royal que son peuple lui a refusé.    
            Le Fils de l’homme n’a pas eu sur la terre un lieu où reposer sa tête (Matt. 8 : 20). L’apôtre Jean écrit : « Il était dans le monde, et le monde fut fait par Lui, et le monde ne l’a pas connu. Il vint chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu » (Jean 1 : 10-11). L’Ecriture le compare, dans sa solitude morale, à un passereau solitaire qui veille sur un toit (Ps. 102 : 7).

                                  Le refus des Samaritains

            Le Seigneur était en chemin pour aller accomplir son œuvre du salut en faveur des hommes. Des Samaritains refusent de Le recevoir « parce que sa face était tournée vers Jérusalem » (Luc 9 : 53) ! Jean et Jacques, se réclamant de l’exemple d’Elie, voudraient alors faire descendre sur eux le feu du jugement. L’égoïsme, la jalousie, l’étroitesse d’esprit animent souvent notre pauvre cœur naturel. Jésus reprend sévèrement ses disciples : « Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes animés » (v. 55) ! Notre esprit ressemble-t-il à celui de Christ, rempli de douceur et de débonnaireté (2 Cor. 10 : 1).

                                  Jésus dans diverses maisons 

            Le pharisien qui l’avait invité à manger (Luc 11 : 37-54) ne pensait pas certainement recevoir la « leçon » si nécessaire que le Seigneur lui a donné dans sa grâce. Quels étaient les motifs de cet homme pour inviter Jésus ? En tout cas, il se permet de Le critiquer (v. 38).
            Le Seigneur le reprend au sujet de « sa religion de formes ». Elle lui donnait sans doute une « apparence » aux yeux des hommes, mais elle n’avait aucune valeur aux yeux de Dieu ! Le Seigneur connaît l’état du « dedans » et celui des docteurs de la Loi à table avec Lui. Il dénonce leur méchanceté et leur hypocrisie et les exhorte à « nettoyer » chacun son propre cœur !
            Ce pharisien a eu le privilège de recevoir le Seigneur ; l’a-t-Il écouté ? Qui oserait parler aussi sévèrement à quelqu’un qui l’a invité (Matt. 22 : 16) ? Puissions-nous recevoir ce qu’Il a à nous dire (Luc 7 : 40 ; Ps. 139 : 23-24). Nous pourrons vivre alors notre christianisme avec droiture, avec un amour vrai envers Lui et envers ceux qui sont dans la misère physique et souvent morale.

            Zachée, monté sur un arbre sans se préoccuper du qu’en dira-t-on (Luc 19 : 4), ne s’attendait certainement pas à entendre le Seigneur lui dire : « Descends vite, car il faut que je demeure aujourd’hui dans ta maison » (v. 5). Son désir se limitait jusqu’ici à voir Jésus, « qui Il était ». Mais le Seigneur connaissait les besoins de ce cœur et Il veut y répondre. Il s’invite chez lui ! Zachée répond avec empressement ; il reçoit avec joie cet hôte exceptionnel. Jésus apporte le salut : laissons-Le entrer dans la « maison » de notre cœur ! Ayant reçu son salut éternel, nous aurons la paix avec Dieu et la joie aussi de connaître Jésus dans son intimité.   

            Toutefois, Jésus avait à Béthanie un « chez lui » sur la terre. Les hôtes faisaient partie des « siens ». Ils appréciaient son merveilleux amour (Jean 11 : 3) et Lui trouvait auprès d’eux quelques-unes des réponses qu’Il est en droit d’attendre. Les trouve-t-Il aussi « chez nous » ?
            L’hospitalité dont Il était l’objet était déjà une réponse précieuse pour son cœur. Marthe le recevait avec amour et joie dans sa maison. Elle s’activait sans relâche pour l’accueillir avec ses disciples. Le verset de 1 Pier. 4 : 9 est là pour nous rappeler opportunément que l’hospitalité doit avoir lieu « sans murmure ». Marthe a eu besoin d’être instruite à ce sujet par le Seigneur ; et nous devons l’être souvent aussi !
            Sa sœur Marie avait choisi « la bonne part » : elle écoutait Jésus, assise à ses pieds - une autre façon de L’honorer et d’apprendre à le connaître mieux ! Juste avant la croix, chacun était à sa place. Soudain la maison est remplie de l’odeur d’un parfum de nard pur, apporté et répandu par Marie (Jean 12 : 1-3). Lui seul est digne d’être adoré !
            Hélas, dans une autre maison, Jésus n’a pas été l’objet des attentions élémentaires dues à un invité (Luc. 7 : 44) ! Veillons, en ce qui nous concerne, à ne pas manquer à L’honorer -nous pouvons déjà le faire, en recevant les siens dans notre maison. Et si c’est l’assemblée que nous recevons dans notre maison, quelle précieuse part est la nôtre (Rom. 16 : 5 ; 1 Cor. 16 : 19 ; Col. 4 : 15 ; Phm.2) !

                        L’exemple parfait du Seigneur          

            Il nous a laissé des exemples également par sa propre hospitalité. Il l’a exercée lors des deux multiplications du pain - en faveur de ces foules qui s’étaient attardées pour L’écouter parler encore, car jamais un  homme n’a parlé comme Lui (Jean 7 : 46).
            Avant d’intervenir, Il expose ses motifs à ses disciples : « Je suis ému de compassion envers la foule, car voici trois jours déjà qu’ils sont là auprès de moi, sans avoir rien avoir à manger ; je ne veux pas les renvoyer à jeun, de peur qu’ils ne défaillent en chemin » (Matt. 15 : 32). Les renvoyer, était la solution simpliste des disciples - parfois ce serait la nôtre ! Le lieu était en effet désert, mais avaient-ils oublié la présence du Seigneur, sa puissance et son amour ?
            Jésus fait asseoir cette foule sur l’herbe et se sert des « petites » ressources qu’un enfant présent met à Sa disposition. Bientôt tous les assistants sont rassasiés. Les disciples avaient la responsabilité de mettre les corbeilles à la portée de chacun (v. 37). « Vous, donnez-leur à manger », dit-Il à tous ceux qui ont le saint désir de pratiquer l’hospitalité selon son excellente manière (Luc 9 : 13).
            Dans une autre scène, les disciples sont retournés, de leur propre chef, à leur ancien métier de pêcheurs. Si l’on n’agit pas dans Sa dépendance, il n’y a rien de surprenant si rien de bon n’en résulte ! A l’aube, ils reviennent, fatigués et déçus. Sur le rivage, Jésus est là et il les accueille : « Venez, mangez » (Jean 21 : 12). Il a préparé du poisson sur un feu de braise et le leur donne à manger. Ensuite, Il prend soin de répondre à leurs besoins spirituels. Pensons-nous suffisamment à ceux de nos invités, en commençant à nous préparer par la prière, à les aider un peu, si l’occasion nous en est donnée ?          

                        Chez la dame élue et chez Gaïus

            La deuxième et la troisième épître de Jean nous montrent comment dans la pratique journalière la doctrine reçue du Seigneur et des apôtres s’applique aux circonstances de la vie chrétienne. La seconde épître de Jean montre combien Il faut apprendre à résister fermement aux « séducteurs » et à éviter surtout toute équivoque touchant la Personne de Jésus. Cette épître est adressée à une dame et ses enfants ; en effet ils sont plus vulnérables, il faut soigneusement les avertir : ils ne doivent pas recevoir « chez eux » ceux qui propagent des fausses doctrines, ni même les saluer : ce serait déjà participer à leurs mauvaises œuvres (2 Jean 10) !
            L’épître suivante, en revanche, est destinée à un frère. Elle nous montre qu’il faut, au contraire, recevoir très volontiers les fidèles serviteurs du Seigneur, ceux qui sont « sortis pour le Nom (celui de Jésus) et ne reçoivent rien de ceux des nations : « Nous devons accueillir de tels hommes, afin de coopérer avec la vérité » (3 Jean 8). N’oublions pas de « les accompagner d’une manière digne de Dieu » (v. 6). Gaïus, un bien-aimé frère, agissait ainsi ; il se montrait fidèle dans tout ce qu’il faisait pour les frères, même avec ceux qui étaient étrangers ! Lui et un autre frère, Démétrius, étaient vraiment des « aides » dans le rassemblement.

                        Diotrèphe

            Malheureusement, dans la même assemblée, Diotrèphe « aimait être le premier parmi eux » (3 Jean 9). Il ne recevait pas l’apôtre Jean, et proférait de méchantes paroles contre lui. Il ne recevait pas non plus les frères, et il empêchait ceux qui voulaient les recevoir de donner suite à leurs intentions. Il les chassait même de l’assemblée (v. 10) ! C’était vraiment une  entrave continuelle à la marche normale du rassemblement. Sommes-nous, dans la pratique journalière, des aides ou des entraves ?

            Une merveilleuse promesse est faite aux croyants hospitaliers, qui reçoivent avec amour les envoyés du Seigneur : « Qui vous reçoit, Me reçoit ; et qui me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé. Celui qui reçoit un prophète en qualité de prophète recevra la promesse d’un prophète ; celui qui reçoit un juste en qualité de juste, recevra la récompense d’un juste. Et quiconque aura donné à boire seulement un verre d’eau fraîche à l’un de ces petits, en qualité de disciple, en vérité, je vous le dis : il ne perdra pas sa récompense » (Matt. 10 : 40-42). Jésus a dit : « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, vous me l’avez fait à moi » (Matt. 25 : 40). Rien de ce qui est ainsi fait « par amour » pour des enfants de Dieu ne sera oublié. Ce que l’on fait pour le serviteur est « apprécié » par le Maître, et répondre à sa pensée Lui procure une grande joie !

Ph. L      le 27-02-2015