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La désertion de Démas


Compagnon d’œuvre de Paul, puis déserteur           
L’attrait et la séduction du monde
La manifestation de notre relation réelle avec Dieu
Veillons sur l’état de notre cœur devant Dieu !
Un encouragement à prier sans se lasser pour ceux qui se sont détournés du chemin de la foi


            Le nom de Démas est mentionné dans l’épître aux Colossiens parmi ceux qui transmettent leurs salutations à l’assemblée à Colosses : « Luc, le médecin bien-aimé vous salue, ainsi que Démas » (Col. 4 : 14). Il fait partie aussi de ceux qui saluent Philémon : « Marc, Aristarque, Démas, Luc, mes compagnons d’œuvre, te saluent » (Phm. 24). Mais à la fin de la deuxième épître à Timothée, l’apôtre Paul doit déclarer avec tristesse : « Démas m’a abandonné, ayant aimé le présent siècle ; et il est allé à Thessalonique, Crescens en Galatie, Tite en Dalmatie. Luc seul est avec moi » (2 Tim. 4 : 10).
 

Compagnon d’œuvre de Paul, puis déserteur

            Démas a été en compagnie de Paul dans les jours difficiles que celui-ci a dû connaître (Act. 9 : 16). Prisonnier des Romains pendant plusieurs années, et cependant « assiégé tous les jours » par sa « sollicitude pour toutes les assemblées » (2 Cor. 11 : 28), l’apôtre écrit, pendant sa captivité, aux Ephésiens, au frère Philémon, son bien-aimé et compagnon d’œuvre, et à l’assemblée qui se réunit chez lui ; puis aux Philippiens et aux Colossiens. Or justement, à la fin de cette lettre à l’assemblée à Colosses, Luc, que Paul appelle « le médecin bien-aimé », leur envoie ses salutations. Et l’apôtre transmet également celles de Démas ; sa façon concise de s’exprimer montre peut-être moins de liberté à l’égard de ce dernier, alors que l’on pouvait, semble-t-il, espérer chez lui une croissance spirituelle à la gloire de Dieu.
            Environ cinq ans plus tard, Paul a devant lui la perspective d’un martyre de plus en plus menaçant. Il écrit à son enfant bien-aimé Timothée en le priant instamment de venir lui rendre visite avant l’hiver (2 Tim. 4 : 21). Il laisse deviner la précarité de sa situation, en le priant de lui rapporter son manteau à cette occasion (v. 13) ; il lui montre combien sa solitude est grande (v. 16). La plupart de ses compagnons d’œuvre se sont dispersés ; Luc seul est resté près de lui (v. 11), et il sera encore présent durant les derniers jours de l’apôtre sur la terre.
            Tite,  jusqu’alors un proche de Paul, a eu probablement de bonnes raisons, d’ordre spirituel, de se rendre en Dalmatie. Son heureuse activité au service du Seigneur en Crète ressort de l’épître que Paul lui a écrite par ailleurs. Mais, au sujet de Démas, parti à Thessalonique - où d’ailleurs se trouvait alors une assemblée en fort bon état -, Paul doit préciser qu’il l’a abandonné. Il n’a pas montré un attachement normal à l’égard de l’apôtre, qu’il connaissait pourtant depuis longtemps ; son comportement est bien différent de celui de Luc.
            Paul indique brièvement le motif de cette désertion : Démas a aimé le « présent siècle ». Or nous ne pouvons pas servir deux maîtres ; si on aime l’un, on méprise l’autre (Matt. 6 : 24). Dans le cas de Démas, il devait choisir entre le monde ou Christ et la compagnie des siens. On sent toute l’importance de l’exhortation de l’apôtre Jean : « N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde : si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui » (1 Jean 2 : 15).
            Toutefois, l’Esprit de Dieu n’estime pas utile d’entrer dans les détails au sujet de l’abandon de Démas. Apprenons à respecter les « silences » de l’Ecriture ; ils ont la même importance que les paroles inspirées de ce saint Livre (2 Tim. 3 : 16). Les commentateurs n’ont pas toujours agi avec sagesse à ce sujet, et laissent parfois leur imagination errer. Il faut s’en tenir à la « lettre » de l’Ecriture, sans rien en retrancher ni rien y ajouter non plus (Apoc. 22 : 18-19).  

 

L’attrait et la séduction du monde

            Dans ce monde corrompu, on trouve toujours ce qui prétend étancher les convoitises de l’homme. Son chef, Satan, sait présenter des objets tentants qui plaisent à la chair ; il sait les mettre à la portée de ceux qu’il voit enclins à se laisser séduire. Ces désirs coupables sont souvent associés à une conduite immorale, mais parfois ils se manifestent aussi dans le domaine « spirituel ». C’était le cas chez les Corinthiens : ils étaient remplis de prétention en dépit de leur état charnel (1 Cor. 3 : 1). Ils étaient obsédés par le désir de faire l’étalage de dons spirituels qu’ils jugeaient spectaculaires, en particulier celui des « langues ». Leur recherche avide était le fruit vénéneux de leur grand orgueil spirituel et ne pouvait pas édifier l’assemblée.  
            Peut-être Démas s’était-il laissé séduire par « les délices du péché » (Héb. 11 : 25) ? Pour être en mesure de faire le même choix que Moïse - partager l’affliction du peuple de Dieu -, il faut avoir reçu en partage la « foi de pareil prix » dont parle un autre apôtre (2 Pier. 1 : 1). Nous serons alors disposés à sympathiser avec des enfants de Dieu emprisonnés après avoir témoigné courageusement de leur foi ;  nous pourrons déjà le faire en priant, mais aussi, dès que la chose nous sera possible, en leur rendant visite (Héb. 10 : 34).   
            Paul ne dit pas que Démas a abandonné la foi ou qu’il a renié Christ. Avait-il eu peur ? Il faut dire qu’un réel danger menaçait toute personne soupçonnée par les autorités d’être amie avec ce prisonnier aussi peu ordinaire. Ce fidèle chrétien était très dérangeant pour tous ceux qui ne pensaient qu’à rester tranquilles sur leur lie (Act. 26 : 24 ; Jér. 48 : 11).

 

La manifestation de notre relation réelle avec Dieu

            Il fallait l’amour fervent d’un Onésiphore pour faire ce long et périlleux voyage jusqu’à la lointaine Rome, en laissant derrière lui pour longtemps toute sa famille. Il fallait un  grand dévouement pour chercher un prisonnier dans cette grande ville, pleine de chausse-trappes pour un étranger. Ce serviteur de Dieu a dû fouiller très soigneusement les multiples prisons avant de retrouver Paul. L’ayant découvert dans sa geôle, il l’a consolé et n’a pas eu honte de ses chaînes (2 Tim. 1 : 16-17).
            La vigueur spirituelle de notre âme ne vient pas vraiment de la fréquence et de la gravité des difficultés rencontrées ; mais celles-ci font ressortir notre état réel, probablement caché auparavant. Le changement de conduite chez Démas dévoile ce qui se tramait sans doute en lui depuis déjà longtemps. Il n’hésite pas à quitter son contact précieux avec Paul. Un enfant de Dieu devrait au contraire toujours rechercher avidement un tel contact (Ps. 119 : 63).
            Démas avait fait partie jusqu’ici de ceux qui ont « échappé à la corruption qui est dans le monde par la convoitise ». Toutefois il se laisse « enlacer et vaincre par les souillures du monde » (2 Pier. 1 : 4 ; 2 : 20). Chaque croyant doit être un témoin pour Christ ici-bas, et y apporter Sa lumière au milieu de ces ténèbres morales si épaisses qu’on les touche de la main (Phil. 2 : 15 ; Ex. 10 : 21). Mais il ne doit jamais perdre de vue, quand son activité l’y conduit,  qu’il est continuellement en danger aussi longtemps qu’il doit rester sur cette terre étrangère et hostile (Jean 17 : 15-18).  En effet « tout ce qui est dans le monde - la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l’orgueil de la vie - n’est pas du Père » (1 Jean 2 : 15-16). Le chrétien - un « frère saint » - participant à l’appel céleste (Héb. 3 : 1), doit manifester les caractères du ciel partout où il se trouve.                                                    
            Les épreuves que l’apôtre et ses compagnons traversaient étaient certes pénibles, mais Démas les a estimées intolérables. La Parole avertit le croyant : « Si tu perds courage au jour de la détresse, ta force est mince » (Prov. 24 : 10). L’épreuve « permise » par Dieu montre où nous en sommes dans nos relations avec Lui. « Bienheureux ceux qui endurent l’épreuve avec patience », dit Jacques (5 : 11). Les mêmes circonstances difficiles sont ressenties par les uns comme une charge pénible, tandis que pour d’autres, qui vivent plus près du Seigneur, elles sont plutôt considérées comme une grâce ! C’était le cas pour les Macédoniens : ils étaient dans une profonde pauvreté et dans la détresse, mais leur joie en Christ abondait (2 Cor. 8 : 1-4). Leur conduite est pour chacun un modèle ! Si l’on ouvre les yeux, on découvrira autour de soi de tels exemples.
 

Veillons sur l’état de notre cœur devant Dieu !

            Chers lecteurs chrétiens, ne prenons pas la fâcheuse habitude de vivre sans nous préoccuper de la « qualité » de notre communion avec Christ. Dans ces conditions, on ne tarde pas à suivre Jésus « de loin » et le danger est très grand de s’engager dans le même chemin descendant que Démas. Nous pouvons consacrer une grande partie de notre temps à des activités sociales, dérivées du christianisme, mais elles peuvent devenir un obstacle à notre relation intime de communion avec le Seigneur, et nous priver des moments où, dans un silence qui s’oublie, Il parle à notre âme.
            Démas avait probablement vécu durant plusieurs années en relation avec l’apôtre. Il avait pu voir chez ce « prisonnier de Jésus Christ » (Phm.1) les fruits bénis d’une communion habituelle avec le Seigneur. Il l’avait certainement entendu rappeler à ses compagnons les bénédictions réservées à un croyant fidèle et les entretenir de l’héritage céleste. Or sa conduite ultérieure ne montre pas qu’il ait eu un attachement « de cœur » à de si grands trésors. Avait-il eu un moment le désir de s’emparer, lui aussi, de ces prérogatives excellentes ? Le beau témoignage journalier de Paul (Phil. 4 : 9) ne l’a pas empêché de se laisser sans doute attirer par les plaisirs trompeurs du monde.
            Nous pouvons avoir de la « connaissance », mais elle ne suffit jamais à nous préserver du péché et du monde. Seule la jouissance de Christ peut avoir un tel effet béni sur nos âmes (1 Cor. 8 : 1-2). Hélas, dans la vie de Démas, Christ est loin d’occuper toute la place. Demandons-nous devant Dieu qui nous connaît à fond, où nous en sommes à cet égard dans notre vie.
            Le cœur de Démas semble avoir été peu à peu envahi par des « désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition » (1 Tim. 6 : 9). Peut-être s’agissait-il de l’amour de l’argent qui fait tant de ravages dans le cœur même des enfants de Dieu ? La Parole affirme que celui qui s’y livre, s’égare de la foi et se transperce lui-même de beaucoup de douleurs (v.10).
 

Un encouragement à prier sans se lasser pour ceux qui se sont détournés du chemin de la foi

            Après la mention de l’abandon de Démas, le verset 11 du chapitre 4 de la deuxième épître à Timothée est là pour nous encourager. Il place devant nous quelques-uns des merveilleux effets de la grâce de Dieu chez un chrétien - cette grâce nous ramène au Seigneur après une chute. Il s’agit ici du retour de Jean surnommé Marc, un neveu de Barnabas. Dans le passé, épouvanté par les grandes difficultés du chemin, il avait abandonné Paul, dès la Pamphylie, au début du premier voyage missionnaire de cet apôtre (Act. 15 : 38). On apprend maintenant, avec reconnaissance au Seigneur, qu’il est restauré ! Paul peut dire à son égard : « Il m’est utile pour le service ».
            De tels exemples cités dans l’Ecriture mettent en évidence le travail patient de l’amour divin à l’égard des faibles créatures que nous sommes. Ceux qui parmi nous se sont « éloignés » ont trouvé un grand réconfort en lisant de tels récits et souvent ils ont été ainsi aidés à « revenir ». S’il s’agit d’une chute chez l’un de nos proches, nous comprenons par de tels exemples que les ressources d’en Haut sont prêtes à se mobiliser pour répondre à la foi de rachetés qui prient sans se lasser pour demander la restauration d’un « déserteur ». Ne manquons pas de nous joindre à nos frères quand, au cours d’une réunion de prière en assemblée, on expose devant Dieu un tel sujet.

 

Ph. L                  Le 29. 01.15

 

 

                        Laisse ta folie, enfant égaré ;
                        Reviens à la vie, sois délivré.
                        Ame prisonnière, pense à la maison,
                        De ton Dieu, ton Père, crois au pardon.


                        Tu t’en vas sans joie, sans Dieu, sans Ami ;
                        Ton âme est la proie de l’Ennemi.  


                        Saisis la main forte de Christ, le Sauveur ;
                        Le don qu’Il t’apporte, c’est le bonheur.


                        Le sang du calvaire couvre ton passé,
                        Brise l’Adversaire, cruel, rusé.

                        A la sainte fête, viens donc aujourd’hui ;
                        Là, ta place est prête, tout près de Lui.
                        Ame prisonnière, pense à la maison,
                        De ton Dieu, ton Père, crois au pardon.