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LES PAROLES D’AGUR (5)


Quatre êtres  majestueux
Un appel à l’humilité

 

Quatre êtres majestueux

            Nous trouvons maintenant trois choses qui ont une belle allure et quatre qui ont une belle démarche (v. 29-31). Dans les versets qui précèdent, nous avions pu considérer de toutes petites choses : des fourmis, des sauterelles, des damans, un lézard, mais ici l’Esprit de Dieu nous place en présence d’animaux d’une taille plus conséquente.      

                        - « Le lion, le fort parmi les bêtes » (v. 30).

            Sans doute, le lion est doué d’une très grande force, mais ce qu’il a surtout de remarquable c’est une belle allure, une fière démarche. Chers amis, c’est toujours triste quand un chrétien ne peut pas supporter le regard d’un autre et doit baisser les yeux, en signe d'une mauvaise conscience. Il n’en est pas ainsi du lion, qui « ne se détourne devant qui que ce soit », nous dit la Parole, parce qu’il a pour lui une belle allure. De même, quand on a pour soi la force d’une bonne conscience, on peut aller paisiblement, sûrement son chemin. Qu’importe l’homme, en effet ? Quelle importance pourrait avoir, pour un fidèle croyant, le jugement, l’appréciation d’un homme ou du monde entier, quand son âme est dans la lumière de Dieu et que tout est en règle avec Lui ? C’est ce qu’il nous faut rechercher, pour être rendus capables de ressembler au lion. Rappelons-nous cependant que, pour avoir, nous aussi, une belle démarche, c’est-à-dire une marche remarquable, nous devons mettre en pratique les enseignements de la Parole de Dieu.

                        - « Le coursier qui a les reins ceints » (v. 31a)

            Remarquons que cet animal ne court pas pour lui, mais pour servir son maître. Toutefois, cela ne l’empêche pas d’avoir une belle allure et une belle démarche. Ainsi, nous pouvons dire qu’il n’est pas possible de servir les autres sans leur enseigner en principe, par notre marche, ce qu’ils doivent faire. C’est pourquoi l’apôtre Paul, écrivant à Tite, lui dit : « te montrant toi-même à tous égards un modèle de bonnes œuvres » (Tite 2 : 7).
            Par exemple, si je demandais que l’on fasse, dans quelques jours, un résumé des vérités que j’ai essayé faiblement de développer devant vous, c’est à peine si, avec difficulté, quelqu’un pourrait rassembler quelques pages. Mais si, par contre, je me permettais d’agir méchamment à l’égard de l’un ou de l’autre, alors, dans vingt ans d’ici, on s’en souviendrait peut-être encore. Oui, nos paroles s’oublient vite, mais nos actions restent en mémoire ! Par conséquent, si nous avons quelque chose à démontrer, ne nous servons pas seulement de notre bouche, mais réalisons-le dans notre marche pratique et rappelons-nous que si, dans cette marche, quelque chose n’est pas en harmonie avec ce que nous disons, c’est ce qui sera retenu, au détriment de tout le reste, qui sera vite oublié.

                        - « Le bouc » (v. 31b)

            L’Ecriture nous parle également de cet animal parce qu’il marche en tête du troupeau ; lui aussi a une belle allure et une belle démarche.
            Si nous sommes à la tête d’une famille, ou n’importe où - à l’atelier par exemple - et si nous désirons être utiles au Seigneur, n’oublions pas que, comme les brebis observent les mouvements du bouc qui marche devant elles, de même tous nos actes sont observés par nos frères et par le monde aussi. Nous devons donc nous étudier à être irréprochables.
            Si tout ce que nous montrerons, en bon exemple, est réalisé « à moitié », c’est déjà un résultat satisfaisant ; mais tout ce que nous nous permettrons de faire en désaccord avec l’Ecriture sera retenu ; nous ne pouvons pas empêcher qu’il en soit ainsi.
            Si malheureusement nous nous permettons durant quelques moments « d’oubli » de dire, lire ou faire ce que Dieu n’approuve pas, soyons assurés que ces mêmes choses seront « notées » par d’autres et même dans des proportions bien supérieures à la réalité. Nous vivons dans des temps sérieux ; appliquons-nous donc à imiter le coursier et à avoir, comme lui, spirituellement parlant, une belle allure, une belle démarche.

                        - « Le roi, contre qui personne ne peut se lever » (v. 31c)

            Vous l’avez compris, chers amis, il est question ici du parfait Modèle, du Roi des rois, qui doit régner bientôt. Dieu œuvre présentement pour sa gloire.
            Quand ce bien-aimé Sauveur était sur le point de monter au Calvaire, Il a pu dire : « Qui de vous me convaincra de péché ? » (Jean 8 : 46). Pour le conduire sur la croix, il a fallu de faux témoins : il a fallu qu’un être misérable se laisse acheter pour trente pièces d’argent. Mais demain, il prendra les rênes du gouvernement de la terre tout entière et, pendant dix siècles au moins, il gouvernera d’une mer à l’autre ; puis, quand tout sera terminé, il remettra le royaume à Dieu le Père. Oui, chers amis, la fidélité est et restera la ceinture de cet Homme. C’est le Roi, contre qui personne ne peut se lever (Es. 11).
 

Un appel à l’humilité

            « Si tu as agi follement en t’élevant et si tu as pensé à mal, mets la main sur ta bouche » (v. 32).
            Nous sommes amenés à parler ici d’humilité. Chers amis, quand nous avons « pensé à mal », il arrive parfois que nous cherchions à nous justifier. Ce n’est pas de l’humilité ; se montrer humbles - dans un cas semblable, hélas fréquent - c’est fermer sa bouche, tout en reconnaissant ses manquements. Si nous avons mal agi, taisons-nous ! N’essayons surtout pas de nous justifier, mais humilions-nous sincèrement devant Dieu.

            Dans le dernier verset de ce chapitre, Agur déclare encore trois choses :

                        - « La pression du lait produit le beurre »
                               Le lait, comme nous le savons tous, est un aliment complet ; toutefois, soumis à la pression, il apporte à l’homme un aliment excellent : le beurre. Ainsi, chers amis, quand la foi est mise à l’épreuve, elle produit quelque chose de précieux chez celui qui passe ainsi par le creuset.

                        - « La pression du nez fait sortir le sang »
                               La chair peut entrer en contact avec la chair ; c’est probablement ce que le Saint Esprit veut nous dire ici. Vous savez combien cela peut arriver facilement ; et même produire, sous l’effet d’une telle pression, la mort. Le sang versé est une figure de la mort. Oui, c’est très triste quand deux frères ont un différend à régler ensemble et qu’il ne s’en trouve pas au moins un des deux qui soit spirituel. Dans de telles conditions, on traite tout en se servant de la raison humaine, au lieu de se placer sur un terrain plus élevé, spirituel. Alors la chair de l’un entre en contact avec celle de l’autre et le résultat ne se fait pas attendre : la « mort » en est le fruit.
            Seulement, quand le sang est sorti du corps, il est impossible de le ramener dans les veines. Il arrive certes parfois, par la grâce de Dieu, qu’après un tel incident entre deux frères, la « crainte de Dieu » se manifeste entre eux. Ils s’humilient, se présentent des excuses ; ils iront même jusqu’à se demander pardon, si leur conscience est quelque peu exercée. Malheureusement de tels heurts ne s’oublient pas facilement et on peut en garder un triste souvenir que l’on peut essayer « d’atténuer ». Or parfois cela peut durer toute une existence, sans que l’on parvienne à oublier ! Au cours d’une conversation, on se souvient brusquement de telle ou telle circonstance où nous n’avons pas su « museler » notre chair. Prenons donc garde à l’avertissement que Dieu veut nous donner ici. N’oublions pas non plus, pour prendre une image connue, que si nous vidons en plein air un oreiller de plumes, par un jour de vent, les plumes se disperseront de tous côtés. Nous pourrions passer toute notre vie à chercher à retrouver toutes ces plumes, sans jamais y réussir.

                        - « La pression de la colère excite la querelle »
                               Quelqu’un qui ne se connaît pas encore, aura de la peine à penser qu’un chrétien puisse en venir à faire naufrage d’une façon si misérable, à se quereller. Eh bien, chers amis, Agur termine son discours - un discours qui n’a pas à proprement parler d’introduction, ni de conclusion - comme s’il n’avait plus rien d’autre à nous dire. Il nous montre ainsi ce dont nous sommes, hélas, capables - ce que nous sommes par nature et ce que nous pourrons malheureusement montrer jusqu’à la fin de notre vie. A nous d’en tirer profit avec le secours du Seigneur !

            Si Dieu Lui-même ne bénit pas sa Parole, elle peut être comme un « airain qui résonne » et les sérieux avertissements que nous avons eu le privilège de considérer ensemble ne produiront aucun fruit ! Pourtant, pour quelques cœurs fidèles, attachés au Seigneur, nous avons l’espoir que Dieu répande une précieuse bénédiction et donne à chacun le désir de réaliser les enseignements divins dont nous avons parlé. « Celui qui aura regardé de près dans la loi parfaite, celle de la liberté, et qui aura persévéré, n’étant pas auditeur oublieux, mais faiseur d’œuvre, celui-là sera bienheureux dans ce qu’il fait » (Jac. 1 : 25).

 

D’après M. Capelle