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LES PAROLES D’AGUR (4)


Quatre choses sous lesquelles la terre tremble
Quatre créatures petites et sages

 

Quatre choses sous lesquelles la terre tremble

            L’ordre établi dès le commencement par Dieu est renversé :
                        - Quand un serviteur « règne », et a tendance, par réaction, à abuser de son autorité. N’est-ce pas d’ailleurs ce que l’homme veut faire aujourd’hui, renverser tout ce qui a été établi par Dieu au commencement.
                        - Lorsque « l’homme vil », c’est-à-dire l’homme sans Dieu, sans Christ, est rassasié de pain, et se trouve sur le chemin de la prospérité.
                        - Quand la femme odieuse se marie, c’est-à-dire quand elle trouve un « soutien » dans la vie.
                        - Lorsque la servante hérite de sa maîtresse, car elle prend alors la place des enfants et usurpe leur héritage.

            Mais, au milieu de cette triste scène, Dieu veut placer devant nous des choses qui sont sages entre les sages ; elles sont petites, car c’est toujours dans de petites choses - et non dans les grandes - que Dieu se glorifie.


Quatre créatures petites et sages

            Il y a donc « quatre choses petites sur la terre, qui sont sages entre les sages » (v. 24) :
                        - « Les fourmis, peuple sans force, et qui préparent en été leurs vivres » (v. 25).
                               Ne croyez pas que Dieu ait voulu nous faire ici un cours d’histoire naturelle, mais la création nous enseigne et c’est pourquoi, en plaçant devant nous une fourmilière, Dieu a voulu nous parler de l’activité qui y règne et de la prévoyance que l’on peut y observer. Les fourmis pensent, en effet, à leur fragilité qui ne leur permettrait pas de s’exposer à la basse température de l’hiver, aussi savent-elles mettre à profit les temps favorables pour amasser tout ce qui est nécessaire à leur existence. Aucune ne reste inactive, dans la fourmilière pendant l’été ; de l’aube jusqu’à la nuit, elles continuent leur labeur, et sont prêtes à recommencer le lendemain matin. Oui, Dieu a voulu nous enseigner par là qu’un enfant de Dieu, qui est sage, doit penser à l’hiver de sa vie. On dit parfois : à cinquante ans, j’étudierai la Parole. C’est généralement trop tard. A cet âge, la mémoire fait défaut et s’en va ; ce n’est plus le temps d’étudier l’Ecriture ; il faut faire cela quand on est jeune, et aux jours de l’été de la vie ; l’hiver va venir ; comment terminerez-vous alors votre carrière, et moi la mienne ? Je l’ignore ; nous sommes soumis aux conséquences du péché et peut-être serons-nous couchés un jour sur un lit de langueur, dans l’incapacité même de lire ; Dieu seul le sait. Mais quand l’hiver de la vie arrive et qu’il n’y a pas quelques bribes de réserve pour nourrir son âme, c’est bien triste.
            Au temps des persécutions, lorsque les Bibles étaient brûlées et mises en pièces, de chers enfants de Dieu, qui connaissaient de longues portions de la Parole par cœur, ont été en grande bénédiction à beaucoup d’autres fidèles dans des réunions tenues en secret, au cours desquelles ils récitaient ce qu’ils avaient appris. C’était, pour ces âmes, le temps de l’hiver, mais, comme pour les fourmis, il y avait des réserves.
            En Proverbes 6, nous lisons : « Va vers la fourmi, paresseux ; regarde ses voies, et sois sage. Elle qui n’a ni chef, ni surveillant, ni gouverneur, elle prépare en été son pain, elle amasse pendant la moisson sa nourriture » (v. 6-8). Nous pouvons remarquer que, pour ce qui nous concerne, nous avons un Chef dans les cieux qui nous a donné, dans sa précieuse Parole, des instructions précises et exactes à l’égard de toutes choses.

                        - « Les damans, peuple sans puissance, et qui ont placé leurs maisons dans le rocher » (v. 26).
                               Le daman (blaireau des rochers) a un ennemi, l’épervier, aux attaques duquel il lui est impossible de résister. C’est ainsi que le chrétien doit compter, chaque jour, avec des ennemis puissants : un à l’intérieur et un à l’extérieur. Seulement, quand le daman va chercher sa nourriture, il sait qu’il n’y a qu’un lieu sûr pour lui, la « fente du rocher ». En effet, l’épervier ne peut jamais attaquer sa victime, sa proie, sans déployer ses ailes, qui reflètent leur ombre sur le rocher, véritable avertissement pour le daman. Alors, celui-ci, dans la conscience de son impuissance, se précipite aussitôt dans la fente du rocher, où l’épervier ne peut l’atteindre.
            De même, chers amis, l’Adversaire ne peut jamais nous attaquer sans que l’Ecriture nous ait avertis de ses pièges. Et alors, de même que le daman, qui ne peut pas se mesurer avec l’aigle, dispose de la propre puissance du rocher, notre unique ressource est de nous réfugier en Christ, le Rocher des siècles.  On voit beaucoup de chrétiens qui se fatiguent à résister à l’adversaire ; ils n’obtiennent aucun résultat. Notre seule ressource, à nous aussi, est de nous cacher dans la fente du rocher.

                        - « Les sauterelles n’ont point de roi, mais elles sortent toutes par bandes » (v. 27).
                              Peut-être quelqu’un objectera-t-il que, dans le livre de l’Apocalypse (ch. 9 : 2), où il est question également de sauterelles, il est mentionné qu’elles ont un roi sur elles. C’est exact, mais il s’agit là de tout autre chose. A ces dernières que Dieu envoie pour exécuter son jugement, il est donné un pouvoir comparable à celui des scorpions.
            Dans notre passage, la pensée dominante est qu’elles opèrent toujours par bandes et c’est ce qui fait leur force. Elles arrivent si serrées les unes contre les autres qu’elles forment de véritables nuages obscurcissant le ciel ; dans le pays où elles s’abattent, leur masse compacte cause les plus grands ravages. Mais, je le répète, l’enseignement que Dieu a voulu nous donner, en nous parlant des sauterelles, c’est leur unité remarquable que rien ne peut détruire.
            Dans les contrées où leur apparition est fréquente, on a remarqué que, lorsqu’elles couvrent la terre avec leurs corps étroitement en contact, un chariot peut passer ; plutôt que de se séparer un seul instant, elles préfèrent se laisser écraser les unes à côté des autres.
            Demandons-nous, chers amis, dans la présence du Seigneur si les choses se passent ainsi entre nous, enfants de Dieu ? N’oublions pas que nous sommes tous membres du corps de Christ et que, par conséquent, la plus parfaite union doit régner entre nous - nous sommes « un seul pain, un seul corps » (1 Cor. 10 : 17).
            Je sais bien que l’Adversaire rôde, pour essayer de détruire cette union et malheureusement il y réussit très souvent. Il est toujours prêt à payer « la dépense » lui-même à quiconque accepte le marché : veillons donc et sachons déjouer ses plans néfastes. Rappelons-nous aussi que peu de choses suffisent pour nous diviser. Une feuille d’or est certainement précieuse en elle-même, mais, glissée entre deux cœurs, elle est amplement suffisante pour détruire le contact et, par conséquent, l’union, la communion entre ces deux cœurs.
            Peut-être quelqu’un pensera-t-il qu’après tout ce n’est pas tellement grave, dans une assemblée, que deux chrétiens ne soient pas d’accord. Détrompez-vous. L’apôtre Paul, au contraire, mesurait toute l’importance d’un simple désaccord entre deux sœurs lorsqu’il écrivit : « Je supplie Evodie et je supplie Syntyche d’avoir la même pensée dans le Seigneur » (Phil. 4 : 2).
            Chers amis, quand deux cœurs ne sont pas d’accord, dans une assemblée, l’Adversaire essaie de former deux camps, afin que, si possible, tous les membres de cette assemblée soient contraints de prendre parti pour l’un ou l’autre et finalement se déclarent la guerre ! Satan ne peut pas toujours amener des foules, dans ses pièges. Tout ce qu’il demande, c’est que deux cœurs commencent par être en désaccord. Veillons donc à ne pas prêter, en cela, le flanc à l’Ennemi.
            Dans le temps où, en Israël, il n’y avait pas de roi, chacun faisait ce qui était bon à ses yeux, mais ce n’est pas le cas aujourd’hui. Nous avons un Chef dans le ciel, et notre devoir est de Lui obéir, de nous soumettre à ses désirs.
            Il peut arriver qu’après une journée passée ensemble, deux chrétiens se quittent, le soir venu, en se serrant la main ou même en se donnant mutuellement un baiser fraternel, pour sauver les apparences, bien que le désaccord règne dans leurs cœurs. Ils s’en vont ainsi prendre du repos, dormir paisiblement peut-être, insouciants, dans cet état de désunion, eux qui passeront l’éternité ensemble dans la présence du Seigneur. N’est-ce pas sérieux ? Je laisse cette pensée sur chacun de nos cœurs, pour que nous nous examinions soigneusement en la présence de Celui devant qui tout est nu et découvert.
            Oui, chers amis, je le répète, en nous parlant des sauterelles qui sortent « par bandes », le Seigneur, n’a pas voulu nous faire un cours d’histoire naturelle, mais nous amener à courber la tête, car l’Assemblée a fait naufrage pitoyablement quant à son unité pratique dans ce monde.

                        - « Tu saisis le lézard avec les mains, et il est dans les palais des rois » (v. 28).
                                Nous n’avons pas de peine à comprendre qu’il est question ici du croyant, dans la faiblesse qui le caractérise. Or, dans le cours de la vie, comme il est très facile de saisir un lézard étendu au soleil pour se chauffer, ainsi il est facile de faire de la peine à un enfant de Dieu ; je dirai même que, plus il est fidèle, plus il est facile de le meurtrir, de briser son cœur, de se moquer de lui. On le saisit avec la main, pour ainsi dire, sans aucun effort et surtout sans résistance de sa part. Mais malheur à celui qui agit ainsi à l’égard d’un enfant de Dieu, suivant ce que nous lisons en Job 40 : 27 : « Souviens-toi de la bataille ». Car celui qui est là sur le bord du chemin, ce croyant chétif - à la merci, pour ainsi dire, de la main du passant - est aussi dans le palais des rois ; il est assis dans les lieux célestes, dans le Christ Jésus. Et l’Ecriture dit : « Celui qui vous touche, touche la prunelle de son œil » (Zach. 2 : 8). Quelle douleur, quand il en est ainsi !
            N’agissons jamais ainsi. Ne nous permettons jamais de faire volontairement de la peine aux enfants de Dieu, nous rappelant qu’ils sont assis dans les lieux célestes en Christ et qu’il est écrit : « Leur Rédempteur… prendra certainement en main leur cause » (Jér. 50 : 34).
            Parfois, dans des conversations plus ou moins oiseuses, on se laisse aller à dire tout ce que l’on pense d’un frère ou d’une sœur comme si Dieu était sourd. On oublie que celui ou celle dont on parle est précieux au cœur du Seigneur et est assis avec Lui dans le ciel. Pensons-y, bien-aimés, pour ne pas continuer dans de tels errements, qui entraineront tôt ou tard, mais infailliblement, le jugement sur ceux qui agissent ainsi à l’égard de leurs frères !

 

D’après M. Capelle

 

A suivre