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L’ARCHE  DU  TEMOIGNAGE  ET  L’HABITATION  DE  DIEU  (2)

 

Histoire de l’arche, jusqu’à la royauté

                        Dans le désert

            Comme nous le lisons dans le livre de l'Exode, dès que l'arche a été placée dans le tabernacle et que l'holocauste a été offert, « la nuée couvrit la tente d'assignation, et la gloire de l'Eternel remplit le tabernacle » (Ex. 40 : 34).
            Ensuite, le livre du Lévitique établit, sur la base des sacrifices, les relations de l'Eternel avec son peuple. L'arche y est mentionnée au chapitre 16 : « L'Eternel dit à Moïse : Dis à Aaron, ton frère, qu'il n'entre pas en tout temps dans le lieu saint, au-dedans du voile, devant le propitiatoire qui est sur l'arche, afin qu'il ne meure pas ; car j'apparais dans la nuée sur le propitiatoire» (v. 2). Bien que l'arche ne soit nommée qu'une fois dans ce livre, elle y occupe la place centrale. Ce chapitre 16 décrit en détail comment le souverain sacrificateur devait faire propitiation pour les péchés du peuple en entrant devant l'arche, dans le lieu très saint, pour faire aspersion du sang « sur le propitiatoire et devant le propitiatoire » (v.15). L'importance de ces instructions nous apparaît en lisant l'épître aux Hébreux, qui se réfère beaucoup à cette ordonnance pour expliquer et mettre en valeur la portée de l'œuvre expiatoire de Christ.
            Dans le livre des Nombres, « quand Moïse entrait dans la tente d'assignation pour parler avec Lui, il entendait la voix qui lui parlait de dessus le propitiatoire qui était sur l’arche du témoignage, d'entre les deux chérubins ; et il Lui parlait » (7 : 89). Dieu lui donne des instructions pour la disposition du camp d'Israël et de ses déplacements. Le tabernacle et l'arche sont toujours au centre. Ils devaient être soigneusement gardés par les Lévites (1 : 53). Pourtant c'est de la présence de l'arche que dépendait la sécurité du peuple. Lorsqu'il se met en marche pour la première fois, son manque de foi - et même celui de Moïse - se montrent en ce qu'ils font appel à la compétence de Hobab. Alors Dieu déroge à l'ordre de marche qu'Il a donné et « l'arche de l'alliance de l'Eternel alla devant eux, le chemin de trois jours, pour leur chercher un lieu de repos » (10 : 33). Il fallait que Christ ouvre un chemin dans ce monde pour que ceux qui s'attendent à lui par la foi puissent y marcher à sa suite.
            L'incrédulité du peuple s'est montrée plus fortement encore à bien des reprises. Et alors qu'« il y a onze journées de chemin depuis Horeb jusqu'à Kadès-Barnéa » (Deut. 1 : 2), la traversée du désert a duré 38 ans. Jamais l'arche ne les a abandonnés, et elle demeure le solide point d'ancrage, lorsque le peuple se détourne de l'Eternel et s'obstine dans un chemin de propre volonté : « l'arche de l'alliance de l'Eternel et Moïse ne bougèrent pas du milieu du camp » (Nom. 14 : 44). Depuis vingt siècles que le Seigneur Jésus est venu dans le monde, de quel oubli, de quel mépris n'a-t-Il pas été l'objet ? Mais Il demeure le même et « il n'y a de salut en aucun autre » (Act. 4 : 12).

 

                        Lors de la conquête du pays promis

            Arrivé à l'entrée du pays de Canaan, le peuple doit traverser le Jourdain. Josué fait alors transmettre au peuple les instructions de l'Eternel : « Aussitôt que vous verrez l'arche de l'alliance de l'Eternel, votre Dieu, et les sacrificateurs, les Lévites, qui la portent, vous partirez de là où vous êtes, et vous marcherez après elle. Seulement, il y aura entre vous et elle une distance de la mesure d'environ deux mille coudées: n'en approchez pas, afin que vous connaissiez le chemin par lequel vous devez marcher, car vous n'avez pas passé par ce chemin ci-devant. Et Josué dit au peuple : Sanctifiez-vous, car demain l'Eternel fera des merveilles au milieu de vous » (Jos. 3 : 3-5). Quand les pieds des sacrificateurs qui portent l'arche arrivent au Jourdain, les eaux s'arrêtent pour laisser passage au peuple : « Et les sacrificateurs qui portaient l'arche de l'alliance de l'Eternel, s'arrêtèrent de pied ferme sur le sec, au milieu du Jourdain ; et tout Israël passa à sec, jusqu'à ce que toute la nation eut achevé de passer le Jourdain » (v. 17).
            Quel spectacle que celui-là ! Figurativement, Christ porte tout le poids des eaux de la mort tandis que le peuple de Dieu passe comme à travers la mort pour atteindre la rive de la résurrection !
            Peu après, devant Jéricho, Josué reçoit de nouvelles instructions : « Et vous ferez le tour de la ville, vous tous les hommes de guerre, en tournant autour de la ville une fois : tu feras ainsi pendant six jours. Et sept sacrificateurs porteront sept trompettes retentissantes devant l'arche ; et le septième jour, vous ferez le tour de la ville sept fois, et les sacrificateurs sonneront des trompettes » (Jos. 6 : 3-4). Ici, l'arche est placée avec l'arrière-garde.
            Ces deux circonstances illustrent remarquablement la déclaration du prophète : « Car vous ne sortirez pas avec précipitation et vous n'irez pas comme des fugitifs ; car l'Eternel ira devant vous, et le Dieu d'Israël sera votre arrière-garde » (Es. 52 : 12).

            Sous Josué, l'arche est encore mentionnée deux fois :
                 - Lorsque le peuple est battu et que le péché d'Acan doit être découvert et ôté (Jos. 7 : 6).
                 - Lorsqu'une copie de la loi doit être écrite sur des pierres sur la montagne d'Ebal, comme l'Eternel l'avait commandé à Moïse (8 : 32-33).

 

                        Au temps des Juges et de Samuel

            Pendant le temps des Juges, où « chacun faisait ce qui était bon à ses yeux », l'arche paraît bien négligée. Toutefois, alors que des défaites fratricides ont affligé et humilié les fils d'Israël, ceux-ci trouvent autour de l'arche, avec l'aide du fidèle sacrificateur Phinées, le lieu du retour de coeur vers l'Eternel pour chercher en vérité la direction à suivre (Jug. 20 : 27).
            Mais ce temps est finalement marqué par le déclin et la faillite de la sacrificature dans la personne d'Eli et de ses fils. Jusque-là, malgré bien des défaillances de ceux qui en avaient la garde, l'arche avait été reconnue comme le siège de la présence de Dieu, vers qui on venait au moins pour chercher du secours en se soumettant à Lui. Maintenant, l'endurcissement des anciens d'Israël est tel qu'ils s'élèvent ouvertement contre Dieu en disant : « Pourquoi l'Eternel nous a-t-il battus aujourd'hui devant les Philistins ? » (1 Sam. 4 : 3). Non seulement ils n'acceptent pas la discipline qu'Il doit faire peser sur eux, mais ils vont jusqu'à prétendre contraindre Dieu à leur donner la victoire en exposant l'arche comme bouclier contre leurs ennemis. L'impiété des fils d'Eli sert ce dessein tout en préparant leur propre chute, annoncée auparavant par l'Eternel à Eli, par le moyen de Samuel.
            Israël est convaincu de la puissance de Dieu et prétend en faire usage à son gré sans égard à la volonté de Dieu ni à son propre état moral. C'est un égarement qui n'a été que trop souvent imité dans l'histoire de la chrétienté. Que de fois des puissants de la terre, voire des hommes religieux, ont prétendu pouvoir revendiquer la puissance de Dieu pour dominer !
            Mais Dieu ne peut pas être pris en otage et Il sait revendiquer ses droits. Il châtie d'abord et humilie publiquement ceux qui prétendent le contraindre à servir leurs propres intérêts, même s'il en résulte provisoirement du discrédit jeté sur son nom. Il se réserve ensuite de manifester sa puissance et sa gloire devant tous au moment et de la manière qu'Il choisit.
            Les fils d'Israël sont battus sévèrement et humiliés. Les fils d'Eli périssent et l'arche est faite prisonnière par les Philistins. « La gloire s'en est allée d'Israël » (1 Sam. 4 : 22). Les justes dont la foi brille dans un vrai attachement à l'arche, Eli et sa belle-fille, sont « recueillis de devant le mal » (Es. 57 : 1).
            Mais le triomphe des Philistins est de courte durée. La main de l'Eternel s'appesantit durement sur eux et sur leurs idoles. Ils doivent reconnaître que l'Eternel est Dieu et lui donner gloire (1 Sam. 6 : 5). L'Eternel se sert de bêtes sans intelligence pour ramener l'arche au pays d'Israël. Il les contraint lui-même à s'y diriger, sans conducteur humain, sous les yeux étonnés des Philistins comme des Israélites. L'arche est ramenée à Beth-Shémesh. Les Lévites la descendent du chariot et des sacrifices sont offerts.
            Cependant, ce jour de joie devient un jour de deuil. Les hommes de Beth-Shémesh, ville de sacrificateurs (Jos. 21 : 16), regardent dans l'arche et Dieu doit les frapper (1 Sam. 6 : 19). En nous souvenant que l'arche est une figure de Christ, nous pouvons retirer de cet événement une importante leçon. Si nous sommes instruits dans les enseignements de la Parole divine, sans progresser dans un saint respect pour le Seigneur Jésus, nous sommes en danger de nous approcher de Lui avec légèreté ou d'une façon profane. Combien d'hommes instruits sont tombés pour avoir cherché à scruter le mystère de la personne de Christ, Celui qui est à la fois vrai Dieu et vrai homme. « Personne ne connaît le Fils, si ce n'est le Père » (Matt. 11 : 27). Plus que jamais l'esprit de l'homme prétend ne pas connaître de limites et s'arroge le droit de sonder ce que Dieu s'est réservé. La foi au contraire reçoit ce que Dieu donne ; elle le saisit non par l'esprit de l'homme mais par l'Esprit de Dieu (1 Cor. 2 : 12), et elle s'arrête avec révérence et adoration devant ce qu'Il n'a pas jugé bon de révéler. Ecoutons l'exhortation de l'apôtre Pierre : « Prenez garde, de peur qu'entraînés par l'erreur des pervers, vous ne veniez à déchoir de votre propre fermeté ; mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ» (2 Pier. 3 : 17-18). La connaissance dans laquelle sa grâce nous introduit est une relation vivante avec le Seigneur, caractérisée par la révérence et une sainte crainte unies à l'amour et à la liberté.
            L'arche est alors placée à Kiriath-Jéarim « dans la maison d'Abinadab, sur la colline », pendant bien des années (environ 80 ans), jusqu'à ce que David vienne la chercher. La seule et brève mention de l'arche pendant le règne de Saül semble montrer que lui aussi, comme au temps des fils d'Eli, avait pensé la mener avec lui dans ses combats, mais qu'il n'a pas su écouter les directions de l'Eternel (1 Sam. 14 : 18).

 

M. Al  – « Messager Evangélique » (1999 p. 38-44)

 

A suivre