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LES EPITRES DE JEAN (11)

Première épître de Jean : La vie divine et ses certitudes (suite)
                        L’assurance qui en découle (5 : 13-17)
                        Conclusion de l’épître (v.18-21)

 

 Première épître de Jean : La vie divine et ses certitudes (suite)

Tout au long de sa lettre, Jean a donné des critères par lesquels nous pouvons éprouver ceux qui disent connaître Dieu. En terminant, il apporte les certitudes de la foi.

 

L’assurance qui en découle (5 : 13-17)

• La certitude de la vie éternelle (v. 13)

Il se peut qu’un véritable croyant doute de son salut. Mais ce n’est pas ce que Dieu désire. Son Esprit agit par la Parole en nos cœurs pour nous donner l’assurance que nous avons la vie éternelle. Une telle assurance ne résulte pas d’introspection, de sentiments ou d’expériences mais d’affirmations de la Parole de Dieu. Certains taxent de prétentieux ceux qui disent être assurés de leur salut. Mais certitude et humilité ne s’excluent pas l’une l’autre. La prétention, c’est de douter de la Parole de Dieu et par là, de la discuter, jamais de nous confier en elle.
            La partie doctrinale de l’épître se termine sur cette certitude que la vie éternelle est la part de tous ceux qui croient au nom du Fils de Dieu (v. 13). Avant de conclure, l’apôtre donne encore un précieux enseignement concernant la confiance pratique en Dieu, exprimée par la prière pour lui présenter des besoins selon sa volonté (v. 14-15). La prière est aussi un privilège dont il est possible de se servir en amour envers les autres, en particulier en rapport avec leurs manquements.

• La réponse à nos prières (v. 14-15)

En croyant au nom du Fils de Dieu, nous savons que nous avons la vie éternelle. Alors nous avons confiance et hardiesse pour nous approcher de Dieu (Héb. 4 : 16). Libres et assurés (3 : 21), nous savons que Dieu nous entend et nous répond. Pour cela, il faut que nos requêtes soient selon sa volonté. En effet, la prière n’est jamais un moyen d’imposer notre pensée à Dieu, mais le moyen de soumettre notre volonté à la sienne. Par la prière, nous recherchons la volonté de Dieu, nous l’acceptons pour la faire. Chaque prière est au fond une variation sur le thème : « Que ta volonté soit faite ! ». Jésus nous a enseignés à le dire dans le modèle de prière qu’Il a donné à ses disciples (Matt. 6 : 10), et Il l’a montré par son exemple suprême à Gethsémané (Luc 22 : 42). Si nous demandons selon la volonté de Dieu, nous pouvons être assurés que nous sommes exaucés, avant même d’avoir vu la réponse à nos prières. Connaissons-nous cette assurance sereine et joyeuse que Dieu a répondu à notre prière ? Le Seigneur ne se lasse jamais d’inviter et d’encourager à prier. Il ordonne même de le faire. « Demandez, et il vous sera donné » (Matt. 7 : 7). Il veut nous accorder la faveur d’un exaucement total.
            Et pourtant, nous négligeons si souvent la prière : « Vous n’avez pas, parce que vous ne demandez pas » (Jac. 4 : 2). Ou bien, nous ne sommes pas exaucés parce que nous demandons mal afin de le dépenser pour nos voluptés (Jac. 4 : 3). Une prière non exaucée devrait nous conduire à juger ce qui est un désir personnel, indépendant du Seigneur, et à retrouver notre joie dans la volonté de Dieu, bonne, agréable et parfaite. Car en dernier lieu, nous ne voudrions pas que Dieu exauce des requêtes qui ne sont pas selon sa volonté. Pour être exaucés, il nous faut donc rechercher la pensée de Dieu et demeurer en Christ. « Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et cela sera fait pour vous » (Jean 15 : 7).

• L’intercession pour les autres (v. 16-17)

La confiance en Dieu nous amène à intercéder pour les autres. L’amour pour nos frères ne nous laissera pas indifférents à leur péché, mais nous conduira à prier pour eux et à leur donner la vie, c’est-à-dire ici la santé spirituelle et physique. Une telle intercession est un bel exemple d’une prière désintéressée selon la volonté de Dieu. Il l’écoute, il l’exauce.
            Tout péché entraîne des conséquences dans le gouvernement de Dieu envers ses enfants, mais ces conséquences ne vont pas souvent jusqu’à la mort du corps. Il ne s’agit pas de la mort éternelle – un vrai croyant ne peut pas perdre la vie éternelle (Jean 10 : 28) – mais de la mort et de la vie terrestres. Elles peuvent être la faiblesse et la maladie (1 Cor. 11 : 30), parfois sur le plan physique, toujours sur le plan spirituel. Il est important de maintenir que toute maladie n’a pas pour cause un péché direct. Epaphrodite a été malade, fort près de la mort, mais Dieu a eu pitié de lui et aussi de Paul (Phil. 2 : 27 ; Ecc. 7 : 15 ; 8 : 14). Gardons-nous donc d’évoquer légèrement le gouvernement de Dieu devant la maladie ou la mort. David exprime la douleur de celui qui n’a pas reconnu et confessé son péché. C’est un « rugissement » intérieur et une sécheresse spirituelle (Ps. 32 : 3-4) ; David désire retrouver un « esprit droit » et la  joie de son salut (Ps. 51 : 10-12).
            Alors si quelqu’un voit son frère pécher, va-t-il rester insensible ? Non, il supplie Dieu en faveur de son frère, qui retrouve ainsi la vie, c’est-à-dire la santé, spirituelle comme physique. Mais, bien sûr, cette guérison suppose que le péché est confessé et abandonné (Prov. 28 : 13 ; Jac. 5 : 14-15, 19-20).

            – v. 16b-17 : Toute iniquité, toute injustice est un affront au Dieu de sainteté, c’est un péché devant lui. Mais certains péchés ont sur la terre un caractère tellement choquant, honteux ou même dégradant, que le croyant ne sait pas si Dieu ne va pas intervenir en jugement qui mène à la mort, s’il ne va pas être comme obligé d’enlever de la terre celui qui a ainsi péché. Alors l’apôtre dit : « Je ne dis pas qu’il demande ». Il ne donne aucun ordre, il ne dit pas de prier, il laisse chacun juger dans sa conscience et selon son sens spirituel, ce qu’il convient de faire.

 

Conclusion de l’épître (v.18-21)

L’apôtre Jean conclut son enseignement par trois déclarations claires et franches qui s’ouvrent par « nous savons », le mot de la foi.

• Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche pas (v. 18)

La première affirmation concerne le péché. Quiconque est né de Dieu ne pèche pas. Telle est la caractéristique de la nouvelle nature. Certes, le croyant peut faire une chute morale (2 : 1 ; 5 : 16) mais il ne reste pas dans un état de péché, il ne peut pas vivre dans le péché. Cette déclaration sonde tous ceux qui affirment être enfants de Dieu. Le Saint Esprit nous presse à répudier le péché sous toutes ses formes. « Vous qui aimez l’Eternel, haïssez le mal » (Ps. 97 : 10 ; Rom. 12 : 9). Non seulement, le croyant ne pratique pas le péché mais, demeurant en Christ, il est gardé du péché. Si nous vivons dans la communion avec le Père et avec le Fils, nous marcherons dans la lumière et le méchant ne nous touchera pas. Un chrétien a dit : « Lorsque le diable s’approche d’un enfant de Dieu qui vit dans la communion de son Seigneur, il rencontre Christ et s’enfuit comme un oiseau de nuit effrayé par la lumière ».

                        • Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde entier gît dans le méchant  (v. 19)

La seconde affirmation se rapporte au monde. Le croyant est toujours étranger dans ce monde et parfois persécuté. Mais, dit l’apôtre, notre foi sait que nous sommes du bon côté. Nous sommes de Dieu qui est la source de la vie. Et, terrible contraste, le monde entier gît dans le méchant, sous sa domination, comme couché là, vaincu et inconscient. C’est le monde entier qui est captif de Satan (Jean 14 : 30), le monde corrompu et violent comme celui qui est cultivé et agréable à la chair. Ce verset ne dit pas que tout est du diable dans ce monde, mais que tout est dominé par lui. Qui discernerait et oserait déclarer ce terrible état du monde si Dieu ne le faisait pas ? Mais la Parole affirme qu’il n’y a aucun bien selon Dieu dans l’homme naturel (Rom. 7 : 18) et que le monde est totalement dominé par Satan. Seule la foi nous permet de recevoir ces deux affirmations qui nous libèrent à la fois de nous-mêmes et du monde.
            Le chrétien se démarque d’autant plus du monde qu’il ne se laisse pas aller au péché. La séparation du mal est le langage le plus fort des témoins de Jésus devant les hommes pour leur faire prendre conscience de leur perdition. Une telle attitude doit aller de pair avec une profonde compassion pour ceux qui ne connaissent pas Celui qui est mort en faveur du monde entier.

• Nous savons que le Fils de Dieu est venu (v. 20)

L’apôtre en vient maintenant à l’origine de notre assurance. Sa troisième affirmation, précieuse entre toutes, touche à l’essence même de la foi chrétienne. Elle a un écho profond, immense, en chaque croyant. « Nous savons que le Fils de Dieu est venu ». C’est le grand mystère des relations possibles entre Dieu et les hommes (1 Tim. 3 : 16). Non, l’homme n’est pas seul, perdu dans ses ténèbres morales, car le Fils de Dieu est venu et il nous a donné une intelligence pour connaître Dieu.
            Au travers de tous les mensonges du monde, au travers de toutes les obscurités de nos esprits naturels, nous connaissons maintenant la réalité de la divinité, le Véritable, le « Dieu vivant et vrai » (1 Thes. 1 : 9 ; Ps. 31 : 6 ; Jér. 10 : 10, 14-15), en opposition à toutes les idoles mortes et trompeuses. Nous connaissons le cœur, la substance et la perfection de toutes choses, en opposition à tout ce qui est vanité, apparence, absurdité et au fond néant.
            Non seulement nous connaissons le Dieu véritable (Jean 17 : 3), mais nous sommes en Lui. Nous savions que nous demeurons en Lui, quant à l’amour (4 : 16) ; maintenant l’apôtre affirme que nous sommes en Lui quant à la vérité, la réalité et les perfections de Dieu. Nous sommes en lui parce que nous sommes participants de sa nature, et en Lui parce que, comme hommes, nous sommes dans la personne de son Fils, l’homme Christ Jésus.

• « Lui est le Dieu véritable et la vie éternelle » (v. 20b)

L’apôtre termine, comme il avait commencé, par un témoignage à la personne du Seigneur en rapport avec la vie. Par le moyen des prophètes, l’Éternel avait déclaré avec force : « Hors moi il n’y a pas de Dieu » (Es. 44 : 6 ; 45 : 21 ; 46 : 9 ; 49 : 6) ; maintenant, par l’apôtre, il affirme que c’est Jésus Christ qui est Dieu, le Dieu véritable et la vie éternelle.
            Jésus Christ, l’humble Galiléen, l’homme de la croix, aujourd’hui ressuscité et exalté, Lui est le Dieu véritable. Mystère et gloire de l’incarnation, toutes les révélations passées sur Dieu, tous ses noms de gloire, se concentrent dans cette personne insondable du Fils (Col. 1 : 19 ; 2 : 9)  qui révèle le Père (Matt. 11 : 27 ; Jean 12 : 45 ; 14 : 9). Notre être tout entier s’incline en suprême adoration, unie à une immense reconnaissance. En effet Jésus Christ est aussi la vie éternelle. Il a la vie en lui-même de toute éternité, bien plus, il est lui-même la vie éternelle. Cette vie divine, que nous avons reçue (5 : 12), nous caractérise maintenant, et aussi nous justifie (Rom. 5 : 18). Elle est une communion avec le Véritable (Jean 17 : 3). Sommet de la foi chrétienne et conclusion de l’épître : Jésus Christ est Dieu et Il est la vie. Jésus Christ est le « Je suis » de l’Ancien Testament (Ex. 3 : 14) comme celui de l’évangile (Jean 9 : 39). Telle est la confession de l’apôtre et d’un père dans la foi, l’aboutissement d’une vie passée à servir Jésus, à Le croire et à L’aimer.

O mon Sauveur, ô source intarissable
            De tout vrai bien, de douceur, de bonté !

            Tu réunis dans ton Être adorable
            Tous les trésors de la Divinité.
 

• Enfants, gardez-vous des idoles (v. 21)

Mais l’apôtre ne s’arrête pas à sa déclaration sublime. En vrai berger, il nous exhorte fidèlement à éviter le terrible piège des idoles. Tout autre dieu que le Dieu véritable est une idole. Vouloir connaître Dieu en dehors de sa révélation dans le Fils est de l’idolâtrie. Cherchons-nous toujours Dieu en Jésus Christ ? Nous serons alors protégés des fausses représentations mentales de Dieu. Nous serons aussi délivrés de tout ce qui exerce une influence séductrice sur nos cœurs (Jon. 2 : 9)  en se plaçant entre Christ et nous, avec la puissance aveuglante du présent siècle.

 

 D’après  « Sondez les Ecritures » (vol. 14)